Projets et travaux réalisés par des étudiants
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Projets et travaux réalisés par des étudiants
Projets et travaux réalisés par des étudiants La formation reçue par les étudiants de Polytechnique, au baccalauréat comme aux études supérieures, leur permet d'intégrer de solides connaissances théoriques, un savoir-faire technique et l'innovation. Les exemples de projets et travaux ci-dessous en témoignent. Un projet de maîtrise des plus concrets Robin Dubé, diplômé du baccalauréat de génie mécanique et maintenant étudiant aux cycles supérieurs, a conçu et développé pour son projet de maitrise une machine d’injection de résine pour les composites. Cette machine, qui n’a actuellement aucun équivalent en industrie, mélange et injecte la résine dans des moules avec une grande précision, pour des pièces de très petits à très grands volumes. Elle pour autres particularités d’occuper une surface de moins de 2,4 m2 , de ne nécessiter aucun solvant pour le nettoyage du mélangeur, aucun boyau jetable, et de générer très peu de déchets de résine. Robin, un passionné qui aime mener un projet jusqu’à son aboutissement, se réjouit d’avoir eu la chance de se voir confier ce projet de nature très concrète et d’avoir pu le réaliser avec une grande autonomie, sous la direction des professeurs François Trochu et Eduardo Ruiz, de la Chaire des composites hautes performances (CCHP). « Ce projet est né d’une idée d’un associé de recherche au Département, M. Paul Trudeau, qui détient une longue expérience en industrie dans le domaine des composites et connaît particulièrement les besoins de cette industrie. Paul m’a été d’une aide précieuse, tout comme l’équipe CCHP, pour sa grande expertise et sa disponibilité », explique Robin. Après avoir conçu le système sur CATIA, Robin a géré entièrement sa réalisation : choix des composantes et donc relations avec les fournisseurs, montage, avec séances de soudure comprises, présentation du projet au partenaire industriel de la Chaire, GM, et installation de la machine au Laboratoire de Fabrication Intelligente des Composites à StHubert, un environnement de caractère industriel, mais voué à la recherche. Sans oublier, bien entendu, la rédaction du mémoire de maîtrise. « Avec cette réalisation, j’ai beaucoup appris de la gestion de projet de nature industrielle, affirme Robin, qui caresse le rêve de fonder un jour sa propre entreprise. De plus, c’est valorisant de laisser quelque chose derrière soi qui sera utile aux autres projets de ce tout nouveau laboratoire de l’École Polytechnique. » Étudier la résistance en fatigue de pièces d’aluminium La mise en forme par rhéomoulage d’alliages d’aluminium de fonderie- permet d’obtenir des pièces dont la résistance en fatigue, la résistance à la traction et l’allongement, sont améliorés. L’industrie de l’automobile, entre autres, utilise ces pièces, qu’on retrouve par exemple dans les supports de moteur; systèmes de freins, bras de suspension, etc., en raison de leurs performances mécaniques supérieures à celles des pièces moulées de façon conventionnelle. Si le procédé du rhéomoulage est -étudié depuis les années 70, les mécanismes d’endommagement par fatigue de la microstructure des alliages rhéomoulés ne sont toutefois pas encore entièrement expliqués. L’étude de ces phénomènes représente un champ de recherche investi par des spécialistes des matériaux, dont Myriam Brochu, qui consacre son doctorat à l’étude de l’amorçage et de lapropagation des fissures au sein de l’alliage d’aluminium 357 rhéomoulé et soumis à la fatigue. « Lors du rhéomoulage, le matériau employé, l’alliage d’aluminium 357, est coulé à l’état semi-solide. L’écoulement laminaire de la gelée semi-solide atténue le problème d’emprisonnement des gaz générateurs de défauts dans la pièce fabriquée, problème qui se produit souvent avec le moulage ``conventionnel`` sous pression, explique Myriam, qui a travaillé plus de 7 années en industrie avant d’entreprendre son doctorat. « L’alliage rhéomoulé présente aussi une microstructure globulaire, ce qui lui donne donc une structure plus fine et homogène contribuant à augmenter son allongement à la rupture et sa résistance mécanique. Cependant, comme pour tout matériau, lorsque l’alliage rhéomoulé est soumis à des efforts répétés, l’endommagement par fatigue de la microstructure peut provoquerl’amorce de fissures et éventuellement la défaillance d’une pièce. J’étudie la propagation de ces fissures en soumettant des éprouvettes d’aluminium à de nombreux cycles de sollicitation axiale (jusqu’à 10 000 000 cycles pour 1 seul essai). En permettant de mieux comprendre ce qui se passe au niveau de la microstructure de l’alliage, je souhaite que mes travaux aident l’industrie de l’aluminium à raffiner ses procédés et à élargir le champ d’utilisation du rhéomoulage. » Myriam effectue son doctorat sous la direction du professeur Yves Verreman et la codirection du professeur Frank Ajersch ainsi que du chercheur Dominique Bouchard. RioTinto Alcan et le Centre des Technologies de l’Aluminium s’intéressent à ses travaux.