En cas de congé non payé, vérifiez votre couverture d`assurance
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En cas de congé non payé, vérifiez votre couverture d`assurance
44 travail temporaire agences privées, pour éviter la concurrence déloyale. Les syndicats doivent regarder ce ballet avec encore plus de méfiance. Mais comme avec la grève à l’Aéroport ou avec le Contrat de première embauche, l’intérêt du travailleur ou du chômeur doit primer celui de son «défenseur». Le cycle conjoncturel J’ai essayé ce catalogue fédéral de candidats… j’y ai trouvé un réparateur de vélo jurassien qui cherchait un poste d’acrobate (sic). La table des matières propose même une liste d’«indépendants»… liste hélas vide, pour l’instant. Par contre, au même salon des «ressources humaines», lors d’un débat sur les nouveaux médias, on a admis que les sites d’emploi en ligne donnaient au travailleur plus de pouvoir face à l’entreprise, et qu’on voyait même peu à peu les indépendants y faire leur promotion… chose difficile dans la presse, sauf pour les divas de la consultance. Mais la visibilité est une chose, l’efficacité en est une autre: au salon, on trouvait à foison des slogans sur la pénurie de talents… et le quotidien financier «Agefi» en a même fait un article... sans citer un métier. Bizarre, cette pénurie, dans une société en récession économique et en inflation diplômique. C’est Manpower qui a fourni la solution de l’énigme: par pénurie de grands talents, il faut entendre un «manque de chauffeurs et grutiers». Le salaire a l’essai Quant à la pénurie d’ingénieurs, c’est l’expert Ramond Morel qui a fourni l’explication: «Quatre-vingts pour cent des projets techniques n’aboutissent jamais». Ce n’est pas une raison pour ne pas faire aboutir ses plans de carrière: «La nouvelle génération ne veut pas être payée pour avoir mérité, mais pour avoir fait», a dit de manière énigmatique le chef du «centre de carrière» de l’Ecole Polytechnique de Lausanne. n Boris Engelson cas pratique En cas de congé non payé, vérifiez votre couverture d’assurance accident! Chris a été engagé dès mars 2004. A ce titre, il était assuré obligatoirement contre le risque d’accident. Du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, Chris, d’entente avec son employeur, a interrompu son activité professionnelle afin de suivre une formation complémentaire en Australie. S’agissant d’une condition de délivrance du visa d’étudiant, Chris a alors souscrit une couverture d’assurance des soins médicaux en Australie. Cette assurance expirait au moment du départ de l’assuré d’Australie, soit le 24 juin 2007. A la fin de sa formation, Chris a commencé par prendre des vacances avant de retourner travailler à sa place précédente. Le 14 juillet 2007, il a été victime d’un accident alors qu’il pratiquait le surf en Indonésie. Son assurance en Suisse a refusé toute prestation, au motif que Chris n’était pas assuré au moment de son accident. Début et fin de l’assurance accident Selon la loi (art. 3 LAA), l’assurance produit ses effets dès le jour où le travailleur commence ou aurait dû commencer le travail en vertu de l’engagement, mais en tout cas dès le moment où il prend le chemin du travail; elle cesse de produire ses effets à l’expiration du 30e jour qui suit celui où a pris fin le droit au demi-salaire au moins. L’assurance n’était pas suspendue La LAA dispose que l’assurance est suspendue lorsque l’assuré est soumis à l’assurance militaire ou à une assurance-accident obligatoire étrangère. Dans ces cas, elle reprend lorsque la seconde assurance ne couvre to ut plus l’assuré. La suspension existe afin d’éviter une double couverture d’assurance et vise avant tout les travailleurs détachés, soit ceux envoyés pour accomplir une mission à l’étranger dans le cadre de leur engagement. Or tel n’était pas le cas de Chris, puisqu’il ne travaillait pas à l’étranger, mais qu’il étudiait et que l’assurance qu’il avait contractée durant son séjour n’était pas considérée comme obligatoire, car elle n’était pas comparable à la LAA, Chris ayant en l’occurrence le statut d’une personne «non active». L’assurance suisse n’a dès lors pas été suspendue, mais elle a cessé de produire ses effets 30 jours après la fin du droit au salaire. Le nouveau rapport d’assurance LAA n’avait pas encore commencé Chris invoque alors que le nouveau rapport d’assurance aurait commencé le 1er juillet 2007, date à partir de laquelle il avait droit au salaire, cela indépendamment du fait que la relation de travail ait commencé par des vacances payées. Selon la loi, toutefois, l’assurance ne relève pas d’un rapport juridique, mais dépend d’un fait, à savoir le début effectif du travail l’ e m p lo i & for mation • n o 469 • 4 ou, pour la personne déjà au bénéfice d’un engagement, le moment où elle se met en chemin pour se rendre au travail. Il en va de même pour un travailleur engagé le premier jour d’un mois, qui est un samedi, et qui commence son activité effective le lundi suivant, puisqu’il n’est pas assuré s’il est victime d’un accident (non professionnel) le samedi. De même, un travailleur qui obtient des vacances payées au début ou à la reprise des rapports de travail n’est pas assuré obligatoirement contre le risque d’accident durant cette période. Chris n’a par conséquent pas droit à des prestations d’assurance pour son accident de surf survenu le 14 juillet 2007, alors qu’il revenait d’un congé non payé et qu’il n’avait pas encore repris le chemin du travail. n Nicole de Cerjat, juriste, responsable du service juridique au secrétariat romand de la SEC Suisse, Neuchâtel. Société Suisse des Employés de Commerce - (SEC Suisse) Case postale 3072 – 2001 Neuchâtel Tél. 0848 810 910 (membres) – Tél. 0901 555 717 (non-membres: Fr. 2.50/min.) oc tob r e 2010