Dvdfr.com Vinylmania, la vie à 33 tours par minute. Le vinyle connaît

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Dvdfr.com Vinylmania, la vie à 33 tours par minute. Le vinyle connaît
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Vinylmania, la vie à 33 tours par minute.
Le vinyle connaît une deuxième jeunesse. Proclamé film officiel du Disquaire Day, Vinylmania, le
documentaire-manifesto de la matière noire du beat sort en double DVD collector chez Dissidenz.
Reportage complet sur le vrai sound de la musique…
Le second Disquaire Day, version frenchie du Record Store Day, aura lieu ce samedi 21 avril en
France.
Disquaire Day ?
Oui, le jour dédié aux fanas du superbe vinyl et au vinyl lui-même, noir, en couleur, transparent ou
encore Picture Disc.
De quoi parle-t-on ? Des EP (Early Playing - 2 titres en 45 tours) SP (Special Playing - 4 titres en 45
tours), LP (Long Playing - 33 tours), 78 tours, et même 16 tours et tant d’autres encore.
Ce Disquaire Day et Record Store Day a son oeuvre manifesto : un documentaire de Paolo
Campana sur la passion suscitée par ces morceaux de plastique quasi inusables et bien plus
résistants au ravages du temps que les CD : Vinylmania ! Proclamé film officiel du Disquaire Day,
avec une projection en salle au Nouveau Latina à Paris, le documentaire arrivera aussi en double
DVD le 5 juin chez Dissidenz, dans une édition collector et - bien entendu - à tirage limité, avec de
nombreux goodies et une pochette dessinée par Winston Smith, l’iilustrateur de nombreux album
covers pour Green Day ou The Dead Kennedys.
Ce documentaire nous parle à tous particulièrement, et ce pour plusieurs raisons listées ci-après. En
effet, le vinyl n’aurait jamas du passer l’épreuve des années 90. Les raisons en sont multiples mais
tiennent surtout, lâchons les gros mots, au Business et à ses nervis.
Bref retour en arrière : dans les années 80 apparait la mise en production à grande échelle d’un
nouveau format, le CD Audio. Les décideurs (industrie de l’électronique grand public et Majors de
la musique) y voient :
1. : le progrès
2. : le moyen de vendre un fond de catalogue pour la seconde fois aux mêmes acheteursmoutons
Dès lors, la mise à mort est programmée de façon quasi clinique : mise en route de la production
CD et dans le même temps, par effet mécanique, diminution puis quasi arrêt de la production de
vinyls. Aux rééditions en CD des back catalogues se sont rajoutées les versions Collector, Gold et
autres déclinaisons (Remastered etc.) de ces même fonds.
Et que s’est-il passé ?
Plus de production ? Que nenni : les passionnés, les maisons d’éditions indépendantes, des
nouveaux courants musicaux (Techno, et Rap principalement) ont ignoré royalement les ordres
d’une industrie ou la magie de l’oeuvre avait laissé place aux colonnes de chiffres : décidez ce que
vous voulez, nous ne sommes pas concernés par le monde que vous proposez : nous ne ne le
combattons pas, simplement jamais nous ne lui appartiendrons.
Ajoutez à cela le marché de l’occasion et un second monde, hors du temps, une ligne de fraction
temporelle, s’est créée.
Et aujourd’hui à quoi faisons-nous face ?
Le business du CD est en déclin constant là où celui du vinyl, après avoir sérieusement marqué le
coup, retrouve de sacrées couleurs et des chiffres en constante hausse, stabilisé, serein. Les éditeurs
indépendants (français par exemple, tels, Born Bad Records, Le Silence de la Rue et tant d’autres
encore) se portent (très) bien.
Les Majors assassines ? Uh ! L’arme s’est bien retournée contre elle comme douée d’une vie propre.
Le marché du DVD et du Blu-ray est lui-même à la croisée des chemins, et pourrait prendre
lui aussi la tangente voire de la résistance aux dictats de l’industrie (de la VOD et de la
dématérialisation en toutes formes notamment).
Voir le documentaire Vinylmania c’est cela : une ignorance d’un dictat économique au profit de la
magie générée par un produit manufacturé. Pinocchio, marionette de bois inerte, prenant vie propre
et échappant au créateur. Celui ou celle qui tombe dans le monde du vinyl est marqué à vie au fer
rouge. Oui, quoi qu’en dise certains, le son est bien meilleur que celui d’un CD ! (en fonction de
l’équipement audio, ben sûr). Le support bien plus résistant au temps (voir cette séquence
hallucinante de platine vinyl laser japonaise dans le documentaire), le support magique (la fameuse
pochette cartonnée pour les LP, la chasse au produit tenant même de la quête du Graal ou du safari.
Ce documentaire, faisant la part belle aux fanatiques en recherche perpétuelle de la galette
vinylique, oppose donc deux conceptions du monde, deux manières de vivre : le consumérisme béat
et infantile à la passion dévorante (la séquence du bon ami italien du réalisateur qui chine ses
disques par milliers en les entreposant dans un garage…).
Oui l’humain, l’individu pseudo isolé, peut s’opposer, non par resistance politique, mais
simplement par passion, au dictat de l’industrie et obliger cette dernière à rendre les armes et à se
plier à sa volonté.
Années 90 : l’industrie proclame « Le vinyl à courte échéance va mourir faute de production et le
CD, par nos efforts, va le supplanter dans les prochaines années à venir ».
Année 2012 : le CD est en train de mourir, le vinyl se porte très bien, merci, nous savons
maintenant qu’il va vivre longtemps (alors que le CD…).
C’est de tout cela qu’il s’agit dans ce documentaire. Outre les informations essentielles (techniques
de productions, équipements etc.), celles de l’unité de lieu (le monde : les vides-greniers, foires aux
disques, boutiques au fin fond de New York ou autre), Vinylmania nous propose aussi des galeries
de portraits d’individus non formatés par la matrice, rejetés naturelement par celle-ci (obsolètes) et
pourtant diablement plus attachants et vivants que le consommateur lambda.
Vinylmania c’est une plongée au coeur d’une bataille perdue d’avance par l’industrie des chiffres,
l’histoire d’une épopée cachée, tue et qui refait surface pour une lente mais sûre résurrection. La
victoire du Bien sur le Mal ? Peut-être, mais plus sûrement de la passion contre la froideur des
comptabilités.
Votre serviteur lui-même compte un nombre de vinyls imposants, de tous formats, passe
pratiquement tout son temps les sens aux aguets, prêt à acheter, racheter et écouter tout le temps (à
l’écriture de cette article, le 13th Floor Elevator élève les notes acides de son premier LP dans la
pièce) du vinyl.
Et la passion est dévorante, telle une bactérie exponentielle elle contamine ma femme, mes amis,
tous ceux qui m’approchent (Giuseppe Salza est tu là ? Avec tes vinyls retrouvés de Kraftwerk ?).
Il est donc question de vinyls, mais aussi de MK2, de Teppaz, platines Philips rouges brésiliennes,
pièces débordantes de disques, bibliothèques d’archives immenses et incroyables, d’appartements
remplis à ras bord, dégueulants le bout de plastique rond magique, de personnages hauts en
couleurs. Et puis Paolo Campana nous fait aussi découvrir et connaître quelques maîtres : ainsi les
frères Karminsky (superbe premier album : The Karminsky Experience), le leader du Tango
électronique, les faiseurs de pochettes mythiques.
Tout est à prendre dans ce documentaire, il faut s’en repaître et ne pas bouder son plaisir.
Du 5.1 en VOST, du 16/9, 2 heures de suppléments avec 15 segments (ici appelés bonus tracks,
normal) à la rencontre de disquaires, artistes et autres pasionarios du vinyl : l’écrin est royal. Edité
en all zones, le double digipack sera vendu autour de 20 euros. Bande-annonce du documentaire cidessous :

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