Le des Le des - Intranet Greta Toulouse
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LE PREMIER RÉSEAU D'INFORMATION ÉCONOMIQUE EN RÉGIONS I HAUTE-GARONNE I Nº349 I MAI 2016 1er réseau Le journal des entreprises RÉSEAU ENTREPRENDRE Un nouvel outil pour les PME en région Le réseau de chefs d’entreprise lance le programme Croissance, destiné à accompagner la gouvernance d’entreprises dépassant 15 salariés et 1 M¤ de chiffre d’affaires. PAGE 5 CEA TECH Déjà 45 entreprises partenaires Le CEA Tech hébergé par l’Insa va intégrer dès septembre 2017 un bâtiment dont la construction débute en septembre prochain à Labège. PAGE 6 d’entreprise BUREAUX ENTREPÔTS COMMERCES 05 62 57 62 57 arthurloyd31.com AGE Groupe GB. L’ETI étoffe ses services Comment le groupe régional Générale de Bâtiment affronte-t-il la crise du BTP ? La conception-réalisation prend de plus en plus de poids dans l’activité de l’ETI familiale présidée par Bernard Gatimel, qui a renforcé son bureau d’étude. GB emploie 400 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 112 millions d’euros en 2015. Les deux premiers systèmes de propulsion Leap ont été livrés à Airbus sur le site toulousain d’Aircelle. PAGE 10 Même ambition pour les deux capitales du Sud-Ouest qui lancent de grands travaux sur leur parc des expositions : attirer grandes conventions et grands congrès. PAGE 14 en immobilier En mal de reconnaissance, la filière automobile locale dispose pourtant d’un vivier d’entreprises prêtes à conquérir le gigantesque marché des véhicules autonomes. Pour le cluster Automotech, il faut aller vite. P 3 Pari réussi pour le Leap livré à Airbus Le match Toulouse - Bordeaux de conseil Véhicule autonome. Marché d’avenir en région ? GROUPE SAFRAN PARC DES EXPOSITIONS I 8.40 ¤ PAGE 9 COMMENT J’AI FAIT « J’utilise une plate-forme de transfert technologique pour tester nos innovations » LDL Technology est spécialisée dans les systèmes embarqués pour véhicules. Sylvain Dubois, responsable de l’électronique de la PME toulousaine, utilise la plate-forme Micropacc à Montauban pour tester les innovations de la société. Une solution efficace et peu coûteuse. PAGE 12 AVIAGE SYSTEMS Quelles ambitions à Toulouse ? Créée par deux géants de l’aéronautique, Aviage Systems installe sa filiale européenne à Toulouse. PAGE 18 VOUS SOUHAITEZ VOUS ABONNER, CONTACTEZ-NOUS AU : www.lejournaldesentreprises.com Après le travail... L'INVITÉ LE CONSEIL « La France, paradis pour entreprendre » Export. Optez pour le VIE ! Stop au « French bashing » ! C’est le mot d’ordre de Fabrice Cavarretta qui l’affirme dans un livre au titre qui claque au vent comme un drapeau tricolore : « Oui, la France est un paradis pour les entrepreneurs ! ». DERNIÈRE PAGE Economique, permettant une mutualisation des coûts, le recours au Volontaires internationaux en entreprises (VIE) permet aux PME et ETI de s’offrir de belles perspectives à l’export ! PAGE 22 ... le loisir isir ! Venez découvrir notre gamme complète de Véhicules utilitaires Mercedes-Benz en concession Fenouillet VI - 65 route de Paris 31150 FENOUILLET - Tél . 05 62 75 82 00 Toulouse Sud VI – 15 Avenue des Cerisiers – 31120 PORTET SUR GARONNE – Tél. 05 62 20 08 87 Saint-Gaudens VI – Za des Pyrénées – 31210 PONL AT TAILLEBOURG – Tél. 05 61 89 12 02 Albi VI – 5 Rue Philippe Lebon, Zi de Jarlard – 81000 ALBI – Tél. 05 63 60 96 67 MAI 2016 TRENTE JOURS Un mois vu par Serge Lemaitre La saga du métro. À quand le "happy end" ? Le feuilleton « métro » des dernières semaines n’a toujours pas son happy end, malgré une dernière réunion arbitrée à Paris le 21 avril dernier par le secrétaire d’État chargé des transports, Alain Vidalies. Pour ceux qui ont raté les derniers épisodes : Toulouse Métropole projette une 3e ligne de métro, le Toulouse Aerospace Express (TAE), circuit à 1,72 milliard d’euros qui doit relier Colomiers à Labège. Le Sicoval (communauté d’agglomération du sud-est toulousain) approuve mais n’en démord pas de son plan de prolongement de la ligne B, le fameux PLB. Ce projet consistait à relier Ramonville à Labège avec la création de 5 stations supplémentaires. Après discussions, le Sicoval défend aujourd’hui un PLB raccourci à 220 M¤ avec 2 stations et à raccorder à la future TAE. Toulouse Métropole fait la sourde oreille et annonce la mise en service d’un téléphérique urbain (de l’Oncopole à l’Université Paul Sabatier) en 2020. Des positions différentes, c’est bien pour progresser, surtout quand on vise l’urbanisme de demain et le déploiement économique d’une ville. Mais cette opposition entre " Sicovaliens " et " Métropoliens " est-elle si bénéfique ? De la dernière réunion au sommet à Paris, le seul compromis obtenu par les acteurs est... d’organiser une nouvelle réunion. C’est reparti ! DIRECTEUR RÉGIONAL Pôle Emploi PARCOURS Âgé de 58 ans Démarre sa carrière à l’ANPE en Ile-de-France Directeur régional adjoint de l’ANPE en PACA en 2008 Nommé à la direction générale, en charge de la direction des opérations de Pôle Emploi en 2012 Directeur régional de Pôle Emploi Midi-Pyrénées en 2014 « À nous d’anticiper et d’orienter les demandeurs d’emploi vers de nouvelles formations » M anuel Valls signe un accord le 30 mars avec les Régions pour coordonner les actions de l’État et des conseils régionaux sur le plan de la formation. « La Région est l’acteur majeur sur le plan de la formation et de l’orientation professionnelle. La loi du 5 mars 2014 a permis un nouveau transfert de compétences aux Régions, chargées de financer et d’assurer la cohérence des décisions sur ce plan. La conséquence de cette loi est un renforcement du fonctionnement local avec trois acteurs de la région qui travaillent ensemble : la Dirrecte (direction régionale des entreprises, de la concurrence de la consommation, du travail et de l’emploi) le conseil régional et Pôle Emploi. En ce qui concerne notre région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, nous aurons 30.000 formations supplémentaires l LA à mettre en place pour les demandeurs d’emploi. Le coût de cette nouvelle mise en place est estimée à un montant global de 90.000 ¤. Il faut rappeler que 60.000 formations étaient déjà prévues en région pour 2016. » Le dernier rapport de conjoncture de la CCI de Toulouse annonce une prévision de hausse d’activité de +2,9 % dans le BTP. « Depuis 5 ans, le BTP est un secteur qui perd des emplois. Mais les chiffres sont meilleurs cette fois-ci. En 2015, nous avons observé une hausse des offres déposées de 2,3 % ce qui est plus qu’en 2014. Si cette tendance se confirme, on pourrait être à nouveau confrontés à des tensions sur des métiers du second œuvre. À nous d’anticiper et d’orienter les demandeurs d’emploi vers de nouvelles formations. » L’enquête BMO de Pôle Emploi annonce une hausse d’embauches de 1,9 %. « L’enquête régionale sur les besoins en main d’oeuvre 2016 est un bon support d’analyse et nous permet de détecter les formations et actions à mener. Notre plateforme internet " Emploi Store " est un outil récent qui aide les demandeurs d’emploi dans leurs recherches. Nous voulons aussi aider les employeurs en recherche de candidats en améliorant les outils de recherche. Exemple de solutions à disposition dès juin prochain : proposer aux recruteurs de faire des recherches par compétence (et pas seulement par métier), en leur permettant également de connaître les aides dont ils peuvent disposer ainsi que les charges et réglementations en cours pour chaque profil recherché. » Propos recueillis par Juliette Jaulerry PHRASE « Si l’on veut baisser le chômage, il faut un coût du travail moins élevé, un code moins complexe et plus de sécurité pour l’employeur. » Pierre Gattaz, président du Medef, à l’occasion de son passage à Toulouse le 14 avril dernier. l VU SUR : lejournaldesentreprises.com Fraudes aux notes de frais : 35 K¤/an D’après une étude de Captio, plateforme de gestion numérique des frais de voyages d’affaires, les fraudes aux notes de frais reviennent en moyenne à 747 euros par an et par salarié. Viveris recrute Le groupe de conseil et d’ingénierie informatique Viveris veut recruter, en 2016, 30 nouveaux collaborateurs en CDI pour son agence de Toulouse. Juliette Jaulerry l ON EN PARLE Thiot Ingénierie. Révolution technologique dans le spatial Laboratoire privé de physique des chocs (25 collaborateurs, 7 M¤ de CA), Thiot Ingénierie (46) fait progresser l’état de l’art en matière de vitesse d’essais d’impact. Alors que cette dernière est figée à quelque 7 km/s, Thiot est aujourd’hui capable de réaliser des essais d’impact à la vitesse de 10 km/s. L’avantage : pouvoir simuler des impacts de débris spatiaux sur des satellites. Un succès financé en partie par le Cnes. OpenAirlines. L’éditeur déménage rue Alsace Lorraine Avec une croissance annuelle de 30 %, il était temps pour OpenAirlines (1,4 M¤ de CA) de quitter ses 110 m² près du Capitole. L’éditeur de logiciels d'optimisation des opérations aériennes emménage dans des locaux de plus de 300 m² rue Alsace-Lorraine. En un an, il a doublé de taille : 27 collaborateurs, bientôt 31. La société dirigée par Alexandre Feray a également ouvert une filiale à Hong-Kong en novembre dernier, où elle espère annoncer des premières ventes en Asie en mai. Derniers clients en date : les compagnies Corsair et Volotea. > Défaillances d’entreprises. Où en sont les régions françaises ? > Evolution des défaillances (redressements, liquidations, sauvegardes) par régions En 2015, Hauts-de-France 63.081 4.969 - 1,5% Normandie 2.849 Bretagne + 1,2% 2.542 Ile-de-France 4.711 + 8% Pays de la Loire 3.116 + 4% Centre défaillances d’entreprises en France. Grand Est 12.747 - 7,8% TAS lance son Stratobus Porté par Thales Alenia Space, le programme Stratobus a été lancé le 26 avril. Objectif : mettre au point un dirigeable stratosphérique autonome. LE BILLET l - 4,8% + 9,5% 2.369 15.445 défaillances + 1,9% Aquitaine-LimousinPoitou-Charentes Région : Centre nombre de défaillances : 2.334 progression 2014-2015 : + 9,5% < -5% de -5% à 0% de 0,1% à 5% > 5% 5.751 Bâtiment Auvergne-Rhône-Alpes 14.040 7.591 - 2% 0% évolution 2014-2015 Les secteurs les plus exposés BourgogneFranche-Comté 2.334 + 1% Commerce 11.986 Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées Provence-AlpesCôte d’Azur - 1,2% + 1,4% 6.007 LE JOURNAL DES ENTREPRISES Services aux particuliers 6.549 Corse 347 - 6,7% 8.177 Services aux entreprises Source : étude Deloitte / Altares 2016 2 3 MAI 2016 L'ÉVÉNEMENT Automobile. La filière régionale en route vers le véhicule autonome l La législation française avance en faveur du développement des véhicules autonomes. Quel retentissement sur la filière automobile régionale ? l En mal de reconnaissance, celle-ci dispose pourtant d’un vivier d’entreprises prêtes à conquérir ce gigantesque marché. E t si notre région avait elle aussi sa place dans le marché du véhicule autonome ? Le Rhône-Alpes, l’Alsace (avec le pôle Véhicule du futur) et l’Ile-de-France sont les zones automobiles phares du pays, et cela reste incontestable. Chez nous, pas de grands constructeurs de voitures osant côtoyer nos fiertés régionales aéronautiques (Airbus & co). Pourtant, « tous les ingrédients sont là pour que notre région prenne le virage du véhicule autonome », considère Jean-Luc Maté, le président du cluster régional Automotech (voir encadré). Un vivier local avantageux En amont et en aval, la filière concerne plus de 110.000 collaborateurs, selon Jean-Luc Maté. Qui sont ces acteurs locaux ? Des laboratoires spécialisés en intelligence artificielle et en robotique et des références comme le LaasCNRS, ou le centre de calcul Cerfax ; des PME opérant sur la géolocalisation (M3 Systems) ou sur la télématique, comme la société Synox à Balma qui propose une solution de suivi de la consommation des véhicules connectés ; des fabricants de véhicules alternatifs comme la société albigeoise Safra, auteur du véhicule de transport urbain Businova, Helem à Auch qui développe son Colibus en partenariat avec La Poste ou encore Easymile et son minibus EZ-10 (voir encadré). « Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi de nous installer à Toulouse, indique Xavier Salort », responsable commercial de cette joint venture entre Robosoft et Ligier. Il ajoute à cette liste, les formations sur place. 80 % de l’effec- tif de la jeune société est constitué d’ingénieurs et celuici passera de 40 à 50 cette année. Une piste de test à Francazal L’INP-Enseeiht, le Cesi et l’université Paul Sabatier font partie des écoles appréciées par les équipes de R & D locales axées sur le véhicule du futur, comme LDL Technology à Ramonville, qui conçoit des systèmes de freinage connectés. D’autres trouvent leur compte du côté des formations aéronautiques. Autre point fort en région : le site de Francazal qui abrite le cluster Robotics Place et qui accueille les entreprises souhaitant tester leurs capteurs et systèmes sur une zone " hors route. " Continental et Actia : deux acteurs clés de l’électronique Bonne nouvelle pour les électroniciens du coin : le pourcentage d’électronique dans les véhicules n’en finit pas de grimper. « On est passé de 0 avec la 2CV à 30 à 40 % pour un véhicule utilitaire et on va bientôt atteindre les 50 % », se réjouit Philippe Guyard, directeur de la stratégie d’Actia (381 M¤ de CA, 3.000 personnes dont 500 à Toulouse) qui affichait une hausse d’activité de 12,2 % en 2015. Actia est partie prenante dans la réflexion nationale sur les systèmes de transport public automatisés du plan Nouvelle France Industrielle Véhicule Autonome. Cartes de communication et électrification des fonctions font partie de ses activités croissantes. Continental Automotive France (du groupe allemand Continental) est le plus grand en région et pèse un CA de 600 M¤ avec ses trois usines et son centre Les véhicules autonomes sans chauffeur vont se déployer dans un premier temps dans le domaine des transports publics. Les minibus EZ-10 d’Eaysmile sont conçus et testés en Haute-Garonne et déjà en vente pour la circulation sur des sites privés. de R & D : « Nous sommes les seuls équipementiers à sortir autant de produits électroniques (des dizaine de millions chaque année) sur le sol français », constate son vice-président Jean-Luc Maté. Vers la voiture sans chauffeur ? Le véhicule du futur à 130 km/h sans conducteur, sur toutes les routes ? On en est encore loin. La petite Google sans conducteur (40 km/h maximum) ou la Citroën C4, qui a roulé avec chauffeur mais sans les mains de Paris à Bordeaux en octobre dernier, sont en encore en phase test. Techniquement, les grands constructeurs mondiaux (Volvo, Tesla, Ford et autres ) sont prêt à sortir leur voiture 100 % autonome. Mais la faire circuler, c’est autre chose : l’interopérabilité avec les éléments extérieurs va demander du temps même si la loi avance avec la récente autorisation de circulation de véhicules autonomes, avec pilote, sur des routes dédiées. Le transport d’abord Sur une échelle d’autonomie de 1 à 5, on sort aujourd’hui des véhicules de niveau 1 : celui des aides à la conduite et des voitures connectées. Dès 2020, pratiquement tous les véhicules présenteront ces équipements et, en 2030, 10 % présenteront une autonomie de niveau 4. Sur ces prédictions, Jean-Luc Maté souhaite voir la région se placer rapidement, au vu du potentiel que présente le tissu économique local. Il lance un avis aux politiques et aux investisseurs locaux : « Ne passons pas à côté du véhicule du futur où nous pourrions jouer un rôle encore plus important si nous avions plus de soutien. » Juliette Jaulerry l « Le dernier km se fera sans conducteur » LE MARCHÉ MONDIAL Le nombre de véhicules produits par an passera de 80 à 100 M d’ici à 2020. Xavier Salort, responsable commercial d’Easymile Easymile conçoit et vend des minibus autonomes. Qui sont vos clients ? Sur le court terme, et dès aujourd’hui, nous ciblons les sites privés : entreprises, zones d’activités, parcs, centres hospitaliers. Nous sommes les premiers à avoir opéré sur un campus industriel : notre bus EZ-10 fait la navette depuis plusieurs mois sur le site Michelin de Ladoux (Auvergne). Quatre de ces véhicules ont été vendus l’an dernier. Easymile devrait passser de 20 ventes en 2016 à plus de 80 en 2017. Nous prévoyons une belle croissance et un CA d’environ 4 M¤ pour 2016. EN SAVOIR PLUS Quel est l’avantage du bus sans conducteur ? Nous proposons aux villes de répondre au problème de la mobilité sur les premiers et les derniers kilomètres (entre une station et le domicile/bureau). Ces courtes distances à vitesse lente et sans conducteur, c’est la solution économique et écologique adaptée, mais il faut d'abord que le cadre légal évolue. Cette évolution doit se faire en concertation entre les collectivités, l'État et les industriels. Sommes-nous à la traîne sur ce point ? Nous sentons que les choses évoluent à Toulouse. Nous proposons une première étape concrète : la mise en circulation d’un démonstrateur, sur une voie dédiée, adaptée au EZ-10 qui roule à 10km/h. AIDE A LA CONDUITE En 2020, pratiquement tous les véhicules seront équipés de systèmes d’aide à la conduite. LE TISSU LOCAL 190 entreprises concernées Plus de 2Mds ¤ de CA Plus de 110.000 collaborateurs (en comptant les services et industries liés à la filière, en amont et en aval). (Source : Automotech, www.automotech.fr) LE JOURNAL DES ENTREPRISES l TROIS QUESTIONS JL Maté. « Aller vite et nous donner les moyens » Jean-Luc Maté, vice-président de Continental Automotive France, président du cluster Automotech Quel est le poids d’Automotech face aux autres spécialistes en France ? Créé il y a quatre ans, le cluster Automotech a pour objectif de fédérer l’ensemble des acteurs de la filière automobile de la région (entreprises, enseignement, recherche, pouvoirs publics). Sa mission est de développer un travail en réseau pour faciliter les affaires et préparer les compétences de demain. Bien sûr, la France compte d’autres organisations très actives et puissantes en Alsace, Rhône-Alpes ou Ile-de-France. Mais prenons l’exemple des Länder allemands qui sont en perpétuelle compétitivité géographique (y compris dans le secteur de l’automobile), profitons de ce dynamisme, organisons-nous pour grandir ensemble ! Le véhicule autonome : prochain fleuron de LRMP ? Le véhicule autonome doit faire partie du plan stratégique régional et je continuerai à pousser dans ce sens. Les échanges avec la nouvelle région ont déjà commencé et il est clair que l’avancée de ce domaine d’activité est à prendre en compte par tout le monde. Nous avons un réel potentiel régional sur place pour assurer l’essor de la filière. Mais il faut aller vite et nous donner les moyens. Avec le développement de l’autonomie, les métiers de l’électronique sont-ils en voie de mutation? L’électronique est au cœur du marché du véhicule autonome. Et c’est un secteur qui est en train de prendre son envol partout dans le monde. L’enjeu actuel de ces entreprises est de développer des calculateurs de plus en plus puissants et des composants logiciels temps réel embarqués. Propos recueillis par Juliette Jaulerry 4 MAI 2016 LEADERS LAURENT PRAT ÉQUIPE RENFORCÉE À LATÉCOÈRE Précédemment responsable des partenariats industriels à l’INP-ENSIACET (arts chimiques et technologiques) et ancien diplômé de l’école, Laurent Prat, 45 ans, dirige désormais cette formation spécialisée en recherche et en expertise sur tous les métiers de la transformation de la matière et de l’énergie. Christian Bastide. « Nous avons des solutions en amont » Christian Bastide préside le Tribunal de commerce de Toulouse depuis ce début d’année. Il souhaite renforcer l’image de cette juridiction et rassurer les entrepreneurs. l L e tribunal de commerce est souvent associé aux mauvaises nouvelles. Comment rectifier cette image ? Je souhaite être un président ouvert vers l’extérieur, c’est-àdire qui va vers les entreprises pour leur expliquer qu’elles ont tout intérêt à venir nous voir. Je suis volontairement resté dans l’ombre les trois premiers mois de mon mandat pour prendre le temps d’établir une stratégie et je suis prêt maintenant à faire le tour du département pour rassurer les entreprises. Nous avons des solutions à leur proposer en amont, nous sommes les mieux placés pour comprendre les entreprises : les 52 juges et 35 greffiers sont des chefs d’entreprise qui donnent bénévolement de leur temps. Un gros effort de formation de notre effectif est en cours, en collaboration avec l’Université de Toulouse. Notre objectif : accompagner les dirigeants qui pressentent des difficultés et leur proposer des procédures pour passer ce cap difficile. Quelles sont ces procédures ? Dans un premier temps, on peut démarrer avec une réunion informelle, au cours de laquelle ni l’identité du dirigeant ni celle de son entreprise ne sont divulguées aux tiers. Il s’agit juste d’exposer la situation et de prendre connaissance des mesures possibles. Le mandat ad hoc et la conciliation sont des procédures confidentielles intéressantes de pré- PAUL-HENRI BELIN Trois nominations dans l’équipe de direction du groupe Latécoère : Serge Bérenger au poste de directeur Innovation et R&T. Il était précédemment directeur Innovation et R&T de Labinal Power Systems. Emmanuel Rémy, qui vient de Daher-Socata (vice-président Engineering, Aérostructures et Systèmes) est le directeur commercial du groupe. Et Denis Bretagnolle préside LATelec, la filiale systèmes d'interconnexion. Le fils de Marc Belin, fondateur de Belin Promotion, rejoint l’entreprise familiale au poste de directeur général adjoint. La société de promotion immobilière a été fondée en 1964. À 43 ans, après 15 années passées dans le cinéma à Paris, Paul-Henri Belin rejoint l’entreprise familiale qui compte une quarantaine de collaborateurs. l ILS BOUGENT Mehdi Berrada. Il remplace C. Verkaeren à la tête de Poult Carlos Verkaeren a été remplacé à son poste de p.-d.g. de Poult (875 salariés, 180 M¤ de CA) par Mehdi Berrada. Ce dernier a rejoint le groupe en 2007 comme directeur financier puis dg adjoint. Âgé de 40 ans, il a auparavant travaillé au sein de la banque d’investissement Rothschild. Carlos Verkaeren assistera le conseil de surveillance en tant que senior advisor. l LE PROFIL Christian Batide veut rassurer et encourager les chefs d’entreprise à pousser la porte du Tribunal de commerce : « Nous ne sommes pas là pour juger la personne mais pour analyser et solutionner la situation de son entreprise.» vention des difficultés. Elles permettent de nommer un mandataire ad hoc ou un conciliateur. La conciliation contentieuse, une solution efficace ? Mon prédécesseur Jacques Picard avait initié la conciliation contentieuse et cela représente 30 à 40 % des accords obtenus aujourd’hui. C’est un très bon chiffre. Cela veut dire que nous avons remis d’accord 4 personnes sur 10. Nous sommes le deuxième tribunal à avoir mis ce dipositif en place (après Paris). La conciliation contentieuse a pour but d’assurer la pérennité des deux côtés, celui de l’entreprise endettée et celui du créancier. Rencontrez-vous des dirigeants en détresse ? Les entrepreneurs se retrouvent souvent dans des situations de détresse. Il y a un message important à faire passer de toute urgence : nous ne sommes pas là pour juger la personne. Nous nous intéressons à l’entreprise, à l’économie. C’est là ce qui nous différencie du Tribunal de justice. Trop d’entrepreneurs ont peur de pousser notre porte et arrivent trop tard. Ils ne sont souvent pas assez entourés. Nous n’avons pas un rôle de conseil mais nous nous sommes posés la question : que fait-on de celui qui a tout perdu ? Nous avons créé une cellule psychologique pour accueillir ces personnes sou- HORS-SÉRIE • Big Data, Robotique, Intelligence artificielle, Ubérisation, Biotech… Tout savoir sur les marchés d’avenir. vent victimes du fameux " 3D ": dépôt de bilan, déprime, divorce. Quelle vision avez-vous de la situation économique locale ? Elle est aujourd’hui imprévisible et nous avons donc très peu de lisibilité. Tout va très vite et les difficultés des entreprises ont changé : les attentats, la grippe aviaire, la météo, autant d’éléments imprévisibles et qui ont de forts impacts sur les activités commerciales. Notre force, c’est d’offrir une justice rapide et d’offrir une maîtrise de l’économie, avec des professionnels qui savent lire un bilan. Propos recueillis par Juliette Jaulerry A partir du 20 mai 20 1 Christian Poncet Le nouveau p.-d.g. de l’Irdi Encore du changement à l’Irdi, l’Institut de développement industriel de Midi-Pyrénées : Christian Poncet, 65 ans, anciennement délégué interrégional du groupe EDF Grand Sud-Ouest, prend la suite de Thierry Letailleur, démissionnaire. Christian Poncet se retrouve donc à la tête d’un acteur indépendant et régional du capital investissement qui compte plus de 100 M¤ sous gestion. L’institut avait vécu des transformations internes l’automne dernier suite à la création de Irdi Gestion. Les enjeux du nouveau p.-d.g. en poste depuis le 20 avril : faire face à la concurrence et à un climat économique difficile (les investissements de l’Irdi sont passés de 21,4 M¤ en 2014 à 3,7 M¤ en 2015). Une de ses réponses : « Se rapprocher de Montpellier (et nous sommes en discussion avec la Soridec, équivalent de l’Irdi en LR) et garder nos attaches avec la grande Aquitaine. » 6 En kiosque et en télécha rgement sur www.lejourna ldesentreprise s.com (8,40 € TTC) • A l’Ouest, au Nord-Est, au Sud-Est et au Sud-Ouest, qui sont les patrons qui vont imprimer le futur de leur région ? • Quatre chefs d’entreprises visionnaires décryptent les marchés de demain. LE JOURNAL DES ENTREPRISES 5 MAI 2016 RÉSEAUX GE GARONNE EMPLOI Bruno Houlier, secrétaire général du groupe Etienne Lacroix, a présidé le Groupement d’employeurs Garonne Emploi pendant 15 ans. Béatrice Thiery, responsable comptable et gestion au sein du groupe Etienne Lacroix, prend le relais, avec le challenge de lancer prochainement un GEIQ Industries dédié à l’insertion et à la qualification. INITIATIVE FRANCE FONDATION TOULOUSE CANCER SANTÉ D’après le bilan 2015 d’Initiative France, le réseau a créé et sauvegardé 2.116 emplois en Midi-Pyrénées et accueilli 1.786 projets. 49 % des projets concernaient la création d'entreprise, 40 % la reprise et 10 % la croissance. Le montant total des prêts accordés aux entrepreneurs de Midi-Pyrénées en 2015 est de 6 M€, qui ont fait levier sur 57 M€ de prêts bancaires. Ces entreprises affichent un taux de pérennité de 94 % après 3 ans d'existence. Réseau Entreprendre. Nouveau soutien pour les PME Présidée par Philippe Douste-Blazy, la fondation Toulouse Cancer Santé organise la 6e édition de la "Nuit de la solidarité", soirée de gala privée qui aura lieu le mardi 10 mai au château Cransac-Fronton. Organisée sous la forme d’un dîner-spectacle, cette soirée caritative permettra aux entreprises et particuliers de découvrir le rôle de la Fondation Toulouse Cancer Santé, axée sur la recherche médicale contre le cancer et au service de l’Oncopole à Toulouse. l À NE PAS MANQUER La start-up est dans le pré... et à Carbonne Le réseau de chefs d’entreprise lance le programme Croissance, destiné à accompagner la gouvernance d’entreprises dépassant 15 salariés et 1 M¤ de CA. l Le Gest (Club des entrepreneurs du sud toulousain) organise la 2e édition du concours à la création d’entreprises « La start-up est dans le pré », les 21 et 22 mai 2016 à Carbonne. Objectif : stimuler le développement économique en milieu rural, en accompagnant et en attirant sur le territoire du sud toulousain « des créateurs d’entreprise, ou porteurs de projets, audacieux et innovants, soucieux de préserver leur qualité de vie. » La première édition en 2014 (photo) avait réuni 52 candidats, 20 coachs-experts, 57 partenaires et plus de 200 visiteurs. Pour s’inscrire : www.lastartupestdanslepre.fr www.legest.fr Pascale Cieutat, présidente de Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées (et présidente de l'agence d'immobilier d'entreprise DTZ Toulouse), et Laurence Arnould (à d.), directrice. Lors de l’AG du club en avril, 4 nouveaux administrateurs ont été nommés pour étoffer les compétences. « Nous voulons rompre la solitude du chef d’entreprise et l’accompagner dans sa stratégie », annonce Laurence Arnould, directrice de Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées. Quinze ans après sa création à Toulouse, l’association intègre un nouveau programme, déployé ailleurs en France depuis deux ans. Le principe : soutenir les entreprises de plus d’1 M¤ de CA et de plus de 15 salariés, avec des prêts de BPIFrance (quelques centaines de milliers d’euros) et un accompagnement de la gouvernance par ses adhérents chefs d’entreprise. Une offre novatrice pour Réseau Entreprendre dont l’ADN est d’accompagner les entrepreneurs en devenir (les "lauréats"). Mais assez évidente finalement, car les lauréats font croître leur entreprise au fil des années et ont toujours besoin d’avoir un regard extérieur sur leur projet. Un premier groupe de lauréats a suivi une journée de formation en janvier dernier, pour identifier les projets les plus matures. L’objectif est d’accompagner deux à trois entreprises en 2016, dans la nouvelle région, parmi les anciens lauréats, puis d’ouvrir au-delà de ce cercle dès 2017. Succès des entrepreneuriales L’autre événement de l’année 2016 sera la reconduction de l’opération Les entrepreuriales. Ce programme de sensibilisation à la création d’entreprise dédié au monde étudiant a été mené pour la première fois en Midi-Pyrénées fin 2015. Avec un succès qui enthousiasme la directrice de Réseau Entreprendre. « Quinze équipes d’étudiants provenant de 22 écoles toulousaines ont planché pendant cinq mois sur leur concept, encadrés par 15 coachs et 15 entrepreneurs du réseau. On les a aussi emmenés au Sicoval, à Wiseed, dans les pépinières... » Cinq équipes lauréates ont été primées fin mars 2016, dont sous les candidatures... 112 entrepreneurs membres Avec 112 chefs d’entreprise adhérents en Haute-Garonne, Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées a accompagné 20 entreprises lauréates pour 27 chefs d’entreprise en 2015. Les prêts d’honneur accordés l’an dernier totalisent 438.000 ¤. Et ces lauréats pourraient créer 200 emplois d’ici à trois ans. Depuis 2001, le club a soutenu 156 entreprises et 197 entrepreneurs, pour 3,08 M¤ de prêts. Avec un taux de pérennité des entreprises dépassant les 80 %. « Notre objectif en 2016 est d’accompagner 25 projets », avance « Nous recherchons des membres, notamment des repreneurs » deux qui se lancent dans la création d’entreprise : Liberty Rider, une application capable de détecter un accident de motard et de prévenir automatiquement les secours et les proches, et Bubble Flat, un service web qui permet aux étudiants de trouver le bon colocataire selon des critères précis. La deuxième édition des Entrepreneuriales, lancée en septembre prochain, croule déjà Pascale Cieutat, la présidente du club. Dans le département mais aussi dans le Gers et le Tarn-et-Garonne, où Réseau Entreprendre se consolide : François Thibert, patron d’Air Support, a été élu vice-président du bureau gersois en 2015 et Jean-Robert Serny (Val Informatique), au même poste mais dans le Tarn-et-Garonne. Quelle stratégie régionale pour Réseau Entreprendre ? « Notre l L'AGENDA stratégie, c’est d’être proche de nos lauréats, explique Pascale Cieutat. Même si nous voulons monter une coordination régionale, avec Réseau Entreprendre Tarn (présidé par Jean-Marie Vigroux, patron de Sylob) et Réseau Entreprendre Adour. Sur des programmes plus particuliers, nous pourrions travailler de manière transverse. » > Toulouse FabLab Festival Poursuivre la croissance Avec trois salariés permanents, Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées fonctionne à l’aide d’un budget annnuel d’environ 250 K¤, auxquels s’ajoutent quelque 600 K¤ de fonds de prêts. L’objectif est de poursuivre la croissance du réseau, qui passera de 96 membres en 2014 à - c’est le but - 125 fin 2016. Qui peut adhérer ? Les chefs d’entreprise en activité, capables de donner du temps - à la carte, selon leur disponibilité - et animés par une certaine envie de transmettre. « Nous avons d’ailleurs besoin de plus de dirigeants qui sont des repreneurs, car la reprise d’entreprise est en essor et leur expérience serait un atout », note Laurence Arnould. À bon entendeur ! du 5 au 8 mai, Artilect FabLab à Toulouse. Ouverture au public les 7 et 8 mai. Renseignements : www.fablabfestival.fr Agnès Baritou www.reseau-entreprendre-midi -pyrenees.fr/ Contact : [email protected] LE JOURNAL DES ENTREPRISES Sous le haut parrainage du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique Emmanuel Macron, le prochain FabLab festival rassemblera des FabLab européens et francophones. L’évènement est organisé par Artilect FabLab Toulouse, autour des nouveaux enjeux du numérique et des territoires d’innovation qui en découlent. Job dating de l’apprentissage La Chambre de métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne organise la quatrième édition du "Job dating de l’apprentissage". La matinée sera consacrée aux métiers du bâtiment et des services et l’après-midi à ceux de l’alimentaire et de la production. le 18 mai, au centre de Congrès Pierre Baudis à Toulouse. Infos et inscriptions : www.cm-toulouse.fr > Montpellier HydroGaïa, le salon international de l’eau La 6e édition du salon international de l’eau mettra en avant tous les acteurs de la filière et proposera un programme complet de conférences et d’ateliers autour de la thématique 2016 : « Gestion des ressources en eau dans le contexte des changements globaux ». 25 et 26 mai, Parc des Expositions de Montpellier. Informations : www.hydrogaia-expo.com 6 MAI 2016 RÉGION CEA Tech. 45 entreprises partenaires en région RECHERCHE. Après une phase d’expérimentation de trois ans réussie, le CEA Tech hébergé par l’Insa va intégrer dès septembre 2017 un bâtiment dont la construction débute en septembre prochain à Labège. 45 entreprises dont 10 start-up sont déjà partenaires en région. l « La tâche était lourde, voire insurmontable », rappelait Jean Therme, directeur délégué aux énergies renouvelables du CEA, à l’occasion de la présentation des futurs bâtiments du CEA Tech le 14 avril. Il évoquait dans ces termes l’arrivée à Toulouse d’une petit équipe dirigée par Nicolas Sillon, en 2012, trois mois après l’annonce par Jean-Marc Ayrault de l’extension du CEA Tech à Bordeaux, Toulouse et Nantes. Pas évident de trouver sa place dans une terre toulousaine déjà bien nourrie en structures technologiques. Pourtant, le 14 avril, ils étaient nombreux à être présents à cette présentation : institutionnels, pôles de compétitivité, entreprises, laboratoires... Si des déconvenues sont survenues (le soutien financier de grands industriels qui « n’est jamais arrivé » par exemple), une bonne surprise a réjoui le CEA Tech toulousain : l’accroche très rapide avec les PME du territoire. « En 3 ans, nos équipes ont contacté 300 entreprises dont 45 sont aujourd’hui nos partenaires (surtout des PME et ETI), dont une partie hors de Toulouse, souligne Stéphane Siebert, directeur de CEA Tech. Tous les secteurs l sont concernés : aéronautique, électrique, énergie, santé, agroalimentaire... Nous discutons également avec 20 startup, dont dix avec lesquelles nous avons établi un contrat. Deux start-up sont en cours de création. » Une plateforme technologique à côté de Diagora Alors que la phase d’expérimentation de la plate-forme toulousaine s’est achevée en janvier 2016, le projet de construction d’un ensemble immobilier qui accueillera le CEA Tech (une trentaine de salariés) aujourd’hui hébergé par l’Insa a été dévoilé. Aux manettes, le cabinet GGR Architectes, l’urbaniste Juliette Favaron et les bureaux d’études Betem et Emacoustic. Cet ensemble immobilier, sur un terrain de 10.000 m² à côté de Diagora à Labège, sera constitué de trois bâtiments de 3.000 m², ainsi que d'un bâtiment de 1.000 m² qui accueillera le showroom du CEA et des démonstrateurs technologiques sur la transition énergétique et la transition numérique. Capacité totale : 330 personnes. Les travaux commenceront en septembre 2016, pour une livraison du premier bâtiment EN BREF LGV. Comment financer les infrastructures de transports ? Le 31 mars dernier l’association Eurosud Transport organisait un colloque national sur le thème « Innover pour financer les grandes infrastructures du Sud-Ouest Européen ». Les élus présents ont affiché leur détermination pour démarrer leurs projets d’interconnexion des métropoles du Sud-Ouest européen avec pour priorité : la déclaration d’utilité publique de la LGV Bordeaux-Toulouse/Bordeaux-Dax (dont la date butoir est le 8 juin 2016) et le lancement de l’enquête publique de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan dès 2016. Les solutions de financement envisagées : une fiscalité écologique comme la taxation sur le gazole (les présidents des deux régions Carole Delga et Alain Rousset y sont favorables), une taxe sur les poids-lourds en transit international, et l’utilisation des nouveaux instruments financiers de l’Europe et de la France, mais aussi des investisseurs privés et des fonds souverains. Village Cat 31. Un nouveau toit toulousain pour les start-up À l’occasion de la présentation des résultats 2015 du Crédit Agricole Toulouse 31, le directeur général Nicolas Langevin a annoncé l’ouverture du Village CAT 31, futur lieu d’hébergement citadin pour start-up. Dès 2017, une vingtaine de start-up seront hébergées dans le prestigieux immeuble 31 allées Jules Guesdes, propriété de la banque. Les 2.300 m² du local seront dédiés à l’innovation mais les critères de sélection, le temps d’hébergement et la thématique générale des entreprises soutenues par la banque coopérative ne sont pas encore révélés. En attendant son ouverture, la 2e édition du concours StartmeUp se prépare. Cet ensemble immobilier sera constitué de trois bâtiments de 3.000 m², ainsi que d'un bâtiment de 1.000 m² qui accueillera le showroom du CEA et des démonstrateurs technologiques sur la transition énergétique et la transition numérique. en septembre 2017, du deuxième bâtiment en février 2018 et du troisième en 2020. « Il s’agit d’un ouvrage flexible et adaptable, aux coûts de maintenance maîtrisés et doté d’une ergonomie élevée », s’est réjoui la présidente de Région Carole Delga, qui en profite pour mettre en œuvre son plan Marshall pour l’emploi à destination des entreprises du BTP. Maître d’ouvrage de cet ensemble immobilier, la Région le finance à hauteur de 24,4 M€ - 23 M€ pour la construction des bâtiments et 1,4 M€ pour l'acquisition des droits à construire - aux côtés de l'Etat qui y participe pour un montant de 3 M€. Une bonne opération également pour le Sicoval, riche déjà de plus de 8.000 entreprises et 30.000 emplois, et « ravi d’accueillir ce fleuron qui rejoint Thales, Sigfox et l’IoT Valley », d’après Jacques Oberti, président du Sicoval. Et de rajouter : « Ce n’est pas encore la Silicon Valley mais le Sicoval en prend doucement les airs ! » S’étendre en région Du côté de l’Etat, qui a accompagné le CEA Tech dans ces territoires, cette expérimentation du CEA Tech commence à por- ter ses fruits mais elle doit être amplifiée dans le cadre de la nouvelle région, a demandé Pascal Mailhos, préfet de LRMP. « Votre déménagement en 2017 vous permettra de franchir un nouveau cap de votre croissance. Notre région est la première en matière d’efforts de recherche des administrations publiques : mais il ne faut pas nous endormir sous nos lauriers. Car LRMP est la 3e région la plus pauvre de France en création d’emplois. » Pour le CEA Tech, qui devrait compter 40 salariés dans deux ans, la réforme territoriale est déjà en marche. Des liens on été établis avec le pôle Derbi notamment. Une collaboration pleine de promesses, le CEA Tech ayant la volonté de se développer en 2016 sur les énergies renouvelables. Pour rappel, le CEA Tech est le pôle recherche technologique du CEA - récemment classé par Reuters comme l’organisme public de recherche le plus innovant au monde. Sa mission : produire et diffuser des technologies pour en faire bénéficier l’industrie, en assurant un « pont » entre le monde scientifique et le monde économique. Agnès Baritou Conjoncture. La CCI et la Banque de France sont optimistes pour 2016 Les entrepreneurs toulousains gardent le moral, au vu des résultats de l’étude présentée par la CCI toulousaine et la Banque de France LRMP. l « Les chiffres sont bons et cela fait du bien », annonçait Alain Di Crescenzo, le président de la CCI de Toulouse, lors de la présentation des résultats de l’étude annuelle sur la conjoncture économique des entreprises de Haute-Garonne en avril. À ses côtés, Maxime Maury, le nouveau directeur régional de la Banque de France, confirme que « c’est le moment d’investir dans un tel contexte. » C’est l’étude conjoncturelle menée auprès de 1.700 entreprises, soit 20 % des effectifs des entreprises inscrites au registre de la Haute-Garonne, qui permet de diagnostiquer sur la croissance 2016. Après le net ralentissement observé en 2014, la Haute Garonne retrouve le chemin de la croissance et de l’emploi : la croissance en 2015 est effectivement deux fois supérieure à celle enregistrée en 2014 et atteint les 3 %. Ce n’est pas un chiffre record, mais c’est encourageant, selon les anaystes chargés de l’étude. Cette reprise concerne les entreprises d’au moins 10 salariés, les TPE ne parvenant qu’à stabiliser leur volume d’affaires. Industrie : la plus forte dynamique d’activité L’industrie reste le secteur qui conserve la plus forte dynamique d’activité à l’échelle du département. Les trois branches en plus forte progression sont : l’aéronautique & spatial, (+5,5 % en 2015), les industries électriques & électroniques (+4,8 %) et les industries des biens intermédiaires (+2,6 %). Pour 2016, les chefs d’entreprise interrogés sont prudents et prévoient une baisse de la croissance d’activité à 2,6% en 2016. La CCI a mis en place quatre axes d’accompagnement pour ce secteur : aider les entreprises à anticiper sur l’évolution des marchés, faciliter les business (conventions d’affaires, salons…), soutenir les filières (avec notamment le club stratégie achats qui met l’achat public et privé au service de l’activité économique locale) et favoriser la communication et les échanges sur le secteur (Forum de l’industrie LE JOURNAL DES ENTREPRISES par exemple). Services : un pic inattendu Les services connaissent un pic important de +2,7 % avec une prévision de croissance de + 5,2 % en 2016. Les services opérationnels (sécurité, propreté, soutien administratif) et les transports sont les principaux acteurs de ce dynamisme. Du fait des changements de loi et de l’incertitude qui en découle, les services à la personne restent au point mort depuis deux ans. Les hôtels-cafés-restaurants renouent eux aussi avec la croissance (+1,8 %). BTP - Immobilier : frémissements à confirmer Les professionnels du bâtiment ont vu progresser leur CA de 1,6 % en 2015 suite à un repli de près de 4 % sur les deux années précédentes. Le secteur souffre toujours d’une baisse des prix et du dumping social mais par contre les commandes ont augmenté (notamment dans le logement neuf). La reprise est donc là , mais pas pour toutes les branches. Les TP souffrent encore d’un manque de commandes publiques et comptent sur le plan Marshall de Carole Delga et sur l’annonce de projets comme celui du futur Parc des expositions. De son côté, l’immobilier bénéficie d’un plus grand nombre de dépôts de permis de construire et son CA a augmenté de 1,8 %. Pour l’ensemble du secteur, le prévisionnel de croissance 2016 est de +2,9 % en 2016 contre 0,2 % en 2015. Commerce : bons chiffres mais prévisions frileuses Pour les activités de commerce, la croissance dépasse les prévisions et celle-ci s’est diffusée de façon assez homogène dans toutes les branches du secteur. Le chiffre d’affaires a augmenté de 2,4 % en 2015 mais les perspectives pour 2016 sont très frileuses (0,8 %). La croissance enregistrée (2,4 %, le meilleur taux enregistré depuis 2008) est liée à une hausse de la demande. Juliette Jaulerry VOTRE TRAJET EN UN COUP DE NAVETTE MAGIQUE. LIBERTÉ : UN AVION TOUTES LES 30 MINUTES À 1 HEURE AUX HEURES DE POINTE (1). SIMPLICITÉ : VOTRE AVION À PROXIMITÉ, TOUJOURS DANS LE MÊME HALL(2). RAPIDITÉ : MOINS DE 30 MINUTES ENTRE VOTRE ARRIVÉE À L’AÉROPORT ET VOTRE PORTE D’EMBARQUEMENT(3). PROXIMITÉ : 5 LIGNES RELIANT PARIS-ORLY À TOULOUSE, NICE, MARSEILLE, BORDEAUX ET MONTPELLIER(4). LA NAVETTE, C’EST L’AVION QUI VA VOUS FAIRE CHANGER D’AVIS SUR L’AVION. airfrance.fr ou hop.com Billets en vente sur nos sites ou dans votre agence de voyage. (1) En semaine, entre 6h00 et 9h30 et entre 17h00 et 21h00, hors aléas. (2) Avion partant toujours du même hall et au contact direct de la porte d’embarquement, hors aléas. (3) Pour un voyage sans bagages en soute, hors aléas. (4) À compter de novembre 2016 pour la ligne Montpellier. 8 MAI 2016 RÉGION > Lot. Aéronautique et défense dans le viseur de Soben Avec 16 salariés, la société Soben située à Cahors travaille pour les grands constructeurs de l’automobile, du militaire et de l’aéronautique. Son métier : concevoir des systèmes hydrauliques embarqués, dont des amortisseurs et des verrins. Que du sur-mesure : « Nous réalisons des moutons à 5 pattes », avance Benjamin Talon, président de Soben (+2 M¤ de CA en 2015). En 2016, l’équipementier met en place de gros projets d’études et conception : plusieurs trains d’atterrissage dans le secteur aéronautique et militaire - il a notamment remporté tous les marchés de l’hélicoptère de combat Scorpion sur les amortisseurs. « Sur ces deux secteurs, nous exploitons aujourd’hui nos technologies devenues matures », explique le patron, ancien de Renault. Soben regarde aussi du côté des Etats-Unis, où la société a installé un VIE proposé par Aerospace Valley, partagé avec d’autres PME. Avec l’ambition de cibler Boeing et les fabricants du secteur de la défense. Un marché en croissance donc mais avec une ombre au tableau : « Nous pourrions être 30 salariés pour la charge actuelle de travail, mais on prend trop de risques à embaucher », regrette Benjamin Talon. > Gers. Qui sont les Mousquetaires de l’Innovation 2016 ? Décernés le 21 avril à Auch, les Trophées des Mousquetaires de l’Innovation ont récompensé Aurensan (photo : l’entreprise de travaux agricoles a créé un semoir pour grandes cultures, vignes et vergers - Crédit Isabelle Souriment), Gersycoop/Gasco, Riguecoop et Craftine. Le coup de cœur du public a été remis au Fauteuil Roulant Français, celui du jury a également mis à l’honneur cette entreprise ainsi que Gers Sciage Palettes. Une troisième édition pour ces trophées organisés par le cabinet d’expertise-comptable Sygnatures-Bourdil, en partenariat avec la Banque Populaire Occitane, et avec la participation de la CCI du Gers, de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Gers et de l’Union Patronale du Gers. « Notre objectif est de démontrer que le territoire du Gers est riche d’entreprises innovantes », se félicite Dominique Louit, président de Sygnatures-Bourdil. Tarn-et-G. Copsonic veut lever des fonds Basée à Montauban, Copsonic, business unit du groupe familial Secom, prévoit de lancer une levée de fonds à la fin de l’année 2016, d’un montant de 3 à 5 M¤. Ce qui lui permettrait de devenir une société spin-off du groupe Secom (2,5 M¤ de CA en 2015, 120 salariés dont 20 en France). Aujourd’hui, Copsonic emploie 30 salariés, 8 à Montauban et 22 en Amérique Latine et Europe de l’Est, dans des centres de R&D offshore. Sa technologie : communiquer par ultrasons, pour trois usages : sécurité (payer en ligne avec son smartphone), proximité (envoyer des coupons sur le téléphone d’un client quand il est dans un magasin) et objets connectés (contrôler des ampoules, des prises électriques...). « Nous formons les ingénieurs d’Orange aux ultrasons, Microsoft utilise notre technologie au siège à Paris, nous travaillons aussi avec des sous-traitants d’Airbus pour tester des objets connectés dans l’avion », dévoile le fondateur de Copsonic, Emmanuel Ruiz. La société travaille aussi pour Natixis, une société de la Silicon Valley et McDo Espagne... soit une vingtaine de clients pilotes sur des projets avancés. Copsonic espère réaliser un chiffre d’affaires de plus de 500 K¤ en 2016 et plus d’1 M¤ en 2017. Ses prochaines actualités ? « Nous allons bientôt annoncer un partenariat avec des groupes de services financiers, et dévoiler des avancées majeures dans le traitement des ultrasons : on dépasse les limites de l’état de l’art », souligne Emmanuel Ruiz. Tarn. 12 postes au nouvel espace coworking de Gaillac LRMP. Premiers trophées de l'innovation de la filière bois Intégré au sein de l’hôtel d'entreprises Granilia Tarn & Dadou à Gaillac, l'espace coworking et télétravail La grappe by Granilia a ouvert ses portes fin mars. Son objectif : développer l'entrepreneuriat local et apporter une réponse de proximité aux nouvelles formes de travail. La grappe by Granilia propose une douzaine de postes de travail aux indépendants, aux télétravailleurs salariés et autres porteurs de projets. Arfobois et Midi-Pyrénées Bois, les deux interprofessions de la filière forêt-bois de la région LRMP, organisent la 1e édition des trophées régionaux de l'innovation bois. L'appel à candidature est ouvert du 2 mai au 17 juin 2016 et s'adresse à toutes les entreprises et organismes de la filière forêt-bois implantés en LRMP. Cette filière totalise 10.000 entreprises, 32.000 emplois et 5 Mds€ de CA. > Hérault. In Extenso Innovation Croissance à Montpellier In Extenso Innovation Croissance est une filiale de In Extenso (groupe Deloitte), spécialiste du service expertcomptable qui agit sur toute la France. Jusqu’à cet hiver, cette jeune filiale créée en 2014 par Patricia Braun était représentée à Paris, à Lyon et à Sophia-Antipolis. Suite au rapprochement avec le cabinet Astrid, spécialisé dans le management de l’innovation, un nouveau bureau de la filiale est ouvert à Montpellier. « Nous avons deux métiers : le conseil dans le marketing et la stratégie de l’innovation, mais aussi le financement de l’innovation en amont (R & D, capital-risque, etc.) et en aval (crédit d’impôt, fiscalité liée à l’innovation) », détaille Patricia Braun, présidente. Pourquoi Montpellier ? « La région est riche en entreprises technologiques et innovantes et nous offrons nos services à des start-up, PME et ETI. » L’équipe de six personnes va passer à dix d’ici à 2017 et prévoit un rapprochement géographique vers l’équipe d’experts-comptables In Extenso installée en banlieue à Pérols. Gers. Ethiquable adhère au crowdfunding « On a été surpris, on ne pensait pas intéresser autant de monde » s’étonne Stéphane Comar, cofondateur de Ethiquable qui a levé 252.700 ¤ et attiré 326 financeurs particuliers en 3 mois (campagne clôturée le 2 avril). Ces souscripteurs localisés en majorité dans le Sud-Ouest et en Ile-deFrance ont participé en moyenne à 800 ¤ dans l’aventure de la coopérative gersoise de commerce équitable. Celle-ci affiche 24 M¤ de CA (68 salariés, 54 sociétaires) et vend LE JOURNAL DES ENTREPRISES 150 références de produits en France, Allemagne, Benelux et bientôt en Espagne. Objectif de la collecte : financer du matériel d’équipement au Pérou et à Madagascar. C’est le numéro un du crowdfunding en France, le Toulousain Wiseed, qui a approché la coopérative pour lui proposer de tester son nouveau service " Wicoop." Stéphane Comar est prêt à renouveler l’expérience, ravi des échanges obtenus avec ses souscripteurs qui sont aussi ses consommateurs. La vie des entreprises Tricotage Toulousain Pur’ events La PME cible la clientèle senior L’agence a créé un pôle communication et multimédia Page 12 Page 16 Groupe GB. Le bâtisseur parie sur l’essor de la conception-réalisation Comment le groupe régional Générale de Bâtiment affronte t-il la crise du BTP ? l La conception-réalisation prend de plus en plus de poids dans l’activité de l’ETI familiale. l U n hangar qui prend la forme de l’avion (la salle de peinture de l’A350 livrée fin 2015), un hall d’aéroport qui donne au béton brut un aspect esthétique (le Hall D de ToulouseBlagnac mis en service en 2010), un building de 9 étages à Labège (bureaux Thales en cours de construction), 9.500 m² de bureaux à coûts maîtrisés construits en un temps record de huit mois pour Airbus Defence & Space… Bernard Gatimel n’est pas en reste pour lister les chantiers qui font la fierté de son groupe. Logement neuf : un marché porteur Les constructions de logements sont aussi une part importante de l’activité de GB et lui ont rapporté 45 M€ ( 45 % du CA). Les immeubles du nouvel éco-quartier de la Cartoucherie, c’est eux. Livrés fin mai 2015, le challenge était de concilier développement durable, coûts, et contraintes sociales innovantes puisqu’il s’agissait de proposer des logements multi-générationnels et modulaires. Autre dossier complexe pour 2016 : la démolition de 160 logements à Ramonville (Les Floralies) pour en reconstruire 130, sur un terrain en pente, avec des contraintes de mitoyenneté. Petit à petit, pour proposer des solutions adaptées aux contraintes actuelles (écologiques, économiques et sociales) et pour convaincre les jurys d’attribution des marchés, le groupe GB étoffe ses services de conception-réalisation. Le bureau d’étude s’agrandit Bernard Gatimel observe une forte de demande dans la conception-réalisation. Face à cette tendance, l’équipe de ÉTAPES 1998 La future tour Thales à Labège mesurera 28 mètres de hauteur avec 9 étages de 1.000 m² chacun (budget : 17,5 M¤). Le groupe GB assure le gros œuvre du chantier (livraison en octobre 2016). Il intervient aussi sur les programmes de logements neufs actuels et espère participer au futur Parc des Expositions. vingt ingénieurs se renforce avec trois embauches. «Nous ne sommes pas seulement des exécutants. Nous pouvons amener un savoir-faire, une technicité. Nous faisons appel à l’intelligence de l’entreprise », explique le chef d’entreprise. Ces services sont généralem ent proposés par les grands groupes, mais l’ETI toulousaine a su mettre en avant ce savoir-faire. Exemples avec la salle de peinture pour l’A350 ou les nouveaux hangars de STTS, le spécialiste toulousain de la peinture d’avions : les contraintes complexes d’évacuation d’air ont été gérées par les ingénieurs de GB. Autre exemple, dans le logement : Les Saules à Blagnac qui sera livré en juin prochain, avec un regroupement des associations du quartier en rez-de-chaussée, un phasage étudié de près (un seul déménagement des 200 résidents le temps des travaux) et une valorisation des déchets. Une dizaine de filiales Ingénieur de formation, le Tarnais Bernard Gatimel a passé 17 ans chez Bouygues avant de lancer sa propre affaire. Il est passé de 40 à 400 collaborateurs en moins de vingt ans. Son développement est passé par la création de sociétés et par des opérations de croissance externe. Aujourd’hui le groupe régional et familial comprend deux sociétés dans le pôle construction (GBMP et SAB) qui représentent 65 % de son activité totale. Les autres sociétés abritent les activités d’étanchéité, d’agencement intérieur, d’immobilier et de recyclage. Au total, le groupe comprend une dizaine de filiales : « L’idée est de laisser une autononie de chef d’entreprise aux responsables de filiale qui sont maîtres des relations extérieures et du fonctionnement interne.» Bernard Gatimel n’exclut pas de continuer les opérations de croissance externe et prévoit de se rapprocher du marché montpelliérain. qui vient d’annoncer un frémissement du bâtiment dans le département (croissance du secteur de 0,2 % entre 2014 et 2015 et prévision de +,2,9 % en 2016). Le groupe GB a bien démarré l’année avec 63 % du portefeuille atteint aujourd’hui, et une prévision de 112 M€ de CA au total, le même chiffre que 2015. « Ce qui manque, ce sont les équipements publics », remarque l’entrepreneur dont deux sociétés SAB (bâtiment) et EMP (étanchéité) subissent les effets de la crise du bâtiment (chute de 30 % du CA pour l’activité étanchéité). Le frémissement se fait sentir Bernard Gatimel semble en phase avec la CCI de Toulouse Candidat pour le PEX Les grands projets comme la transformation du quartier Matabiau restent trop lointains pour rassurer les bâtisseurs. En revanche, les appels d’offre ont déjà été lancés en février pour le futur Parc des Expositions à Beauzelle. Pour les gagner, GB s’est associé avec trois partenaires régionaux. Ils ont constitué un pool d’étude de 6 à 7 personnes pour présenter une offre sur les parkings silo (6.000 places) et la partie gros œuvre du hall des expositions : « Le système d’allotissement des marchés permet à des PME comme la nôtre de s’exprimer. Il faut en profiter. » « Le recyclage est un bon placement » Bernard Gatimel, président du groupe GB Vous avez choisi de vous diversifier dans des activités de recyclage. Pourquoi ce choix ? Le recyclage est une activité très lourde administrativement parlant, qui nécessite de gros investissements. Mais elle présente un vrai potentiel sur le long terme et complète notre activité de constructeur : c’est un bon placement. Quelle part de votre activité cela représente-t-il aujourd’hui ? C’est un peu plus de 10 % de l’activité du groupe, pour un chiffre d’affaires de 12 M¤. Nous avons plusieurs métiers dans le domaine : à Carbonne, nous assurons la collecte de 45.000 tonnes de déchets de chantier qui sont recyclés à 80 %. Il y a 4 ans, nous nous sommes tournés vers la filière métaux et le service de désamiantage. Est-ce une activité rentable ? Nous sommes liés aux cours des matériaux, et ceux-ci ne sont pas bons actuellement. C’est un métier de patience ! Je n’exclus pas de continuer à faire de la croissance externe dans le recyclage, mais ce serait alors dans d’autres filières que le métal. LE JOURNAL DES ENTREPRISES Juliette Jaulerry GROUPE GB (Tournefeuille) Président : Bernard Gatimel 400 salariés CA 2015 : 112 M€ www.groupe-gb.fr Création de l’entreprise de construction GBMP par Bernard Gatimel 2004-2005 Création de Corudo : collecte, tri, valorisation. Rachat de SAB (bâtiment) 2007-2013 Rachat de EMP (étanchéité), création de GB Immo, GB Négoce, rachat de FBC (fer et bois) et d’activités de recyclage 2014 Création de 3D Services (désamiantage) LE MARCHÉ L’étude de la CCI de Toulouse sur la conjoncture économique des entreprises de Haute-Garonne présentée en avril dernier annonce un frémissement du secteur BTP. L’analyse est basée sur une enquête menée auprès de 1.700 entreprises, toutes tailles et secteurs confondus. - Évolution du CA du BTP 2014-2015 : +0,2 % - Prévision 2016 : +2,9 % Le gros œuvre semble avoir bénéficié, pour l’instant plutôt modestement, du redressement du nombre de logements dans la construction neuve et draine l’essentiel des embauches, selon l’étude. 10 MAI 2016 INDUSTRIE Safran. Pari réussi pour le Leap livré à Airbus AÉRONAUTIQUE. Les deux premiers systèmes de propulsion Leap ont été livrés à Airbus sur le site toulousain d’Aircelle. Ce nouveau moteur développé par Safran et GE tient ses promesses : une consommation de carburant réduite de 15 % pour l’Airbus A320neo. l C ’est dans un panache de fumée blanche qu’a été dévoilé aux centaines d’invités le fameux nouveau moteur de Safran, lors d’une cérémonie organisée sur le site d’intégration d’Aircelle à Colomiers, le 15 avril dernier. Les deux premiers systèmes de propulsion Leap de série ont ainsi été livrés à Airbus, destinés à être installés sur le nouvel avion du constructeur, l’A320neo, qui sera vendu à la première compagnie aérienne ayant choisi cette motorisation - l’A320neo pouvant aussi être motorisé par Pratt&Whitney. 10.400 Leap à produire pour trois avionneurs Chez Safran, deux sociétés sont particulièrement concernées : Snecma, via CFM International (joint-venture entre Snecma et l’Américain General Electric) qui fabrique le moteur, et Aircelle, qui en fabrique la nacelle. Le défi industriel qui attend ces deux acteurs est gigantesque. Sur les trois versions de ce moteur, prévues pour trois clients (Airbus, Boeing et le chinois Comac), le carnet de commandes s’élève à 10.400 moteurs. « Nous prévoyons de livrer 100 moteurs Leap en 2016, 500 en 2017, 1.200 en 2018, 1.800 en 2019, et 2.000 par an à partir de 2020 », détaille Olivier Andriès, le patron de Snecma. Des centaines de millions d’euros ont été investis par le groupe Safran et GE pour se préparer à cet ambitieux chantier industriel. Du côté d’Aircelle, ce sont 100 millions de dollars qui ont été injectés. L’usine de Colomiers, qui fait travailler 250 salariés, est dédiée à l’assemblage de la nacelle et à l’intégration du moteur et de la nacelle. Elle n’a pas échappé au lifting industriel indispensable pour assurer une montée en cadences inédite. Robotisation et renforcement des équipes « Nous avons reconfiguré nos outils industriels, rajouté de l’automatisation, de la robotisation, de l’ergonomie », souligne Jean-Paul Alary, président d’Aircelle. Les recrutements sont aussi de la partie : 100 personnes devraient être recrutées à Colomiers d’ici à 2019. Pour piloter les lignes de production et suivre les quelque 300 fournisseurs du programme Leap, Safran n’a pas Serge Rière, directeur du site Aircelle de Colomiers, a accueilli les quelques centaines d’invités à la cérémonie. Il prévoit de recruter 100 personnes d’ici à 2019, pour atteindre 350 salariés dans son usine. lésiné sur les ressources humaines. Soixante personnes chez Snecma et trente chez Aircelle y sont dédiées. Chez Snecma, des sites de production ont été agrandis ou créés, notamment à Rochester (Etats-Unis), à Commercy (Meuse) et bientôt au Mexique où une nouvelle usine est prévue. « Nous assistons à la naissance de deux produits qui ont un avenir industriel extrêmement prometteur », s’est excla- mé lors de cette cérémonie Didier Evrard, directeur des programmes d’Airbus. Chez Airbus, le Leap a déjà volé 700 heures dans trois avions d’essais de la famille A320neo. « Le Leap est au niveau de la performance attendue, soit une économie de consommation de carburant de 15 %, commente Olivier Andriès. Les retours des pilotes d’Airbus sont très positifs sur le fonctionnement de L’usine d’Aircelle à Colomiers développe des technologies à la pointe. Un panel luminescent - en cours de certification - a été inventé (à g.), mettant en lumière le nom des clients sur la nacelle. Des robots ont été installés, pour les phases de ponçage et de peinture (à d.). Un "smart trolley" (en rouge sur la photo de droite) a été développé avec la société toulousaine Excent, permettant des rotations et une élévation du moteur, pour une plus grande maniabilité. À terme, 25 outillages de la sorte seront installés à Aircelle Colomiers et Aircelle Hambourg. A gauche, le Leap prêt à être livré à Airbus. LE JOURNAL DES ENTREPRISES nos moteurs. » Le Leap tient aussi ses promesses via sa nacelle, qui n’est pas juste un capot : plus mature et plus fiable, plus légère (en matériaux composites à plus de 60 %), plus performante en terme d’aérodynamisme et de silence, plus facile à maintenir, a assuré JeanPaul Alary. 55 % des parts de marché Pour l’instant, du côté des com- pagnies aériennes, ce moteur détient 55 % des parts de marchés sur l’A320neo, par rapport au concurrent Pratt&Whitney. Une excellente situation pour CFM International, qui par ailleurs va équiper le Boeing 737 MAX et le C919, premier avion commercial de Comac. Ce dernier devrait effectuer son premier vol avant la fin de l’année. Agnès Baritou 11 l LA LEVÉE DE FONDS Sunibrain. 1,3 M¤ pour renforcer ventes et R&D Il est rare pour une start-up qui recherche des financements, d’avoir le luxe de pouvoir choisir le fonds d’investissement qu’il préfère. C’est ce qu’a vécu Sunibrain, société hébergée à la pépinière de Colomiers, qui, après avoir récolté 250 K¤ auprès de Wiseed en octobre dernier, a vu trois fonds manifester leur intérêt. C’est le fonds bordelais Galia Gestion qui a finalement investi 500 K¤. La Région Midi-Pyrénées a ensuite apporté 260 K¤ dans le cadre d’un appel à projets Eco-Innov, et BPI un prêt d’amorçage de 250 K¤. Sunibrain, qui a développé une solution intelligente pour collecter, stocker les eaux de pluie et les pulvériser tout au long de l'année sur des panneaux photovoltaïques de manière à réguler la température du silicium et éviter l'encrassement, a depuis fait grimper le nombre de collaborateurs de 2 à 9 personnes. Après un chiffre d’affaires de 360 K¤ en 2015, elle espère atteindre 1 M¤ en 2016. Big data et intelligence artificielle À quoi seront dédiés ces fonds ? « Nous allons renforcer le développement commercial car nous avons beaucoup de demandes, surtout en ce début de printemps, annonce Nicolas Cristi, président et co-fondateur de la start-up en 2011. Nous avons aussi lancé en mars un projet de R&D avec l’Irit, pour développer une nouvelle solution qui puisse analyser un grand nombre de données et qui soit intelligente : un agent auto-apprenant qui dirige toutes les centrales équipées de notre système de refroidissement, et qui puisse définir les meilleurs prises de décision en fonction des conditions climatiques. » Cette intelligence artificielle pourrait ainsi moduler les actions en fonction de la quantité de pollen ou de particules déposées sur les panneaux, qui font chuter leur rendement. Sunibrain, qui serait la seule société dans le monde à proposer cette technologie de refroidissement et de nettoyage automatisé, compte ouvrir une filiale à Francfort au début de second semestre 2016. « Le marché allemand du photovoltaïque est dix fois plus important qu’en France », rappelle Nicolas Cristi. Agnès Baritou http://www.sunibrain.com l MAI 2016 INDUSTRIE SHEM. Accélération des investissements en 2016 HYDROELECTRICITÉ. La Société Hydro-Electrique du Midi annonce 40 M¤ d’investissement et son DG Pierre Chambon veut développer ses activités de conseil. l « Le marché énergétique est en plein changement et nous sommes confrontés aux 3 D : décarbonisation (recours au renouvelable), décentralisation et digitalisation » analyse Pierre Chambon, lors de la présentation des résultats de SHEM, société du groupe Engie qui gère 56 installations hydroélectriques dans le grand Sud-Ouest (chaîne des Pyrénées, rivières du Lot et de la Dordogne). Le directeur général de la société se montre préparé à cette mutation et fait preuve d’optimisme quant au positionnement de la SHEM dans les années à venir. Preuve de son optimisme sur le devenir de l’hydro-électricité en France, il annonce des investissements importants de 40 millions d’euros pour 2016, contre 23 millions en 2015. Les chantiers emblématiques à restaurer ou réaménager dès cette année : les barrages de Marège, des Essarts, de l’Oule, et Bious en Ossau. Une année 2015 défavorable pour la production Pourtant les résultats ne sont pas si positifs cette année, puisque la production a baissé de 22 %, de 1,9 TWh en 2014 à 1,4 TWh en 2015 - ce qui représente la consommation électrique de 700.000 personnes. Cette baisse est liée à une faible hydraulicité (faibles chutes d’eau) et à des avalanches qui ont paralysé des activités (notamment dans la Le site de Marrège subira des transformations dès 2016. Au total SHEM gère douze barrages de plus de 20 mètres. vallée d’Ossau). À ce contexte peu favorable s’est ajoutée la baisse des prix, liée à la surproduction. Conséquence : Le chiffre d’affaires de la SHEM a baissé (de 89 à 85,5 M€). Cela ne semble pas altérer le moral du chef d’entreprise, qui vise la prochaine ouverture des concessions en France. D’après lui, cela devrait être effectif dès cette année. La Shem devient fournisseur de service Pierre Chambon mise aussi sur le développement des activités de service de la société : « Au-delà de simple producteurs, nous devenons fournisseurs de service.» Le stockage des grandes quantités d’énergie reste une question compliquée à gérer aujourd’hui et la SHEM propose un service d’équilibrage des réseaux. Les équipes servent aussi d’experts et de conseillers auprès des collectivités qui veulent mettre en activité de petites centrales hydroélectriques et devenir autosuffisantes (le pro- jet est en cours d’analyse par exemple pour l’Etat Adorran). La mise à disposition des savoir-faire de la SHEM qui emploie 320 collaborateurs fait ainsi partie de la stratégie 2016 de Pierre Chambon. Juliette Jaulerry SHEM (Balma) Dirigeant : Pierre Chambon 320 salariés CA 2015 : 85,5 M¤ www.shem.fr EN BREF 85 C’est le montant en millions de dollars de la future usine automatisée que va installer en Floride OneWeb Satellites, la co-entreprise d'Airbus Defence and Space et OneWeb. Cette usine fabriquera près de 900 microsatellites de moins de 150 kg. Pour rappel, les 10 premiers satellites de la constellation seront assemblés et testés sur la ligne toulousaine, qui servira en outre de ligne prototype pour tester et valider les différentes solutions d’industrialisation en vue d’une production en grande série. La conception de ces satellites a déjà commencé dans les bureaux d’études de la société, également situés à Toulouse. 1 VOS FORMULES D’ABONNEMENTS 2 JE M’ABONNE AUX ÉDITIONS SUIVANTES Newsletters quotidienne régionale et hebdomadaire thématique 11 numéros d’actualité (1er vendredi du mois) et 4 numéros hors-séries Palmarès des entreprises au format Excel (édition 2014) Accès au site web lejournaldesentreprises.com et son fil d'informations quotidien 22 29 56 35 31 33 Loire-Atlantique-Vendée Anjou-Maine Lorraine Alsace Rhône-Alpes Provence-Côte d’Azur Normandie FORMULE LEADER À 264,00 E TTC / AN 11 nº d’actualités + 4 hors-séries dont 2 palmarès exclusifs + newsletter quotidienne régionale + newsletter hebdomadaire thématique + site web en accès libre avec 25 nouvelles infos quotidiennes + téléchargements de dossiers et le Palmarès annuel au format Excel 3 Je règle FORMULE TOUT NUMÉRIQUE À 216,00 E TTC / AN 15 nº à télécharger (avec 4 hors-séries dont 2 palmarès exclusifs) + newsletter quotidienne régionale + newsletter hebdomadaire thématique + site web en accès libre avec 25 nouvelles infos quotidiennes + téléchargements de dossiers et le Palmarès annuel au format Excel par chèque à l’ordre de Manche Atlantique Presse par mandat administatif / virement bancaire ............................................................................................................................................. (suite) BCME Brest - Banque : 18829 - Guichet : 29411 - Compte : 03720094040 - Clé : 94 IBAN : FR76 1882 9294 1103 7200 9404 - BIC : CMBRFR2BCME Code postal ............................................................................................................................................. Localité ou bureau distributeur (Cedex) ............................................................................................................................................. Nom et prénom La biotech créée fin 2015 au sein de Toulouse White Biotechnology vient de finaliser un premier tour de financement de 2,9 M¤ mené par Auriga Partners et Sofinnova Partners. IRDInov et CEA Investissement ont aussi participé à ce tour d’amorçage. EnobraQ développe des procédés de fermentations industrielles à partir de CO2. supplémentaire ............................................................................................................................................. Raison sociale EnobraQ. La biotech lève 2,9M¤ Nord-Pas de Calais À partir de 2 éditions : 180,00 € TTC l’édition ............................................................................................................................................. Nº d’appartement ou de boîte aux lettres - Étage - Couloir - Escalier - Service Mention de distribution (BP, TSA…) - Lieu dit ............................................................................................................................................. ............................................................................................................................................. Téléphone (obligatoire) ............................................................................................................................................. Siret (14 chiffres) (obligatoire) ............................................................................................................................................. ............................................................................................................................................. Entrée - Tour - Immeuble - Bâtiment - Résidence - Zone industrielle Email de l’abonné (obligatoire) - Pour la réception des newsletters ............................................................................................................................................. ............................................................................................................................................. Nº (bis / ter) Type et nom de voie (ex. Avenue des Fleurs) Fonction de l’abonné La mise en service de l’abonnement ne s’effectuera qu’au règlement de notre facture. En cas de non règlement à la commande, nous vous transmettrons une facture proforma. Plus d’informations sur les offres et conditions d’abonnement Bulletin à retourner à : Le journal des entreprises 1 allée Baco - BP 73207 - 44032 NANTES CEDEX 1 [email protected] Retrouver nos Conditions Générales de Ventes sur notre site www.lejournaldesentreprises.com LE JOURNAL DES ENTREPRISES 12 l COMMENT MAI 2016 INDUSTRIE J’AI FAIT « J’utilise une plate-forme de transfert technologique » LDL Technology est spécialisée dans les systèmes embarqués pour véhicules. l Sylvain Dubois, responsable de l’électronique de la PME toulousaine, utilise la plate-forme Micropacc à Montauban pour tester les innovations de la société. Au démarrage, la majorité des TPMS (systèmes de surveillance de pression des pneus) conçus par l’entreprise étaient dédiés aux motos (Triumph, Harley Davidson, motos Ducati) mais aujourd’hui 70 % de notre CA provient de nos équipements de voiture. Depuis 2006, les voitures américaines ont l’obligation d’intégrer un capteur de pression des pneus et c’est aussi le cas en Europe depuis 2013. Voilà un contexte qui nous ouvre la voie vers un vaste marché. » l « Je remets toutes mes misères à Micropacc pour faire des tests et chercher des solutions. Lorsque nous travaillons en amont sur des produits innovants et leur faisabilité, nous nous trouvons souvent confrontés à des difficultés techniques électroniques ou mécaniques. C’est à ce moment-là que je me tourne vers la plate-forme de transfert de technologie Micropacc qui est spécialisée dans l’assemblage électronique. Par exemple, récemment, lorsque nous sommes passés à des capteurs enrobés au polyuréthane, nous y sommes allés pour vérifier les effets sur les matériaux utilisés. » Les tests d’un laboratoire et les solutions d’un expert « Dans le laboratoire de Micropacc nous avons pu utiliser l’imagerie par rayon X et faire des tests sur la contamination ionique. Le genre d’opérations qu’une PME comme la nôtre ne l peut pas réaliser intra-muros. Nous n’avons pas les moyens d’investir dans un laboratoire de recherche. Finalement, cette formule nous convient car nous ne faisons appel à cette plate-forme qu’une à deux fois par an. Le service de solutions après analyse est un plus par rapport aux labos. Nous aurions pu aussi choisir de confier nos problématiques à des bureaux d’étude, mais il n’en existe pas dans la région dans notre spécialité et ceux-ci ne disposent pas de labo pour faire des tests. » Services à prix abordable « Pour une somme d’environ 2.000 ¤, nous bénéficions d’une aide adaptée et impartiale. Car si l’on fait appel à des prestataires privés pour demander conseil et pour tester nos produits, cela pourrait présenter un risque, question veille technologique. LDL Technology maîtrise la production de ses détecteurs de A EN BREF ESA BIC Sud France. Start Track et Earth Cube lauréats Quatre start-up viennent d’intégrer l’incubateur ESA BIC Sud France, dont deux en région toulousaine : Start Track (application qui permet d’adapter son effort physique en fonction de ses capacités mais aussi de sa santé) et Earth Cube (solutions de surveillance qui s’appuient sur l’intégration d’une charge utile performante dans des CubeSat, des nano-satellites de très petite taille). 15 C’est le nombre de start-up accueillies par le centre Airbus BizLab de Toulouse, inauguré en mars 2015. En outre, 27 projets internes d’Airbus ont participé au programme d’accélération du Bizlab. Cette première année a également vu l’expansion de cet accélérateur mondial de business pour l’industrie aéronautique et spatiale, à Hambourg et à Bangalore. « Nous sommes fiers d'avoir pu aider quatre de ces start-up, accélérées dans les BizLab de Toulouse et Hambourg, à obtenir un financement substantiel provenant d'investisseurs mondiaux », a déclaré Bruno Gutierres, directeur de l’Airbus BizLab. Ce dernier ouvre un second appel à projets. Les candidatures peuvent être soumises jusqu'au 22 mai 2016 via cette plate-forme : www.f6s.com/airbusbizlabtoulouseseason2/apply. RTE. Le groupe veut investir +1,1 Md¤ d’ici à 2020 en région Avec un parc solaire qui s’est accru de 15 % et un parc éolien qui a augmenté de 11 % par rapport à 2014, la transition énergétique poursuit son développement en LRMP. RTE a investi plus de 170 M¤ en 2015 dans l’adaptation et le renforcement du réseau. L’entreprise qui emploie plus de 8.500 salariés prévoit d’investir plus de 1,1 Md¤ d’ici à 2020. Sylvain Dubois, de LDL Technology, défend le recours aux services des plates-formes de transfert technologique. à Z et si la production en grande série est gérée en Thaïlande, nous gardons la maîtrise de l’outillage et des testeurs. » L’innovation : le fer de lance de LDL Technology « Comme l’innovation est notre fer de lance et qu’à chaque nouveau produit proposé nous avançons d’un pas sur le plan mécanique ou électronique, nous devons systématique- ment tester et qualifier nos process de fabrication. D’où cette relation constante avec la plateforme Micropacc. » Formations des équipes dans les bureaux de l’entreprise « Marc Alary, directeur de Micropacc, est aussi intervenu chez nous en tant que formateur. Les normes IPC (normes d’acceptabilité d’assemblage électronique) changent tous les six mois, et les procédés de fabrication sont en perpétuelle évolution. Ce n’est pas évident à suivre. Depuis 2013, Marc Alary vient dans nos bureaux pour former nos techniciens et nos ingénieurs : nous devons conserver une bonne culture générale dans le domaine des process industriels. » Un million de capteurs par an « J’ai intégré LDL Technology en 2008. Nous produisons un million de capteurs par an. Un récepteur intelligent équipé d’un GPS connecté « L’avantage écologique de ce recours au TPMS s’avère aussi un argument de vente prometteur vis-à-vis des fabricants de poids lourds, car cet équipement favorise la baisse de consommation d’énergie. Nous avons récemment développé un récepteur intelligent équipé d’un GPS et connecté, qui peut aussi suivre la température dans une remorque. Micropacc va à nouveau nous aider pour ces projets. » Juliette Jaulerry LDL TECHNOLOGY (Ramonville) Dirigeant : Philippe Lefaure 35 salariés CA 2015 : 13 M¤ www.ldl-technology.com Tricotage Toulousain. L’entreprise familiale mise sur la silver économie HABILLEMENT. Après s’être diversifiée dans le tissu technique, l’entreprise familiale de bonneterie Tricotage Toulousain lance de nouveaux produits dédiés aux seniors. l Pour une entreprise de bonneterie créée en 1905 par l’arrière grand-oncle des dirigeants, l’équation n’est pas simple : évoluer dans un secteur d’activité où la prime est donnée à la taille et aux volumes. Lorsque Benoit Etchepare, directeur général, expert-comptable de formation, arrive dans l’entreprise en 1995, c’est l’époque où la Chine entre dans l’OMC et les quotas disparaissent. Pour s’adapter, dès 1999 une filiale de fabrication est implantée à Casablanca et, en 2004, c’est l’arrêt de la fabrication à Toulouse : un traumatisme, qu’il ressent encore, « de se séparer de 80 personnes à qui l’on a rien à reprocher ». Une diversification réussie Ayant conservé la création à Toulouse, le tandem qu’il constitue avec sa sœur, Isabelle Reggio Paquet, en charge du développement, mène de front une double production vendue à 60 % sous sa propre marque (Jet) et à 40 % dans la grande distribution en marque de distributeurs. La tendance est à une diminution de la part des MDD, environ 3 % de moins par an depuis quelques années. « Nous ne sommes pas en dépendance économique, se félicite Benoit Etchepare, car nous n’avons pas un client à plus de 8 % de notre Isabelle Reggio Paquet et Benoit Etchepare, le tandem familial de la PME Tricotage Toulousain. CA, et, depuis quelques années, nous avons un CA beaucoup plus stable » (4,4 M€ en 2015). Courant 2012, un pas est franchi avec le rachat de Textiles Techniques du Midi, spécialisé dans la conception et le travail sur-mesure de tissus techniques pour des clients comme Airbus, Safran ou encore Pellenc pour des membranes de pressoirs à vin. « Cette diversifi- LE JOURNAL DES ENTREPRISES cation est une valeur ajoutée pour l’entreprise » observe Benoit Etchepare. Une gamme quasi médicale Alors que son activité a progressé (d’1,9 M€ en 2012 à 2,7 en 2015), l’apport de la filiale est tout autre, grâce à son savoir-faire technique : « Nous sommes artisans technologiques de pointe ! ». Tricotage Toulousain vient ainsi de conce- voir Benefactor, une ligne de produits à destination des seniors et grands seniors, s’appuyant sur une étude de marché de l’Institut Français du Textile et de l’Habillement qui met en avant le potentiel économique de la silver économie. L’idée ? Faciliter la vie des personnes âgées mais aussi de leurs aidants pour l’habillement : tee-shirts faciles à enfiler grâce à des aimants qui remplacent les coutures aux épaules, boxer short renforcé aux hanches de coussinets antichoc en textile imprimé en 3D pour éviter les fractures du col du fémur mais aussi tissage incluant des fils d’argent aux vertus antibactériennes reconnues notamment pour éviter la prolifération du staphylocoque doré. Un test de commercialisation de 12.000 pièces démarre début mai sur Midi-Pyrénées et la Région PACA, pharmacies, prescripteurs (infirmiers, kinés) étant les cibles définies. Avec aussi une stratégie web plus active Benoit Etchepare « aimerait arriver à 30.000 pièces » (prix moyen = 23 €) . Jean-Pierre Marinot TRICOTAGE TOULOUSAIN (Toulouse) Dirigeant : Benoit Etchepare 18 collaborateurs CA 2015 : 4,4 M€ 13 MAI 2016 INDUSTRIE Aménagement cabine. 30 entreprises en région AÉRONAUTIQUE. Le salon Aircraft Interiors d’Hambourg a cette année encore attiré la majorité des entreprises du secteur de l’aménagement intérieur. En région, cette filière compte une trentaine d’entreprises et plus de 2.000 emplois. l « Nous avons reçu sur notre stand un grand nombre de clients, prospects et quelques partenaires, provenant de France, d’Asie, d’Espagne, des Etats-Unis. On ne s’y attendait pas forcément ; nous sommes des habitués de ce salon mais en tant que visiteurs. C’est la première fois que nous y tenions un stand Aujourd’hui nous sommes positionnés sur trois ou quatre projets suite à cet événement. » Enthousiasme non feint pour Eric Figarol, à la tête d’Aerostar Global Logistics Europe, filiale d’une société américaine dotée d’une plate-forme logistique à Colomiers (dédiée aux équipements de cabines d’avion) et bientôt sur le transport international. Un marché qui croît de 10 % par an Elles étaient 24 entreprises de la région LRMP à s’être rendues au salon Aircraft Interiors à Hambourg du 5 au 7 avril. C’est que le marché des aména- gements intérieurs connait une croissance anuelle de 10 %, pour atteindre 12 milliards de dollars en 2019. Près de 30.000 nouveaux avions de ligne devront être aménagés au cours des 20 prochaines années. Et outre l’aménagement des avions neufs, ce marché est alimenté par le rétrofit, c’est-à-dire le réaménagement de la cabine. En région, le secteur représente une trentaine d’entreprises et plus de 2.000 emplois, surtout dans le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Elles se sont développées sur le segment des aménagements VIP (PMV, JCB Aero, AIP...) mais aussi dans la fabrication d’équipements (Adhetec, Aerofonctions, Elta, Simair, Soplami...) ou dans les services et la distribution de biens (Air Support, Air Cost Control, Laselec...). La présence au salon d’Hambourg est donc incontournable, encouragée par la Région et par l’agence Madeeli, La société toulousaine Aero Experts, experte en design et aménagement intérieur, dispose d’un studio design VIP (ici un projet de design sur un avion de ligne B777). cette dernière ayant accompagné 11 entreprises sur l’espace Aerospace Valley du Pavillon France. Des innovations mises à l’honneur à Hambourg Certaines d’entre elles en ont profité pour exposer leurs dernières innovations. À l’instar de Simair (300 salariés à Rochefort et Colomiers, 25 M¤ de CA), qui constate une forte croissance de son activité cabine (60 salariés et 6 M¤ de CA). « Ce salon est pour nous l’occasion de présenter un nouveau produit développé avec ATR : un nouveau galley modulaire (meuble de cuisine, ndlr), annonce Arnaud Colombié. Et de dévoiler une nouvelle marque commerciale qui distingue notre activité cabine, intitulée Imagin’Air. » Même stratégie pour Mapaero (100 salariés à Pamiers, 25 M¤ de CA) spécialisée dans les peintures à l’eau pour l’aéronautique. L’entreprise, qui connait une croissance de 10 à 15 % chaque année depuis dix ans, a profité du salon Aircraft Interiors pour dévoiler deux innovations. « Une solution de retouches peinture, soit en chaîne d’assemblage ou pour la compagnie aérienne qui veut retoucher pendant la nuit, dans un petit conditionnement, explique Pierre Bouyat, directeur commercial de Mapaero. Nous présentons aussi un nouveau mastic à l’eau pour la préparation des surfaces compo- … ou en présence d’un créateur en « live » Dîner au milieu des aéronefs… sites, en remplacement du polyester, matière décriée. » Certaines entreprises, plus jeunes, comptent sur Aircraft Interiors pour se faire connaître. Veso Concept (3 collaborateurs), société d’ingénierie qui se positionne sur la production de panneaux composite pour l’aéronautique, a profité de cette première expérience sur ce salon pour présenter des échantillons. Agnès Baritou … ou dans les arbres à 25 m de haut Apéritif sur le tablier d’un pont… LE DÎNER DES ENTREPRISES EST UN MOMENT D’ÉCHANGE PRIVILÉGIÉ ENTRE DIRIGEANTS DANS UN LIEU UNIQUE Régions : 06 65 00 48 37 • [email protected] National : 06 26 78 14 02 • [email protected] LE JOURNAL DES ENTREPRISES 14 l CHASSÉ MAI 2016 SERVICES / CROISÉ Bordeaux / Toulouse. Les Parcs des expo investissent pour attirer plus de visiteurs TOURISME D’AFFAIRES. Les deux capitales du Sud-Ouest entreprennent d’importants travaux pour construire ou rénover leur Parc des expositions. Avec comme première ambition d’attirer grandes conventions et grands congrès. Le match est lancé. l > Les acteurs À Toulouse, l’exploitant du Parc des expositions est bien connu puisqu’il s’agit du leader mondial de l’événementiel, le groupe GL Events (4.000 salariés dans le monde, moins d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015). Ce groupe lyonnais propose trois métiers : prestations de services sur des événements, gestion de sites (Parc des expositions, centres de congrès, salles de spectacles) et organisation de plus de 200 salons. Dans la Ville rose, c’est la filiale de GL Events intitulée Toulouse Evénements (59 salariés, 15 M€ de CA en 2015) qui est aux manettes. Dans son portefeuille, la gestion du Parc des expositions actuel, situé sur l’Ile du Ramier, mais aussi du Centre de congrès Pierre Baudis et des Espaces Vanel. La filiale toulousaine organise par ailleurs une dizaine de manifestations, comme la Foire Internationale de Toulouse qui s’est clôturée le 18 avril. À Bordeaux, le Parc des expositions, le Palais des congrès et le H14 appartiennent à la SBEPEC (Société bordelaise des équipements publics d’exposition et de congrès), dont le conseil d’administration est composé de représentants de la mairie de Bordeaux et de Bordeaux Métropole. Fin 2012, la SBEPEC a renouvelé pour 15 ans la sas CEB (Congrès et expositions de Bordeaux) suite à un appel d’offres auquel avait également répondu GL Events. Le groupe lyonnais avait d’ailleurs attaqué la décision du délégataire devant le tribunal administratif. CEB (110 salariés et 29 M¤ de chiffre d’affaires en 2015) se structure autour de deux métiers : la production d’événements et l’accueil de manifestations. Puissante à Bordeaux, la société est un nain en comparaison du mastodonte GL Events. > L’offre actuelle Le Parc des expositions bordelais est l’un des plus grands de France, derrière Paris et Lyon, avec 84.000 m² de halls couverts. Avec 38.000 m² de halls couverts et 50.000 m² de surfaces extérieures, le Parc des expositions toulousain accueille 60 salons par an (dont les 10 salons organisés par GL Events) et 800.000 visiteurs par an. Le gros défaut de ce lieu coincé dans le centre-ville de Toulouse : « Ce n’est pas un environnement favorable pour l’accessibilité et les capacités de parking, déplore Patrice Vassal, directeur général de Toulouse Evénements (photo à droite). On vient de le revivre pendant les dix jours de la Foire de Toulouse : les visiteurs sont insatisfaits. C’est invivable ! » Le Parc des expositions bordelais (photo) est l’un des plus grands de France, derrière Paris et Lyon, puisqu’il dispose de 84.000 m² de halls couverts. Il a accueilli 124 événements l’année dernière, pour un total de 710.000 visiteurs. Contrairement à Toulouse, l’équipement profite déjà d’un emplacement judicieux : en bordure de rocade, à proximité de la zone hôtelière, avec un arrêt de tram devant ses portes et un immense parking. Mais il date de 1969 et souffre de la comparaison avec d’autres parcs plus récents. L’architecte néerlandais Rem Koolhaas a été choisi comme maître d’œuvre du futur Parc des expositions toulousain. > Le calendrier > Les ambitions Des années de réflexion sur le parc vieillissant de Toulouse ont fini par porter leurs fruits. La décision de son déménagement à Beauzelle au nord-est de Toulouse a été prise par l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen. Jean-Luc Moudenc a pris le relais et bouclé le financement il y a quelques mois : le coût total des travaux s’élevant à 227 M€, les dépenses se partagent entre Toulouse Métropole, la Région LRMP, le Département de la Haute-Garonne et le Syndicat Mixte des Transports en commun-Tisséo. L’architecte néerlandais Rem Koolhaas a été choisi comme maître d’œuvre et Toulouse Métropole a donné le feu vert à la SPLA Europolia, en sa qualité de maître d’ouvrage délégué, pour enclencher la phase opérationnelle de cette opération. Le chantier va démarrer au 4e trimestre 2016 pour une livraison prévue en 2020. Le Parc des expositions sur l’Ile du Ramier sera alors démantelé, de manière à transformer cet îlot au centre de Toulouse en poumon vert, dédié au sport et aux loisirs. À Bordeaux, le budget de rénovation du Parc des expositions s’élève à 77 M¤. Le premier plan de financement, qui porte sur 55,5 M¤, est assuré par Bordeaux Métropole (33 M¤), la ville de Bordeaux, la Région ALPC et la SBEPEC. Le Hall 2 sera détruit en septembre 2016 pour laisser place à une grande salle de congrès. « C’est le premier objet de notre projet : proposer une salle pouvant accueillir 6.000 congressistes, annonce Eric Dulong. Actuellement, il faut se contenter du Palais des congrès de 1.500 places ou construire une infrastructure temporaire. Demain, nous proposerons une salle polyvalente, modulable et dotée à ses côtés de 12 salles de conférences ». Le nom du cabinet retenu suite à l’appel d’offres sera connu en octobre. Les travaux débuteront début 2017 pour une livraison à la fin du premier trimestre 2018. Par ailleurs, l’immense hall 1 (50.400 m²) doit être complètement rénové. Le chantier, qui sera découpé en trois tranches, s’échelonnera de 2016 à 2025. Il doit permettre de meilleurs accès handicapés, une rénovation du clos couvert, de l’électricité et de la climatisation, mais aussi la pose d’un nouveau sol. Le futur Parc des expositions toulousain, connecté à la ville et à l’aéroport par tram disposera de 55.000 m² de surfaces couvertes et d’un parking en silo de 3.000 places. Et surtout, « il va nous ouvrir un nouveau marché, se félicite Patrice Vassal. Ce site sera équipé d’une halle multifonctionnelle de 15.000 m² qui pourra abriter de grandes conventions et de grands congrès ». GL Events veut ainsi attirer des congrès d’envergure nationale ou internationale, faisant venir plus de 2.000 à 3.000 personnes. Une quinzaine de congrès contactés par l’exploitant lyonnais se disent déjà « très intéressés par Toulouse. » Cette halle pourrait accueillir des événements sportifs et de grands rassemblements politiques ou de grands concerts, d’autres créneaux sur lesquels GL Events Toulouse envisage de se diversifier. Les salons vont aussi prendre un nouvel envol, sur un lieu en périphérie de Toulouse beaucoup plus accessible. Si le Parc des expositions actuel attire 800.000 visiteurs par an, GL Events compte bien dépasser le million de visiteurs avec le futur équipement. À Bordeaux, CEB veut intégrer le top 3 hexagonal du tourisme d’affaires (elle occupe actuellement la 5e place). « D’ici à 2020, nous devons passer de 380 événements annuels à 450, et atteindre les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, déclare Éric Dulong. La nouvelle salle va nous permettre de recevoir les grands congrès internationaux, explique Éric Dulong. Nous allons communiquer sur notre nouvelle offre dès 2017 pour prendre un temps d’avance sur Toulouse. D’ores et déjà, les demandes affluent et nous font espérer de très belles années pour l’avenir ». Chiffres clés Exploitant Chiffre d’affaires (dont local) Effectif (dont local) Parc des expositions Projet d’investissement Livraison nouveau parc Toulouse GL Events 942 M¤ (15 M¤) 4.107 (59) 38.000 m² 227 M¤ 2020 LE JOURNAL DES ENTREPRISES Bordeaux CEB 29 M¤ 110 84.000 m² 77 M¤ 2018 à 2025 > Le concurrent régional Le directeur de GL Events Toulouse connaît bien le Parc des expositions de Bordeaux – « très dynamique » - et ses exploitants, « concurrents parfois mais avant tout confrères ». Le Parc des expositions toulousain va-t-il faire l’ombre au Bordelais ? « Non car notre zone de chalandise n’est pas vraiment la même, notamment sur les salons grand public. La seule concurrence que l’on pourra avoir se situe sur les grands salons professionnels et l’accueil des grands congrès. Mais comme Lyon, Nantes, Strasbourg ou Lille ! » Du côté de Bordeaux également, on cite la concurrence de toutes les grandes villes de foires et congrès en France, et pas exclusivement l’autre capitale du Sud-Ouest. Mais on s’interroge sur le dimensionnement du projet toulousain : « En intégrant les travaux de la rocade et du tram, on dépasse les 300 M¤! » Pas de quoi inquiéter les équipes de CEB : « La concurrence existait déjà, elle sera encore plus forte, déclare Eric Dulong. Mais nous serons prêts avant Toulouse et nous disposons d’une attractivité sans commune mesure grâce à Bordeaux, au vignoble, au Bassin d’Arcachon et à Biarritz. Par ailleurs, nos clients sont sensibles à l’aspect sécuritaire et notre ville véhicule une bonne image de ce point de vue ». Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du Code de la mut utual ualité ité,, n°S n°Sire iren n 538 538 518 51 473. Numéro LEI 969500JLU5ZH89G4TD57. La santé, c’est trop important pour être compliqué. SANTÉ P R É VOYA N C E É PA R G N E - R E T R A I T E 95 % DES ENTREPRISES ADHÉRENTES SONT PRÊTES À NOUS RECOMMANDER. • Pour les chefs d’entreprise : la mise en place et le pilotage du contrat peuvent être intégralement gérés en ligne. • Pour les salariés : la possibilité de compléter eux-mêmes l’offre choisie grâce à un renfort personnalisé, sans coûts ni démarches supplémentaires pour l’entreprise. 0 805 50 00 19 1re mutuelle santé de France, au service des entreprises et des salariés. Découvrez nos solutions sur harmonie-mutuelle.fr/devis-entreprise En harmonie avec votre vie 16 l MAI 2016 SERVICES Pur’events. L'agence événementielle élargit son offre LE PROJET IMMOBILIER ÉVÉNEMENTIEL. Pur’events vient de créer un pôle communication et multimédia. Plus digitale, plus offensive sur le plan commercial, l’agence veut accélérer sa croissance. l V Montaudran Aerospace. 485 logements en 2017 Un bâtiment amiral de 12.370 m² de surface de plancher, 565 chambres réparties dans 485 logements, 1.000 m² d’espaces communautaires, de services et commerces : Toulouse Montaudran Aerospace va accueillir la plus grande résidence universitaire privée de France. Conçu par le cabinet toulousain Taillandier Architectes Associés, construit par Kaufman & Broad, le bâtiment se déploiera sur plus de 140 m de long, avec un parking de deux niveaux en sous-sol et une immense terrasse végétalisée sur le toit. La résidence universitaire donnera directement sur le Forum, grande place piétonne située au sud de la ZAC, à proximité de l’Enac, l’Isae et l’Insa. Propriétaire et gestionnaire de l’ensemble, Dometude y ouvre ainsi sa première adresse toulousaine en septembre 2017, avec cette résidence intitulée Kley Toulouse. À la clé, différents types d’hébergement équipés : du studio T1 jusqu’au T6 permettant la colocation. Des espaces à partager qui facilitent le co-working ainsi que des espaces de détente se déploient sur les 11 étages de la résidence. aste transformation pour l'agence créée en 2003 par Antoine Alran, ancien sportif de haut niveau, dans l'équipe de France de baseball pendant 17 ans. « Nous voulons proposer une offre globale », annonce ce dernier, à la tête d'une entreprise de 10 salariés. Un pôle RP et communication a été instauré début 2016, qui propose de nouvelles prestations, du dossier de presse à la conférence de presse en passant par le marketing viral sur les réseaux sociaux. Un relais de croissance important pour Pur'events, qui vient d'ailleurs de gagner un gros contrat avec la Caisse d'épargne Midi-Pyrénées sur la stratégie de communication à mener à l'encontre des 10-25 ans. Une offensive commerciale Un pôle communication et multimédia qu'il faut soutenir avec un effort accru en commercial. Car la petite équipe veut capter davantage de très gros événements, drainant de 7.000 à 10.000 personnes. D'ici à cet été, un commercial senior sera recruté. Cette nouvelle stratégie se dévoile sous un visage revisité, puisque le logo et la charte graphique de la société événementielle ont également été modernisés. Même le slogan "Créateur d'événements" a Dirigée par Antoine Alran, l’équipe de Pur’events a organisé l’inauguration de la concession de BMW Equation à Labège en février dernier. été remplacé par "Entrez dans le rêve." L'équipe développe en parallèle de nouvelle applications dédiées à son métier, comme cette application qui permet d'identifier les visiteurs d'un événement et qui leur réserve un parking. Le fruit d'une collaboration avec des start-up toulousaines, pour « une qualité d’accueil premium des invités. » Des scénarios atypiques Les grandes entreprises mais aussi les TPE font partie de son portefeuille clients : Safran, EDF, SFR, Orange, Nutrition & Santé... Il y a deux mois, c'est Pur'events qui a mené d'une main de maître un show pour l'inauguration de la concession BMW Equation à Labège, avec 2.500 personnes. Bien sûr, la concurrence est bien présente, notamment à Toulouse. Pour Pur'events, c'est la capacité à créer des scénarios atypiques qui fera la différence. « En octobre dernier, à Paris, nous avons organisé sept événements en deux jours pour la marque Galenic. Nous avons fait intervenir des artistes et des musiciens ainsi que le chef Jean Imbert. Un gros scénario à risque pour nous qui s'est révélé être une véritable success story. » Pour preuve, Galenic sollicite à nouveau l'équipe toulousaine pour un nouvel événement en mai. Pur'Events qui est dotée depuis quatre ans d'une licence permettant de se positionner comme agent de voyage, intervient de plus en plus à l'étranger. En juin prochain, c'est tout le personnel de Sigfox (250 personnes) qu'elle va emmener hors de France pour un séminaire qu'elle espère détonant. Avec un chiffre d'affaires de 2,3 M¤ en 2015 et « une bonne rentabilité », c'est une entreprise renforcée qui espère accélérer sa croissance, pour atteindre entre 3 et 5 M¤ de CA d'ici à trois ans et une quinzaine de salariés à Toulouse. Dans cette même période, Antoine Alran ambitionne de créer une agence à Paris et à Barcelone, « la Californie européenne ». Agnès Baritou PUR'EVENTS (L'Union) Dirigeant : Antoine Alran 10 salariés 2,3 M€ en 2015 www.purevents.fr Publi-rédactionnel Mercedes Citan et Classe V, armes de séduction des familles Avec le rachat de la Filiale Mercedes Véhicules Industriels France, le Groupe Hamecher a mis un pied dans la région toulousaine. Philippe Chabiron-Bouchet, Chef des ventes Véhicules Utilitaires évoque le développement de la gamme vers une cible plus familiale. Bientôt un an qu’Hamecher Véhicules Industriels est à Toulouse : qu’est-ce qui a changé ? Nous avons mené une restructuration commerciale profonde dont les résultats sont rapides, tant au niveau des poids lourds que des utilitaires légers. Ce travail nous permet de nous consacrer dès maintenant à une clientèle plus familiale à qui, sur la base de nos utilitaires légers, nous pouvons proposer une gamme cohérente. Vous voulez dire des fourgons que peuvent utiliser des gens comme vous et moi ? Oui, on ne le sait pas encore assez, nous disposons, sur la base de nos véhicules utilitaires, d’une gamme de véhicules avec des places assises confortablement aménagées. Leur usage peut être professionnel, ils sont en particulier très appréciés des taxis ou encore des sociétés d’ambulances pour leurs VSL, mais aussi conviennent parfaitement à une utilisation quotidienne par une famille. Hamecher Fenouillet VI 65 route de Paris 31150 FENOUILLET Tél. 05 62 75 82 00 Quels sont ces modèles? Il s’agit du Citan, du Vito Tourer et de la Classe V. Le premier, de plus petit encombrement, est un ludospace qui, dans sa version Tourer, peut transporter entre 5 et 7 personnes alors que le Vito Tourer et la Classe V vont, eux, jusqu’à 9 passagers avec des aménagements modulables sur la Classe V. Pour le Week-end et le loisir nous avons, sur base de la Classe V, un modèle dans l’esprit du camping-car, qui propose un couchage 2 personnes en relevant le toit, un autre couchage de 2 personnes par la transformation de la banquette arrière, et une cuisine équipée : c’est le Marco Polo. Quelles qualités et avantages offrent-ils ? Outre le confort de roulage, et une bonne isolation phonique, ils sont équipés de moteurs de dernière technologie particulièrement propres et sobres. Par exemple, un Citan équipé du pack Blue EFFICIENCY consomme un peu plus de 4,3 litres aux 100 km. Les moteurs 2 Litres du Vito Tourer et de la Classe V fournissent aussi de très bonnes performances de consommation. Hamecher Toulouse Sud VI 15 avenue des Cerisiers 31120 PORTET SUR GARONNE Tél. 05 62 20 08 87 La gamme loisir et famille est visible dans notre showroom de Fenouillet De plus, le Vito Tourer et la Classe V peuvent être équipés d’une boîte automatique à 7 rapports 7G-TRONIC PLUS identique à celle des berlines haut de gamme. Et le Service Clients ? Chez Mercedes, la qualité est aussi dans le service offert : avec Mobilo, à partir du moment où vous faites l’entretien dans le réseau Mercedes Benz Utilitaires, vous bénéficiez gratuitement de la fourniture pendant 30 ans (pour les véhicules mis à la route à compter d’Octobre 2012), d’un véhicule de remplacement en cas de panne. De quoi transporter toute la famille dans la sérénité ! Hamecher Saint-Gaudens VI Za des Pyrénées 31210 PONLAT TAILLEBOURG Tél. 05 61 89 12 02 LE JOURNAL DES ENTREPRISES Hamecher Albi VI 5 rue Philippe Lebon, Zi de Jarlard 81000 ALBI Tél. 05 63 60 96 67 17 l MAI 2016 SERVICES FrenchBurgers. 4 prochaines ouvertures en Haute-Garonne ILS BOUGENT RESTAURATION. Toulousain d’origine, Bruno Oddos fait son come-back à la ville rose en lançant 4 restaurants FrenchBurgers. Ce concept a démarré il y a 2 ans à Bordeaux. l C Grand Sud Formation. Une nouvelle directrice En 25 ans, 5.000 personnes sont passées chez Grand Sud Formation : le chiffre d’affaires a été multiplié par 2 de 1991 à 2005 puis a crû de 50 % jusqu’à 1.150.000 € en 2015. Émilie Teychené, fille de la fondatrice Danielle Chevallier, prend aujourd’hui la direction opérationnelle de l’école toulousaine qui compte 43 collaborateurs. Ses chantiers ? « L’objectif pour 2017 sera de finaliser les démarches de certification de l’ensemble des filières de formation de l’école ainsi que, après avoir initié la démarche qualité, d’obtenir la certification ISO ». En 1991, Danielle Chevallier avait lancé un projet de formation aux métiers de terrain du tourisme, pour former aux métiers d’accompagnateurs et animateurs : Grand Sud Formation est né. « Nous avons démarré avec 12 jeunes gens ravis d’avoir une formation professionnalisante et un emploi à la clef, se souvient-elle, car immédiatement nous avons fait de la mise en relation avec les recruteurs : au bout de six mois, on a ouvert d’autres formations 100 % tourisme mais toujours en adéquation avec le marché de l’emploi ». Une relation étroite avec les professionnels Grand Sud Formation s’est développé avec des formations calées sur les besoins de la conjoncture. « En 2003, nous avons mis en place notre première formation sur l’événementiel, se souvient Danielle Chevallier, c’était en réponse aux professionnels qui demandaient des personnels rapidement opérationnels en congrès, séminaires et incentives. » Aujourd’hui, aux 300 étudiants accueillis tous les ans, l’école offre des cursus allant du BTS Tourisme jusqu’au Bac + 5 avec un master en management des stratégies touristiques et deux spécialisations Bachelor (Bac + 3) en « conception et commercialisation touristiques » et « tourisme réceptif et international ». Jean-Pierre Marinot www.grand-sud.fr l EN BREF Gotham. Coup de cœur pour le programme Cœur Garonne Le promoteur Gotham a remporté le grand prix régional de la Fédération Midi-Pyrénées des Promoteurs Immobiliers pour son programme Cœur Garonne. En cours de chantier dans le quartier Empalot, l'ensemble immobilier sera livré fin 2017 et proposera plus de 200 logements, un parking et des commerces. Coût du chantier : 12,5 M€. Lancé en partenariat avec Oppidea (SEM d'aménagement de Toulouse Métropole) et le bailleur social Habitat Toulouse, ce programme propose des logements en privé, en social et en PSLA (Prêt social location accession). 700.000¤ C’est le montant de la levée de fonds clôturée par Tableonline, spécialiste toulousain de la réservation en ligne de restaurant. Deux grands noms de la restauration française, Maison Bras et la Tour d’Argent, et des investisseurs privés entrent dans le capital de l'entreprise qui vise le million d'euros de CA en 2017. Objectif : accompagner la mutation numérique des restaurants en France et à l’étranger. ousin de l’entrepreneur Stephan Oddos (fondateur de Oddos Buro, spécialisé dans l’aménagement intérieur), Bruno Oddos a ouvert son 1er restaurant FrenchBurgers à Bordeaux en novembre 2014. Restaurateur depuis 25 ans, il propose un concept innovant : « Ce n’est pas du fast-food mais une brasserie de burgers » et la nuance est de taille avec un gros travail pour casser l’image "cheap" et bâclée qui colle bien souvent au sandwich américain. Baptisé FrenchBurgers, le restaurant - car ici on s’assoit autour d’une table pour manger avec des couverts comme dans une vraie brasserie- sert uniquement des burgers dont les recettes ont été élaborées par des chefs étoilés. « C’est le cœur de mon concept, explique l’entrepreneur. Nous travaillons avec Christophe Girardot, Pascal Nibaudeau et Fabrice Biasiolo ». Des restaurants en nom propre et en franchise Bruno Oddos porte un programme ambitieux de développement. Pour le moment, ses deux restaurants sont en nom propre, mais l’homme d’af- l LA FrenchBurgers : un concept de brasserie de burgers étoilés à la française, au prix moyen de 10 euros. faires annonce deux nouvelles ouvertures à Bordeaux et surtout un basculement de franchise de près de 80 restaurants La Patatarie (environ 25 % du réseau national) qui se fera en trois ans. Les premiers à changer de nom, dès ce printemps, sont à Mérignac, le Haillan et Arcachon. En 2017, la Haute-Garonne comptera 4 restaurants FrenchBurgers. Trois d’entre eux ouvriront début 2017 à Labège Innopole (franchise), à Portetsur-Garonne (en nom propre), et à Blagnac (en nom propre). 400 m² à Compans-Caffarelli C’est à Compans-Caffarelli (le centre commercial en centreville est en pleine restauration) que le plus grand site sera aménagé : 400 m² plus 150 m² de terrasse qui seront prêts pour septembre 2016, avec une capacité d’accueil de 300 personnes (160 en salle, entre 100 et 150 en terrasse). Une trentaine de personnes seront embauchées et le chiffre d’affaires attendu est de 1,8 M€. Le budget des travaux : 400.000 ¤ (réalisés avec le promoteur Pitch Promotion). Ce nouvel établissement restera en nom propre. En parallèle, d’autres ouvertures sont prévues à Paris, à Clermont-Ferrand puis à Bayonne (fin 2017, sur la nouvelle zone commerciale Les Allées Shopping). Le burger à la française semble être un marché juteux à Toulouse : l’enseigne parisienne Big Fernand prévoit aussi d’ouvrir cette année dans le centre-ville (quartier Wilson). Juliette Jaulerry FRENCH BURGERS (Bordeaux) Dirigeant : Bruno Oddos Nombre de salariés : 50 CA : 2,5 M¤ en 2015, 9 M¤ en 2016 (en cumulé) www.frenchburgers.fr CRÉATRICE Madame de. Le retour du prestige dans le service à la personne Avec Madame de, vous ne verrez plus jamais le ménage de la même façon. À sa tête, Coralie de Saint-Martin, qui a su positionner sa société sur le créneau du luxe. l La créatrice. À 36 ans, la dirigeante de Madame de est une ancienne cadre des Galeries Lafayette, où elle manageait les responsables d’équipes. En 2013, à l'occasion d'une installation à Toulouse, s'allient une envie de créer un projet hautde-gamme et protocolaire, et un constat : la difficulté de trouver une personne de confiance pour tenir une maison et s'occuper de son fils avec de bonnes manières. En bref : dénicher la perle rare qui se substitue à la maîtresse de maison. En 2014, Coralie de SaintMartin lance une étude de marché pendant dix mois où elle réalise que les services à la personne sont en plein essor depuis 2005 et que le secteur du luxe n'est pas couvert à Toulouse. C'est en avril 2015 qu'elle crée la sarl Madame de, avec un capital de 3.000 €. Le concept. « Madame de, c'est une marque et un concept », avance Coralie de Saint-Martin. On ne parle pas de femmes de ménage ou de babysitteurs mais de nurses, de personnels de maison et de gouvernantes. La cible : une clientèle haut-de-gamme, c'est-à-dire les chefs d'entreprises, les professions libérales. « Nous apportons de la rigueur, des bonnes manières Ouverte. « Le recrutement est sélectif, les salariés font vraiment le choix de ce métier et ont un savoir-être : nous avons une ancienne de l'immobilier, une ex-hôtesse de l'air, un ancien de l'école de majordome de Londres... » Une encadrante et référente petite enfance a également été recrutée pour former et suivre les nurses et gouvernantes. Coralie de saint-Martin compte ouvrir des bureaux à Lyon, Bordeaux, Albi et sur la Côte d’Azur d’ici à la fin de l’année. et du savoir-faire, commente la dirigeante. Nos produits d'entretien sont écologiques et naturels. Les tenues sont en noires, avec un tablier blanc. » L'image de la gouvernante anglaise n'est pas loin... « Un vrai coup de coeur, pour le projet comme pour la personne », confie Laurence Arnould, directrice de Réseau Entreprendre, qui suit depuis début 2016 la pétillante chef d'entreprise, avec à la clé 20.000 € de prêt et un accompagnement par des patrons. Auparavant, Madame de avait décroché un premier prêt de 25.000 € (notamment via Midi- LE JOURNAL DES ENTREPRISES Pyrénées Actives), qui a financé la création du logo, de la plaquette et du site web réalisés par l'agence de communication toulousaine Mashvp. Après un an d'activité, un premier constat : Madame de cartonne. Déjà 35 clients et dix salariés à Toulouse, cinq qui doivent être recrutés dans les prochaines semaines. « Le bouche-à-oreille et les recommandations font 70 % du business », glisse Coralie de SaintMartin qui est elle-même une femme de réseau, ancienne présidente de BNI Toulouse centre, et impliquée dans l'AFEE ou encore la Mêlée Les perspectives. Pour le premier exercice de Madame de, clôturé en décembre 2016, l'objectif est d'atteindre 300.000 €. En 2018, c'est 1 M¤ qui est visé. L’ambition de Coralie de Saint-Martin ne s'arrête pas à la Ville rose. D'ailleurs, des prospects l'ont déjà contactée pour bénéficier de ses services dans d'autres villes. « Au second semestre 2016, nous allons ouvrir un bureau Madame de à Lyon, Bordeaux, Albi, Côte d'Azur. Pas en franchise mais en propre pour pouvoir maîtriser ma marque et mon concept. » Et en 2018, l'idée est de créer une Ecole de formation Madame de : un endroit où l'entreprise pourrait accueillir tous les salariés et y réaliser des formations plus longues. Agnès Baritou http://www.madame-de.net 18 l MAI 2016 SERVICES L'INVESTISSEMENT Capitole Angels. 1 M¤ d'investissement en 2015 Le réseau local d’investisseurs Capitole Angels a investi un million d’euros en 2015 pour financer des startup de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Créé en 2007, fort de 80 membres, Capitole Angels regroupe des dirigeants ou anciens dirigeants qui investissent leurs fonds propres mais aussi leur temps dans l’accompagnement de porteurs de projets innovants et de croissance. Son délégué général Patrice Cazalas souhaite étoffer le réseau et recruter de nouveaux business angels en 2016. Après deux années d’effort pour améliorer sa capacité de détection d’entreprises à fort potentiel (7 startup financées sur 150 dossiers analysés l’an dernier), l’association veut peser plus lourd. C’est déjà bien parti avec la signature récente d’un partenariat avec le Fonds pour l’innovation de Pierre Fabre. Celui-ci a été créé en février dernier et est dédié aux start-up innovantes dans les domaines de l’oncologie et de la dermatologie. « Nous ne sommes pas spécialisés dans des secteurs, mais nous nous entourons d’experts et pouvons garantir une forte technicité », explique Patrice Cazalas. Dendris, Intesens, Xfield, YellowScan Dendris, biotech toulousaine, fait d’ailleurs partie des entreprises les plus soutenues par le réseau, avec un apport de 415.000 € en 2015 qui sera doublé en 2016 (800.000 € au total). Cette entreprise travaille sur le développement de la nanochimie appliquée aux sciences du vivant et veut faciliter les diagnostics. Parmi les autres start-up financées en 2015 figurent aussi YellowScan (systèmes LIDAR pour drones, Hérault) qui a été financé en partenariat avec le réseau montpelliérain Melies. Blue Poppies (vêtements pour enfants, Montauban), Intesens (surveillance à distance, Labège), et Xfield (jeux vidéo, Labège) ont aussi bénéficié d’un accompagnement. Juliette Jaulerry Icade. Un campus numérique dans le centre-ville toulousain IMMOBILIER. Icade Promotion à Toulouse prévoit de transformer l’ancienne caserne de Compans Cafferelli en campus numérique avec logements et espace coworking. l I Cade Midi-Pyrénées, filiale du groupe Caisse des Dépôts et Consignation, a fait l’acquisition des 4.500 m² restants de l’ex caserne des pompiers de Compans-Caffarelli (quartier proche du centre historique de Toulouse) avec une idée derrière la tête : bâtir un campus numérique. Une nouvelle corde à son arc, le promoteur Icade étant surtout connu pour ses opérations dans les domaines du résidentiel, du public/santé et du tertiaire. Exemple de récente réalisation : L’hôtel rond " Quality Hotel " inauguré cet hiver sur la zone sud de l’Oncopole, pas loin de l’institut de recherche Pierre Fabre, lui aussi une réalisation Icade. Mais la liste est longue depuis 40 ans de métier, sans compter les réalisations sur Bordeaux. À venir : la tour Sky-Line (11 M¤ de travaux, livraison finale en 2017) dans le quartier Borderouge et les deux bâtiments de tertiaire Air d’Envol, à Blagnac. Icade santé est aussi très actif avec notamment les travaux de la clinique Capio La Croix du Sud qui démarrent à Quint-Fonsegrives cette année (coût de l’opération : 110 M¤) et la continuité des logements-foyers destinés aux personnes âgées. Le Carré d’Art, projet phare Le logement représente 60 à 80 % de l’activité du promo- l EN BREF Jérôme Métais, directeur du développement territorial sud-Ouest chez Icade. teur. À venir, fin 2018, la résidence Carré d’Art dont la commercialisation a commencé il y a un mois : à Saint-Cyprien, en face du musée des Abattoirs, cette future résidence construite par Vinci Immobilier proposera 172 logements. Le Carré d’Arduenna (217 logements) situé à l’emplacement de la friche du tri postal dans le quartier de Lardenne-Bordeblanche est aussi en cours. Du numérique en centre-ville Le futur campus de CompansCaffarelli sera réalisé en partenariat avec Ynov, groupe de formation aux métiers du numé- rique qui compte sept écoles réparties sur toute la France. Le campus comprendra 4.000 m² d’espace dédiés à l’enseignement, 2.000 m² à des bureaux de coworking, une brasserie et une résidence étudiante (300 lots sur 8.500 m²). À quelques mètres de là, le centre commercial de Compans-Caffarelli est en phase de transformation (programme de Pitch Promotion), pour donner une nouvelle chance de développement à ce site encore peu fréquenté. Non loin de ce quartier, Jérôme Métais, directeur développement territorial chez Icade, lorgne déjà du côté de Matabiau, avec le projet Toulouse Euro Sud Ouest autour de la future gare multimodale : « Le marché manque de visibilité mais ce genre de projet nous donne de bonnes opportunités.» Le chiffre d’affaires d’Icade quant à lui devrait passer de 45 M à 70 M¤ en 4 ans. Juliette Jaulerry ICADE (Toulouse) Dirigeant : Laurent Nicolas 30 salariés CA 2015 : 45 M¤ www.icade-immobilier-neuf.com Aviage Systems. La joint-venture sino-américaine s’ancre à Toulouse AÉRONAUTIQUE. Créée par deux géants de l’aéronautique, Avic et GE, Aviage Systems installe sa filiale européenne à Toulouse. Ce centre de R&D recherche des partenaires. l Pic du Midi. Un planétarium et un musée restauré pour 2016 Le Pic du Midi ne s'endort pas sur ses bons chiffres 2015 (un CA de 4,6 M€ qui a crû de 15 % par rapport à 2014) et projette une longue liste de nouvelles expériences à vivre sur son site. Sur le court terme, le musée se refait une beauté pour l'été et un planétarium sera ouvert au public en septembre. Coût du chantier planétarium : 300 K¤. C’est un total de 700.000 ¤ d’investissement qui est programmé pour 2016, comprenant aussi des travaux de maintenance du site. (photo : C.Espigat) Objets connectés. l’IoT Valley à Labège pousse ses murs L’IoT Valley 2 prend ses quartiers dans l’ancien siège de l’éditeur Berger-Levraut, à deux pas de l’actuel IoT Valley. La raison de l’extension de cet abri pour start-up dédiées aux objets connectés : leur permettre de se développer, accueillir des partenaires (comme la SNCF qui a déjà son bureau) et héberger de nouvelles pépites. Une étape intermédiaire en attendant le campus numérique prévu aux côtés de Sigfox, géant du secteur. C’est dans un esprit de partenariat qu’Aviage Systems s’installe à Toulouse. Cette jointventure entre Avic (China Aviation Industry Corporation), le groupe aéronautique chinois, et l’Américain General Electric, a été créée en 2012 avec 2 millions de dollars de capital pour développer des technologies avioniques dans l’aéronautique civil. Aujourd’hui, Aviage Systems emploie 400 personnes, la majorité dans son siège à Shanghai, une trentaine de personnes à Phoenix aux EtatsUnis, et depuis peu 5 personnes à Toulouse. Une plate-forme avionique modulable Car c’est dans la Ville rose qu’a jeté son dévolu cette société chinoise, pour se développer en Europe. La filiale, créée à Toulouse fin 2014, soutenue par Business France et accompagnée par l’agence de développement Madeeli, est opérationnelle depuis mi 2015. C’est un centre de R&D, pour lequel travaille une petite équipe d’ingénieurs d’études spécialisés en avionique, c’està–dire l’ensemble des équipements électroniques, électriques et informatiques qui aident au pilotage des aéro- Le banc d’intégration et test d’Aviage Systems, que la société veut dupliquer dans son futur centre sur AéroConstellation. nefs. La solution d’Aviage Systems ? « Nous avons développé une plate-forme avionique où toutes les données de gestion de l’avion sont gérées, soit pour améliorer l’efficacité de l’avion en vol, soit pour les opérations de maintenance ou la communication avec le sol. Placée dans le cockpit, cette plate-forme, IMA, est modulable à volonté par le constructeur qui peut y intégrer les meilleures solutions de ses meilleurs fournisseurs », LE JOURNAL DES ENTREPRISES détaille David Irwin, dirigeant de la filiale européenne, de nationalité irlandaise, ancien de Supaero et d’Airbus. À la clé, des gains de coûts pour l’avionneur et pour la compagnie aérienne par la suite, et plus de flexibilité. Après Comac, capter des clients européens Si cette plate-forme est déjà intégrée dans l’avion du constructeur chinois Comac, le C919, qui devrait faire son premier vol d’essai cette année, il s’agit de capter aujourd’hui le marché européen de l’aéronautique civil et d’affaires, à travers des collaborations avec les grands systémiers que David Irwin ne veut pas qualifier de concurrents. « Nous voulons nous intégrer dans le milieu industriel et académique en France et en Europe, et monter des partenariats avec des sociétés qui développent de l’avionique, pour tendre vers l’avion électrique et surtout numérique. Notre solution est mature, certifiable : elle fonctionne. » Pas de chiffre d’affaires dévoilé, mais Aviage Systems compte bien continuer sa croissance à Toulouse, recruter de nouveaux ingénieurs en 2016. Pour l’instant située dans des locaux de 230 m² au centreville de Toulouse, la filiale espère à terme installer dans la zone AéroConstellation un centre de R&D et d’intégration où ses partenaires pourraient tester les produits. Agnès Baritou AVIAGE SYSTEMS EUROPE Dirigeant : David Irwin 5 salariés CA NC www.aviagesystems.com Une radio numérique accessible sur votre ordinateur et votre smartphone grâce à des applications iOS et Android gratuites et téléchargeables sur L’actualité économique, des portraits, des paroles d’experts, mais aussi des coups de gueule de ceux qui entreprennent en région. DES ÉMISSIONS EMBLÉMATIQUES L’actu en région, Simon Janvier Les patrons Journaliste flingueurs, Carré VIP, Talents aiguilles, Le mag de l’innovation, Ça se débat, Conseil d’expert, Digital Business, Affaire de famille, Booster sa croissance UN MÉDIA HYPER CONNECTÉ Délocalisation au cœur des ET MOBILE entreprises et organisation d’événements média en région. WWW.LARADIODESENTREPRISES.COM La radio des entreprises est une marque abonnement@ lejournaldesentreprises.com Je gère mon entreprise Export Reclassement Réussissez l’embauche d’un VIE Quand consulter les délégués du personnel ? Page 22 Page 24 Gérer. Comment réduire votre consommation de papier Chaque salarié imprime en moyenne 600 pages par mois. Des impressions pas toujours utiles et qui ont un coût souvent sous-estimé. La chasse au gaspillage est donc un enjeu majeur pour les entreprises. port. l Dossier réalisé par Gilles Cayuela « Malgré des années d’informatisation et d’automatisation des processus de gestion, force est de constater que 90 % des transactions d’entreprises s’achèvent encore brutalement sur une imprimante », constate le groupe Esker, spécialiste de la dématérialisation des documents, dans un de ses rapports. Cette prédominance du papier, Sofia Domingues, directrice marketing chez Xerox la confirme : « En France, on imprime en moyenne 600 pages par mois et par utilisateur ». « Avec 70 à 85 kilos consommés par an et par salarié, soit environ trois ramettes par mois, le papier est le premier consommable de bureau : il représente les trois quart du tonnage des déchets produits dans les activités de bureaux », abonde l’Ademe dans son guide de l’éco-responsabilité. Favorisez les échanges électroniques pérer. Le système génère ensuite un e-mail au client avec un lien pour qu’il puisse récupérer sa facture », détaille Benjamin Claus de Kyocera Document Solutions. Économie de papier, d’affranchissement, de mise sous pli… « Une facture coûte en moyenne 1,40 ¤ à l’entreprise qui l’émet. Avec le numérique, on atteint des réductions de l’ordre de 20 à 25 % », précise Benjamin Claus. Privilégiez les e-mails. Optimiser sa gestion des impressions, c’est bien. Mais pour réduire de manière plus drastique ses supports papier dans l’entreprise, « il faut privilégier autant que possible les échanges électroniques, aussi bien en interne qu’à l’externe avec ses clients et fournisseurs », préconise Marc Place, président d’Elan, spécialiste de la gestion électronique des documents. E-mail et facturation électronique Dans cette optique, la première chose simple à mettre en place est de privilégier l’envoi d’emails plutôt que de fax ou de courriers. « Il y a aussi la facture électronique qui commence à émerger dans les entreprises. Quand vous publiez une facture sous un logiciel de facturation, au lieu de l’imprimer, de le mettre sous pli, d’affranchir et de l’envoyer par courrier, vous pouvez l’envoyer soit par e-mail avec une signature certifiée, soit déposer cette facture dans un portail web sur le cloud où le client, l’utilisateur final, va pouvoir la récu- Numériser les documents entrants Pour les documents entrants dans l’entreprise (factures fournisseurs, courriers, etc.), là aussi il est possible de passer du papier au numérique. « Il ne faut pas hésiter à numériser les documents papiers qui arrivent dans l’entreprise pour les faire circuler. Cela évite les impressions multiples. On peut le faire via des copieurs, mais aussi mettre en place des scanners de proximité ou de production dédiés à des services où il y a des masses de documents à dématérialiser », précise Benjamin Claus. L’intérêt de la numérisation c’est de pouvoir faire circuler le document de manière plus fluide sans avoir recours à l’impression. « Très souvent, on imprime pour lire, annoter, remplir. Ces fonctions, on peut aujourd’hui les remplacer par des outils qui permettent d’annoter à l’écran et d’envoyer ensuite le document via outlook aux personnes concernées ou à l’ensemble des participants d’une réunion. Cela permet d’éviter des impressions démultipliéess », conclut Sofia Domingues, directrice marketing chez Xerox. Selon Xerox, on imprime dans les entreprises en moyenne 600 pages par mois et par utilisateur. Outre son impact environnemental évident, cette profusion de papier dans l’entreprise représente aussi un coût financier non négligeable. « Selon une étude de Gartner Group, la partie impression bureautique, mais aussi production (documents promotionnels et autres) - représente entre 3 et 5 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. Ce n’est pas rien », commente Sofia Domingues. Un frein à la productivité À ce coût direct, viennent s’ajouter des coûts indirects. « Le papier apporte de la friction dans les rouages de l’entreprise. Ainsi par exemple, entre la réception des bons de commande et l’encaissement de leurs règlements, plusieurs dizaines de documents papier sont produits : devis, bons de commande, confirmation de commandes, factures, bons de livraison, relances, avis de vire- ment. Chaque document donne lieu à de nouvelles manipulations : se déplacer vers l’imprimante, gérer un bourrage papier, changer de toner, chercher le document emporté par erreur par un collaborateur… Toutes ces actions induites par l’utilisation du papier sont particulièrement coûteuses et finissent par allonger inutilement les cycles d’exploitation des entreprises », développe le groupe Esker dans son rap- Des optimisations possibles Si pour l’heure, « le zéro papier prédit dans les années 2000 par les Américains relève encore de l’utopie », selon Marc Place, président d’Elan, filiale d’Hexapage, il existe néanmoins de nombreuses solutions pour avancer vers plus de dématérialisation et réduire ainsi les supports papier dans l’entreprise. Des bonnes pratiques (impression en recto-verso, non-impression des mails, etc.) à la gestion électronique des documents (Ged) en passant par la mise en place de systèmes de « workflow » (validation numérique des flux de travaux) ou plus simplement d’une nouvelle politique de gestion des impressions, « il y a des optimisations à faire », assure Benjamin Claus, manager marketing produits chez Kyocera Document Solution. Et de conclure : « Autant le rôle du papier n’est pas prêt de disparaître dans l’entreprise, autant il y a des documents qui n’ont pas vocation à être imprimés. » Instituez une nouvelle politique de gestion des impressions Imprimer en recto-verso, éviter l’impression des mails... La traque au gaspi passe par une optimisation de la gestion des impressions. l « On dit toujours qu’il faut un pilote dans l’avion. C’est pareil pour obtenir une politique d’impression efficace : il faut un outil de contrôle qui va permettre de superviser tous les moteurs d’impression de l’entreprise et de fixer des règles d’impression et de routage qui permettront, in fine, de réduire sa volumétrie », explique Marc Place, président d’Elan, filiale du groupe Hexapage. Il y a plus efficace que le noir et blanc Cet outil de supervision va permettre de voir les bonnes et mauvaises pratiques en matière d’impression et de fixer ensuite des règles d’usage de base. « On préconise souvent d’imprimer en noir et blanc plutôt qu’en couleur pour des raisons de coûts, mais pour faire des économies de papier, la première des règles c’est d’imprimer en recto-verso. On peut aussi se fixer pour règle de ne pas imprimer les mails ou encore d’imprimer sur des feuilles déjà imprimées sur un côté », propose Marc Place. Ces règles peuvent être répertoriées au sein d’une charte d’utilisation que les salariés signeront et s’engageront à respec- Trop d’impressions ne sont pas récupérées par les salariés. ter. « Souvent dans les entreprises, il existe une charte d’utilisation des moyens informatiques qui précise que vous devez mettre à jour l’antivirus, rester connecté au réseau, ne pas utiliser de clés USB extérieures à l’entreprise… Mais il n’y a pas forcément d’équivalent pour l’impression. Mettre en place une charte peut être une bonne première démarche pour sensibiliser et préconiser une politique d’impression », argumente Benjamin Claus, manager marketing produits chez Kyocera Document Solutions. Misez sur des solutions LE JOURNAL DES ENTREPRISES d’impression intelligentes Problème, les chartes d’utilisation sont rarement suivies d’effets. « C’est vrai qu’elles sont souvent lues une fois, signées et après oubliées très vite. Dans ce cas, nous préconisons de mettre en place des solutions d’impression intelligentes sur leur serveur qui vont agir comme des filtres entre l’utilisateur et son imprimante », expose Benjamin Claus. En d’autres termes, il s’agit de mettre en place des logiciels qui vont paramétrer par défaut les règles d’usage fixées en amont. « Si je veux imprimer en recto seulement, j’ai un logiciel qui va surveiller mon comporte- ment et me demander de valider mon choix. En cas d’abus, il peut exister un système d’alerte et, si cela ne suffit pas, on peut utiliser ces logiciels pour forcer les impressions et mettre en place des quotas », illustre Benjamin Claus. « On peut aussi utiliser "le follow me", ou "l’imprimé suivezmoi". Contrairement à une installation classique, vous n’envoyez pas l’impression sur un moteur d’impression bien défini, mais sur un serveur. Cela vous permet de libérer l’impression à partir de n’importe quel moteur d’impression dans l’entreprise à l’aide d’un badge. L’intérêt majeur, c’est que l’impression n’est effective que lorsque vous la libérez à l’aide du badge. Cela évite les impressions orphelines que personne ne vient récupérer et qui restent dans les copieurs parce qu’on les a oubliées ou, qu’entretemps on a réactualisé un document », développe Marc Place. « Avec un système de supervision et des logiciels d’impression intelligents, on peut réduire le volume d’impression de 20 à 25 %. Sur des parcs importants, ce n’est pas négligeable », conclut le président d’Elan. 21 JE GÈRE MON ENTREPRISE Mettez en place des systèmes de workflow MAI 2016 Passez à l’archivage électronique Les systèmes de workflow permettent de valider des documents tout en supprimant leur impression et leur circulation dans l’entreprise. l « Pour valider un contrat, on écrit un processus. Jusquelà, les différentes étapes de validation se faisaient de manière manuelle avec des passages incessants du papier à l’électronique et de l’électronique au papier. Ces ruptures papier/numérique sont improductives, chronophages et génèrent des impressions inutiles », expose Sofia Domingues, directrice marketing chez Xerox. Avec les worflow, tout ceci est terminé ! Les systèmes de workflow, littéralement « flux de travaux », permettent d’automatiser les flux d’information dans l’entreprise en supprimant l’impression des documents et leur circulation au sein des différents services pour validation. « Le workflow, c’est la validation d’une démarche documentaire. Au lieu d’avoir des bannettes avec des documents dupliqués par la copie ou l’impression, vous avez des flux. Vous recevez des documents numériques, vous les approuvez ou non. Ce qui permet de passer à l’étape suivante, jusqu’à la validation définitive », explique Marc Place, pré- Les workflow viennent automatiser la validation des documents. sident d’Elan. Pour faire simple, « les fluxviennent en quelque sorte remplacer l’agrafeuse et le tampon que vous avez sur votre bureau », résume Benjamin Claus, manager marketing produits chez Kyocera Document Solutions. Pour une facture, vous pouvez ainsi la faire valider en format numérique par la comptabilité, puis par celui qui a passé le bon de commande et ensuite par la direction générale. « Cela permet de valider des documents en quelques minutes alors qu’il aurait fallu une ou deux journées de manière traditionnelle. Sans compter les risques que le document se perde dans les différents services », argumente Marc Place. 30 à 40 % de papier en moins Plus rapides, plus sécurisés, les systèmes de workflow permettent aussi de réduire de manière importante les supports papier dans l’entreprise. « Le gain dépend de la maturité de l’entreprise, mais on peut aller jusqu’à 30 à 40 % en moins de papier », assure Sofia Domingues. De plus en plus utilisés pour la gestion des notes de frais et les factures entrantes, ces systèmes peuvent s’appliquer sur la quasi-totalité de la gestion administrative d’une entreprise. « On peut par exemple mettre en place un système pour la validation des propositions commerciales », propose Benjamin Claus de Kyocera Document Solutions. « On peut aussi utiliser les flux pour la gestion des fiches de paie et l’ensemble de la comptabilité de l’entreprise, mais aussi pour valider une démarche qualité », propose pour sa part Marc Place, président de la société Elan. Utiles pour valider les propositions commerciales ou encore la démarche qualité d’une entreprise, « les workflow peuvent être étendus aux processus métier. Là, les gains en termes de temps et de service client sont encore plus importants que sur la partie administrative », conclut Benjamin Claus. « En interne, nous ne produisons plus aucun papier » Cabinet d’expertise-comptable parisien, Cogerec est passé à la gestion électronique de dcoument en 2002. Son dirigeant, Patrick Bilsi, revient sur cette mutation. l « Comme tous les expertscomptables, Cogerec avait une problématique de multiplication des supports papier dans l’entreprise. Pour vous donner un ordre d’idée, on peut facilement produire ou traiter l’équivalent d’une demi-ramette de papier par jour.En 2002, nous avons donc eu l’idée d’aller vers le numérique en passant à la gestion électronique des documents (Ged). À l’époque, c’était très novateur. L’objectif était de pouvoir disposer en un endroit unique de toutes les informations, quel que soit le support et le logiciel et également de pouvoir y avoir accès à distance. Bref, on voulait se décharger de la partie gestion du document papier. » « Pas passer notre temps à scanner » « L’idée n’était pas de devenir une entreprise de transformation de documents papier en documents numériques, mais de produire directement en numérique. Nous voulions directement imprimer en format PDF tout ce que pouvait produire le cabinet : les déclarations fiscales ou sociales, les bilans, les actes juridiques, etc. L’objectif étant de minimiser au maximum tout ce qui est traitement et donc Patrick Bilski, dirgeant du cabinet d’expertise-comptable Cogerec. scannerisation des documents. Le but de la Ged n’est pas de passer son temps à scanner des documents, mais de pouvoir directement les récupérer. » De l’humain avant tout « Une fois la solution identifiée et adoptée, est venue la phase de mise en place toujours délicate à conduire car elle touche à l’humain, aux habitudes de travail, à la capa- cité des collaborateurs à adapter plus ou moins vite le fait que procéder par quelques clics de souris est bien plus confortable, plus rapide, plus simple qu’avoir à se lever pour aller extraire un classeur d’une armoire, le feuilleter, le remettre en bonne place. D’un point de vue pratique, il a été décidé de commencer avec la Ged par une année zéro, l’année à partir de laquelle dorénavant tout ce La Ged permet d’archiver électroniquement tous types de documents. Pour réduire de manière drastique les supports papier, de plus en plus d’entreprises ont recours à l’archivage électronique des documents. Plus besoin de les imprimer pour en conserver une copie, ni d’emplacement spécifique pour les stocker, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions de gestion électronique de documents (Ged) qui permettent de numériser, indexer, classer et retrouver quasi instantanément l’ensemble des documents de l’entreprise. Avec la Ged, tout est centralisé sur un serveur unique ou dans le cloud. « Pour vous donner un ordre d’idée, un de nos clients spécialisé dans l’édition de partitions musicales est passé d’un entrepôt de 4.000 m² à 50 m² pour le stockage de ses archives papiers grâce à la Ged », illustre Guillaume Lecuyer, directeur marketing produit chez Visiativ. Éditeur et intégrateur de solutions numériques pour l’entreprise, le groupe lyonnais a renforcé son positionnement dans la Ged en reprenant en 2013 la société Novaxel. Une société qui dès 2003 avait opté en interne pour cette approche. « À l’époque avec 20 salariés, nous avions estimé que la Ged nous permettait d’économiser une tonne de papier par an, soit 17 arbres et 46.000 litres d’eau », explique Martine Joulia-Cubizolles, fondatrice de Novaxel. « Certains documents doivent être conservés en format papier pour des raisons légales, mais on peut tout de même réduire de plus de 50 % ses supports papier grâce à la Ged », abonde Marc Place, président d’Elan. Pas que pour l’administratif Un ratio qui peut augmenter si l’on ne cantonne pas la Ged aux seuls documents administratifs. En effet depuis quelques années, des entreprises comme Qwam se sont spécialisées dans la Ged de documents textuels et multimédias à forte valeur ajoutée. Études, articles, rapports, présentations… « Nous intervenons sur la dématérialisation de toute la partie business d’une entreprise. Vous pouvez avoir besoin de réaliser des impressions pour aller sur des salons, mais en interne, vous fonctionnez avec la digitalisation de tous vos documents métiers. Cela permet de faciliter le partage entre les collaborateurs sans avoir à imprimer un document en plusieurs exemplaires », détaille Christian Langevin, directeur général de Qwam. Une telle solution coûte « entre 30.000 ¤ et 200.000 ¤ selon les volumes, la typologie des documents et le nombre de personnes, mais le retour sur investissement se fait en moyenne sur 18 mois », assure le dirigeant. qui était produit par le cabinet le serait sur l’outil. Après cela, les collaborateurs se sont efforcés d’enrichir progressivement le passé, en faisant entrer dans la Ged, par scanner, tous les éléments permanents d’une entreprise cliente : les statuts, le Kbis, les tableaux d’emprunts, etc. » Misez sur l’éco-responsabilité Gain de productivité et zéro papier « Aujourd’hui, le bilan est on ne peut plus positif. La Ged nous a apporté beaucoup plus de rapidité, de réactivité, la possibilité de consulter très rapidement les documents à distance pour les transmettre aux clients. Au niveau de l’organisation du cabinet, cela évite d’avoir des bannières à classer, des classeurs qui dégorgent et on a une indexation beaucoup plus fine des documents. C’est un vrai gain de productivité. Sans parler du fait que nous sommes passés au zéro papier. Nous sommes obligés de temps en temps d’éditer des documents et de les transmettre parce que l’administration ou certains clients nous les réclament, mais nous, dans notre gestion interne, nous ne produisons plus aucun papier. » l LE JOURNAL DES ENTREPRISES Réduire les supports papier dans l’entreprise passe aussi par le développement de l’écoresponsabilité de ses salariés. Pour ce faire, Xerox a mis au point des outils logiciels qui visent à sensibiliser les utilisateurs. « Cela se concrétise par une marguerite sur votre écran qui va perdre ses pétales au fur et à mesure que vous imprimez. Elle donne aussi des indications qui sont là pour rappeler aux salariés, ce que représentent les impressions. Par exemple,, pour une entreprise de 100 salariés, vous savez qu’en imprimant 10 % d’e-mails en moins, c’est l’équivalent d’un aller-retour Paris New York en empreinte carbone », expose Sofia Domingues. Outils de « gamification » (transposition des mécanismes du jeu dans un contexte professionnel) ce type de solutions permet de sensibiliser de manière ludique à l’usage de l’impression. Une bonne alternative aux quotas et autres impressions forcées. LES POINTS CLÉS > Faites la chasse au gaspillage. Imprimez en recto-verso, évitez d’imprimer les mails, favorisez les échanges électroniques. > Mettez en place des systèmes de workflow. Allez plus loin en dématérialisant les processus de validation dans l’entreprise (factures, notes de frais, etc.) > Passez à la Ged. Numérisez, indexez, classez, archivez et retrouvez tous vos documents grâce à la gestion électronique des documents. 22 JE GÈRE MON ENTREPRISE MAI 2016 Export. Réussissez l’embauche d’un VIE Le statut de Volontaire international en entreprises est une solution efficace et abordable pour renforcer la présence des PME et ETI sur les marchés étrangers. Mais il est aussi très encadré. Business France gère la partie contractuelle. Financier ensuite, puisque le contrat étant passé entre Business France et le candidat, l'entreprise est exonérée de toute charge sociale. « C'est une formule clé en main. Nous pouvons aussi aider l'entreprise dans son recrutement. Elle peut consulter notre base de CV ou solliciter notre service d'appui au recrutement. » l Dossier réalisé par Adeline Le Gal. U n contingent de 9.037 jeunes, exécutant des missions commerciales, techniques ou scientifiques dans 135 pays du monde pour le compte de 1.860 entreprises hexagonales. Voilà, en chiffres, ce que représente aujourd’hui le Volontariat international en entreprise (VIE). De « bons chiffres » pour Michel Oldenburg, directeur VIE chez Business France, l'agence chargée de la gestion du dispositif. « Il plaît aux jeunes car c'est un tremplin pour l'emploi. Et il séduit les entreprises car il répond à leurs besoins en termes de développement à l'export. » Une formule gagnant-gagnant donc, créée en mars 2000 pour justement donner aux entreprises les moyens humains de renforcer leur présence à l'international. Pendant une période de 6 à 24 mois elles peuvent ainsi confier à un jeune, homme ou femme, âgé de 18 à 28 ans, une mission professionnelle à l'étranger. Tous les secteurs d'activité sont concernés. Du BTP à l'énergie en passant par l'agroalimentaire ou la mode. La finance, les assurances et les technologies de l'information et des télécommunications restent toutefois les plus pourvoyeuses d'opportunités. Une formule pensée pour les PME Bien que récente, la formule n'est pas nouvelle. Déjà dans les années 60 il existait un service de coopération et de l'aide technique. Rattaché au service militaire, il permettait à des jeunes appelés d'effectuer leurs obligations dans des domaines participant au rayonnement de la France à l'étran- Comment financer un VIE ? Plus de 9.000 jeunes Volontaires internationaux en entreprises sont aujourd’hui déployés de par le monde pour appuyer les initiatives internationales des groupes, ETI et PME de l’Hexagone. ger. Baptisé ensuite « Service National en Entreprise » il a permis à 43.000 jeunes d'effectuer leur service militaire sous cette forme entre 1982 et 2001. Prin- cipalement dans des grands groupes, à la différence du VIE davantage plébiscité par les PME. « La formule a surtout été pensée pour les PME. Elles représentent 67 % des sociétés utilisatrices », précise Michel Oldenburg. Pour elles, comme pour les ETI, le Volontariat international en entreprise présente plusieurs avantages. Administratif d'abord, puisque Une porte d’entrée dans l’entreprise Enfin, l'avantage est aussi commercial. « Nous avons mesuré l'impact économique des VIE et les résultats sont extraordinaires. Au bout d'un an de VIE, 73% des entreprises interrogées ont obtenu une ou plusieurs commandes ou développé leur chiffre d'affaires dans le pays d'accueil du volontaire. » Sans oublier la possibilité de capitaliser sur cette expérience en intégrant le candidat à ses équipes. « Dans 7 cas sur 10, le VIE se voit proposer un contrat de travail par l'entreprise qui l'a missionné. C'est un booster de carrière très intéressant », conclut Michel Oldenburg. Comment trouver les meilleurs profils ? Trouver un bon profil de VIE n’est pas aisé, tant les candidats sont nombreux. Quelques recettes simples existent pour trouver la perle rare. l Les candidats au Volontariat International en Entreprise ne manquent pas. Le plus dur est de trouver le profil idéal, capable de s'adapter au poste et au pays ciblé. Voici quelques pistes de recherche. Un outil en ligne existe pour simuler le coût d’un Volontaire international en entreprise. Assurée par Business France, la gestion de la mission du VIE exonère l'entreprise de tout lien contractuel avec le candidat. Pas de contrat de travail et, donc, pas de charges sociales à payer mais une indemnité à verser tous les mois au volontaire. Celle-ci s'élève à 715 € pour la partie fixe, et varie de 731,03 € à 3.681,64 € en fonction du pays d'affectation, pour l'indemnité complémentaire. A cela s'ajoutent les frais mensuels de gestion et de protection sociale de 225 à 440 €, versés à Business France. Sans oublier les frais dits opérationnels, notamment ceux liés au voyage du candidat. Soit pour une mission d'un an aux ÉtatsUnis, un budget d'environ 40.000€, hors logement. Une estimation que les entreprises peuvent réaliser sur le site de Business France grâce à un simulateur en ligne. Ce dernier ne prend toutefois en compte que la mission du VIE et non les frais annexes supportés par l'entreprise, comme le déplacement dans le pays d'un ou de ses responsables. Des aides locales Pour financer un VIE, les PME bénéficient d'aides nationales et régionales. Le budget peut par exemple être intégré dans une assurance de prospection Coface. Ces dépenses sont par ailleurs éligibles au Prêt de développement export Bpifrance. Dans la plupart des régions, les entreprises peuvent également obtenir des subventions. Des avantages fiscaux existent aussi : les indemnités versées au volontaire sont déductibles du résultat de l'entreprise avant impôt. Enfin, pour réduire les coûts, il est possible de recourir au VIE partagé. Une formule qui permet de mutualiser les moyens et les frais avec d'autres entreprises du même secteur d'activité ou de la même région. Déposez une annonce Diffuser l'offre de mission est le moyen le plus simple et direct pour dénicher le meilleur candidat. Pour cela l'annonce doit être claire et précise. Elle doit détailler la mission, indiquer les lieux et conditions de travail comme le fait de travailler en home-office ou de se déplacer dans plusieurs pays. Les compétences indispensables comme la langue doivent également figurer. Le mieux est donc de la rédiger en collaboration avec le service de rattachement du VIE. L'entreprise peut diffuser l'offre sur son site internet mais aussi utiliser le Civiweb : le site internet du Centre d'information sur le volontariat international est la plate forme de recrutement des candidats au VIE. Elle est gérée par Business France et recense actuellement plus de 1.500 offres. Le risque ? Crouler sous les CV. « En cinq jours nous pouvons recevoir jusqu'à 150 candidatures », constate Vincent Mattei, responsable recrutement France chez Thalès. Piochez dans la CVthèque de Business France Point d'entrée des volontaires, Un vivier de 80.000 CV de candidats à l’international est disponible auprès des services de Business France. Il est possible d’y puiser le profil adéquat grâce à un moteur de recherche. le Civiweb enregistre leurs CV dans sa base de données. « Nous disposons d'un vivier de 80.000 CV, consultable par le chef d'entreprise, le responsable RH ou le directeur export » explique Michel Oldenburg, directeur VIE chez Business France. Les recruteurs peuvent sélectionner les profils « grâce à un moteur de recherche fin, capable de déceler les compétences requises pour le poste. » Rapprochez-vous des écoles Les candidats au VIE sont souvent des jeunes diplômés ou sur le point de l'être. Se rapprocher des écoles ou des universités est donc pertinent. « C’est ce que font les grands groupes, moins les PME sou- LE JOURNAL DES ENTREPRISES ligne Michel Oldenburg. C'est une très bonne orientation pour ces entreprises mais mettre en place ce type de relation demande du temps, ce que n'a pas forcément un dirigeant de PME. » Depuis la rentrée 2013, sachez qu'il existe aussi un VIE Pro. Il permet à des étudiants de certaines licences d'effectuer un VIE de six mois minimum en remplacement de leur stage. Recrutez en interne Le VIE idéal est en effet peutêtre déjà dans l'entreprise, en stage ou en alternance. « Nous proposons des opportunités à des jeunes en stage chez Thalès, indique Vincent Mattei. Souvent d'ailleurs, les VIE ont une première expérience professionnelle via un stage ou l'apprentissage. » Regardez aussi parmi les CV reçus spontanément si l'un des postulants ne correspond pas au poste à pourvoir. Faites-vous accompagner Depuis 2009, Business France propose un service d'aide à la sélection de candidats VIE. «Que ce soit pour trouver le mouton à cinq pattes ou parce que le chef d'entreprise veut gagner du temps, le plus simple est d'utiliser notre cellule d'appui. On va trouver les candidats qui correspondent aux besoins et éventuellement faire passer des entretiens. Il s'agit d'un accompagnement, en aucun cas ce n'est Business France qui recrute. L'entreprise reste décisionnaire », argumente Michel Oldenburg. 23 JE GÈRE MON ENTREPRISE Quel parcours d’intégration pour un VIE ? MAI 2016 « Un moyen économique de doper sa force de vente » Si le VIE n'est pas salarié de l'entreprise, il n'en demeure pas moins un collaborateur à part entière. Son intégration ne doit pas être négligée. l L e recrutement d’un VIE bouclé, vient l'heure des formalités administratives. Signature du contrat, visite médicale, indemnisation, protection sociale, etc., L'ensemble de ces démarches est géré par Business France. « L'entreprise ne s'occupe de rien si ce n'est du suivi opérationnel et de la formation du candidat. Ce que nous recommandons fortement avant le départ, c’est de faire en sorte que le jeune puisse s’imprégner de la culture de l'entreprise. C'est un gage de réussite », indique Michel Oldenburg, directeur VIE chez Business France. Une période de pré-formation Chez Thalès, une formation de quelques semaines est généralement prévue dans la mission du VIE, « soit avant, soit après son départ », précise Marine Villocel, responsable de la mobilité internationale. « Ils commencent parfois par un CDD d'un ou deux mois au sein de l'entité qui les missionne. Il arrive aussi qu'ils reviennent en cours de mission pour poursuivre leur formation. » Pour assurer le suivi de sa centaine de VIE en poste, le groupe d'électronique a mis en place une procédure spécifique. « Chaque VIE dispose Au-delà de l'aspect humain, l'entreprise doit aussi fournir au VIE un environnement de travail. Un ordinateur, un téléphone et un bureau pour travailler. « Business France réalise un suivi des missions et vérifie que les jeunes sont hébergés, par qui et comment. Soit le candidat travaille dans les bureaux de la filiale de l'entreprise, soit la filiale n'existe pas encore et il travaille dans un bureau d'accueil. Nous proposons aussi des solutions de portage via des grands groupes ou des partenaires comme les Chambre de commerce » explique Michel Oldenburg. Pour Michel Oldenburg, directeur VIE de Business France, il est impératif que le jeune collaborateur s’imprègne de la culture de l’entreprise. d'un référent, présent dans son pays d'affectation. Il est identifié avant le départ et nommé dans le contrat. Parallèlement, la cellule mobilité internationale assure un suivi à distance. Elle contacte le jeune régulièrement et fait un point d'étape au bout de 6 mois, 12 mois, etc. », poursuit Marine Villocel. Contact quotidien Pour Jean-Pascal Chupin, P-dg de Florentaise, un fabricant de terreau, il faut « savoir consacrer le temps nécessaire au VIE. Il est un peu confié à lui-même. Il faut avoir un contact, au moins par mail tous les jours, et par Skype régulièrement, tout en tenant compte du décalage horaire. Il faut aussi prévoir des déplacements dans le pays. Cela motive la personne à avancer. Sur place, personne ne l'attend. » Préparer le retour du jeune et son avenir Enfin, il faut préparer le retour du VIE et son éventuel avenir dans l'entreprise. Vincent Mattei, responsable recrutement France chez Thalès, anticipe la fin de mission « en local avec la mobilité internationale et au niveau du groupe. Lorsqu'un VIE a accompli une mission qui a donné satisfaction, nous partageons sa candidature. Nous mettons tout en œuvre pour lui proposer une opportunité dans le groupe. Le VIE est une outil de pré-recrutement de très bons profils. » Pour mutualiser les coûts liés à l’embauche d’un VIE, certaines PME optent pour la mutualisation de ce poste. Témoignage. l En quoi consiste le VIE partagé ? C'est une formule qui permet de bénéficier d'un VIE en mutualisant les coûts avec d'autres entreprises du même secteur d'activité. Notre société n'avait pas les moyens d'envoyer un salarié sur le marché chinois. On ne savait pas si on allait trouver notre marché, un débouché. Dans le cadre de Végépolys, le pôle de compétitivité du végétal des Pays de la Loire, nous avons donc créé une association, la CAV, China Association Végépolys. Elle regroupe cinq entreprises du monde du végétal. C'est elle qui a embauché le VIE en 2012, la prestation étant ensuite refacturée aux cinq sociétés. Comment s'organise la mission d'un VIE partagé ? Les règles du jeu sont fixées dès le départ. La première année, le volontaire répartit son temps au prorata du Jean-Pascal Chupin a opté pour un VIE partagé. Premier résultat ? Un CA qui va atteindre 1 millions d’euros en Chine cette année. nombre d'entreprises. Comme nous étions cinq, chaque entreprise avait un jour par semaine. La seconde année, l'emploi du temps varie en fonction des besoins des entreprises. Si l'une d'elle a connu plus de succès, elle va davantage mobiliser le jeune. La rémunération sera donc au temps réel. Quel budget cela représente t-il ? L'avantage de la mutualisation, c'est le coût relativement modeste. La première année, nous avons bénéficié de l'aide du conseil régional des Pays de la Loire. Nous étions donc sur un budget d’environ 500€ par mois et par entreprise. La seconde année a été totalement assumée par l'association, soit 1.000€ par mois et par société, auxquels il faut ajouter le coût du déplacement des équipes françaises sur place. Le coût global est donc nettement plus important mais le résultat est aussi plus rémunérateur. Quel bilan faites-vous de cette expérience ? Il est extrêmement positif. Le Spécialisée dans la fabrication et la réparation d'équipements électroniques, Breizelec (Chateaulin) s'est développée sur le marché européen grâce au VIE. Une option économique et efficace pour Yann Coatmellec, le directeur commercial de cette PME de 70 salariés. « Nous avons commencé à prospecter à l'étranger il y a huit ans avec l'objectif de vendre notre service de réparation et d'échange de matériel auprès des concessionnaires d'équipements agricoles. Nous avons rapidement eu connaissance du dispositif VIE et nous avons voulu le tester. Les débuts ont été un peu difficiles. On s'est aperçu qu'il fallait donner au jeune un cadre bien défini. Pour que cela fonctionne, il faut mettre en place un process, fixer des objectifs. Avant son départ, le volontaire est embauché en CDD pendant trois mois. Nous le formons à l'entreprise et il prospecte la clientèle avec les commerciaux. « Nous n’aurions pas pu faire autrement » « Une fois installé dans son pays d'affectation, il doit alterner une semaine en clientèle et une semaine au bureau. Il doit nous envoyer son rapport d'activité tous les mois et je lui rend visite au moins une fois par an. Aujourd'hui, nous avons sept VIE dans toute l'Europe et nous en recrutons deux autres. Leur mission dure en moyenne deux ans et nous essayons tous de les garder par la suite. L'un de nos anciens VIE a d'ailleurs pris la responsabilité du marché Nord-américain et est en charge de notre filiale au Canada. Pour une PME, le VIE est un moyen simple et économique pour développer sa force de vente. Nous n'aurions pas pu faire autrement. » Des marchés sans frontières Le VIE partagé. Une solution économique pour les PME Pour son développement sur le marché chinois, le fabricant de terreaux Florentaise (140 salariés, 36 M¤ de CA) a eu recours au VIE partagé avec d'autres entreprises. Une expérience réussie pour son P-dg JeanPascal Chupin. Il la renouvelle même en Amérique du Sud. Il témoigne. Yann Coatmellec, directeur commercial de l’entreprise Breizelec. premier VIE a réalisé une étude de marché à tous les adhérents. Chacun y a trouvé son compte avec un chiffre d'affaires plus ou moins important. Le deuxième VIE a travaillé pour trois entreprises, dont la nôtre, et nous allons d'ailleurs l'embaucher comme salarié. Pour nous l'expérience est un succès. Nous allons dépasser le million d'euros de chiffres d'affaires en Chine cette année et nous avons une usine en cours de montage dans la région de Shanghai. Nous allons également prendre une participation minoritaire dans la société de notre distributeur. Nous sommes vraiment en train de devenir chinois. Au point de renouveler le dispositif ? Oui, fort de ce succès nous avons créé une seconde association, Végépolys Latina. Nous sommes trois entreprises à nous partager un nouveau VIE. Sa mission a débuté il y a trois mois en Colombie avec une approche orientée Amérique du Sud. C'est une expérience qui a du sens et qui crée du lien entre les entreprises. Il y a un effet de chasse en meute. On s'échange des infos, des clients. C'est intéressant d'y aller groupé. LE JOURNAL DES ENTREPRISES Trouver un distributeur, ouvrir une filiale, suivre un chantier de construction ou assurer la gestion de projets européens : les missions accessibles au Volontariat International en Entreprise sont aussi nombreuses que variées. Mais si tous les secteurs d'activité sont ouverts, seuls quelques uns concentrent la majorité des offres. Le domaine bancaire arrive en tête avec 1.203 VIE (sur un effectif global de 9.037) actuellement en poste pour le compte de 21 sociétés. La fabrication de véhicules occupe la seconde place avec 776 VIE suivit de l'industrie pharmaceutique et ses 558 volontaires. Pensé pour les PME, le dispositif est fortement sollicité par les grands groupes, plus gros utilisateurs de la formule en nombre de volontaires. C'est le cas de Thalès qui dispose d'une centaine de VIE sur les cinq continents. « Du fait des activités historiques du groupe nous avons davantage de volontaires dans les secteurs du contrôle aérien et des transports, un peu moins dans l'environnement défense. Nous avons aussi des postes à pourvoir dans le domaine spatial, dont un au Brésil », commente Vincent Mattei, responsable recrutement France chez Thalès. Les marchés américains, belges, allemand et anglais sont par ailleurs privilégiés par les entreprises. 44% des VIE travaillent en Europe occidentale, 16% en Amérique du Nord et 16% en Asie-Pacifique. « Pendant sa mission, le jeune est sous la responsabilité du secrétariat d’état chargé du Commerce extérieur, explique Michel Oldenburg, directeur VIE chez Business France. Avant son départ, il suit une journée d'intégration pour connaître les responsabilité liées à son statut. Nous faisons intervenir le centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay et la DGSE. Les VIE sont des personnes potentiellement vulnérables. Nous devons leur donner tous les éléments pour que leur mission se déroule dans de bonnes conditions. » LES POINTS CLÉS > Préparez un parcours d’intégration pour permettre à votre VIE d’être efficace dans des temps optimum. > Explorez la voie du VIE partagé si votre budget ne permet pas d’assumer seul un tel coût. > Faites de vos VIE un moyen de recruter des collaborateurs de valeur qui resteront ensuite dans vos rangs. 24 LE DROIT ET L'ENTREPRISE Reclassement. Quand faut-il consulter les DP ? MAI 2016 LE CONSEIL DROIT AVEC Versement santé : Un nouveau casse-tête ? Avant de proposer un reclassement à un salarié, l’employeur doit recueillir l’avis des délégués du personnel. Avant ou après ? Telle est la question ! l L e projet de loi Travail maintient en son article 44 que l’employeur doit recueillir l’avis des délégués du personnel avant de proposer un reclassement à un salarié déclaré inapte suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle. Pendant que le texte porté par Myriam El Khomri vogue de commissions parlementaires en commissions parlementaires, la jurisprudence diffuse un message un peu différent. Dans une décision rendue le 16 mars 2016, la Cour de cassation confirme que la consultation des DP doit avoir lieu avant une proposition de reclassement. Mais pas forcément la première de ces propositions, si jamais il y en a plusieurs. Consultation irrégulière ? 2 novembre 2009. Suite à un accident du travail, un « VRP multicartes » est déclaré inapte à son poste avec mention d’un danger immédiat. Quelques jours plus tard, son employeur lui fait une proposition de reclassement, sans consulter les DP au préalable comme le veut pourtant l’article 1226-10 du code du travail. Le salarié refuse, et se voit proposer un second reclassement en mai 2010. Cette fois les DP sont consultés en amont, ils émettent d’ailleurs un avis positif sur la proposition. Nouveau refus du salarié qui est licencié en juillet de la editions-numeriques.fr 2015 - 123rf.com ! À la veille de l’entrée en vigueur de la généralisation de la complémentaire santé, l’article 34 de la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 a introduit un nouveau cas de dispense de plein droit pour certains salariés, assorti d’une obligation de financement patronal de la couverture individuelle du salarié : le versement santé. Sont concernés par ce dispositif les salariés sous contrats courts (CDD ou contrat d’intérim inférieur à trois mois) sous condition qu’ils aient souscrit individuellement un contrat santé responsable. Le versement santé ne se cumule pas avec d’autres aides : les bénéficiaires notamment des CMU-C ou ACS, ou encore de la mutuelle de leur conjoint ne peuvent y prétendre. Son montant a été précisé par décret le 30 décembre 2015 et correspond à la contribution que l’employeur aurait versée si le salarié avait adhéré au régime de l’entreprise, affectée d’un coefficient de majoration (125 % pour les CDD). Véritable casse-tête pour les services RH, les contrats courts peuvent donc, depuis le 1er janvier 2016, soit adhérer au régime de l’entreprise, soit bénéficier du versement santé, ou encore être dispensés d’adhésion sans nécessairement être éligibles au versement santé. La loi autorise toutefois les partenaires sociaux à simplifier la donne. Un accord de branche ou d’entreprise peut en effet prévoir que la couverture frais de santé de ces salariés sera exclusivement assurée par le dispositif du versement santé, ce qui interdit tout choix des intéressés et simplifie la gestion des dispenses. L’accord collectif pourra aussi étendre le versement santé aux CDI à temps très partiels (maximum 15 heures par semaine). Certaines branches ont bien saisi l’urgence d’une simplification, comme la branche Syntec qui a conclu le 16 mars dernier un accord sur ce sujet. Dans l’attente d’une solution conventionnelle, rappelons qu’il est aussi possible de rendre obligatoire le versement santé par décision unilatérale de l’employeur mais pour la seule année 2016. Que cette consultation intervienne avant la première proposition ou la seconde n’importe pas, tant qu’elle a bien lieu en amont, dit en substance la Cour. Le projet de loi Travail poprose que l’avis des délégués du personnel soit recueillis préalablement à une proposition de reclassement concernant un salarié inadapte suite à un accident non-professionnel. même année pour inaptitude avec impossibilité de reclassement. En Cour d’appel – nous sommes alors en janvier 2014 – l’employeur est condamné à verser 38 000 euros pour méconnaissance de son obligation de consultation (article 1226-15 du code du travail). Pour les juges, la consultation des DP aurait dû intervenir avant la première proposition, et le fait qu’il y ait eu consultation avant la seconde ne change rien. Il n’y a pas eu de « consultation irrégulière » des DP, estime de son côté la Cour de cassation. Qui annule la condamnation de l’employeur prononcée par la Cour d’appel. Consultation, puis proposition Pour les hauts magistrats, il ne peut être condamné au titre de l’article 1226-15. Certes, il n’a pas consulté les DP avant de faire sa première proposition, néanmoins la suivante s’est faite dans les règles. C’est à dire postérieurement à la consultation des DP et à la constatation régulière de l’inaptitude, mais aussi antérieurement à la convocation du salarié pour un entretien préalable. Délit d’entrave Encore faut-il être sûr, pour raisonner ainsi, du fait qu’il y aura plusieurs propositions de reclassement. Comment l’employeur peut-il prévoir à l’avance le refus éventuel du salarié ? Dans le cas présent, si le salarié avait accepté la première proposition, l’employeur aurait pu se rendre coupable de délit d’entrave à l’exercice régulier des fonctions des délégués du personnel. Le projet de loi Travail, s’il est adopté en l’état, risque de trancher le débat. Au grand dam des syndicats de médecins du travail, il propose que l’obligation de reclassement qui incombe à un employeur soit « réputée satisfaite » à partir du moment où il a formulé une proposition de poste. Le texte propose aussi que l’avis des DP soient recueillis préalablement à une proposition de reclassement concernant un salarié inapte suite à un accident non-professionnel. Aujourd’hui, cet avis n’est demandé que pour les inaptitudes consécutives à accidents du travail ou une maladie professionnelle. Claire Branchereau ActuEL HSE www.netpme.fr Êtes-vous opportuniste ? Proposez vos services ! Trouvez vos partenaires ! Saisissez les Opportunités Business ! www.ope.fr Le réseau d’entreprises 50 % C’est l’objectif que s’est fixé le ministère de l’Économie avec le nouveau cadre de la commande publique entré en vigueur au 1er avril. Aujourd’hui, seul 1 contrat sur trois est attribué à une PME. Le gouvernement espère faire passer ce ratio à 50 %. Pour ce faire, la procédure a été simplifiée avec la mise en place d’un formulaire unique de marchés publics, l’interdiction pour l’acheteur de demander des documents justificatifs qu’il peut obtenir en ligne et la possibilité pour la PME de ne pas fournir des documents ou renseignements déjà communiqués dans le cadre d’une précédente procédure. l Peut-on utiliser un SMS comme preuve contre un salarié ? Réseau d’entreprises op QUESTION D’ENTREPRENEUR Opportunités business Le contexte : Un salarié de notre société a envoyé à ses collègues un SMS de militantisme religieux et nous l’avons licencié. Pouvons-nous utiliser le SMS comme mode de preuve devant les juges du travail ? opportunités pour l’entreprise UN NOUVEAU SERVICE Plus qu’un annuaire, plus qu’une place de marché… le réseau d’entreprises dédié aux opportunités business www.ope.fr LE JOURNAL DES ENTREPRISES La réponse de la rédaction : Les progrès technologiques ont poussé le procès prud’homal à se moderniser. Comme le courrier électronique avant lui, le SMS est désormais admis en tant que tel comme mode de preuve entre employeur et salarié : tout d’abord parce qu’il constitue un écrit, et de plus parce que l’au- teur du SMS ne peut ignorer que son message est enregistré sur le téléphone portable du destinataire. Le SMS, au contraire d’une conversation orale, a donc vocation à durer et laisser une trace. Attention cependant, la solution des juges peut être différente si le SMS émane du téléphone personnel du salarié, et si le message a été envoyé en dehors de ses heures de travail. Réciproquement, le salarié aussi peut utiliser le SMS d’un responsable comme mode de preuve lors d’un contentieux de licenciement. Rédaction NetPMe www.netpme.fr 25 MAI 2016 L'ESSENTIEL L’INNOVATEUR DE L’ANNÉE PRÊT INTER-ENTREPRISES : C’EST PARTI ! DÉCÈS DE MARCEL DELCOURT C’est une tradition : chaque année, le prestigieux MIT américain élit l’innovateur français de l’année. C’est Thimothée Boitouzet qui remporte le prix 2016. A l’origine de la société Woodoo, il a créé un bois robuste et translucide à l’empreinte carbone réduite, destiné au marché de la construction. C’est officiel : les entreprises vont désormais pouvoir se prêter de l’argent entre elles, sous certaines conditions. L’entreprise prêteuse devrait être en excédent de trésorerie et l’emprunteuse ne pourra être qu’une TPE, PME ou ETI. L’échéance maximale du prêt sera de deux ans. Des grands groupes pourront ainsi prêter à leurs sous-traitants. Pour le moment, seulement 13 % des entreprises françaises comptent utiliser le dispositif. Sous sa direction, les 3 Suisses sont passés de 80 à 9.000 salariés. Entré en 1948 chez le Vépéciste, dont il a quitté le poste de P-dg quarante ans plus tard, Marcel Delcourt est décédé à l’âge de 93 ans. Ce Valenciennois a également été à l’origine de la création de la Fédération de la vente à distance. LIBRE-ECHANGE Quand les grands groupes étouffent les start-up Pour beaucoup de grands groupes, la start-up symbolise un idéal d’entreprise révélateur de leurs propres lacunes. Après s’être focalisées pendant des années sur l’optimisation des processus et la baisse des coûts pour relever les défis de la globalisation, les grandes entreprises manquent d’armes pour affronter ceux de la transformation digitale. Agilité, rapidité, innovation sont autant de vertus propres aux start-up, recherchées par les grandes structures. Aussi elles multiplient toutes sortes d’initiatives pour se rapprocher de start-up espérant ainsi combler leurs failles. Au-delà des collaborations ponctuelles dans le cadre d’un projet ou d’une démarche d’open innovation, on distingue quatre grandes formes de rapprochement correspondant à des stades de développement différents : acquisition, incubation, intrapreneuriat et essaimage. Dans tous les cas, la start-up bénéficie des locaux, des ressources et de l’expertise de son chaperon. En échange, l’entreprise espère capter la vitalité et la créativité qui lui manquent. Pourtant, aucun de ces modèles ne semble s’imposer comme le prouve la rareté d’études concluantes sur le sujet ou de succes stories. L’écueil principal de ces rapprochements réside dans la perte de la spécificité de la start-up (passion, risque, indépendance…) causée par un environnement inadapté. L’association devient finalement perdant-perdant... Le modèle idéal de patronage consiste à trouver la bonne distance d’interaction et à amortir le choc des cultures : conserver l’influence mutuelle tout en évitant que la start-up ne dépérisse sous les contraintes (lourds process des grandes entreprises) ou ne s’assoupisse dans un cocon confortable. Il faut parvenir à se nourrir des caractéristiques des start-up quitte à mettre deux équipes en concurrence sur un même sujet. Du côté du grand groupe, il est primordial d’observer, de changer la mentalité et de trouver les mécanismes internes qui engendreront passion et compétitivité. Enfin, anticiper l’atterrissage, en cas de succès comme d’échec est indispensable. Laissés dans le doute, ces points peuvent s’avérer démobilisateurs, voire anxiogènes. L’entreprise doit se souvenir que les qualités qu’elle recherche dans une start-up ne sont pas inhérentes à son statut, mais aux talents qui la composent et à la niaque de ses fondateurs. Les étouffer ou les brider dans une étreinte trop contraignante, entraine inexorablement l’agonie de la start-up. La start-up est avant toute chose une aventure humaine, véritable pivot de la relation. Fraude aux notes de frais. 35.000 ¤ par an et entreprise Selon une récente étude, les fraudes aux notes de frais reviennent à 747 euros par an et par salarié en moyenne. l L a fraude en entreprise coûte cher. Alors que les entreprises cherchent à réduire leurs coûts à tous prix quitte à couper dans les effectifs ou les dépenses de production, elles pourraient réaliser des économies intéressantes en surveillant de plus près les notes de frais. Selon Captio, une plateforme de gestion numérique des frais de voyages d’affaires, la fraude sur les notes de frais représenterait une somme de 35.000 euros par an et par entreprise, soit une moyenne de 747 euros par salarié. Fraudes intentionnelles et négligence Pour calculer ce montant, les auteurs de l'étude ont analysé les factures et reçus déclarés par les salariés qui dépassaient les plafonds de montants pris en charge par les entreprises. L'étude a été réalisée à partir d'enquêtes menées auprès de 130 entreprises européennes et de 6.000 employés. Si certaines circonstances exceptionnelles peuvent expliquer les dépassements de plafond, elles ne justifient pas tout. Certaines fraudes sont clairement intentionnelles tandis que d'autres proviennent d'une certaine négligence. Faire valoir plusieurs fois le même justificatif Parmi celles qui reviennent le plus souvent, il y a le fait, pour un salarié, de faire valoir plusieurs fois le même justificatifcelui de dépasser le plafond maximum de frais autorisés ou La fraude aux frais de déplacement touche tous les types d’entreprise. Dans les TPE, on estime le coût de ce fléau à 48.000 euros par an. bien encore de se faire rembourser des dépenses du week-end. On trouve aussi beaucoup d'oublis, volontaire ou non. Certains omettent de joindre, à leur note de frais, les justificatifs des dépenses, taisent des informations sur les types de frais ou oublient d'inclure les montants déjà avancés par l'en- treprise. Fraude aux frais de déplacement : 48.000 euros par an dans les TPE Selon l'étude, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Les petites entreprises sont ainsi les plus touchées. Dans les TPE européennes auditées dans le cadre de cette enquête, le montant moyen de la fraude interne sur les frais de déplacement se monte à 48.000 euros par an environ contre 37.000 dans les entreprises de 50 à 250 salariés et 29.000 euros environ dans les grandes entreprises. Armelle Gegaden Annie Combelles, présidente fondatrice de Inspearit À retenir LE POIDS DE L’INDUSTRIE EN CHUTE LIBRE L’AFFACTURAGE A LE VENT EN POUPE « RÉUNIONITE » : C’EST GRAVE DOCTEUR ? Depuis 1970, le poids de l’industrie dans la valeur ajoutée totale de l’économie française a été divisé par deux, selon l’Insee, passant de 22 à 11 %. La chute est tout aussi brutale sur le front social puisque l’industrie ne concentre aujourd’hui plus que 10 % des emplois du pays, contre 23 en 1970. OutreRhin, le secteur pèse pour 22 % de la valeur ajoutée totale de l’économie allemande. Selon des chiffres publiés par l’Association française des sociétés financières, le marché hexagonal de l’affacturage s’est monté à 61,9 milliards d’euros sur le premier trimestre 2016, soit une croissance de 9,5 % sur un an. En huit ans, le marché a même connu une croissance impressionnante de 100 %, dopé par les besoins de trésorerie liés à la crise mondiale débutée en 2007. Deux semaines : c’est le temps qui serait gâché en réunions inefficaces par les cadres français chaque année selon un baromètre Wisembly / Ifop. Au total, les cadres français consacrent un temps moyen de 5 semaines par an aux réunions, à raison de 3 sessions par semaine en moyenne. Les fonctions les plus touchées sont l’informatique (4,4 réunions par semaine), les achats (4,3) et le marketing (3,6). LES CHERCHEURS FRANÇAIS À L’HONNEUR LA PRIME AUX PME SÉDUIT LES ENTREPRISES FRANÇAISES ONT DE L’APPÉTIT Tir groupé pour la recherche hexagonale : quatre Français figurent parmis les quinze finalistes du prix de l’inventeur européen, remis le 10 juin prochain. Parmi eux, on retrouve dans la catégorie PME la Franco-britannique Helen Lee, créatrice en Californie de DRW, une start-up qui conçoit des kits de diagnostic du VIH dans les pays en voie de développement. Elle contribuerait efficacement à l’amélioration des chiffres du chômage. Lancée en janvier 2016, la prime à l’embauche pour les PME - une aide de 4.000 ¤ sur deux ans destinée aux entreprises de moins de 250 salariés signant un CDI ou un CDD de plus de six mois - a déjà été à l’origine de plus de 200.000 dossiers déposés auprès des services de l’Etat. La moitié des entreprises françaises ont l’intention de réaliser une ou plusieurs acquisitions en 2016, affirme une étude réalisée par le cabinet Denjean & Associés. 25 % de ces candidats à la croissance externe n’hésiteront pas à cibler des entreprises européennes, et 20 % iraient même jusqu’à sortir des limites de l’Union. LE JOURNAL DES ENTREPRISES 26 ÇA BOUGE EN FRANCE MAI 2016 > Angers Le sirop de la croissance Connue pour sa liqueur « Menthe-Pastille » créée en 1885, la Maison Giffard, basée à Avrillé, aux portes d’Angers, nourrit aujourd’hui sa croissance grâce à ses sirops sucrés. Elle en produit aujourd’hui 74 références qu’elle exporte dans 75 pays. Et la PME familiale (62 collaborateurs, près de 20 millions d’euros de revenus) va les choyer en investissant 11 millions d’euros dans la création d’une nouvelle usine de 3.500 m² qui leur sera entièrement dédiée. Le bâtiment accueillera aussi la plate-forme logistique de l’entreprise - qui conservera son site actuel de fabrications de liqueurs à Avrillé -, mais également un jardin aromatique de 2.000 m². Fortement présente en Allemagne, la Maison Giffard nourrit aussi des ambitions en Asie, à Dubaï et au Royaume-Uni. (Rédaction d’Angers) > Finistère Le lait breton séduit les Chinois La lait breton fait recette. L’industriel chinois du lait Synutra, qui a déjà investi près de 200 millions d’euros à Carhaix, en Centre-Bretagne pour construire son site actuel de production de poudre de lait, y prépare une seconde usine de lait, UHT cette fois. 100 millions d’euros sont prévus pour la première tranche, qui sera construite en 2018. La seconde tranche de cette usine est prévue pour 2020, avec, à la clé, à nouveau 100 millions d’euros d’investissement. Aujourd’hui, 130 personnes travaillent à Carhaix chez Synutra. « Fin 2016, nous serons 200. Le but est d’être 250 en rythme de croisière uniquement sur la première usine », explique Patrick Bischofberger, le directeur général de Synutra France. L’industriel chinois a aussi une réserve foncière, toujours sur le même site, pour la réalisation éventuelle d’une troisième usine. (Rédaction de Brest) Nice. Aqua Lung dans le grand bain Leader mondial des équipements de plongée, Aqua Lung, filiale d’Air Liquide dont le QG français est basé à Carros, non loin de Nice, lance une diversification remarquée. Ayant pris position depuis dix ans avec sa marque Aqua Sphere sur le marché des équipements de natation de loisirs, elle se lance désormais dans le grand bain de la compétition, et olympique de surcroit. Elle va en effet équiper la légende de la natation Michael > Pas-de-Calais Cocorette sort de sa coquille >Bordeaux MTO révolutionne l’airsoft Éric Gautier travaille depuis 20 ans dans le milieu des armes de loisir et de l’airsoft (jeu avec des répliques d’armes à feu). Avec trois associés, il a mis au point un nouveau type d’arme qui utilise un mode de propulsion électromagnétique et y a intégré une carte électronique qui lui permet d’être connectée et interactive. Une innovation qui entend bouleverser un secteur peu innovant, et qui a obtenu le soutien de Bpifrance. Ces nouvelles armes de loisir, baptisées MTO phantom, seront fabriquées à Pessac près de Bordeaux, par Magneto Research, l’entreprise qu’il a créée, et qui les commercialisera dès juin auprès de grossistes. 10 à 15 emplois seront créés. Une levée de fonds est programmée d’ici à la fin de l’année aux États-Unis afin d’y créer une filiale, le marché américain étant le plus important pour ce type de produit. (Rédaction de Bordeaux) Le groupe picard One fait l’acquisition de son concurrent Cocorette (CA 2015 : 50 millions d’euros), basé à Arras. L’opération donne naissance au groupe Cocorette, qui affiche désormais un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros pour 180 salariés. C’est cette marque « Cocorette » qui a intéressé le groupe picard. Avant la reprise, les deux entreprises se concurrençaient sur le conditionnement de l’œuf dit « alternatif » (Label Rouge, bio et plein air), avec une clientèle composée pour l’essentiel d’enseignes de la grande distribution, mais One ne travaillait que pour des marques de distributeurs. Fort désormais d’une marque propre, le groupe compte conditionner 1 milliard d’œufs en 2020, avec un chiffre d’affaires de 120 millions pour 250 salariés. (Rédaction de Lille) Le journal des entreprises Phelps lors des JO de Rio de cet été. L’aboutissement de contacts établis en 2014 via la filiale américaine de l’entreprise. Siglée « MP », les maillots fruits de cette collaboration ont entièrement été conçus par les effectifs d’Aqua Lung France (150 salariés pour 1.000 au global, CA de 200 millions d’euros). Un coup de projecteur qui pourra nourir une croissance qui atteint en moyenne 5 à 6 % par an. (Rédaction de Nice) > Bas-Rhin Une maison en 12 heures Le cabinet strasbourgeois ViO Architectes lance une maison montée et habitable en moins d’une journée. Le premier prototype - un studio de 27 m² - est visible sur le site d’un de ses partenaires industriels, le Haut-Rhinois Burger (CA 2015 de 57 millions d’euros, 140 salariés). Pour tenir des délais aussi courts, les murs extérieurs mais aussi de ses aménagements intérieurs (cloisons, sanitaires, placards, cuisine, cheminée…) sont préfabriqués en usine, les deux « boîtes » s’imbriquant ensuite astucieusement sur le chantier. Le prix de vente oscillera entre 90.000 ¤ et 140.000 ¤ selon le choix des matériaux et finitions. Une version trois pièces de 56 m² est aussi déjà proposée à la vente. (Rédaction de Strasbourg) . Premier réseau de journaux économiques en régions Président-directeur général, directeur de la publication : Patrick Richard Rédacteur en chef : Stéphane Vandangeon Rédacteur en chef adjoint : Sébastien Payonne Le Journal des Entreprises de Haute-Garonne : Immeuble « Le Memphis 3 » - 3547 la Lauragaise – 31670 Labège Tél. : 05 62 24 32 21 - Fax : 05 62 24 87 47 Courriel : [email protected] Rédaction : Juliette Jaulerry 05 62 24 88 74 ; Agnès Baritou 05 62 24 88 53 Diffusion, abonnements : 0810 500 301 ; [email protected] Publicité : Marie Desmalades 05 62 24 47 21 ou 06 50 42 71 59 Publicité nationale : Stéphane Vautrain 01 53 23 00 67 ; 06 26 78 14 0 ; Xavier Allonier 01 53 23 00 65 ; 06 65 75 70 57 ; Béatrice Ollivier, assistante, 02 98 33 80 56 Société éditrice : Manche Atlantique Presse 1 allée Baco - BP 73207 - 44032 Nantes Cedex 1 Nº ISSN : 1957 - 3057 Nº de CPPAP : en cours Dépôt légal : à parution Imprimeur : Le Télégramme La reproduction ou l’utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles ou informations est interdite. > Nantes L’envol de la comptabilité 2.0 > Le Mans Ils relookent le king des McDo Basé au Mans, Faire-Valoir (7 millions d’euros de CA, 46 salariés) signe la décoration du restaurant McDonald’s des Champs-Elysées à Paris. Avec ses 1,8 million de clients et ses 13,5 millions d’euros de CA, cet établissement est le premier au monde en termes d’activité pour la chaîne de fast-food. Une belle vitrine pour le manceau qui a imprimé 200 m² de tissu, habillant 54 caissons lumineux de formes différentes. C’est sa filiale Figarol (Tours) qui s’est chargée de ce chantier grâce à la technique d’impression par sublimation. Un procédé écologique permettant l’impression sur textile avec des encres à base d’eau pour un rendu sans odeur ni produits dangereux. Faire-Valoir injecte sur trois ans 1,2 million d’euros pour équiper Figarol en machines d’impression par sublimation. (Rédaction du Mans) LE JOURNAL DES ENTREPRISES ECL Direct lève 3,5 millions d’euros auprès de trois investisseurs financiers (les fonds Ouest Ventures 3 et Idée et la banque publique Bpifrance). Le tour de table doit permettre à ce cabinet nantais d’expertise-comptable en ligne de poursuivre sa forte croissance, de 40 % en 2015, tirée par son offre à distance. Chez ECL Direct, les clients, des TPE, ne rencontrent jamais leur expert-comptable. Les informations comptables sont transmises par internet, les rendez-vous s’opèrent par téléphone ou visioconférence. La filiale Fizen propose, elle, une plate-forme permettant de gérer la comptabilité à partir d’un traitement automatique des flux bancaires. Contrôlée par Claude Robin (en photo) et Xavier de Labarrière, ECL Direct a déjà multiplié par dix ses effectifs (120 salariés aujourd’hui) depuis 2011. La PME prévoit de recruter 30 nouveaux collaborateurs sous un an. (Rédaction de Nantes) 27 ÇA BOUGE EN FRANCE MAI 2016 ENTRE NOUS par Stéphane Vandangeon Rédacteur en chef Celui qui vit ses rêves Nord. L’imprimante 3D démocratisée Matthieu Régnier et Gauthier Vignon (notre photo) veulent bousculer le jeune marché de l’impression 3D. À la tête de la start-up roubaisienne Dagoma, ils commercialisentune imprimante 3D à 299 ¤ (en kit) ou 399 ¤ (montée). « En un an, nous sommes passés de zéro à 1.200 machines vendues et de deux associés, seuls, à une société de 25 personnes », indique les dirigeants. La start-up a réalisé un chiffre d’affaires de 400.000 ¤ sur son premier exercice. Si le modèle fonctionne, c’est que les deux dirigeants ont eu l’idée d’imprimer eux-mêmes les pièces plastiques nécessaires à la fabrication de leurs imprimantes, réalisant ainsi une économie significative. Dagoma vise un chiffre d’affaires 2016 de 5 à 6 millions d’euros et cherche actuellement à lever 3 à 5 millions. (Rédaction de Lille) > Rouen Voici la télécommande humaine La start-up rouennaise, Siatech a conçu une télécommande universelle qui s’intègre au corps de l’utilisateur. Le dispositif électronique, positionné sur la main du porteur, permet d’interagir avec l’environnement de manière intuitive. Après un dépôt de brevet en mai 2015, Siatech arrive en fin de prototypage et promet un gain de productivité de 20 % grâce à son innovation. Lauréat du concours I-Lab Emergence 2015 de la Bpifrance et du ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Siatech vise le marché de la logistique et des appareils de levage. Elle espère équiper en 2017 0,2 % du marché des 100.000 ponts roulants recensés en France. Afin de finaliser sa phase d’industrialisation, la start-up réalise une levée de fonds de 150.000 ¤. Le début de la commercialisation de « Telecomhand » est prévu pour la fin 2016. (Rédaction de Rouen) > Vendée Il carbure à l’hydrogène Entouré d’un consortium, le Vendéen Navalu construit un bateau électrique propulsé à l’hydrogène. Livraison prévue à la rentrée 2016 pour la Semitan, l’exploitant des transports en commun nantais. Ce « NavHybus » de 10 mètres de long pourra transporter une douzaine de personnes, de part et d’autre de l’Erdre (un affluent de la Loire), en deux minutes. Doté d’une dizaine de jours d’autonomie ce bateau électrique, fonctionnant grâce à une pile à combustible avec réservoir d’hydrogène, a l’avantage de rejeter non pas du CO2, mais de la vapeur d’eau. Au total, le projet se chiffre à 1,4 million d’euros, dont des subventions de l’Ademe et de la Région. (Rédaction de La Roche-sur-Yon) > Saint-Etienne Mariage japonais pour AS Méca > Roubaix L’imprimante 3D démocratisée Matthieu Régnier et Gauthier Vignon (notre photo) veulent bousculer le jeune marché de l’impression 3D. À la tête de la start-up roubaisienne Dagoma, ils commercialisentune imprimante 3D à 299 ¤ (en kit) ou 399 ¤ (montée). « En un an, nous sommes passés de zéro à 1.200 machines vendues et de deux associés, seuls, à une société de 25 personnes », indique les dirigeants. La start-up a réalisé un chiffre d’affaires de 400.000 ¤ sur son premier exercice. Si le modèle fonctionne, c’est que les deux dirigeants ont eu l’idée d’imprimer eux-mêmes les pièces plastiques nécessaires à la fabrication de leurs imprimantes, réalisant ainsi une économie significative. Dagoma vise un chiffre d’affaires 2016 de 5 à 6 millions d’euros et cherche actuellement à lever 3 à 5 millions. (Rédaction de Lille) Sous-traitant stéphanois en mécanique de précision, la PME AS Meca (15 salariés, 1,5 million d’euros de CA en 2015) se donne une envergure internationale. Elle vient de constituer une grappe d’entreprises avec deux PME japonaises également positionnées sur la mécanique de précision. Ensemble, les trois entreprises créent une offre commerciale globale, pour l’Europe, batie autour de leurs complémentarités. « Pour AS Meca, c’est l’opportunité de toucher à de nouveaux secteurs comme le médical, l’aéronautique. Pour les Japonais, cette alliance leur permet d’attaquer le marché européen », explique Alain Sowa, le dirigeant d’AS Meca. D’ici quelques années, ces fiançailles devraient se concrétiser par un mariage : Alain Sowa (à gauche sur notre photo) compte transmettre sa société à un des entrepreneurs japonais qui a installé chez AS Meca depuis quelques mois. (Rédaction de Saint-Etienne) LE JOURNAL DES ENTREPRISES Et si le rêve n’était pas le monopole de la rue et de la contestation comme voudraient nous le faire croire les slogans de « Rêve général » brandis par le mouvement Nuit Debout, qui ne sont pas sans rappeler le bon vieux « Lip » soixante-huitard (pour l’imagination au pouvoir) ? Il y a ainsi en Bretagne un sacré rêveur, un patron d’une TPE de Vannes, qui a eu un beau jour une idée complètement folle : celle d’organiser une course entre l’un des plus prestigieux paquebots du monde, le Queen Mary 2, et les voiliers géants de la classe Ultime, ceux qui concourent sur la Route du Rhum. En bon rêveur qui se respecte, ce dirigeant, Damien Grimont, ne dispose nullement des huit millions d’euros nécessaires pour s’approprier quelques jours le paquebot, ni de ses entrées à la Cunard, l’armateur américain du Queen Mary 2, qui n’a jusqu’ici jamais affrété son navire à quiconque. Pourtant, le rêve est en train de se réaliser. La course devrait relier Saint-Nazaire à New York en juin 2017, cent ans après que les « Tommies » américains aient parcouru le chemin inverse, pour prêter main forte aux Poilus de la Première Guerre mondiale. Rencontre après rencontre, en partageant jusqu’à la contagion son rêve, le dirigeant de TPE s’ouvre peu à peu des portes que lui-même jugeait inatteignables. Outre son mentor Yves Gillet (P-dg de Keran), Patrick Boissier (l’ancien patron de DCNS), le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian ou la star du basket Tony Parker soutiennent ainsi le projet « The Bridge », qui, au-delà de la course, entend dresser un pont entre les cultures françaises et américaines. Damien Grimont n’est pas encore arrivé au bout du chemin. L’homme doit encore convaincre. Les entreprises en particulier sur qui il a déjà commencé à s’appuyer pour boucler un budget flirtant avec les 14 millions d’euros. Grands groupes ou simples PME cassent leur tirelire pour vivre eux aussi le rêve de l’entrepreneur breton. Pour eux, comme pour Damien Grimont, l’essentiel n’est pas de rêver sa vie, mais bien de vivre ses rêves. > Retrouvez notre prochain numéro le vendredi 3 juin > Haute-Savoie Botanic se dope au bio L’enseigne de jardinerie Botanic, numéro 4 du marché en France (2.200 salariés, 320 millions de chiffre d’affaires) se lance dans un plan d’investissement de 20 millions d’euros sur deux ans pour introduire des marchés bio dans ses 66 magasins et engage une refonte complète de ses outils informatiques. La marque entend ainsi se distinguer de ses concurrents en misant sur le bio et l’écologie tout en désaisonnalisant son marché : 50 % de son CA est réalisé durant les trois mois de printemps. La croissance de cette chaîne créée en 1995 a connu une année 2015 atone, à 0,5 % de progression. Grâce à cet investissement, son dirigeant Luc Blanchet (notre photo) espère augmenter ses ventes de 10 % d’ici à trois ans. (Rédaction de Lyon) > Aix-en-Provence Crosscall capte les investisseurs Fabriquant de smartphones et d’accessoires mobiles dédiés aux pratiquants de sports d’extérieur et extrêmes, l’Aixois Crosscall (50 salariés, 17 millions d’euros de CA) boucle une levée de fonds de 4,5 millions d’euros auprès d’ACG Management. Déjà connu pour sa croissance météorique (2.200 % sur quatre ans), l’entreprise vise les 100 millions d’euros de revenus d’ici à trois ans. Une ambition qui va s’appuyer sur une forte stratégie à l’international : Crosscall annonce son implantation dans une vingtaine de pays. Les fonds levés appuieront cette stratégie d’expansion. (Rédaction de Marseille) 28 MAI 2016 L'INVITÉ « La France est un paradis pour entreprendre » Stop au « French bashing » ! C’est le mot d’ordre de Fabrice Cavarretta qui l’affirme dans un livre au titre qui claque au vent comme un drapeau tricolore : « Oui, la France est un paradis pour les entrepreneurs ! ». l FABRICE CAVARRETTA PROFESSEUR ASSOCIÉ À L’ESSEC, AUTEUR, ENTREPRENEUR PARCOURS Diplômé de l’école Polytechnique, de Paris Dauphine, de l’Insead et de Harvard Manager général Internet de Vivendi Universal (1996-2000) Création de l’entreprise iPropi.com (2000-2003) Professeur associé à l’Essec (depuis 2008) Soubresauts autour de la Loi El Khomri, revendications de Nuit Debout, grèves, bras de fer sur l’assurance chômage : l’actualité du moment permet-elle vraiment d’affirmer que la France est un paradis pour les entrepreneurs ? Cela fait trente ans que j’observe l’entrepreneuriat français. C’est à l’échelle de ces décennies que l’on peut savoir si la France est oui ou non un bon environnement. Depuis dix ans, il s’est produit des choses superbes : l’évolution du marché du capital-risque, Bpifrance, la montée des clusters… Aujourd’hui, si quelqu’un veut monter son entreprise, la situation est favorable. Cela n’est pas contradictoire avec le fait qu’il y ait des problèmes économiques ou sociaux. Aujourd’hui, si mon fils me dit « j’ai envie de monter une boîte », je continuerais à lui dire qu’il a de la chance de le faire en France. Cela ne sera pas une promenade de campagne, mais ce n’est le cas nulle part dans le monde. Il y a quand même une nuance dans votre livre : l’Hexagone ne serait pas un paradis pour tous les types d’entrepreneurs… Cela l’est pour les « entrepreneurs d’opportunité », qui s’inscrivent dans une dynamique de croissance, qui veulent grandir, franchiser. Bref, typiquement les « start-uppers », ce qui ne nécessite d’ailleurs pas forcément de diplômes particuliers. Pour les « entrepreneurs de nécessité », qui cherchent à sortir du chômage en créant des commerces par exemple, la chance de gain n’est pas énorme, et cela va être en effet plus difficile. Votre discours détonne sur un point : pour vous, l’État, que beaucoup veulent voir alléger, est un facteur de succès… Dans beaucoup de marchés, le fait que l’État intervienne, encadre, régule et alimente est un facteur fondamental. Les grands écosystèmes dans le monde, à l’image de la Silicon Valley ou d’Israël, ont comme point commun d’avoir reçu beaucoup d’argent des militaires. Si on avait éliminé l’État, il n’y aurait donc pas de Silicon Valley, de high-tech israélienne ou même française. Il faut arrêter de fantasmer ! Dans l’agroalimentaire, quand les Chinois ont des problèmes de régulation sur leur marché du lait, où le lait frelaté fait parfois des morts, vers qui se tournent-ils ? Vers le gouvernement français, car ils considèrent que notre approche est exemplaire dans le monde. Et quand les Chinois viennent, ce n’est pas simplement pour se faire raconter l’histoire, mais aussi pour acheter des laiteries. Pourtant, on continue à dire que nos régulations sont une source de catastrophe alors que dans beaucoup de cas, cela crée de la valeur. Regardez la filière vinicole, très régulée… Notre vin est resté un produit premium, avec une marque, de la reconnaissance. Peut-on en dire autant de la filière porc, très peu régulée ? Pour vous, quels sont les deux facteurs majeurs qui constituent le socle de cette France paradisiaque ? Le premier, c’est notre grand choix de domaines d’excellence. On dit souvent qu’Israël est la « start-up nation », mais sorti du high-tech, vous n’y avez aucune aide de l’État et un PIB minuscule qui vous empêche de lancer tout un tas d’activités. Par contre, la France a un écosystème fabuleux en agroalimentaire, en mode, en design, etc., avec des effets intéressants d’entraînement, des clusters, une masse critique. C’est un choix incroyable pour les entrepreneurs d’opportunité ! Le facteur humain est également important, avec un personnel très bien formé qui coûte finalement peu cher par rapport à son niveau. Dans la Silicon Valley, un ingénieur coûte 250.000 dollars. À Paris, vous le payez environ 150.000 euros avec les charges ! C’est une force, il faut en profiter ! Autre point étonnant : vous défendez la qualité de l’administration française… Je me réfère à une étude de la Banque Mondiale. Elle considère que nous sommes un pays de droit romain avec des codes beaucoup plus volumineux qu’aux États-Unis où le système de « common law » fait que peu de règles sont écrites et que les juges décident. En France, les créateurs d’entreprise vont se cristalliser sur l’interaction avec l’administration. Mais dans le système anglo-saxon, les interactions vont être aussi très nombreuses avec les avocats, du fait d’un système peu encadré. La Banque Mondiale fait donc la somme des interactions avec les administrations et les avocats. Une fois la totalité des processus pris en compte, la France est 27e au classement mondial. Cela nous met devant les États-Unis, Israël, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. La France est le premier des grands pays dans ce classement administratif ! Ceux qui se plaignent des agents Urssaf n’ont encore jamais croisé un avocat new-yorkais ! Finalement, nous, Français, ne sommes-nous pas les premiers ambassadeurs du « french bashing » ? Nous avons un problème de prophétie auto réalisatrice. À force de dire que c’est l’enfer, on s’en convainc, et on convainc les gens qui arrivent et cela a un impact sur les clients, les investisseurs. Les études montent qu’à facteurs égaux de vie, le Français aura une perception plus négative que des habitants d’autres pays. Nous souffrons d’une sensation de perte Nous avons été une nation fabuleuse au XIXe siècle en termes économiques et entrepreneuriaux. Nous étions un empire et nous avons certes perdu du rang. Mais objectivement, nous restons incroyables : pour 60 millions d’habitants, notre prestige, notre capacité d’influence, notre capacité à créer des entreprises des marques, des champions restent inouïes ! Il faut faire un travail sur nous-mêmes pour se le rappeler. LE JOURNAL DES ENTREPRISES Propos recueillis par Sébastien Payonne