Un coup d`œil derrière les coulisses de l`industrie laitière
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Un coup d`œil derrière les coulisses de l`industrie laitière
ACUSA -News AN 2015 - décembre 2015 tirage: 847 150 Association Contre les Usines d’Animaux Un coup d’œil derrière les coulisses de l’industrie laitière Faits et contexte de la triste affaire du lait aux frais des animaux 1 IMPRESSUM Magazine pour les membres et abonnés ISSN 1424-4438 Editrice: Association Contre les Usines d’Animaux ACUSA Rédacteur en chef: Dr Erwin Kessler Im Bühl 2, 9546 Tuttwil E-mail: Formulaire de contact sur www.acusa.ch Traduction de l’allemand: Katherine Cadury Nous ne pouvons malheureusement pas fournir de renseignements téléphoniues. Nous ne pouvons pas non plus prendre par téléphone les changements d’adresse et les résiliations d’abonnement. Compte postal 85-4434-5 IBAN: CH0409000000 8500 44 34 5 Thurgauer Kantonalbank: Francs: IBAN CH21 0078 4152 0467 356 07 Euros: IBAN CH71 0078 4000 398 810 008 L’adhésion à ACUSA se fait de manière informelle par virement de la cotisation annuelle de Fr. 100.00 (abonnement inclus). 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Merci de penser aussi dans votre testament à la protection des animaux sans défense et qui souffrent. www.acusa.ch ce que d’autres médias passent tout simplement sous silence ! 2 Abonnez-vous aussi à la revue VgT-Nachrichten en allemand. www.vgt.ch Editorial d’Erwin Kessler, président Acusa.ch Mère et enfant Je le reconnais, j’ai commis beaucoup d’erreurs dans ma vie, et n’ai pas voulu admettre beaucoup de choses pendant longtemps. Je me suis trop longtemps persuadé qu’il fallait peu de choses pour élever des vaches de manière conforme à leurs besoins et que le lacto-végétarisme était en principe admissible, avec des produits bio. Rétrospectivement, je ne le comprends plus. Pourquoi n’ai-je pas vu plus tôt ce que je vois aujourd’hui? Ne voulais-je pas renoncer au fromage et au yogourt? Ou bien parce que je trouvais que les vaches sur les alpages, c’était quelque chose de beau et le son d’un troupeau de vaches qui paissent pour moi était une musique apaisante? Faire des erreurs a aussi des bons côtés. Un côté positif est l’opportunité d’en tirer des enseignements et de s’en sortir grandi. Le présent numéro est entièrement consacré à la production laitière d’aujourd’hui et à la misère des vaches, à l’élevage haute performance qui implique des mauvais traitements, aux grossesses forcées permanentes, à l’insémination artificielle et aux tortures et à l’humiliation qui y sont liées, à la séparation de la mère et de l’enfant et à l’infanticide. Est-ce faire preuve d’anthropomorphisme que de qualifier d’infanticide l’abattage usuel des petits veaux? Pourquoi? Parce que «ne sont que des animaux»? Dans un ouvrage historique traitant de l’esclavage dans les Etats du sud de l’Amérique, j’ai lu il y a longtemps un incident qui ne me lâche plus. Aujourd’hui encore, quand je me le rappelle, cela me fait froid dans le dos et je souhaiterais avoir une machine à remonter le temps pour pouvoir me transposer à cette époque et intervenir. Pas d’inquiétude, ce n’est pas une histoire choquante ni sanglante, c’est une chose tout à fait normale à cette époque, et j’aimerais vous la raconter brièvement. Des esclaves noirs travaillaient sur une ferme. Une jeune esclave a eu un enfant. Mais on avait besoin d’elle comme main-d’œuvre dans les champs; donc on lui a enlevé le nouveau-né et l’a apporté à une nourrice qui se trouvait loin de là, dont c’était la tâche de s’occuper de la progéni- ture des esclaves; chose normale à l’époque. Poussée par le désir de son enfant, la mère se rendait secrètement chaque nuit, après la dure journée de labeur, chez la nourrice pour le voir brièvement. Puis elle devait reprendre le chemin du retour pour être au travail dès l’aube. Pourquoi est-ce que je vous raconte cela? Parce qu’à l’époque c’était considéré comme normal et nécessaire, tout comme maintenant de retirer aux vaches mères leur nouveau-né. Cela ne servirait à rien de me transposer avec une machine à remonter le temps à l’époque de l’esclavage. Je ne pourrais pas aider les pauvres mères esclaves, car je serais traité d’extrémiste qui humanise les «nègres». Et si je dénonçais malgré tout sans cesse publiquement l’inhumanité de la chose, je finirais en prison, exactement comme j’ai été condamné voici 15 ans à la prison parce que j’avais dit clairement en public ce que je pensais des bourreaux d’animaux «au nom de la religion». Mon crime: je suis d’avis que les mammifères supérieurs comme les vaches, les moutons et les porcs souffrent de manière similaire lorsque leurs besoins élémentaires sont réprimés de force, par exemple lorsqu’on enlève aux mères leurs enfants ou que l’on tranche au sabre la gorge aux vaches et aux moutons pleinement conscients parce que soi-disant Dieu le veut ainsi ou parce que l’on ne veut pas renoncer, en tant que personne profondément religieuse, à la consommation malsaine de viande. Stop, je pense encore à quelque chose. Peut-être que j’aurais quand même pu aider cette mère esclave. Peutêtre existait-il à l’époque des homes pour les affranchis psychiquement et physiquement endommagés, tout comme il existe aujourd’hui des refuges pour les esclaves agricoles affranchis, oh pardon, aujourd’hui on les appelle les «animaux de rente». En effet, à l’époque déjà il y avait des personnes qui ne détournaient pas égoïstement le regard, qui faisaient preuve de compassion et de responsabilité et qui faisaient ce qu’elles pouvaient. Ainsi, en fin de compte, l’esclavage n’a pas été aboli simplement comme ça, du néant, mais grâce à de courageux pionniers. Aiyana und Amali une histoire qui finit bien par Sonja Tonelli, Acusa.ch Aiyana avait déjà mis au monde six petits veaux, mais les avait perdus directement après la naissance. Pendant neuf mois elle portait les petits dans son ventre, sentait la vie qui poussait en elle puis mettait les petits veaux au monde dans la douleur. Elle les léchait avec amour et comme toute vache mère éprouvait le besoin instinctif de les protéger. Mais c’était toujours en vain. Chaque fois le fermier venait lui arracher son enfant, parce qu’il n’était né que dans le but de lui faire produire du lait. Du lait que son corps constituait en fait pour son petit veau, mais qui était utilisé pour les hommes. La douleur était chaque fois immense. Le chagrin et la peur envahissaient Aiyana. Elle appelait ses petits veaux, sachant instinctivement que ceux-ci auraient pourtant tellement besoin de la proximité et de la prévenance de leur mère. Mais en vain, car les veaux étaient toujours placés loin d’Aiyana dans de petits igloos en matière plastique, les femelles étant élevées pour devenir des vaches laitières et les mâles abattus peu de temps après. Aiyana ne les voyait plus jamais. Aiyana vivait à l’époque dans une exploitation laitière avec confinement. Son quotidien était monotone. En été, elle avait parfois le droit d’aller sur un pâturage, mais tout le long de l’hiver elle était généralement confinée. Ses articulations lui faisaient mal. Il lui était difficile de se lever et de se coucher. Sa seule occupation consistait à manger et on la trayait deux fois par jour. Son pis était tellement plein chaque jour que c’en était douloureux. Aiyana était gestante la plupart du temps. Quelques semaines après avoir mis au monde un veau, elle était de nouveau inséminée artificiellement. Ainsi, on assurait qu’elle donne beaucoup de lait tous les jours. Ce lait était bu par les hommes ou transformé en produits comme le beurre, le yogourt et le fromage. A présent, elle était de nouveau sur le point de mettre bas. Mais peu avant qu’elle ne mette son veau au monde, Markus Bosshard, qui a un grand cœur pour tous les animaux, a découvert Aiyana dans son étable. Interrogé par Markus, le fermier lui a dit qu’Aiyana devait être abatttue peu après la mise bas, car elle présentait un problème d’utérus et ne concevrait donc plus. Markus était très ému par le sort d’Aiyana. Il ne pouvait pas tout simplement la laisser là et, comme il avait déjà sauvé de nombreux animaux de l’abattoir, il n’a pas hésité à racheter la liberté d’Aiyana. Le 15 juin de cette année, grâce à Markus, Aiyama a pu rejoindre, avec son veau pas encore né, la Villa Kunterbunt, un refuge pour bovins, que nous présenterons plus en détail à la fin de ce numéro. Markus est étroitement lié à la Villa Kunterbunt et soutient encore divers autres refuges. Huit jours plus tard, Aiyana a donné le jour à un petit veau femelle. Peu après, les contractions ont recom- Par peur qu’on lui arrache de nouveau son veau, Aiyana l’a caché tout au fond de l’étable, l’a recouvert de paille et s’est couchée devant son petit pour le protéger. mencé et elle a mis un autre petit veau au monde. Malheureusement, celui-ci n’avait pas pu se développer correctement dans le ventre de sa mère et était mort-né. Malgré la pré-éclampsie dont elle était atteinte à cause du veau qui était mort dans son ventre et bien qu’elle n’allât pas bien de ce fait, elle s’est efforcée de protéger son veau vivant. Dans l’angoisse qu’on le lui enlève bientôt, elle l’a caché tout au fond de l’étable, l’a entièrement recouvert de paille et s’est couchée devant lui. Mais à la Villa Kuhnterbunt, la vie est différente et ses peurs étaient infondées. Pour la première fois de sa vie, Aiyana pouvait garder son veau. Personne ne le lui a retiré. La petite génisse a été baptisée Amali, ce qui signifie espoir; l’espoir qu’un jour chaque être vivant sur cette planète se voie accorder le droit de vivre dans la dignité et la liberté. En raison du fœtus mort, aussi bien Aiyana qu’Amali présentaient des intoxications et ont dû recevoir immédiatement un traitement médical intensif. Des perfusions leur ont été administrées à toutes les deux. En plus de cela, comme c’est souvent le cas des jumeaux, Amali était initialement très petite et faible. Elle voulait téter sa mère, mais le pis d’Aiyana était tellement conditionné pour être performant et tellement plein que les tétines touchaient presque le sol, rai- La petite Amali a beaucoup de chance; elle ne connaîtra jamais le triste destin d’une «vache laitière». son pour laquelle la petite Amali ne pouvait pas téter. Avec beaucoup de soins, de traites et de biberons pour la petite, le pis a tellement rétréci que la petite Amali peut désormais téter sa mère. Entre-temps elles se portent bien toutes les deux et ont intégré le troupeau existant. Amali a trouvé une amie en Léonie, un autre veau de la Villa Kunterbunt; les deux petites jouent beaucoup ensemble et Aiyana permet même à Léonie de la téter! Aiyana et Amali ont eu beaucoup de chance de pouvoir vivre aujourd’hui, grâce à Markus Boss- hard et à la Villa Kunterbunt, une vie loin des exigences de rente. La petite Amali aurait connu autrement le même destin que la plupart des autres vaches en Suisse: écornage, insémination artificielle, la perte de leurs enfants et finalement, au bout de 5 ou 6 ans, lorsqu’elles ne donnent plus assez de lait, l’abattoir. Tout cela a été épargné à Aiyana et à Amali et elles pourront vivre ensemble jusqu’à la fin de leur vie naturelle et savourer une existence de vaches heureuses. Plusieurs fois par jour, Amali tète le pis de sa mère. Aiyana est très heureuse d’être mère. Tous les veaux qu’elle avait mis au monde auparavant lui avaient été arrachés. On voit bien sur la photo: les vaches de l’industrie laitière n’ont plus que la peau et les os au bout de quelques années d’exploitation excessive. Désormais, à la Villa Kunterbunt, Aiyana ne sera plus exploitée et reprendra des forces au fil du temps. 4 Ci-dessus: Tendresse et familiarité entre mère et enfant. Si la petite Amali était venue au monde dans une exploitation laitière, elle végéterait maintenant toute seule dans un petit igloo au lieu d’être soignée par sa mère. Ci-dessous: Entre-temps Aiyana a compris qu’à la Villa Kunterbunt personne ne lui enlèverait son petit et elle profite en toute quiétude de la présence de la petite Amali. Le lait, un aliment naturel? Chaque Suisse consomme 73 litres de lait par an, si l’on en croit les indications de Swissmilk. Pour beaucoup de gens, le lait est aujourd’hui un aliment indispensable. L’offre de lait, fromage, yogourts, fromages blancs, beurre, etc. est énorme. De plus, il y a du lait dans les glaces, le chocolat et la pâtisserie, et même souvent dans le pain. Et aussi dans la plupart des gâteaux, et souvent même dans les biscuits salés on trouve du lait sous forme de poudre. par Sonja Tonelli, Acusa.ch de 1% de teneur en protéines dans le lait maternel. La différence est encore plus extrême lorsque l’on compare le lait humain au lait de lapine ou de chatte. Les lapins doublent de poids en six jours seulement, raison pour laquelle le lait de lapine contient une teneur en protéines de plus de 10%. Les chatons nécessitent neuf jours pour doubler de poids, et il leur faut donc un lait contenant une teneur en protéines de 7%. Le lait de vache est donc conçu En 2012, 3’444’189’000 kg(= précisément en fonction des be3444 millions de tonnes) de lait soins du veau. Un veau doit granont été produits en Suisse. Dans dir rapidement, ce qui dans la notre pays, le lait est subventionnature est nécessaire à la survie, né et il n’est donc pas étonnant pour pouvoir suivre le troupeau que le lobby du lait le présente et échapper aux prédateurs. sans cesse comme un aliment na- Beaucoup de gens ont le lait et les produits lai- C’est pourquoi le lait de vache turel et indispensable à la santé, tiers à leur menu, parce qu’ils pensent que c’est est développé pour atteindre et que les produits laitiers fas- indispensable pour leur santé une croissance rapide ainsi sent l’objet d’une énorme publiqu’une ossature solide. Par concité. Récemment, un encart de 36 pa- pas prévu que l’homme ou n’importe tre, pour un développement modéré ges de Swissmilk était joint au jour- quel mammifère boive du lait d’une du cerveau. Chez le nourrisson hunal de la Coop. Il contenait un article autre espèce. Prenons comme exem- main, c’est exactement le contraire. sur l’allergie au lait où se trouvait ple la teneur en protéines du lait de Comme il est longtemps porté et même un avertissement en ces ter- différentes espèces: un veau double protégé par sa mère, une croissance mes: «en raison de déficits nutrition- son poids en 47 jours et a besoin rapide n’est pas nécessaire. Chez nels possibles, mieux vaut renoncer pour cela d’une teneur en protéines l’homme, la priorité dans les premièdurablement au lait à défaut d’un di- de 3,4% dans le lait de vache. Un res années de vie est surtout le déveagnostic médical sûr». Mais dans nourrisson humain en revanche, dou- loppement du cerveau. Son squelette quelle mesure est-il vraiment naturel ble son poids lorsqu’il est nourri na- se développe donc beaucoup plus turellement au lait maternel en 180 lentement que celui d’un veau. Il de boire du lait? jours. Il lui suffit donc d’un peu plus n’est donc pas étonnant que le lait de Comme tous les mammifères femelles, une femme possède également des glandes mammaires pour allaiter Le lait tourne vite et peut donc contenir rapidement d’innombrables germes pathoson nouveau-né. La première nourri- gènes et bactéries. Pour pouvoir le conserver, il faut le chauffer fortement ture qu’un bébé prend après la naissance et pendant les premiers mois de sa vie, c’est le lait. Ce n’est que plus tard qu’il est à même d’assimiler aussi de la bouillie et ensuite une nourriture plus solide. Boire le lait maternel, c’est donc pour un nourrisson vraiment la chose la plus naturelle qui soit. Mais en est-il de même pour le lait d’une espèce différente, par exemple le lait de vache? Il est révélateur de constater que l’homme est la seule espèce qui se nourrisse de lait d’une espèce différente. Avez-vous déjà vu une chienne allaiter des chatons? Ou une lapine naine un bébé cochon d’Inde? Cela ne se produit pas parce que la composition des différents laits est extrêmement différente. La nature n’a 6 La première nourriture qu’un bébé et la progéniture de mammifères prennent, c’est le lait. Le lait des différentes espèces est adapté précisément aux besoins de leur progéniture. Alors que chez l’homme, le développement du cerveau est au premier plan, chez le veau c’est surtout une croissance rapide qui a la priorité. Seul l’être humain continue à boire du lait après le sevrage et a le sentiment d’en avoir besoin toute sa vie. vache contienne quatre à cinq fois plus de calcium que le lait d’une femme et aussi beaucoup plus de substances minérales et de protéines. En revanche, le lait maternel contient presque deux fois plus de lactose, ce qui est nécessaire à la constitution du système nerveux et du cerveau et donc pour le développement mental de l’homme. Ces exemples montrent que chaque espèce a le lait maternel parfait pour approvisionner sa progéniture. Elle reçoit toujours exactement les nutriments dont les nourrissons ont besoin dans la phase de développement correspondante. Chez chaque espèce, la composition du lait maternel est totalement différente et parfaitement adaptée aux besoins du nourrisson respectif. Quelque temps avant le tarissement du lait maternel, les mammifères commencent à se nourrir avec la nourriture prévue par la nature. Les lapins commencent à manger de la verdure, les chats rapportent des souris à leurs bébés et les petits veaux commencent à brouter de l’herbe, comme leurs mères. L’homme est le seul être vivant qui continue à se nourrir de lait même après le sevrage. Et qui plus est, de lait d’une autre espèce. On s’efforce de convaincre les parents que les enfants ont absolument besoin de lait pour poursuivre leur croissance. On fait une si énorme publicité pour le lait de suite pour les bébés et, pour les enfants déjà plus grands, pour des boissons au lait, des en-cas contenant du lait pour les pauses, etc. Mais est-ce que les animaux sont donc tellement mieux développés que nous les humains, puisque eux n’ont pas besoin de lait après la phase de nourrisson, alors que l’homme en a soi-disant besoin toute sa vie pour sa croissance et sa santé ultérieure? On ne peut guère l’affirmer! L’humanité aurait aussi disparu depuis longtemps s’il lui fallait vraiment encore du lait après l’âge de nourrisson. En effet, les hommes n’ont découvert le lait pour eux-mêmes qu’après avoir commencé à être «sédentaires» et à élever des animaux dits «de rente». Et même là, le lait était un aliment rare, parce que le nombre d’animaux était limité et que l’on n’avait pas la possibilité de conserver le lait. La production laitière proprement dite, qui a rendu le lait accessible à tous les hommes, n’a commencé que vers la fin du XVIe siècle. Mais le lait était à l’époque un aliment problématique et considéré comme un risque pour la santé en raison de son caractère rapidement périssable. Pendant longtemps, la mort d’enfants était souvent attribuée à la consommation de lait tourné. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, lorsque le réfrigérateur et la pasteurisation ont été inventés, que le risque de consommer du lait tourné a été réduit. Lors de la pasteurisation, le lait est chauffé pendant une demiminute à plus de 70 degrés Celsius, puis refroidi immédiatement. Le lait UHT est même chauffé à plus de 130 degrés Celsius (chauffage à ultrahaute température). Ainsi, le lait était largement exempt de germes pathogènes et pouvait être conservé nettement plus longtemps. Continuer à boire du lait au-delà de l’âge de nourrisson, ce n’était donc pas prévu dès le début pour l’homme et n’a rien à voir avec le naturel. Encore moins la manière dont le lait est produit, comme nous allons le voir en lisant les articles suivants. 7 «Le taureau dans la mallette» Et les naissances programmées grâce aux traitements hormonaux Le technicien d’insémination enfonce profondément dans le corps de la vache son bras tenant la pipette d’insémination. Pour la vache, la procédure est visiblement désagréable. Mais elle se laisse faire avec patience, tandis que le sperme de taureau lui est injecté directement dans l’utérus. Elle est artificiellement inséminée et si tout va bien, elle mettra un veau au monde dans neuf mois. Bien des gens pensent toujours à tort qu’il suffit qu’une vache mette bas une seule fois pour produire du lait toute sa vie. C’est inexact. Comme pour une femme avec un nourrisson, chez une vache aussi la production de lait diminue aussitôt que l’enfant n’est plus tributaire du lait maternel. C’est pourquoi les vaches sont engrossées de nouveau quelques semaines après la naissance d’un veau. Elles sont pour ainsi dire gestantes en permanence. Ainsi, elles sont assurées de donner du lait sans arrêt. Seuls quelques très rares producteurs de lait en Suisse gardent encore un taureau pour une descendance naturelle. Plus de 90% préfèrent le «taureau dans la mallette». La majeure partie du «sperme de qualité» est produite par l’entreprise Swissgenetics, où l’on peut rechercher en ligne ou sur catalogue l’éjaculat de taureau qui convient. Swissgenetics propose avec plus de 200 techniciens d’insémination et une centaine d’inséminateurs contractuels un service d’insémination dans toute la Suisse. Lorsqu’une vache est en rut, le paysan appelle simplement le technicien d’insémination qui s’occupe de lui, qui passe ensuite le plus vite possible avec le sperme commandé et fertilise la vache selon le processus décrit ci-dessus.. «Tes jambes doivent se dérober sous toi et ton cœur battre la chamade quand tu vois une belle vache équilibrée et fonctionnelle» – voilà ce qui est écrit pour la motivation requise dans le descriptif de poste en vue de la formation de technicien d’insémination sur le site Internet de Swissgenetics, afin que chacun trouve la vache qui convient pour chacune de «ses» exploitations. 8 par Sonja Tonelli, Acusa.ch Les affaires avec les «veaux sur catalogue» marchent bien. Le sperme est aussi toujours plus souvent exporté à l’étranger. Une dose de sperme de taureau coûte entre 10 et un peu plus de 100 francs, selon le taureau dont il provient et les avantages qu’il offre. Ainsi on trouve dans le catalogue pour chaque taureau des chiffresclés sur les valeurs d’élevage probables comme la morphologie, le «fondement» et la qualité des pis, etc. Le sperme sexué, qui a été séparé au préalable par chromosomes X et Y et qui augmente donc la probabilité de produire avec 90% de sécurité un veau du sexe souhaité, est plus cher. Il faut encore ajouter au coût de la semence les frais de trajet et de transfert. On paie par facture. Mais l’insémination artificielle n’est pas une garantie de descendance dans l’étable. Les éleveurs peuvent certes reconnaître à l’appui du comportement de la vache quand elle est en chaleur, mais il ne leur est pas possible de déterminer le moment exact de l’ovulation. Comme l’ovule de la vache n’est fécondable que pendant 24 heures environ et que le sperme de taureau n’est actif qu’environ 20 heures, il n’est pas toujours facile de trouver le bon moment pour l’insémination artificielle. C’est la raison pour laquelle une équipe de recherche du département de biosys- tèmes de l’EPFZ a élaboré une capsule en cellulose dans laquelle les spermatozoïdes restent frais pendant trois jours. Cela élargit la fenêtre de temps pour une insémination réussie, car on implante des centaines de ces capsules avant l’ovulation attendue dans l’utérus de la vache. Les cellules vivantes réagissent aux hormones de la vache, qui sont libérées lors de l’ovulation, et sortent de la capsule à la nage pour rejoindre l’ovule. Ainsi, la chance d’obtenir une descendance est accrue. Les gestations régulières des vaches sont importantes pour les fermiers, pour qu’il y ait le moins possible de pertes de lait. Ils ne peuvent pas se permettre de garder une vache qui ne tombe pas enceinte. C’est pourquoi ils recourent toujours plus souvent aux hormones sexuelles. En effet, malgré l’insémination artificielle, selon la Fédération suisse pour la race bovine brune, les problèmes de fertilité sont toujours la cause la plus fréquente de l’abattage prématuré des vaches laitières. Tandis que les hormones de croissance sont interdites en Suisse, l’emploi d’hormones sexuelles est toujours permis. Rien d’étonnant donc à ce que les fermiers recourent toujours plus souvent aux médicaments hormonaux pour engrosser les vaches plus rapidement. L’injection aide à L'insémination artificielle – un viol ou une intervention anodine? Les défenseurs des animaux et les agriculteurs ne sont pas d'accord. Une chose est sûre toutefois, c'est qu'elle sert surtout au profit. déclencher l’ovulation. L’avantage pour les éleveurs est de ne pas avoir à faire venir aussi souvent le technicien d’insémination, mais de pouvoir faire inséminer plusieurs vaches à la fois qui ont été traitées auparavant aux hormones. Les veaux viennent au monde en même temps du fait des traitements hormonaux, ce qui facilite beaucoup le travail des fermiers. Samuel Kohler, chargé de cours pour la santé animale à l’école supérieure suisse d’agriculture, critique ce développement, mais concède ce qui suit, dans la revue K-Tipp 04/2014 sur le thème du «recours systématique à l’injection»: «Il existe un nombre considérable d’exploitations qui appliquent systématiquement l’injection d’ovulation à chaque insémination.» Le lait représente de l’argent pour les fermiers et si les prix du lait sont bas on ne peut tout simplement pas se permettre une vache qui ne devient pas immédiatement de nouveau gestante. Les thérapies hormonales et l’insémination artificielle sont devenues si normales dans l’industrie laitière que personne ne songe plus à l’aspect éthique. Est-il moralement correct d’intervenir à tel point dans la na- ture d’un animal pour le profit? L’homme a-t-il le droit de produire en masse des «veaux sur catalogue» et d’engrosser de force les vaches chaque année juste pour pouvoir consommer du lait? Et si c’est encore défendable pour certains du point de vue moral, comment les vaches se sentent-elles à cet égard? Nous sommes d’avis que de telles pratiques représentent un viol et une exploitation des animaux que nous ne voulons pas soutenir. Ce n’est que l’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous renonçons au lait. Et son enfant lui est sans cesse arraché par Sonja Tonelli, Acusa.ch Comme nous l'avons vu dans l'article précédent, une vache doit donner naissance à un veau chaque année pour produire du lait. Exactement comme chez l'homme, la gestation de la vache dure 9 mois. Pour que les vaches donnent toujours beaucoup de lait, elles sont engrossées quelques semaines à peine après la mise-bas. Ainsi, chaque année elles ont un petit et sont donc gestantes pratiquement en permanence. Une vache met son enfant au monde dans la douleur. Mais on ne lui laisse pas les joies de la maternité. Peu après la naissance, le petit veau est arraché à sa mère. Les vaches sont des animaux très sensibles. Le lien entre la ma mère et l'enfant est profond. C'est pourquoi c'est toujours un événement très traumatisant pour la vache et le veau lorsqu'ils sont séparés. Avezvous déjà entendu une vache meugler sans cesse sur le pâturage? La plement que plusieurs centaines de milliers de vaches laitières en Suisse subissent exactement ce destin chaque année? Nous ne voyons justement pas ce qui se passe derrière les murs des étables et les pâturages se trouvent souvent loin des zones d'habitation. Si vous avez eu l'occasion d'observer une vache avec son veau, vous avvez pu voir une mère pleine d'amour qui lèche son petit avec attention, le protège et le soigne. Même lorsqu'il peut déjà courir et qu'il joue un peu plus loin avec d'autres veaux, elle ne le quitte jamais des yeux. Et le petit veau accourt toujours vers sa maman pour quémander des caresses et téter. prochaine fois que vous observerez cela, rappelez-vous qu'il se peut Les vaches seraient de bonnes mèqu'on vienne de lui voler son veau res, mais elles n'en ont pas la posnouveau-né. Les vaches appellent sibilité, parce que leurs veaux ne souvent leurs enfants pendant des viennent au monde que dans le but heures et des jours, elles les cher- de nous permettre de boire leur chent et ont un immense chagrin lait. quand elles se rendent compte qu'elles les ont per- La nourriture dans un seau au lieu de la maman, parce que le lait que la vache a produit dus. pour son petit est utilisé par les hommes Nous sommes toujours émus lorsque nous voyons des mammifères avec leurs jeunes. Chacun se réjouit de la vue d'un petit poulain qui tète sa mère. Notre cœur déborde de tendresse lorsque nous voyons une maman chatte veiller sur ses bébés et les lécher. Et une personne normale trouverait extrêmement cruel de retirer tout simplement ses petits à la chatte. Pourquoi acceptons-nous sim- Les plus petites victimes d’une industrie laitière orientée profit Il est 9h du matin et j’entends le bruit des tracteurs. Mon estomac se contracte car je sais ce que cela signifie. J’habite directement à côté d’un petit abattoir de village et par la fenêtre je peux observer les fermiers lorsqu’ils amènent leurs animaux. Je regarde dehors et aperçois dans la remorque ouverte un petit veau mâle. Il n’a que quelques jours. Deux jeunes paysans plaisantent avec le boucher. Au bout d’un moment, le petit veau s’agite et frappe impatiemment de ses petits sabots la paroi du transporteur. Estce qu’il a peur, ou peut-être trouve-til simplement qu’il serait plus amusant de découvrir le monde au lieu de rester debout là, attaché pendant si longtemps? L’un des hommes le détache et l’emmène hors du transporteur. Le petit animal regarde avec curiosité autour de lui de ses grands yeux et mordille avec confiance la manche de l’homme. Celui-ci l’emmène dans la salle d’abattage, où peu après un boulon fracasse la tête du veau. «C’est tellement injuste», tout crie en moi. Il n’y a même pas encore de viande sur ce petit veau. Il n’a eu que quelques jours dans ce monde alors que son espérance de vie naturelle aurait été de plus de 20 ans. Environ 600’000 vaches laitières vivent en Suisse et chacune met au monde chaque année un petit veau. Tandis que les veaux femelles sont parfois élevées pour devenir des vaches laitières, les veaux mâles sont inutiles. Comme les races bovines laitières sont élevées pour produire le moins possible de viande, il n’est souvent plus rentable d’engraisser la progéniture mâle. Le délai légal dans lequel un veau peut être abattu est de 7 jours, en fait. Mais tout le monde ne respecte pas ce délai, comme l’a indiqué la Protection Suisse des Animaux PSA en février de cette année dans un communiqué de presse. Selon ce reportage, la PSA est en possession de diverses affirmations de vétérinaires, éleveurs de bétail, engraisseurs de veaux et conseillers agricoles qui rapportent que certains fermiers tuent 10 par Sonja Tonelli, Acusa.ch les veaux mâles immédiatement après la naissance. Le prix bas du lait et le tourisme d’achats désavantage financièrement toujours plus de producteurs laitiers. Abreuver un veau encore pendant 7 jours après la naissance, cela coûte du temps et de l’argent. Pour s’éviter cette dépense, les veaux mâles sont parfois tués illégalement de leurs propres mains et éliminés, ou des veaux malades ne sont tout simplement pas traités et on les laisse mourir. Les animaux sont alors simplement déclarés dans la banque de données du trafic des animaux de la Confédération comme «mort-né» ou comme «mort dans les 3 jours», comme le suppose la PSA. Cette supposition s’appuie sur des chiffres officiels qui enregistraient pour les races bovines laitières communes au cours des dernières années une hausse frappante des avis de «mort-né» ou «mort 3 jours après la naissance». Ceci bien que les naissances chez les vaches laitières sont moins susceptibles aux complications que chez les races bovines destinées à l’industrie de la viande. Des demandes auprès de quelques postes de cadavres d’animaux confirment également cette terrible suppo- sition, d’après un article du journal «Aargauer Zeitung». Ils ont confirmé que le nombre de cadavres de veaux livrés a presque doublé au cours des mois de vêlage. Plus le prix du lait baisse, plus la pression financière sur les paysans augmente et de ce fait des abattages illégaux de veaux nouveau-nés en Suisse pourraient devenir un problème toujours plus grand. Dans de nombreux autres pays comme par exemple l’Italie, l’Ecosse et l’Irlande, la pratique cruelle de tuer des veaux nouveau-nés dès la naissance est déjà courante. Mais même les veaux qui sont encore abreuvés conformément à la loi pendant 7 jours, puis abattus représentent un grand gaspillage de vies et de ressources. Seule une société de consommation démesurée peut se permettre une chose pareille en faveur de la consommation de lait. La plupart des petits veaux qui doivent mourir si vite sont des mâles. Mais parfois aussi des femelles qui ne sont pas aptes à la reproduction. Ce sont des bébés animaux qui ont une espérance de vie naturelle de 20 ans ou davantage. Ils ne sont venus au monde que parce que leurs mè- Veau mâle peu avant l’abattage. Il n’a que quelques jours et ne veut pas mourir. Mais il n’était qu’un déchet de l’industrie laitière. res doivent nous fournir du lait à nous les hommes et ont dû tout de suite mourir parce qu’ils étaient simplement un déchet de l’industrie laitière! Les veaux femelles issus de l’industrie laitière sont généralement élevés comme vaches laitières. Arrachés à leur mère peu après la naissance, ils sont généralement détenus pendant les deux premières semaines de leur vie seuls dans des caissons. Loin des soins plein d’amour de leur maman, ils passent leur petite enfance dans l’isolation et sans la chaleur du nid, et sont nourris au biberon. Les bovins sont des animaux très sensibles et la séparation de la mère signifie pour les petits veaux un stress psychique énorme. Ce stress, de même que d’autres facteurs comme le manque d’hygiène à l’étable ou une alimentation erronée les rendent très susceptibles aux infections. Beaucoup de veaux souffrent donc dès les premiers jours de leur vie de diarrhées dangereuses ou de pneumonies. Pas étonnant donc que plus de 90% des veaux en Suisse reçoivent des antibiotiques dès les premières semaines de leur vie. La mortalité parmi les veaux est aussi relativement importante. Après les deux premières semaines, les veaux sont placés dans de petits igloos en plastique. Comme les taux d’infection sont très élevés, les veaux sont là aussi généralement détenus seuls. Mais les vaches sont des animaux grégaires. C’est la raison pour laquelle la détention individuelle est dès le début liée à une souffrance énorme pour les petits veaux. Ils ne peuvent pas apprendre ni vivre correctement le comportement social typique pour un animal grégaire. Les igloos doivent certes être disposés de façon à permettre un contact visu- el avec les autres veaux. Mais un contact physique avec d’autres animaux leur est généralement interdit. Si plusieurs veaux sont détenus ensemble dans un igloo, le problème de la tétée mutuelle se produit souvent. C’est une conséquence de la séparation d’avec leurs mères. En effet, le comportement naturel de tétée n’a pas seulement la fonction de nourrissage, mais c’est un comportement inné qui peut durer jusqu’à une heure pendant la période d’allaitement, et qui transmet au veau beaucoup de proximité et de protection de sa mère. Puisque l’on retire aux veaux la possibilité de téter, beaucoup s’efforcent de compenser ce manque. Ils tètent tout ce qu’ils peuvent, également d’autres veaux, ce qui peut entraîner des lésions des mamelles et des infections douloureuses. Ce comportement de compensation dure parfois jusqu’à l’âge adulte. Ainsi on voit occasionnellement sur le pâturage des vaches qui portent ce qu’on appelle un anneau de sevrage. Ce sont des anneaux à crochets acérés qu’on place dans le nez des animaux. L’anneau sert à ce que les vaches qui se font téter se défendent contre les crochets douloureux, de façon que les veaux ou les vaches adultes ne viennent plus téter leur pis et boire leur lait. Les vaches mères lèchent sans cesse leurs veaux. Le léchage mutuel entre les vaches n’est pas seulement important pour les soins corporels, mais il favorise et approfondit aussi les relations sociales entre elles et exerce une action calmante sur les animaux. Les veaux qui vivent seuls dans des igloos ne jouissent jamais du léchage plein de tendresse et d’affection de leurs mères, et n’ont pas de contact physique. Dans la nature, où lorsque les veaux sont élevés avec leurs mères de la manière la plus conforme possible à Cette vache a développé un dérangement du fait de la séparation prématurée d’avec sa mère. Bien qu’elle ne soit plus au stade de nourrisson, elle continue à téter les pis de ses congénères. L’anneau de sevrage dans son nez a pour but de prévenir ce comportement. leurs besoins, ils développent ce qu’on appelle des «groupes d’école maternelle» où ils s’entraînent à leur comportement de jeu et s’ébattent, ce que les petits veaux adorent faire. Cela fend le cœur des amis des animaux lorsqu’ils voient les petits veaux, qui aiment tellement jouer, tenter désespérément d’exécuter des cabrioles dans l’espace réduit dont ils disposent. Une enfance perdue pour notre consommation de lait! Après la phase de l’igloo, les jeunes génisses sont tenues en groupes jusqu’à ce qu’elles atteignent leur maturité sexuelle et passent leur vie de la même triste manière que leurs mères, en tant que «vaches laitières». Qu’ils soient abattus en tant que veau mâle peu après la naissance ou élevés en tant que femelle pour devenir une vache laitière, ils ont tous un point commun: ce sont les plus petites victimes d’une industrie laitière sans cœur et axée sur le profit! Loin des soins pleins d’amour de leur maman, les veaux femelles passent les premières semaines de leur vie seules dans un petit igloo en plastique, en été souvent en plein soleil. Ces animaux pleins de joie de vivre ne peuvent même pas s’ébattre. 11 Des vaches sans cornes de fermiers sans cœur par Erwin Kessler, président Acusa.ch L’écornage est un exemple de la manière dont des animaux sont ajustés à un système de détention au lieu d’adapter le système aux animaux. Bio Suisse et KAGfreiland permettent aussi cette mutilation exploiteuse des animaux. Documentation détaillée: www.vgt.ch/doc/enthornen ce danger, tout comme il doit tenir compte des nombreux dangers découlant Elles ont l’air triste, les vaches sans cornes, pitoyables et ridicules. Mais il n’en va pas seulement de la dignité des vaches. La corne de la vache, irriguée par le sang et sensible à la douleur, est davantage qu’un ornement pour la tête. La corne remplit des fonctions importantes dans les soins corporels, réglemente le comportement social, renforce le caractère. La corne de la vache pousse à partir de l’âge où le jeune animal commence à manger du foin et de l’herbe. Elle est constituée de la corne comme organe cutané épaissi et du bouchon osseux, qui, du point de vue anatomique, est une protubérance de l’os frontal. L’organe en apparence mort est extrêmement fortement irrigué, le sang circule entre la corne et le bouchon osseux. Celui-ci est creux, relié au front et à la cavité nasale et il est donc rattaché à la circulation des gaz digestifs. Ces gaz et énergies de digestion sont renvoyées de la corne à l’organisme de la vache. Elles animent la masse digestive dans le tractus gastro-intestinal (selon une théorie anthroposophique claire). L’écornage est en tout cas une intervention douloureuse, car la corne est un organe vivant, irrigué par le sang et traversé de fibres nerveuses. En cas d’écornage inapproprié, il existe un risque considérable d’infection dans le sinus frontal, et de plus les nerfs peuvent être durablement endommagés. Des méthodes d’écornage usuelles pour les veaux consiste en la brûlure avec un agent corrosif ou un crayon combustible. Même si cela se passe, comme le prescrit la loi, sous anesthésie (qui le contrôle?), le veau subit des douleurs postopératoires. 12 L’écornage des vaches et des veaux me rappelle le conte de Cendrillon. La méchante marâtre coupe les orteils de ses filles pour que leurs pieds puissent entrer dans la pantoufle de vair, en fausses princesses. Les vaches et les veaux sont écornés pour pouvoir entrer dans des étables trop étroites, par goût du lucre. Enfant pendant les vacances d’été à la ferme de mon oncle, j’ai appris à me méfier des cornes du taureau. Les cornes des vaches ne présentaient aucun danger. Les vaches sont des animaux paisibles lorsqu’on les laisse tranquilles. J’aimais toujours être près d’elles. Je me rappelle encore vivement la bousculade quotidienne lors du retour à l’étable et en particulier près de l’étroite porte lorsque les vaches allaient au pâturage et en revenaient le soir. Parfois il prenait à une vache l’envie de se retourner justement encore une fois à cet endroit le plus étroit, de se mettre en travers, et moi, petit garçon, j’étais au milieu de cette mêlée. Même dans une telle situation, les vaches savent exactement où se trouvent les pointes de leurs cornes. Je suis sans cesse étonné lorsque je vois les vaches manger avec les pointes de leurs cornes qui évoluent à un centimètre de l’œil de leurs voisines, et que celles-ci ne font que cligner un peu de l’œil, sachant que l’autre contrôle parfaitement ses cornes. Les cornes font partie des vaches et elles savent les manier, mieux que bien des automobilistes avec leur véhicule. Malgré cela, on ne retire pas préventivement les roues à toutes les voitures, comme les vaches sont écornées préventivement à titre de routine. Un agriculteur qui ne sait pas gérer des machines agricoles, n’a pas choisi la bonne profession. Et lorsque les vaches se blessent mutuellement, c’est aussi qu’il n’a pas choisi la bonne profession, car il fait quelque chose de fondamentalement faux, que ce soit transmettre sa propre nervosité aux animaux, les traiter sans égards ou leur fournir simplement une étable mal conçue. Du fait de l’écornage, les bovins sont tellement restreints dans leur comportement typique que de nombreuses capacités et fonctions ne peuvent être vécues qu’avec une restriction considérable ou ne le peuvent plus du tout. Des études éthologiques de l’EPF de Zurich ont prouvé que les étables ne nécessitent nullement des vaches écornées, mais que l’écornage des animaux ne sert qu’à pouvoir construire des étables plus étroites. Cette mutilation des animaux ne représente donc qu’une mesure de maximisation du profit, sans égards pour eux, un symbole de l’agriculture technocratique et dénaturée, où des êtres vivants sensibles ne sont plus traités que comme des moyens de production. En 2011, le Conseiller national du PS zurichois, Daniel Jositsch, a soumis une interpellation contre l’écornage, mais le Conseil fédéral l’a refusé en reprenant simplement de manière unilatérale les arguments du lobby agricole. L’intérêt officiel ancré dans la constitution pour la protection et la dignité animales n’a régulièrement aucun poids dans la pensée et l’action du Conseil fédéral par rapport aux intérêts particuliers représentés au parlement, notamment le lobby agricole, car il est élu par le parlement et non par le peuple. Les étables en stabulation libre sont-elles respectueuses des animaux? La joie était grande parmi certains défenseurs des animaux lorsque les premières étables à stabulation libre ont été créées en Suisse. Des vaches pouvant se déplacer librement étaient pour beaucoup une plus belle notion que des bovins attachés dans des étables sombres qui ne sortent presque jamais en hiver. Mais à présent, après quelques années d'expérience avec les étables à stabulation libre, il y a même entre agriculteurs de grandes discussions sur la question de savoir si elles sont vraiment plus respectueuses des animaux. Une fermière qui exploite elle-même une étable à stabulation libre pour les vaches laitières nous a fait part de ses expériences. Son rapport démontre bien les problèmes qu'une étable à stabulation libre peut entraîner et que cette forme de détention est malheureusement tout sauf respectueuse de certaines vaches. Voici quelques extraits de son rapport: «Je serais heureuse qu'un peu plus de résistance se forme contre la folie des grandeurs sans limites qui règne dans l'élevage de vaches laitières. Il est vrai que partout, lorsque l'on parle d'un système de stabulation particulièrement respectueux des animaux on entend une étable à stabulation libre. Je travaillais jour après jour dans notre petite étable à stabulation libre et dois constater qu'une étable de ce genre recèle plus d'inconvénients pour les par Sonja Tonelli, Acusa.ch animaux par rapport à une étable moderne à stabulation entravée. Une stabulation libre apporte à la rigueur un avantage pour les fermiers. Il n'est alors plus nécessaire de franchir d'aussi grandes distances, puisque la nourriture, l'évacuation du fumier, presque tout en somme est dirigé par ordinateur. Toute l'étable est construite avec des tubes en fer partout pour que les vaches ne puissent s'approcher de trop près des «gentils humains». Les animaux de ce genre ne connaissent pas le contact rapproché avec nous en tant que gardiennes et gardiens. Sauf quand on leur met un licou pour les emmener hors de l'étable. En revanche, les vaches de rang supérieur peuvent pourchasser sans entrave leurs congénères, pour les faire quitter la mangeoire ou une logette. De même, lorsqu'une vache entre en rut, elle doit être attachée le plus vite possible dans une logette pour éviter qu'elle essaie de saillir les autres en permanence. A cela s'ajoute l'une ou l'autre bagarre de rang occasionnelle. Ce n'est pas mon imagination, non, j'assiste tous les jours à de tels scénarios dans notre petite étable à stabulation libre, avec tout juste 26 vaches au maximum dans ce groupe. Plus il se trouve de vaches dans une fabrique laitière de ce genre, toujours plus industrialisée et dirigée par ordinateur, plus il est difficile, voire impossible, de garder le contrôle. Il faut pour cela de nouveau des capteurs qui enregistrent le comportement des vaches 24 heures sur 24. Où est en fait le véritable bien-être des animaux???» Comme le montrent nettement les descriptions de cette fermière, les étables à stabulation libre ne sont pas exemptes de problèmes et pas non plus automatiquement plus respectueuses des animaux. En effet, pour le peu de «liberté» supplémentaire, bien des vaches paient un prix élevé. Ainsi par exemple, le pâturage régulier n'est prescrit que pour les bovins en stabulation entravée. C'est la raison pour laquelle il y a toujours plus de vaches qui ne voient jamais un pré, ce qui restreint fortement la qualité de vie des animaux. Une étable à stabulation libre est généralement disposée de façon à consister en un couloir bordé de logettes. Ces logettes sont plus courtes que les vaches. Ceci les empêche de se soulager dans les logettes. A l'extrémité de la logette où se trouve la tête de la vache, il y a une barre de fer. Cette barre force la vache à reculer d'un pas en se levant. Il ne leur est donc pas possible de se lever confortablement dans la zone de couchage parsemée de paille. Les logettes sont aussi beaucoup trop étroites et Qui profite vraiment des étables à stabulation libre – le fermier ou les vaches? Les vaches de rang inférieur sont souvent mal loties dans l'étable à stabulation libre. Elles sont parfois véritablement harcelées par les bovins de rang supérieur et évincées des mangeoires et des logettes les plus convoitées. lorsque plusieurs vaches sont couchées ensemble l'une à côté de l'autre, elles ont beaucoup trop peu de place pour étendre correctement les jambes. Les étables à stabulation libre sont surtout conçues pour permettre une détention de vaches automatisée et non adaptées en premier lieu pour le confort des vaches. Elles sont presque toujours traites et nourries par ordinateur. Ce qui signifie pour les fermiers un travail en moins rend la vie de nombreuses vaches plus difficile et plus désagréable. Du fait du manque de pâturage, par exemple, on empêche les vaches d'user leurs sabots de manière naturelle. Le sol dur dans les étables à stabulation libre favorise certes d'une part l'usure de la semelle des sabots, mais d'autre part il se produit rapidement à la moindre petite blessure des infections, car la plante des pieds des vaches est sans cesse exposée dans une étable à stabulation libre à l'humidité et à la saleté. Ainsi, depuis l'introduction d'étables à stabulation libre, il s'est produit aussi une augmentation des maladies des sabots, ce qui fait souvent beaucoup souffrir les vaches et entraîne des traitements très désagréables. Le fait de se tenir sans cesse debout sur le sol dur signifie pour de nombreu- 14 ses vaches des lésions douloureuses des articulations à un jeune âge déjà. Rien d'étonnant donc que pour beaucoup d'étables à stabulation libre il faudrait plutôt employer le terme d'«étables debout» parce que les vaches ne bougent de toute façon que très peu en raison des douleurs occasionnées. Comme l'a mentionné la fermière cidessus, un autre gros problème consiste en le fait que des vaches plus âgées et plus faibles sont souvent véritablement harcelées par les vaches de rang supérieur. De nombreuses étables à stabulation libre fournissent beaucoup trop peu de place et de possibilités de fuite. Pour minimiser le risque de blessures, les vaches qui vivent dans une étable à stabulation libre sont tout simplement écornées. Même BioSuisse ne connaît pas de meilleure solution. En se justifiant par le fait que souvent les moyens financiers manquent pour construire les étables à stabulation libre plus grandes qui seraient nécessaires pour garder les vaches avec cornes, BioSuisse laisse aux fermiers la liberté de décider s'ils veulent écorner leurs vaches. Mais même l'écornage ne résout pas entièrement le problème et il se produit malgré tout des blessu- res, des égratignures et des contusions. Le stress auquel sont soumises les vaches plus faibles, peureuses et de rang inférieur est très élevé dans une étable à stabulation libre. Alors que les vaches de rang supérieur se déplacent librement dans l'étable et dans le parcours parfois rattaché, celles de rang inférieur doivent se tenir là où les autres leur laissent de la place. Ainsi, on ne voit guère ces vaches sur le parcours extérieur et même à l'intérieur il ne leur reste que les places de couchage les plus mauvaises et les plus sales. Il arrive même souvent que les vaches de rang inférieur ne puissent même pas se coucher et qu'elles doivent rester debout, parce qu'il n'y a plus de place libre qu'entre deux vaches de rang supérieur et qu'elles n'osent pas s'y mettre. Ce qui de l'extérieur, vu superficiellement, paraissait de prime abord pour de nombreux défenseurs des animaux une amélioration de la qualité de vie pour les vaches, s'est avéré comme si souvent dans la détention d'animaux de rente être un bénéfice pour les agriculteurs. L’élevage intensif: des vaches turbo pour le profit 30 litres par jour et davantage, voilà ce que produisent les vaches suisses haute performance d’aujourd’hui, résultat d’un élevage intensif brutal et sans égards. Les conséquences en sont négatives pour les animaux et positives pour les vétérinaires. Ainsi, de nombreuses vaches laitières souffrent aujourd’hui d’inflammations des pis, d’articulations enflées, d’arthrose, d’inflammations douloureuses des sabots, de paralysie, d’infertilité, de maladies métaboliques, de diarrhée chronique et ont un pis tellement surdimensionné qu’elles ne peuvent plus marcher correctement. De ce fait on voit souvent de jeunes vaches percluses de douleurs se traîner sur les pâturages. Des estropiées créatures de Frankenstein, produites par des technocrates inhumains avec le soutien des milliards de francs des contribuables. C’est la folie tout à fait normale de notre époque. par Erwin Kessler, président Acusa.ch C’est ainsi que se présentent les vaches turbo primées aux expositions agricoles. Leur pis est plus gros que leur tête. Les fermiers écervelés préféreraient sans doute des vaches sans tête, puisqu’elles sont déjà sans cornes et n’ont plus que des pis..... Notons par ailleurs l’ul- cère de pression sur le jarret arrière. Il provient du fait que ces vaches élevées pour Les vaches vivraient 15 à 20 ans. être grandes et lourdes doivent coucher sur le sol dur. Elles n’ont de litière qu’aux Dans l’agriculture industrialisée expositions. On remarquera aussi à quel point cette vache est amaigrie: elle n’a d’aujourd’hui, elles sont rares à att- plus que la peau et les os. Toute l’énergie du corps est dirigée vers la production laieindre l’âge de 7 ans, car du fait de tière maximale dans le cadre de l’élevage intensif. l’exploitation excessive elles sont rapidement totalement épuisées et leur performance laitière baisse. Elles ne sont plus rentables et partent à l’abattoir. Il vaut peut-être mieux, car cela raccourcit leur calvaire. La mort et l’abattage commencent dès que les veaux naissent. Heureusement que la nourriture fortifiante pour laquelle les forêts vierges sont abattues, n’est pas bon marché. C’est cela qui place des limites à la haute performance, et non la loi sur la protection des animaux, qui permet pratiquement tous les mauvais traitements. Une vache suisse typique: elle n’a plus que la peau et les os. 15 La vache, un article jetable de l’industrie laitière Le fermier est pensif, debout dans l’étable et tâte la vache Alina. Elle part demain à l’abattoir, parce que son inflammation des sabots ne s’améliore pas. Alina n’a que cinq ans. Mais sa production laitière a baissé du fait de l’inflammation chronique et le fermier ne veut tout simplement plus payer d’autres frais vétérinaires. Le sort d’Alina n’a rien d’unique. Les vaches pourraient en fait vivre plus de 20 ans, mais la plupart des vaches laitières en Suisse sont déjà abattues à 5 ou 6 ans pour être transformées en saucisses et en viande hachée. Les raisons en sont multiples: rendement laitier moindre, infertilité, problèmes de pis, troubles des articulations ou des sabots, etc. Les vaches laitières sont aujourd’hui élevées de manière à donner beaucoup plus de lait qu’elles n’en produiraient en fait pour leurs veaux. Le rendement élevé en lait, les gestations permanentes, la détention sur le sol dur et l’alimentation axée sur la plus forte production laitière possible laissent des traces. Ainsi, beaucoup de vaches sont tellement épuisées après peu d’années déjà qu’elles ne deviennent plus portantes ou que leur production de lait diminue. De nombreuses vaches tombent aussi malades à un jeune âge déjà. Des problèmes comme les maladies du métabolisme, les paralysies dues à une carence en calcium (fièvre de lait), les inflammations du pis, les problèmes digestifs et les inflammations des sabots figurent presque à par Sonja Tonelli, Acusa.ch l’ordre du jour dans l’élevage des vaches laitières aujourd’hui. Les traitements sont souvent désagréables pour les vaches et onéreux pour les paysans. Les prix bas du lait et une réflexion orientée profit ont eu pour conséquence que pour de nombreux paysans ce n’est tout simplement plus rentable de faire traiter une vache malade pendant longtemps par un vétérinaire. La vache est devenue un article jetable de l’industrie laitière. Même des vaches gestantes finissent toujours plus souvent à l’abattoir. Environ 15’000 vaches arrivent gestantes à l’abattoir, selon une étude faite en 2012 par l’Office fédéral pour la sécurité alimentaire et vétérinaire. Environ 5 ou 6% d’entre elles sont même déjà au 5e mois ou encore plus avancées. Souvent cela se produit par ignorance ou négligence du paysan. Mais selon l’étude, au moins 28,8% des propriétaires concernés sont au courant de la gestation des vaches abattues. Dans certains cas, des maladies de la vache ou des raisons économiques sont déterminantes pour l’abattage. On accepte tout simplement que les veaux non nés étouffent de façon atroce pendant le processus d’abattage. Les maladies les plus fréquentes des vaches et les souffrances qui y sont liées ainsi que la pression économique croissante représentent aussi pour de nombreux éleveurs de vaches laitières une sollicitation psychique croissante. Une fois qu’une vache a fait son temps comme «fournisseur de lait», il ne lui reste plus que l’abattoir. En Suisse, c’est généralement le cas au bout de 5 à 6 ans. 16 La traite mécanique entraîne souvent des inflammations du pis chroniques, très douloureuses pour la vache. Un agriculteur qui avait encore 55 vaches laitières jusqu’à la fin de l’année dernière et qui avait investi voici sept ans près d’un million de francs dans l’industrie laitière (nouvelle fosse à purin, étable à stabulation libre pour 67 places de vaches, robot de traite) ne pouvait plus concilier les multiples souffrances des vaches laitières du point de vue éthique avec sa conscience et a cessé l’élevage des vaches. Avec sa famille, il a converti son alimentation au végétalisme. Il nous a écrit ces lignes: «Avant même d’être végétalien, j’ai souvent pensé lorsque j’amenais une vache à l’abattoir qu’elle pouvait être contente que ce serait bientôt fini. En fait nous savions depuis longtemps que ce n’était pas bien, ce que nous faisons aux animaux, mais nous pensions très sérieusement que le lait était important. Nous avons dû sans cesse faire souffrir de nombreuses vaches car elles peuvent subir des ulcères aux sabots en raison de l’élevage même dans les meilleures conditions de détention, ce qui arrive même plus souvent dans les étables à stabulation libre que dans les étables à stabulation entravée inacceptables. Malheureusement, on ne pas anesthésier trop fortement la jambe affectée pour le traitement, car sinon la vache ne pourrait plus marcher après le traitement. Pour un animal pesant entre 600 et 800 kg, c’est un énorme problème. Le fait est que les vaches sont pratiquement toujours traitées sans anesthésie. Nous avons essayé plusieurs fois avec anesthésie, mais ce n’était manifestement pas un grand soulagement, alors que les vaches risquaient des accidents car elles marchaient très maladroitement après le traitement. Elles éprouvent un stress énorme dans un tel état de traitement, même s’il n’était pas nécessaire de leur infliger des douleurs pour ce faire.» Il est également douloureux pour les vaches lorsque certaines sont cesse arrachées au troupeau et conduites à l’abattoir ou vendues. Les bovins sont des animaux très sociaux et affectueux. Un troupeau de vaches est comparable à une meute de loups, où il y a des animaux alpha et qui vivent dans une hiérarchisation fixe. Elles sont capables de reconnaître d’autres membres du troupeau et d’établir des relations profondes. Ainsi des amitiés étroites naissent sans cesse dans un troupeau de vaches. On le voit déjà parmi les petits veaux, qui établissent déjà des liens avec d’autres congénères de leur âge et se lient d’amitié avec eux pour la vie. Les liens familiaux sont particulièrement forts. Si ces amitiés sont dissoutes parce qu’une vache est conduite à l’abattoir ou vendue, on observe très souvent les vaches qui portent le deuil de leurs congénères perdus. Lorsqu’un animal est chargé dans le transporteur ou séparé d’une autre manière du troupeau, les vaches restantes et celles qui lui étaient particulièrement attachées s’efforcent de la suivre et appellent souvent leur amie perdue pendant des heures. On entend souvent parler de vaches qui sont déprimées pendant des jours, voire des semaines, par la perte d’une amie. Quand on songe à quelle fréquence des vaches sont abattues dans un grand troupeau parce qu’el- Lorsque des vaches sont arrachées à un troupeau, cela signifie toujours un grand changement pour ses congénères qui restent. Les hiérarchies doivent être redéfinies et certaines vaches sont extrêmement affligées par la perte de leurs amies. Ce troupeau de vaches multicolores sur cette photo est heureusement à l’abri de telles souffrances. Elles vivent à la Villa Kuhnterbunt, un refuge pour bovins où aucun animal n’est abattu ou placé ailleurs. les ne sont plus rentables, on ne peut que s’imaginer la souffrance que l’on fait subir sans cesse aux animaux. Mais personne ne songe à cet aspect-là. On n’aime pas attribuer des sentiments aux animaux de rente. John Avizienius, Senior Scientific Officer au département «Animaux de rente» du Farm Animals Department de la RSPCA en Grande-Bretagne, dit qu’il «se rappelle une vache spéciale qui semblait pendant une durée d’au moins six semaines fortement affectée par la séparation d’avec son veau. Quand on lui a retiré son veau, elle a d’abord éprouvé un chagrin aigu; elle se tenait devant l’enclos où elle l’avait vu pour la dernière fois et appelait son enfant pendant des heures. Elle n’est partie de là que lorsqu’on l’y a forcée. Même après six semaines, elle regardait sans cesse vers l’enclos où elle avait vu son Fœtus d’une vache abattue gestante. Environ 15’000 vaches sont abattues chaque année gestantes. Les veaux non nés étouffent alors de façon atroce. veau pour la dernière fois, et restait parfois immobile un instant devant l’enclos.» Alina, que nous avons mentionnée au premier paragraphe, a été chargée tôt le matin dans un transporteur où se trouvaient déjà de nombreuses autres vaches qu’elle ne connaissait pas. Une grande excitation régnait dans l’étable. Ses amies ont encore longtemps meuglé pour l’appeler. Le transport à l’abattoir était rempli de stress et d’angoisse pour Alina. Arrivée sur place, elle a été poussée dans un couloir avec d’autres vaches. Elle avait de la peine à marcher, car son sabot enflammé la faisait énormément souffrir. Mais lorsqu’il s’agit d’abattre 70 vaches par heure, tout doit aller vite et on ne peut pas prendre beaucoup d’égards pour chacun des animaux. Alina reçu un coup de tige perforante dans la tête, puis elle a été suspendue pour se vider de son sang et dépecée en nombreux morceaux. Dans sa courte vie, Alina avait donné plus de 30’000 litres de lait. Du lait produit en fait pour son petit veau, mais qui était consommé par les hommes. Elle était beaucoup trop jeune pour mourir et aurait pu encore vivre 20 ans. Mais dans une industrie laitière orientée profit, les vaches doivent être rentables pour avoir le droit de vivre. L’abattage d’Alina n’était que la fin d’une vie marquée par beaucoup de souffrance cachée, qui n’avait qu’un seul objectif, celui de servir des hommes consommateurs de lait. 17 Les pauvres vaches de laboratoire d’Agroscope Agroscope est le centre de compétences de la Confédération pour la recherche agricole, rattaché à l’Office fédéral de l’agriculture. Dans le domaine des animaux de rente, Agroscope réalise des expériences autorisées sur des animaux vivants. L’une de ces expériences est ce qu’on appelle la fistule de la panse qui est implantée à des bovins. Un trou est découpé dans la paroi du flanc sous anesthésie complète derrière la dernière côte et avant les os du bassin, dans ce qu’on appelle la fosse paralombaire. L’ouverture est ensuite obturée avec un anneau en plastique et un bouchon. La fistule forme de ce fait un accès direct à la panse de l’animal, à travers lequel on peut pénétrer profondément à l’intérieur de la vache, introduire de la nourriture et la retirer. Les vaches portent la fistule pendant toute leur vie. Le but de ces expériences est l’étude et le développement d’aliments qui rendent les vaches laitières encore plus efficaces. Selon ses propres indications, Agroscope possède 14 de ces vaches à fistule. Dans l’émission «10vor10» du 24.2.2014 le thème des vaches de laboratoire d’Agroscope a été abordé sous le titre «Das Loch in der Kuh» (le trou dans la vache). Le reportage commençait par ces paroles: Ce qui choque totalement les gens émotionnellement normaux, la télévision suisse le minimise une fois de plus et s’en moque même. Ensuite le reportage montrait un bouchon qui était dévissé sur une vache et qui laissait voir l’intérieur de la panse. Un collaborateur d’Agroscope enfonce à travers l’ouverture un sachet contenant de la nourriture dans l’estomac de la vache. Au bout d’un certain temps, le sachet est retiré et analysé. Cela permet d’étudier la composition de nourriture qui produit le plus de lait. Les vaches ne souffrent soi-disant pas de cette fistule, dit un vétérinaire dans l’émission. Comme preuve il avance notamment que ces vaches donnent autant de lait que des vaches normales. Effectivement, Agroscope se vante sur sa page d’accueil que les vaches à fistule produisent jusqu’à 10’000 kilogrammes de lait par lactation. 18 par Sonja Tonelli, Acusa.ch Vache portant une fistule dans la panse au site Agroscope de Reckenholz Abstraction faite de la fistule dans la panse: est-ce que ces vaches laitières à haute performance peuvent vraiment bien se porter si l’on songe qu’elles sont engrossées chaque année à nouveau et qu’elles doivent produire quatre fois plus de lait que nécessaire en fait pour leurs petits veaux? Comme leurs congénères dans l’industrie laitière, ces vaches sont déjà totalement épuisées au bout de quelques années, ne sont alors plus rentables et conduites à l’abattoir. Déjà avec le haut rendement laitier d’aujourd’hui, de nombreuses vaches doivent lutter contre des inflammations récurrentes du pis et souffrent souvent de graves douleurs articulaires en raison de la perte de calcium élevée. N’est-ce pas une insulte lorsque l’émission 10vor10 prétend que les expériences avec les fistules, qui ne sont pratiquées que pour étudier comment soutirer à une vache encore plus de lait, servent en fin de compte au bien de toutes les vaches? Que les vaches souffrent ou non de la fistule dans la panse, le fait est qu’elles ont au moins des douleurs postopératoires, comme l’avoue Agroscope, douleurs qui sont comparables à celles d’une césarienne chez la femme. Les vaches sont traitées après l’opération pendant cinq jours aux analgésiques et aux antibiotiques. Celui qui a déjà subi une gastrotomie endoscopique et un accès artificiel à l’estomac que les médecins utilisent pour l’alimentation artificielle peut Conditions de détention cruelles des vaches de laboratoire Agroscope: stabulation entravée avec un minimum de parcours sur le sol dur sans paille de même d’une entreprise d’Etat davantage que le respect du strict minimum de l’ordonnance sur la protection des animaux. Agroscope devrait plutôt montrer l’exemple et obliger les paysans chargés de la garde de ces vaches à leur offrir la meilleure vie possible. Vivre attachées toute leur vie, sans litière, sur un sol en béton, c’est tout sauf conforme aux besoins de l’espèce. L’attitude de ce paysan consistant à faire le Enfermés dans une petite étable parseAttachée court toute la journée et ne voir sans cesse strict minimum pour mée d’une litière sale, les bovins du site que le même mur de l’étable. les animaux est reflé- Agroscope de Reckenholz/ZH passent tée dans sa détention de bovins: en- leur existence sans jamais sortir à l’air probablement le mieux s’imaginer à fermés dans une petite étable parse- libre. quel point le port à vie de la fistule mée d’une litière sale, les bovins du doit être désagréable pour les vasite Agroscope de Reckenholz/ZH ches. passent leur existence sans jamais coup plus saines au lait. Si vous ne Vers la fin du reportage, il est préten- sortir à l’air libre. Ils ne voient jamais souhaitez plus soutenir l’exploitation du que les vaches de laboratoire un pré et ne peuvent donc jamais cruelle des vaches, mangez végétad’Agroscope seraient détenues de donner libre cours à leur instinct du lien, pour la dignité des animaux et manière conforme à leurs besoins. jeu et à leur besoin de mouvement. pour votre santé. Ce que les collaborateurs respons- Une vie triste et ennuyeuse est malables à Agroscope entendent par heureusement permis et donc la tris- Nous avons donné à Agroscope Re«conforme à leurs besoins» est con- te réalité pour de nombreux bovins à ckenholz l’occasion d’exprimer une prise de position avant la publication tredit par les communications récur- l’engrais. de ce rapport. On y a réagi uniquerentes de promeneurs qui se plaiAgroscope est financé par l’argent ment par une lettre disant qu’on avait gnent qu’au site Agroscope à Redu contribuable. Les expériences pris connaissance de notre article. ckenholz deux vaches de laboratoire onéreuses servent à la seule fin sans parcours vivent dans des condid’étudier la manière de tirer enco- Nous avons tout de même pu obtenir tions très tristes en stabulation entrare plus de lait des vaches à haut grâce au rapport que les deux vavée. A notre question, Agroscope a ches de l’expérience puissent sortir rendement. confirmé qu’au site de Reckenholz depuis lors plus souvent sur le pré deux des vaches avec fistule sont hé- Ces expériences cruelles servant avec les autres. bergées chez le paysan voisin en exclusivement au profit ne sont rapport contractuel. Les images mon- qu’un exemple des nombreuses trent à quel point ces deux vaches émergences de la passent la plus grande partie de leur misère des vaches Après la publication de notre rapport sur Internet, les deux vavie dans des conditions «conformes à dans l’industrie ches de l’expérience ont été au moins menées souvent au pâleurs besoins». laitière, où les ani- turage. Est-ce une sécrétion de la plaie ou du suc gastrique maux ne sont plus qui s’écoule du trou dans le ventre de la vache? C’est en tout Agroscope a prétendu, en réponse à considérés que cas certainement désagréable pour l’animal. notre question, que les deux vaches comme des machisont sorties deux ou trois fois par senes devant être opmaines dans le parcours extérieur, timisées pour promais les promeneurs qui passent réduire toujours plus gulièrement devant l’étable en doude lait au coût le tent. Seulement en été, les deux vaplus bas possible ches apparaissent très rarement sur et donnent ainsi un le petit parcours extérieur bétonné. profit maximal. Mais même si l’allégation d’Agroscope est exacte et que les Il existe aujourd’hui vaches ont le droit d’aller deux ou d’innombrables altrois fois par semaine sur un par- ternatives très sacours bétonné, on attendrait tout voureuses et beau- La triste vie des taureaux d’insémination par Sonja Tonelli, Acusa.ch Nous entendons un bourdonnement singulier lorsque nous approchons, un dimanche de novembre dernier, des étables de Swissgenetics à Bütschwil/SG. On dirait presque une lamentation en chœur. Les taureaux sont fixés sur des barres et attendent d’être nourris. La coopérative Swissgenetics est le plus grand producteur et distributeur suisse de sperme pour l’insémination artificielle. Son siège principal se trouve à Zollikofen, dans le canton de Berne. Les jeunes taureaux sont élevés à Lucerne. Dès qu’ils sont en âge de se reproduire, leur semence est prélevée à la succursale Humiliant: deux fois par semaine, les taureaux à Mülligen sont forcés à saillir un chevalet avec du canton d’Argovie, à un vagin en caoutchouc. Leur sperme est recueilli dans un bocal, emballé et vendu dans le Mülligen, et leur sperme monde entier. D’autres taureaux doivent regarder parce que cela améliore soi-disant la qualité conservé dans un bocal. du sperme. Les semences de taureau sont ensuite examinées à la loupe, de prélèvement,où ils doivent sail- sante de sperme est en vente sont triées et sexées en partie, c.-à-d. que lir un chevalet et éjaculer dans un amenés ici à Bütschwil où ils doivent les spermatozoïdes X sont séparés vagin en caoutchouc. D’autres tau- attendre jusqu’à leur prochain prélèdes Y pour pouvoir déterminer plus reaux regardent à l’arrière-plan. «Ce- vement. tard le sexe du veau lors de la fécon- la les excite et améliore la qualité du Au dire de ce collaborateur, ils dation de la vache. Ensuite, la se- sperme», explique Swissgenetics. n’ont jamais le droit d’aller au pré. mence est versée dans des tuyaux en A Bütschwil se trouve ce qu’on appel- Un unique «parcours» minuscule est plastique et finit surgelée dans de le l’exploitation d’attente. Lorsque rattaché à chaque box individuel, où l’azote liquide jusqu’à la vente. nous voulons inspecter les étables les taureaux peuvent tout juste faire Pour le prélèvement de la se- depuis l’extérieur, un collaborateur quelques pas en avant et en arrière. mence, les taureaux sont conduits accourt et nous demande ce que Nous demandons au collaborateur au moyen d’une boucle nasale nous faisons là. Il nous indique que s’il trouve que les taureaux ont la beldeux fois par semaine dans la salle les taureaux dont une quantité suffi- le vie ici. Oui, dit-il, ils dépassent larUne des diverses succursales de l’entreprise Swissgenetics à Bütschwil/SG avec des étables extrêmement longues. Ici environ 200 taureaux attendent jusqu’à ce que leur provision de sperme soit épuisée, et d’être ensuite transportés à Mülligen/AG pour le prélèvement. 20 gement les prescriptions de la protection animale. Les taureaux auraient même un tapis en caoutchouc sur le sol en béton. Ils leur apporteraient ainsi «un peu de pré dans l’étable». Cette opinion selon laquelle un tapis de caoutchouc peut remplacer un pré naturel montre l’attitude aberrante de ces gens envers les animaux. Pour manger, les taureaux sont attachés entre des barres de fer. La prise de nourriture est leur seule distraction dans une longue journée monotone. Selon la qualité et la popularité de la semence d’un taureau, il vit plus ou moins longtemps. Le collaborateur de Swissgenetics nous annonce fièrement que le plus vieux taureau a atteint l’âge de 11 ans. Dès que les commandes de semence d’un taureau diminuent, il est envoyé à l’abattoir. Il peut donc arriver que des veaux viennent au monde alors que leur père est mort depuis longtemps. Swissgenetics est le fournisseur leader de sperme de taureau suisse et couvre la majeure partie des inséminations artificielles des vaches en Suisse. Mais elle livre aussi à l’étranger. Les veaux produits avec du sperme de taureaux suisses se trouvent entre-temps dans toute l’Europe, et même en Amérique latine. Si des animaux sont produits par un taureau pendant des années avec un rendement laitier ou une charnure supérieurs à la moyenne, les se- Taureau à la station d’attente de Bütschwil. Triste regard vers l’extérieur dans une vie monotone et morne entre barres de fer et sols en béton. Les taureaux ne voient jamais un pré vert. mences de ces taureaux sont particulièrement demandées. Les affaires de semence marchent bien. Swissgenetics a un chiffre d’affaires annuel d’environ 55 millions de francs. Nous rentrons songeurs chez nous après notre visite chez Swissgenetics à Bütschwil. Le bourdonnement singulier des taureaux qui évoque une triste lamentation nous poursuit encore longtemps. Est-ce que l’homme joue ici à Dieu avec les animaux? Et qui nous donne le droit de produire une vie animale de cette manière selon nos critères? La réponse à ces questions dépend de notre convicti- on éthique et sera peut-être différente pour chacun. Mais une chose est claire, c’est que les taureaux d’insémination de Swissgenetics mènent une vie très triste et sans dignité et sont tout autant victimes de l’industrie du lait et de la viande que les vaches qui portent leur descendance. Une industrie orientée uniquement vers le profit et pour laquelle on ne prend malheureusement plus aucun égard pour les besoins des animaux. 21 Les cochons sont eux aussi victimes de l'industrie fromagère par Erwin Kessler, président Acusa.ch Vente des sous-produits de la production fromagère dans des camps de concentration pour porcs. Les fromagers n'ont pas le temps de s'occuper du bienêtre des animaux, mais ils ont du capital pour établir des usines d'animaux «rationnelles» où les porcs sont nourris par pression sur un bouton avec toujours la même soupe puante. La soupe n'est pas un aliment conforme à leurs beLa fromagerie appenzelloise de Hans Näf à Niederbüren/SG. soins. Les porcs doivent manger et mâcher, pas seulement En haut, prise de vue de 1999, en bas, de 2015. boire. La plupart du temps, cette administration de soupe conduit à une diarrhée chronique et ces usines de porcs sentent particulièrement mauvais selon le vent. Les mauvais traitements massifs envers les animaux permis par la loi sur la protection animale soi-disant sévère et financés aussi par les consommateurs de fromages bio et les lacto-végétariens. ACUSA le documente depuis des décennies. Voici quelques nouveaux exemples typiques. La folie tout à fait normale et permise. L'holocauste des animaux de rente. A propos des photos sur cette page: la société Züger Frischkäse AG fabrique cette mozzarella bio. Les sous-produits sont vendus à l'usine de porcs de l'entreprise, nommée «Thurosan». à Niederbüren/SG. Les illustrations sur cette page montrent comment sont détenues les truies mères; elles doivent mettre bas et allaiter leurs jeunes ainsi jusqu'à ce que ceux-ci leur soient retirés beaucoup trop tôt. Les consommateurs bio et les lacto-végétariens soutiennent ces mauvais traitements massifs envers les animaux. Son usine de porcs n'est pas «bio», se justifie la société Züger AG, comme si cela faisait une différence pour les animaux maltraités et pour les consommateurs conscients de leurs responsabilités, qui ne veulent pas soutenir une telle détresse animale. Devenez végétalien. C'est tout simple. Il vous suffit de changer d'habitudes. C'est la méthode la plus efficace pour fournir de manière pacifique la contribution la plus importante pour le climat, l'environnement, les animaux, les hommes et sa propre santé. Ernst Walter Henrich, dr méd. 23 Les prescriptions en matière de protection animale restent lettre morte Le système avec lequel le Conseil fédéral, non élu par le peuple, veille sous la pression de la mafia de la viande et de l’agriculture à ce que la loi sur la protection des animaux reste lettre morte est construit de manière très raffinée et par conséquent il n’est pas compris à ce jour par le grand public. Seuls les lecteurs réguliers des médias d’ACUSA en ont une idée. www.acusa.ch révèle ce que d’autres médias dissimulent. Je vais esquisser ci-après, pour le présent grand tirage qui sera diffusé dans toute la Suisse alémanique, comment ce système de non-exécution de la protection animale fonctionne, puis je citerai quelques exemples simples. La loi sur la protection animale a été approuvée à une majorité écrasante par le peuple, mais la volonté populaire n’est perçue par les politiciens corrompus au pouvoir que comme du sable dans les rouages politiques et économiques. Lorsque le peuple ne vote pas comme le souhaitent les mafieux de la politique, ils empêchent par toutes sortes de ruses qu’une décision populaire soit appliquée. La loi sur la protection des animaux n’a pas été promulguée pour la protection des animaux, mais pour calmer la population et surtout les consommateurs de produits animaux. La mafia agricole pratique, subventionnée par l’argent des contribuables, une publicité persistante comme un lavage de cerveau au moyen de laquelle on persuade systématiquement le consommateur que la Suisse a une loi stricte sur la protection animale, que la viande suisse peut être consommée en toute bonne conscience, et que tout le reste n’est que garniture. Au lieu de réprimer cette publicité mettant en danger la santé nationale, la Confédération la subventionne généreusement. Sévère ou non, la loi sur la protection animale ne sert qu’à tromper le public et elle a peu d’influence sur le bien-être des animaux de rente. L’exécution de la protection animale ne s’aligne pas sur la loi sur la protection des animaux, mais sur l’ordonnance du Conseil fédé- 24 par Erwin Kessler, président Acusa.ch ral sur la protection des animaux, qui permet pratiquement tous les mauvais traitements usuels sur animaux, qui sont interdits selon la loi sur la protection des animaux. Avec l’ordonnance sur la protection des animaux, le Conseil fédéral a pratiquement abrogé la loi sur la protection des animaux. De manière illégale et au mépris de la démocratie. On sait qu’une loi est supérieure à une ordonnance; en cas de contradictions c’est la loi qui est déterminante. Dans la protection animale, c’est l’inverse qui se produit. Comment est-ce possible? C’est tout simple: personne, pas un citoyen et pas une organisation de protection animale n’a le droit d’intenter une action contre le non-respect de la loi sur la protection des animaux. Le Conseil fédéral peut faire ce qu’il veut, et il fait ce que veulent les défenseurs des intérêts du parlement, par lequel il est élu et réélu. Non seulement il n’y a aucun moyen de recours juridique contre ce système mafieux, mais pratiquement aucun moyen démocratique non plus. Une initiative populaire avec l’exigence d’appliquer la loi sur la protection des animaux ne serait rien d’autre que ridicule, parce qu’elle exigerait quelque chose qui est déjà en vigueur de par la loi, mais uniquement sur le papier, ce qui ne peut être changé par une initiative populaire. Mais le système raffiné de non-exécution de la protection animale va encore plus loin: l’Office fédéral responsable de la protection animale (Office fédéral de sécurité alimentaire et office fédéral vétérinaire) continue à assouplir encore l’ordonnance sur la protection animale, là où celleci aurait des effets contraires aux intérêts des propriétaires d’animaux pour le bien des animaux. Exemple 1: viande de veau blanche Depuis des décennies, les organisations de protection animale luttent contre l’alimentation carencée des veaux. Pour que la viande reste blanche même chez des veaux plus âgés (pour pouvoir mieux la distinguer de la viande de bœuf meilleur marché), les veaux sont nourris essentiellement avec des mélanges de succédané de lait. Le foin et l’herbe, la nourriture naturelle pour les veaux plus âgés, donnent naturellement à la viande une couleur rouge. Les bouchers ne le veulent pas et font des réductions de prix pour la viande de veau de couleur rouge, ce qui à son tour pousse les engraisseurs à priver les veaux de ce fourrage grossier (herbe, foin). Migros et Coop en sont depuis lors revenus, mais les bouchers qui approvisionnent des magasins de village et les restaurants le veulent toujours. Cela enfreint la loi sur la protection des animaux et aussi l’ordonnance sur la protection des animaux, qui exige que les veaux doivent toujours avoir du fourrage grossier à disposition. L’article 37 de l’ordonnance sur la protection des animaux est libellé ainsi (objectivement très correct mais probablement une inadvertance du point de vue politique: «Les veaux âgés de plus de deux semaines doivent pouvoir consommer à volonté du foin, du maïs ou un autre fourrage approprié afin de couvrir leurs besoins en fibres. La paille comme seul fourrage grossier n’est pas réputée être un aliment adéquat.» Cela ne convient pas du tout aux bouchers et aux engraisseurs, raison pour laquelle l’Office fédéral supprime cette prescription dans une ordonnance officielle en la remplaçant par une prescription plus faible et non contrôlable: «S’il y a de la paille à disposition en permanence pour l’apport de fourrage grossier, un autre fourrage approprié qui garantit l’apport en fibres brutes peut être mis à disposition de façon limitée tous les jours.» C’est clairement illégal, car un office n’a pas le droit d’abroger une prescription d’une ordonnance du Conseil fédéral. Mais dans l’Etat de droit réel qu’est la Suisse, les organisations de protection animale n’ont pas le droit d’intenter une action en justice contre de tels agissements illégaux. La formulation choisie par l’Office fédéral «S’il y a de la paille à disposition en per- manence pour l’apport de fourrage grossier,...» on fait comme si les veaux disposeraient quand même toujours de fourrage grossier. Mais la paille n’est pas un fourrage pour les veaux! Ils peuvent la mâchouiller un peu s’ils s’ennuient, mais elle ne convient pas comme fourrage à manger pour les veaux; ils la mangent à la rigueur en cas de nécessité, si on les prive d’autre fourrage grossier. tants d’avoir à enlever le fumier. Pour les animaux, c’est tout sauf bon et sain de devoir se coucher sur un caillebotis en béton et d’être sans cesse exposés aux gaz qui montent du réservoir. Et comme on ne peut pas parsemer les sols en caillebotis intégral de paille parce que cela boucherait les fentes, l’office fédéral compétent a également pratiquement supprimé cette prescription concernant la litière pour les veaux et autorisé à la demande des agrotechnocrates de l’institut de recherche fédéral Agroscope Reckenholz Tänikon des sols en caillebotis intégral avec revêtement en caoutchouc dur. On fait comme si le caoutchouc dur pouvait remplacer la litière. Voici à quoi cela ressemble: Exemple 2: Litière pour les veaux et les vaches L’ordonnance sur la protection des animaux prescrit de manière objectivement correcte ce qui suit: « L’aire de repos des veaux âgés de moins de quatre mois, des vaches, des génisses en état de gestation avancée et des taureaux d’élevage, des buffles et des yacks doit être pourvue d’une litière suffisante et appropriée. » Cela sonne bien en ce qui concerne la publicité pour la viande, mais reste lettre morte parce que cela ne convient pas à de nombreux propriétaires d’animaux puisque la litière donne du travail et du fumier. Aussitôt, l’administration avec des allégements illégaux constitue un abus d’autorité, mais dans l’Etat de droit réel qu’est la Suisse, c’est possible impunément. ACUSA révèle comment c’est fait; cela n’intéresse ni l’émission «Kassensturz» ni les autres médias «mainstream». Les sols dits sur caillebotis intégral sont appréciés par les exploitants paresseux. Ce sont des sols en béton fendus. Les animaux piétinent leurs excréments pour les faire passer à travers la fente dans les réservoirs Mauvais traitement envers des animaux, permis par les prescriptions et illégal: des veaux sur des sols en caillebotis intégral, dans leurs propres excréments. en dessous, ce qui évite aux exploi- Pour les vaches aussi, l’Office vétérinaire fédéral (OVF), dirigé par la mafia agricole, a trouvé le moyen d’économiser aux exploitants la litière prescrite. Dans la pratique exécutoire, l’absence de litière satisfait – avec une justification étrange – toujours à la prescription relative à la litière. Les conséquences sont telles qu’illustrées dans la photo en exemple 4 à la page prochaine. Exemple_3: Animaux de reproduction en détention entravée: promenade avec anneau nasal au lieu d’un parcours Pour les animaux de reproduction détenus enchaînés, ce qui est déjà un mauvais traitement en soi, l’OVF a supprimé la prescription de parcours et permet (article 12 de l’ordonnance de l’OVF) au lieu d’un parcours la promenade conduite par anneau nasal. Ce n’est pas un parcours au sens de la loi, mais simplement un «déplacement attaché» mais explicitement approuvé par la Conseillère fédérale Doris Leuthard lors d’une séance de questions au Conseil national. L’agriculture bio et à label participe également à cette cruauté envers les animaux. La culture de l’anneau nasal, grossière, méprisante des animaux et sans égards, de nos agriculteurs a été montrée en public par Jörg Abderhalden, roi de la lutte: 25 Exemple_4: Parcours pour vaches enchaînées Selon l’ordonnance sur la protection des animaux, les vaches qui sont détenues enchaînées doivent avoir droit à une courte sortie une ou deux fois par semaine, peu importe sa brièveté, sortir et tout de suite entrer remplit la prescription. Sinon elles passent leur triste vie sans cesse attachées court, et c’est parfaitement légal. Cet attachement restreint extrêmement les mouvements. Par exemple, quand le dos démange, ce qui n’est pas rare dans l’étable poussiéreuse (poussière de foin), elles ne peuvent pas se gratter, ni avec la tête tournée vers l’arrière pour se lécher, ni en se grattant contre une brosse ou un arbre. Le fait de devoir se coucher sur un revêtement en caoutchouc dur est douloureux. Ces vaches ne peuvent pas donner libre cours à leur désir de mouvement. Lorsqu’elles sont enfin lâchées au printemps, même des vaches plus âgées font des bonds effrénés, ce que les spectateurs ignorants trouvent «attendrissant». Des articulations enflées et des escarres lorsque les animaux grands et lourds doivent coucher sur le sol dur. Chez d’autres espèces animales, la manipulation mafieuse de la loi sur la protection des animaux fonctionne de manière similaire. (cf. www.vgt.ch/vn/0901/tierschutzrevision.htm.) Seuls les consommateurs ont le pouvoir de mettre fin a des agissements aussi cruels pour les animaux: avec une alimentation végétalienne. «La cruauté envers les animaux et même déjà l’indifférence envers leur souffrance est à mon avis l’un des péchés les plus lourds de l’humanité. il est la base de la perversité humaine. Si l’homme crée tant de souffrance, quel droit at-il de se plaindre de ses propres souffrances ?» Romain Rolland écrivain français (1866-1944) 26 Lait bio: pas OK, juste un peu moins affreux (EK) La détention d’animaux bio n’est pas vraiment axée sur les besoins des animaux, mais sur la détention habituelle permise qui implique de mauvais traitements envers eux. Bien des choses sont reprises directement, certaines un peu atténuées. Le résultat n’améliore pas beaucoup la vie des animaux, il la rend seulement un petit peu moins mauvaise. Cette petite différence est commercialisée au moyen d’une publicité mensongère, comme si le bio était une idylle pure pour la nature et les animaux. C’est un peu la même chose en ce qui concerne la détention des porcs et de la volaille, à un niveau encore plus bas et bien pire, comme le documentent les nouvelles d’Acusa depuis des années. Archives en ligne de tous les numéros des Acusa-New: www.acusa.ch L’attitude de mépris envers les animaux se révèle dans la détention des vaches bio déjà par la mutilation permise des animaux qu’est l’écornage. C’est le contraire qui est suggéré par une publicité mensongère. Publicité mensongère (ci-dessous) et réalité (à droite) Insémination artificielle, gestations forcées et permanentes, arrachage des veaux, reproduction intensive des animaux et abattage précoce sont des conséquences de la production laitière également dans l’agriculture bio et ne sont pas plus respectueux des animaux que dans l’agriculture conventionnelle. On voit à l’exemple de la prescription relative au fourrage brut pour les veaux que le bio n’apporte pas beaucoup d’avantages aux animaux. La Confédération l’a tellement diluée qu’elle n’est plus contrôlable (voir page 24): «Les prescriptions en matière de protection animale restent lettre morte». BioSuisse suit tout simplement le mouvement; ce n’est pas un avantage pour les veaux bio. Les fromageries bio sont souvent rattachées à d’horribles usines de porcs pour revaloriser les sous-produits (petit-lait). Voir l’article pages 22-23. Des consommateurs de bio indignés, qui ne veulent pas soutenir de tels mauvais traitements envers les animaux, reçoivent la réponse selon laquelle l’usine de porcs n’est pas bio, mais seulement le fromage, comme si cela changeait quelque chose pour les consommateurs et pour les animaux. L La cruauté envers les animaux est la même, quelles que soient les habiles justifications des bureaucrates du bio. e développement de l’humanité en direction d’une société sans violence et pacifique est impensable sans que le meurtre des animaux ne cesse. La violence, c’est la violence, quels que soient les êtres sensibles qu’elle affecte. Et les crimes contre les animaux restent des crimes, même si ce n’est malheureusement pas stipulé dans le code pénal. Dr Erwin Kessler, fondateur et président de l’Association contre les usines d’animaux Suisse Acusa.ch 27 Le lait de chèvre et de brebis n’est pas une bonne solution de rechange (EK) Beaucoup de ce que nous avons documenté sur les vaches s’applique aussi aux brebis et aux chèvres. Pour leur lait, toujours plus de brebis et de chèvres sont malheureusement détenues de manière intensive et doivent donc passer leur vie en permanence à l’étable. Par ailleurs, elles sont aussi modifiées par l’élevage de manière à produire plus vite plus de viande et à donner plus de lait. Également parce que les chèvres sont des évadées vives et habiles, elles sont souvent détenues dans des étables sombres sans parcours. De nombreuses brebis et chèvres passent au moins le long hiver dans des étables étroites et sombres, puisqu’il n’y a rien à manger dehors. Cela n’intéresse pas les éleveurs peu scrupuleux que les animaux aiment prendre l’air. Ils leur coupent les queues pour que celles-ci ne se couvrent pas d’ex- créments lorsque les animaux doivent rester couchés dans la saleté dans l’étroite étable. Tout cela représente des mauvais traitements permis et parfaitement légaux conformément à la loi suisse sur la protection des animaux, soi-disant sévère. Et parmi les brebis qui peuvent être dehors, beaucoup boitent ou broutent même sur les genoux, parce qu’elles souffrent de pourriture des sabots, très douloureuse, car négligées par les exploitants. La plupart des jeunes sont arrachés tôt à leurs mères, assassinés et transformés en côtelettes d’agneau. Comme les vaches, les brebis et les chèvres doivent avoir chaque année des jeunes pour continuer à donner du lait. Ainsi, les lacto-végétariens contribuent tout à fait directement au massacre des agneaux et des cabris. Ohhh comme ils sont mignons, et puis hop, à l’abattoir. Subvention pour les bourreaux d’animaux par Erwin Kessler, président Acusa.ch «Lorsque des politiciens déterminent ce qui est bien et ce qui est mal (lois et subventions, note de la rédaction), la vérité est fixée par un groupe professionnel qui, du point de vue statistique, ment plus souvent que tous les autres groupes professionnels réunis. En d’autres termes: le mensonge est promu au rang de vérité et le fait de dire la vérité est puni.» Andreas Thiel, humoriste Les subventions fédérales sont distribuées par divers départements. Ce n’est pas une question d’intérêt public mais de la satisfaction de certains groupes de pression, en particulier la mafia de l’agriculture et de la viande, qui est représentée au parlement de manière largement disproportionnelle. Ainsi par exemple, la bureaucratie agricole de l’administration subventionne la culture du tabac, tandis que l’Office fédéral de la santé publique mène des campagnes d’information onéreuses contre le tabagisme. L’élevage de chevaux dans le Jura est subventionné, bien qu’il n’existe aucun intérêt public identifiable pour une promotion du sport équestre. Tandis que l’Office fédéral de la santé publique avertit à juste titre contre la forte consommation de viande très répandue, la publicité pour la consommation de la viande («tout le reste n’est que garniture») est subventionnée à raison de millions et l’engraissement d’animaux de milliards. L’Etat prend en charge des milliards supplémentaires de frais consécutifs par le subventionnement des hôpitaux et des caisses maladie. On ne subventionne pas par exemple uniquement l’agriculture bio respectueuse de l’environnement et des animaux, comme l’intérêt public l’exigerait, mais essentiellement et pour la part du lion les agriculteurs 28 polluants et les bourreaux d’animaux. Ceux qui touchent les soi-disant subventions «pour le bien des animaux»(BTS et RAUS) sont gardés secrets. Les contribuables peuvent payer, mais ne doivent pas savoir où passe leur argent. Ainsi, un contrôle par le public ou par les organisations de protection des animaux est empêché. Si nous constatons des irrégularités, nous ne savons généralement pas si l’exploitation touche des subventions. Souvent nous l’apprenons par hasard longtemps après. Cela fait partie du système de non-exécution de la protection des animaux: Les subventions «pour le bien des animaux» servent peu au bien des animaux; il s’agit essentiellement de rendre plus acceptable pour le public les milliards de subventions à l’agriculture sans avantage proportionnel, avec une étiquette plus euphonique. C’est pourquoi le public ne doit pas savoir comment les prescriptions au libellé agréable sont effectivement appliquées dans la détention des animaux. Là aussi, comme dans les prescriptions générales en matière de protection animale, la réalité est toute autre que ce que les politiciens et la publicité veulent faire croire au public et aux consommateurs. Le lobby agricole entretient une machinerie de propagande subventionnée pour tromper systématiquement les contribuables, qui doivent encore la financer. La folie écologique de la production laitière (Rebi) La consommation de viande est moralement condamnable non seulement en raison des énormes souffrances des animaux dits «de rente», mais aussi de la misère qu’elle produit dans le monde. La famine et les catastrophes écologiques en sont notamment des conséquences. Dans la société actuelle, plusieurs motivations conduisent à renoncer aux produits animaux. Pour les uns, le motif réside dans les mauvais traitements sans fin que les animaux doivent subir. D’autres en revanche placent au centre de la considération la pollution qui résulte de la production des produits alimentaires animaux. Un autre aspect négatif considérable est la destruction de la base de vie de la population des pays émergents et en développement (voir à ce sujet le chapitre sur les humains). Si l’on renonce à la viande, il faudrait aussi réfléchir aux conséquences pour l’homme, l’animal et l’environnement de continuer quand même à consommer d’autres produits animaux. Si l’on fait abstraction du martyre des «animaux de rente», il y a de nombreuses bonnes raisons de renoncer à tous les produits animaux. Pourquoi la consommation de lait et de produits laitiers est-elle tout aussi nocive pour l’homme, l’animal et l’environnement que la consommation de viande? L’homme: L’industrie laitière est énorme, et il ne s’agit pas seulement de la consommation directe de lait, mais aussi de tous les sous-produits qu’il sert à fabriquer. Des aliments comme le fromage, le yogourt et le beurre, produits à partir de lait animal, dévorent des quantités aussi immenses de ressources que les aliments carnés. Les «vaches laitières» doivent être nourries avec exactement autant de protéines, voire plus, que les «vaches à viande», avec de grandes quantités de céréales comme le maïs et le soja de pays en développement ou émergents. Mis à part le fait que de vastes surfaces de forêt vierge doivent être abattues pour la culture de fourrage et sont généralement vendues ou mises à ferme à des entreprises étrangères, nous volons aux populations indigènes leurs bases de vie. Elles perdent leurs sols et ne peuvent plus cultiver de nourriture pour eux-mêmes et leurs familles. Les champs surdimensionnés sont généralement exploités avec de gigantesques machines industrielles, de sorte qu’il ne reste que peu d’emplois pour les autochtones. Même si des gens reçoivent un travail de ce fait, il touchent un salaire véritablement de misère dont ils doivent se contenter pour nourrir leurs familles. Ils meurent littéralement de faim et de soif à côté de gigantesques champs de céréales. Le fourrage produit est transporté autour du monde, pour que l’Européen puisse engraisser ses «animaux de rente». Il en est de même de la consommation d’eau, qui est nécessaire en immenses quantités pour la production des céréales fourragères. Les installations d’irrigation pour les champs font baisser continuellement la nappe phréatique et les puits doivent être creusés toujours plus profond pour que les autochtones puissent encore parvenir à leurs sources. Dans le monde entier, selon l’ONU, 795 millions de gens meurent de faim ou de carences alimentaires. La question se pose donc: quel est l’avantage des subventions alléguées pour les gens en détresse, si les donateurs consomment en même temps des produits animaux et encouragent ainsi la misère? Animaux et environnement: La sollicitation pour l’environnement et les animaux est énorme. Pour la culture des champs de céréales, les forêts vierges sont généralement abattues de manière illégale et sans égards. Avec une force destructrice, l’industrie prédatrice envahit avec ses bulldozers l’idylle du royaume végétal et animal. Des espaces naturels et vitaux sont ainsi irrémédiablement perdus en très peu de temps. De nombreuses espèces animales perdent leur base de vie et donc également la possibilité de se reproduire et de créer de nouvelles générations, et s’éteignent. Ce qui reste encore après la déforestation est détruit par le feu. Ainsi, la dernière végétation est également détruite. L’ONU considère les plantations de monoculture de bambou comme propriété du bois – une politique mala- de. Dans notre pays aussi, les forêts meurent. De l’azote sous forme d’ammoniac endommagent nos sols par fertilisation excessive. L’Office fédéral de l’agriculture part du principe que 90% des sols de forêts présentent des valeurs critiques en oxydes d’azote. Par tonnes, on répand du lisier sur les champs et on détruit ainsi la flore indigène et la vie au sol. La fertilisation excessive nuit à la biodiversité sur les prairies et cause des dommages considérables. Cela parce que ce sont surtout les espèces de plante à croissance rapide et haute qui en profitent et font donc littéralement de l’ombre aux petites plantes et fleurs. Une réaction en chaîne défavorable suit son cours. Le lisier, les herbicides et les pesticides tuent la diversité de la flore et les sols souffrent de carence en oxygène. Cela prive aussi les insectes de leur base de vie et donc également les oiseaux de leur nourriture. A cela s’ajoute la pluie acide causée par l’ammoniac et la pollution à la poussière fine dans l’atmosphère. La part de la détention d’animaux de rente dans les émissions de méthane est de 18%, tandis que la circulation mondiale contribue à «seulement» 13% au changement climatique. En plus des dommages à la forêt et à l’air, il y a un dégât écologique supplémentaire: la pollution des eaux. Les champs sont inondés de lisier. Celui-ci s’infiltre dans la terre dans la nappe phréatique vitale pour tous ou est déversée dans les rivières et les lacs par la pluie. La fertilisation excessive favorise une croissance contre nature des algues. Cela a pour conséquence qu’il faut parfois apporter artificiellement de l’oxygène aux eaux pour que la vie puisse encore y exister. Un exemple négatif de cette misère est le lac de Sempach en Suisse centrale. En raison de la forte pollution par les nitrates, dans certaines régions de la Suisse on ne peut plus utiliser la nappe phréatique comme eau de boisson. Les conséquences pour l’environnement ne sont pas prévisibles à ce jour, qui seront causées par l’utilisation d’hormones et de médica- 29 ments sur les animaux exploités. Toutefois, la résistance aux antibiotiques par des bactéries dangereuses a déjà été identifiée et est devenue une catastrophe médicale naissante. Comme dans la détention intensive, dans l’industrie laitière on donne aux animaux des tonnes d’antibiotiques. Cela parce que les vaches élevées pour un rendement élevé souffrent souvent d’inflammations des pis. L’antibiotique parvient par les excréments des animaux dans les champs et les prairies et donc également dans l’écosystème. Un extrait de l’Office fédéral de l’environnement sur le thème de la pollution: La pollution par les produits alimentaires: les écobilans font table rase Près d’un tiers de la pollution causée par notre consommation est attribuable aux aliments. La consommation de viande et d’autres produits animaux en est de loin le plus grand responsable. C’est ce que révèle une analyse complète de produits alimentaires et de menus à l’aide d’écobilans. Ci-dessus: Champ brûlé à l’herbicide. L’année suivante, des céréales ont été récoltées ici. Photo VgT, Thundorf/TG Ci-dessous: Une prairie excessivement fertilisée comme d’habitude. Le lisier passera avec la prochaine pluie dans les ruisseaux et les eaux souterraines. Pollution de l’air et détérioration du climat du fait de la libération d’ammoniac. Décimation des êtres vivant dans le sol. Tout cela seulement pour la consommation en masse malsaine de lait. Photo VgT, Wängi/TG Bien que notre gouvernement soit informé des énormes dégâts causés à l’homme, à l’animal et à l’environnement par la consommation de produits animaux, il n’est pas prêt à promouvoir davantage le mode de vie végétalien. Au contraire, chaque année des milliards de l’argent des contribuables passent sous forme de subventions à l’agriculture, surtout à l’élevage d’animaux de rente. Par conséquent, seul le consommateur peut changer cela. C’est le consommateur qui détermine la demande et qui a donc le pouvoir de faire bouger les choses. Vivez végétalien, pour l’homme, pour l’animal et pour l’environnement, et pour votre propre santé! 30 copyright swissveg.ch Peter Gerber de la section Consommation et produits auprès de l’OFEV (Office fédéral de l’environnement): «Ceci vaut en particulier aussi pour la fabrication de produits animaux comme la viande et le fromage. Ainsi par exemple, l’ammoniac, polluant de l’air et les gaz à effet de serre méthane et gaz hilarant proviennent pour la majeure partie de l’agriculture.» Renoncer au lait, c’est un grand bénéfice non seulement pour les animaux, mais aussi pour nous les humains par Sonja Tonelli, Acusa.ch Diane vient de recevoir de son médecin l’information selon laquelle il a constaté chez elle une ostéoporose au stade initial. Lors d’un examen préventif, le médecin a mesuré sa densité osseuse et les résultats ne montrent rien de bon. Diane ne sent encore rien de la fragilité osseuse naissante, mais avec l’âge elle pourrait subir des fractures. Diane doit désormais veiller à une alimentation riche en calcium et en vitamine D, lui conseille le médecin. Il lui est donc conseillé de consommer plusieurs portions de produits laitiers par jour comme le yogourt, le fromage et le séré, parce qu’ils contiennent beaucoup de calcium. Diane rentre chez elle et réfléchit à sa conservation avec le médecin. Si les produits laitiers contribuent à stopper la fragilité osseuse, pourquoi ne l’ont-ils pas empêchée jusqu’ici chez elle? Depuis son enfance elle aimait et consommait régulièrement des produits laitiers. Et aujourd’hui encore le yogourt, le fromage et les boissons lactées font partie de son alimentation quotidienne. Quelque chose cloche. Depuis de nombreuses décennies, la consommation régulière de produits laitiers est considérée comme une bonne prévention de l’ostéoporose. Mais ces recommandations commencent toujours plus à s’effriter. L’incidence de l’ostéoporose parmi les gens est la plus élevée dans les pays où l’on consomme le plus de lait. Toujours plus d’études prouvent aussi que le calcium du lait ne protège pas contre la fragilité osseuse. Ainsi par exemple, une étude suédoise, publiée l’année dernière dans la revue spécialisée «British Medical Journal». Les chercheurs suédois ont suivi l’état de santé de près de 100’000 personnes pendant 20 ans. Les sujets de l’étude étaient interrogées en détail sur leur alimentation et leur consommation de lait et de produits laitiers. Le résultat était surprenant: les femmes qui buvaient chaque jour trois verres de lait et davantage présentaient même un risque accru de se casser la hanche que celles qui n’en buvaient qu’un verre. Le lait ne pouvait donc pas protéger la santé osseuse des sujets testés; au contraire, il favorisait même la perte osseuse. Le lait est un produit courtisé. Et on lit sans cesse dans les émissions et magazines soi-disant de santé à quel point il est bon pour la santé. Des slogans publicitaires comme «Le lait rend fort» ou «Moi j’bois mon lait comme ça m’plaît» se sont gravés dans la mémoire des consommateurs. Mais on voit à quel point les campagnes publicitaires de ce genre sont sans fondement, à l’exemple de la publicité de Swissmilk avec la célèbre vache noire et blanche «Lovely». On fait de la publicité avec elle depuis des années: «Le lait et les produits laitiers rendent fort et intelligent. Lovely le sait depuis longtemps. Rien n’est impossible pour la vache la plus sportive et la plus intelligente du monde.» Mais franchement: Avez-vous déjà vu une vache adulte boire du lait? Il n’y a que l’homme pour faire cela. Les vaches, comme la vache publicitaire «Lovely», sont fortes sans lait. Le lait contient certes effectivement en grandes quantités les nutriments et vitamines essentiels nécessaires à notre santé, par ex. le calcium, le magnésium, la vitamine D, etc. Rien d’étonnant donc qu’un nourrisson ne consomme dans la première phase de sa vie uniquement du lait maternel et qu’il doive recevoir tout ce dont il a besoin pour sa croissance et son développement. Mais malgré cela, la consommation de lait est toujours davantage mise en rapport avec diverses maladies de civilisation. Toutefois, on fait rarement état des conséquences négatives de la consommation de lait. Cependant, elles sont désormais indéniables. Comme l’a prouvé l’étude suédoise, le lait ne protège pas de l’ostéoporose. Au contraire, il la favorise même. Le calcium contenu dans le lait de vache ne peut pas être utilisé de façon optimale par notre organisme, car le lait de vache contient une teneur élevée en phosphore, qui diminue la capacité de l’intestin à absorber le calcium. Les aliments comme les légumes, qui contiennent certes moins de calcium que le lait, sont donc beaucoup plus précieux pour l’apport en calcium, parce que l’absorption du calcium qu’ils contiennent n’est pas entravée comme avec le lait animal. A cela s’ajoute que le lait réchauffé a un effet acidifiant. Pour lier l’acide excessif, notre organisme détache du calcium de nos os, pour ramener le sang à un équilibre acidobasique sain. Du fait de la consommation de lait, notre corps est souvent privé de plus de calcium qu’il ne peut en absorber à partir du lait. La vache «Lovely» vainc dans la publicité de Swissmilk même le lutteur le plus fort et sert sans cesse de symbole du fait que la consommation de lait rend fort. Mais ce qui est curieux, c’est que les vaches ne boivent pas de lait! Lovely tire sa force d’une nourriture végétale. 31 Près d’un Suisse sur cinq est affecté par une intolérance au lactose. Le chiffre caché est probablement encore bien plus élevé, car beaucoup n’attribuent pas leurs problèmes digestifs chroniques à cela et ne savent pas qu’ils sont intolérants au lactose. Personne ne supporte bien le lactose en fait. Certains s’en accommodent simplement mieux et se sont habitués à la digestion du lactose du fait de la consommation régulière de lait. Mais au Japon par exemple et en Afrique, où les gens ne consomment pratiquement pas de lait, l’intolérance au lactose dans la population est proche des 100%. Souvent les gens développent aussi une allergie aux protéines de lait. Cette allergie a généralement des effets si subtils qu’on ne la remarque même pas. Mais elle représente une sollicitation constante pour notre organisme, qui doit en venir à bout. En cas d’allergie, le système immunitaire est sans cesse sollicité à nouveau par la consommation de protéines de lait et a de ce fait moins de réserves pour s’adresser à d’autres maladies. Tout comme le lait, les fruits et légumes contiennent de précieuses vitamines et oligoéléments. Contrairement au lait, ils sont toutefois sans propriétés pathogènes. Ils renforcent notre système immunitaire et nous protègent grâce à leurs substances végétales riches contre de nombreuses maladies de civilisation comme le cancer et l’infarctus du myocarde, par exemple. Les produits laitiers comme le fromage, le beurre et le yogourt contiennent souvent une quantité importante de cholestérol. Un nombre croissant de gens doivent lutter contre des taux de cholestérol trop élevés dans notre société de civilisation. Le cholestérol dans le sang entraîne des maladies cardio-vasculaires et de l’artériosclérose. L’infarctus du myocarde et l’attaque cérébrale, qui sont déclenchés par les maladies vasculaires susmentionnées, sont les principales causes de décès n° 1 et 3 en Suisse. Le diabète peut également être favorisé par la consommation de lait, comme le montrent diverses études épidémiologiques dans différents pays, qui démontrent un grand rapport entre la consommation de produits laitiers et la fréquence due diabète insulinodépendant. Il est en outre incontesté aujourd’hui que le lait fait partie des aliments cancérigènes. Des comparaisons internationales montrent que les régions à forte consommation de lait présentent parallèlement aussi un taux plus élevé de cancers de la prostate et des ovaires. De même, on soupçonne que le lait favorise le cancer du sein. Le lait contient des hormones de 32 croissance qui incitent les cellules à se diviser. Ceci est utile chez les nourrissons. Mais à l’âge adulte cet effet peut s’avérer un boomerang. Chaque personne a des cellules cancéreuses dans son organisme. Mais pour qu’elles puissent se reproduire et former une tumeur, il faut l’hormone de croissance IGF1, qui est d’une part formée par notre organisme luimême et qui est absorbée en outre par le biais de la nourriture. Le lait contient une très grande quantité de l’hormone de croissance IGF1. Chez les buveurs réguliers de lait, on trouve donc des quantités accrues de l’hormone dans le sang. Toutefois, l’hormone de croissance similaire à l’insuline ne cause pas le cancer. Mais il peut inciter des cellules cancéreuses pré-existantes à la croissance. Des particules de graisse minuscules dans le lait transportent l’IGF1 à travers les parois de l’intestin dans la circulation sanguine, où ils circulent à travers le corps humain et peuvent déployer pleinement leurs propriétés favorisant la croissance. Des bébés souffrent toujours plus souvent de la consommation de lait étranger à l’espèce. L’allergie au lait de vache peut déclencher une neurodermite et des problèmes digestifs. La carence martiale est également constatée plus souvent chez les enfants en bas âge qui reçoivent du lait de vache comme nourriture. Alors qu’autrefois on allait chercher chez des fermiers villageois un bidon de lait, on l’achète aujourd’hui en Tetrapak. La composition en protéines de chaque lait maternel est adaptée de manière si individuelle à un nourrisson que l’on pourrait identifier la vache productrice sur la base d’une seule goutte de lait. Mais aujourd’hui, le lait acheté ne provient pas d’une seule vache, mais c’est un mélange de centaines de vaches. C’est pourquoi notre système immunitaire, qui réagit au lait étranger à l’espèce, ne peut plus guère s’adapter à la composition du lait et cela le sollicite énormément. Le fait est également que le lait contient très souvent des résidus d’antibiotiques et des traces de pus et que près de la moitié (47%) des toxines environnementales absorbées (dioxine, PCB, etc.) provient de produits laitiers. Le lait contient de très nombreuses substances minérales et vitamines, comme il constitue un aliment complet pour les nourrissons. Mais toutes ces substances minérales et vitamines peuvent être obtenues tout aussi bien d’une nourriture végétale sans s’exposer aux risques multiples que la consommation de lait et de produits laitiers entraîne. Malgré ses nombreuses substances minérales et vitamines, le lait est tout sauf bon pour la santé et chacun ferait bien d’y renoncer. La totalité du monde animal nous montre qu’il est possible de vivre sans lait. L’homme est le seul être vivant qui continue à boire du lait après la phase de nourrisson. Si le lait était important pour la santé, la nature aurait certainement veillé à le rendre accessible également aux animaux. Mais ceux-ci jouissent d’une parfaite santé, d’une ossature forte et de puissance sans la moindre goutte de lait. Pour nous les humains, c’est également possible! Il est très facile de renoncer au lait (Rebi) Boire du lait, c’est pour la plupart lié à des souvenirs de leur propre enfance. Comme on aimait le matin, enfant, boire un chocolat chaud et manger un bol de corn flakes avec du lait le matin au petit déjeuner. Qui ne connaît pas l’affirmation (des parents ou de la publicité): «Le lait c’est bon pour la santé, bon pour tes os, et tu en as particulièrement besoin pendant la croissance.»? Contrairement aux allégations du lobby laitier, on sait depuis longtemps que le lait n’est pas bon pour notre santé. Toujours plus d’études démontrent à quel point les produits laitiers et la caséine qu’ils contiennent sont nocifs pour le corps humain. Une des études les plus connues et un ouvrage très recommandé est probablement la China Study par Colin Campbell, qui attire l’attention de manière détaillée sur les problèmes posés par les protéines animales. Le lait n’est pas bon pour les os, et il n’est pas naturel de boire du lait de vache. Au contraire, le lait peut même favoriser l’ostéoporose dans la vieillesse. Nous savons tous à quoi le lait maternel de tous les mammifères, y compris le nôtre, est destiné, c’est pour notre PROPRE bébé. Par conséquent, c’est la chose la moins naturelle qui existe de voler et de boire le lait d’une autre créature. Les consommateurs savent encore beaucoup trop peu ce que la mafia du lait s’efforce de cacher et de recouvrir par une publicité mensongère. D’une part, ce sont les souffrances infinies causées à des animaux par Ci-dessus: Yogourt et glace: Sojade utilise des fèves de soja de la zone de l’UE, p. ex. de France. Glace délicieuse au chocolat, à la fraise, à la pistache et bien dâutres encore, à base de riz de Naturattiva et The Green Fairy. l’industrie laitière, et d’autre part les risques pour la santé des consommateurs. Mais régulièrement on est insécurisé par des scandales à propos du pus et des résidus de médicaments dans le lait. Il est regrettable que de telles «nouvelles de choc» soient rapidement de nouveau refoulées par le consommateur, mais pour les animaux il reste une triste existence avec une fin horrible. La tendance à l’alimentation végétalienne, qui est toujours plus à l’ordre du jour dans le public depuis quelques années, apporte des solutions de rechange délicieuses (la demande produit les offres). Des solutions de rechange pour remplacer le lait et les produits laitiers comme le fromage, le beurre, les yogourts étaient naguère disponibles uniquement dans des magasins bio et Fairtrade, mais aujourd’hui, même des grands groupes comme Migros et Coop ont remarqué qu’ils doivent élargir leur offre. Toutefois, on trouve le plus grand choix de lait végétal dans les magasins spécialisés végétaliens, qui ouvrent fort heureusement dans toujours 33 plus de villes de Suisse. Mais une offre importante crée l’embarras du choix. Le mieux est d’essayer simplement les produits de l’assortiment. Il y a parfois de grandes différentes de goût. Si vous n’aimez pas une boisson au soja, testez-en une d’un autre fabricant, ou essayez un des nombreux autres produits végétaliens. Depuis que j’ai découvert la boisson chocolatée au soja de Provamel, je n’ai plus besoin de renoncer à ma boisson sucrée du matin, qui me manquait tant. La boisson au soja de Provamel au calcium est assez proche du goût du lait de vache. Il n’est pas nécessaire de renoncer à votre latte macchiato ni à la crème fouettée au dessert. Certains laits végétaux et crèmes peuvent même être très bien battus en mousse. Le lait de coco convient particulièrement pour de délicieux plats asiatiques et il est donc utilisé souvent même par des restaurants non végétaliens dans la préparation des plats. Vous pouvez assaisonner et affiner vos savoureuses créations avec de la crème de soja ou de riz. Autres délicieuses alternatives au lait: fromage végan, beurre et pâtes à tartiner: que ce soit de Soyana, Wilmersburger ou Rapunzel & Cie, il existe de nombreux fabricants et produits différents. Il y en a certainement pour tous les goûts! Boissons aux plantes et aux céréales: boissons à l’avoine, au quinoa, aux amandes, au riz, à la noix de coco, au sarrasin, à l’orge, à l’épeautre, affinées à la crème. Des fèves de soja du lac de Constance entrent dans la composition de la boisson du domaine agricole Storzeln, naturellement bio comme la plupart des boissons. Le plus grand obstacle pour de nombreuses personnes désireuses de changer leur alimentation, c’est probablement le «sevrage» au fromage. Pour la plupart, la pizza, les pâtes, le risotto et cie sont inconcevables sans fromage. Alors que les végétaliens devaient autrefois y renoncer, différents fabricants proposent aujourd’hui des succédanés de fromage dans toutes les variations. Que ce soit du fromage râpé pour la pizza, du fromage en tranches pour le sandwich ou une délicieuse salade de tomates et mozzarella avec de la mozzarella végane de Sojana, il existe un grand choix. Egalement pour le fromage végan, il est conseillé d’essayer divers producteurs et goûts. A l’époque de Noël, certains végétalien/nes se sentent désavantagés à la table familiale. La raclette et la fondue sont un menu apprécié, célébré souvent en société. Pour cela, j’utilise le fromage Jezzo de VeGourmet. Ce fromage délicieux peut être découpé en tranches pour la raclette, il fond très bien et fait même des fils. Pour une fondue onctueuse, il suffit de porter le fromage Jezzo à ébullition, de l’affiner avec Creamy Risella (de MozzaRisellis) et des épices. Rien ne s’oppose donc à une soirée fondue végane avec la famille et les amis. 34 Aujourd’hui il est plus simple que jamais de passer du lait animal et de ses sous-produits à des produits végétaliens. Il vous suffit d’oublier vos vieilles habitudes et d’être ouvert à la nouveauté. L’offre est là, vous êtes prêts à essayer? Question aux consommateurs de lait: le lait de vache est créé pour que le veau double son poids corporel en peu de temps. C’est ce que vous voulez? Urs Hochstrasser, cuisinier de cuisine crue, LaHaute Cuisine Crue www.urshochstrasser.ch La cuisine entièrement sans produits laitiers par Gina Kleingutti, Acusa.ch La cuisine sans viande, ça va, mais même sans produits laitiers? C’est inimaginable pour bien des gens. Alors on ne peut plus rien manger! Loin s’en faut! Il n’y a aujourd’hui guère de recettes que l’on ne puisse préparer avantageusement avec des produits de remplacement végétaux aussi bien qu’avec du lait, de la crème ou du beurre. Il faut seulement avoir le courage d’essayer. Et le grand avantage: contrairement au lait, ces produits de remplacement végétaux sont absolument sans cholestérol. Gina Kleingutti, collaboratrice chez Acusa et cuisinière de formation, nous a sélectionné quelques recettes et les a préparées elle-même. Elle a photographié le résultat et, comme vous le voyez sur les photos, les plats ont l’air très sympathique et délicieux. Spaghetti Carbonara Ingrédients pour 4 personnes 400 g de spaghettis ½ oignon (ou poireau) 1 gousse d’ail 175 ml d’eau 5-6 c. à s. de purée d’amandes 1 bloc de tofu fumé Sel, poivre, muscade Préparation Cuire les spaghettis dans de l’eau salée. Zubereitung Cuire les spaghettis dans de l’eau salée. Pendant que les spaghettis cuisent, découper le tofu fumé en petits dés, les mettre de côté. Hacher finement l’oignon (ou le poireau) et l’ail et le faire blondir dans un peu d’huile. Ajouter ensuite l’eau et la purée d’amandes. En remuant, cuire jusqu’à obtention d’une sauce onctueuse. Saler, poivrer et saupoudrer de muscade, ajouter le tofu fumé. Ensuite servir avec les spaghettis cuits. Crêpes Ingrédients (pour env. 6 crêpes) 300 ml de lait de soja 200ml d’eau 250 g de farine 1 pincée de sel Huile Préparation Bien mélanger tous les ingrédients sauf l’huile dans un bol. Préchauffer brièvement la poêle à frire. Avant chaque crêpe répartir un peu d’huile dans la poêle à frire, puis la pâte avec une louche dans la poêle à revêtement antiadhésif, cuire quelques minutes de chaque côté. Ensuite fourrer ou garnir à volonté. Sucrées ou salées, tout convient. 35 Gâteau de pâte sablée Ingrédients 100 g de margarine végane 100 g de sucre 250g de farine 2 c. à c. de levure chimique 1 c. à c. de poudre de succédané d’œuf (p. ex. MyEy Volley) 130 g de lait de soja Pour la garniture: Env. 350 g de cerises 50g de farine 35g de sucre ½ sachet de sucre vanillé 35g de margarine Préparation Pour la masse battue, remuer la margarine et le sucre jusqu’à obtention d’une mousse. Mélanger la farine à la levure chimique et incorporer. Incorporer également la poudre de succédané d’œuf et le lait de soja. Verser la pâte dans un moule graissé et la lisser. Préchauffer le four à 200 degrés avec chaleur supérieure/inférieure. Répartir les cerises sur la pâte. Pour les granulés, pétrir la farine, le sucre, le sucre vanillé et la margarine avec les mains pour obtenir une pâte friable et disposer sur les fruits. Cuire pendant 45 à 50 minutes au milieu du four. Laisser refroidir et saupoudrer de sucre en poudre. Cappuccino Avec la nourriture végétalienne, il n’est même pas nécessaire de renoncer à un bon cappuccino. Pour faire mousser le lait végétal, c’est surtout a teneur en graisse qui joue un rôle. Une teneur en graisse plus élevée facilite l’obtention de la mousse et produit une écume de lait onctueuse. C’est pourquoi le lait végétal devrait avoir au moins 1,5% de matière grasse pour que la mousse réussisse. Le cappuccino ci-contre a été produit avec du lait de soja. Mais le lait d’amande et d’épeautre peuvent également être merveilleusement battus en mousse. Les bonnes choses doivent être réfléchies et apprises. Albert Schweitzer 36 Villa Kuhnterbunt, une oasis de paix et d’harmonie Interview par Sonja Tonelli, Acusa.ch AVEC Bea Gutzwiller Lorsque je visite pour la première fois la Villa Kuhnterbunt à Läufelfingen/BL, je suis immédiatement frappée par l’atmosphère extrêmement harmonieuse qui règne à la ferme. Nous nous rendons, avec Bea Gutzwiller, fondatrice de la Villa Kuhnterbunt, sur le pré, où un troupeau de vaches hétéroclites nous regardent déjà. Bea appelle une vache par son nom, et celle-ci accourt tout de suite joyeusement. Bientôt nous sommes entourées par une foule de vaches curieuses. Bien que de petits veaux fassent partie du troupeau, ici aucune méfiance et aucun comportement agressif. Les animaux nous reniflent tous avec confiance et cherchent des friandises. Nous avons posé quelques questions à Bea: que recèle exactement le nom de Villa Kuhnterbunt et depuis combien de temps existe-t-elle? Le troupeau hétéroclite de la Villa Kuhnterbunt. Ces bovins vivent une vie heureuse loin de toute exigence d’exploitation. La Villa Kuhnterbunt est un refuge pour bovins (vaches, veaux et bœufs) et un lieu de rencontre pour hommes et animaux. Chez nous, les animaux peuvent vivre une vie sans aucune contrainte d’exploitation de la part des hommes et comme représentants pour leurs congénères dans la production alimentaire pour susciter davantage d’intérêt, de sympathie, d’attention et de protection pour leur espèce. La Villa Kuhnterbunt existe depuis 10 mois. Comment es-tu arrivée à l’idée de créer la Villa Kuhnterbunt, et cela a-t-il été difficile de mettre cette idée en application? En août dernier, j’ai entendu parler par voies détournées d’une action de sauvetage de vaches, j’ai vu des photos d’elles et décidé spontanément d’acheter une vache et de la sauver ainsi de l’abattoir. La photo d’Odyssée s’est gravée au plus profond de mon âme: un être épuisé, qui n’avait plus que la peau et les os, attaché à une courte chaîne et attendant son rendezvous à l’abattoir. Odyssée a trouvé refuge chez un agriculteur de Suisse orientale et a pu récupérer lentement de son inflammation du pis et reprendre du poids. Mais je voulais savoir Odyssée près de moi, établir une relation avec elle, mais comment faire? Quel- A la Villa Kuhnterbunt, les veaux peuvent rester près de leur mère. La vache «Donau» se laisse même téter par un veau orphelin, en plus de son propre bébé. ques agriculteurs du voisinage m’ont proposé de l’héberger mais comment pouvais-je gérer le fait que des vaches du troupeau d’Odyssée étaient abattues les unes après les autres? Je ne pouvais pas imaginer cela, je savais que je ne le supporterais pas et ne voulais plus imposer à Odyssée ce changement permanent. Comme les rares refuges existants étaient tous pleins, j’ai décidé relativement vite d’agir et me suis mise à la recherche de compagnons de lutte et d’un endroit approprié pour fonder mon propre refuge pour bovins. A mon grand étonnement, ce lieu a été très vite trouvé. Un couple d’agriculteurs disposant de l’infrastructure idéale et d’un cœur au bon endroit était tout de suite disposé à transformer leur ferme d’établissement de production en refuge et à entamer avec moi ce chemin osé. Avec une vache et un rêve audacieux, notre collaboration a débuté, li- 37 brement inspirée de la devise: Personne n’est trop fou pour ne pas trouver quelqu’un d’encore plus fou qui le comprendra (Friedrich Nietzsche). Au début, la plus grande difficulté étaient constituée par mes propres peurs et doutes. De l’extérieur j’ai été accueillie par beaucoup d’incompréhension, de méfiance et d’hostilité. Depuis lors je gère très bien les inimitiés et la critique et c’est un fait que lorsque l’on s’engage, on s’expose aussi. Quel est le but de la Villa Kuhnterbunt? En premier lieu la Villa Kuhnterbunt est un refuge pour bovins. Comme représentantes de leurs congénères dans la production alimentaire, les vaches reçoivent un nom, une histoire et un visage et elles peuvent montrer qu’elles valent beaucoup plus que d’être des fournisseurs de lait et de viande. Par ailleurs, nous informons sur tout ce qui concerne le bovin avec l’accent sur la relation entre l’homme et l’animal ainsi que la détention d’animaux de rente sous les aspects éthiques, écologiques, politiques et de la santé. Nous encourageons le contact entre l’homme et l’animal sous la forme de rencontres individuelles avec les animaux. Pour moi, le contact entre l’homme et l’animal joue un rôle essentiel. Pratiquement personne ne connaît une vache ou n’a eu des contacts rapprochés avec une vache. Tout ce que nous attribuons aux animaux de compagnie en caractère, intelligence, esprit, instinct de jeu, capacité à souffrir, etc., une vache le possède aussi mais personne ne le sait! Grâce au contact direct avec les animaux, la compréhension naît, et on ne protège que ce que l’on comprend et que l’on aime. Pour quelle raison les vaches sontelles des animaux spéciaux à tes yeux? Les vaches m’ont toujours fascinée. Il n’y a guère d’autre animal qui soit si étroitement lié à l’homme du point de vue historique et culturel et aucun autre n’est tombé à ce point dans l’oubli et n’est exploité si intensivement. Les vaches sont des animaux merveilleux: elles ont du caractère, elles sont prévenantes, pleines d’amour, intelligentes, fidèles et amusantes. A combien d’animaux peux-tu offrir un foyer à la Villa Kuhnterbunt et comment ces animaux vous par- 38 viennent-ils? Nous avons de la place pour 35 animaux, mais nous sommes déjà en train d’étendre et de développer, car la demande de places est très importante. Il est intéressant de constater que la plupart des demandes ne proviennent pas de défenseurs des animaux et d’associations, mais généralement ce sont des particuliers qui, par des circonstances particulières, souvent aussi par hasard, ont développé une étroite relation avec un bovin et souhaitent lui épargner un cruel destin. Ce qui me réjouit toujours beaucoup personnellement, ce sont les demandes d’agriculteurs qui demandent que nous prenions un de leurs animaux. J’ai remarqué lors de ma visite que tu entretiens une relation très étroite avec les bovins; murmurestu à leurs oreilles? Non, je ne crois pas... J’ai grandi sur un refuge pour les animaux de compagnie, sauvages et de rente, et j’ai eu l’occasion d’apprendre beaucoup sur la manière de les traiter. L’essentiel dans le contact avec tous les animaux, c’est certainement l’amour, l’intérêt, les connaissances spécialisées, un bon don d’observation et d’être conscient de son propre langage corporel et de que l’on dégage soi-même. Ma relation avec les bovins est très intime; nous entretenons une bonne relation empreinte d’amour, de confiance, de respect et de libertés. Combien de temps faut-il aux animaux pour apprendre la confiance, lorsqu’ils arrivent ici? La plupart des nouveau-venus ont besoin de quelques jours pour s’habituer et trouver leur place dans le nouveau troupeau. L’âge, la race, le caractère et la forme de détention antérieure jouent aussi un rôle important à cet égard. Mais généralement les animaux sont vite en confiance. Les vaches sont très curieuses et intelligentes et ressentent exactement d’où ou de quoi provient le danger et à qui elles peuvent faire confiance. A la Villa Kuhnterbunt vivent des vaches qui étaient portantes et qui auraient quand même dû être abattues. Est-ce que cela arrive souvent en Suisse? L’abattage de vaches portantes est interdit en Suisse (contrairement à l’UE). Mais en Suisse, des vaches portantes sont abattues tous les jours et on accepte que les veaux étouffent de manière cruelle dans le ventre de leur mère lors de l’abattage. Lors de ma visite à la Villa Kuhnterbunt, tu avais un très petit veau qui venait d’arriver chez vous avec une pneumonie. Comment Léonie est-elle arrivée chez vous et comment va-t-elle aujourd’hui? Léonie a eu la grande chance d’être découverte tout de suite après sa naissance par un couple aimant les animaux, qui l’ont rachetée. Ils ont assumé la responsabilité du petit être et apporté la petite Léonie, âgée de quelques jours seulement, directement chez nous dans leur voiture. Léonie s’est magnifiquement développée, elle est un veau plein de joie de vivre qui savoure la vie à fond. Tu m’as dit à l’époque que les petits veaux séparés de leur mère en subissent un grand tort. Qu’entendais-tu par là? Dans l’industrie laitière, les veaux sont retirés à leur mère peu après la naissance et(souvent) logés individuellement dans l’espace le plus réduit possible. Ces jeunes animaux ne peuvent ni connaître l’amour et l’affection de leurs mères, ni apprendre le comportement spécifique à l’espèce. Ils ne peuvent ni bouger, ni jouer, ni avoir des contacts physiques avec leurs congénères, on les prive donc de tous leurs besoins fondamentaux (les bovins sont des animaux grégaires). De telles conditions artificiellement créées conduisent forcément à des comportements anormaux. Les vaches qui arrivent chez vous gestantes peuvent garder leur veau après la naissance, pour la première fois de leur vie. Dirais-tu que les vaches ont une relation intime avec leur veau et les veaux avec leur mère? Les vaches sont de merveilleuses mères, s’occupent de leurs veaux avec beaucoup d’amour et d’attention et les veaux s’orientent très fortement vers leurs mères, qui leur donnent chaleur, protection, affection et nourriture. Notre Aiyana a pu, après six veaux qu’on lui avait retirés, garder chez nous un veau pour la première fois de sa vie. A peine la petite Amali était-elle au monde qu’Aiyana l’avait transportée tout au fond de l’étable, l’avait recouverte de paille et s’était couchée devant elle. Elle avait caché son petit pour le protéger. Oui, ils ont une relation très intime! (Vous trouverez l’histoire émouvante d’Aiyana et d’Amali dans le premier article de ce magazine, note de la rédaction. Meggy avec son petit veau mâle Atreju Que souhaites-tu pour l’avenir? Odyssée vivait naguère en stabulation entravée et savoure sa nouvelle vie. Pour l’avenir lointain je souhaite que des endroits comme la Villa Kuhnterbunt ne soient plus nécessaires! Pour un proche avenir, je souhaite que de nombreuses personnes visitent les endroits comme la Villa Kuhnterbunt, s’y intéressent, ouvrent leurs cœurs, élargissent leurs idées et transposent cela dans leur comportement de tous les jours et leurs habitudes de consommation. Je souhaite que les gens reconnaissent enfin le rapport direct entre la détention des animaux de rente, la destruction de l’environnement et la faim dans le monde! Sois toi-même le changement que tu souhaites pour ce monde. (Mahatma Gandhi). Nous te remercions vivement de cet entretien. Vous trouverez de plus amples informations sur la Villa Kuhnterbunt et la manière de soutenir cet endroit admirable sous: www.villakuhnterbunt.ch et à la page suivante La petite Amali (son nom signifie «espoir») et l’espoir qu’un jour tous les animaux comme elle pourront mener une vie heureuse. Villa Kuhnterbunt, un petit paradis paisible pour les animaux au cœur d’un «monde d’animaux de rente» orienté profit et sans cœur. 39 Odyssée, notre gentille vache parrainée par Sonja Tonelli, Acusa.ch Nous avons le grand plaisir de présenter Odyssée à nos lecteurs. Odyssée est l’un des bovins qui peuvent mener à la Villa Kuhnterbunt une vie heureuse loin de toute exigence d’exploitation. Acusa a pris un parrainage partiel pour Odyssée et nous en parlerons à l’avenir régulièrement dans notre revue. Photo ci-dessous à gauche: Odyssée à sa résidence antérieure en stabulation entravée. Bien qu’elle ait été encore jeune, elle était totalement épuisée par l’exploitation excessive et devait être abattue parce qu’elle souffrait d’une inflammation du pis. Photo ci-dessus et en bas à droite: Odyssée aujourd’hui à la Villa Kuhnterbunt. Comme on peut le voir, elle a magnifiquement récupéré. Pourquoi assumer le parrainage d’un animal? Les refuges pour anciens «animaux de rente» méritent notre soutien. Ce sont des lieux de paix et d’absence de violence, où les gens qui n’ont encore jamais eu de contact avec un animal de ferme peuvent apprendre à connaître et à apprécier ces êtres merveilleux. En assumant un parrainage pour l’un de ces animaux, nous lui offrons une vie heureuse et sans peur et contribuons ainsi à apporter une petite lueur d’espoir dans le monde triste des animaux dits «de rente». L’entretien d’un bovin à la Villa Kuhnterbunt s’élève à 250 francs par mois. Mais même les petits parrainages partiels sont les bienvenus. Chaque franc est apprécié! Indépendamment du montant, le parrain reçoit un certificat et peut rendre visite sur rendez-vous à son filleul. Les parrainages font plaisir et sont donc également une magnifique idée de cadeau! Souhaitez-vous soutenir vous aussi la Villa Kuhnterbunt par un don ou un parrainage? Dans ce cas, adressezvous à Bea Gutzwiller, www.villakuhnterbunt.ch, e-mail: [email protected] Compte pour les dons: CH02 0076 9017 3354 4200 1 / BIC: BLKBCH22