Rapport sur le sport scolaire

Transcription

Rapport sur le sport scolaire
Rapport au Ministère de l'éducation nationale après la consultation sur le sport scolaire
Par Michel Leblanc – Inspecteur Général de l'Education
Janvier 2001
Rappel historique:
C'est en 1934 qu'est créé l'Office du Sport Universitaire (OSU) à partir du Commissariat au sport
installé depuis 1931 auprès de l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF). L'OSU
demande que soit créée une association sportive dans chaque université.
Mais ce n'est qu'en 1938 qu'un véritable élan est donné au sport scolaire. Il est l'œuvre de Léo
Lagrange, sous-secrétaire d'Etat aux sports et aux loisirs qui transforme l'OSU en OSSU, intégrant
la partie scolaire à l'organisation. A la fin de l'année 1950, on compte 500 associations et 1800
membres.. Et c'est le 1 e r février 1939 que Jean ZAY, ministre de l'éducation nationale, adresse
à ses recteurs une lettre par laquelle il les invite à favoriser le développement de l'USEP, Union
Sportive de l'Enseignement Primaire, nouvel intitulé de la commission scolaire de l'UFOLEP
(Union Française des Œ uvres Laïques d'Education Physique), elle-même section sportive de la
Ligue de l'Enseignement.
La seconde guerre mondiale viendra stopper cette initiative (d'autant plus que le gouvernement de
Vichy va dissoudre la Ligue de l'enseignement) qui va retrouver consistance à la libération.
L'USEP grâce à l'action de ses militants va progressivement multiplier le nombre de ses
associations sportives qui deviendront, en vertu des dispositions de la loi de 1984, des associations
déclarées dotées de la personnalité morale en même temps qu'une fédération sportive de plein
exercice, membre de Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).
Les quelques 12 000 associations sportives d'école affiliées à l'USEP sont donc le fruit d'un travail
militant et bénévole que l'administration a accompagné et soutenu en mettant à disposition de la
Ligue de l'enseignement des moyens humains qui ont favorisé la structuration du mouvement et lui
ont permis de se doter d'une logistique efficace pour organiser les rencontres et coordonner
l'activité des associations.
Si l'histoire de l'USEP et du sport scolaire du premier degré est le produit d'une action militante,
celle du sport scolaire du second degré est le résultat de l'action de l'administration et de ses
agents, professeurs d'EPS.
Le fait déclencheur du développement de l'OSSU fut la création du forfait hebdomadaire
d'animation de l'association sportive, inclus dans le service des enseignants d'EPS. Disposant d'un
forfait de trois heures par semaine, les enseignants d'EPS vont s'attacher à diffuser les pratiques
sportives au sein des associations sportives. Succédant à l'OSSU en 1963, l'ASSU (Association du
Sport Scolaire et Universitaire) allait être le lieu de découverte du sport et de la compétition
sportive pour au moins deux générations de français. Entre 1965 et 1975, l'ASSU passe de 307 000
licenciés à 868 000, et de 4887 à 7141 associations. Ce formidable développement témoigne de
l'enthousiasme des enseignants d'EPS, véritables propagandistes des pratiques sportives en milieu
scolaire. Mais l'ASSU reste dans la main de l'administration (le Ministre (à l'époque c'est celui de
la jeunesse et des sports) en est toujours président), et les services déconcentrés veillent à maîtriser
le dispositif.
Souhaitant donner davantage d'autonomie au secteur universitaire, le gouvernement introduira dans
la loi de 1975 (dite loi Mazeaud) une disposition qui scinde l'ASSU en deux structures; l'Union
Nationale du Sport Scolaire, pour le second degré, (UNSS) d'une part et la Fédération Nationale du
Sport Universitaire (FNSU) pour l'enseignement supérieur, d'autre part. C'est cette organisation,
confirmée par la loi de 1984 (dite loi Avice) qui succédera à la loi de 1975, qui prévaut encore
aujourd'hui. Mais le transfert, en 1981, de l'EPS du ministère de la jeunesse et des sports au
ministère de l'éducation nationale allait fort logiquement s'accompagner du transfert du sport
scolaire. Ainsi c'est le ministre de l'éducation nationale qui préside aujourd'hui l'UNSS.
Forte de 9 444 associations, regroupant 852 222 licenciés, l'UNSS est la première fédération
sportive par le nombre de féminines. Présente dans tous les établissements publics locaux
d’enseignement, l’UNSS affilie également 1 200 établissements privés. Déployant ses activités
depuis le niveau local jusqu’au niveau international (l’UNSS est membre de l’ISS (International
Sport Scolaire), l’UNSS est aujourd’hui une structure reconnue par tous les dirigeants du sport
français. L’UNSS développe un partenariat avec de nombreuses fédérations uni sport avec
lesquelles elle a signé des conventions. Au sein du mouvement sportif français, l’UNSS apparaît
comme la référence en matière de sport éducatif et son rôle formateur est particulièrement
apprécié.
1
Décret du 25 mai 1950