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ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie L’ISSUE DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DE 2008 Analyse politique Par Nicolas Bonhomme Problématique Les organes gouvernementaux et administratifs des États-Unis d’Amérique occupent trois fonctions.1 Le pouvoir exécutif, la présidence, se charge de la mise en œuvre des lois et, par son rôle de leader, définit la politique nationale et internationale. Il possède une prépondérance de fait dans l’initiative législative.2 Le président américain, chef de l’État et du gouvernement, ne peut voir son mandat de quatre ans être renouvelé qu’une seule fois. Le président actuel, Barack Obama, du Parti démocrate, entreprend son premier mandat. Le pouvoir législatif a pour rôle l’adoption des lois, la critique de l’activité gouvernementale et il détient une prépondérance théorique dans l’initiative législative. Le Congrès est le parlement américain. Il se compose de la Chambre des représentants, dont les 435 membres ont un mandat de deux ans renouvelable à perpétuité, et du Sénat, que gouvernent cent sénateurs avec un mandat de six ans renouvelable un tiers à la fois tous les deux ans.3 Finalement, à l’intérieur du pouvoir judiciaire fédéral américain, la Cour suprême revêt la plus haute importance. Elle est chargée de déterminer s’il y a eu violation des lois, et, le cas échéant, d’imposer la sentence requise. Elle possède la capacité d’interpréter les lois.4 Les neuf juges de la Cour suprême sont nommés à vie par le président. Cette nomination doit toutefois être approuvée par le Sénat. L’élection du 4 novembre 2008 a eu lieu, comme à tous les quatre ans, le premier mardi de novembre. La course à la présidence opposait le sénateur de l’Illinois, Barack Obama, du Parti démocrate, et le sénateur de l’Arizona, John McCain, du Parti républicain. 1 Voir Annexe 1 pour consulter un schéma du pouvoir politique américain. VALLET, Élisabeth, Le Duel : Les dessous de l’élection présidentielle américaine, Montréal, éditions du Septentrion, 2008, p. 27. 3 André Duchesne, « Le guide de l’électeur », La Presse, 4 novembre 2008, p. A5. 4 UNITED STATES SENATE, Nominations, [s.l.], [s.d.], Adresse URL: http://www.senate.gov/artandhistory/common/briefing/Nominations.htm 2 1 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie Le président américain est élu par un scrutin majoritaire plurinominal à un tour. L’élection présidentielle est indirecte, les Grands Électeurs du collège électoral désignant le président selon l’issue du vote de l’électorat américain qui s’est rendu aux urnes. Le nombre de Grands Électeurs par État fédéré est proportionnel à la population, et d’un minimum de trois par État. Le président est élu lorsqu’il détient la majorité des Grands Électeurs, soit au moins 270 sur 5385. Le mardi 4 novembre ont aussi eu lieu les élections législatives qui affectent le Congrès. La Chambre des représentants ayant été dissoute, les 435 sièges étaient entre les mains des électeurs, alors qu’au Sénat, 35 des 100 postes de sénateurs devaient être comblés par majorité relative, selon un scrutin uninominal à un tour.6 Cela dit, Barack Obama est, depuis le 20 janvier 2009, le nouveau président américain. Il a récolté 53 % des voix contre 46 % pour McCain. Ce vote populaire correspond à une augmentation de 5,4 % pour les démocrates et une diminution de 3 % pour les républicains.7 Cette élection présente un gain énorme des démocrates, passant de 252 Grands Électeurs à l’élection de 2004, à 365 en 2008. Cela représente une lourde perte chez les républicains, qui passent de 286 à 173 Grands Électeurs8. La Chambre des représentants est maintenant constituée de 257 démocrates, soit 24 de plus qu’en 2006, et de 178 républicains, ce qui équivaut à une perte de 24 sièges pour ces derniers. Dorénavant, le Sénat est occupé par 59 sénateurs démocrates, soit 8 de plus qu’en 2006, et par 41 sénateurs républicains, soit une perte de 8 sièges.9 Le but de la présente analyse est de savoir pour quelles raisons Barack Obama et le Parti démocrate ont gagné l’élection présidentielle de 2008. Cette analyse consiste à expliquer les résultats précédemment mentionnés. 5 Pierre Martin, Les systèmes électeurs et les modes de scrutins, Paris, Édition Montchrestien, 2006 (coll. Clefs/Politique), p. 51. 6 John Aldrich, « Les élections législatives aux États-Unis », Bureau des programmes d'information internationale du département d'État, [s.l.], 2007; Adresse URL : http://www.america.gov/st/washfilefrench/2007/August/20070822121124abretnuh0.5036432.html (page consultée le 12 novembre 2008). 7 2004 : 48,9% pour Bush contre 47,4% pour Kerry / 2008 : 52,8% pour Obama contre 45,9% pour McCain. 8 Voir Annexe 2 et 3 pour comparer la carte électorale de 2008 à celle de 2004. 9 Référence des résultats des élections présidentielles et législatives : REALCLEARPOLITICS 2008, Election '08: Presidential Final Results. [s.l.], 2008 ; Adresse URL : http://www.realclearpolitics.com/epolls/election_2008/presidential_final_results.html (dernière consultation de la page le 24 novembre 2008). 2 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie Objectif Plusieurs facteurs expliquent la victoire des démocrates. Ces raisons sont de plusieurs ordres : cela peut être directement lié à la stratégie générale du Parti démocrate, au candidat Barack Obama, ou à des causes externes telles que des orientations qui ont déplu aux électeurs des républicains sous le gouvernement Bush ou la campagne électorale de McCain/Palin qui a fait mauvaise figure. Cette analyse politique traitera de quatre facteurs importants dans la victoire démocrate de l’élection présidentielle tout en établissant des liens entre ceux-ci. Premièrement, le mouvement vers le changement initié par Barack Obama, deuxièmement, le rejet de la politique du gouvernement Bush par rapport à la crise financière et à la guerre en Irak, troisièmement, la stratégie de la campagne démocrate et le soutien financier et quatrièmement, le choix des candidats à la vice-présidence. Ces arguments seront présentés et défendus à l’aide d’articles écrits par des analystes et des politologues provenant de l’Internet, du quotidien La Presse et de la revue hebdomadaire américaine TIME. Argumentation Politique de changement Le premier facteur qui explique la victoire du Parti démocrate est son programme qui a saisi l’attention et l’approbation de l’électorat américain. Les résultats des élections présidentielles prouvent que les idées avancées par le Parti démocrate sont au centre des préoccupations des Américains, du moins pour 53 % des électeurs. Le programme politique démocrate propose un changement significatif de la politique nationale. Dans un de ses discours, le 8 janvier 2008, à l’aube des élections primaires, dans l’État du New Hampshire, Obama s’est dit l’espoir de ce changement en promouvant notamment l’égalité économique des citoyens et l’augmentation du financement de l’État dans les domaines de l’éducation et de la santé.10 Il est intéressant de mentionner que la position d’Obama, à ce sujet, est nettement plus à gauche que celle de McCain. 10 Discours de Barack Obama le 8 janvier 2008 à Nashua (New Hampshire). Pour visionner le discours voir : Sam Graham-Felsen, Yes We Can, [s.l.], 2008 ; Adresse URL : http://my.barackobama.com/page/community/post_group/ObamaHQ/CGTN (page consultée le 12 novembre 2008). 3 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie Afin de définir ce programme qui lui a permis d’obtenir une grande partie du vote populaire, commençons par les promesses d’Obama de réduire l’écart entre les classes sociales. Il compte y parvenir sur le plan des taxes et des impôts en augmentant les taxes sur les multinationales, en réduisant les taxes sur les PME, en augmentant l’impôt sur le revenu et l’impôt sur le gain en capital des familles gagnant plus de 250 000 $ par année, et en réduisant les impôts sur le revenu pour les familles faisant partie de la classe moyenne.11 Le plan d’Obama propose ainsi la redistribution de la richesse et accuse ouvertement McCain de défendre les intérêts des plus riches, d’où le « vent de changement »12. Malgré cela, Barack Obama a dépassé McCain de 6 % quant au vote des familles gagnant plus de 200 000 $ par année.13 D’un autre point de vue, Obama a reçu l’appréciation de l’électorat sur le plan du financement du système de santé visant à faciliter l’accessibilité de l’assurance maladie privée. Contrairement aux républicains, les démocrates proposent de réduire de 2 500 $ le coût de l’assurance maladie privée offerte par l’employeur, et d’offrir des crédits d’impôt aux petites entreprises et aux familles sur le marché du travail qui se procurent une couverture d'assurance maladie. Obama prévoit aussi que l’État doit couvrir l’assurance maladie chez les enfants. 14 Sur le plan de l’énergie, le programme démocrate reçoit un meilleur appui des écologistes, car il propose de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 % d’ici 2050, par rapport à 60 % chez les républicains. Contrairement à John McCain, Barack Obama refuse catégoriquement la construction de centrales nucléaires en sol américain. De plus, Obama suggère d’investir 150 millions de dollars dans le développement de l’énergie renouvelable, en plus d’investir dans l’énergie éolienne et solaire, et dans l’essence biologique, comme l’éthanol.15 Il faut noter que cette idée de changement et de transformation a été aussi populaire grâce à la manière avec laquelle Obama a fait 11 Massimo Calabresi, «Where They Stand», TIME Canadian edition, 10 novembre 2008, p. 26. 12 AGENCE FRANCE-PRESSE, « ‘‘Obamanie’’ au Missouri», La Presse, 18 octobre 2008, p. A13. 13 Stanley Feldman, « Why Obama Won», CBS News, New York, 5 novembre 2008, Adresse URL : http://www.cbsnews.com/stories/2008/11/05/politics/main4572555.shtml?source=RSSatt r=Politics_4572555 (page consultée le 12 November 2008). 14 OBAMA BIDEN, Plan for a Healthy America: Barack Obama and Joe Biden's Plan. [s.l.], 2008; Adresse URL : http://www.barackobama.com/issues/healthcare/ (page consultée le 12 novembre 2008). 15 André Duchesne, « Énergie », La Presse, 16 octobre 2008, cahier PLUS p. 6. 4 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie passer son message et par la stratégie de la campagne démocrate, deux aspects que nous analyserons plus loin dans ce texte. Rejet du gouvernement Bush Le deuxième facteur qui explique l’issue des élections présidentielles est le vote « anti-Bush ». En votant pour « le changement », les électeurs rejettent certaines décisions prises par le régime républicain de George W. Bush durant les huit années de son mandat. Certains interprètent même ce vote « anti-Bush » comme une punition pour l’administration républicaine.16 Le directeur de l’Observatoire sur les États-Unis de l’UQAM souligne que le « vent de changement » qu’incarne Obama présente un leadership par l’exemple plutôt qu’un leadership de puissance. Il précise aussi qu’Obama est le contraste assuré du gouvernement Bush.17 Quant à la guerre en Irak, Obama est, depuis octobre 2002, opposé à la guerre en Irak.18 Il défend l’opinion populaire de la majorité américaine en proposant le retrait des 15 brigades postées en Irak d’ici mai 2010.19 Au contraire, McCain compte « terminer le travail amorcé sous le régime Bush et gagner la guerre en Irak. » Quant à la guerre en Afghanistan, le candidat démocrate propose d’envoyer en Afghanistan deux ou trois des brigades provenant du contingent déjà présent en Irak. Sur le plan de l’économie, Obama a reçu la faveur des électeurs en ce qui a trait à la gestion de l’économie nationale et du pays en temps de crise financière. À ce sujet, il a notamment obtenu l’appui de Colin Powell, général de l’armée retraité et ancien secrétaire d’État.20 Plusieurs ont déploré le fait que John McCain ait suspendu sa campagne pour se rendre à Washington en temps de crise contrairement à Obama qui, selon les Américains, a su bien gérer la situation.21 Suite à 16 José Alberto López Rafaschieri et Luis Alberto López Rafaschieri, « Punishment vote and anti-Bush sentiment in favor of Obama », For the beginning, [s.l.], 2008; Adresse URL : http://www.morochos.net/2008/11/punishment-vote-and-anti-bush-sentiment.html (page consultée le 12 novembre 2008). 17 Alexandre Sirois, « Obama séduit le monde », La Presse, 17 octobre 2008, p. A4. 18 BARACK OBAMA - U.S. SENATOR FOR ILLINOIS, On the issues: Irak. Chicago, 2008 ; Adresse URL : http://obama.senate.gov/issues/iraq/ (page consultée le 12 novembre 2008). 19 Massimo Calabresi, p. 27. 20 Tiré des propos de Colin Powell prononcé à l’émission Meet the Press au poste de télévision NBC du 19 octobre 2008. Pour voir cette extrait de l’émission : Alex Johnson, « Powell endorses Obama for president », NBC News, [s.l.], 2008 ; Adresse URL : http://www.msnbc.msn.com/id/27265369/ (page consultée le 17 novembre 2008). 21 David Brody, « Why Obama won », The Christian Broadcasting Network (CBN News), Chicago, 2008, Adresse URL: http://www.cbn.com/CBNnews/475966.aspx (page consultée le 17 novembre 2008). 5 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie l’émergence de l’enjeu de la crise financière, les démocrates ont pris une avance dans les sondages.22 De plus, 48 % des électeurs américains qualifient le travail de gestion de la crise d’Obama de bon à excellent, par opposition à seulement 29 % chez McCain.23 Ce facteur peut être considéré comme étant le facteur le plus important de l’issue de l’élection présidentielle puisque 57 % des électeurs placent l’économie nationale à titre d’enjeu le plus important de l’élection, tel que le démontre un sondage effectué entre le 30 octobre et le 1er novembre par le réseau CNN.24 Afin d’accentuer le facteur « anti-Bush », Obama crée un rapprochement entre McCain et Bush. Au cours du 3e débat télévisé, Obama a associé les idées de McCain à celles de Bush.25 Voici le discours du candidat démocrate tenu à Las Vegas à cet effet : « Après 12 mois et trois débats, John McCain n’a toujours pas été capable de nommer un point sur lequel il est en désaccord avec George Bush en ce qui concerne l’économie »26. Stratégie et personnage Les idées démocrates et la distanciation entre ces dernières et celles des républicains n’ont pas à elles seules mené Barack Obama au pouvoir. La campagne d’Obama fut une campagne stratégique et symbolique. 27 Sur le plan du déroulement de la campagne, la stratégie de David Plouffe, directeur de la campagne démocrate, mise sur l’acquisition de certains États qui ont voté pro-Bush à l’élection de 2004, tout en conservant l’ensemble des États qui ont voté pour John Kerry28. En juin, alors qu’Obama venait d’être nommé candidat démocrate officiel, David Plouffe a fait une présentation faisant état des stratégies démocrates : inciter le public à voter, aider les États démocrates en difficulté, s’établir dans tous les États, présenter de la publicité à la 22 Voir Annexe 4 : Sondage par rapport à la crise financière Voir Annexe 5 : Confiance des électeurs par rapport à la crise financière 24 CNN, Issue Tracker. [s.l.], 2008, Adresse URL: http://www.cnn.com/ELECTION/2008/issues/ (page consultée le 19 novembre 2008). 25 Nicolas Bérubé, « Duel musclé, cibles différentes », La Presse, 16 octobre 2008, p. A30. 26 Nicolas Bérubé, « 27 millions d’Américains ont déjà voté », La Presse, 3 novembre 2008, p. A2. 27 Ben Smith et Jonathan Martin, « Why Obama won », Politico, [s.l.], 2008 ; Adresse URL : http://www.politico.com/news/stories/1108/15301.html (page consultée le 14 novembre 2008). 28 Kerry étant le candidat démocrate de l’élection présidentielle de 2004. 23 6 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie télévision tôt dans la campagne et se concentrer sur les États balanciers.29 En profitant d’un important soutien financier et populaire, le directeur de la campagne démocrate a su transmettre le message de changement par une campagne publicitaire phénoménale.30 Les publicités démocrates se sont insérées dans tous les secteurs des médias électroniques et ont ainsi attiré les jeunes électeurs. 31 Cette grande diffusion de publicités accrocheuses que l’on peut visionner sur le site Internet officiel de Barack Obama32 n’aurait pu lui permettre d’augmenter sa popularité sans le financement populaire. La publicité démocrate a aussi été utilisée pour riposter aux nombreuses attaques négatives de John McCain.33 Barack Obama a reçu le plus haut taux de financement de l’histoire des élections présidentielles avec un total de 641 millions de dollars américains en dons.34 Obama n’a pas utilisé les 84 millions de dollars issus des fonds publics, contrairement à McCain.35 De plus, Obama a eu l’appui de plusieurs centaines de milliers de bénévoles tout au long de la campagne. De la fin octobre jusqu’au 4 novembre, Obama a réussi à garder son avance dans les États balanciers. Ces États balanciers sont les États fédérés où les intentions de vote penchaient entre les deux candidats. On peut attribuer la victoire du candidat démocrate au fait qu’il ait gagné dans neuf de ces dix États balanciers : le New Hampshire, le Nouveau-Mexique, le Colorado, l’Indiana, la Virginie, la Caroline-DuNord, l’Ohio, la Pennsylvanie et la Floride; le dixième État, le Missouri, a plutôt voté pour McCain.36 29 Présentation PowerPoint de David Plouffe en document pdf : David Plouffe, « Obama for America », [s.l.], 2008 ; Document disponible à l’adresse URL : http://obama.3cdn.net/277bb8792237d562f2_9gm6bnupn.pdf, p. 3. 30 Jean-Louis Turlin, « David Plouffe, la machine à gagner d’Obama », Le Figaro, [s.l.], 2008; Adresse URL : http://www.lefigaro.fr/elections-americaines2008/2008/10/24/01017-20081024ARTFIG00019-david-plouffe-la-machine-a-gagner-dobama-.php (page consultée le 18 novembre 2008). 31 Propos tirés de la conférence tenue à Brébeuf par John Parisella : John Parisella, Conférence sur les enjeux des élections présidentielles américaines, Montréal, 29 octobre 2008. 32 OBAMA BIDEN, Baracktv: The Movement. [s.l.], 2008; Adresse URL : http://www.barackobama.com/tv/ (page consultée le 18 novembre 2008). 33 Jean-Louis Turlin, David Plouffe, la machine à gagner d’Obama. 34 ASSOCIATED PRESS, Money makes the political world go around, [s.l.], 2008 ; Adresse URL: http://asia.news.yahoo.com/081102/ap/d946tm400.html (page consultée le 19 novembre). 35 Tiré d’un document télévisé : ASSOCIATED PRESS, Obama Turns Down $84 Million Dollar in Public Funds, [s.l.], 2008; Adresse URL: http://www.truveo.com/Obama-Turns-Down-84-Million-in-Public-Funds/id/7543221 (page consultée le 19 novembre 2008). 36 REALCLEARPOLITICS 2008, Election '08: Presidential Final Results. [s.l.], 2008 ; Adresse URL : 7 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie Lorsqu’on analyse la victoire d’Obama, on se doit de parler du soutien populaire de l’électorat ethnique et de la quasi-totalité des Afro-Américains. Selon les résultats du vote et à la suite de sondages effectués à la sortie des bureaux de scrutins (exit polls), nous savons que 95 % des Afro-Américains, 66 % des hispanophones et 62 % des Asiatiques ont voté pour Obama.37 En votant pour un président noir, les Afro-Américains peuvent croire au changement dans un pays où maintenant tout est possible. En effet, en moins de quarante ans, les États-Unis auront à la fois été témoin de l’assassinat de Martin Luther King et de l’élection du premier président afro-américain de son histoire !38 Choix des colistiers Historiquement, le candidat à la vice-présidence n’est pas celui qui fait gagner l’élection présidentielle. Le choix demeure important, mais pas décisif. Par contre, dans le cas de l’élection de 2008 c’est différent. John McCain ayant 72 ans, il est possible qu’il décède et que le vice-président choisi lui succède. D’autre part, Barack Obama est inexpérimenté au niveau de la politique étrangère et sa crédibilité en cette importante matière est remise en question. Dans les deux cas, le choix des vice-présidents devient un motif pouvant changer l’issue de la campagne électorale. Le choix du démocrate Obama fut grandement salué par la population américaine. Il a choisi Joe Biden, sénateur du Delaware et président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. En bref, c’est un homme d’expérience que Barack Obama qualifie de «mentor» plutôt que de «second».39 D’autre part, le choix du candidat républicain n’a pas du tout joué en sa faveur. John McCain a choisi Sarah Palin, gouverneure de l’Alaska, première femme candidate à la vice-présidence. McCain croyait faire un bon coup puisque ce choix permettait de rejoindre l’électorat féminin déçu de la défaite d’Hillary Clinton aux primaires. Les autres atouts de Sarah Palin sont ses valeurs religieuses et conservatrices. Par contre, le peuple américain s’est rapidement rendu compte de son inexpérience dans la politique américaine et internationale, ce qui a fait douter de ses capacités à succéder à John http://www.realclearpolitics.com/epolls/election_2008/presidential_final_results.html (dernière consultation de la page le 24 novembre 2008). 37 [s.a.], « Le vote décortiqué », La Presse, [s.l.], 5 novembre 2008, p. A 9. 38 Gregory Charles, « ‘‘ Je vais pleurer mardi…’’ », La Presse, [s.l.], 1er novembre 2008, cahier PLUS p. 4. 39 Sylvain Cypel, « Les atouts de Joe Biden : catholique, col bleu et vieux routier du Sénat », Le Monde, Denver, 25 août 2008, Adresse URL : http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/08/25/les-atouts-de-joebiden-catholique-col-bleu-et-vieux-routier-du-senat_1087427_829254.html 8 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie McCain en cas de crise. De plus, elle a été victime de plusieurs controverses très médiatisées : sa fille de 16 ans célibataire et enceinte alors qu’elle prône l’abstinence sexuelle jusqu’au mariage ; arrestation de la mère du copain de sa fille ; dépenses publiques de 150 000 $ en vêtement de luxe ; soupçon d’abus de pouvoir40 (soupçons démentis le 4 novembre)41 et de nombreuses autres controverses loufoques étant plus ou moins en lien avec la politique. Ainsi, certains experts affirment que le choix des colistiers, avantageux dans le cas d’Obama et désastreux dans le cas de McCain, fut un enjeu majeur dans l’issue de l’élection présidentielle. Conclusion Pour conclure, l’analyse porte sur l’issue de l’élection présidentielle américaine de 2008. De nombreuses raisons font en sorte que Barack Obama, du Parti démocrate, sera nommé le 44e président des États-Unis le 20 janvier prochain. Afin de faciliter l’exercice, nous avons regroupé les arguments en trois parties. En premier lieu, le changement dans la politique du pays proposé par le programme électoral qui a mené Obama au pouvoir. Ce changement est présenté ici par la redistribution de la richesse, par un financement de l’assurance-maladie et un plan pour l’environnement et l’énergie. En deuxième lieu, le rejet du gouvernement Bush, par l’électorat, et les différences dans l’administration proposées par Obama, lui ont valu l’obtention du vote populaire. Ces distinctions apportées par Obama sont représentées, dans cette analyse, par un changement de position sur la guerre en Irak et sur l’économie. Le judicieux rapprochement qu’Obama présente entre Bush et McCain a grandement favorisé sa propre campagne. En troisième lieu, on peut accorder la victoire d’Obama à la stratégie quant au déroulement de sa campagne électorale et par rapport à l’utilisation, à bon escient, des ressources financières découlant de l’important support populaire, sans oublier le facteur de la couleur de sa peau. Bien évidemment, la totalité des facteurs n’a pas pu être analysée. Par contre, cette argumentation présente clairement les causes majeures de la victoire du candidat démocrate. Ces arguments vont du programme à la campagne elle-même, à des facteurs extérieurs, soit le rejet populaire de Bush et de McCain, en passant par des facteurs directement liés à l’individu rassembleur qu’est Barack Obama. 40 Stephen Collinson, « Controversy surrounds Sarah Palin », Capitol Hill Blue, [s.l.], 2 septembre 2008, Adresse URL: http://www.capitolhillblue.com/cont/node/11135 41 AGENCE FRANCE-PRESSE, « Sarah Palin est blanchie », La Presse, 4 novembre 2008, p. A 20. 9 Collège Jean-de-Brébeuf – Automne 2008 ENJEUX L’espace média des étudiants des cours d’économie, d’histoire, de politique et de sociologie Bibliographie [s.a.], « Le vote décortiqué », La Presse, [s.l.], 5 novembre 2008, p. A 9. AGENCE FRANCE-PRESSE, « ‘‘Obamanie’’ au Missouri», La Presse, 18 octobre 2008, p. A13. AGENCE FRANCE-PRESSE, « Sarah Palin est blanchie », La Presse, 4 novembre 2008, p. A 20. ALDRICH, John, « Les élections législatives aux États-Unis », Bureau des programmes d'information internationale du département d'État, [s.l.], 2007; Adresse URL : http://www.america.gov/st/washfilefrench/2007/August/20070822121124abretnuh0.5036432.html (page consultée le 11 novembre 2008). ASSOCIATED PRESS, Money makes the political world go around, [s.l.], 2008 ; Adresse URL: http://asia.news.yahoo.com/081102/ap/d946tm400.html (page consultée le 19 novembre). ASSOCIATED PRESS, Obama Turns Down $84 Million Dollar in Public Funds, [s.l.], 2008; Adresse URL: http://www.truveo.com/ObamaTurns-Down-84-Million-in-Public-Funds/id/7543221 (page consultée le 19 novembre 2008). BARACK OBAMA - U.S. SENATOR FOR ILLINOIS, On the issues: Irak, Chicago, 2008 ; Adresse URL: http://obama.senate.gov/issues/iraq/ (page consultée le 12 novembre 2008). 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