p. 20-23 - La Commission des Cadrans solaires du Québec
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Quelques commentaires sur de grandes journées en gnomonique nord-américaine La 16e conférence de la NASS à Burlington,Vt par André E. Bouchard Mes trois derniers jours de vacances aux États-Unis auront été passés dans une belle petite ville américaine de l’état du Vermont. Dans ce commentaire a) je veux présenter cette ville, Burlington, ville hôtesse de la rencontre, et insister sur deux activités de la 16e conférence de la North American Sundial Society : b) la visite de cadrans dans la ville (le vendredi) et c) les exposés plus ou moins élaborés sur des questions de cadrans et de gnomonique. • John Dewey, le philosophe de l’éducation (1852-1950). • Jody Williams, la récipiendaire du Prix Nobel de la Paix (1997) pour son implication internationale visant le bannissement total des mines anti-personnelles. • John McGill, qui dirigea la section américaine de Médecins sans Frontières lors de l’attribution du Prix Nobel de la Paix (1999). • Jon Kilik, un producteur de films: "Malcolm X," "Do the Right Thing," "Dead Man Walking," et "Babel." A) La ville de Burlington au Vermont (USA) (Latitude 44° 32′ Nord et Longitude 73° 20′ Ouest). Ne cherchons pas une mégalopole (comme New York, Los Angeles, Chicago…). Burlington est une petite ville de montagnes, aux maisons à échelle humaine, dont une bonne partie de la population est composée d’étudiants. En effet, retenons quelques détails. En partant de Montréal en automobile et en passant par St-Jean sur Richelieu, il faut compter environ 1 h. 30 pour franchir les 160 km et espérer attendre un temps raisonnable au poste frontière (Canada/USA). Le lieu de la conférence de la NASS était bien choisie. B) Les visites des cadrans de la ville Un reportage de photos comme aide-mémoire.– inauguration d’un cadran solaire de Kate Pond au Champlain College, De plus, Burlington est la plus grande ville de l'État du Vermont (14e état incorporé en 1791). Elle fait partie d’une aire urbaine comprenant les villes de South Burlington, Winooski, Colchester (Vermont), Essex (Vermont) et Williston ainsi que le village d'Essex Junction et, en tout, une population estimée à 40 000 habitants en 2006. Le centre-ville est situé sur une colline qui domine l’immense lac Champlain d’une superficie de 1 130 km² , et abrite l’université du Vermont , historiquement le 5e collège (1791) de la Nouvelle-Angleterre (après Harvard, Yale, Darmouth et Brown). Les initiales UVM signifient en latin Universitas Viridis Montis, ou Université des vertes Montagnes. La Winooski River passe le long de la frontière nord de Burlington. Elle est fière d’avoir quelques célébrités parmi ses fils ou filles : 20 Le Gnomoniste André E. Bouchard Volume XViI numéro 3, septembre 2010 -la visite du labyrinthe de l’église All Saints du SudBurlington. Voici un projet de Solstice/ indicateur de l’équinoxe, par Bill Gottesman et K. Pond, intitulé "Odyssey of Light". “Focusing mirrors are placed atop separate poles 35 feet from the center of the labyrinth. Each mirror casts a line of light that wanders over the labyrinth throughout the year and rarely intersect. But on the Winter Solstice and on both Equinoxes, the lines cross at noon at the labyrinth's center, forming a transient cross--sort of a modern day Stonehenge. The mathematical modelling to design and align the mirrors was quite involved, and made extensive use of spherical trigonometry” . (B. Gottesman). - les cadrans sur les magnifiques pelouses de la résidence de Bill Gottesman, près du lac Champlain Volume XViI numéro 3, septembre 2010 André E. Bouchard Le Gnomoniste 21 C) Les exposés à la conférence Je connais Fred depuis les débuts de la North American Sundial Society. Incidemment, nous échangeons nos publications du Gnomoniste (CCSQ) et du Compendium (NASS) depuis les tout premiers numéros de nos revues respectives. Enfin, j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour le travail de Fred, en insistant sur ses qualités de président de la NASS et d’éditeur de ses publications. Je n’allais pas présenter quelques résumés des exposés de ces journées sans donner un clin d’œil complice à cette inspirante statue de bronze du célèbre Einstein, assis dans les jardins de la résidence de Bill Gottesman. Je choisirais volontiers cette image comme étant le résumé de l’esprit qui circulait entre les murs des différents lieux de nos échanges... Deux des participants ont fait plus d’une présentation et ont su me stimuler et m’apporter de grandes satisfactions intellectuelles: -Fred Sawyer, en plus d’agir comme animateur des journées et modérateur des exposés, nous proposa trois sujets: il débuta avec sa recherché sur les « Lignes des Heures Antiques ». C’est de loin l’exposé qui m’intéressa le plus, car il présenta « an exploration of a millennium of history, misconceptions, false statements, and general lack of clarity concerning Antique Hour Lines », à travers les écrits d’auteurs anciens et plus récents, comme Ptolémée, Vitruvius, Thabit ibn Qurra , Christopher Clavius,…, Philippe de la Hire, James Ferguson, Francesco Jacquier, J.E. Montucla, JeanBaptiste Joseph Delambre,… Hugo Michnik. Ensuite il nous revient avec sa présentation d’une ingénieuse clé usb intitulée « NASS Flash » comprenant, entre autres choses, tous les exposés de la conférence, et un tas d’applications pratiques pour les cadraniers et les gnomonistes; et finalement il termina sa performance par la présentation d’un jeu de société inspiré de la gnomonique historique : « la confection d’un cadran avec la pièce d’un dollar américain ». Comme toujours, Fred s’est révélé être un excellent communicateur et un gnomoniste averti, capable de vulgariser les sujets les plus complexes et les plus susceptibles d’inspirer chaque participant. 22 Le Gnomoniste Représentations des lignes horaires antiques. -Roger Bailey est l’ingénieur de service chevronné de la NASS, qui devient de plus en plus l’humaniste intarissable de chaque occasion, dès qu’il s’agit d’approfondir les fondements d’une œuvre de gnomonique universelle ou locale. Il nous l’a prouvé en offrant de solides exposés sur des sujets techniques et/ou culturels très variés : tels « Le point solstice sur les cadrans analemmatiques »; la présentation très originale du cadranier musulman Ibn alShatir, en décrivant et analysant le cadran de la mosquée de Damas en Syrie; un retour sur la localisation des cadrans de Zarbula « Geotagging Zarbula’s Sundials » et une succulente brochette bien assaisonnée des cadrans de l’île de Malte, située en pleine Méditerranée. Je connais Roger, un collègue canadien vivant en Colombie Britannique, depuis plusieurs années, et chaque fois, je découvre avec joie l’étendue de ses connaissances et la curiosité extraordinaire de son esprit et de son imagination. André E. Bouchard Volume XViI numéro 3, septembre 2010 -Je mentionne rapidement aussi quelques autres exposés:- Robert Kellogg présenta « Paper Sundials at the Science and Engineering Expo » qui doit bientôt se tenir à Washington, DC; Larry McDavid fit le point sur le répertoire des cadrans dans le ‘NASS Registry’; Tony Moss, avec beaucoup d’humour, illustra ce qu ’il considère ses « Last Scratchings of an Old Bird »; Bert Willard montra son intérêt avec deux personnages importants: « James Hartness and Russell Porter Sundials and Sunclocks »; Jack Aubert s’interrogea ouvertement sur la question de la ‘courbe en huit’: « The Analemma: Discovered or Invented?», et Mac Oglesby nous montra les bienfaits d’un appareil avec son exposé: « A Simple Platform Heliodon ». J’ai finalement fait la connaissance de Barry Duell, professeur d’anglais et d’anthropologie culturelle, à l’Université Internationale de Tokyo. Le professeur Duell nous a livré ses commentaires, et son expérience nourrie par près de quarante ans de présence au Japon: par son exposé intitulé « A Potpourri of Sundial Matters From Japan ». Pour ma part, je l’ai mis au courant de mon article, paru dans le Gnomoniste XI-2, juin 2004 sur Internet, « Un guide dans mon aide-mémoire des cadrans solaires du Japon », où je racontais la présence de quelques membres de la Japan Sundial Society, à Oxford (UK), lors du 15e anniversaire de la British Sundial Society. Je lui ai montré les photos des cadrans solaires que le professeur Yukio Ono avait créés, et m’avait remis sur CD pour fin de publication. Il s’agit du même professeur Ono, participant à l’inauguration du cadran de Tokyo. Volume XViI numéro 3, septembre 2010 Photos des professeurs: Barry Duell et Yukio Ono, de la Japan Sundial Society. Conclusion Ma participation à l’une des rencontres internationales des États-Unis, de la Grande-Bretagne ou de la France a toujours eu comme résultat d’être un stimulant formidable pour ma propre implication en gnomonique au Québec. Celle de Burlington aura eu le même effet, d’autant plus que les réactions individuelles à mon exposé sur mon expérience d’éditeur du Gnomoniste ont dépassé de loin mes attentes. Mais surtout j’y aurai rencontré des collègues et des amis, tout aussi passionnés par les cadrans solaires. À leur contact, j’ai continué l’approfondissement de mes connaissances en gnomonique, j’ai appris la générosité d’échange et de transmission d’informations diverses sur les cadrans, et j’ai apprécié les qualités d’intelligence et de cœur de membres d’une confrérie tellement inspirée. J’espère pouvoir transmettre le même enthousiasme et la même inspiration à tous ceux qui s’intéressent aux cadrans... André E. Bouchard Le Gnomoniste 23