Lire notre dossier : Bruno Le Maire et Benoist Apparu à l`UNPI
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Lettre du 30 mars 2016 La lettre @ de l’ Le dossier Numéro 68 Bruno Le Maire et Benoist Apparu à l’UNPI Bruno Le Maire et Jean Perrin Deux candidats à la primaire des Républicains étaient présents le 18 mars au colloque de l’UNPI : Bruno Le Maire et, Alain Juppé, par la voix de son porteparole, Benoist Apparu. ● Afin de redonner de la flui- dité au marché et répondre aux difficultés que rencontrent les Français pour se loger, Bruno Le Maire en appelle à des révolutions sur le marché immobilier. Rééquilibrer les rapports locatifs Rétablir le droit de propriété est son premier objectif ; dénonçant les excès de la protection des locataires, il souhaite rééquilibrer les rapports locatifs en faveur du bailleur. Le bail est d’abord un contrat et il souhaite que, en cas d’impayés de loyers, le bail puisse être résilié sans constatation judiciaire. À défaut de départ du locataire, l’État doit être financièrement responsable à l’égard du bailleur. Réduction des droits de mutation Bruno Le Maire propose de réduire les droits de mutation en appliquant un barème par tranches à partir de 1 % (pour un montant jusqu’à 50 000 €), allant jusqu’à 5 %, en passant par une tranche intermédiaire taxée à 2 %. Considérant que “le social a tué la solidarité”, il juge nécessaire de développer la solidarité à l’égard de ceux qui sont les plus démunis, tout en introduisant des mesures de contrôle des ressources financières des locataires en place dans le parc public. Il souhaite que le patrimoine du demandeur soit ajouté aux critères d’attribution des logements sociaux et qu’un contrôle strict des revenus des locataires soit effectué, tous les trois ans. Le logement ne doit pas être attribué à vie mais seulement pour trois ans. Le logement social doit être un point de passage et être suivi de l’accession à la propriété. L’accession doit être encouragée par une TVA à taux réduit et des droits de mutation à 1 %. Bruno Le Maire soutient aussi le développement du logement intermédiaire en zones tendues pour les classes moyennes. Il juge que l’encadrement des loyers de la loi Alur est une catastrophe car il a provoqué une baisse des mises en chantier ; il propose donc d‘y mettre fin. Non au logement social à vie Quant à l’APL, il propose d’inclure cette allocation dans un cumul des aides sociales dont le total doit être plafonné. Il suggère aussi d’introduire la surface dans les critères de calcul de l’APL et de laisser le choix au bénéficiaire de l’APL pour un enfant entre la 1/2 part fiscale ou l’octroi de l’APL. L’idée générale qui soutient ces propositions est de faire confiance au citoyen et de rétablir plus de justice. Rendant hommage au travail effectué en son temps par Jean-Louis Borloo pour la rénovation des quartiers, Bruno Le Maire juge désormais nécessaire d’engager un travail analogue pour les communes rurales. Le but est aussi de préserver les zones agricoles ; il propose donc que l’avis du préfet pour déclasser des zones agricoles qui est actuellement consultatif, devienne un avis conforme. Supprimer l’ISF En matière fiscale, Bruno Le Maire s’engage à supprimer l’ISF et à faciliter la transmission du patrimoine entre les générations par une baisse des droits sur les donations. ● Benoist Apparu observe d’abord qu’il y a eu un décrochage entre le niveau des loyers et celui des prix de vente, qui a provoqué un effondrement de la rentabilité. Mais la situation est différente entre les grandes villes et les zones rurales. Il estime nécessaire de produire davantage de logements, mais uniquement en zones tendues. Dans les autres secteurs, il faut arrêter de construire et reconquérir le patrimoine existant. Benoist Apparu et Jean Perrin Politique territorialisée Il faut donc une politique du logement territorialisée. Sur ce point, il critique la réforme du PTZ qui a élargi ses conditions d’attribution sans tenir compte des territoires, ce qui risque de provoquer inutilement une hausse des constructions en zone détendues. Benoist Apparu est également favorable à la suppression de l’ISF, mais il admet les limites de la faculté de baisser les impôts car il faut aussi réduire les déficits publics. Il ajoute que les collectivités territoriales doivent participer à l’effort de réduction des dépenses publiques, citant l’exemple qu’il a mis en œuvre à Châlons-enChampagne en rationalisant le nombre d’écoles (sans réduire le nombre de classes). En matière de rapports locatifs, l’ancien ministre affirme que surprotéger les locataires en place a pour effet d’exclure les plus fragiles de l’accès au logement. Il fait un parallèle avec le contrat de travail : faciliter la sortie permettra de favoriser la conclusion du contrat. Il juge nécessaire de faire peser sur l’État la responsabilité de l’inexécution des décisions de justice et d’accélérer l’exécution de ces décisions. Benoist Apparu se prononce aussi pour la suppression de l’encadrement des loyers qu’il juge catastrophique. En matière de garantie locative, l’ancien ministre admet avoir évolué. Devant les échecs successifs de la GRL, il n’est plus favorable une solution universelle de garantie. Baisser la fiscalité immobilière Sur les propositions fiscales, Benoist Apparu est en phase avec Bruno Le Maire pour reconnaître que la fiscalité immobilière est trop forte et qu’il faut supprimer l’ISF. Le représentant d’Alain Juppé souhaite par ailleurs faire valoir un principe de stabilité des règles fiscales. Une loi fiscale doit être adoptée en début de mandat et ne plus être modifiée pour les 5 ans qui suivent. S’agissant du parc HLM, il considère que la vocation du parc public n’est pas de loger tout le monde, il convient donc (ce qu’avait amorcé Christine Boutin), de réduire les plafonds de ressources. Il approuve aussi l’idée d’introduire un critère de patrimoine dans les conditions d’accès au parc HLM.