J`ai mal à mon portable…
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J`ai mal à mon portable…
PRÉVENIR ET GUÉRIR Pollutions électromagnétiques Reconnue comme maladie par l’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne et certains États américains, l’électrosensibilité ne l’est pas en France. Pourtant, le nombre de personnes sensibles aux champs électromagnétiques (CEM), générés notamment par la téléphonie mobile, ne cesse d’augmenter1. I nsomnies, irritabilité, fatigabilité, épuisement, accélération du cœur, anorexie, dépression, allergies cutanées… Les symptômes de l’électrosensibilité sont multiples. Ces troubles peuvent être déclenchés par une exposition prolongée à une antenne-relais, un portable, un ordinateur, une borne Wi-Fi (Internet sans fil), etc. Une sensation de gêne, diffuse et inexpliquée, est souvent attribuée au stress par la victime. Puis, viennent les douleurs, maux de têtes, sensation de décharges électriques, fourmillements… jusqu’à ce que rester en présence d’une source de CEM devienne intolérable. Psychosomatique ? La plupart des électrosensibles sont incompris, en particulier des opérateurs de téléphonie mobile, pour qui le phénomène est psychosomatique. « De nombreuses études ont montré les effets des ondes électromagnétiques sur les animaux... Cela ne peut être un problème psychologique ! » ironise Michèle Rivasi, présidente du Centre de Recherche et d’Information Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques (Criirem). Des chercheurs ont découvert, par exemple, que les cigognes dont le nid était situé à proximi- té d’une antenne-relais subissaient une perte de fertilité. Idem pour des rats longuement exposés aux ondes d’un téléphone portable… Face aux lobbies, difficile pourtant d’incriminer ces ondes nouvelles, dont les fréquences, extrêmement basses2, étaient, selon Eric Gérard, radioastronome à l’Observatoire de Paris,« quasiment inexistantes à la surface de la Terre avant leurs émissions résultant de l’action humaine ». Les êtres vivants ne disposent d’ailleurs d’aucun organe de perception pour les déceler… et ne peuvent que subir leurs effets ! De plus, ces ondes ne sont pas continues, mais pulsées (émises par saccades), ce qui provoque un désordre dans l’organisme qui fonctionne, lui, avec des ondes régulières et continues… d’étanchéité de la barrière sang-cerveau, dont le rôle est d’empêcher les produits toxiques de pénétrer dans les tissus du cerveau. En fait,de nombreuses études établissent des liens entre le portable et le développement de pathologies : les premiers résultats de l’étude internationale Interphone montrent une augmentation du risque de tumeurs à la tête liée à son utilisation intensive,une récente étude israélienne constate le risque accru de tumeurs des glandes salivaires4, une étude hongroise note une baisse de la concentration et de la motilité des spermatozoïdes chez des hommes ayant un portable sur eux toute la journée5… Enfin, publié en août 2007, le rapport BioInitiative dresse un bilan effarant des effets des CEM : déclenchement de leucémies infantiles, cancers du sein, du cerveau et de l’oreille, risque d’Alzheimer, effets génotoxiques etc. Zoé Busca Pathologies Les CEM agissent notamment sur la glande pinéale et son hormone, la mélatonine, qui joue sur le sommeil, les organes de reproduction et aide l’organisme à lutter contre les cancers.Les CEM perturbent également les flux de calcium, modifient la multiplication cellulaire et provoquent des ruptures dans les brins d’ADN de cellules humaines et animales3. Enfin, ils provoquent une perte Le gouvernement suédois évalue les électrosensibles à 3,1 % de la population (200 000 personnes). (2) 2 100 mégahertz pour les mobiles de 3ème génération UTMS (50 hertz pour l’électricité). (3) Etude Réflex (2004). (4) « Cellular Phone Use and Risk of Benign and Malignant Parotid Gland Tumors » (American Journal of Epidemiology, 2007) (5) « Cell phone use can reduce sperm count », (The independent UK, 2004) (6) www.bioinitiative.org (2007) (1) Electrosensibilité : « Une vraie torture » E n 2001, j’habitais à Gap, lorsqu’on a installé des antennes de téléphonie près de chez moi », se remémore Marie-Christine Monet. « A partir de ce moment là, j’avais des pressions dans les oreilles quand je téléphonais avec mon sans fil. Puis, je suis partie au Maroc en bateau, j’étais près des machines la nuit et de l’antenne GSM le jour. A mon retour, j’avais une thyroïdite d’Hashimoto… Dès lors, je n’avais plus un organe qui fonctionnait, plus de concentration, plus de mémoire, plus de coordina- Photo : Monet « L’Âge de faire n° 17 - Février 2008 • 8 tion avec mes jambes... Une impression de tomber tout le temps. » Envies de suicide Bien que de caractère joyeux,MarieChristine est prise d’étranges envies de suicide. Déboussolée, elle teste une première piste : régime sans lait ni gluten. Ses tendances suicidaires s’estompent. Marie-Christine s’attaque alors au mercure contenu dans ses amalgames dentaires. Parallèlement, elle découvre son électrosensibilité : « En décembre 2006, je me Photo : Zoé Busca J’ai mal à mon portable… rends chez un de mes enfants,au 16ème étage d’un immeuble où sont installées des antennes. Arrivée en haut, je suis prise de malaise. Je redescends, je me sens mieux. Je remonte, je me sens mal… » Elle décide d’assainir son appartement : « J’ai enlevé la rallonge près de mon lit, débranché le micro-onde, enlevé la base du sans fil… et je me suis sentie mieux ! » Elle achève également le remplacement de ses amalgames dentaires, lesquels, apparemment s’accordent mal aux champs électromagnétiques… Dorénavant installée dans un petit village des Hautes-Alpes, Marie-Christine remonte doucement la pente, fuyant les antennes… jusqu’à la rentrée 2007, où le Wi-Fi est installé au village ! « Je me suis à nouveau sentie vidée, bridée, avec des crampes, des douleurs… C’est une vraie torture ! » Depuis, Marie-Christine a démonté son antenne télé, se protège avec des vêtements spéciaux et dort dans un baldaquin protecteur...un équipement au coût prohibitif ! Z. B. Morts d’enfants La journaliste Annie Lobé a été poursuivie par la justice pour avoir titré un article « Les gens meurent sous les antennes ». Pourtant… E n 1996, 1998 et 2002, trois enfants atteints de la même forme rarissime de cancer du cerveau sont décédés à Saint-Cyrl’Ecole, dans les Yvelines. Les deux premiers fréquentaient une école surplombée par des antennes-relais de téléphonie mobile, la troisième vivait dans le faisceau d’une autre antenne. Deux autres enfants ont été tués par la même maladie, en 2004 et en 2007, à Ruitz dans le Pas-de-Calais. Leur école était également surplombée par des antennes-relais… Ces décès ne peuvent mathématiquement pas avoir été causés par le hasard. La maladie qui a emporté ces enfants entre l’âge de 6 et 8 ans, le gliome du tronc cérébral, est toujours mortelle.Des calculs effectués à partir des effectifs de décès du CépiDc de l’INSERM (service chargé des statistiques sur les causes médicales de décès) permettent d’établir que cette maladie, dans la France entière, touche 0,7 enfants par million. Comparé à la population infantile de Saint-Cyr-l’Ecole et de Ruitz, le nombre de cas de gliome du tronc cérébral dans ces deux villes a été respectivement de 126 cas par million et de 2 141 cas par million. (Sources sur le site : www.santepublique-editions.fr) Témoignages… Christophe, 20 ans : « J’avais l’habitude de placer mon portable dans une poche de pantalon, à côté du genou gauche. Je suis plombier et mon pantalon de travail a une poche à ce niveau.J’avais toujours des douleurs dans le genou gauche.Depuis que j’ai arrêté de mettre mon portable dans cette poche et que je le laisse dans mon véhicule pendant mes interventions,les douleurs ont disparu.» Fernando, 32 ans : « Je mettais toujours mon portable dans la poche avant droite du pantalon. J’ai eu un kyste sur le testicule de ce côté-là. Le médecin qui m’a opéré m’a suggéré, pour que la plaie cicatrise plus vite, de mettre mon portable dans la poche gauche. Devinez ce qui s’est passé ? J’ai eu un kyste sur le testicule gauche ! » > Suite du sujet en pages 14 et 15