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BUSINESS | CULTURE | DESIGN | ARCHITECTURE | MODE | VOYAGES | LIFESTYLE | N° 13 AVRIL/MAI 2014 | 6 € | www.thegoodlife.fr
Le premier magazine masculin hybride : business & lifestyle
Le magazine
dont tout
le monde parle
en ce moment
6€
The Good Factory
À LA DÉCOUVERTE DES TRAINS MÄRKLIN
The Good Problem Eco
L’IRLANDE SORT DU TROU
Think
Global
The Good Trips
HAMBOURG : DYNAMIQUE,
BOHÈME ET BOURGEOISE
TAIPEI : L’AUTRE CHINE,
MADE IN TAIWAN
The Good Cities
STOCKHOLM, LEIPZIG
& CARTHAGÈNE
The Good Design
PORSCHE PANAMERA HYBRID
PLUG-IN VS TESLA MODEL S
The Good Vibrations
MUSIQUE, PHOTO,
ART CONTEMPORAIN
Extremely addictive
M 01770 - 13 - F: 6,00 E - RD
The Good Match
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BRASIL, BRASIL,
BRASIL !
THE GOOD TRIPS
THE GOOD PLACES
L’AMSTERDAM
plus fortes, et qu’il faut préserver. Ouverture
d’esprit, tolérance, intérêt pour la culture
d’autrui, c’est ce qui la fait vibrer. De bonne
heure, les prospères négociants de la ville
ont eux aussi apprécié que ni dieux ni personne ne puisse se mêler de leurs affaires.
Marcel Wanders ne dit pas «nous sommes
trop bien». Il pense plutôt : «Nous sommes
comme ça, voilà pourquoi.» Le livre a été
acheté par des gens curieux de la ville. Mais
des entreprises en ont commandé des caisses
entières et la ville en a offert plus de mille
exemplaires à ses invités de marque.
de Marcel Wanders
Le Néerlandais Marcel
Wanders fait sauter les boutons
de son costume de designer
star dès qu’on lui parle de
sa bonne ville d’Amsterdam.
En 2010, il a même publié
un très beau livre, Amsterdam
Creative Capital, qui explique
le pourquoi de tant d’amour.
Par Guy-Claude Agboton
Le fait d’être natif de Boxtel, à cent kilomètres d’Amsterdam, n’est qu’un détail
pour Marcel Wanders. Il est de loin l’un des
plus fervents supporters de sa ville d’adoption. En 2010, le designer a même édité un
beau livre de 300 pages à ses frais. Ce projet, qui lui a pris deux ans et demi, a été
mené avec une dream team de 25 auteurs.
« Alors que l’Europe se pose des questions sur
son rôle à jouer dans l’économie mondiale, je
considère que les industries de la création sont
très importantes. Sur ce plan, Amsterdam
possède un fantastique potentiel créatif.» Son
livre, intitulé Amsterdam Creative Capital,
n’est pas qu’une ode à la ville, c’est un
regard porté sur ses plus grands moments,
tous domaines confondus.
La première fois que le designer nous a
parlé de son ouvrage, c’était au cours d’une
interview parisienne. Il avait fait alors une
longue digression, rappelant comment
Amsterdam avait été le refuge d’illustres
philosophes, évoquant la liberté d’expression en pleine affaire des caricatures de
Mahomet, tout en s’interrogeant sur l’histoire d’Haïti, qui venait de subir un terrible
tremblement de terre. Tout le contraire du
designer qui, souvent, rechigne à parler
d’autre chose que de design.
Un terreau de cultures
Le livre de Wanders pose justement l’idée
que le potentiel créatif d’Amsterdam est le
fruit d’un entrelacs de sept cents ans
d’activités philosophiques, sociales et commerciales. En épluchant son histoire,
Marcel Wanders et ses auteurs remettent en
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1. AMSTERDAM, L’UNE DES VILLES LES PLUS
SURPRENANTES D’EUROPE.
2. PRESQUE LA MOITIÉ DES DÉPLACEMENTS
S’EFFECTUE À VÉLO.
3. LE DESIGNER MARCEL WANDERS.
lumière une longue galerie d’ancêtres. Pour
le designer, si Amsterdam est aujourd’hui
un terreau de cultures, elle le doit à ces
extraordinaires chefs de file amstellodamois
qui, à un moment donné, ont osé. Wanders
a choisi sans nostalgie ceux auxquels il pouvait s’identifier. La notion de créativité
excédant vraiment pour lui le design ou
l’architecture. D’ailleurs, quand on lui
demande s’il est artiste ou designer, il se
retient poliment de soupirer. Les distinguos que Marcel Wanders préfère disséquer,
ce sont les valeurs historiques d’Amsterdam,
Une ville hypercréative
L’histoire d’Amsterdam inscrit Marcel
Wanders dans une continuité. « Quand je
résous un problème dans mon bureau, je n’oublie jamais que d’autres, ici, à Amsterdam, s’y
sont collés avant moi.» Aujourd’hui, la créativité évoquée par le livre de Wanders passe
par des iconoclastes, comme les stylistes
Viktor & Rolf, ou des photographes assez
indépendants, comme Ines Van Lamsweerde ou Erwin Olaf. Amsterdam n’étant
pas une grande capitale, elle n’en paraît
que plus méritante. L’ouvrage fait défiler les
pionniers de la danse contemporaine, les
débuts de la banque et de la Bourse
d’Amsterdam, le bed-in protestataire de
John Lennon et Yoko Ono au Hilton de la
ville en 1969 ou le premier mariage gay au
monde en 2001. Le livre émeut aussi bien
en temps de paix – le jour du Roi – que
pendant la guerre, quand la jeune Anne
Frank continue coûte que coûte à écrire,
cachée dans un grenier. L’Amsterdam de la
création, c’est aussi les jeans G-Star en
denim brut, les bonbons Mentos en tubes,
les écoles Montessori, les premières business
class de la KLM et le footballeur Johan
Cruijff. La ville d’Amsterdam a elle-même
été bâtie quasiment sur l’eau, on ne saurait
■
faire plus créatif.
AMSTERDAM
CREATIVE CAPITAL,
MARCEL WANDERS,
UITGEVERIJ
W. BOOKS B.V.,
300 P.
THE GOOD TRIPS
THE GOOD PLACES
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Les lieux clés de Marcel Wanders
— Avec un enfant (9)
« Le bon endroit, c’est d’aller sur le canal
et de monter sur un petit bateau. Parce que
le mouvement, c’est idéal pour un meeting,
ça vous donne de nouvelles idées. »
« Il faut aller au NEMO, le musée
scientifique d’Amsterdam. C’est un lieu
fantastique installé dans un bâtiment de
Renzo Piano. Nous avons aussi des murs
d’escalade en ville et les enfants adorent
également les virées en bateau. »
www.e-nemo.nl
— Pour un tête-à-tête (5)
— Pour impressionner quelqu’un (10)
— Pour un business meeting (4)
« Je recommande le réveil à l’Andaz
Hotel Prinsengracht. D’accord (rires),
c’est mon hôtel, je l’ai conçu. Cela dit,
avec la réouverture du Rijksmuseum et
du Stedelijk, passer de l’un à l’autre, c’est
la chose à faire à deux. Concerts, librairies,
happenings, il y a beaucoup de culture ici. »
www.amsterdam.prinsengracht.andaz.
hyatt.com
9
— Pour une soirée entre amis (6 et 7)
« Le Bo Cinq et chez Momo. Pourquoi ne
pas prendre l’apéritif chez l’un et dîner chez
l’autre ? Chez Bo Cinq, fumer est autorisé.
Je ne parle pas de marijuana. C’est dans
les deux cas de beaux endroits, charmants.»
www.bocinq.nl
www.momo-amsterdam.com
« Cela peut sembler tordu, mais il ne faut
pas le prendre mal. Je pense au Red Light
District. Le quartier n’est pas le plus beau,
mais il faut aller voir. C’est vrai que seul,
vous serez perçu comme un client.
Un peu glauque! Il y a aussi l’Oude Kerk
(l’ancienne église) et la Nieuwe Kerk
(la nouvelle église) qui est devenue un lieu
d’exposition. Des quartiers vibrants. »
« Un endroit merveilleux, tout près de
la Kalverstraat, l’une des grandes rues
de la ville. Une porte en bois, un corridor
et une grande cour intérieure entourée
de superbes maisons anciennes. C’est
le Begijnhof d’Amsterdam. Je pense
toujours à l’énergie de cette communauté
de femmes qui, sans être des religieuses,
consacraient leur vie à la communauté. »
— Un hôtel pour des amis de passage (11)
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— Pour un plaisir égoïste (8)
PHOTOS : DR – YOUNG-AH KIM
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« Je ne vais pas vous reparler de l’Andaz
Prinsengracht, bien qu’il soit situé en plein
centre – et dont je suis très content parce
que j’ai vraiment pensé à la façon d’y
donner un premier feeling d’Amsterdam
quand on arrive. Bon, il y a également
le Conservatorium Hotel, installé
dans une ancienne école de musique
et décoré par Piero Lissoni. C’est aussi
un lieu très beau. »
www.conservatoriumhotel.com
— Pour un green break
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« S’échapper en canot sur l’Amstel :
en deux minutes, vous êtes à la ferme
avec les vaches, les oiseaux
et les pancakes ! Vous ne pouvez pas
savoir comme c’est merveilleux ! »
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