Le reflux gastro-œsophagien de l`enfant
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Le reflux gastro-œsophagien de l`enfant
Archives de pédiatrie 13 (2006) 1076–1079 Le reflux gastro-œsophagien de l’enfant Gastroesophageal reflux in childhood F. Gottrand Unité d’hépatologie, gastroentérologie et nutrition, clinique de pédiatrie, hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU de Lille, 1, place Verdun, 59037 Lille cedex, France Disponible sur internet le 22 mai 2006 Résumé Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est un phénomène physiologique défini par la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage. Il est très fréquent chez le nourrisson, chez qui il se manifeste par des régurgitations. Si les manifestations disparaissent dans la majorité des cas vers l’âge de 1 an, des signes peuvent persister toute l’enfance. Dans les cas non compliqués, aucun examen complémentaire n’est nécessaire. La pHmétrie n’est indiquée qu’en cas de doute diagnostique ou devant des manifestations extradigestives. L’endoscopie digestive est indiquée en cas de suspicion d’œsophagite. Le traitement en première intention est l’abstention ou des mesures hygiénodiététiques. Les épaississants sont efficaces sur les régurgitations mais ne modifient pas le RGO. À part le cisapride dont l’utilisation est actuellement très restreinte, aucun prokinétique disponible sur le marché n’a fait la preuve de son efficacité. Les antisécrétoires ne sont a priori indiqués que pour traiter l’œsophagite. Ils ne doivent pas être prescrits de façon prolongée, sans exploration complémentaire ni remise en cause de son indication. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Gastro-oesophageal reflux (GOR) is a physiological event defined as flow of gastric content into oesophagus. GOR is frequent in infants commonly subjected to regurgitation. While this symptom usually disappears within the first year of life, there is evidence that some symptoms may persist during childhood. In non complicated GOR, no investigation is indicated. PH-metry is only indicated in case of doubtful diagnosis or extradigestive manifestation. Upper gastro-intestinal endoscopy is indicated when oesophagitis is suspected. First intention treatment is no intervention or dietetic measures. Thickened feeding reduces symptoms such as regurgitation but does not influence GOR. Except for cisapride which use is nowadays very limited, no prokinetics have demonstrated their efficacy on GOR. Anti-secretory drugs should be restricted to the treatment of oesophagitis. Investigations are necessary before prolonged use. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Reflux gastro-œsophagien ; Nourrisson ; Enfant ; Fibroscopie ; Antisécrétoire Keywords: Gastro-oesophageal reflux; Infant; Child; Fiberendoscopy; Anti-secretory drugs Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est un phénomène physiologique défini par la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage. Le signe clinique principal du RGO chez le Adresse e-mail : [email protected] (F. Gottrand). 0929-693X/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/S0929-693X(06)00272-7 nourrisson se caractérise par des régurgitations qui sont un motif très fréquent de consultation. Le RGO devient pathologique en cas d’épisodes de reflux trop fréquents, lorsque la clairance du reflux est insuffisante ou lorsqu’il est responsable de manifestations autres que les régurgitations. F. Gottrand / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1076–1079 1. PRÉVALENCE ET SIGNES CLINIQUES La prévalence et les signes cliniques varient selon l’âge (Tableau 1). Vingt à trente pour cent des nourrissons sont sujets à des régurgitations fréquentes (plus de trois par jour) durant les premiers mois de vie. Celles-ci entraînent 20 à 25 % des parents dans le monde à consulter au moins une fois un médecin [1]. La fréquence des régurgitations varie largement en fonction de l’âge. Les régurgitations concernent 50 % des nourrissons de moins de 3 mois, plus de 66 % des nourrissons à 4 mois, mais seulement 5 % d’entre eux à l’âge de 1 an [2]. Une étude prospective récente sur 63 nourrissons présentant des régurgitations concluait à une disparition totale des régurgitations avant l’âge de 1 an [3]. Cependant, les refus alimentaires, la durée des repas, le stress familial lié à l’alimentation des enfants après l’âge de 1 an étaient significativement plus importants dans le groupe des enfants ayant eu des régurgitations, en comparaison au groupe témoin [3]. Cela suggère une altération de la qualité de vie des enfants et de leur famille même après la disparition des régurgitations. La disparition des régurgitations ne signifie pas forcément que le RGO est guéri, et il existe actuellement des données montrant que le RGO peut, chez certains enfants, se prolonger plusieurs années, voire à l’âge adulte, avec des manifestations différentes selon l’âge (Tableau 1). 1077 Plusieurs facteurs expliquent la fréquence des régurgitations chez le nourrisson [4]. La motricité œsophagienne est fortement impliquée dans la physiopathologie du RGO (fréquence élevée des relaxations inappropriées du sphincter inférieur de l’œsophage). Il existe également des facteurs anatomiques (angle de His insuffisant, portion de l’œsophage sous-phrénique courte). De plus, les nourrissons passent beaucoup de temps en position allongée ; leur alimentation liquide leur évite la mastication, et ils produisent donc moins de salive. 2. DIAGNOSTIC Le diagnostic de reflux est habituellement clinique et les examens complémentaires ne doivent être proposés qu’aux enfants chez qui la clinique n’est pas évocatrice ou univoque. Pour le RGO, l’examen de référence reste la pHmétrie de 24 heures, réalisée le plus souvent en ambulatoire. En cas de suspicion d’œsophagite, il est recommandé de pratiquer une endoscopie digestive haute afin d’affirmer ou d’éliminer le diagnostic, voire d’évoquer un diagnostic différentiel (allergie, œsophagite à éosinophile...), par la réalisation de biopsies œsophagiennes ou gastriques. La place des autres examens (scintigraphie, manométrie, transit œsogastrique) est beaucoup plus limitée en pratique. Tableau 1 Symptômes du RGO en fonction de l’âge (d’après [5]) Signes Régurgitation Vomissement Pyrosis Douleur épigastrique Douleur rétrosternale Dysphagie Pleurs fréquents/Irritabilité Anémie/Mélæna/Hématémèse Refus/Difficultés alimentaires/Anorexie Retard de croissance Anomalies de posture/Syndrome de Sandifer Hoquet persistant Érosions dentaires Enrouement/Pharyngite Toux chronique/Pneumopathie d’inhalation Wheezing/Laryngite/Otite Laryngomalacie/Stridor/Croup Asthme/Sinusite Sténose laryngée/Nodules sur cordes vocales Malaise grave/Mort subite/Apnée/Désaturation Bradycardie Troubles du sommeil Altération de la qualité de vie Œsophagite Sténose œsophagienne Syndrome de Barrett/Adénocarcinome de l’œsophage +++ : très fréquent ; ++ : fréquent ; + : possible ; (+) : rare ; (–) : absent ; ? inconnu Nourrisson ++++ ++ ? ? ? ? +++ + ++ ++ ++ ++ ? ? + + + – – + + + ++ ++ – –/– Enfant + ++ ++ + + + + + + + + + + + ++ ++ ++ ++ + – ? + ++ ++ + +/– Adulte + + +++ ++ ++ ++ – + + – – + + + + + – + + – ? + ++ ++ + +/+ 1078 F. Gottrand / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1076–1079 3. MODALITÉS THÉRAPEUTIQUES DU RGO [5] 3.1. L’abstention La majorité des nourrissons présentent des régurgitations simples, peu abondantes, qui disparaîtront spontanément avec l’âge. Les explications à la famille peuvent suffire dans ces cas. 3.2. Les mesures diététiques et l’épaississement La correction des erreurs diététiques est la première mesure à entreprendre. Un nourrisson qui régurgite est souvent vorace et affamé. Plus il régurgite, plus il réclame et plus la famille est tentée d’augmenter les quantités... et donc d’auto-entretenir ce RGO. Pour épaissir le lait, deux solutions sont possibles : • les laits épaissis (laits « confort » ou « AR »), à la caroube ou avec de l’amidon ; • les épaississants (Gumilk®, Gélopectose®) à rajouter dans le biberon. Des études [6,7] ont démontré l’efficacité des épaississants sur le symptôme de régurgitation, mais l’absence de toute efficacité sur le RGO lui-même (le nombre et la durée des reflux acides mesurés par pHmétrie ne sont pas modifiés). Les formules épaississantes sont, à tort, considérées comme peu coûteuses et anodines. Des effets secondaires ont, en effet, été décrits : selles molles, ballonnements, constipation, bézoard gastrique, augmentation de la toux, quelques cas d’allergie à la caroube, effets potentiels sur l’absorption intestinale des nutriments, minéraux et oligoéléments [8]. 3.3. La position du nourrisson La position proclive qui consiste à placer le nourrisson à 30° en position ventrale — autre ancien pilier du traitement du RGO — est actuellement complètement abandonnée après les campagnes de prévention de la mort subite du nourrisson. Les autres modalités de proclive sur le dos ou le côté n’ont pas démontré leur efficacité sur les régurgitations et le RGO. 3.4. Les prokinétiques Le cisapride est le seul médicament prokinétique ayant démontré, dans certaines études, une efficacité sur le RGO chez l’enfant de moins de 3 ans. Quelques observations d’allongement du QT ont été rapportées chez des prématurés, pour des doses dépassant habituellement 0,8 mg/kg par jour. Des cas d’allongement du QT ou de survenue de troubles du rythme ventriculaire (torsades de pointe) parfois mortels ont été rapportés (fréquence estimée à deux pour un million de patients/mois), dans 85 % des cas chez des patients polymédiqués (recevant des inhibiteurs du cytochrome P450 3A4) ou porteurs d’une pathologie cardiaque préexistante ou d’autres facteurs de risque favorisant les troubles du rythme. Actuellement, son utilisation est très limitée aux enfants de moins de 3 ans, en cas d’échec des autres traitements du RGO. La prescription doit être faite par un pédiatre hospitalier après réalisation d’un bilan sanguin et d’un électrocardiogramme, répétés 72 heures après l’instauration du traitement. La délivrance du cisapride est faite par rétrocession par les pharmacies hospitalières (depuis août 2005). Pour les autres prokinétiques disponibles actuellement (dompéridone et métoclopramide), aucune étude n’a pu démontrer leur efficacité par rapport au placebo. La métoclopramide doit être évitée compte tenu de la fréquence de ses effets secondaires et de l’étroitesse de la marge entre dose efficace et dose toxique. Du fait de sa bonne tolérance, la dompéridone est redevenue le médicament de première intention du RGO chez l’enfant, malgré l’absence de preuve de son efficacité. 3.5. Les antiacides Les antiacides n’ont pas d’efficacité directe sur le RGO mais sur l’œsophagite, et donc sur certains symptômes comme le pyrosis. Les effets secondaires les plus habituels sont des troubles du transit ; ils peuvent interagir avec l’absorption de certains médicaments et exposer à une intoxication par l’aluminium en cas d’utilisation très prolongée et d’insuffisance rénale. 3.6. Les antisécrétoires Les antisécrétoires sont représentés par les anti-H2 (cimétidine, ranitidine, famotidine, nizatidine) et les inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, lansoprazole, pantoprazole, rabéprazole, ésoméprazole) [4]. Pour la majorité de ces médicaments, les données pharmacodynamiques et pharmacocinétiques sont très rares, voire absentes chez l’enfant (sauf pour l’oméprazole et le lansoprazole). Seuls la cimétidine et l’oméprazole ont actuellement une AMM (Autorisation de mise sur le marché) en France en pédiatrie [9]. Ils n’ont pas d’effet sur le RGO mais sur la sécrétion d’acides, et donc, sur le pyrosis et l’œsophagite. Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ont très peu d’effets secondaires, mais il n’existe pratiquement pas de donnée sur leur utilisation au très long cours en pédiatrie (l’AMM pour l’oméprazole est l’œsophagite ulcérée chez l’enfant de plus d’un an, pendant quatre à six semaines) [9]. 3.7. La chirurgie La chirurgie a des indications rares et bien codifiées. En pédiatrie, c’est l’intervention de Nissen qui est la plus fréquemment réalisée. 4. INDICATIONS Un reflux chez un nourrisson sans signe d’œsophagite ou de malaise ne s’explore pas car il est physiologique. Celui-ci F. Gottrand / Archives de pédiatrie 13 (2006) 1076–1079 ne nécessite pas de traitement particulier, mais simplement de respecter quelques conseils de hygiénodiététiques : détecter la suralimentation, éviter les jus de fruits, mettre en place des mesures de puériculture (tétine, éructation au cours des repas, bonne position, acheter des bavoirs, prendre patience...). En cas de régurgitations gênantes, il est recommandé d’utiliser des laits épaissis avant de penser aux médicaments. Si les symptômes persistent ou en cas de manifestations extradigestives de RGO, la dompéridone peut être prescrite seule ou associée à des antiacides (habitude francofrançaise qui n’a jamais été réellement évaluée). En cas d’échec, le cisapride peut être prescrit après avis hospitalier spécialisé. En cas de signes d’œsophagite (douleurs ou malaise pendant le biberon, hématémèse, mauvaise croissance), une endoscopie est préférable avant la prescription d’un traitement antisécrétoire. Dans l’attente de la confirmation imminente d’AMM pour les autres inhibiteurs de la pompe à protons, il est recommandé de prescrire l’oméprazole chez l’enfant à partir de 1 an. Une autre position plus pragmatique consiste à proposer un traitement d’épreuve par les antisécrétoires sans réaliser d’endoscopie préalable [10]. Si cette attitude est retenue, il faut cependant en évaluer l’efficacité au bout de quelques semaines, remettre en cause le diagnostic en cas de nonréponse au traitement (pratiquer alors une endoscopie ou évoquer un autre diagnostic comme, par exemple, l’allergie aux protéines du lait de vache) [10], et en tout cas, ne pas prolonger ce traitement plus d’un mois à six semaines. L’utilisation au long cours des IPP dans le RGO de l’enfant en dehors d’une œsophagite (le traitement de première intention chez l’adulte) n’est pas recommandée. Cependant, dans des manifestations respiratoires ou ORL rattachées à un RGO, un traitement de quatre à six mois d’un IPP (en pratique, l’oméprazole ou le lansoprazole chez l’enfant) peut être discuté compte tenu de l’absence actuelle d’alternative thérapeutique et de l’excellente tolérance de ces médicaments. Les risques, parfois vécus dans la pratique clinique quotidienne, sont de prescrire des IPP trop largement et de manière trop prolongée sans avoir fait un minimum d’investigations visant à établir l’existence du RGO et le bénéfice potentiel de ces médicaments. La chirurgie est indiquée en cas de RGO sévère (œsophagite récidivante ou résistante, malaise grave résistant au traitement) ou de RGO du grand enfant dépendant du traitement médical. 5. PERSPECTIVES Les modalités de prise en charge du RGO sont susceptibles d’être modifiées dans un avenir relativement proche. Sur le plan diagnostique d’abord, l’impédancemétrie œsophagienne est une nouvelle technique qui permet d’étudier les épisodes de reflux non acides [6], et a donc des applica- 1079 tions potentielles dans la compréhension d’un certain nombre de manifestations du RGO tels les laryngites, l’asthme... Cette technique a l’avantage de n’être pas plus invasive que la pHmétrie avec laquelle elle est d’ailleurs couplée, mais se heurte actuellement au problème du coût de l’appareil et des sondes, mais aussi à l’absence de normes en fonction de l’âge. Un certain nombre d’études en cours visent à mieux connaître la pharmacocinétique et pharmacodynamique des inhibiteurs de la pompe à protons chez l’enfant et, en particulier, le nouveau-né et le prématuré, ce qui pourrait déboucher sur de nouvelles indications ou sur l’extension d’indications de ces médicaments. De nouvelles molécules prokinétiques sont en cours d’exploration [5] et pourraient venir, à moyen terme, compléter la gamme des traitements disponibles. Enfin, des alternatives par endoscopie interventionnelle (sutures endoscopiques, électrocoagulation, injection de prothèse ou produit sclérosant) à la chirurgie du RGO ont été récemment étudiées (quasi exclusivement chez l’adulte). Même si actuellement, tous les essais en cours ont été interrompus, nous pouvons espérer des procédés antireflux moins invasifs que la chirurgie. RÉFÉRENCES [1] Tolia V, Wuerth A, Thomas R. Gastroesophageal reflux disease: review of presenting symptoms, evaluation, management, and outcome in infants. Dig Dis Sci 2003;48:1723–9. [2] Nelson SP, Chen EH, Syniar GM, et al. Prevalence of symptoms of gastroesophageal reflux during infancy. A pediatric practice-based survey. Pediatric practice research group. Arch Pediatr Adolesc Med 1997;151:569–72. [3] Martin AJ, Pratt N, Kennedy JD, et al. Natural history and familial relationships of infant spilling to 9 years of age. Pediatrics 2002;109:1061–7. [4] Gold BD, Freston JW. Gastroesophageal reflux in children: pathogenesis, prevalence, diagnosis, and role of proton pump inhibitors in treatment. Paediatr Drugs 2002;4:673–85. [5] Vandenplas Y, Veereman G, Koletzko S, Gottrand F. The role of medication in motility disorders of the upper gastro-intestinal tract during childhood. J. Pediatr. Gastroenterol. Nutr. (in press). [6] Wenzl TG, Schneider S, Scheele F, et al. Effects of thickened feeding on gastroesophageal reflux in infants: a placebo-controlled crossover study using intraluminal impedance. Pediatrics 2003;111:e355–e359. [7] Craig WR, Hanlon-Dearman A, Sinclair C, Taback S, Maffatt M. Metoclopramide, thickened feedings, and positioning for gastro-oesophageal reflux in children under two years. Cochrane Database Syst Rev 2004;4 [CD003502]. [8] Aggett PJ, Agostoni C, Goulet O, et al. Antireflux or antiregurgitation milk products for infants and young children: a commentary by the ESPGHAN Committee on Nutrition. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2002;34:496–8. [9] Gottrand F, Faure C. Acid-peptic disease. In: Walker WA, Goulet OJ, Kleinman RE, Sanderson IR, Sherman PM, Shneider BL, editors. Pediatric Gastrointestinal Disease, 4th edition. Hamilton, Ontario: BC Decker; 2004. [10] Rudolph CD, Mazur LJ, Liptak GS, et al. Guidelines for evaluation and treatment of gastroesophageal reflux in infants and children: recommendations of the North American Society for Pediatric Gastroenterology and Nutrition. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2001;32(Suppl 2):S1–S31.