Agenda 21 Commune de Poisy Diagnostic

Transcription

Agenda 21 Commune de Poisy Diagnostic
Agenda 21
Commune de Poisy
Diagnostic
Juin 2011
1
SOMMAIRE
PREAMBULE
p4
Présentation de la commune de Poisy
p4
Perspectives historiques
p4
Poisy, une commune traditionnellement sensible à la promotion de
son territoire
Présentation de la démarche Agenda 21
p5
p7
Emergence du concept de développement durable
p7
Les principes fondamentaux du développement durable
p8
Du développement durable à l’Agenda 21
p9
L’agenda 21 en France
p 10
Objectifs du diagnostic
p 12
AXES DE DEVELOPPEMENT
p 13
Urbanisme et aménagement de l’espace
p 13
Espace et cadre de vie
p 13
Aménagement du territoire
p 15
Transports et déplacements
p 17
Gestion des risques
p 19
Gestion des nuisances
p 19
2
Environnement et gestion des ressources
p 23
Biodiversité et préservation des milieux naturels
p 23
Le paysage
p 23
Les ensembles naturels
p 26
Gestion durable des ressources
p 30
Développement social
p 35
Logement et habitat
p 36
Education et formation
p 37
Santé et bien-être
p 38
Culture et patrimoine
p 39
Démocratie locale
p 40
Sports
p 42
Développement économique
p 44
Activité et emploi
p 44
Agriculture
p 46
Tourisme et montagne
p 48
3
PREAMBULE
Présentation de la commune de Poisy
Poisy est une commune du département de la Haute-Savoie, en Rhône-Alpes.
Localisée sur un coteau en forme de grand balcon, elle surplombe Annecy, dont elle se situe
à 6km au nord-ouest, et son lac. Poisy fait partie administrativement du canton d’Annecy
Nord, et est membre de la Communauté d’Agglomération d’Annecy depuis 2001.
Vingt-et-unième commune de Haute-Savoie en terme de population, elle recense
à l’heure actuelle un peu plus de 6700 poisilliens, répartis au sein d’un village principal (le
chef-lieu) et de neuf hameaux disposés en couronne. Son organisation actuelle est
étroitement liée à son évolution historique.
Perspectives historiques
Les historiens estiment que le site de Poisy a été occupé par l’homme dès la
période gallo-romaine, en raison de la découverte d’un trésor du IIIème siècle, ainsi que de
tombes burgondes. Rapidement, il a fait l’objet d’une structuration autour de routes et autres
voies de circulation élaborées par les romains.
Au courant du XIIème siècle, alors qu’un prieuré s’installe sur le territoire de la
commune, on observe que la population est d’essence agricole, et se spécialise dans la
culture des légumes, de l’avoine, de l’orge et du froment, de l’œillette et du chanvre (sur
l’actuel site des Chènevières), ainsi que dans l’élevage des abeilles. Les moines créent un
lieu d’aide aux nécessiteux et aux malades (les actuelles « Maladières).
Dans le courant du XVIIème siècle, le prieuré se dote de la devise : « Ut Seres,
Metes », qui signifie « Comme tu sèmes, tu récoltes ». Cette expression, appropriée aux
orientations économiques de l’époque, prend une résonance toute particulière aujourd’hui, et
trouve sa place au cœur des enjeux, environnementaux notamment, qui doivent gouverner
l’action de l’Homme du XXIème siècle.
Pendant longtemps, Poisy conservera son caractère rural et agricole. Les
producteurs locaux se spécialisent dans l’élevage et la production laitière. Ainsi, une fruitière
4
est créée en 1886, fédérant au sein d’une coopérative les activités des exploitants agricoles
et permettant la transformation sur place du lait en fromage et en beurre.
Toutefois, le déclin de l’agriculture observé dès la fin de la Seconde Guerre
Mondiale n’épargne pas la commune, qui doit rapidement s’adapter aux mutations
économiques des Trente Glorieuses. L’agriculteur devient employé ou ouvrier, et les
exploitations disparaissent peu à peu, laissant la place à des bâtiments résidentiels privés.
Les marques de ce passé agricole n’ont toutefois pas disparu, grâce à
l’implantation sur le territoire de la commune d’un centre d’élevage ainsi que d’un lycée
agricole d’audience internationale.
Dans cette lignée, la municipalité a décidé en 1992 de valoriser cet héritage
historique dans le logo de la commune. Celui-ci représente un clocher, symbole d’une âme
villageoise et traditionnelle non dépourvue pour autant de jeunesse et de dynamisme.
L’arbre vert qui lui est accolé traduit l’enracinement dans le passé rural et la mise en valeur
de la forêt, très présente sur le site de la commune. Un ruban bleu complète l’ensemble, et
permet de valoriser la traversée de la commune par le Fier, pré-torrent des Hautes-Alpes. Ce
logo affiche déjà une volonté politique de développer la commune dans le respect et la
valorisation de ses ressources.
Poisy, une commune traditionnellement sensible à la promotion de son
territoire
Géographiquement, la commune s’étend sur 1 140 hectares dont 313 (soit 27%de
l’espace communal) sont consacrés à l’agriculture et 442 (soit 39% du territoire) couverts par
la forêt et les zones protégées. C’est ainsi deux tiers du territoire de la commune qui sont
préservés de l’urbanisation. La municipalité a décidé de garantir cette situation à travers
l’adoption d’un Plan Local d’Urbanisme le 05 mars 2007.
La commune est délimitée au nord-ouest par la Montagne d’Age qui culmine à
672 mètres, et au sud par le Fier, qui est quant à lui à 311 mètres d’altitude. Poisy est
entourée par les communes de Lovagny, Chavanod, Nonglard, Sillingy, Epagny, Meythet et
Cran-Gevrier. Elle est traversée par la Route Départementale 14 et est sise à proximité de
l’autoroute A 41 par Annecy sud. La commune est en outre desservie par 40 km de voirie.
L’occupation urbaine de l’espace poisillien est très majoritairement de type
résidentiel. Ainsi, on recense 2 530 logements, dont 2430 sont des résidences principales
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(soit 96% du parc). Cette caractéristique résidentielle de la commune est renforcée par la
prédominance des logements individuels (51,8%) au détriment des logements collectifs
(47,4%, par ailleurs essentiellement du petit collectif).
Sur le plan économique, la commune recense plus de 3 200 actifs, soit plus de la
moitié de la population totale. En outre, 77% de ces actifs travaillent dans l’agglomération
annécienne, 12,8% travaillent sur la commune, et 5,8% en Suisse.
Plus de 250 entreprises, employant environ un millier de personnes, sont réparties
sur les quatre principales zones d’activités économiques de la commune. Le Parc de Calvi,
Les champs de Beufan, Le pré de Séran ou encore Valparc voient ainsi évoluer sur leur site
des entreprises appartenant à l’industrie, au BTP, au commerce ou encore aux services.
Poisy réunit les caractéristiques propres à une commune haut-savoyarde : dans le
respect de ses valeurs agricoles traditionnelles, elle s’ouvre aux autres secteurs d’activités,
tout en tâchant d’offrir un cadre de vie agréable et de qualité à sa population.
6
Présentation de la démarche Agenda 21
L’Agenda 21 correspond à la mise en œuvre, sur un territoire donné, de politiques
respectueuses des principes du développement durable. La notion de développement
durable est à envisager dans un premier temps, pour circonscrire efficacement, par la suite,
la démarche d’Agenda 21.
L’émergence du concept de développement durable
La conférence des Nations Unies de Stockholm de 1972 voit naître le principe
d’éco-développement,
valorisant
la
prise
en
considération
des
spécificités
environnementales. Ces prémices de développement durable trouveront un écho
fondamental au sein du rapport Brundtland de 1987. Celui-ci propose une définition
désormais communément admise du développement durable : il permet de répondre aux
besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux
leurs.
En 1992, le développement durable prend l’envergure que nous lui connaissons
aujourd’hui lors de la conférence des Nations Unies de Rio de Janeiro sur l’environnement et
le développement. Les 173 Etats signataires paraphent un programme d’actions pour le
XXIème siècle, également appelé Action 21, qui entérine définitivement la notion de
développement durable à travers 2500 recommandations à destination des pouvoirs publics
et de la population mondiale.
Dès lors, le développement durable correspond à une réflexion globale portant sur
le développement et la lutte contre ses conséquences les plus néfastes, vers un équilibre
général de la vie humaine où l’être humain est au cœur des préoccupations. Il permet de
réorienter l’activité de l’homme vers une meilleure gestion des ressources naturelles, une
préservation efficace de l’environnement, un équilibre social retrouvé ainsi que vers une lutte
contre les inégalités dans l’accès à l’économie mondiale. Cette approche doit, pour être
réalisable, être prise en compte tant sur le plan mondial (les interventions du Club de Rome,
le rapport Brundtland ou encore les Sommets de Rio et de Johannesburg en sont
l’illustration) que sur les plans européen, national et, bien évidemment, local. On retrouve ici
toute la dimension du principe du « penser global, agir local ». C’est en effet par
l’intervention concrète des autorités locales que les préceptes défendus sur le plan
international trouveront un écho favorable.
7
Les principes fondamentaux du développement durable
Le développement durable repose sur trois piliers fondamentaux destinés à
atteindre l’équilibre précédemment évoqué.
En premier lieu, il convient d’engager une approche transversale et systémique
sur l’ensemble des politiques appliquées à un territoire. Cet axe suppose la conjugaison de
la sphère sociale, économique et environnementale pour tendre vers une société vivable,
viable et équitable. De plus, la solidarité, que celle-ci soit dans le temps ou dans l’espace,
doit favoriser non seulement les relations intergénérationnelles, mais également les relations
inter-territoriales. Il faut ainsi parvenir à une situation d’équité entre les générations, les
groupes sociaux et les territoires.
Dans un second temps, le développement durable est encadré par des principes de
prévention, de précaution et de responsabilité. Il faut ainsi envisager en priorité la mise
en place d’actions préventives permettant d’agir de manière plus efficiente et économique
qu’une action curative, quant à elle plus onéreuse et dont les résultats ne sauraient pallier
toutes les conséquences négatives de l’action de l’homme.
Le principe de responsabilité vaut pour les actions antérieures, il est essentiel de
tirer les leçons des erreurs du passé pour améliorer les décisions ultérieures. Dans ces
circonstances, le principe « pollueur-payeur » permet tout naturellement de faire assumer
leurs responsabilités aux entités génératrices de dégradations de l’environnement. Par la
suite, la responsabilité de l’humanité vis-à-vis des générations futures impose le respect des
principes de précaution et de prévention, tournés quant à eux vers l’avenir.
Il convient dans cette perspective de ne prendre que des décisions dont on a
clairement identifié les conséquences possibles. Par précaution, il faut écarter toute mesure
présentant potentiellement un danger pour l’homme et son environnement, les inventions
doivent donc faire preuve de leur innocuité avant d’être généralisées.
Enfin, une démarche de développement durable ne saurait aboutir sans une étroite
concertation démocratique entre tous les acteurs concernés, à savoir les institutions
publiques, les entreprises, les associations ou encore la population. Le principe de
participation est sur ce point déterminant pour assurer une gouvernance efficace dans une
optique de développement durable. La gouvernance est une forme de pilotage soumise à de
multiples parties prenantes, où les décisions ne sont plus le fruit d’une seule personne, mais
d’un consensus prenant en considération les intérêts de toutes les parties. On aboutit ainsi à
8
une approche plus rationnelle de la décision, fondée sur la communication, la transparence
et la lisibilité de l’action des acteurs locaux.
Ces principes se reportent par ailleurs sur l’urbanisme, levier majeur d’intervention
aux mains des communes. Aussi, le développement durable peut être transposé à
l’urbanisme. L’urbanisme durable procède d’une culture de planification intégrée (avec toutes
les instances publiques et privées représentées, ouvertes à un apprentissage et une remise
en question permanents). Il vise à ouvrir le plus largement possible la participation citoyenne
pour mettre en œuvre des concepts innovants et porteurs d’avenir. L’urbanisme durable se
doit
de
minimiser
les
consommations
énergétiques
pour
favoriser
la
qualité
environnementale, le confort et le cadre de vie des habitants. En parallèle, et ce dans le
respect des préceptes du développement durable, l’urbanisme doit savoir renforcer à son
échelle l’économie, en concevant et en accompagnant un espace de vie et d‘activité adapté
aux besoins et enjeux ressentis par le territoire.
Du développement durable à l’Agenda 21
L’Agenda 21 est un outil aux mains des personnes publiques pour organiser sur
leur territoire une politique de développement durable. Véritable projet de long terme, il se
propose :
-
d’améliorer la qualité de vie de la population
-
d’économiser les ressources naturelles disponibles
-
de stimuler l’attractivité du territoire
-
de favoriser et de valoriser la participation de l’ensemble des entités évoluant
sur le territoire.
L’Agenda 21 reprend donc les préceptes du développement durable, dont il doit
affirmer l’assise locale. A cet effet, l’Agenda 21 doit présenter trois qualités fondamentales
pour parvenir à cet objectif : être la résultante d’une véritable stratégie dans la mise en
place des politiques, générer une mise en œuvre efficace et efficiente de ces mêmes
politiques, tout en assurant à tout moment une bonne communication sur l’évolution des
actions menées.
L’Agenda 21 local a vocation, on l’a vu, à être mené sur un territoire déterminé. Sur
celui-ci, un projet, issu d’une réflexion d’ensemble, trouve à s’appliquer. Pour que ce plan
d’action soit pérenne, les interventions conduites dans le cadre de l’Agenda 21 doivent
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mobiliser des élus et des agents publics formés et conscients des enjeux de la démarche. La
concertation, déjà évoquée, reste un outil déterminant de la bonne application de l’Agenda,
tant dans sa conception, que sa mise en œuvre ou son suivi. Cette participation rejaillit sur
les modalités de prise de décision où la transversalité de l’approche nécessite la mobilisation
et la responsabilisation de tous les acteurs.
Pour exister concrètement, un Agenda 21 se doit d’être dynamique et interactif sur
tous les plans. Le territoire sur lequel il s’applique évolue, et présente des spécificités face
auxquelles il doit constamment s’adapter tout en sachant les faire évoluer.
En outre, l’Agenda ne saurait être une simple déclaration d’intention, mais est la
conséquence d’un véritable engagement politique conscient des enjeux du XXIème siècle.
Dans cette perspective, il repose sur des choix stratégiques prioritaires et traduit une volonté
politique à travers des actions concrètes.
Pour s’assurer de l’effectivité de ces actions, un contrôle est impératif. La mise en
place d’évaluations systématiques et de suivi permanent garantit l’efficience de la
matérialisation de l’Agenda. Ce contrôle passe par l’identification d’indicateurs de suivi
du déroulement du plan d’action, ainsi que par le choix d’objectifs concrets et réalistes à
atteindre sous un délai déterminé.
L’Agenda 21 en France
La France a peu à peu intégré dans sa législation les principes du développement
durable. Ainsi, au sommet de la hiérarchie des normes, la Charte de l’Environnement a été
insérée dans le bloc de constitutionnalité en 2005. Ce texte synthétise les principes
fondamentaux du développement durable sur le territoire français et en donne une vision
large permettant aux collectivités territoriales d’en avoir une interprétation adaptée aux
spécificités locales. L’objectif n’est pas d’enfermer le développement durable dans un carcan
juridique figé, mais de promouvoir une forme de développement selon le potentiel des
territoires et de leurs acteurs. La Charte souligne à cet effet dans son article 6 l’aspect
tridimensionnel du développement durable, reposant sur les piliers économique, social et
environnemental, ce qui donne une base d’action à partir de laquelle élaborer un Agenda 21
local adapté.
Le législateur est également intervenu au support du développement durable à
travers de nombreuses lois. Voici une liste -non exhaustive- des textes législatifs de
référence en terme de développement durable :
10
-
Loi Barnier relative au renforcement de la protection de l’environnement n° 95101 du 2 février 1995
-
Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie n° 96-1236 du 30 décembre
1996
-
Loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions n° 98-657 du 29 juillet
1998
-
Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire
n° 99-533 du 25 juin 1999 (LOADDT)
-
Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain n° 2000-1208 du 13
décembre 2000 (SRU)
-
Loi d’orientation sur la forêt n° 2001-602 du 9 juillet 2001
-
Loi urbanisme et habitat n° 2003-590 du 2 juillet 2003
-
Loi sur la démocratie de proximité n° 2002-276 du 27 février 2002
Le législateur est
donc de plus en plus sensible aux préoccupations
environnementales, qu’il s’attache à valoriser dans tous les domaines de la législation. On
voit ainsi clairement que les lois susnommées concernent aussi bien la sphère
environnementale que les sphères économiques et sociales. Le triptyque fondamental du
développement durable est donc respecté par les instances publiques nationales.
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Objectifs du diagnostic
La mise en place d’un Agenda 21 nécessite une bonne connaissance du territoire
où il va s‘appliquer. Le diagnostic est donc un préalable indispensable à une réflexion sur les
enjeux du développement durable.
Il permet de dresser un état des lieux du site, en prenant en compte de manière
neutre l’état environnemental actuel, la situation économique et sociale, et leur interaction.
En se proposant d’évaluer les évolutions futures sans l’intervention d’un Agenda 21, il
permet de mettre en exergue les écarts entre la situation réelle et celle qui devrait être
constatée.
Véritable outil de prise de conscience et de réflexion, le diagnostic s’adresse tant
aux élus et aux agents publics qu’aux entreprises, associations et de manière plus large à
tout citoyen. Il doit donc être aussi objectif et neutre que possible pour permettre une
projection future sur des bases saines.
En outre, le diagnostic doit être cohérent avec les réalités locales. Pour ce, il lui faut
s’appuyer
de
façon
équilibrée
sur
les
trois
piliers
du
développement
durable.
L’environnement n’est pas le seul axe en jeu, même si la notion de développement durable
renvoie spontanément au concept d’écologie dans l’esprit collectif.. Il convient dès lors de
prendre en compte également les besoins de la population et du tissu économique local. La
concertation ultérieure permettra de confirmer ou d’infirmer les besoins et les contraintes
ressentis ; mais le diagnostic doit déjà engager une première évaluation des trois axes pour
restituer les données objectives (les forces et les faiblesses du territoire) aux acteurs locaux,
et ainsi les aider dans leur réflexion.
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AXES DE DEVELOPPEMENT
Urbanisme et aménagement de l’espace
Espace et cadre de vie
La commune de Poisy est traditionnellement orientée vers la valorisation de son
cadre de vie, véritable argument de promotion de son territoire. L’espace poisillien est, on l’a
vu, occupé par l’urbanisation à hauteur de moins d’un tiers de sa superficie totale. S’il a
perdu depuis longtemps maintenant son caractère de « village » au vu de l’explosion
démographique que la ville a connu ces dernières décennies, il conserve néanmoins un
caractère rural et campagnard en phase avec les aspirations de nombre d’actifs annéciens
en quête d’un éloignement mesuré de l’agglomération urbaine.
L’attractivité fondamentale de Poisy repose donc sur cette ambivalence de la
commune, à la fois tournée géographiquement, administrativement et économiquement vers
Annecy, mais également fortement ancrée dans une tradition rurale qui la distingue du reste
de l’agglomération.
Tout l’enjeu actuel repose sur la nécessité de préserver cet équilibre entre le cadre
bâti, agricole et les milieux naturels, afin de garantir pour les futures générations ce cadre de
vie de « ville à la campagne » qu’offre Poisy aujourd’hui. Le développement urbain ne saurait
être empêché, au vu du dynamisme démographique que connaît Poisy ; cependant, il doit
être accompagné dans le respect des grands équilibres qui caractérisent la commune à
l’heure actuelle.
La commune se structure principalement autour du centre-bourg, mais quartiers et
hameaux équilibrent le développement du reste du territoire. Dans cette perspective, les
équipements publics se développent pour maintenir la qualité de la vie sur Poisy. Ainsi, le
centre culturel « Le Forum » offre un point de rattachement central où se regroupent école
de musique, bibliothèque, salles d’animation et salles de réunion pour les associations. Les
équipements sportifs maillent le territoire, avec des terrains de football en synthétique, des
courts de tennis regroupés à côté du gymnase avec la création d’un lieu de rencontre
commun aux différentes activités pour l’ensemble des associations, des pistes de skateboard, de tir à l’arc ou encore des espaces de jeux pour enfants.
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L’enseignement est révélateur de cette volonté de répartir sur le territoire les
services à destination de la population. Des écoles maternelles et primaires sont sises au
chef lieu et à Brassilly, et accueillent au total plus de 670 élèves. La commune est en outre
dotée d’un lycée privé agricole, d’un centre d’élevage, ainsi que d’un centre AFPA
(Association pour la Formation Professionnelle des Adultes), ces trois infrastructures sont
sises en périphérie du centre ville. Enfin, un collège a été édifié à 300 mètres de la mairie. Il
permet de répondre à l’augmentation du nombre de poisilliens en âge d’aller au collège, tout
en diminuant les déplacements routiers que nécessitait leur transport dans les
établissements des communes voisines). Un gymnase et des équipements annexes
(notamment des salles utilisées par les associations sportives – Tennis de table,
badmington...) sont implantés autour du collège et complètent la réponse apportée à ce
besoin local.
Concernant les services publics et administratifs, autour de la mairie gravitent
atelier technique municipal, multi-accueil et bureau de poste. Un EHPAD (établissement
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) a également été ouvert en 2006 sur le
territoire de Poisy.
Ces équipements structurent l’espace poisillien, et offrent une meilleure visibilité de
l’organisation de la commune. Toutefois, l’essentiel de ces équipements a tendance à rester
à proximité du centre bourg. Cependant, il existe une volonté de mailler le territoire avec les
équipements publics, comme on peut le voir avec l’enseignement. Ainsi, Brassilly accueille
une école et un multi-accueil. Un pôle commercial s’est également créé aux Creusettes. Le
centre de Poisy conserve, lui, toute son attractivité.
La croissance de la population va induire immanquablement de nouveaux besoins
que la collectivité doit anticiper pour pouvoir les satisfaire dans les meilleures conditions
d’organisation, de planification, et de financement. Des réserves foncières doivent donc être
prévues pour l’accueil de ces futurs équipements, dont la localisation doit être pertinente au
vu des équipements en place et des caractéristiques de développement de l’habitat.
Le développement urbain de Poisy a permis d’organiser le territoire autour de
l’église et de constituer un véritable bourg où l’on retrouve l’ensemble des services
nécessaires à la population locale. L’attention doit désormais être portée sur l’extension
urbaine, avec une réflexion concrète en préalable.
Les valeurs paysagères de Poisy sont importantes et constituent un atout majeur.
La richesse et la diversité des sites, dues tant à l’histoire qu’à la nature des lieux, produit un
ensemble très attractif, qu’il convient de pérenniser. L’objectif à terme pourrait être de
redonner une certaine convivialité aux lieux, conjuguée au dynamisme de la ville et des
politiques qui y sont menées. Pour ce, sensibiliser une population à l’aménagement de
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l’espace privé (les jardins privatifs, les haies, les cours par exemple) pourra favoriser une
harmonie avec l’espace public et naturel environnant.
Aménagement du territoire
Le cadre bâti détermine la composition d’un paysage urbanisé, il en assure la
représentation. Pour offrir une vue agréable au passant, il doit s’insérer dans un ensemble
plus vaste, le cadre naturel. Or, sur Poisy, le développement de l’urbanisation ne doit pas
occulter la présence d’espaces agricoles remarquables et les sites naturels tant recherchés
par une population exigeante sur la qualité de son environnement. Une unité doit donc être
trouvée entre ces trois entités, pour assurer une utilisation harmonieuse, cohérente et
valorisante du territoire.
En outre, Poisy dispose d’un bâti patrimonial à préserver. Qu’il s’agisse de l’église,
de l’ancienne mairie, de la chapelle du quartier de la Couloutte ou encore de l’usine
hydroélectrique construite au début du XXème siècle, des bâtiments méritent, au-delà même
de leur protection, une valorisation du cadre dans lequel ils s’implantent. Le bâti
contemporain doit donc prendre en compte les spécificités culturelles et architecturales
locales, tout en intégrant les technologies et normes de notre époque. C’est là une alliance
délicate à mettre en place, mais de sa réussite dépend la cohérence de l’aménagement du
territoire.
Différents types de bâti sont ainsi observables sur la commune. Le bâti ancien,
hormis les bâtiments structurants précédemment cités, concerne les cœurs anciens des
hameaux, composés de vieilles et imposantes bâtisses (le plus souvent d’anciennes fermes).
Il tend aujourd’hui à disparaître, au bénéfice de la maison individuelle moderne, modèle de
construction qui a prédominé l’urbanisation locale durant quelques décennies. Les maisons
individuelles sont caractérisées par des architectures diversifiées et cohérentes dans
l’utilisation des matériaux et des formes ; elles sont souvent entourées de jardins dont
l’apparence standardisée suit les espèces valorisées à telle ou telle époque (l’effet de mode
est clairement perceptible, supplantant la valorisation des espèces floristiques locales), et
desservies par une voirie en partie privée, dont le maillage est dans sa globalité incohérent,
résultat d’une élaboration au coup par coup, sans réflexion d’ensemble. Les années 1980
ont vu se développer petit à petit l’habitat collectif, qui a permis de structurer le centre ville et
doté Poisy d’un premier tissu moderne de commerces et services de proximité. Enfin, les
activités industrielles ont également marqué le territoire, et le traitement de leur limite est un
enjeu majeur dans l’aménagement local.
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Le développement du domaine bâti a été relativement important depuis une
cinquantaine d’années. Il se poursuit encore, et toute la difficulté repose sur sa cohérence et
son articulation avec le paysage naturel. L’enjeu paysager est fondamental dans
l’aménagement d’un territoire, non seulement car il est déterminant des stratégies
d’aménagement à adopter, mais également car c’est un puissant révélateur des
incohérences auxquelles il faut remédier. Cadre de vie et paysage sont étroitement liés,
voire interdépendants. En effet, la qualité du cadre de vie est un élément du processus de
création d’un paysage valorisant, et un paysage perfectionné créé un cadre de vie. Les
critères environnementaux et durables sont donc à prendre en considération à leur juste
valeur dans l’aménagement de l’espace.
Le territoire de la commune, on l’a vu, est structuré en partant du centre-ville,
autour duquel gravitent neuf hameaux. Un véritable souci de cohérence entre urbanisation et
maillage du réseau routier est indispensable dans l’appréhension de l’aménagement du
territoire. L’objectif intrinsèque d’une telle réflexion repose sur le nécessaire respect du cadre
de vie des futures générations poisilliennes. C’est par ailleurs là tout l’enjeu d’une démarche
de développement durable.
Dès lors, il convient non seulement de favoriser, mais également de savoir imposer
un maillage routier et piéton cohérent, permettant d’assurer la liaison entre les différents
pôles urbains de la commune et des communes voisines. De plus, cette approche logique
doit être doublée d’un traitement qualitatif des espaces publics, dans une perspective
paysagère viable.
En outre, le centre-ville voit peu à peu se dessiner des formes urbaines plus denses
(par un recours plus affirmé au petit collectif) favorisant la mixité sociale. Celle-ci est en
pleine évolution sur la commune. En effet, les inégalités sociales se reportent aisément sur
le plan territorial et spatial. L’implantation réfléchie d’espaces de vie collectifs où s’opère un
brassage des cultures et des niveaux de vie permet de lutter contre ce phénomène.
Poisy a longtemps manqué de logements sociaux, et est en train de pallier cette
carence. Le crêt de Charvanod, construit dans les années 1990, a été une première réponse
à ce besoin de mixité sociale en accueillant pour partie du locatif social, tout comme les
récentes constructions de l’Orée des Vignes. La ferme de Macully a été restaurée dans la
perspective d’accueillir exclusivement des logements sociaux. Aujourd’hui, ce sont les
Resses d’Aze qui font l’objet d’un projet axé sur la mixité, intégrant également en parallèle
des notions de développement durable dans le projet de construction. 40 logements dits
« passifs » (c'est-à-dire dont la consommation d’énergie de chauffage est inférieure à
15Kw/H /m² par an) sont ainsi prévus. On observe ici une volonté de proposer des
logements sociaux, tout en favorisant une fois de plus un brassage social, puisque le projet a
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vocation à accueillir tant du locatif social que de l’accession à la propriété. Il reste encore des
efforts à fournir pour atteindre les objectifs qui sont fixés à la commune tant par la loi (les
20% de logements sociaux de la loi SRU) que par la communauté d’agglomération
d’Annecy, mais Poisy a su se lancer pour combler ses retards. Ainsi, depuis les années 90,
un pourcentage de logements locatifs est imposé à tous les promoteurs immobiliers.
L’organisation du bâti, associé à un réseau d’espaces publics et d’infrastructures
routières cohérents, garantit donc un aménagement pérenne du territoire. Le Plan Local
d’Urbanisme de la commune va en ce sens, et privilégie, dans ses Orientations
d’Aménagement, une démarche responsable et durable reprenant les points évoqués
précédemment. Dans le prochain plan triennal, il est ainsi prévu 94 logements locatifs
sociaux, Poisy atteindra ainsi un chiffre total de 434 logements sociaux.
Le maillage du territoire poisillien est le reflet de la situation de la commune entre
ville et campagne : espaces naturels et espaces urbanisés cohabitent étroitement. C’est à la
fois la force et la faiblesse de la commune. En effet, cette étroite cohabitation offre, on l’a vu,
un cadre de vie de très haute qualité aux habitants de la commune, les espaces naturels
étant en prise directe avec les espaces urbanisés. La consommation des espaces naturels
doit donc être freinée, avec une circonscription plus affirmée des limites urbaines et une
reconnection des hameaux au cœur de la ville. La concentration du bâti sur ces polarités
urbaines permet de préserver un cadre naturel et agricole qui fonde la valeur de la
commune.
Transports et déplacements
Le réseau routier est essentiel dans la perception d’une commune. Véritable
espace public aménagé, il permet de structurer l’espace et forge une représentation du
territoire. C’est en effet en circulant sur la route que l’on se fait une opinion d’une commune,
de son paysage et de la qualité du cadre de vie qu’elle offre.
Un rapport de 1987 constatait que la récente urbanisation sur Poisy s’était faite
sans plan de voirie cohérent et proportionné. Les liaisons inter-quartiers étaient quasi
inexistantes, les accès au chef lieu parfois difficiles. Aujourd’hui le réseau routier a été
structuré, et facilite désormais l’accès au Chef-Lieu et aux différents hameaux.
De grandes infrastructures desservent désormais la commune. Ainsi, Poisy est
traversée à l’est par la RD1508, autrement appelée « Voie verte ». Cette départementale fait
partie du réseau de contournement d’Annecy et constitue à cet égard un axe de transit
17
structurant et très emprunté par les automobilistes, ce qui justifie le classement de cette voie
en « route à grande circulation ». Cet axe routier constitue une limite physique de la
commune.
En outre, la route départementale 14, qui dessert l’avant-pays savoyard dans le
sens Annecy – Lovagny et l’Albanais, permet d’accéder à Poisy à partir de Meythet. C’est la
principale voie de desserte de la commune. Une déviation de cette départementale est
prévue, qui contournerait le hameau de Charneuse. En effet, cette voie n’est d’une part pas
adaptée au trafic qu‘elle supporte actuellement (13 000 véhicules par jour en moyenne),
d’autre part, elle génère d’importantes nuisances en terme de bruit, de pollution et
d’insécurité pour les populations riveraines. Ce projet, dont le Département de la HauteSavoie assure la maîtrise d’ouvrage, a été soumis à concertation en 2001, l’enquête
publique a été menée en 2006 et les acquisitions foncières sont en cours.
Par ailleurs, la route départementale 157 est un autre axe structurant sur la
commune. Elle assure la liaison du chef-lieu avec la route départementale 508 à
Chaumontet. Elle a fait récemment l’objet d’un réaménagement le long du Marais de Poisy
devant le nouveau stade.
Enfin, proche de Meythet, la commune est aisément reliée au reste de la France,
desservie par les aéroports de Meythet, de Genève (à 30 minutes d’Annecy par l’autoroute
A41) et de Lyon (à 50 minutes par l’autoroute E712).
Les transports en commun sont assurés par la Société Intercommunale des Bus de
la Région Annécienne (SIBRA), qui commercialise, coordonne et assume le transport public
local pour le compte de la Communauté d’Agglomération d’Annecy, autorité organisatrice
des transports urbains. La SIBRA assure la desserte scolaire et la desserte locale par les
lignes 1 ; 12 et A. En recensant plus de 500 montées par jour sur la commune, on estime
que la desserte présente un bon état de fonctionnement.
Dans l’esprit des politiques actuelles, le développement des transports en commun
est une priorité. Avec l’arrivée du collège, le terminus a été déplacé au giratoire du MontBlanc, dans un souci de cohérence et pour décharger le centre du village de l’ensemble du
trafic.
Depuis 1989, la commune mène également une véritable réflexion sur le réseau de
sentiers piétons-cycles de la commune, qui maille désormais l’ensemble du territoire. Des
progrès restent à faire. En effet, ces cheminements restent discontinus ; un projet de mise en
cohérence est en cours.
Avec 40km de voirie, la commune porte une attention toute particulière au
développement de son réseau routier. Les voies sont hiérarchisées en fonction de leur
fréquentation et de leur usage, tout en tenant compte des liaisons intercommunales. Dans
18
cette logique, Poisy est concernée par le Plan de Déplacements Urbains (PDU) élaboré sur
le bassin annécien, qui permet de mettre en œuvre des mesures d’aménagement telles que
la réalisation de zones 30, l’encadrement de la circulation dans certains secteurs ou encore
la limitation des véhicules particuliers au bénéfice des transports en commun. Dans un souci
de lisibilité, les panneaux d’agglomération ont été mis à toutes les entrées de la commune,
(une partie de la route départementale étant limitée à 70Km/h). De plus, l’intercommunalité
est primordiale : pour garantir une fluidité de trafic sur la commune, les voies doivent être en
connexion avec les réseaux existants et périphériques.
Des aménagements sécuritaires, tels que des reprises de largeurs de chaussées et
de trottoirs, des voies vertes ...
ont déjà été réalisés d’une manière significative et se
poursuivent. Le plan de mise en accessibilité aux personnalités à mobilité réduite, des
voieries et des infrastructures publiques, est en cours de réalisation.
Gestion des risques
La commune supporte différents risques sur son territoire, notamment en terme de
catastrophes naturelles. Ainsi, si Poisy est peu sujet au risque d’inondations (la dernière crue
du Fier importante remontant à 1960), la commune a en revanche déjà subi des glissements
de terrain (le dernier remontant à 2001) mais surtout était à proximité de l’épicentre du
séisme du 15 juillet 1996, qui a marqué l’esprit collectif. Pour prévenir de tels évènements,
un Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles (PPRNP) a été prescrit par arrêté
préfectoral du 25 mars 2002. Le PPRNP envisage différents aléas comme l’aléa sismique,
l’aléa mouvement de terrain ou encore l’aléa inondations et crues torrentielles.
Poisy présente différentes spécificités qui font sa force (un marais réhabilité qui
retrouve son rôle tampon d’élément atténuant les crues en recueillant les eaux pluviales du
Lachat (164Ha) mais également sa faiblesse (avec par exemple la faille du Vuache, à
l’origine du séisme de 1996, qui longe la limite nord-est de la commune, dans un axe nordouest / sud-est).
Gestion des nuisances
Les nuisances rencontrées sur Poisy sont de différents ordres. Elles peuvent être
sonores, visuelles ou encore olfactives.
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Les nuisances sonores sont souvent les plus perceptibles. Les transports en sont la
principale source. Par ailleurs, le bruit de voisinage peut poser problème. Pour la commune,
c’est l’arrêté préfectoral du 26 juillet 2007 qui s’applique.
Ce type de pollution englobe aussi bien les bruits domestiques (les pas, les cris et
aboiements, les appareils électroménagers….) que les bruits issus des loisirs (jardinage,
tondeuse à gazon, musique, jeux d’extérieur…). En outre, le bruit peut être lié aux activités
économiques, qu’elles soient industrielles, artisanales ou commerciales, ou aux activités de
détente comme les manifestations culturelles, sportives, ou les loisirs. Au-delà de la
typologie du bruit, c’est parfois la localisation géographique et les horaires qui posent
problème. Les activités de nuit sont ainsi plus visées que celles de jour, où la population
vaque à ses occupations et prête moins attention aux éléments qui l’entourent.
Au-delà de l’inconfort vécu par la population, c’est un problème de santé publique
qui se dessine. Le seuil de nocivité est fixé à 80dB pour une exposition 8H par jour. A
135dB, toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Les lésions peuvent
être potentiellement graves, et vont du simple mal de tête à un percement du tympan.
Le bruit peut également occasionner des pertes dans le secteur économique.
Ainsi, les mesures de réduction des nuisances sonores (construction d’écrans anti-bruit,
isolation d’habitations, emploi d’enrobés spécifiques pour les chaussées …) ont un coût
relativement onéreux qui grève l’économie locale. De plus, on a vu que les répercussions sur
la santé n’étaient pas anodines, or une personne souffrant de troubles imputables au bruit
sera moins performante ou sera placée en arrêt de travail. La pollution sonore est donc une
problématique transversale, susceptible de concerner tous les domaines de la vie humaine
(santé, économie, aménagement…).
Différents textes encadrent la gestion du bruit. Ainsi, la loi Bruit du 31 décembre
1992 (n° 92-1444) impose la prise en compte des nuisances sonores dans la construction
des voies nouvelles ou la modification de voies existantes, ainsi que la soumission de
certaines activités à des prescriptions particulières en matière de bruit. En outre, les activités
bruyantes et les seuils à ne pas dépasser sont fixés par un arrêté préfectoral n°358-2001 du
9 novembre 2001 de la DDASS relatif au bruit de voisinage, qui détermine le cadre
réglementaire concernant le bruit en Haute-Savoie.
Sur le territoire de la commune, deux voies sont concernées. Ainsi, la RD1508 (la
« Voie Verte ») est classée sonore de catégorie 2 par arrêté préfectoral du 3 février 1999.
Les impacts sonores sont réduits par un mur de végétation (et l’implantation de merlons)
encadrant cette voie. La RD 14, quand à elle, est classée sonore de catégorie 3.
En outre, l’aéroport de Meythet est également une source de nuisance sonore. Il a
fait à ce titre l’objet d’un nouveau Plan d’Exposition au Bruit approuvé en 2010.
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Poisy participe à des programmes et des projets élaborés dans le cadre de la
Communauté d’Agglomération qui favorisent la lutte contre le bruit. Ainsi, depuis 1984,
l’agglomération annécienne s’est dotée d’un Plan de Déplacements Urbains (PDU), qui
précise les actions et mesures à réaliser pour favoriser la circulation dans l’agglomération.
Ce PDU contribue à lutter contre les émissions sonores en encadrant le volume, la nature et
la fluidité du trafic ou encore en favorisant les modes de déplacements doux.
Des enjeux persistent toutefois: les nuisances sonores n’ont pas toutes disparu et
les zones épargnées sont à préserver. De plus, toute nouvelle activité susceptible de
générer de telles pollutions doit être encadrée et surveillée. Les projets d’aménagements
doivent intégrer cette dimension, et l’étendre à tout type de nuisance par ailleurs, pour limiter
l’exposition des poisilliens à ce problème.
Pour ce faire, des actions préventives (anticiper le développement urbain près
d’une source de nuisance par exemple) et curatives (créer des écrans végétaux par
exemple, orienter les achats vers du matériel moins bruyant, entretenir régulièrement ce
matériel…) sont envisageables. En outre, la commune peut faire évoluer la réglementation
locale par l’adoption d’arrêtés municipaux dans un sens plus restrictif que les normes déjà en
place. Le PLU intègre cette dimension.
La pollution peut également être visuelle. Les panneaux de signalisation, les
affiches publicitaires ou encore des abords de voirie mal entretenus peuvent dégrader
l’aspect visuel de la commune et interférer avec la qualité paysagère du site. A ce titre, la
commune mène depuis de nombreuses années une politique de préservation de l’aspect
visuel de Poisy. En effet, un soin tout particulier est apporté à l’entretien des espaces
publics, pour que ne subsistent aucun détritus ou élément pouvant dévaloriser la commune.
En outre, une véritable chasse aux panneaux superflus est menée, et les affichages
sauvages sont systématiquement supprimés.
Les grands axes routiers qui maillent le territoire de la commune ont fait l’objet,
quand à eux, d’une véritable réflexion sur leur insertion dans le paysage. En effet, et comme
son nom l’indique, la « Voie Verte » est encadrée par des murs végétalisés qui, outre leur
intérêt en matière de préservation sonore, supprime la départementale du regard des
habitants du coteau poisillien. La même attention est portée à la RD 14, qui serpente à
travers le centre-ville. Cette voie fera l’objet d’une déviation par le haut de Charneuse pour
être adaptée, comme précédemment évoqué, au trafic qu’elle supporte quotidiennement.
Enfin, les nuisances olfactives sont peu nombreuses sur Poisy. En effet, la
décharge présente sur le territoire de la commune est rejetée en périphérie de celle-ci, à
21
l’écart des secteurs urbanisés. En outre, les installations classées, et parmi elles les
installations agricoles, font l’objet de mesures destinées à préserver la population de toute
nuisance ou gène liée à cette activité. Ainsi, trois exploitations sont soumises à déclaration
au titre des Installations classées. De ces classifications découlent des contraintes de type
réglementaire, en matière de stockage des effluents ou de distances d’épandage vis à vis
des habitations par exemple. Ces normes assurent la protection de la population, et
garantissent une surveillance des nuisances potentielles ou avérées.
22
Environnement et gestion des ressources
La commune de Poisy connaît une situation environnementale très spécifique,
issue de l’histoire naturelle du site. En effet, l’emprise du Lac d’Annecy, il y a 18 000 ans,
s’étendait jusqu’aux pieds des coteaux poisilliens. Le site présentait déjà ce caractère de
balcon surplombant le lac, qui quant à lui s’est peu à peu retranché dans les limites qu’on lui
connaît actuellement. Cette caractéristique est aujourd’hui encore soulignée par le dénivelé
que présente la commune. En effet, le territoire se structure en terrasses successives depuis
la Montagne d’Age, à 670m d’altitude, jusqu’aux berges du Fier à 380m. On recense
classiquement deux terrasses principales : la première s’étend de Monod à Macully (à
environ 510m d’altitude), tandis que la seconde se déploie autour de la butte de Brassilly, à
450m d’altitude moyenne.
Sur le plan climatique, Poisy reçoit des précipitations bien réparties sur l’ensemble
de l’année, les maxima sont enregistrés en juin (122,2 mm de précipitations) et en
septembre (123,4 mm), tandis que les minima sont recensés en août (85,4 mm). Au total,
c’est une moyenne de 1239,5 mm de précipitations que supporte annuellement la commune.
La température annuelle moyenne est de 10,3°C avec une amplitude assez large puisque
les températures varient en moyenne de 1,4°C en janvier à 19,7°C en juillet. On observe en
conséquence un climat continental, avec des hivers froids (où la moyenne des températures
minimales tourne autour de –2°C, avec en parallèle plus de 90 jours où les températures
sont négatives) et des étés chauds (la température maximale enregistrée étant de 37,8°C).
Biodiversité et préservation des milieux naturels
Le paysage
La présentation des milieux naturels est fondamentale dans le cadre d’un
Agenda 21. Sur la commune, l’occupation végétale du sol couvre une grande partie du
territoire. On peut distinguer deux types d’espaces végétalisés qui structurent par leurs
motifs le paysage de la commune : les espaces naturels et les espaces domestiqués.
Les espaces dits « naturels » regroupent les bois, les forêts, les marais, ou encore
les prairies. Leur évolution reste liée à des caractéristiques naturelles, telles que le climat, la
nature du sol ou encore l’approvisionnement en eau. Différents motifs paysagers sont ainsi
visibles sur Poisy. La forêt de la Montagne d’Age forme une crête boisée sur la limite nord-
23
ouest de la commune. Faune et flore, comme ce sera détaillé par la suite, y sont très
variées, et constituent un véritable écosystème propre au site. Par ailleurs, les cours d’eau
qui traversent la commune (le Fier et ses deux affluents, le Nant de Gillon et le ruisseau des
Glaves) sont encadrés par des ripisylves (forêt linéaire qui s’implante le long des cours
d’eau) relativement peu fréquentées par l’être humain, tant l’aspect sauvage de ces berges
abruptes rend peu propice la promenade dominicale telle que pratiquée dans la Montagne
d’Age. Enfin, les zones humides sont également présentes sur la commune. Les deux
marais locaux, à savoir les marais Noirs et le marais de Poisy, offrent un autre motif
paysager typique de la région, avec leurs singularités végétales qui les distinguent du reste
des espaces naturels communaux.
Les zones domestiquées concernent les champs et prés faisant l’objet d’une
exploitation agricole, les lieux de pratique sportive et les jardins d’agrément. Ici l’empreinte
anthropologique est clairement perceptible, elle détermine l’évolution des sites. Ce type
d’espace est également très présent dans la commune. De par une urbanisation en partie
pavillonnaire, il est fréquent d’observer des vergers, des jardins, des haies et des bandes
boisées répartis sur l’ensemble du territoire communal. De plus, les prés, prairies et champs
forment des ouvertures structurées sur des paysages plus éloignés.
Toutefois, ces motifs paysagers, naturels ou domestiqués, évoluent rapidement.
Les espaces agricoles tendent à diminuer au profit d’activités artisanales, industrielles et
commerciales. Les jardins potagers traditionnels s’effacent au profit de jardins d’agrément,
composés d’ornements végétaux, de conifères et d’arbustes, avec la plupart du temps une
haie délimitant la propriété et coupant les vues sur le paysage plus lointain, notamment aux
yeux du promeneur. Une nouvelle organisation de l’espace privé modifie sensiblement la
structure de l’espace poisillien. Le domaine forestier tend quand à lui à s’étendre, au gré de
la diminution de son exploitation et de l’emboisement des zones humides.
Partant de cette distinction, la commune peut être subdivisée en huit espaces
paysagers distincts.
La terrasse du village englobe le cœur urbanisé de la commune. A une altitude
d’environ 510 mètres, on retrouve ici un bourg discret, pratiquement invisible de l’extérieur
de la commune du fait de la configuration en forme de terrasse légèrement en creux,
encadrée par la Montagne d’Age, le coteau de Chavanne et le Fier. Cette terrasse accueille
donc une zone fortement urbanisée, mais également des sites agricoles, et le marais de
Poisy.
Le coteau de Monod à Charneuse est accolé à la terrasse du village sur son coté
nord-ouest. En forme de balcon, il offre une vue plongeante sur le bassin annécien et le
Semnoz. En contrepartie, c’est également une vitrine de la commune, un marqueur de
24
l’identité locale, bien visible du reste de l’agglomération. Fortement urbanisé, le coteau
accueille de nombreuses maisons individuelles, qui limitent les espaces publics permettant
de bénéficier du cadre et de la vue.
La presqu’île de Brassilly n’a de presqu’île que le nom. Toutefois, cette
dénomination s’avère au sens figuré parfaitement adaptée à la situation. En effet, la butte de
Brassilly est enclavée, coupée du reste de l’agglomération par la gorge sinueuse du Fier, et
la voie verte. Le site est donc quelque peu en retrait du territoire communal. Cette situation
est intéressante, car elle confère au site une tranquillité qui favorise la qualité du cadre de
vie. Plus faiblement urbanisé, cet espace est surtout occupé par deux espaces agricoles
importants, parsemés de maisons individuelles. Les axes de circulation sont de faible
importance, dominés par des chemins privés et des voies sans issues. Toutefois, un nouvel
ensemble résidentiel, l’Orée des Vignes, occupe une enclave agricole et densifie
l’urbanisation locale.
Le site du Fier parcourt la limite sud et sud-est de la commune. Il englobe le Fier et
le ruisseau des Glaves ainsi que les boisements environnants. La ripisylve présente ainsi
des motifs variés, allant des sous-bois des terrasses alluviales aux falaises érodées
faiblement végétalisées. L’usine hydroélectrique marque quant à elle le paysage d’une
empreinte humaine.
Le replat de Ronzy, pour sa part, est le prolongement naturel de la terrasse du
village dont il n’est séparé que par le ruisseau des Glaves. Il est accolé à la Montagne d’Age,
à l’aval de la RD 14. Les espaces agricoles encadrent le hameau qui tend à s’urbaniser de
plus en plus.
Le domaine de la Montagne d’Age occupe une part importante du territoire
communal. Il comprend trois motifs paysagers : la forêt bien sûr, mais également des
espaces agricoles, ainsi que les hameaux de Moiry et de Marny, ainsi que du Lachat. Le
domaine bâti n’a cessé de s’étendre, profitant de la vue exceptionnelle qu’offre la situation
en belvédère du coteau. En parallèle, la qualité environnementale de ce domaine est
évidente, la Montagne d’Age est un poumon vert de la commune et ses environs et un
réservoir de biodiversité fondamental.
Le coteau de Chavanne (Hameau de Macully) est sis dans le prolongement nord de
la Montagne d’Age. Sur ce domaine la voirie permet la jonction entre Poisy et Epagny au
cœur d’un espace essentiellement agricole, qui offre une vue de grande qualité avant
d’aborder la zone commerciale du Grand Epagny.
Enfin, la plaine de Calvi se localise dans le prolongement de la plaine d’Epagny, en
contrebas du coteau de Chavanne. L’ancien site marécageux a laissé place à une zone
d’activité commerciale et industrielle qui a profondément modifié cet espace. En effet, l’usine
Baïkowski, l’ancienne déchetterie et la zone d’activité du Parc de Calvi occupent désormais
25
ce lieu, bordé d’un ourlet boisé cachant pour partie ces activités aux automobilistes
empruntant la RD 1508. La qualité paysagère est donc faible, pour un site qui constitue
paradoxalement une porte d’accès de la commune. C’est la raison pour laquelle la
réhabilitation de l’ancienne décharge est en cours.
Les enjeux paysagers sont importants, et ce d’autant plus que la commune mène
une politique fondée sur l’aspect visuel irréprochable de la commune. L’aménagement du
territoire est fortement évolutif, correspondant à la vision que l’on se fait d’un site à un
moment donné. Dans cette perspective, il convient d’opérer des choix alliant respect des
valeurs culturelles locales et principes de développement durable. La perception du cadre de
vie, extrêmement subjective, doit procéder d’une élaboration collective pour être
constructive. On retrouve ici un enjeu fondamental du rôle d’un Agenda 21.
Les ensembles naturels
Au cœur de ces motifs, ce sont surtout des espaces de vie faunistique et floristique
qui existent, dont il convient d’assurer la protection.
Ainsi, le marais de Poisy, maintes fois évoqué dans ce diagnostic, est un marais
tourbeux d’environ 14 hectares, dont les deux tiers sont boisés. Il a été classé en Zone
Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1. En effet, il
recense 14 habitats différents, dont quatre ont été reconnus d’intérêt communautaire par la
directive européenne 92/43/CEE habitat-faune-flore. Un site est dit "d'intérêt communautaire"
lorsqu'il participe à la préservation d'un ou plusieurs habitats d'intérêt communautaire et
d'une ou plusieurs espèces de faune et de flore d'intérêt communautaire et/ou contribue de
manière significative à maintenir une biodiversité élevée dans la région biogéographique
considérée. Dans cette perspective, le marais constitue un enjeu écologique majeur pour la
commune. Il abrite une zone d’eau libre nichée dans une cuvette légèrement inclinée,
approvisionnée pour partie grâce aux récents aménagements de réhabilitation du site. Près
de 150 espèces végétales y ont été répertoriées, dont certaines sont protégées. Concernant
la faune, les espèces d’oiseaux présentes sont nombreuses. Le promeneur est susceptible
de rencontrer des oiseaux très variés, de la linotte mélodieuse à la pie bavarde, en passant
par la mésange bleue, la bergeronnette grise, la tourterelle des bois, la grive musicienne, la
chouette chevêche ou encore la chouette effraie. Les populations de batraciens, de papillons
et de libellules sont également très présentes sur ce lieu. Enfin, le marais est également
classé comme site de nature ordinaire (site NatO) dans le cadre juridique plus vaste des
espaces naturels sensibles, car il présente une richesse réelle et participe au maintien de la
26
biodiversité et de la qualité des paysages. Sa protection est assurée par une collaboration
contractuelle entre la commune et le Conseil Général.
Les marais Noirs sont le deuxième site marécageux de Poisy. Relique de l’ancien
marais d’Epagny, ils ont été drainés à des fins agricoles puis industrielles dès le début du
XXème siècle. Plus proche de la zone humide que du marais, ce site conserve toutefois un
rôle d’éponge en cas de fortes précipitations, d’alimentation du Nant de Gillon et d’épuration
des flux en provenance des activités humaines sises à proximité. Au nord ouest des marais
Noirs, un autre marais, de taille plus modeste, remplit des fonctions similaires.
Une autre zone humide mérite un développement, il s’agit de la prairie des Palluds.
Cet espace s’installe dans une légère dépression imperméable, envahie de joncs, de
roseaux et de saules. La nature tourbeuse du sol offre une grande capacité de rétention
d’eau. Cette zone est préservée au niveau du P.LU en étant zone classée U.E (Equipement
Public Futur)
Enfin, d’autres zones humides secondaires peuvent être recensées sur Poisy. Il en
va ainsi du marais de Brassilly Nord et des roselières de Macully Sud-Ouest et de Marny Est.
Leur fonction majeure réside dans leur capacité de rétention d’eau, d’épuration des eaux
pluviales et traitées, ainsi que des eaux de ruissellement des cultures alentours.
La forêt est également un élément important et structurant pour la commune. En
effet, localisée sur la Montagne d’Age et le long du Fier, elle occupe une superficie totale de
191 hectares et 19 ares. La forêt communale de Poisy est morcelée en cinq massifs
distincts.
En premier lieu, Les Favières, Combarey et Les Roches dominent une dépression
du Fier, à une altitude moyenne d’environ 450 mètres. En outre, le canton des Iles, localisé
entre la voie ferrée et le Fier, présente une topographie douce et plane, à 400 mètres
d’altitude. Par ailleurs le canton du Grand Clos occupe le versant opposé du canton des Iles
par rapport à la voie ferrée. A l’aval, il s’achève en pente douce vers le ruisseau des Glaves
qui se jette en contrebas dans le Fier. Plus haut, en amont du chef-lieu, les cantons de la
Montagne d’Age et des Vernes sont sis sur ladite montagne. Ils présentent de forts
escarpements rocheux de type calcaire associés à des zones planes favorables à la
végétation, sur une altitude variant de 540 à 670 mètres. Une Zone Naturelle d’Intérêt
Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 est répertoriée en bordure de la
forêt communale de la Montagne d’Age. Elle s’étend sur 52 hectares, sur les communes de
Poisy certes, mais également sur Nonglard et Sillingy. Enfin, le canton A Flancs complète la
forêt sur le versant Est de la Montagne d’Age.
Ces sites forestiers connaissent un climat de type continental, en effet, la faible
altitude recensée sur le territoire de la commune empêche toute évolution vers un climat
27
montagnard. La neige ne recouvre le sol que de décembre à mars. Le printemps est le plus
souvent humide et laisse place peu à peu à un été généralement chaud. La température
annuelle moyenne tourne autour de 10°C.
La flore est assez diversifiée, et présente les essences communes de nos régions :
chêne, épicéa commun, frêne, châtaignier, pin sylvestre et pin noir, hêtre, tilleul ou encore
mélèze… La faune a les mêmes caractéristiques. Ainsi, le héron, le chevreuil (dont la
population, dynamique et en pleine croissance, a été estimée en 2003 à 50 individus), le
sanglier, le cerf, le renard, le lièvre, l’épervier, le faucon crécelle ou encore la bécasse sont
des espèces que le promeneur est susceptible de croiser sur son chemin. Des chamois, des
lapins de garenne et, de manière anecdotique, un lynx, ont pu être observés également. Audelà de ces espèces communes, d’autres sont protégées et évoluent également sur Poisy. Il
en va ainsi par exemple de la chouette hulotte, du pic vert, des fauvettes, de la mésange
charbonnière, ou encore de la vipère aspic. Pas moins de 47 espèces protégées ou
menacées ont été répertoriées comme évoluant potentiellement sur la forêt communale. Il y
a donc ici un réel enjeu de préservation de la forêt en tant qu’écosystème fondamental pour
la survie de ces espèces.
Concernant les risques naturels, la forêt est concernée par quelques glissements
de terrain, notamment au Grand Clos, au Combarey ou encore aux Favières. En outre, Les
Iles font l’objet d’une érosion quotidienne sur les berges du Fier. Relativement faible, elle
résulte de l’évolution naturelle du lit de la rivière. Les enjeux restent faibles, et concernent
surtout le secteur du Grand Clos, où la ligne SNCF passe à proximité.
L’activité de l’homme n’est pas absente dans les différentes forêts communales.
Ainsi diverses concessions ont été conclues par la commune, permettant le passage de
lignes aériennes d’énergie électrique, au niveau de Brassilly-Chavaroche, de BrassillyBranchy, et de Chavanod-Poisy. En outre, concernant Chavanod-Poisy, un tronçon
souterrain de la ligne fait également l’objet d’une concession.
En parallèle, l’empreinte de l’homme est également perceptible avec l’activité
cynégétique. La commune a concédé gratuitement l’exploitation de la chasse à l’Association
Communale de Chasse Agréée de Poisy. Tous les jeudi, samedi et dimanche, la chasse,
notamment au chevreuil et au sanglier, est pratiquée sur le territoire de la commune.
Toutefois, du fait de la forte fréquentation de la Montagne d’Age par les promeneurs et les
sportifs, la pratique de la chasse devient limitée et délicate.
Ainsi, et ce notamment sur la Montagne d’Age, les particuliers sont nombreux à
venir se promener, surtout le week-end. La population qui fréquente le site est originaire de
28
Poisy, certes, mais également de l’ensemble du bassin annécien. En effet, la Montagne
d’Age est relativement accessible à toute personne, avec un circuit goudronné alternant
espaces plats et faibles pentes. Elle s’avère donc être un lieu privilégié pour les promenades
en famille, ainsi que pour les cueillettes de champignons et châtaignes, sans oublier les
sportifs. Ces pratiques sont facilitées par l’interdiction faite à tous les véhicules de circuler
depuis un arrêté municipal du 17 août 1999. Le site des Vernes offre un espace de
stationnement pratique, permettant de gérer au mieux les circulations motorisées et les
besoins de stationnement de la population.
Au vu de l’intérêt environnemental, touristique et paysager de la forêt communale
de Poisy, des plans d’aménagement forestier sont régulièrement adoptés sur la base des
travaux de l’Office National des Forêts (ONF), pour exploiter, préserver et valoriser ces sites
de façon économique, responsable et durable. Ces plans, conjugués au PLU local,
permettent à la commune de disposer d’instruments juridiques et d’outils de planification de
qualité pour une gestion optimale de ces espaces. En outre, la commune mène depuis les
années 90 une politique de rachat des parcelles de la Montagne d’Age lorsque leurs
propriétaires privés souhaitent s’en défaire. De la sorte, la commune maîtrise une part de
plus en plus importante du foncier forestier pour en assurer la sauvegarde. Les enjeux ne
sont pas minces. En effet, face à l’urbanisation croissante de Poisy, la fréquentation de la
forêt communale va s’amplifier. En outre, l’action de l’homme (usines à proximité,
exploitation des arbres présentant un intérêt économique…) impacte sur la qualité des sites.
Enfin, il convient de gérer la forêt selon les besoins de la faune existante. Par exemple, de
nombreuses espèces ont besoin d’arbres morts pour y cacher leur nourriture Une véritable
action est donc menée, en partenariat avec l’ONF, visant à pérenniser et préserver les
essences de bois existantes, valoriser les espèces adaptées au climat local, mener des
politiques de coupe, d’élagage et de reboisement adaptées aux enjeux locaux et au
développement durable.
Les cours d’eau sont le troisième élément structurant de la commune sur un plan
environnemental. Ainsi, le Fier est classé en première catégorie piscicole. (Il existe deux
catégories piscicoles. La première regroupe les petits cours d’eau de montagne à forte
pente, aux eaux turbulentes et fraîches, pouvant accueillir les espèces de salmonidés,
comme la truite fario par exemple. Les cours de seconde catégorie piscicole sont plus
grands, avec des eaux plus calmes. Les espèces évoluant dans le Fier sont la truite fario, le
chevesne, le goujon, le vairon, la perche, le gardon ou encore le chabot, par exemple. Les
oiseaux sont également très présents, avec la bergeronnette des ruisseaux, ou encore le
martin pêcheur. Une cinquantaine de canards colverts de souche sauvage sont également
lâchés chaque année peu avant l’ouverture de la chasse. Le Fier ne fait l’objet d’aucun
29
alevinage, à la différence du Nant de Gillon ou du ruisseau des Glaves. Le Nant de Gillon
voit sa population piscicole des plus limitée, ce qui justifie un alevinage marqué (une
moyenne de 500 truitelles y sont déversées chaque année). Le ruisseau des Glaves reçoit
environ 300 truitelles par an, en soutien piscicole face à ses berges boisées abruptes et à
l’implantation de radiers1 en béton.
Ces ensembles naturels sont le plus souvent reliés entre eux par des corridors
écologiques. Ce sont des espaces reliant fonctionnellement entre eux différents sites vitaux
pour les espèces, en terme d’habitat, de reproduction, de nourrissage, de repos ou encore
de migration. Un corridor garantit donc une connectivité entre habitat naturel et population
animale, en favorisant les déplacements et les colonisations, et en réduisant les possibilités
d’extinction des espèces. Un corridor est donc essentiel, le rompre produit des impacts
négatifs sur les populations animales. Différents corridors sont visibles sur Poisy. Ainsi, entre
le Lachat et Moiry, un corridor créé une liaison entre la Montagne d’Age et le marais de
Poisy. Un autre est situé non loin, au nord du Lachat, entre la Montagne d’Age et le bois de
Chavanne. De plus, on peut également observer un corridor en limite de Lovagny, à
proximité du Bois des Iles. Enfin, les cours d’eau sont des corridors naturels efficaces, tels
que le Val de Fier, que les animaux en provenance de la montagne de la Mandallaz suivent,
ou encore le ruisseau des Glaves. Toutefois, il convient de souligner que ce dernier est un
exemple de corridor menacé par l’urbanisation : la mise en souterrain d’une partie du cours
d’eau entrave le passage des populations faunistiques.
Gestion durable des ressources
L’eau a toujours été un acteur essentiel de l’évolution du site de Poisy. En effet,
comme cela a déjà été mentionné, le Lac d’Annecy englobait le pied des coteaux poisilliens il
y a 18 000 ans, avant de se retirer dans ses contours actuels. Aujourd’hui encore, l’eau est
très présente sur la commune. Les espaces marécageux font partie de la culture
traditionnelle de la commune, qu’ils soient asséchés ou revalorisés par l’homme. Ainsi, Poisy
recense deux marais sur son territoire : les Marais Noirs, près du Nant de Gillon (ou ruisseau
de Calvi), et le Marais de Poisy au cœur de la ville. Ces marais présentent bien les attitudes
antagonistes de l’être humain à leur encontre. Longtemps vus comme sources de maladies
et de gènes pestilentielles, ils ont été soit asséchés, notamment lors de l’urbanisation
galopante de la ville, pour le Marais de Poisy ; soit dévalorisés en accueillant à proximité des
1
Plate-forme maçonnée qui est la base de départ d’un bâtiment et qui sert d’assise stable à
l’ensemble d’une construction.
30
zones industrielles dont les rejets toxiques se déversaient dans les eaux stagnantes des
Marais Noirs. Aujourd’hui, leur perception a évolué. En effet, l’Homme a pris conscience de
l’impérieuse nécessité de respecter l’écosystème marécageux, pour préserver une faune et
une flore locales dépendantes de ce type de milieu. C’est la raison pour laquelle le marais de
Poisy a fait l’objet d’un vaste programme de réhabilitation, qui restaure l’équilibre naturel du
lieu. Les deux marais de la commune sont chacun accompagnés d’un cours d’eau. Ainsi, les
Marais Noirs sont associés au Nant de Gillon, tandis que le ruisseau des Glaves constitue
l’exutoire du marais de Poisy.
Le Nant de Gillon, également appelé nant de Calvi, est un affluent du Fier. Il se
décompose en deux tronçons distincts. Le premier, le long des Marais Noirs, est rectiligne,
sans végétation remarquable. Le second, avant la jonction avec le Fier, offre un tracé
sinueux plus naturel, bordé d’une frange boisée continue, et offrant un cadre favorable de vie
à la faune piscicole.
Le ruisseau des Glaves, quant à lui, prend sa source dans le Marais. Lors de forts
épisodes pluvieux, il récupère le surplus d’eau pluviale, ce qui le rend sensible à de fortes
variations de débit, régulées par un batardeau. Le marais de Poisy retrouve aujourd’hui,
grâce à sa réhabilitation son rôle d’éponge lors des fortes pluies, ce qui atténue l’amplitude
de débit que le ruisseau des Glaves est amené à connaître.
Enfin, le Fier constitue la limite sud de la commune. Rivière-torrent des pré-Alpes
de Haute-Savoie, affluent de la rive gauche du Rhône, il se niche à hauteur de Poisy au fond
d’une gorge profonde et sinueuse : les impressionnantes Gorges du Fier. La force de son
débit a permis la construction d’une centrale hydroélectrique en 1904 à Brassilly, avec un
canal de fuite à l’aval. En 1920, une seconde centrale, celle de Chavaroche, sera édifiée un
peu plus en aval. Ces ouvrages permettent au Fier de présenter des zones plus apaisées
aux promeneurs.
Une étude a été menée par le Conseil Général en 2003 sur la qualité physicochimique et hydrobiologique du cours d’eau. Il s’est avéré que la qualité des eaux du Fier sur
le secteur de Poisy était médiocre à moyenne, notamment concernant la qualité physicochimique, situation liée aux apports en nitrates subis lors de la traversée d’Annecy. En
revanche, la qualité hydrobiologique est estimée très bonne, ce qui est avéré par l’absence
de pollutions et la présence d’habitats favorables pour la faune locale.
31
La gestion de l’eau est donc très importante sur la commune. Pour l’eau potable,
Poisy utilise deux sources majeures d’alimentation : celle du lac d’Annecy et la nappe des
Iles, le long du Fier.
Le traitement des eaux usées poisilliennes est assurée à 97% par la station de
traitement des Poiriers, gérée par le SILA. Les résidus issus du traitement de ces eaux sont
soit rejetés dans le Fier (après traitements des matières carbonnées, de l’azote et du
phosphore), soit incinérés ou stockés en décharge.
Enfin, les eaux pluviales sont pour partie collectées et rejetées dans les cours
d’eau. Des prescriptions réglementaires du PLU local prévoient l’évacuation de ces eaux
(citernes de rétention de 6m 3 par maison).
La seule gestion humaine de l’environnement impacte très largement sur son
évolution. Les conséquences peuvent être encore plus importantes lorsque l’on aborde les
activités humaines indépendantes de l’environnement mais qui interagissent avec lui. Il en va
ainsi de l’agriculture. L’exploitation des terres par les cultures, notamment céréalières,
permet d’organiser des espaces qui ne sont ni occupés par la forêt, ni urbanisés. Cette
activité contribue donc au maintien de milieux ouverts et à leur entretien. Toutefois,
l’agriculture suppose le recours à des produits chimiques, tels les engrais azotés et les
pesticides, qui infiltrent les sols et rejoignent les nappes d’eau souterraines.
La gestion des déchets est également une question importante, tant l’impact de la
vie humaine sur l’environnement est à cet égard perceptible. La collecte des ordures
ménagères est actuellement assurée hebdomadairement par le service de gestion des
déchets de la Communauté d’Agglomération d’Annecy (C2A). Ces ordures sont traitées par
l’unité d’incinération de Chavanod qui est dotée d’équipements de valorisation énergétique.
Ce sont ainsi 2 500 logements qui voient leurs besoins en chauffage et en eau chaude
sanitaire en partie couverts par ce procédé. Une partie de cette production d’électricité va
pouvoir prochainement être revendue à l’EDF.
La commune de Poisy est également équipée d’une collecte sélective en apport
volontaire. Différents lieux sont ainsi équipés de trois containers, dont un pour le verre, un
pour les journaux et magazines, et un pour les emballages plastiques, cartonnés ou
métalliques.
La décharge intercommunale des Iles est actuellement fermée. Ainsi, depuis le 1 er
octobre 2002, elle est en cours de réhabilitation, pilotée par le SILA, dans le but de traiter le
lixiviat et les émanations gazeuses qui se déversent dans le sol, le sous-sol et dans le Nant
de Gillon. Depuis, les habitants de Poisy utilisent principalement la déchetterie d’Epagny, qui
collecte
une
grande
majorité
de
déchets
domestiques
tels
que
les
appareils
32
électroménagers, les bouteilles, batteries, piles, cartons, pneus, huiles usagées ; les déchets
verts ou encore les gravats. Ces déchets sont ensuite récupérés par des prestataires privés
qui s’occupent de leur revalorisation sous différentes formes (ferrailles, compostage,
divers...). Le recyclage est ici très important. Que ce soit le carton, le verre ou les papiers et
éléments recyclables d’appareils électriques, tout ce qui peut faire l’objet d’un retraitement
est utilisé.
La qualité de l’air est un enjeu déterminant pour une part croissante de la
population. Que ce soient les nourrissons, les enfants en bas âge, les personnes âgées ou
encore les personnes asthmatiques, tous ces publics demandent une attention particulière
du fait de leur sensibilité à la qualité de l’air. Celle-ci semble relativement bonne sur le
secteur auquel appartient Poisy. En effet, selon une étude menée par l’association l’Air de
l’Ain et des Pays de Savoie au début des années 2000, le site d’Annecy - Loverchy connaît
des valeurs en dioxyde de souffre et un niveau de particules en suspension bien inférieurs
aux objectifs de qualité prescrits. Le dioxyde d’azote, quant à lui, présente un seuil
respectant les valeurs limites.
Les émissions dues au trafic routier et aux activités industrielles notamment sont
potentiellement élevées vu leur densité quotidienne sur le territoire de la commune et aux
environs. Toutefois, la situation ouverte et dégagée de la commune favorise leur dispersion
avec le renouvellement des masses d’air.
Les enjeux entourant l’environnement local sont nombreux. Les zones humides
doivent faire l’objet d’une attention soutenue dans leur préservation et leur pérennisation. Le
marais de Poisy a fait l’objet d’une restauration d’envergure, ce qui marque une volonté
politique forte de préserver ces sites. Toutefois, il ne faut pas relâcher les efforts. Le marais
de Poisy nécessite désormais un entretien régulier pour viabiliser les travaux récemment
effectués. D’autre part, les marais Noirs demandent également une intervention de
réhabilitation d’envergure, notamment en terme de dépollution et de revitalisation du site.
Dans un second temps, les milieux forestiers et les cours d’eau doivent être
préservés de toute urbanisation, ainsi que les espaces alentours (zones tampons telles que
les corridors écologiques, les prés bocagers et les boisements secondaires). Les forêts et les
cours d’eau sont de véritables poumons verts pour la commune. Tout autour, on observe des
zones tampons, qui font office de transition douce entre les milieux urbains et naturels, et qui
facilitent les interfaces entre milieux ouverts et milieux fermés pour la faune locale. La qualité
des milieux naturels dépend fortement de l’activité humaine. Il convient donc de protéger
33
activement ces milieux, qui ont chacun un rôle déterminant à jouer dans l’équilibre spatial et
environnemental de la commune.
En outre, une certaine attention est portée aux sites et activités de Poisy. Il en va
ainsi de la décharge intercommunale dont la réhabilitation est en cours. La vigilance doit
continuer pour que le Nant retrouve peu à peu son aspect d’antan. Par ailleurs, les
transports sont également sources de nuisances pour l’environnement. Les transports en
commun ne sont pas encore assez rentrés dans les mœurs des poisilliens ; Or le recours au
véhicule particulier génère des dommages conséquents sur les milieux naturels.
Poisy possède un patrimoine paysager et urbain de grande qualité, toutefois
menacé par l’urbanisation et les activités de l’homme. Des sites particulièrement sensibles
sont observables, tels que des ZNIEFF, des corridors écologiques ou encore des zones
humides. Un effort conséquent est fourni pour conserver une certaine cohérence et une
lisibilité environnementale et paysagère, et préserver les spécificités locales. Une gestion
raisonnée du patrimoine environnemental est donc nécessaire dans un souci de protection
de la valeur écologique des sites naturels de Poisy.
34
Développement social
Démographiquement, la commune de Poisy connaît une évolution importante et en
constante progression. La population, d’environ 6 700 habitants en 2010 connaît une
croissance annuelle de 1,8% sur la période 1999-2010, ce qui donne une augmentation
totale de 22% pour l’ensemble de la période, contre 27% pour 1990 et 1999. La densité de
population est de 592,1 habitants par kilomètre carré, densité deux fois plus élevée que la
densité moyenne du canton (299 hab./km²) et plus de trois fois supérieure à celle du
département (161.1 hab./km²). Toutefois, si Poisy est très attractive, elle reste cependant
largement dépendante du bassin de vie annécien et de son essor économique.
Cette forte croissance essentiellement due à un flux migratoire entre 1990 et 1999
est maintenant liée à une progression de la population locale.
La commune, très attractive, en terme de qualité de vie, prend conscience des
attentes des Poisilliens. Pour cela, Poisy doit maîtriser l’évolution de la population et apporter
les réponses adaptées aux enjeux d’un tel accroissement, par la mise en place d’outils de
développement et de gestion urbaine (le PLU et le SCOT en sont des exemples) et par une
réduction de son taux de croissance à un niveau inférieur à 3% par an. Cette tendance est
toutefois déjà observable depuis quelques années.
La population poisillienne est de plus en plus urbaine, et en présente les
caractéristiques. La taille moyenne des ménages a diminué. Elle passe de 2,8 occupants en
1999 à 2,5 en 2007, et connaît donc une tendance à la baisse. Pour comparaison, les
ménages comptaient en moyenne plus de 4 membres par résidence principale en 1968, et
3,2 en 1982. Cette évolution en cours est donc structurelle, et influence la typologie des
besoins de logements et d’équipements. En effet, en parallèle, on observe une forte
recrudescence des ménages ne comptant qu’une seule personne. Les logements
recherchés, les infrastructures nécessaires doivent s’adapter à ces nouveaux profils de
ménages. Ainsi, si 316 personnes vivaient seules en 1999, le nombre a quasiment doublé en
2007, pour atteindre 560 habitants. La structure des familles a également beaucoup changé,
et suit les grandes tendances nationales. Les couples avec enfant(s) voient leur pourcentage
diminuer (en passant de 57,8% à 46,8 % entre 1999 et 2007), laissant une place croissante
aux familles monoparentales (de 8% à 11,2% sur la même période) et aux couples sans
enfants (de 34,2% à 42% entre 1999 et 2007).
La population est assez homogène dans les tranches d’âge. En effet, les 0-14 ans,
les 15-29 ans, les 30-44 ans et les 45-59 ans représentent chacun environ 20% de la
population totale, avec cependant une légère prédominance des 30-44 ans (environ 23%).
35
Le reste est réparti à 12,7% pour les 60-74 ans, et 3,4% pour les plus de 75 ans. Toutefois,
la catégorie des plus de 60 ans connaît l’évolution la plus marquée, puisque leur nombre a
augmenté de 85% entre 1990 et 1999.
Sur la population totale, la proportion d’étrangers est relativement faible.
Logement et habitat
Poisy, on l’a vu précédemment, est nettement marquée par un caractère
résidentiel. Le parc de logement est en effet majoritairement constitué de résidences
principales. Leur importance ne cesse de croître, tandis que les logements secondaires et
vacants n’ont qu’un caractère résiduel. Ainsi, sur les 2 039 logements recensés en 1999, on
dénombrait 1958 résidences principales (soit 96%), 30 résidences secondaires (soit 1,5%) et
51 logements vacants (soit 2,5%). En 2007 les chiffres évoluent sensiblement, mais les
grandes tendances persistent. Ainsi, la commune disposait alors de 2567 logements, dont
2464 résidences principales (soit 96% un taux rigoureusement identique à celui évalué 7 ans
plus tôt), 26 résidences secondaires (soit 1%) et 77 logements vacants (soit 3%).
Les occupants des résidences principales sont très largement des propriétaires, à
hauteur de 68%, taux qui n’évolue pas depuis dix ans, les 32% restant concernant des
locataires, sous locataires ou logés gratuitement. La physionomie de la répartition des
logements est en adéquation avec le niveau de vie global de la population poisillienne. Celleci s’avère être dans l’ensemble assez aisée, ce qui explique la forte accession à la propriété,
assortie d’une prédominance du logement individuel. Poisy a longtemps présenté
essentiellement des logements sous forme de pavillons entourés de jardins et
aménagements privatifs (57% de maisons pour 41% d’appartements en 1999). Le
déséquilibre entre ces deux formes de logements n’est pas irréversible mais dénotait une
tendance à la consommation d’espace. En effet, la maison individuelle tend à consommer du
terrain en ce que d’une part elle ne permet de regrouper sous son toit qu’une seule famille,
et d’autre part car elle est souvent entourée de terrain voué aux loisirs de ladite famille. Cette
dynamique n’est pas viable à terme, et est contraire aux principes d’économie foncière et de
lutte contre le mitage des terres tels que préconisés par la loi relative à la solidarité et au
renouvellement urbain (loi SRU). C’est la raison pour laquelle des efforts ont été fournis pour
inverser la tendance. Ils commencent à être perceptibles, puisque en 2007, c’est 52,2% du
parc de logement qui était composé de maisons individuelles. Le reste concerne le logement
collectif, à hauteur de 47,8%. Il faut compléter de tels résultats par une observation du type
de logement construit sur la dernière décennie. En effet, les maisons individuelles ont
longtemps eu la part belle, de 1968 à 1989. Mais la tendance s’est complètement renversée
36
entre 1990 et 2003, où les appartements devancent nettement les maisons. Ainsi, sur cette
période, 250 maisons ont été construites, pour plus de 700 appartements.
En outre, le logement est le plus souvent accompagné de places de stationnement.
Sur ce point, il est intéressant de constater que les chiffres n’évoluent pas. En effet, en 1999
comme en 2007, les logements sont entre 88 et 90% à être dotés d’une place de
stationnement. Depuis 2007, le P.L.U de Poisy impose aux nouvelles constructions la
matérialisation de 2 places de parking par logement. Les ménages sont 95% à avoir au
moins un véhicule, et 54% d’entre eux en ont deux. Les chiffres sur la dernière décennie
n’évoluent guère, malgré les politiques de sensibilisation aux transports en communs, au covoiturage ou encore plus simplement au développement durable.
Le logement social est une question majeure sur la commune. En 1989, il existait
12 logements sociaux sur le territoire de Poisy et en 2005, 250, soit 9,8% du parc de
logement. En 2010, on en comptabilise 340, soit 12,45% du parc. Les récents programmes
immobiliers engagés sur la commune (Resses d’Azes, Vernod, EDF…) comblent
progressivement les demandes. La réalisation de logements sociaux, conformément aux
objectifs prescrits par la loi SRU et par le programme local de l’habitat, est un défi majeur
pour lequel la commune s’est engagée.
La commune de Poisy est confrontée à des problématiques diverses concernant
son parc de logement. Elle les a pris en compte dans le P.L.U de 2007 en prenant des
orientations d’aménagement favorisant une nouvelle approche du phénomène urbain et en
valorisant davantage le logement social.
Education et formation
C’est par l’éducation et la formation que l’on parvient à créer une société citoyenne
et durable, dotée des compétences nécessaires à son évolution et à son développement.
L’apprentissage du vivre ensemble et des codes sociaux procède du lien social et recrée une
forme d’égalité des chances. La commune est sensible à cet aspect de son développement.
Ainsi, elle est dotée de multiples centres d’éducation et de formation (avec des écoles, un
collège, un centre AFPA, un lycée privée agricole, ou encore un centre d’élevage). Cette
ouverture à la formation est déjà doublée d’une sensibilisation au développement durable, à
l’instar du pôle multi-accueil, qui respecte des principes de haute qualité énergétique
proches de la norme haute qualité environnementale.
37
La population scolarisée atteint 99% dans les tranches d’âge des 6-14 ans et des
15-17 ans, ce qui est justifié par le caractère obligatoire de la scolarité sur cette période. Les
enfants de 2 à 5 ans sont 71% à être scolarisé, ce recul étant justifié par le fait que l’école
commence à l’âge de trois ans, et que la maternelle n’est pas un cursus obligatoire. Chez les
18-24 ans, ils sont 58,3% à poursuivre des études supérieures, et 6,4% des plus de 24 ans
sont encore étudiants.
Les diplômes les plus représentés dans la population non scolarisée de 15 ans et
plus en 2007 s’avèrent être les CAP et BEP (à hauteur de 25,6% de ladite population), les
diplômes de niveau bac +2 (ils sont 18%), ainsi que les baccalauréats et brevets
professionnels (17%), suivis de près par les diplômes de niveau supérieur (15,5%). Sur la
dernière décennie, les CAP et BEP ont tendance à diminuer, alors que les diplômes
équivalent au baccalauréat ou post baccalauréat sont de plus en plus visibles. Il est moins
fréquent de rencontrer dans cette même population des personnes n’ayant aucun diplôme
(9,6%), ou ayant un certificat d’études primaires (7,8%) ou un brevet des collèges (6,5%).
Ces trois derniers diplômes, qui plus est, ont eu une nette tendance à diminuer sur la
dernière décennie.
Santé et bien-être
La santé est partie intégrante du développement durable, tant dans l’égalité devant
la santé, que dans le fait qu’un développement harmonieux ne peut être envisagé sans une
population saine et en bonne condition physique.
Trois catégories de populations méritent à cet égard une attention toute particulière.
Il s’agit des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées. Les personnes
âgées dépendantes peuvent être accueillies sur le territoire de la commune, cette dernière
s’étant dotée d’un Etablissement d’Hébergement des Personnes Agées Dépendantes
(EHPAD). En outre, les personnes handicapées font l’objet d’une attention particulière
puisque la commune est en phase de mise en accessibilité des équipements publics locaux
aux personnes à mobilité réduite. La petite enfance est également prise en compte par la
commune, au regard des efforts effectués récemment dans les infrastructures d’accueil (le
nouveau multi-accueil prend en compte des impératifs de développement durable, ce qui
améliore la qualité et la salubrité du lieu).
D’autre part, une infrastructure médicale importante s’est développée sur la
commune (médecins, pharmacies, dentistes, cabinet d’infirmiers, ostéopathe, podologue,
pédicure, kinésithérapeute, orthophoniste, orthodontiste, nutritioniste…).
38
Culture et patrimoine
Le développement durable suppose que les habitants de la commune aient
pleinement conscience d’appartenir à une entité, la commune, dont ils se sentent à la fois
responsables et bénéficiaires. A cet effet, la culture et le patrimoine ont un rôle déterminant à
jouer. Facteurs de lien social, ils renforcent les relations intergénérationnelles. La commune
a ici un rôle prépondérant dans la valorisation et la vulgarisation des actions menées sur son
territoire (soutien financier, matériel, mise en valeur du patrimoine…). Une bonne politique
de la culture sait répondre aux besoins de la population (aides et subventions aux
associations par exemple) tout en allant au-delà, en recréant un lien social parfois distendu.
Les événements culturels restent à cet égard fédérateurs dans la lutte contre l’isolement,
l’exclusion ou la marginalisation.
Dans cette perspective, il est pertinent de classer et valoriser les sites et bâtiments
patrimoniaux, en ayant recours à une réglementation spécifique permettant une protection
concrète du patrimoine local. La commune dispose ainsi de quelques bâtiments à caractère
patrimonial qu’il serait dommage de ne pas préserver. L’église, par exemple, a été construite
en 1859. De style néo-gothique, elle s’appuie sur un clocher plus ancien. Dans le même type
d’édifice, la chapelle du quartier de la Couloutte présente un intérêt architectural, mais n’est
connue que des poisilliens. En outre, l’usine hydroélectrique sise au lieu-dit « les Roches »,
construite en 1904, est un témoin de l’histoire locale sur les berges du Fier.
En parallèle, la commune est parsemée de vieilles fermes, produit de l’histoire
agricole communale. Le PLU offre à leur égard une protection du bâti patrimonial. Leur
volume imposant structure par ailleurs le paysage poisillien, et s’harmonise avec les
étendues de prairies, de champs cultivés et de la Montagne d’Age
La commune doit ainsi préserver tant le patrimoine bâti et culturel (comme l’église,
ou encore l’ancienne mairie) que le patrimoine humain (soutien au monde associatif) ou le
patrimoine naturel (la montagne d’âge, le marais). A cet égard, une politique globale de
protection et de valorisation du marais de Poisy s’est achevée, permettant de recréer un site
que l’urbanisation galopante des dernières décennies avait asséché.
Une collaboration en bonne intelligence entre pouvoirs publics et représentants de
la sphère privée (au travers des associations par exemple) permet de favoriser l’engagement
citoyen au profit de la culture tout en optimisant l’intervention de la commune. En effet, les
politiques pratiquées par cette dernière auront une nouvelle dimension, plus efficiente, si elle
39
est relayée par des partenaires directement sur le terrain. La commune n’a dès lors plus qu’à
coordonner des actions mises en œuvre par les associations. Chaque acteur retrouve à cet
égard son rôle premier, ce qui assainit les relations privées-publiques, tout en redéfinissant
les domaines de compétences de chacun. Le Forum, centre socioculturel en plein cœur de
la commune, offre une interface physique efficace permettant la rencontre de ces deux
sphères.
Sur un autre plan, la commune s’est engagée dans le développement des pratiques
culturelles à l’école. Ceci permet une véritable politique de sensibilisation et d’éducation des
citoyens de demain à une dimension artistique , et ce dans le cadre du temps scolaire. Un
partenariat existe entre les groupes scolaires et l’école de musique, avec des interventions
culturelles sur le temps scolaire. Cet éveil culturel permet aux élèves de s’adonner à des
pratiques culturelles qu’ils n’ont pas forcément l’opportunité de faire dans le cadre familial.
Enfin, un Conseil Municipal Jeunes existe depuis 2009.
Démocratie locale
Le contact quotidien avec les citoyens est assuré directement à la mairie, échelon
de base déterminant pour la relation sphère publique-sphère privée. L’écoute des besoins de
la population locale, l’accueil des administrés est une mission première à remplir. Rares sont
les services communaux qui, au quotidien, n’ont pas un contact direct avec la population.
Une approche différenciée doit être opérée, pour respecter les particularités de chacun (la
petite enfance ne saurait être abordée comme l’urbanisme...), et ce, dans le respect de
l’égalité des citoyens. La formation à la communication des agents est ici fondamentale, ainsi
qu’un état d’esprit global de l’institution communale tourné vers la quête de la qualité du
service. Les élus doivent également savoir se rendre disponibles pour les poisilliens, et être
à l’écoute de ceux qu’ils représentent. Mais cette interface de communication trouve vite ses
limites, et doit être relayée par d’autres interventions favorisant la démocratie locale.
Mener une politique permettant la participation des citoyens favorise le lien social,
et crée une dynamique propre à intéresser les poisilliens à la vie de leur commune. La
population réagit différemment selon l’âge ou l’activité sociale. Il apparaît ainsi qu’il est plus
aisé de mobiliser des personnes à la retraite, qui ont par définition plus de temps à accorder
à la collectivité, que des actifs. Ces derniers ont souvent plusieurs vies à assumer dans la
même journée : le travail, la famille, les enfants…, et n’ont guère de temps à consacrer à la
chose publique. Partant de ce constat, les approches des affaires communales sont
40
radicalement opposées entre ces deux types de population. Là où la personne de plus de 60
ans aura le temps d’envisager un projet dans toute son envergure et d’avoir une approche
globale, l’actif ira directement à l’essentiel, son essentiel, c’est à dire les points qui le
touchent directement et où il a un intérêt à défendre.
Dans cette perspective, le monde associatif est relativement présent. Un guide des
associations de Poisy est régulièrement édité, et permet aux poisilliens de prendre
connaissance des associations auxquelles ils peuvent adhérer. Ce sont ainsi plus de 50
associations qui sont présentes, intervenant dans des domaines très variés tels que les arts,
la culture, le sport, la chasse… Ces actions permettent de tisser des liens entre habitants de
la commune, et de créer, ou de recréer, du lien social. Ainsi, ce monde associatif rassemble
des populations aux origines parfois hétéroclites autour d’un projet, un objectif commun.
La démocratie locale est également institutionnalisée sur la commune. La
concertation autour de projets, telle que celle encadrant un Agenda 21, ou les enquêtes
publiques, comme celles menées pour le Plan Local d’Urbanisme ou pour le Plan
d’Exposition au Bruit de l’aéroport de Meythet, sont essentielles pour porter un projet en
adéquation avec les aspirations et les besoins de la population. En matière d’urbanisme et
d’aménagement du territoire, le recours aux méthodes participatives est de plus en plus
fréquent, témoin du nécessaire respect de l’intérêt général dans ces domaines. Ces
méthodes de participation ne sont cependant viables que si la population adhère à ces
systèmes et adopte une attitude constructive. Une population qui ne se déplace pas pour
intervenir, ou qui profite de cette occasion pour transformer un projet en espace de
règlement de compte politique, public ou privé, fait perdre à la concertation tout son intérêt.
La démarche citoyenne demande à l’administré de donner un avis éclairé sur un sujet qui le
concerne de près ou de loin.
La participation citoyenne est également menée à Poisy par la tenue de supports
de communication permettant de conserver un lien permanent avec la population, tels qu’un
site Internet ainsi qu’un bulletin municipal. En parallèle, des réunions publiques sont
organisées. Ces réunions offrent souvent l’opportunité aux élus et aux services municipaux
concernés de pouvoir expliquer en détail les tenants et aboutissants de tel ou tel projet en
cours ou à venir. Certains projets d’envergure, tels que le PLU, les Resses d’Aze, ont
également fait l’objet de réunions publiques spécifiques.
Etre proche des habitants, pour comprendre et anticiper leurs besoins, est un enjeu
majeur pour les politiques publiques. A cet effet, des réunions de quartiers sont organisées
environ tous les deux ans, où les élus rencontrent quartiers par quartiers les citoyens, pour
s’entretenir avec eux directement des problèmes et affaires qui les préoccupent et qui sont
41
susceptibles de concerner
la mairie. L’expression de la démocratie locale est
particulièrement importante dans cette perspective : elle permet de connaître les besoins et
contraintes éprouvés par la population. Le contact doit donc être maintenu entre la ville et
ses habitants.
Pour y parvenir, le monde associatif est un acteur-clé. Un travail en adéquation
avec les associations, offre de grandes possibilités de résultats, tant dans la participation
citoyenne à la vie de la ville, qu’à un assouplissement des tensions sociales locales. Des
liens étroits doivent donc être entretenus avec les associations.
Sports
La commune de Poisy mène une politique globale concernant le sport. Elle se
propose ainsi de développer la pratique du sport sur son territoire. Que ce soit par exemple
pendant le temps scolaire ou en dehors, la commune dispose d’une équipe d’animation qui
encadre les enfants dans la découverte du monde sportif. Des aires de sport et de jeux pour
la pratique libre sont également disponibles, à l’image du skate parc près du Marais. Ce
skate parc est par ailleurs un exemple de concertation citoyenne. En effet, les premières
réalisations ne convenaient pas aux utilisateurs de ces infrastructures. Un comité pilote de
jeune, sous l’égide de l’équipe d’animation, a été formé, pour réfléchir et proposer des pistes
d’amélioration du site.
La municipalité soutient les initiatives des clubs sportifs, et met à leur disposition les
équipements nécessaires.
Le public handicapé n’est pas oublié dans cette démarche. Une commission met en
œuvre les travaux de mise en accessibilité des équipements. En outre, les travaux menés
lors de la réhabilitation du marais ont fait l’objet d’une collaboration avec une personne
handicapée.
La politique mise en place tend à satisfaire des besoins diversifiés, comme la
Montagne d’Age, parcourue par un chemin goudronné. Son entretien est nécessaire à la
qualité de la fréquentation du site par les marcheurs et promeneurs, mais doit également
être respectueux de la faune et de la flore locales.
La pratique du sport peut avoir une finalité quand au développement durable Dans
une visée pédagogique, la pratique d’un sport est l’occasion de sensibiliser un public au
monde qui l’entoure. Le circuit qui parcourt le Marais en est un exemple flagrant, puisque
des promontoires, équipés de fiches pédagogiques portant sur des thématiques
environnementales, ponctuent le chemin.
42
Dans la même veine, un parcours botanique a été inauguré en 2002 au cœur de la
Montagne d’Age, qui permet aux promeneurs et aux sportifs de découvrir les essences de
bois qui peuplent le site. Le développement de la pratique sportive sur la commune
sensibilise et encourage de nouveaux modes de déplacements tel que la marche.
43
Développement économique
Activité et emploi
Sur le plan économique, la commune recense en 2007 3202 actifs, soit plus de la
moitié de la population totale (6 310 habitants). De plus, 77% de ces actifs travaillent dans
dans le département (dont une grande partie dans l’agglomération annécienne), 12,8%
travaillent sur la commune, et 5,8% hors de France (dont la Suisse ; Il semble que la zone de
résidence des travailleurs frontaliers soit en train de s’étendre jusqu’au bassin annécien).
En outre, les salariés à durée indéterminée et les titulaires de la fonction publique
sont très représentés dans la population active, ils concernent 74,8% des actifs, alors que
les salariés en contrat à durée déterminée ne sont qu’environ 5,5%, et les non salariés
(indépendants et employeurs) sont approximativement 15%. Un autre point concernant la
population salariée mérite d’être soulevé, et concerne les emplois à temps partiels. En effet,
cette forme d’emploi concerne 5,5% de la population active masculine, et touche 38% des
emplois salariés occupés par des femmes, ce qui précarise leur situation.
Le taux de chômage, d’environ 5,2%, a diminué depuis 1999 (6,9%). Il est
relativement faible par rapport à la moyenne du bassin annécien et par rapport à celle du
département (7,5%). Les femmes sont plus touchées que les hommes. En effet, elles sont
6,7% à être concernées, contre 3,8% pour leurs homologues masculins. Le taux de
chômage varie également selon la tranche d’âge considérée, et permet, cumulé à l’analyse
selon le sexe, d’avoir une perception plus fine de cette population. En effet, les 15-24 ans
sont les plus touchés, et parmi eux, les femmes. Près de 6% des hommes et plus de 10%
des femmes de cette tranche d’âge sont concernés. Les 25-54 ans et les 55-64 ans
présentent des taux similaires, les hommes étant touchés par le chômage à hauteur de 3,5 à
4%, les femmes de 6 à 6,5%.
L’évolution de la population active, même si elle tend à se stabiliser (puisque l’on
passe d’une progression de 61% entre 1982 et 1990, à 29% entre 1990 et 1999, puis à
15,5% entre 1999 et 2007) reste supérieure à celle du département (celui-ci a vu sa
population active croître de 20% entre 1982 et 1990, puis de 8,5% entre 1990 et 1999).
La catégorie des retraités connaît également une forte progression sur la
commune. En 2007,
la commune comptait 1136 personnes retraitées, soit 18% de la
population totale.
Parmi les grandes tendances des différentes catégories socioprofessionnelles, il
convient de noter que les agriculteurs et exploitants d’une part, ainsi que les artisans,
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commerçants et chefs d’entreprise d’autre part, voient leur part diminuer dans la population
active locale. A l’inverse, les employés et les cadres sont les catégories qui ont connu la plus
forte progression sur la même période.
La catégorie socioprofessionnelle la plus représentée en 2007 parmi la population
active de 15 à 64 ans est celle des professions intermédiaires, qui constituent 30,3% de la
population active totale. Viennent ensuite les employés, représentés à hauteur de 27,6%
puis les ouvriers, qui quant à eux sont 18,7% de la population active poisillienne. Enfin, les
cadres sont représentés à hauteur de 16,7% tandis que les artisans, commerçants et chefs
d’entreprise sont 6,3% et les agriculteurs et exploitants 0,4%. La population active de Poisy
tend à se concentrer vers les professions qualifiées, avec des augmentations visibles au sein
des cadres et des professions intermédiaires, tandis que les employés, ouvriers, et
agriculteurs voient leur part dans la population active locale diminuer notablement.
Poisy a su se doter d’un tissu économique relativement dense et dynamique, en
étroite interdépendance avec l’activité économique du bassin annécien. En effet, on estime
que sept actifs sur dix travaillent dans le bassin annécien, ce qui témoigne de la forte
attractivité de ce dernier, qu’il ne faut pas négliger. Pour l’heure, Poisy semble avoir réussi à
tirer profit de l’attractivité économique du bassin pour se constituer sa propre économie.
Ainsi, on compte 49 créations d’entreprises (dont 35 auto-entrepreneurs) pour l’année 2010.
L’économie locale est essentiellement axée sur les métiers du bâtiment, les services et les
commerces, regroupant 382 établissements (environ 2000 salariés) au 1er janvier 2010.
Le secteur tertiaire domine largement l’économie locale puisqu’il en représente 60%
avec 230 entreprises dont 59 commerces et 171 entreprises de services. En parallèle, les
40% restant se répartissent en 36 entreprises à vocation industrielle, 78 entreprises de BTP
et 38 administrations publiques. Au 1er janvier 2010, 7 entreprises emploient plus de 50
salariés (dont 3 plus de 100), à savoir Baïkowski Chimie SA, Eurovia Alpes et Onet Services
SA), tandis que, à l’opposé, près de 65% des établissements (248/382) n’emploient pas de
salariés. Ces chiffres restent proches de la moyenne haut-savoyarde, qui compte environ 2%
d’entreprises de plus de 50 salariés, et près de 57% d’entreprises unipersonnelles.
Les commerces et les services permettent à la commune de conserver son
caractère de petite ville à la campagne. Par ailleurs, les autres entreprises sont regroupées
dans sept zones d’activités économiques qui se sont essentiellement développées durant les
années 1980. On recense ainsi Valparc, Les Poses, le Parc de Calvi, le Pré de Séran, les
Champs Beufan, la Fin de Closon et la Couloutte. Certaines de ces zones sont encore
appelées à se développer.
45
Au 1er janvier 2010, 382 entreprises individuelles ou collectives sont implantées sur
la commune, et participent directement à l’équilibre de celle-ci. Le développement de ces
sociétés, dans le respect des principes portés par la commune, est à encourager.
Agriculture
L’activité économique de Poisy a longtemps été orientée vers l’agriculture. Il en
reste aujourd’hui quelques exploitations, réparties en périphérie du territoire communal. Sur
les sept exploitations recensées sur la commune en 2000 (contre 14 en 1988), quatre sont
individuelles (un GAEC et trois sociétés familiales). La moyenne d’âge des agriculteurs est
d’environ 45 ans, ce qui traduit un certain renouvellement de la population dans ce secteur.
Concernant les surfaces exploitées, la commune dispose de terrains agricoles de
bonne qualité qui, associés à une altitude moyenne de 500 mètres, offrent de bonnes
conditions d’exploitation. Les agriculteurs exploitent 356 hectares de terrain sur la commune,
de la manière suivante :
-
226 hectares de prairie (63,5%)
-
124 hectares de céréales (blé, orge, maïs - 34,8%)
-
4 hectares de vergers (1.2%)
-
2 hectares de pépinière, horticulture et maraîchages (0.5%)
Cette répartition est assez différente des situations vécues par les communes
voisines, où la prairie recouvre 90% en moyenne des surfaces agricoles.
La culture n’est cependant pas la seule activité dans l’agriculture locale. La majorité
des exploitations produisent du lait (activité d’élevage bovin séculaire sur Poisy), deux
exploitations sont axées sur l’horticulture et les pépinières, une est spécialisée en
arboriculture et une autre en maraîchage. La production laitière est assez importante, et
dépasse le million de litres de lait produits annuellement par les trois exploitations
concernées. Ce chiffre est légèrement surestimé du fait de la présence du centre d’élevage
sur la commune. Le cheptel bovin tend cependant à diminuer, passant de 500 têtes en 1988
à 351 en 2000 et environ 400 têtes aujourd’hui. La production laitière est principalement
destinée à la confection de fromages savoyards de type Emmental et Tomme de Savoie IGP
(Indication Géographique Protégée).
Les exploitations sont donc assez diversifiées dans leurs activités, et se tournent
tant vers les élevages laitiers herbagers (nécessitant de grandes surfaces pour nourrir le
bétail et le faire pâturer) que vers la culture. Elles s’avèrent toutes viables sur la prochaine
décennie, avec un personnel exploitant jeune ou ayant déjà une succession assurée.
46
L’habitat poisillien se concentrant sur le centre-ville, les exploitations sont en
périphérie dans des zones agricoles relativement préservées, en harmonie avec les espaces
naturels de la commune. Tout l’enjeu repose sur la nécessaire délimitation entre
l’urbanisation croissante des hameaux et le maintien des espaces agricoles. La pression
foncière est en effet le premier risque de dénaturation des sites agricoles, dans une volonté
d’urbanisation effrénée. Il est dès lors nécessaire que la commune favorise une gestion
économe de son territoire, en limitant la consommation d’espace, en maîtrisant l’étalement
des sites urbanisés, et en préservant les sièges d’exploitation.
Pour ce, les zones agricoles structurées et les terres de bonne qualité doivent faire
l’objet d’une attention toute particulière. Les grandes étendues agricoles dont dispose la
commune se répartissent en secteurs de plaine, mais également en coteaux, notamment sur
la montagne d’Age. Ainsi, quatre espaces agricoles distincts se partagent le territoire rural
communal.
En premier lieu, on observe un secteur de coteaux au Nord de la commune,
relativement homogène et labourable. Il regroupe par exemple les Vanettes, les Chavannes
et les Sous-Chavannes, la Fin de Dessus, le Monticule, ou encore les Balavardes.
En outre, sur le coteau Ouest de la commune, sont localisées des zones rurales de
pentes douces, comprenant par exemple les Resses Longues, les Faucles, les Champs
Faudret, la Touvière, Poirier, Clavières, ou encore les Vages, les Terreaux et les Balmettes.
Au Sud Est, entre l’autoroute et le Fier, on recense des terrains plats destinés à la
fauche et aux céréales, avec les Corbesses, Brassilly ou encore les Grandes Combes.
Enfin, plus près du centre de la commune, se regroupent des terrains plats et
labourables, à l’instar des Maladières, de Monod Dessous, les Menards, les Champs du
Murger, les Palluds ou encore le Gerbassier.
Ces espaces stratégiques offrent un fort potentiel de valorisation du paysage. Il
importe dès lors d’en assurer la pérennité, en menant une politique ferme de restriction de
l’urbanisation, celle-ci devant alors se concentrer sur des secteurs déjà construits. Les sites
agricoles sont relativement homogènes, et présentent des enjeux forts dans l’avenir de la
commune. En effet, au-delà de la valeur paysagère et patrimoniale, ils renforcent la
fonctionnalité agricole prépondérante de la commune. Regrouper et densifier l’urbanisation
permet de préserver les espaces agricoles et les espaces naturels sensibles, tout en
obligeant à une certaine forme de mixité urbaine et sociale à travers cette gestion économe
de l’espace.
L’intervention de l’intercommunalité a ici un intérêt, en permettant de mener une
réflexion plus globale sur la répartition des activités économiques et celle des ressources.
Poisy, acteur du développement durable, « pense global, agit local ». La commune s’insère
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dans un ensemble plus vaste qu’il convient de prendre en considération. L’intercommunalité,
ou encore les projets de territoires plus vastes tels que le Schéma de Cohérence Territoriale
(SCOT) ou encore la Directive Territoriale d’Aménagement (DTA) en cours d’élaboration,
sont autant de chances d’inscrire un patrimoine local dans un ensemble plus vaste afin d’en
assurer la promotion et la protection.
Tourisme et montagne
Un tourisme vert de proximité se développe sur Poisy. Il se concentre
essentiellement autour de la Montagne d’Age, du Fier et du Nant de Gillon.
La Montagne d’Age constitue l’atout touristique majeur de Poisy, qui partage ce site
avec quatre autres communes. Toutes souhaitent préserver la qualité environnementale et
dans cette perspective cherchent à maîtriser le foncier de ce site. Ainsi, Poisy mène une
politique de rachat progressif des parcelles mises sur le marché. Véritable poumon vert de la
commune, la Montagne d’Age doit être préservée tout en étant le support d’un
développement maîtrisé du tourisme sur Poisy. Le travail avec l’Office National des Forêts
permet de conjuguer ces deux dimensions de manière plus efficace.
Le Fier est dans une situation moins privilégiée. Des entreprises longeant son
cours, il est côtoyé par un important trafic de camions et voit ses berges dénaturées. Il
convient donc de valoriser et de protéger les rives du Fier. Deux sites génèrent annuellement
une activité touristique intéressante : Les Gorges du Fier (70 000 entrées) et le château de
Montrottier (20 000 visiteurs). Un potentiel est donc déjà exploité, qu’il faut approfondir. Les
communes concernées pourraient ainsi mener une opération transversale de valorisation du
site, notamment dans le cadre du contrat de développement Rhône-Alpes (CDRA). En
parallèle, la réhabilitation du marais s’inscrit dans un axe touristique comprenant les gorges
du Fier, le château de Montrottier et le marais. Ces trois pôles associés draineraient une
population touristique plus nombreuse.
Le Nant de Gillon est dans une situation plus délicate. Les communes traversées
souhaitent améliorer son aménagement, notamment en lien avec la déviation de La Balme
De Sillingy (ouvrage hydraulique, écran végétalisé, voie verte..). Sur Poisy, le SILA réhabilite
actuellement l’ancienne décharge de Calvi, avec un traitement des biogaz, la mise en place
de couvertures étanches et/ou végétales, ainsi qu’une auto-surveillance du Nant de Gillon.
Après réhabilitation, le Nant pourrait tout à fait intégrer le développement du tourisme local,
car il participe, comme la Montagne d’Age ou le Fier, au patrimoine communal et au
témoignage de l’identité locale.
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De grands objectifs se dessinent sur Poisy. Ainsi, il convient, dans le
développement du tourisme vert, d’axer les efforts vers l’entretien des sentiers classés de
randonnée répertoriés par le Conseil Général sur la Montagne d’Age, de même que
l’entretien des parcours de VTT et des éléments historiques sis sur ce même site.
Le ruisseau des Glaves mérite un effort plus soutenu de valorisation, dans la même
logique que le travail effectué pour le Marais de Poisy.
Enfin, les chemins piétons et les pistes cyclables sont en cours d’aménagement,
pour favoriser la découverte et relier les différents sites de valeur touristique de la
commune : les hameaux, le patrimoine architectural et les éléments naturels remarquables.
Les infrastructures d’accueil des touristes sont inexistantes sur Poisy. En effet, la
commune ne recense ni hôtels, ni chambres d’hôtes, ni campings sur son territoire ;
Toutefois, la commune compte quelques logements secondaires. Au vu de l’aspect très local
du tourisme observé à Poisy, et de l’importance de l’offre en terme d’accueil des touristes sur
le bassin annécien, il ne paraît pas urgent d’encourager pour le moment l’installation
d’infrastructures d’accueil.
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