sandra_cFICHE CERTAINS CHAUD
Transcription
sandra_cFICHE CERTAINS CHAUD
L y c é e ns e t a pp re ntis a u c i né ma e n C ha mp a g ne - Ar de n ne C ERTAINS L ’ AIMENT (S OME CHAUD LIKE IT HOT ) de Billy WILDER USA – 1959– 2h Exercices pratiques Exercices conçus par Jérôme Descamps, réalisateur et programmateur de la Pellicule Ensorcelée (www.lapelliculeensorcelee.org) I - Avant la projection Aux professeurs : ne racontez pas le scénario du film, laissez les élèves découvrir la formidable impertinence de Billy Wilder et de son équipe. 1) Visages de la comédie : Le film que vous allez voir est considéré comme l’une des plus grandes comédies de l’histoire du cinéma, avant de le voir je vous propose de réfléchir autour de la notion de comédie : - - Qu’est-ce qui vous fait rire dans la vie ? Qu’est-ce qui vous fait rire au cinéma ? Quelles sont les différences entre le rire dans la vie et le rire au cinéma, entre la réalité et la fiction ? Pouvez-vous donner une définition de ce qu’est, d’après vous, une comédie ? En écoutant les différentes définitions de la comédie donnés par vos camarades, pouvez-vous identifier plusieurs genres de comédie(s) ? Attachez-vous à trouver les définitions des mots suivants : travestissement, travesti(e), masques, faux-semblants, quiproquos… 2) Histoire du cinéma : L’Europe meurtrie par la montée du nazisme a poussé plusieurs réalisateurs allemands et autrichiens (notamment) à s’exiler à Hollywood. Faites des recherches sur cette période sombre de l’histoire du cinéma mondial et ces réalisateurs qui allaient devenir des maîtres du cinéma : Fritz Lang, Douglas Sirk, Michaël Curtiz, Ernst Lubitsch, Robert Siodmak, et… Billy Wilder. 3) Histoire du cinéma (bis) : L’histoire du cinéma s’est construite autour de la figure des actrices et des acteurs. Ce qui s’appelle de nos jours encore la STAR. Au fait, qu’est-ce qu’une star ? Tentez une définition de la Star. En quoi Marilyn Monroe est-elle une star ? À vos yeux, peut-elle être encore considérée comme une star ? Cette notion d’acteur-vedette lié au système de production des films est abordée dans plusieurs films, peut-être aurez-vous le temps d’en visionner quelques uns : A star is born (G. Cukor), Singing in the Rain (S. Donen & G. Kelly), Les Ensorcelées (V. Minelli), All about Eve et La comtesse aux pieds nus (J. Mankiewicz), Mulholland Drive (D. Lynch) et bien sûr Sunset Boulevard de… B. Wilder 4) Histoire des USA : Faites des recherches sur cette période de l’histoire des Etats-Unis surnommée la prohibition. Causes de la mise en vigueur de ces lois, applications et répercussions de ces lois dans les états. 1 II - Pendant la projection Laissez-vous emporter par les péripéties de Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon. Essayez de garder en vous quelques images fortes, des situations qui vous ont fait rire, des moments de dialogues, des musiques qui vous ont plu… Notez aussi tout ce qui a trait aux travestissements dans l’acceptation la plus large. III - Après la projection A) SANS LE DVD DU FILM TRAVESTISSEMENTS/M ASQUES Les faux semblants sont un des ressorts comiques du film. Quels sont ceux dont vous vous souvenez ? (bien sûr Jerry devient Daphné - double travestissement puisqu’il avait prévu de s’appeler Géraldine - et Joe devient Josephine puis le milliardaire héritier de la Shell. Le cercueil cache les bouteilles de whisky, la maison mortuaire cache un tripot, la convention des amateurs d’opéra cache une réunion de gangsters, le gâteau cache un tueur, une femme embrasse Sugar, non c’est Joe déguisé en Josephine qui l’embrasse). Quand les masques tombent, que reste t-il ? Que vous évoquent les expressions « confusion des genres » ou « confusion des sentiments » ? À la dernière scène, que sont devenus les quatre personnages principaux (Jerry, Joe, Sugar et Osgood Fielding III) ? Ont-ils évolué entre le début et la fin du film ? Vous pouvez faire l’inventaire des personnages travestis de la littérature et du théâtre (Shakespeare, Molière, Beaumarchais, Hoffmanstahl…). Ou au cinéma (Victor, Victoria ; Tootsie ; La cage aux folles ; Priscilla, reine du désert et les transformations du comédien des comédiens Peter Sellers (Docteur Folamour ; La souris qui rugissait) ou Alec Guinness (Noblesse oblige). MUSIQUE ET CINEMA La musique est une alliée incontournable du récit cinématographique. Vous souvenez-vous des différentes interventions musicales, des motifs qui accompagnent les personnages (notamment l’arrivée de Marilyn Monroe sur le quai de la gare) ? À quoi fait allusion le titre de ce film ? Considérezvous ce film comme une comédie musicale ? Qu’est-ce qu’une comédie musicale ? Adolph Deutsch est un compositeur venant de Broadway et ayant à son actif des comédies musicales célèbres comme compositeur ou directeur musical : Annie Get your gun ; Band Wagon ; Funny Face ; Les sept femmes de Barberousse… Chercher d’autres interprétations des chansons phare du film et vous pouvez aussi travailler avec le professeur d’anglais sur la traduction des paroles : I’m thru with love (Fud Livingston / Matty Malneck / Gus Kahn) : - Keith Jarrett - Diana Krall + très beau clip langoureux à partir des visages de Stars sur « You Tube » : www.youtube.com/watch?v=ivF2ZTxV81Q - Woody Hallen : dans « Tout le monde dit I love you » : www.youtube.com/watch?v=p99XfZ1UY1M&feature=related I wanna be loved by you (Kolmar, Stotthart, Ruby Harms) - Vaughn De Leath : www.youtube.com/watch?v=zNj3MB5CSIg - Helen Kane (La comédienne qui interprétait la voix inimitable du célèbre personnage de dessin animé Betty Boop) : www.youtube.com/watch?v=WGPapRpUUh4&feature=related MISE EN SCENE Pouvez-vous citer les éléments de la mise en scène de Billy Wilder dont vous vous souvenez ? Le plus significatif, si vous n’avez pas le dvd, est le noir&blanc. Comment expliquez-vous un tel choix en 1959 au moment du triomphe du Cinemascope et du Technicolor ? 2 Bien sûr, la raison principale est l’allusion aux films dits « noir », c’était un pari pour lequel Billy Wilder a du se battre avec le studio de production, la MGM : qu’est-ce qu’un film noir ? Faites des recherches sur ce « genre » de films : réalisateurs, scénaristes et comédiens. Dans la distribution des rôles, Billy Wilder a aussi fait une allusion à ces films en distribuant l’acteur Georges Raft, habitué des rôles de gangsters (et notamment de l’incontournable film Scarface de H. Hawks). HOMOSEXUALITE Le film est une révélation et un choc parce qu’il aborde frontalement le trouble du et des désirs, le travestissement. La célèbre phrase conclusive du film – Pouvez-vous décrire la scène, reconstituer ce dialogue ? (Nobody’s perfect – Personne n’est parfait) – a été un ralliement, une reconnaissance pour des hommes et des femmes dont le cinéma ne racontait jamais les histoires. Un débat peut être ouvert avec les élèves sur ce qu’ils connaissent de l’homosexualité, les reportages qu’ils ont vus, les films qu’ils ont en mémoire, les écrits… Une réflexion avec l’ensemble de la classe est à engager sur ce qui motivait une telle interdiction, un si grand discrédit ? À prolonger avec une étude sur l’évolution des tabous, des interdits, de la censure sur une question qui est, aujourd’hui, considérée comme commune. Vous pouvez enfin faire des recherches sur le « code Hays », code de censure qui a régi le cinéma américain de 1934 à 1966. Un film aborde l’histoire du traitement de l’homosexualité par le cinéma et les studios, vous pouvez vous le procurer facilement : The celluloïd Closet (Les homosexuels (re)vus par Hollywood) : Le film dresse de façon décapante et ludique l'historique de cent ans de désirs interdits à l'écran et montre que la censure, aussi puissante soit-elle, ne peut rien contre l'imagination et le talent... (plus de 120 extraits de films sont commentés par les plus grandes stars du cinéma américain). B) AVEC LE DVD DU FILM Découpage séquence répétition musicale dans le train (DVD : de 29:59 à 33:41) Cet exercice vous fera comprendre la notion de découpage. Ce qui paraît fluide et filmé d’un seul mouvement est en réalité une reconstruction. Plusieurs morceaux de scènes ont été filmés (ou la scène a été filmée plusieurs fois mais pas dans le même axe) puis tous ces morceaux ont été découpés et agencés de telle façon que le spectateur soit pris dans le mouvement général de la séquence. Cf découpages p.4-5-6 Plusieurs choix s’offrent à vous : - ou vous les laissez agencés sur cette double page ; - ou vous les découpez afin de jouer à reconstruire la séquence en la visionnant avec les élèves. 1) Pouvez-vous essayer de retrouver les places de la caméra ? Pour cela, il vous faut analyser les différents plans en regardant bien la séquence (faites des « arrêts sur image »). Détaillez les différentes valeurs de plan (plans large, moyen, gros plan…) et par là-même, les places de la caméra. Etudiez les mouvements de la caméra (pano horizontal, pano vertical, travelling optique…). 2) Essayer de reconstituer le plan du décor en comparant les différents plans. N’oubliez pas qu’un décor n’est pas automatiquement réel, il peut être constitué de panneaux de bois et d’éléments que l’on peut déplacer, ouvrir, retirer selon la place de la caméra. 3) Notez les quelques différences dans le placement des comédiens selon qu’ils sont en plan large ou en plan moyen : une image, c’est du réel RE-COMPOSÉ en fonction de la caméra et de ce que le réalisateur veut nous montrer (ou si vous voulez comment il veut nous raconter son histoire). 3 fumée + musique endiablée. Plan 18 : Plan Moyen, la flasque de whisky tombe. Plan 2 : Plan d’ensemble – le wagon, l’orchestre, crâne de Bienstock de dos. Plan 19 : Plan Poitrine de Sweet Sue qui découvre la flasque. Plan 3 : Plan moyen de Sweet Sue se tournant vers orchestre. Plan 20 : Plan Poitrine, Sugar affolée. Plan 1 : Ouverture : Roues de train à vive allure + Plan 4 : Plan Large + travelling vers Joe et Jerry qui jouent. Plan 5 : Plan Moyen de Sweet Sue (où avezvous joué ?). Plan 6 : Gros Plan visages Joe et Jerry (dans les enterrements). Plan 7 : Plan Moyen de Sweet Sue (qu’est-ceque c’est que ces trous-là ?). Plan 8 : Gros Plan trous + pano vertical des trous vers visages Jerry et Joe (des souris). Plan 9 : Plan Moyen de Sweet Sue (reprenons avec ardeur). Plan 21 : Gros Plan visage Sweet Sue qui interpelle « Bienstock ». Plan 22 : Plan Large, Bienstock se lève + Pano horizontal de la droite vers la gauche. Plan 23 : Plan Moyen : Sweet Sue et Bienstock regardant la flasque. Plan 24 : Plan Moyen + Pano Vertical de bas en haut, de la flasque vers l’orchestre. Plan 25 : Gros Plan visage Sweet Sue (vous avez fait le conservatoire ?). Plan 26 : Gros plan visages Jerry et Joe (nous avons été libérés). Plan 10 : Plan Moyen Jerry et Joe qui jouent. Plan 27 : Gros Plan visage Sweet Sue (je ne tolère ni…). Plan 11 : Plan Moyen de Sweet Sue (étonnée puis donnant le top à Sugar Cane). Plan 28 : Gros plan visages Jerry et Joe (les hommes, pas de danger !). Plan 12 : Plan Large, Sugar commence à chanter. Plan 29 : Gros Plan visage Bienstcok (Je vous en prie). Plan 13 : Plan Poitrine, Sugar chante. Plan 30 : Plan Large orchestre (recommençons !). Plan 14 : Plan Moyen visages de Jerry et Joe qui regardent Sugar. Plan 15 : Plan large de l’orchestre et au milieu, Sugar chante et danse. Plan 16 : Plan Moyen visages de Jerry et Joe qui regardent Sugar, concupiscents. Plan 31 : Gros Plan visage Sugar (connivence avec Jerry). Plan 32 : Gros Plan visage Jerry (connivence avec Sugar). Plan 33 : Fondu vers roues du train à vive allure. Plan 17 : Plan Large, Sugar chante et se trémousse. Document mis à disposition par l’Office régional culturel de Champagne-Ardenne, dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Champagne-Ardenne www.orcca.fr 4