Le bouquet liturgique

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Le bouquet liturgique
Le bouquet liturgique - Sa spécificité
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Le bouquet liturgique - Sa
spécificité
- Thèmes - Fleurir en liturgie - Pour aller plus loin -
Date de mise en ligne : mercredi 19 novembre 2008
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Le bouquet liturgique - Sa spécificité
Dans son intitulé : « le bouquet liturgique », deux notions différentes, bien quindissociables, apparaissent : la
technique en art floral, et la liturgie : Recherche esthétique et spirituelle sont associées. La technique est nécessaire,
mais on ne peut pas utiliser indifféremment nimporte laquelle, car en liturgie nous célébrons le Seigneur, nous le
reconnaissons dans la création, accueillie comme don, et nous loffrons en rendant grâce.
Le bouquet liturgique est donc avant tout présence et offrande de la création. Il est dans le mouvement eucharistique
: « Tu es béni, Dieu de lunivers, toi qui nous donnes ce pain, ce vin, ces fleurs&fruits de la terre et du travail des
hommes, nous te les présentons& Nous offrons la nature humanisée par notre travail, tout en sachant que le trop
artificiel ne garde que le langage humain. La nature, cest plus que la fleur, cest aussi la souche, le caillou, les
fruits, le bois mort, la terre, leau&(paysage)
Respecter la création, cest tenir compte du sens de pousse des végétaux (vertical, horizontal&), du rythme des
saisons (fleurs de saison), de la flore de notre pays ; Cest adopter le style végétatif avec la spontanéité naturelle.
Nous ne sommes pas dans le domaine de la décoration, (une église ne se décore pas comme une salle de fête
municipale), mais nous avons un devoir de beauté, déquilibre, dharmonie (symbole de la toute beauté de Dieu). Ce
nest pas seulement le bâtiment église que nous fleurissons, mais aussi et surtout lEglise vivante en action
célébrante. La structure fondamentale du bouquet liturgique, quelle que soit sa forme :
Cest un cSur (point focal) : Recueillement
Doù part le mouvement : Rayonnement
En dégageant des vides
Cest donner un cSur à la composition, doù jaillira le mouvement vers linfini Cest rendre visible lamour qui
accueille (cSur) et se donne en rayonnement universel (mouvement) Grâce au vide, le mouvement se dessine, il y a
transparence et lumière (Voir p.9 du 1er livret AFL : Lao-Tseu).
Lespace laisse à chaque chose une chance de résonner dans le cSur et les esprits : dans un bouquet, laisser la
possibilité dune respiration Et pour retrouver le bouquet liturgique, frère Didier recommande : « laisser des espaces
de respiration, de silence, qui laissent la parole à Dieu » Cest avec la plus grande économie de moyens que lon
obtient la plus forte expression. Léconomie nest pas quun gain dargent, elle est aussi un principe artistique.
(Célébrer 278) Laccessoire empêche lessentiel dêtre perçu. Face à la rentabilité, il nous faut peut être faire
apparaître la force de la gratuité, manifester que des moyens modestes ne sont pas misérables (P. J L Angué,
directeur du CNPL au premier congrès AFL, à Lyon, en 1992)
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Les fleurs en liturgie sont des fleurs en action de grâce. Les objets sont liturgiques dans la mesure où ils sont dans
laction liturgique (une aube au portemanteau nest pas liturgique). Le bouquet liturgique remplit sa fonction sil est
au service de la célébration, du rite, sil entre dans la dynamique de laction liturgique (Sr. Marie Gaudin). La
dynamique cest lacte liturgique qui se déroule dans le temps, comme une seule et même action, et non des actions
successives, indépendantes les unes des autres. Que le bouquet exprime un mouvement général correspondant à
cette dynamique, plutôt que de se fixer sur une action isolée. Que le bouquet soit « juste » cest-à-dire ajusté,
comme lon dit dun homme « juste » non parce quil est sans péché, mais parce quil est « ajusté » à Dieu, tendu
vers lui, dans sa dynamique : Bouquet « ajusté » à notre démarche ; « ajusté » à lInvisible vers lequel il conduit. Le
bouquet doit donner sa note juste et juste sa note, en accord, en lien avec les autres signes liturgiques. Cela
nécessite une rencontre avec les autres acteurs liturgiques.
On ne sy exprime pas en son nom personnel, mais en tant que faisant partie du peuple de Dieu. (Liturgie = action
du peuple). Ce nest pas un « one man show ». Pas de signature ! Et la composition est offerte « gratuitement » à
Dieu et à lassemblée comme signe dalliance et dinvitation à la Rencontre. Le bouquet peut être aussi lexpression
de la Parole, mais avec humilité et simplicité. Nécessité davoir médité et intériorisé la Parole, seul, puis en équipe
(liturgique si possible, au moins en équipe fleurir en liturgie) Mais attention aux dérives !
La fleur dans sa beauté est symbole de Dieu toute beauté. Elle nest plus dans son rôle si on veut lui faire
représenter tel ou tel personnage. « Les fleurs parlent delles-mêmes et cest ce quelles disent delles-mêmes quil
faut faire jouer dans la composition du bouquet, et non ce que lon voudrait leur faire dire. Et ce quelles disent, cest
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la louange que la beauté gratuite de la nature présente au Dieu créateur. « Du bon usage de la liturgie » CNPL.
Guide Célébrer. Pas de figuration, ni de « photographie » qui seraient des allégories. Nos bouquets nont pas à
reproduire (allégorie) une scène dévangile, mais à en exprimer le sens profond (symbole) Lallégorie matérialise et
enferme dans une image, elle « ressemble », tandis que le symbole, lui, « rassemble », il ouvre à&Le symbole
implique toujours le rassemblement de deux parties : signe et signifié. Ainsi, le bouquet nest symbolique que lorsque
la partie, visible, quil nous offre, nous relie à la partie invisible quil évoque : le Seigneur. .Le bouquet liturgique
suggère, propose, nimpose pas, ne sexplique pas. Il est avant tout le symbole de la création, de la nature, du
cosmos. Il est louange et action de grâce. Il nest pas une homélie sans parole qui voudrait être un commentaire. Au
congrès de Nantes, Mg Moutel a insisté : « Occupez-vous davantage du mystère et pas seulement de la Parole »
Ne pas vouloir faire tout dire à un bouquet. Il y a des choix à faire, tant dans lexpression à privilégier que dans son
emplacement à choisir. Veiller à lunité dans le fleurissement. Pas de dispersion, ne pas détourner lattention au
détriment de lessentiel. Au contraire, le bouquet doit conduire « vers »& Ne pas le « chosifier », il nexiste pas pour
lui-même Il na pas son but en soi. (idem pour lautel, lambon&) Le bouquet est signifiant par : sa forme, son
mouvement, ses couleurs, sa simplicité, sa bonne mise en place dans lespace de célébration. Il doit être
Visible (à sa place)
Lisible : symboles essentiels : eau, feu, lumière de notre symbolique chrétienne.
« Lenracinement » du bouquet se traduit par la présence visible du contenant : comme la fleur pousse en terre, le
bouquet est solidaire du contenant. Pas de bouquet « en lair », cest artificiel. Lenracinement traduit lincarnation :
Dieu nous attend à nos racines, à notre vrai désir de senraciner en Lui : Pas de mièvrerie sentimentale, ce qui est
mal réalisé est in-signifiant au sens propre du terme : ne signifie rien. Cest le contraire de la liturgie qui est signe.
Reste à souligner la nécessité davoir une bonne technique à mettre au service de la créativité, la nature offre une
grande diversité, ne pas toujours reproduire les mêmes formes& Nécessité dun travail continu, même si lon est un
génie !
Marie Jeanne Ribier
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