Colloque international

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Colloque international
Hanneke Bot, Pro Persona – Institute for Mental Health, and Bot – Bilingual cOmmunication & Training
Yvan Leanza, Université Laval
Rafaella Merlini, Università di Macerata
Anne Reynders, Katholieke Universiteit Leuven
Conférenciers principaux :
Colloque international
Interprétation pour les services publics
Le discours de l’interprète et son influence sur la relation
interpersonnelle – apport des approches discursives et
argumentatives
Organisé par le Service de Traduction spécialisée et de Terminologie
de la Faculté de Traduction et d’Interprétation – École d’Interprètes
Internationaux de l’Université de Mons
Les vendredi 20 et samedi 21 mai 2016
Centre Vésale, Université de Mons
1
Comité de pilotage
Anne Delizée, Faculté de Traduction et d’Interprétation-École d’Interprètes Internationaux,
Université de Mons
Emmanuelle Gallez, Katholieke Universiteit Leuven
Christine Michaux, Faculté de Traduction et d’Interprétation-École d’Interprètes
Internationaux, Université de Mons
Svetlana Vogeleer-Aloushkova, Université Catholique de Louvain
Comité scientifique
Prof. Vahram Atayan, Universität Heidelberg
Dr. Hanneke Bot, Katholieke Universiteit Leuven
Dr. Emmanuelle Gallez, Katholieke Universiteit Leuven
Prof. Laura Gavioli, Università degli Studi di Modena e Reggio Emilia
Prof. Yvan Leanza, Université Laval
Prof. Ian Mason, Heriot-Watt University
Prof. Raffaela Merlini, Università di Macerata
Prof. Christine Michaux, FTI-EII, Université de Mons
Dr. Anne Reynders, Associate Professor, Katholieke Universiteit Leuven
Prof. Svetlana Vogeleer-Aloushkova, Université Catholique de Louvain
Dr. Jean Robertson, chargée de cours, FTI-EII, Université de Mons
Comité organisateur
Astrid Carfagnini, Ph.C., FTI-EII, Université de Mons
Nastasia Dahuron, FTI-EII, Université de Mons
Annick Damman, Ph.S., FTI-EII, Université de Mons
Anne Delizée, Ph.C., FTI-EII, Université de Mons
Axelle Desmons, FTI-EII, Université de Mons
Dr. Emmanuelle Gallez, Katholieke Universiteit Leuven
Charlène Meyers, Ph.C., FTI-EII, Université de Mons
Prof. Christine Michaux, FTI-EII, Université de Mons
Dr. Jean Robertson, chargée de cours, FTI-EII, Université de Mons
Benoît Vangaver, FTI-EII, Université de Mons
Prof. Svetlana Vogeleer-Aloushkova, Université Catholique de Louvain
Nous remercions chaleureusement les étudiants de la FTI-EII qui nous ont prêté main forte :
Loïc De Faria-Pires pour sa créativité et son soutien logistique, Marie De Parzia, Marion
Dumont, Mélodie Dumoulin, Floriane Garcia, Manon Jamez, Kevin Mertens, Maud Scaillet et
Marie Villeval pour l’interprétation français - anglais.
Nos plus vifs remerciements vont à Anne Godart (FTI-EII), qui nous offre gracieusement une
visite guidée de sa belle ville de Mons.
Nous exprimons toute notre gratitude envers Madame Fanny Lallemand, qui a œuvré de
manière si efficace et depuis de si longs mois à l’organisation de ce colloque.
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Interprétation pour les services publics : le discours de l'interprète
et son influence sur la relation interpersonnelle — apport des
approches discursives et argumentatives
Colloque organisé par le Service de Traduction spécialisée et de Terminologie de la Faculté de
Traduction et d’Interprétation – École d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons,
Belgique
French – English simultaneous interpretation will be provided
L’interprétation simultanée français – anglais est prévue
Programme
Vendredi 20 mai 2016
8h00 : Accueil des participants
8h40
Allocution de Monsieur Alain Piette, Doyen de la Faculté de Traduction et d’Interprétation –
École d’Interprètes Internationaux
Allocution de Madame Christine Michaux, Vice-Doyenne, responsable du Service de
Traduction spécialisée et de Terminologie de la FTI-EII
Table thématique : Activités discursive et relationnelle de l’interprète
Président de séance : Yvan Leanza (Université Laval)
9h00 - 10h00
Keynote speaker : Raffaela Merlini (Università di Macerata)
Interactional data through the kaleidoscope of analytical perspectives:
Reassembling the picture.
10h00 - 10h55
Natacha Niemants (Università di Modena e Reggio
rencontres » : activités de médiation autour des entretiens
Emilia) - L’« entre-deux-
Astrid Carfagnini (UMons) - Fonction des informations contextuelles dans une interaction
triadique en milieu médical
10h55 - 11h20 : Pause-café
11h20 - 12h40
Svetlana Vogeleer-Aloushkova (UCL) - Le discours de l'interprète : discours représenté,
discours rapporté et la question de « sujet de conscience »
Bart Defrancq, Sofie Verliefde (UGent) - Interpreter-mediated paternalistic interaction in a
court-centered judicial system: a case study of interpreting in a Belgian correctional court
3
Orest Weber, Argyro Daliani, Esther-Amélie Diserens et Florence Faucherre (Unité
Psy&Migrants, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois) - L’investigation psychiatrique
triadique : fondements discursifs et relationnels des difficultés de traduction jugées
problématiques par les cliniciens
12h40 - 14h00 : Repas de midi
Table thématique : Stratégies argumentatives et positionnement interpersonnel
Président de séance : Ian Mason (Heriot-Watt University)
14h00 - 15h00
Keynote speaker : Anne Reynders (KUL)
Argumentation, rhétorique et interprétation
15h00 - 16h20
Emmanuelle Gallez et Anne Reynders (KUL) - Argumentation et rhétorique : une approche
théorique intégrée pour analyser les monologues interprétés
Emmanuelle Gallez (KUL) - L’enjeu de la structure argumentative dans un procès pénal
interprété
Anne Delizée (UMons) - Stratégies argumentatives et discursives lors de la négociation d’un
conseil en cours d’entretien psychothérapeutique : analyse de l’influence de l’interprète sur la
relation interpersonnelle
16h20 - 16h45 : Pause-café
Table thématique : Projection identitaire et alignement de l'interprète au sein de la
triade
Présidente de séance : Emmanuelle Gallez (KUL)
16h45 - 17h40
Robert G. Lee et Peter Llewellyn-Jones (University of Central Lancashire) - Interpreter’s
Presentation of Self and Participant Alignments in PSI Settings
Heidi Salaets et Katalin Balogh (KUL) - Videoconferencing in legal settings: a BelgianAustrian case study
18h30 : Activité culturelle - visite de la ville de Mons. Rendez-vous sur la Grand-Place de
Mons, à l’entrée de l’Hôtel de ville
19h30 : Dîner de gala
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Samedi 21 mai 2016
8h30 : Accueil des participants
Table thématique : Relations collaboratives avec l’interprète
Présidente de séance : Hanneke Bot (Pro Persona – Institute for Mental Health ;
Bot – Bilingual Communication & Training)
9h00 - 10h00
Keynote speaker : Yvan Leanza (Université Laval)
Les conditions nécessaires et suffisantes pour établir une collaboration
interprète – intervenant – usager constructive
10h00 - 11h20
Yvonne E. Waddell (Heriot-Watt University ) - How an effective collaborative working
relationship between an interpreter and nurse can facilitate the therapeutic relationship between
a nurse and patient in mental health settings
Betty Goguikian Ratcliff (Université de Genève) - La collaboration entre interprètes et
professionnels dans différents milieux institutionnels
Antoon Cox (VUB) - A multidisciplinary exploration of misunderstanding in ad hoc
interpreter mediated Emergency Department consultations
11h20 - 11h40 : Pause-café
Table thématique : Alignement, affiliation et rôle de l'interprète
Présidente de séance : Raffaela Merlini (Università di Macerata)
11h40 - 12h35
Demi Krystallidou (UGent) - Shedding new light on the interpreter’s function in interaction
through the A.R.T. framework
Jelena Vranjes (KUL) - Affiliation in interpreter-mediated psychotherapeutic talk: the role of
gaze and gesture
12h35 - 13h40 : Repas de midi
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Table thématique : Stratégies communicatives et positionnement interpersonnel
Présidente de séance : Anne Reynders (KUL)
13h40 - 14h40
Keynote speaker: Hanneke Bot (Pro Persona – Institute for Mental Health ;
Bot – Bilingual Communication & Training)
Interpreting in mental health sessions – does the interpreter treat?
14h40 - 16h00
Michèle Guicharnaud (MANA) - Langues et clinique transculturelle
Sofie Van de Geuchte (UAntwerp) - Communication in psychiatry: the influence of language
mediation
Omar Guerrero (PrimoLevi) - La place de l’interprète dans l’entretien de psychothérapie
16h00
Clôture du colloque par Monsieur Pascal Rillof, président de l’ENPSIT - Réseau
européen de Traduction et d’Interprétation pour les Services publics
Vers une vision partagée au-delà des différentes approches du rôle de l’interprète ?
Dix thèses
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Interprétation pour les services publics : le discours de l'interprète
et son influence sur la relation interpersonnelle — apport des
approches discursives et argumentatives : résumé des
interventions
Colloque organisé par le Service de Traduction spécialisée et de Terminologie de la Faculté de
Traduction et d’Interprétation – École d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons,
Belgique
Vendredi 20 mai 2016
Table thématique : Activités discursive et relationnelle de l’interprète
Keynote speaker : Raffaela Merlini (Università di Macerata)
Interactional data through the kaleidoscope of analytical perspectives: Reassembling the
picture.
The paper will make an attempt to look at authentic interpreter-mediated talk through a unifying
lens drawing together the representations yielded by different theoretical and methodological
analyses. By applying a diversity of tools to the examination of the same set of data, the
discussion will first highlight a number of interactional features – ranging from discursively
produced projections of self, to face-threatening and face-saving acts, to empathic moves of
perspective taking – to then reassemble them into a coherent and meaningful interpretation of
the mediator’s relational activity and its impact on the face-to-face conversational dynamics
under study.
Raffaela Merlini is Senior Lecturer of English language and translation in the Department of
Humanities at the University of Macerata, Italy, where she teaches dialogue and consecutive
interpreting. She previously held posts as Lecturer in the Department of Modern Languages at the
University of Salford, England, and in the School of Modern Languages for Interpreters and
Translators at the University of Trieste, Italy. Raffaela Merlini has published in the field of
interpreting studies, particularly on consecutive and dialogue interpreting topics. Her current
research interests focus on the interactional dynamics of face-to-face interpreter-mediated talk in
healthcare and other community settings. Her contributions have appeared in international journals,
and in Benjamins’ volumes of the Critical Link series. She is the author of the entry on “Dialogue
Interpreting” in the Routledge Encyclopedia of Interpreting Studies.
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Natacha Niemants (Università di Modena e Reggio Emilia) - L’« entre-deuxrencontres » : activités de médiation autour des entretiens
Dans une société de plus en plus plurilingue, la question se pose de comment offrir à tous le
même accès aux soins. Lorsque les patients ne parlent pas, ou parlent peu, la langue du pays
d’accueil, des actions s’avèrent parfois nécessaires, afin de les mettre dans les conditions de
communiquer avec les représentants de l’institution et de bénéficier, équitablement, de leurs
services.
Dans les pays anglophones et dans ceux de l’Europe du Nord, l’une de ces actions se range sous
l’étiquette « community interpreting » (Hale 2007 ; Wadensjö 2011 ; Mikkelson 2013) ou
« public service interpreting » (Corsellis 2008 ; Hale 2011), se référant à des services rendus
par des interprètes certifiés qui participent à l’interaction entre les représentants institutionnels
et les usagers, les aidant à dépasser la barrière linguistique qui les sépare. Dans d’autres pays,
comme la Belgique et l’Italie dont nous allons nous occuper ici, on parle également de
« médiation ». Dans le cas belge, la « médiation interculturelle » correspond à une profession
reconnue au niveau fédéral qui ne s’exerce qu’en milieu hospitalier (Verrept et Coune 2015) et
qui se différencie du plus vaste profil-métier d’« interprète social » (COFÉTIS-FOSOVET
2007). Même si « leurs mandats sont clairement distincts, ce qui reflète la division – peut-être
essentiellement théorique – entre interprétation et médiation » (Delizée 2015 : 42), plusieurs
auteurs renommés affirment que, lorsqu’on y regarde de près, ces deux activités se placent
souvent le long d’un même continuum et qu’il n’est donc pas toujours aisé de faire des
séparations nettes (cf. par exemple Merlini 2005 : 34-35). Dans le cas italien, par contre, celle
qui est le plus souvent appelée « médiation linguistique et culturelle » (cf. par exemple Gavioli
2009) ne fait pas encore l’objet d’une stricte définition et se place à mi-chemin entre le monde
des institutions de soins, qui a contribué à créer le profil du médiateur comme expert de
« culture », et le monde des universités, qui a avancé des propositions pédagogiques qui se sont
généralement accrochées à la question « linguistique » (cf. Tomassini 2012). C’est pourquoi, la
distinction italienne entre interprétation et médiation n’a selon certains aucune raison d’être
(Falbo 2013), alors que selon d’autres elle reflète une certaine sensibilité envers le risque que
les présupposés culturels de la communication ne soient pas partagés (Baraldi et al. 2012).
Comme en témoignent, entre autres, le volumes de Benayoun et Navarro (2013) et Garzone et
Archibald (2014), la question de l’interprétation-médiation est loin d’être tranchée – en Italie
comme ailleurs – et ne fait que confirmer le besoin de réfléchir aux frontières professionnelles
d’un intermédiaire qui, d’une manière ou d’une autre, participe à la construction de la relation
entre le prestataire de services et le bénéficiaire.
Parmi les multiples voies qui peuvent être parcourues afin de vérifier si ces différentes
conceptions et dénominations se traduisent par différentes pratiques discursives, nous entamons
celle de l’observation et de la description d’interactions authentiques enregistrées et transcrites.
La plupart des études linguistiques qui privilégient cette approche se sont bien évidemment
penchées sur l’entretien clinique en présence d’un intermédiaire, en analysant son rôle et son
impact dans la communication entre les institutions de soins et les patients étrangers (cf. entre
autres Angelelli 2004 ; Valero-Garcés & Martin 2008 ; Baraldi & Gavioli 2012 ; Davitti &
Pasquandrea 2014 ; Niemants 2015). Mais tant notre expérience professionnelle que plusieurs
études dans le milieu médical montrent que cet échange triadique n’est que l’un des moments
8
où cet intermédiaire participe au parcours de soins et d’assistance des patients (cf. Verrept 2008 ;
Luatti 2011).
Un travail d’approfondissement sera donc amorcé sur des données authentiques où les
entretiens avec le personnel soignant sont suivis et/ou précédés d’autres moments de rencontre
impliquant uniquement les médiatrices – car il ne s’agit ici que de femmes – et les patients. Plus
précisément, nous présenterons deux longues interactions italien-français enregistrées en 2010
en Belgique et en Italie, où un premier entretien avec le personnel soignant se termine par la
fourniture d’indications sur comment rejoindre le lieu de la visite successive et est suivi d’une
séquence où la médiatrice – comprenant la difficulté du patient à s’y rendre seul – l’accompagne
à l’entretien suivant, qui sera également analysé.
Le but de notre analyse conversationnelle (Sacks et al. 1974) sera double : (1) vérifier si et
comment la « médiation » – qui au sens étymologique d’ « être au milieu » théoriquement
implique trois participants – peut également exister lorsque seulement deux d’entre eux sont
physiquement présents. Autrement dit, nous observerons si les deux médiatrices continuent de
jouer – par leurs actions de traductions et coordination – le rôle d’intermédiaires entre le patient
et le service. En effet, tant la conversation à trois que la conversation à deux présupposent un
autre acteur, à savoir l’institution de soins, qui continue d’être présente même lorsque le
prestataire du service est temporairement absent (cf. Luatti 2011 : 89) ; (2) vérifier si et
comment les choix discursifs des deux médiatrices avant/pendant/après les entretiens cliniques
influencent la relation interpersonnelle entre les membres de la triade et, de ce fait, le rapport
entre le patient et le service. Nous chercherons également à observer si ces (différents) choix
peuvent être mis en relation avec la présence – ou l’absence – d’un encadrement professionnel
défini.
Nous souhaitons confirmer par là, si besoin en est, que le métier de nos deux « médiatrices » ne
se réduit pas à une activité de traduction et coordination dans la triade au sens de Wadensjö
(1998), mais se croise avec d’autres activités qui construisent ce qu’il y a à dire, à traduire et,
dans le cas de la fourniture d’indications, même à faire, dans la continuation du parcours de
soins. On pourrait certes affirmer que l’accompagnement des patients de la part des médiatrices,
qui est dans les deux cas négocié avec les soignants, demande tout un travail supplémentaire et
donc du temps précieux. Il n’empêche que cette action permet aux patients de bénéficier des
prestations auxquelles ils ont droit, en les mettant dans les conditions d’avoir le même accès, et
donc les mêmes opportunités, que les patients autochtones. Pour limitée qu’elle soit, notre
analyse peut donc contribuer à éclairer davantage les exigences relatives à la médiation dans
les soins de santé, exigences qui devraient être gardées à l’esprit lors de la définition d’un profilmétier qui soit ancré dans la réalité professionnelle et de la conception de programmes de
formation qui préparent les étudiants à l’affronter. Dans un cas comme dans l’autre, la Belgique
francophone « figure aujourd’hui parmi les bons élèves européens » (Delizée 2015 : 42) et nous
semble donc une bonne base de comparaison et de partage.
ANGELLELLI, Claudia. 2004. Medical interpreting and cross-cultural communication, Cambridge: Cambridge
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BARALDI, Claudio, GAVIOLI, Laura (ed). 2012. Coordinating participation in dialogue interpreting,
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9
BENAYOUN, Jean-Michel, NAVARRO, Elisabeth (ed). 2013. Interprétation-médiation: L’an II d’un nouveau métier,
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Encyclopedia of Translation Studies (2nd ed.), pp. 43-48, London and New York: Routledge.
Natacha S.A. Niemants (Belgique, 1983) est diplômée en Interprétation de conférence de
l’Université de Bologne et docteure en Langues et cultures comparées de l’Université de Modène et
Reggio Emilia, où elle a défendu une thèse sur la traduction et la médiation dans l’interprétation de
dialogue en milieu médical et participé à un projet européen sur la didactique des langues
étrangères. Outre à poursuivre ses recherches postdoctorales auprès de cette même université, elle
exerce la profession d’interprète/traductrice et elle enseigne l’interprétation italien-français
auprès de l’université de Bologne
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Astrid Carfagnini (UMons) - Fonction des informations contextuelles dans une
interaction triadique en milieu médical
Des études sur l’interprétation de médiation montrent que le médiateur peut avoir une influence
plus ou moins importante sur la dynamique interactionnelle d’une rencontre interprétée (e.a.
Angelelli 2004, Davidson 2000, Gavioli 2009). Dans le contexte en question - des consultations
médicales bilingues au sein des centres pour demandeurs d’asile, réfugiés et migrants forcés en
Italie -, le médiateur joue un rôle clé dans la coordination de l’interaction. En effet, dans ce
milieu bien particulier, le médiateur est bien souvent perçu comme un confident par le patient
en raison de facteurs socio-psychologiques, culturels et linguistiques. La dynamique
interactionnelle n’est pas sans influence sur les stratégies de communication du médiateur et
sur le processus collectif de construction du sens. Des recherches antérieures ont ainsi illustré
que dans des consultations médicales bilingues, le médiateur peut agir en tant que co-auteur, en
recourant à plusieurs tours de parole afin d’expliciter la question du médecin adressée au
patient. Cette stratégie a été appelée « multi-part rendition » (Wadensjö 1998). On examinera
ici ce type de stratégie communicative du médiateur dans le contexte à l’étude, sur la base de 3
interactions français-italien sélectionnées parmi un corpus audio de 28 entretiens authentiques.
Il apparaît que, lors des échanges en aparté, le médiateur ne se limite pas à traduire mais tente
d’obtenir des informations contextuelles. Menée dans une perspective interactionnelle et sociopsychologique, l’analyse portera sur les aspects linguistiques, mais aussi paralinguistiques (en
particulier l’intonation) qui indiquent le changement de positionnement (réflexif et interactif,
Davies & Harré 1990, Harré & Van Langenhove 1999, Mason 2009, Merlini 2009) du
médiateur. Ces aspects nous permettent de mettre en exergue la dynamique interactionnelle.
Pour terminer, les résultats de l’analyse seront mis en relation avec des données
ethnographiques récoltées sur le terrain. On examinera si ces stratégies du médiateur relèvent
d'une coordination réflexive (Baraldi & Gavioli, 2012), c’est-à-dire si elles encouragent la
participation active des interactants primaires, si elles les aident à combler leurs attentes
mutuelles et si elles contribuent à donner au patient une voix à part entière.
Mots-clés : médiation interculturelle, consultation médicale, migration, informations
contextuelles
Angelelli, C. (2004). Revisiting the Interpreter's Role: a Study of Conference, Court, and Medical Interpreters in
Canada, Mexico, and the United States. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins Publishing Company.
Baraldi, C. & Gavioli, L. (2012). Coordinating Participation in Dialogue Interpreting. Amsterdam/Philadelphia:
John Benjamins.
Davies, B. & Harré R. (1990). The Discursive Production of Selves. Journal for the Theory of Social Behaviour 20
(1), 43-63.
Davidson, B. (2000). The Interpreter as Institutional Gatekeeper: the Social-Linguistic Role of Interpreters in
Spanish-English Medical Discourse. Journal of Sociolinguistics 4(3), 379-405.
Gavioli, L. (2009). La mediazione linguistico-culturale: una prospettiva interazionista. Perugia: Guerra.
Harré, R. & Van Langenhove, L. (1999). Positioning Theory. Blackwell Publishers Ltd.
Mason, I. (2009). Role, Positioning and Discourse in Face-to-Face Interpreting. In Interpreting and Translating in
Public Service Settings: Policy, Practice, Pedagogy, édité par R. de Pedro Ricoy, I. Perez, et C. Wilson.
Manchester: St Jerome Publishing.
Merlini, R. (2009). Seeking Asylum and Seeking Identity in a Mediated Encounter. Interpreting 11(1), 57-92.
Wadensjö, C. (1998). Interpreting as Interaction. London / New York: Longman.
11
Astrid Carfagnini est assistante sous-mandat à la Faculté de Traduction et d’Interprétation – École
d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons, en Belgique, où elle enseigne principalement
l’interprétation consécutive et simultanée. Elle prépare une thèse de doctorat dans le domaine de
l'interprétation de médiation. Ses recherches portent plus particulièrement sur la dynamique
interactionnelle d’une consultation médicale bilingue au sein des centres italiens pour demandeurs
d’asile et migrants forcés.
Svetlana Vogeleer-Aloushkova (UCL) - Le discours de l'interprète : discours représenté,
discours rapporté et la question de « sujet de conscience »
En se fondant sur l'étude des particules discursives well et so ajoutées par les interprètes dans
l'interprétation de dialogue, Blakemore & Gallai (2014) établissent un parallèle entre le discours
indirect libre (DIL), typique de la narration fictionnelle, et le discours de l'interprète (DI). Selon
ces auteurs, la similitude entre ces deux types de discours consisterait en ce que, tout comme le
DIL, le DI crée chez le récepteur l'illusion d'avoir un accès direct à la « voix » (au sens
bakhtinien) du locuteur primaire et, par ce biais, à l'état mental et émotionnel de celui-ci au
moment de la production du discours. Pour Wilson & Sperber (2012), le DIL n'est qu'une variété
de discours qui fait partie d'un ensemble plus vaste d'emplois attributifs (échoïques), emplois
où un discours est produit pour représenter un autre discours. À côté du DIL, où le locuteur
primaire est désigné par le pronom de la troisième personne, il y a aussi le discours direct libre
(DDL), un discours à la première personne qui apparaît dans la narration sans inquit (il/elle dit)
et sans être isolé de la narration par des marques typographiques (tirets ou guillemets) (Rosier
1999). Je partirai de l'hypothèse de travail que c'est cette dernière variété du discours représenté
littéraire qui se rapproche le plus du discours de l'interprète lorsque celui-ci construit son
discours à la première personne.
La règle de la première personne est suivie spontanément en consécutive « longue » (classique)
et en interprétation simultanée, qu'elle se fasse sur le mode de conférence ou sur mode de
chuchotage, par exemple dans une salle d'audience au cours d'un discours relativement long
d'un magistrat.
Comme tout discours représenté, le DI à la première personne soulève la question de « sujet de
conscience », abondamment discutée à propos du DIL : le DIL nous fait-il entendre uniquement
la voix du locuteur primaire (c'est notamment l'avis de Banfield 1982) ou uniquement celle du
locuteur secondaire (celui qui met en scène le discours primaire) (Blakemore & Gallai 2014)
ou les deux voix en même temps (Vogeleer 2015) ?
En me fondant sur des exemples d'interprétation simultanée en mode de chuchotage, je
soutiendrai l'hypothèse suivante. L'intention communicative de tout interprète est de représenter
le contenu propositionnel du discours primaire et d'imiter, dans la mesure du possible et du
raisonnable, la manière de dire de l'original. Par contre, même un interprète idéal travaillant
dans des conditions idéales (c'est loin d'être le cas dans l'interprétation de chuchotage) ne peut
donner accès à l'état mental et, surtout, émotionnel du locuteur primaire pour la simple raison
que son état mental et émotionnel n'est pas identique à celui du locuteur primaire.
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La différence entre le discours primaire, surtout un discours centré sur le pathos, et le discours
interprété (représenté) se manifeste dans la « normalisation » (au sens de Toury 1995) :
élimination de particules émotives persistantes, d'incohérences syntaxiques, d'hésitations, de
sons de remplissage et d'autres indices de l'état émotionnel qui contribuent à créer l'impression,
chez le récepteur du discours original, que le discours est créé in situ sous l'influence des
émotions. Certes, le discours de l'interprète contient aussi des hésitations et des incohérences,
mais elles apparaissent à d'autres endroits et pour d'autres raisons, essentiellement celle de
surcharge cognitive.
Dans l'interprétation de dialogue en mode de « petite consécutive », la règle institutionnelle de
la première personne est, d'une part, suivie moins spontanément qu'en simultanée, et d'autre
part, elle est souvent transgressée par les utilisateurs del'interprétation. Ce cas est typique de
l'interprétation en milieu hospitalier, où les médecins ont tendance à s'adresser non pas
directement au patient mais plutôt à l'interprète-médiateur (Van De Mieroop 2012, Gavioli
2015). Les circonstances qui poussent l'interprète à basculer spontanément vers le discours à la
troisième personne ont été répertoriées par plusieurs auteurs (cf. par ex. Angermeyer 2009,
Cheung 2012). Je ne m'intéresserai qu'au cas où ce basculement spontané se produit lorsque le
locuteur primaire effectue un acte de discours1 menaçant (un FTA) qui met en danger soit sa
propre face, soit celle de son allocutaire, soit les deux.
Le discours du locuteur primaire sera comparé aux quatre variantes du discours de l'interprète :
la variante standard (à la première personne) et trois variantes du discours rapporté, illustrées
par (1b, c, d).
(1) a. L1 : Je promets…
b. Int : Elle promet…
(description de l'acte illocutoire)
c. Int : Elle dit qu’elle promet…
(discours indirect)
d. Int : Elle dit : « Je promets… »
(discours direct avec inquit)
La manière dont un FTA, par exemple une demande ou un refus, est énoncé par le locuteur
primaire contient souvent des indices qui renvoient à son état émotionnel : particules
persistantes, phrases asyntaxiques, hésitations, sons de remplissage, etc. qui signalent qu'il se
sent mal à l'aise en formulant sa demande ou son refus. Ces indices, qui pourraient constituer
une source d'informations importante, par exemple dans un entretien avec le thérapeute, sont
inévitablement effacés dans le discours de l'interprète même si son discours est construit à la
première personne. Quant aux différentes variantes de discours rapporté, l'effacement de ces
indices est légitimé par le discours rapporté, où l'interprète s'attribue un rôle à part entière, celui
de rapporteur, en se distanciant ainsi du locuteur primaire pour protéger sa propre face.
Angermeyer, Philipp (2009). Translation style and participant roles in court interpreting. Journal of
Sociolinguistics 13(1): 3-28.
Banfield, Anne (1982). Unspeakable Sentences: Narration and Representation in the Language of Fiction.
London: Routledge.
Blakemore, Diane & Gallai, Fabrizio (2014). Discourse markers in free indirect style and interpreting. Journal of
Pragmatics 60: 106-120.
Dominicy, Marc (2015). L'Eloge, le blâme et la représentation discursive des choix éthiques. Rivista Italiana di
Philosophia del Linguaggio 9: 48-86.
1
Un acte de discours se distingue d'un acte illocutoire en ce qu'il vise un objectif rhétorique et peut se
présenter comme un acte complexe comprenant plusieurs actes de langage (Dominicy 2015).
13
Gavioli, Laura (2015). On the distribution of responsibilities in treating critical issues in interpretermediated
situations: The case of “le spieghi(amo)”. Journal of Pragmatics 76: 169-180.
Cheung, Andrew (2012). The use of reported speech by court interpreters in Hong Kong. Interpreting 14(1): 7391.
Rosier, Laurence (1999). Le discours rapporté. Louvain-la-Neuve: Duculot.
Toury, Gideon (1995). Descriptive Translation Studies and Beyond. Amsterdam: Benjamins.
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Vogeleer, Svetlana (2015). Polyphonic utterances: Alternation of present and past in reported speech and
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Wilson, Deirdre & Sperber, Dan (2012). Explaining irony. In Sperber, D. & Wilson, D. (eds), Meaning and
Relevance. Cambridge: Cambridge University Press, 123-146.
Svetlana Vogeleer est professeur à l'Université Catholique de Louvain, LSTI (anc. Marie Haps), où elle
enseigne, entre autres, l'interprétation consécutive et simultanée. Elle dispense également un cours
d'approches discursives et cognitives de la traduction et de l'interprétation et un cours de
linguistique appliquée à la traduction (Université Saint-Louis — Bruxelles). Ses domaines de
recherche sont essentiellement la pragmatique et l'analyse du discours. Co-éditeur des volumes
Interference and Normalization in Genre-controlled Multilingual Corpora (Belgian Journal of
Linguistics 27, 2013) et Genre- and Register-related Discourse Features in Contrast (Languages in
Contrast 14(1) 2014).
Bart Defrancq, Sofie Verliefde (UGent) - Interpreter-mediated paternalistic interaction
in a court-centered judicial system: a case study of interpreting in a Belgian correctional
court
The purpose of this paper is to investigate an interpreter’s handling of a peculiar participation
framework used in a Belgian criminal court, i.e. the paternalistic framework (following Tates
et al. 2002), where the defendant is the topic of the interaction, but is mostly treated as an
unaddressed recipient (talked about in 3rd person, rather than talked to). According to
Angermeyer (2009), interpreters have a choice between two options in that case. Either they
stick to the paternalistic framework, adopting the speakers’ deictic reference framework, i.e.
using 3rd person to refer to the defendant; or they may change the deictic reference framework,
taking the defendant to be an addressee and using 2nd person reference. Even though the latter
option is clearly a breach of the institutional norms, Angermeyer (2009) judges it to be helpful
“to avoid misunderstandings” in some cases: recipients of interpretations may indeed have
expectations that differ from the institutional norms.
On the basis of a recorded and transcribed Belgian “correctional” trial, we will show, however,
that shifting the deictic reference framework, as illustrated in (1), prompts a series of strategies
by the interpreter, which ultimately leads her to disregard major aspects of the code of ethics
she is expected to abide by.
14
(1)
1
MP
1’
I
de beklaagden dienen [zich voor de rechtbank te verantwoorden (.) wegens (.)
‘the accused need to answer before the court for’
[donc vous devez comparaître devant le tribunal↑ (.)
‘so you must appear before the court’
First, the defendant, under the impression that she is the addressee of the talk, occasionally
reacts to the interpreter’s turn, even though she is not allowed to do so. Secondly, the interpreter
is more likely to change footings, as she is interpreting from her own point of view. In the case
at hand, the interpreter indeed acts several times as a principal. Finally, even though the
interpreter operates in an asymmetrical interpreting context, where interpretation is only
required for the benefit of the defendant, she also regularly interprets for the court, most notably
in cases of strong disalignment between the judge and the defendants.
In conclusion, the numerous drawbacks of the described deictic shift cast a new light on
Angermeyer’s evaluation of it, especially in contexts where more than 80% of the interaction
is paternalistic.
Angermeyer, P. (2009). ‘Translation style and participant roles in court interpreting. Journal of Sociolinguistics,
13(1), pp. 3-28.
Tates, K., E. Elbers, L. Meeuwesen and J. Bensing (2002). ‘Doctor-parent-child relationships: A pas de trois’.
Patient Education and Counseling, 48, pp. 5-14.
Bart Defrancq is an Associate Professor of interpreting and legal translation at Ghent University. He
obtained his PhD in linguistics from that same University. His research areas include contrastive
linguistics, translation and interpreting, all from a corpus-based perspective. He has compiled a
corpus of interpretations (EPICG: European Parliament Interpreting Corpus - Ghent). His main
research topic in all three areas is the use of connectives and pragmatic markers. Bart Defrancq is a
member of the editorial board of 'Languages in Contrast'.
Sofie Verliefde is a self-employed sworn translator/interpreter in the Bruges region (Belgium). She
has a Masters' degree in Romance philology from the University of Leuven and a Masters' degree in
interpreting from Ghent University. The data used in the study have been collected by her in the
framework of her Masters' thesis.
Orest Weber, Argyro Daliani, Esther-Amélie Diserens et Florence Faucherre (Unité
Psy&Migrants, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne) - L’investigation
psychiatrique triadique : fondements discursifs et relationnels des difficultés de
traduction jugées problématiques par les cliniciens
Les entretiens d’investigation psychiatrique de patients migrants allophones représentent un
défi majeur pour les cliniciens, les interprètes et les patients. La portée clinique de ces entretiens
dépend largement de la précision avec laquelle les interventions des cliniciens (ex. questions,
reformulations) et des patients (ex. expression de leur vécu ou d’émotions) sont rendues par les
15
interprètes. La cohérence des interventions des patients ou leur choix d’un lexique plus ou
moins élaboré livrent par exemple aux cliniciens des informations décisives quant à la
structuration de leur pensée ou quant à leur niveau socioculturel ou intellectuel. Dans les
investigations psychiatriques, certains éléments discursifs subtils revêtent ainsi une importance
toute particulière et doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part des interprètes et
des cliniciens.
Objectifs de l’étude :
Pour l’heure, peu d’études se sont intéressées aux fondements discursifs et relationnels des
difficultés de traduction qui se produisent dans des investigations psychiatriques. La présente
enquête exploratoire conduite dans un service ambulatoire de psychiatrie publique vise à
contribuer à combler cette lacune. Elle admet d’emblée que, dans le feu de l’action de
l’interprétariat consécutif en milieu clinique, des omissions, ajouts et glissements de sens sont
relativement fréquents (et partiellement inévitables) et que les modalités d’intervention et de
collaboration des cliniciens jouent un rôle important dans l’apparition et la gestion de ces
difficultés de traduction.
À propos d’entretiens d’investigation psychiatriques, l’enquête s’est fixée pour objectif
de mieux comprendre :
- quelles difficultés de traduction sont considérées comme problématiques par des
psychiatres et psychologues habitués à conduire des entretiens d’investigation
- comment les difficultés de traduction en question peuvent être expliquées en termes
discursifs et relationnels
- quelles stratégies des interprètes et cliniciens permettent de gérer au mieux les
difficultés de traduction les plus sensibles pour la qualité des investigations
psychiatriques
Ce projet interdisciplinaire est conduit par un sociolinguiste, deux psychiatres et une
psychologue clinicienne. Au plan théorique, la phase de recherche exploratoire en cours se
réfère partiellement à des notions développées par des précurseurs (par exemple à Bot (2005)
pour les trois modèles du rôle de l’interprète identifiés dans les entretiens psychothérapeutiques).
Elle s’appuie toutefois aussi sur un large éventail de notions plus génériques utilisées par les
chercheurs dans leurs pratiques quotidiennes de cliniciens (ex. symptomatologie) et d’analyste
de discours (ex. types de reformulations, stratégies de prévention/réparation de malentendus,
gestion des faces).
Méthode :
Les enregistrements de quatre consultations d’investigation psychiatrique avec interprète
constituent les données primaires de la phase exploratoire en cours. Tous les propos tenus en
français dans ces consultations ont été transcrits et ceux tenus en langue première du patient
soumis à une traduction littérale (traduction secondaire). Deux cliniciennes non impliquées
dans les consultations filmées visionnent les vidéos (avec accès à la traduction secondaire des
propos tenus dans la langue du patient par le biais d’un doublage en voix-off) pour identifier
les séquences marquées par des difficultés de traduction ou de collaboration limitant
potentiellement la qualité de l’investigation, ainsi que les séquences révélatrices de stratégies
communicationnelles particulièrement bénéfiques à l’investigation. Les séquences ainsi
répertoriées sont ensuite soumises à une analyse discursive intégrant une analyse contrastive
original/traduction, une analyse de la gestion des tours de parole (turn taking) et une analyse de
16
la négociation du sens dans l’interaction. Des typologies de difficultés de
traduction/collaboration et de stratégies facilitatrices sont ensuite dégagées et les types illustrés
par des extraits de transcriptions.
Résultats escomptés et perspectives
L’inventaire complet des difficultés de traduction considérées comme problématiques par les
cliniciens sera disponible et analysé du point de vue discursif lors de la tenue du colloque de
Mons (mai 2016). A ce jour, plus d’une centaine de séquences marquées par des difficultés de
traduction cliniquement sensibles ou des stratégies de collaboration favorables à la qualité de
l’investigation ont été repérées dans trois des quatre entretiens. Une première approche
discursive de ces séquences révèle notamment que la traduction de discours confus de patients
représente une difficulté majeure pour l’interprétariat dans le cadre d’investigations
psychiatriques. Une stratégie efficace consiste, pour l’interprète, dans un rendu séquence par
séquence des principaux éléments de sens de l’original, mais qui n’introduise pas une cohérence
discursive absente de l’original. Cette stratégie apparaît toutefois délicate au plan relationnel,
pouvant notamment suggérer que l’interprète est lui-même confus ou maîtrise mal les langues
en présence. À cet égard, la métacommunication (ex. signaler à l’interprète que l’on s’attend à
des rendus peu cohérents, signaler au clinicien ses difficultés de traduction) représente un
potentiel important.
À terme, l’enquête exploratoire en cours fournit non seulement un matériel utile lors de
formations adressées à des interprètes et cliniciens actifs en psychiatrie. Elle permet également
de formuler de nouvelles hypothèses quant à la manière dont les dimensions discursives et
relationnelles s’imbriquent dans les difficultés de traduction lors d’investigations
psychiatriques. Ces hypothèses pourront être consolidées ou approfondies dans le cadre d’un
corpus de consultations de plus grande envergure (l’enregistrement de cinq nouvelles
consultations d’investigation est prévu pour 2016).
Hanneke Bot, Dialogue interpreting in mental health, Amsterdam : Rodopi, 2005.
Orest Weber est docteur en lettres (linguistique) et travaille depuis plus de 15 ans au Département
de psychiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois en qualité de chercheur et de chef de
divers projets de développement organisationnel et éducationnel dans le domaine de l'interprétariat
en médecine. Il a collaboré à plusieurs recherches d'envergure centrées sur la communication
médicale avec des personnes issues de la migration. Sa thèse a porté sur des consultations sans
interprètes de patients migrants souffrant de douleurs chroniques qui ont été soumises à une analyse
de discours focalisée sur les malentendus et incompréhensions. Il est également l'un des cofondateurs
de l'unité de psychiatrie transculturelle (Unité Psy&Migrants), où il est responsable des domaines de
la recherche et de l'interprétariat.
17
Table thématique : Stratégies argumentatives et positionnement
interpersonnel
Keynote speaker : Anne Reynders (KUL)
Argumentation, rhétorique et interprétation
La théorie de l’argumentation peut sans conteste apporter une plus-value aux sciences de
l’interprétation. C’est la thèse que je souhaite défendre dans cette présentation. J’irai encore
plus loin en avançant que l’argumentation ne déploie tout son potentiel que lorsqu’elle est
combinée à la rhétorique. À mon avis, une utilisation conjointe de ces deux disciplines est
surtout utile pour la description de la production de l’interprète. Elle peut ainsi servir à identifier
et à répertorier les glissements, à apprécier l’effet communicatif de ces glissements et à évaluer
la qualité de l’interprétation.
La théorie de l’argumentation et la rhétorique sont des disciplines apparentées qui puisent leurs
racines dans l’Antiquité. Même si leurs chemins se sont séparés pendant longtemps, ils se sont
à nouveau croisés ces dernières décennies. Il y a même eu plusieurs tentatives de réunir ces
deux disciplines et perspectives en une théorie unique (voir Van Eemeren & Houtlosser 2006,
mais avant cela également Perelman & Olbrechts-Tyteca 1958).
En général, les théories rhétoriques sont plus holistiques car elles peuvent inclure une théorie
de l’argumentation (ou l’intégrer) tout en s’intéressant également aux moyens de persuasion
non-rationnels. Il suffit de penser à l’emploi de l’ethos et du pathos, à l’ordonnancement du
discours, au yle ou encore à la présentation. De tels moyens de persuasion non-rationnels
peuvent avoir un impact considérable sur l’auditoire, surtout lorsqu’ils sont savamment
orchestrés et qu’ils interviennent dans une stratégie rhétorique complète. Tous ces moyens de
persuasion se présentent, sous de multiples combinaisons, dans des textes destinés à être
interprétés. Pour cette raison, il est important d’en tenir compte lorsqu’on souhaite décrire et
évaluer la production des interprètes.
Je souhaite proposer une sorte de modèle intégré qui part de la rhétorique classique mais qui
prend également en compte des aspects empruntés entre autres à la pragma-dialectique (Van
Eemeren & Grootendorst 2004 et à Toulmin 1958/1997). Un élément essentiel de ce modèle
est la différence entre la rationalité et la non-rationalité des moyens persuasifs d’une part, et
entre l’acceptabilité et l’efficacité de l’argumentation, d’autre part.
Eemeren, F.H. van, & Grootendorst, R. (2004). A systematic theory of argumentation: The pragma-dialectical
approach. Cambridge: Cambridge University Press.
Eemeren, F.H. van, & Houtlosser, P. (2006). Strategic maneuvering: A synthetic recapitulation. Argumentation,
20, 381-392.
Perelman, Ch. & Olbrechts-Tyteca, L. (1958). La nouvelle rhétorique. Traité de l’argumentation. Paris : Presses
Universitaires de France.
Toulmin, S.E. (1958/1997). The uses of argument. Cambridge: Cambridge University Press.
18
Anne Reynders (1961) est docteur en Lettres. Elle est professeur à la Faculté de Lettres de la KU
Leuven (subfaculté de linguistique appliquée, campus d’Anvers). Elle enseigne la théorie de
l’interprétation et de la traduction dans le cadre du baccalauréat en linguistique appliquée et la
rhétorique classique dans le cadre de la maîtrise en interprétation. Ses recherches portent entre
autres sur l’utilisation de la rhétorique classique pour décrire et analyser des discours interprétés.
Emmanuelle Gallez et Anne Reynders (KUL) - Argumentation et rhétorique : une
approche théorique intégrée pour analyser les monologues interprétés
Cette étude de cas a pour objectif de montrer que la théorie de l’argumentation (notamment la
pragma-dialectique, van Eemeren & Grootendorst, 1992) peut être un instrument valable pour
l’analyse de monologues judiciaires interprétés, surtout lorsqu’elle est combinée à un cadre
théorique comme la rhétorique classique aristotélicienne (Aristote, 2007). Notre analyse se base
sur l’enregistrement et la transcription d’un procès pénal authentique dans une cour d’assises
flamande. Il s’agit plus précisément du réquisitoire que le ministère public adresse aux juges et
aux jurés et de la plaidoirie de l’avocat de la défense quant à la culpabilité de l’accusé. Bien
qu’ils soient de format monologal, ces discours possèdent une forte dimension dialogique,
visible dans l’adaptation discursive des orateurs à l’auditoire (Bell, 1984). Ces deux
monologues ont été interprétés en chuchotage pour l’accusé francophone car celui-ci ne
maîtrisait pas le néerlandais. Le procureur et l’avocat ont tous deux recours au logos, c’est-àdire qu’ils étayent leur thèse par des arguments. Lorsqu’on examine l’interprétation de
l’argumentation, on constate qu’elle est en général bien rendue par l’interprète. Si on analyse
cette fois les deux discours source au moyen de la rhétorique, on constate que le procureur fait
davantage appel à l’ethos et au pathos, moyens persuasifs non-rationnels rarement pris en
compte dans une analyse de l’argumentation. Quant à l’interprète, il a tendance à sacrifier ces
éléments, ce qui a pour effet d’altérer le pouvoir persuasif du texte source. La rhétorique a
pourtant postulé l’efficacité de ces deux pisteis, spécialement dans le contexte judiciaire. En
bref, la rhétorique permet d’analyser non seulement la structure argumentative d’un texte mais
également d’autres éléments participant à la persuasion, qu’ils relèvent du pathos, de l’ethos ou
encore de la présentation et du style. Pour cette raison, elle offre un cadre d’analyse beaucoup
plus vaste et complet que toute autre théorie de l’argumentation.
Mots-clés : interprétation judiciaire, argumentation, rhétorique, adaptation à l’auditoire
Aristote (2007). Rhétorique. Présentation et traduction par Pierre Chiron. GF Flammarion : Paris
Bell, A. (1984). Language Style as Audience Design. In N. Coupland & A. Jaworski (Eds.), Sociolinguistics: A Reader
and Coursebook (pp. 240-250). London: Macmillan.
Braet, A. (2007). Retorische kritiek. Overtuigingskracht van Cicero tot Balkenende. Den Haag : Sdu Uitgevers.
Eemeren, F.H. van, & Grootendorst, R. (1992). Argumentation, communication, and fallacies: A pragmadialectical perspective. Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum Associates.
Emmanuelle Gallez est traductrice et interprète de conférence (ISTI, Bruxelles). Dans son doctorat
en traductologie (2014, KU Leuven), elle a analysé l’impact d’un interprète judiciaire sur l’identité de
l’accusé dans un procès d’assises authentique. Ses domaines de recherche incluent la pragmatique,
19
la construction identitaire dans le discours, la rhétorique et les relations de pouvoir dans les
interactions interprétées en milieu judiciaire. Elle est membre du Comité de direction du CETRA
(Centre for Translation Studies, KU Leuven). Elle enseigne actuellement le français à la Faculté des
Sciences économiques et l’interprétation à la Faculté de Lettres de la KULeuven.
Emmanuelle Gallez (KUL) - L’enjeu de la structure argumentative dans un procès pénal
interprété
Un procès pénal est caractérisé par une alternance d’accusations plus ou moins explicites et de
stratégies de défense (Komter, 1998). Vu l’importance de la langue au tribunal, l’argumentation
et la formulation des arguments jouent un rôle déterminant, tant pour les professionnels de la
justice que pour les justiciables (Conley & O’Barr, 1990). Le corpus examiné dans cette étude
de cas a été enregistré dans une cour d’assises belge. Il s’agit de l’interrogatoire par un juge
néerlandophone d’un accusé francophone par le biais d’un interprète. D’abord, j’analyserai et
je comparerai la structure argumentative du discours du juge et de l’accusé pour une thématique
donnée. Le modèle d’analyse de Toulmin (1958/1997) sera utilisé pour décrire les propriétés
formelles du raisonnement des deux locuteurs. Ensuite, j’examinerai si ces propriétés formelles
de l’argumentation influencent la qualité de l’interprétation et si elles ont, indirectement, une
répercussion sur l’interaction.
Mots-clés : argumentation, Toulmin, interprétation, cour d’assises
Conley, J. M. & O’Barr, W. M. (1990). Rules versus Relationships. The Ethnography of Legal Discourse.
Chicago/London: University of Chicago Press.
Komter, M. L. (1998). Dilemmas in the Courtroom. A Study of Trials of Violent Crime in the Netherlands.
Mahwah, NJ: Lawrence Erlbaum Associates.
Toulmin, S. E. (1958/1997). The Uses of Argument. Cambridge: Cambridge University Press.
Anne Delizée (UMons) - Stratégies argumentatives et discursives lors de la négociation
d’un conseil en cours d’entretien psychothérapeutique : analyse de l’influence de
l’interprète sur la relation interpersonnelle
Objectif : La recherche en interprétation de dialogue a montré que par certaines de ses actions
verbales et non verbales, l’interprète coordonne explicitement et implicitement l’interaction
(Wadensjö 1998), et peut également, par le biais d’une coordination réflexive (Baraldi et
Gavioli 2012), encourager les liens entre les intervenants primaires (IP) afin que chacun d’entre
eux s’implique dans l’interaction et occupe l’espace de parole qui lui revient. L’interprète
exerce-t-il encore une autre forme d’influence sur la relation interpersonnelle, et quel appareil
conceptuel est-il à même de la mettre en évidence ?
Données et méthode : Pour répondre à cette question, nous procèderons à l’analyse discursive
d’un conseil formulé par une psychothérapeute à sa patiente, de son rejet par cette dernière, et
des restitutions de l’interprète. Le macro-acte de langage qu’est le conseil et sa négociation est
en effet un terrain d’observation privilégié des positionnements intersubjectifs puisqu’il
20
comporte une visée argumentative et des manifestations de politesse linguistique, afin de
convaincre de l’accepter, ainsi que d’en motiver et faire accepter le refus. L’analyse des
stratégies déployées par les IP comparée à celles qui apparaissent dans les restitutions de
l’interprète permet de cerner le positionnement interpersonnel de ce dernier par rapport aux
deux protagonistes.
Notre étude de cas se situe dans le cadre de la théorie du positionnement (Davies et Harré 1990,
Harré et van Langenhove 1999) et s’appuie sur des outils conceptuels tirés de l’approche
pragma-dialectique de l’argumentation (travaux de van Eemeren, Grootendorst et Houtlosser,
e.g. 2004 et 2002), du modèle de la politesse linguistique de Brown et Levinson (1978) revisité
par Kerbrat-Orecchioni (1992, 2011), de la théorie de la pertinence de Sperber et Wilson (1989),
et de l’étude de certains marqueurs discursifs. Cet éclectisme méthodologique2 nous permet de
répondre de manière nuancée à notre question de recherche, car en alliant plusieurs perspectives,
il met clairement en évidence ce qui est dit, ce qui est communiqué, la manière dont c’est
communiqué, et pourquoi c’est énoncé.
Résultats : La confrontation des interventions des IP et des restitutions de l’interprète montre
que :
—
l’interprète est constamment engagée dans un processus d’émission d’hypothèses sur
les hypothèses des IP (cf. Sperber et Wilson 1989 ; Mason 2006a et b) : elle formule ses
restitutions en fonction de ce qu’elle a inféré sur le vouloir-dire du locuteur primaire (LP), de
ce qu’elle suppose être manifeste ou pas au destinataire primaire (DP), et du point de départ
argumentatif qu’elle suppose à ce dernier ;
—
elle construit ses restitutions en tenant à la fois compte de ce qui a été communiqué par
LP, et des réactions verbales et paraverbales de DP, c’est-à-dire qu’elle est constamment
engagée dans un processus d’adaptation réactive au destinataire (responsive audience design,
Bell 1991 ; Mason 2000), ce qui la pousse à parfois modifier la stratégie argumentative de LP
tant dans sa dimension dialectique que rhétorique ;
—
elle tisse ou renforce la cohérence argumentative entre les interventions de LP et les
répliques de DP ;
—
elle est constamment engagée dans un jeu de politesse linguistique afin de ménager la
face des IP, et tout particulièrement de la patiente, ainsi que de protéger sa propre face. Utilisant
le langage dans sa fonction interpersonnelle, elle « […] facilite l’interaction en minimisant le
potentiel de conflit et de confrontation inhérent à tout échange » (Lakoff 1990 : 34) ;
—
elle renforce la relation d’empathie et d’alliance entre les IP.
Conclusions : Au cours de cette séquence, l’interprète s’est donc auto-positionnée en juge de la
pertinence des informations à transmettre, en assistante des IP, en responsable de la cohérence
argumentative de l’échange et en médiatrice relationnelle. Les observations formulées tout au
long de notre analyse convergent toutes pour montrer que l’interprète ne se comporte pas
comme un convertisseur linguistique traitant du texte en restant extérieure à l’interaction (talk
as text, Wadensjö 1998 : 21 et seq.), mais bien comme une troisième partie à l’interaction,
traitant les énoncés primaires et ses propres restitutions comme les manifestations d’une activité
de communication (talk as activity, idem) qui implique de tenir compte de ce qu’a communiqué
le locuteur primaire, des réactions du destinataire primaire et de sa propre place dans l’échange.
L’interprète est à la fois un destinataire et un locuteur non réifiés, et depuis cette position, dans
2
Éclectisme à notre avis productif pour éclairer notre question de recherche malgré le manque de convergence de
Brown-Levinson et Sperber-Wilson quant à certaines positions gricéennes.
21
un rapport dialogique avec les IP, elle opère des choix argumentatifs et discursifs qui
influencent le déroulement de l’échange et les relations interpersonnelles, au-delà de la
coordination implicite, explicite et réflexive de l’interaction.
Nous présenterons une étude de cas, nous nous garderons donc de toute généralisation
imprudente. Ce cas a cependant le double mérite de prouver que les outils conceptuels choisis,
peu ou pas du tout exploités en interprétation de dialogue jusqu’à présent, sont productifs afin
d’éclairer la relation interpersonnelle au sein de la triade, et de rejoindre les études de plus en
plus nombreuses qui démontrent la part active de l’interprète dans l’interaction (e.g. Angelleli
2004a et b, Baraldi 2012, Bot 2003, Gallez 2014, Mason et Stewart 2001, Metzger 1999, Roy
2000, Wadensjö 1998).
Angelelli, Claudia V. 2004a. Medical Interpreting and Cross-Cultural Communication. Cambridge University
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Argumentation Analysis. Dordrecht: Kluwer Academic Publishers.
Wadensjö, Cecilia. 1998. Interpreting as Interaction. London / New York: Longman
Anne Delizée est licenciée en traduction de l’École d’Interprètes Internationaux de Mons, ainsi qu’en
22
philologie slave de l’Université Libre de Bruxelles. Elle a enseigné la traduction à l’Université d’État
de Moscou Lomonosov, à l’Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes et à l’Institut libre Marie
Haps (Bruxelles), ainsi qu’à l’Université de Lille 3. Elle travaille également en tant que traductrice
indépendante et interprète pour les services publics en français-russe. Elle est actuellement
assistante à la Faculté de Traduction et d’Interprétation de l’Université de Mons. Sa recherche
doctorale porte sur le rôle de l’interprète en santé mentale, éclairé par ses positionnements
intersubjectifs au sein de la triade.
Table thématique : Projection identitaire et alignement de l'interprète
au sein de la triade
Robert G. Lee et Peter Llewellyn-Jones (University of Central
Lancashire) - Interpreter’s Presentation of Self and Participant Alignments in PSI
Settings
In this presentation, a new way of framing the concept of the interpreter’s role is discussed.
Instead of looking at how interpreters are different from other interlocutors, we will look at
established understandings about the general concept of enactments role from Sociology (e.g.
Linton (1936) and Goffman (1981) among others) and how they can be used to inform the
concept of an interpreter’s role in an interaction. In turning to interpreting, we recognize that
while interpreters do not participate in the same way as the primary interlocutors, they are, in a
real sense, participants and need to behave accordingly (following on the work of Roy (1992),
Wadensjö (1998) and Metzger (1999), among others) in order to be effective. Specifically we
will discuss how an interpreter’s Presentation of Self can (positively or negatively) affect the
potential conversational alignments between and amongst the principle participants. This
presentation will use the role-space (Llewellyn-Jones and Lee (2014)) model to discuss these
dimensions and as an analytical tool for exploring the impact of interpreter’s presentation of
self in interpreted interactions. The role-space model posits that the role performed by
interpreters is comprises of three inter-related axes along which the interpret makes decisions;
the axis of interaction management, the axis of participant alignment and the axis of
presentation of self. The issue of how an interpreter presents his/herself in interpreted
interactions will be highlighted.
A pilot study of interpreted interactions in Public Service Settings will be discussed. Potential
implications for specific settings (e.g. legal situations and mental health settings) will be further
explored through the lens of role-space.
Goffman, E., 1981. Forms of Talk. Philadelphia: University of Pennsylvania Press: Penguin.
Linton, R., 1936. The Study of Man. New York: Appleton-Century Crofts.
Llewellyn-Jones, P., & Lee, R. G. (2014). Redefining the role of the Community interpreter: The concept of rolespace. Carlton-le-Moorland, UK: SLI Press.
Metzger, M., 1999. Sign language interpreting : deconstructing the myth of neutrality. Washington, D.C.:
Gallaudet University Press.
Roy, C.B., 1992. A sociolinguistic analysis of the interpreter's role in simultaneous talk in a face-to-face
23
interpreted dialogue. Sign Language Studies, 74, pp. 21-61.
Wadensjö, C., 1998. Interpreting as interaction. London: Longman.
Robert G. Lee, MA, CI/CT has been interpreting, teaching and researching for more than 25 years. He
is the author or co-author of numerous articles and book chapters on various aspects of linguistics
and interpreting from cognitive processing to the syntax of ASL. He is currently the Course Leader of
the MA and Postgraduate Diploma in BSL/English Interpreting at the University of Central
Lancashire (UK). He has previously taught both Interpreting and Linguistics at Northeastern
University in Boston as well as presentations in as the US, Europe and South America.
Peter Llewellyn-Jones is a founder member of the UK Register of Interpreters. He has more than forty
years’ experience in community, legal, medical, conference, television and theatre interpreting. He
co-founded the University of Bristol sign language and interpreting research team and has taught at
the universities of Durham and Wolverhampton. Peter has been employed as a consultant to
organizations and universities worldwide and acted as the expert advisor on interpreting to
European Commission. As well as being the Managing Director of SLI, he is also a Senior Teaching
Fellow and Programme Director at the Leeds University Centre for Translation Studies.
Heidi Salaets et Katalin Balogh (KUL) - Videoconferencing in legal settings: a BelgianAustrian case study
Since Poulin (2004) argued that “courts should not extend their reliance on videoconferencing
further and instead must undertake studies to explore the impact of the technology in criminal
proceedings” (Poulin in Braun & Taylor: 36), numerous research has been conducted, not in
the least through the DG Justice funded projects AVIDICUS 1, 2 and 3. While the first project
explored whether the quality of videoconference interpreting (VCI) and remote interpreting (RI)
is suitable for criminal proceedings, AVIDICUS 2 did further research on this combination of
technological mediation through videoconference technology and linguistic-cultural mediation
through an interpreter. AVIDICUS II focused on how this affects the specific goals of legal
communication and also presented a chapter on training in its final publication. The main aim
of AVIDICUS 3 is to conduct a comprehensive assessment of the VC solutions used in different
types of legal institutions across Europe in order to ascertain whether these solutions are suitable
for bilingual communication.
With the AVIDICUS (and other) research as a background , we want to present such a
comprehensive assessment through a transcribed case study of a real-life VC testimony between
Belgium and Austria with an interpreter for German and Dutch.
A CA (conversation analysis) approach of the corpus will uncover social interaction through
verbal and non-verbal conduct, while an additional critical discourse analysis (CDA) will look
at the power relationships in the triadic exchange. Since the researchers master both of the
languages spoken (German and Dutch), their analysis will also unmask possible transfer errors
and deontological issues that will again be linked back to the CDA and CA. We will present
the most significant shifts of the interpreter’s role according to the 3D role-space model as
presented in Llewellyn-Jones and Lee (2014). The role of the German-French interpreter in this
24
case will be described along the three axes of the role-space model: presentation of self,
interaction management and alignment.
The ultimate goal is to compare this model to former, more static models describing the
interpreter’s behavior/role and to confirm or to elaborate on the previous findings on videoconferencing in legal settings.
Balogh, K. & Hertog, E. (2012). AVIDICUS comparative studies – part II: Traditional, videoconference and
remote interpreting in police interviews. In Braun, S. & J. Taylor (Eds), Videoconference and remote
interpreting in criminal proceedings. (pp. 119-136). Antwerp: Intersentia. http://www.videoconferenceinterpreting.net/BraunTaylor2011/06_Balogh_Hertog.pdf.
Braun, S. (2007). Interpreting in small-group bilingual videoconferences: challenges and adaptation processes.
Interpreting 9 (1), 21-46.
Braun, S. (2013) Keep your distance? Remote interpreting in legal proceedings: A critical assessment of a
growing practice. Interpreting 15 (2), 200-228.
Braun, S. (2014). Comparing traditional and remote interpreting in police settings: quality and impact factors. In
Viezzi, M, & Falbo, C (Eds.), Traduzione e interpretazione per la società e le istituzioni (pp. 161-176). Trieste:
Edizioni Università di Trieste.
Braun, S. (2015). Remote Interpreting. In Mikkelson, H, & Jourdenais, R (Eds.), Routledge Handbook of
Interpreting (pp. 352-367). New York: Routledge.
Braun, S. (2015). Videoconference Interpreting. In Pöchhacker, F, Grbic, N, Mead, P, & Setton, R (Eds.),
Routledge Encyclopedia of Interpreting Studies. New York: Routledge.
Braun, S. (2015). Remote Interpreting. In Pöchhacker, F, Grbic, N, Mead, P, & Setton, R (Eds.), Routledge
Encyclopedia of Interpreting Studies. New York: Routledge.
Braun, S. & J. Taylor (Eds.) (2012). Videoconference and remote interpreting in criminal proceedings. Antwerp:
Intersentia. http://www.videoconference-interpreting.net/BraunTaylor2011.html.
Llewellyn-Jones, P. & Lee, R.G. (2014). Redefining the Role of the Community Interpreter: the concept of rolespace. Lincoln: SLI Press.
Napier, J. (2011). Here or there? An assessment of video remote signed language interpreter-mediated
interaction in court. In Braun, S. & J. Taylor (Eds), Eds), Videoconference and remote interpreting in criminal
proceedings (pp. 145-184). Antwerp: Intersentia. http://www.videoconferenceinterpreting.net/BraunTaylor2011/09_Napier.pdf.
Poulin, A.B. (2004). Criminal justice and videoconferencing technology: the remote defendant. Tulane Law
Review, 78 (1059), 1089-1167.
Van den Hoogen, R. & Van Rotterdam, P. (2012). True-to-life requirements for using videoconferencing in legal
proceedings. In Braun, S. & J. Taylor (Eds), Eds), Videoconference and remote interpreting in criminal
proceedings (pp. 215-226). Antwerp: Intersentia. http://www.videoconferenceinterpreting.net/BraunTaylor2011/10_vanRotterdam_vandenHoogen.pdf.
Van der Vlis, E. (2012). Videoconferencing in criminal proceedings. In S Braun & J Taylor (Eds), Eds),
Videoconference and remote interpreting in criminal proceedings (pp. 13-32). Antwerp: Intersentia.
http://www.videoconference-interpreting.net/BraunTaylor2011/02_vanderVlis.pdf.
Dr. Heidi Salaets currently is the head of the Interpreting Studies Research Group at the Faculty of
Arts of the University of Leuven (Campus Antwerpen, Brussels and Leuven). She is also research
associate at the Linguistics and Language practice department of the University of the Free State,
Bloemfontein, South Africa.
At the Arts Faculty of the University of Leuven (Campus Antwerpen), Heidi Salaets trains interpreters
in the Master and also conference interpreters (Italian-Dutch) in the postgraduate interpreting
programme. There, she is also responsible for the evaluation procedure in the LIT-training (Legal
Interpreters and Translators). Besides that, she is one of the trainers in the Flemish community
25
interpreting training programme in Brussels, assessor for the certification exams for community
interpreters in Flanders, member of the Board of the European Network of ENPSIT (European
Network for Public Services Interpreting and Translation) and of the Training and Accreditation
Committee in ENPSIT.
Regarding research, Heidi Salaets has completed with dr. Katalin Balogh the ImPLI-project
(Improving Police and Legal Interpreting) in September 2012 and the CO-Minor-IN/QUEST project
(Cooperation in Interpreter mediated Questioning of Minors) in December 2014, both for DG Justice.
Currently, they are coordinating TraiLLD (Training in Languages of Lesser Diffusion) that runs from
March 2014 until March 2016.
Current fields of research are: quality and assessment in interpreting (e.g. admission tests and final
evaluation), LIT (Legal Interpreting and Translation), community interpreting, new technologies in
interpreting (remote interpreting) and interpreters’ training (Livescribe Smartpen).
Dr. Katalin Balogh is the coordinator of the training on legal Interpreting and translation at the
Faculty of Arts of the University of Leuven (Campus Antwerpen). She teaches Hungarian and
Intercultural Studies for the students Master in Interpreting.
At the University of Leuven (Faculty of Arts, Campus Antwerpen) she trains interpreters in the Master
and also conference interpreters (Hungarian-Dutch) in the postgraduate interpreting program.
Katalin Balogh was and is involved in several European projects on legal interpreting and translation
such as EULITA and Trafut (Traning for the Future ,2010-2012) as a coordinator. This project was
intended to assist in and contribute to the implementation of the EU Directive 2010/64.
As a partner, she was involved in AVIDICUS (Assessment of Videoconference Interpreting in the
Criminal Justice Service, EU Criminal Justice Program, 2008-2011) and AVIDICUS 2 , 2011-2013) and
the ongoing AVIDICUS 3 program.
Katalin Balogh has completed with dr. Heidi Salaets the ImPLI-project for DGJustice, Europe on
Improving Police and Legal Interpreting and is currently coordinator with dr. Heidi Salaets of the
CO-Minor-IN/QUEST project (Cooperation in Interpreter mediated Questioning of Minors) that runs
from January 2013 until December 2014 on the hearings of vulnerable victims, specifically minors.
From March 2014 until February 2016, she will coordinate with dr. H. Salaets the TraiLLD-project
(Training in Languages of Lesser Diffusion).
Current fields of research are: quality and assessment in interpreting (e.g. admission tests), LIT
(Legal Interpreting and Translation), community interpreting, new technologies in interpreting
(remote interpreting) and interpreters’ training.
Samedi 21 mai 2016
Table thématique : Relations collaboratives avec l’interprète
Keynote speaker : Yvan Leanza (Université Laval)
Les conditions nécessaires et suffisantes pour établir une collaboration
interprète – intervenant – usager constructive
À partir de quelques recherches menées au Québec et en France et du cadre théorique de la
niche d’activité professionnelle (Leanza, 2007), représentations, pratiques et surtout des
éléments de contexte permettant (ou non) une collaboration interprète-intervenant-usager seront
26
présentés et analysés. La réflexion proposée mettra en évidence les conditions les plus
favorables qui mènent à des collaborations constructives dans l’intervention avec interprète
dans les institutions de santé.
Yvan Leanza dirige le laboratoire Psychologie et Cultures (www.labo-psychologie-cultures.ca). Après
plusieurs mouvements migratoires entre la Suisse et le Canada, il est actuellement professeur
titulaire à l’École de psychologie de l’Université Laval (Québec) où il enseigne la psychologie
interculturelle et l’intervention interculturelle. Ses intérêts de recherche portent sur l’activité des
professionnels de la santé en contexte pluriculturel : le rapport à l’Autre tel qu’il est mis en scène dans
le quotidien de la pratique face aux usagers « différents » et le travail avec un interprète, un
collaborateur souvent oublié ou considéré comme transparent. Il est un des fondateurs et le premier
directeur de la revue savante (à comité de lecture) Alterstice – Revue internationale de la recherche
interculturelle (www.alterstice.org).
Yvonne E. Waddell (Heriot-Watt University ) - How an effective collaborative working
relationship between an interpreter and nurse can facilitate the therapeutic relationship
between a nurse and patient in mental health settings
The nurse-patient relationship has central importance in mental health nursing, with successful
health outcomes being achieved through positive nurse-patient relationships (Peplau 1987). The
interpersonal relationship between a nurse and a patient (the ‘therapeutic relationship’) is
recognised as a central aspect of psychiatric nursing (Cutliffe & Happell 2009). The therapeutic
relationship is notoriously difficult to define (Welch 2005) but some of the general attributes
commonly cited are factors such as conveying empathy, accepting individuality, providing
support, being authentic/genuine, having unconditional regard for patients, demonstrating
respect and having clear boundaries (Dziopa & Ahern 2009). With many of these attributes
being conveyed through the verbal and non-verbal language of the nurse, the sign language
interpreter participates in the construction of this relationship primarily through their translation
decisions when rendering the nurse’s message to the deaf patient. This paper will consider how
an interpreter can facilitate the therapeutic relationship between a nurse and their patient in a
mental health setting.
Data: This paper draws on on going PhD research, where one part of the study used participant
observation methods to explore the language and communication strategies utilised by a mental
health nurse over a 3 month period when interacting with deaf patients on his caseload who use
British Sign Language (BSL) and a BSL/English interpreter, working within a specialist mental
health service for deaf people in Scotland.
Methodology: Drawing on auto-ethnographic principles, authentic data collected included field
notes and semi-structured interviews, and was analysed using thematic analysis (Braun &
Clarke 2006).
Initial results: The interpreter can distort the therapeutic relationship between a nurse and
patient when they mistakenly assume the nurse’s goals for a session and inaccurately render the
interpretation to the patient. The development of a collaborative working relationship between
nurse and interpreter can ensure that interpretations are rendered accurately in line with the
participants’ original intent and communicative goals. Many of the translation decisions of the
27
interpreter were agreed upon with the nurse in pre and post-briefing sessions, removing
frustrations on the part of the nurse around what was being said in any extended interpretation,
and relieving concerns around accuracy. Strategies for interruptions, clarifications and
rephrasing were also mutually agreed upon. Cultural information and therapeutic knowledge
were also shared between interpreter and nurse allowing each to have a full understanding of
one another’s areas of expertise. The trust that had been established between nurse and
interpreter and alignment of goals between nurse and interpreter for each session was then
beneficial to the dynamics of the interaction with patients, and allowed the development of a
therapeutic relationship between a nurse and their patient. Examples from authentic case study
data will be demonstrated to illustrate these results.
Initial conclusions: Due to the collaborative working relationship with the interpreter as
recommended in much of the literature around interpreting in mental health settings (De Bruin
& Brugmans 2006, Messent 2003, Mudakiri 2003, Brunson & Lawrence 2002, Napier &
Cornes 2004, Williams & Abeles 2004, Chovaz 2013) my findings agree with the benefits of
this approach, as the nurse reported feeling confident that he had access to the information from
the patient required for effective diagnosis, assessment and ongoing review of his patients, and
was better able to develop a therapeutic relationship with them. In the opposite of what we see
in the literature around trust (Hsieh 2010), it was not the adherence to a literal form of
interpreting that fostered trust between nurse and interpreter, rather the nurses view of the
interpreter as part of the multidisciplinary team, that allowed an effective way of working to
develop between nurse and interpreter and ensure that a therapeutic relationship could be
facilitated between nurse and patient, via the interpreter.
Braun, V. & Clarke, V. (2006) Using thematic analysis in psychology. Qualitative Research in Psychology, 3 (2).
pp. 77-101.
Brunson, J. G., & Lawrence, P. S. (2002). Impact of sign language interpreter and therapist moods on deaf
recipient mood. Professional Psychology: Research and Practice, 33(6), 576.
Chovaz, C. J. (2013). Intersectionality: Mental Health Interpreters and Clinicians or Finding the “sweet spot” in
therapy. International Journal on Mental Health and Deafness, 3(1).
Cutliffe, J. & Happell, B. (2009). Psychiatry, mental health nurses, and invisible power: Exploring a perturbed
relationship within contemporary mental health care. International Journal of Mental Health Nursing 18, 116125
De Bruin, E. & Brugmans, P. (2006) The Psychotherapist and the Sign Langauge Interpreter. Journal of Deaf
Studies and Deaf Education. 11:3 Summer 2006
Dziopa, F., & Ahern, K. (2009). Three different ways mental health nurses develop quality therapeutic
relationships. Issues in mental health nursing, 30(1), 14-22.
Hsieh, E. et al (2010) Dimensions of trust: the tensions and challenges in provider-interpreter trust. Qualitative
Health Research. 20 (2) 170-181
Messent, P. (2003) From postmen to makers of meaning: a model for collaborative work between clinicians and
interpreters. In R. Tribe & H. Raval (Eds.), Working with interpreters in mental health. London & New York:
Routledge
Mudakiri, M.M. (2003). Working with interpreters in adult mental health. In R. Tribe & H. Raval (Eds.), Working
with interpreters in mental health. London & New York: Routledge
Napier, J. & Cornes, A. (2004). The dynamic roles of interpreters and therapists. In S. Crocker & S. Austen (Eds.),
Deafness in mind: Working psychologically with deaf people throughout the lifespan. (pp. 161 - 179). London:
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Welch, M. (2005). Pivotal moments in the therapeutic relationship. International Journal of Mental Health
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28
Williams, C. R., & Abeles, N. (2004). Issues and Implications of Deaf Culture in Therapy. Professional Psychology:
Research and Practice, 35(6), 643.
Yvonne E Waddell is a practicing professional British Sign Language (BSL) Interpreter from
Glasgow, Scotland. She received her MA Interpreting Studies: BSL/English from the University of
Leeds. She currently resides in Scotland where she is a PhD student at Heriot-Watt University’s
School of Management and Languages, within the Centre for Translation and Interpreting Studies
Scotland. Her doctoral research includes an examination of the discourse strategies used by
hearing clinicians in interpreted interactions with Deaf BSL patients in mental health settings, and
also explores the decision making process of the interpreter and the impact on the participants
within the mental health setting.
Betty Goguikian Ratcliff (Université de Genève) - La collaboration entre interprètes et
professionnels dans différents milieux institutionnels
Objectifs : Partant des modèles d’interprétariat de Wadensjö et de Bot, notre étude tente
d’évaluer la qualité de la collaboration entre interprètes communautaires et des professionnels
faisant appel à leurs services, dans différents contextes institutionnels.
Méthode : 28 interprètes communautaires suivant une formation professionnalisante et 72
professionnels de professions différentes travaillant dans diverses institutions (médicales,
psychiatriques, scolaires, juridiciaires, sociales) ont répondu séparément à un questionnaire
évaluant la qualité de leur collaboration, juste après un entretien avec un usager nonfrancophone. Afin d’inférer le modèle implicite d’interprétariat (Mediator vs Translator), nous
avons calculé le degré de visibilité de l’interprète au cours de l’entretien dans différents
contextes. L’ajustement entre interprètes et professionnels quant à l’évaluation des
performances de l’interprète en séance, ainsi que la satisfaction globale ont également été
mesurés.
Résultats: La visibilité de l’interprète était faible dans les milieux médicaux et élevée dans les
settings psychothérapeutiques. De manière générale, l’évaluation des performances de
l’interprète divergent entre professionnels et interprètes, spécialement en ce qui concerne la
fidélité de la traduction. L’ajustement entre interprète et professionnel est meilleur dans les
contextes médicaux et psychiatriques, qu’en milieu scolaire ou dans les services sociaux. La
connaissance/familiarité de l’interprète avec l’institution où il intervient semble jouer un rôle
déterminant dans l’ajustement et la qualité de la collaboration.
Conclusions: Chaque entretien, chaque institution poursuivant des objectifs spécifiques, il
n’existe pas une seule « bonne » manière d’interpréter. Le succès d’un entretien avec interprète
dépendra de la compréhension de l’interprète de cet objectif et de la bonne collaboration entre
le professionnel et l’interprète en vue d’y parvenir. Les interprètes doivent faire preuve de
flexibilité pour s’adapter aux différentes situations et contextes institutionnels. Les
professionnels ayant recours à des interprètes devraient être formés en vue de cette bonne
collaboration.
29
Bot, H. (2005). Dialogue interpreting in mental health. Rodopi.
Goguikian Ratcliff, B. (2010). Du bon usage de l’interprète, entre neutralité et implication émotionnelle. In P.
Singy, C. Bourquin et O. Weber Barrières linguistiques en contexte médical. Lausanne: Cahiers de L’ILSL,
28, pp. 39-56.
Goguikian Ratcliff, B., & Suardi, F. (2006). L’interprète dans une consultation thérapeutique: conceptions de son
rôle et difficultés éprouvées. Psychothérapies, 26(1), 37-49.
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Wadensjö, C. (1998). Interpreting as Interaction, London & New York: Addison Wesley Longman.
Betty Goguikian Ratcliff, docteure en psychologie, travaille comme enseignante et chercheuse à la
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève, où elle est responsable
de l'Unité de Psychologie clinique interculturelle. Depuis une vingtaine d'années, elle exerce en tant
que psychothérapeute au sein d'une association de santé mentale pour personnes migrantes. Elle a
écrit plusieurs articles et dirigé des travaux de recherche en lien avec l'interprétariat
communautaire. Elle a co-dirigé un ouvrage intitulé Clinique de l'exil: chroniques d'une pratique
engagée. Ed. Georg, 2010.
Antoon Cox (VUB) - A multidisciplinary exploration of misunderstanding in ad hoc
interpreter mediated Emergency Department consultations
Introduction/objectives
Emergency medicine is a predominantly oral activity in which medical errors often result from
poor communication. Despite the fact that Emergency Departments (EDs) are becoming
increasingly linguistically diverse, professional interpreters remain underused. Hospital staff
mainly rely on ad hoc interpreters who tend to make more errors than professional interpreters
do. So far, the literature on language barriers in the ED has mainly focussed on health outcomes
in the presence of language barriers, and the impact of interventions such as interpreting on
these outcomes. This study aims to contribute to the existing knowledge by analysing the
30
process underlying these outcomes with a view to identifying targeted communication
strategies that can be integrated in clinician training programs.
Methods
We audio-recorded ad hoc mediated consultations in a linguistically diverse ED and collected
the corresponding contextual information via ethnographic participant observation (including
note taking and after action interviews with clinicians). The consultations were transcribed,
translated, and analysed by a multidisciplinary research team of applied linguists and clinicians.
In a first phase, linguists analysed the causes of misunderstandings. In a second phase, clinicians
assessed the misunderstandings with regard to their clinical relevance. In a third phase, we
played back our analysis to the clinicians in question with the purpose of member checking and
eliciting feedback.
Results
We identified a set of recurrent communication patterns that lead to misunderstanding. Based
on these, we developed a taxonomy of the causes of misunderstandings in translations and role
confusions between the clinician, patient, and ad hoc interpreter that lead to communication
problems of clinical significance.
Discussion/implications
Highlighting misunderstandings and the underlying communication patterns can be an eyeopener for clinicians as many misunderstandings pass unnoticed. It is a first step in developing
successful communication strategies to interact with patients and ad hoc interpreters in a
multilingual ED.
Antoon Cox is a PhD student at the Vrije Universiteit Brussel. His research focuses on nonprofessional interpreting in the emergency department. In this context, he carries out nonparticipant observation and discourse analysis in a multilingual inner city public hospital
emergency department in Brussels. Apart from this, Antoon is training and examining community
interpreters at the Flemish Centre for Community interpreting (COC). Before working full-time as a
researcher, Antoon was a language teacher (Dutch, English and Spanish) for some years at different
levels (in secondary, adult as well as higher education).
Table thématique : Alignement, affiliation et rôle de l'interprète
Demi Krystallidou (UGent) - Shedding new light on the interpreter’s function in
interaction through the A.R.T. framework
Context: Although the interpreter’s role in interaction has attracted significant interest in the
literature, it is approached in a fragmented way: either detached from the actual interaction and
studied by relying on participants’ perceptions and expectations, or when situated and studied
within interaction, mostly -if not only- verbal interaction alone is taken into account
(Krystallidou 2014).
31
Need: This fragmented approach has resulted in a monolithic take on the interpreter’s role in
the literature and has generated typologies of roles which capture a limited number of aspects
of the interpreter’s function in the communicative event (Angelelli 2000). In order to enhance
our understanding of the interpreter’s role, a more comprehensive take is required.
Object: In this paper I introduce an analytical framework that focuses on i) participants’
(including the interpreter’s own) Actions (both verbal and non-verbal) that carry
communicative meaning, ii) the way in which participants’ actions relate to each other in the
triad (Ratification), while iii) taking into account the normative frameworks that shape
participants’ actions to a certain extent (Tasks).
Method: Transcribed excerpts of authentic consultations along with video stills are analysed
within the proposed framework by drawing on aspects of multimodal analysis. More
specifically, I relied on Goffman’s concept of role (1961) which I adjusted in order for it to
account for intricacies that are inherent in interpreter-mediated interaction.
Through the investigation of A(ctions) I focused on the identification of participants’ (including
the interpreter’s) response to normative elements of role within a specific situation. By the same
token, the study of R(atification) patterns allowed me to: i) identify participants’ alignment to
their own and others’ utterances, ii) define the responsibility speakers assume and assign to the
other participants (as each speaker role comes with a different shade of responsibility for the
meanings that are being expressed in the course of the interaction), and iii) identify the
relationship among participants’ actions and (speaker and hearer) roles and illustrate the ways
in which this is realized by means of participants’ verbal and non-verbal resources.
Participants’ A(ctions) and R(atification) patterns were then revisited by taking participants’
T(asks) into account, namely actions stipulated in the interpreters’ codes of conduct, guidelines
on effective and patient-centred communication (doctors), as well as norms of the institution
(e.g. hospital) where the interpreter-mediated consultation takes place.
Findings: It was shown that interpreters employ non-verbal resources (gaze, body orientation
and gestures) to promote the patient’s inclusion in the medical dialogue, either by compensating
for the increased distance between the doctor and the patient (as a result of the interpreter’s
presence) or by creating conditions in order to have the patient’s voice heard even when the
doctor’s actions seem to compromise that. By employing non-verbal resources, interpreters
seem to facilitate, complement or even take over the doctor’s task of including the patient’s
perspective in the medical dialogue, that is by inviting and allowing the patient to disclose
his/her lived experience and by establishing a relationship of trust with the patient by means of
verbal and non-verbal communication (Hall et al. 1996).
Conclusion: The inclusion of interpreters’ actions similar to the ones shown in this paper can
enrich our understanding of the interpreter’s function in interaction, can open up new
trajectories in the training of dialogue interpreters and inform normative frameworks, such as
codes of conduct, professional interpreters abide by.
32
Angelelli, C. (2000) Interpretation as a communicative event: A look through Hyme’s lenses. Meta, 45 (4), 580592.
Goffman, E. (1961) Encounters: Two studies in the sociology of interaction. Indianapolis/New York: The BobbsMerrill Company.
Hall, J., Harrigan, J., and Rosenthal, R. (1996). Nonverbal behavior in clinician-patient interaction. Applied and
Preventive Psychology, 4(1), 21-37
Krystallidou, D. (2014) Gaze and body orientation as an apparatus for patient inclusion into/exclusion from a
patient-centred framework of communication.” In (Eds) Elena Davitti and Sergio Pasquandrea. The Interpreter
and Translator Trainer 8 (3): 399–417.
Demi Krystallidou holds a PhD in Translation Studies (Medical Interpreting), an MSc in Translating
and Conference Interpreting and an MA in German Literature. She is a post-doctoral researcher and
interpreter trainer at the Department of Translation, Interpreting and Communication at Ghent
University, Belgium. Her research interests include the interpreter’s role in healthcare settings,
patient-centred communication in interpreter-mediated consultations, non-verbal communication
in interpreter-mediated interaction and the training of medical interpreters. She is one of the
initiators of a transdisciplinary series of joint training for student interpreters and medical students
at Ghent University and is currently involved in interdisciplinary research and teaching in the fields
of Interpreting Studies and Clinical Communication. Demi co-supervises doctoral research on the
development of best practices for interpreter-mediated communication in healthcare settings at
Ghent University.
Jelena Vranjes (KUL) - Affiliation in interpreter-mediated psychotherapeutic talk: the
role of gaze and gesture
In the context of psychotherapy, it has been shown that therapists employ verbal and embodied
resources - such as gaze and head nods - to display alignment and affiliation during patient’s
turns (Muntigl et al. 2012, 2014; author 2015). In interpreter-mediated therapeutic encounters,
however, the contiguity between the patient’s utterance and the therapist’s response is disturbed
(Bot 2005) and the communicative contact is established with the aid of a mediating third party.
Moreover, through her physical presence, the interpreter does not only act as a mere conveyor
of patient’s and the therapist’s words, but also influences the therapeutic experience (Bot 2005).
Drawing on the insights from conversation analysis (Gardner 2001, Stivers 2008, Peräkylä
2013), the present study analyzes how affiliation is displayed and interactively achieved in a
therapeutic conversation by focusing on the interpreter’s and the therapist’s listener responses
during patient’s turns. More specifically, the study focuses on the interplay between gaze and
head nods as tokens of affiliation (Stivers 2008). As shown in previous research (Wadensjö
2001, Bot 2005, Mason 2012), gaze direction has an important function in signaling
conversational attention and managing the interaction in face-to-face interpreter-mediated
dialogue. Finally, we examine the differences in the affiliative responses employed by the
interpreter and the therapist.
The analysis was based on an interpreter-mediated psychotherapeutic session between a
Russian speaking asylum seeker and a Dutch therapist. The session was recorded using mobile
33
eye-tracking technology (Gullberg & Kita 2009, Jokinen 2010, Brône & Oben 2015). Through
this innovative approach, we were able to capture detailed gaze information from all
interlocutors together with the co-occurring gestures and to analyze the interaction from a
unique ‘speaker-internal’ perspective (Brône et al. 2014). The study contributes to our
understanding of the interpreter’s social role in the institutional context of mental health care.
It also shows how the interpreter and the therapist employ different resources to indicate
affiliation. And finally, the study illustrates the importance of a multimodal approach to the
study of dialogue interpreting in the context of psychotherapy.
Bot, H. 2005. Dialogue Interpreting in Mental Health, Amsterdam and New York: Rodopi Publishers.
Brône, G., Oben, B., Vranjes, J., Feyaerts, K. 2014. Multimodal constructions for dialogue management: On the
role of eye gaze and gesture in dyadic and triadic interactions. Conference of the International Society for
Gesture Studies (ISGS ). San Diego, USA, 8-11 July 2014.
Brône, G. & Oben, B. 2015. InSight Interaction. A multimodal and multifocal dialogue corpus. Language
Resources and Evaluation 49, 195-214
Gardner, R. 2001. When Listeners Talk: Response tokens and listener stance. Amsterdam: J. Benjamins
Publishing.
Gullberg, M. & Kita, S. 2009. Attention to speech-accompanying gestures: Eye movements and information
uptake. Journal of Nonverbal Behaviour 33: 251-277.
Jokinen, K. 2010. Non-verbal signals for turn-taking & feedback. Proc. of 7th Int. Conf. on Language Resources &
Evaluation (LREC) International Universal Communication Symposium.
Muntigl, P. Knight, N. Watkins, A. 2012. Working to keep aligned in psychotherapy: using nods as a dialogic
resource to display affiliation. Language and Dialogue 2(1), 9-27.
Muntigl, P. & Horvath, A. O. 2014. The therapeutic relationship in action: How therapists and clients co-manage
relational disaffiliation. Psychotherapy Research 24(3),
Peräkylä, A. 2013. Conversation Analysis in Psychotherapy. In J. Sidnell & T. Stivers (Eds.) The handbook of
Conversation Analysis (pp. 251-274). Malden: Wiley-Blackwell.
Stivers, T. 2008. Stance, alignment and affiliation during story telling: when nodding is a token of preliminary
affiliation. Research on Language in Social Interaction 41, 29-55.
Wadensjö, C. 2001. “Interpreting in Crisis: The Intepreters’ Position in Therapeutic Encounters,” in: Mason, I.
(ed.)
2001. Triadic Exchanges. Studies in Dialogue Interpreting. Manchester: St. Jerome Publishing, 71-85.
Yngve, V. H. 1970. On getting a word in edgewise. In: Papers from the Sixth Regional Meeting of the Chicago
Linguistic Society. Chicago Linguistic Society, Chicago. 567-577.
Jelena Vranjes is a PhD Student at KU Leuven Campus Antwerpen. She works under the supervision
of prof. dr. Geert Brône, dr. Hanneke Bot and prof. dr. Kurt Feyaerts. In her doctoral research she
makes use of mobile eye-tracking technology to gain insight into the multimodal dynamics of an
interpreter-mediated dialogue and, more specifically, into the interpreter’s role.
34
Table thématique : Stratégies communicatives et positionnement
interpersonnel
Keynote speaker : Hanneke Bot (Pro Persona – Institute for Mental Health ;
Bot – Bilingual Communication & Training)
Interpreting in mental health sessions – does the interpreter treat?
Hanneke Bot will, based on both research and practise, show and discuss the inevitable and
undeniable effect of the interpreter on the communication between therapist and patient and she
will discuss, and speculate on, its influence on the treatment outcome and effect. How do we
make sure therapists deal with this?
Hanneke Bot, sociologist and Dutch registered psychotherapist, works since 1995 in a clinic for the
treatment of asylum seekers and refugees with severe mental disorders. As such, she works together
with interpreters on a daily basis. Ever since, she has been engaged in various activities - research,
teaching, training, policy - in the realm of interpreting.
A selection of these activities: PhD-research on communication processes with interpreters in mental
health care (2005); lecturing (2010-15) in the Master Interpreting at the University of Leuven
(Belgium); developing and teaching the specialisation course ‘mental health for interpreters’ in the
Netherlands; workshops for mental health works and for interpreters ; et cetera.
Michèle Guicharnaud (MANA) - Langues et clinique transculturelle
Nos études d’allemand et de russe puis de psychologie clinique nous ont conduite à croiser ces
deux champs dans un Master Recherche sur le thème des langues dans le dispositif de soin
psychique transculturel. En effet, un temps d’observation de cette pratique spécifique nous avait
amenée à constater que des éléments pertinents de la dynamique psychique contenus dans le
discours, le para verbal et le non verbal des patients restaient à notre sens inexploités n’étant ni
traduits ni relevés par l’interprète ou le thérapeute, agissant sur le processus thérapeutique.
Ici, l’étude est menée dans le domaine du soin psychique avec un suivi psychothérapeutique
auprès de patients migrants russophones. Il se réalise avec interprètes dans le cadre d’une
consultation clinique transculturelle du Centre Hospitalier Universitaire Saint André à
Bordeaux. Nous présenterons des aspects de 2 situations relatives à 2 patients -une dame
Bouriate, un monsieur Tchétchène- 3 interprètes, 2 thérapeutes.
L’objectif consiste à chercher comment optimiser la prise en soin psychothérapeutique grâce à
l’usage des langues et aux pratiques de traduction. Nous avions pour but d’étudier les effets du
discours traduit sur les interventions du thérapeute et sur la prise en soin du patient.
Sur le plan de la méthodologie nous nous sommes positionnée du côté de la recherche
qualitative et des sciences de la complexité (Pirlot, 2010). Le psychisme échappant à la mesure
35
du quantitatif et la subjectivité étant non contrôlable non mesurable, cette recherche en
psychologie clinique s'est faite dans l’intersubjectivité . Nous nous sommes basée sur plusieurs
approches théoriques :
- anthropologique, avec l’observation participante : prise de notes, pendant les séances
orientée sur les interactions verbales et relationnelles ainsi que la gestuelle, puis, dans l’aprèscoup des séances (Malinowski, Geertz, 1992).
- phénoménologique, avec ce que Paillé et Mucchielli (2012) nomment la disposition
d’esprit, la disponibilité à l’autre, le respect de son énoncé (enregistrement audio des séances,
transcription suivie d’une série de lectures et relectures, production d’annotations,
reconstitution de la narration avec le récit qui tient en quelques paragraphes dans une écriture
fluide et descriptive pour procéder à l’analyse des données).
- psychanalytique et ethnopsychanalytique, avec des extraits des transcriptions
(sélectionnés à partir d’un intérêt clinique et/ou linguistique en interaction, et notre éventuelle
retraduction) pour les analyser à partir de la pratique du décentrage (prendre successivement
deux places différentes -culturelle et psychanalytique- par rapport à l’objet sans le réduire l’une
à l’autre ni les confondre), et des mouvements transférentiels (somme de toutes les réactions du
thérapeute, explicites ou implicites par rapport au patient, à l’interprète et à son objet de
recherche).
Notre hypothèse était que une attention particulière portée au maniement des langues ainsi que
l’alliance créée entre les trois protagonistes ont des répercussions bénéfiques sur le soin
psychique et aident le patient à se sentir mieux.
Une consultation transculturelle est indiquée quand les dispositifs de soins classiques ne sont
pas adaptés à cause de la barrière de la langue et du mode d’expression de la souffrance. Son
fondement méthodologique, le complémentarisme, repose sur deux principes, celui de
l’universalité du psychisme et de la particularité de la culture d’appartenance, et celui des
approches psychanalytique et anthropologique. Le dispositif est composé a minima du patient,
de l’interprète et du thérapeute (psychiatre ou psychologue clinicien). Il peut y avoir un ou des
co-thérapeutes, des stagiaires, des professionnels des milieux social et éducatif. La place
accordée aux langues y est fondamentale et la figure de l’interprète majeure par sa fonction de
passeur de mots, relayeur de sens et informateur culturel. Le thérapeute travaille sur le discours
traduit et non sur le discours initial modifiant le dispositif habituel du huis clos
psychothérapeutique analytique.
L'introduction de la langue du patient est un paramètre essentiel dans l'acceptation de son
altérité culturelle en ce qu'elle permet d'être un principe de narrativité pour lui. Cela contribue
à une véritable co-construction du sens entre thérapeute et patient via la traduction colorée par
une charge affective et émotionnelle tant positive que négative dans les intonations, le choix
des mots, le rythme dans le discours.
Le russe dans ce dispositif est une langue à très forte variabilité affective : par exemple les
patients migrants russophones qui ne sont pas d’origine russe peuvent éprouver des résistances
à se confier à un/e interprète Russe. D’autre part le russe par sa richesse lexicale, ses nuances,
sa rposodie est une langue complexe à traduire.
36
La traduction est pensée, ici, comme un facilitateur du processus psychothérapeutique grâce
aux séries associatives démultipliées et suscitées par les différentes langues présentes dans le
dispositif (Moro, Revah-Lévy, in Kaës, 2005). Néanmoins, la traduction est difficile dans le
domaine du soin psychique pour, par exemple, rendre le jeu complexe des abstractions, jeux
de mots, lapsus, ou mots d’esprit, métaphores et métonymies ou encore des proverbes etc.
De plus, ici, le traducteur est très souvent de la même origine que le patient. Il n’est pas toujours
formé à ce métier. Il est soumis à la règle de la confidentialité ainsi qu'à certaines conditions :
respecter les règles d'énonciation minimale de la parole, partager un savoir anthropologique
commun pour intégrer la capacité des thérapeutes à habiter la différence culturelle. La tâche du
traducteur est stressante ; celui-ci reçoit les propos en premier lieu et peut se sentir en difficulté
émotionnelle potentiellement perturbatrice. Ainsi, le traducteur peut, dans sa subjectivité, soit
sous-estimer, soit exagérer la pathologie, soit par sa manière de traduire, protéger le patient.
(Mellman, 1995).
Comme c'est aussi un travail sensible, créatif, voire poétique, de passage des mots d'un monde
à l'autre où la métaphore œuvre comme une porte qui s’ouvre sur du symbolique, il est aussi
interprète. Dans sa fonction médiatrice, le traducteur occupe une place principale pour
resignifier le lien face à l'étrangeté du patient ; en son corps même il rappelle et met en présence
le monde d'avant la migration auquel sont rattachés les sensations et affects archaïques,
fondamentaux de l'individu. De plus, il témoigne lui-même d'un parcours d'exil, d'une rupture
avec le pays d'origine qui s'est, dans l'imaginaire du patient migrant, plus ou moins idéalement
suturée. Aussi parlons nous dans notre domaine de traducteur-interprète-médiateur.
Nous présenterons des extraits des transcriptions de séances où des faits de langue apparaissent
avec des répercussions sur les interventions du thérapeute (oublis à l’initiale ou dans le corps
de l’énoncé, faux sens, ajouts, transformations de sens), mais aussi où les formes de traduction
génèrent de la confusion.
Nous observerons comment cela a pu influencer le thérapeute dans sa prise de paroles et
comment cela aurait pu être autrement dans la situation clinique pour une meilleure empathie
avec le patient. Nous parlerons des précautions que cela a nécessité de notre part.
En conclusion nous présenterons les propositions que nous avons faites pour optimiser le
dispositif de soin psychique transculturel, en particulier la co-construction de l'alliance
thérapeutique dans la triade patient-interprète-thérapeute, essentielle pour le travail psychique.
Après des études d’allemand et de russe (Bordeaux III et INALCO Paris) Michèle GUICHARNAUD a
enseigné quelques années à Paris et Ile de France. Parallèlement elle a étudié la psychologie, s’est
spécialisée en psychologie clinique (Paris IV Jussieu, Toulouse 2 Jean Jaurès), puis a fait un Master
Recherche (Laboratoire Clinique Psychopathologique Interculturelle -LCPI- Toulouse 2) sur le thème
des langues dans le dispositif ethnopsychiatrique. Psychothérapeute d’inspiration analytique, formée
à des médiations artistiques (peinture et modelage) et corporelles, elle a travaillé en milieu associatif
à Paris, puis à Pau dans les Pyrénées Atlantiques où elle s’est installée en libéral (1996). Elle a été
sollicitée il y a une quinzaine d’années par les Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) de
sa ville pour recevoir des patients russophones. Elle est, depuis 2011, chercheur associé à l’association
MANA à Bordeaux (soins transculturels), participe dans ce cadre avec une collègue psychologue à
une formation sur les mineurs isolés étrangers auprès des professionnels des secteurs médical, social
37
et éducatif, assure la supervision auprès des interprètes du pôle interprétariat de MANA. Elle est
également chargée de cours à l’Institut de Formation des Cadres de Santé, à l’Institut des Travailleurs
Sociaux et en Institut de Formation des soins Infirmiers dans le 64.
Sofie Van de Geuchte - Communication in psychiatry: the influence of language
mediation
In psychiatry, more than in other settings, illness is expressed in words. But what happens when
this is impossible, when patient and psychiatrist do not speak the same language? Healthcare
providers all over the world are increasingly confronted with foreign-language-speaking
patients. Most of the time, psychiatrist and patient try to find a common foreign language to
bridge the language gap. In Belgium this usually is English or French. Public service
interpreters can offer another solution. Unfortunately they are not taken for granted in
psychiatry because of the very intimate stories of the patients and the indispensable therapeutic
relationship between patient and psychiatrist. The interpreter influences this relationship, but
many psychiatrists are unaware of what a public service interpreter is and can do, and even
more, what he/she is not and cannot do.
These two modes of language mediation (common foreign language and public service
interpreter) are the subject of my PhD project. I will record (video and audio) real life
psychiatric consultations and analyse these in order to identify the elements that are of
importance to build a therapeutic relationship or to maintain affiliation with the patient. I will
do this for both types of language mediation (common foreign language and interpreter) and
see if these communicational elements are different. Elements that I will focus on are for
example reformulations, paraphrases, different types of questions, and backchannels, but also
non-verbal behaviour like nodding, gaze and gesture.
This research is a mixed methods research. For the data analysis I will use the Roter Interaction
Analysis System (RIAS) and conversation analysis (CA). RIAS is a research method used
worldwide to analyse medical talk. This method does not need transcription, but every utterance
has to be allocated to a specific category (e.g. ask medical information, give instructions,
personal remarks, ask lifestyle information). Conversation analysis on the other hand needs a
detailed transcription of the consultation in order to make a more in depth analysis of how the
conversation is structured. Important concepts are turn-taking, sequence organisation and
adjacency pairs.
In order to familiarize with communication in the specific setting of psychiatry, I did an
internship in different psychiatric institutions. I noticed for example that communication was
affected in a large degree by the illness, that different psychiatrists have different ways of
communicating, and that every interpreter has its own way of interpreting (note taking,
intonation, eye contact, etc.). Moreover, it seems that the use of a common foreign language
offers a great solution to bridge the language barrier in only some situations and that it often
restricts both psychiatrist and patient, because they cannot fully express themselves in the
language that is not their own.
In this paper I will report on the findings of the observations and I will present some preliminary
research findings after a pilot study with the first consultations I was able to record.
Sofie Van de Geuchte studied applied linguistics and afterwards translation Chinese-German
(master) at the University of Antwerp, Belgium. After her studies she worked in China for one year
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as a German language teacher. She is been working for three years now at the University of
Antwerp, first as a research assistant and now as a PhD student. Focus of her research is on
communication with foreign-language-speaking patients in psychiatry and how language
mediation influences the communication. Apart from a PhD student, Sofie works as a Chinese
language teacher and she is secretary of ENPSIT, the European Network for Public Service
Interpreting & Translation.
Omar Guerrero (PrimoLevi) - La place de l’interprète dans l’entretien de
psychothérapie
Au terme de « co-thérapeute », qui est parfois évoqué lors des échanges autour de la place de
l’interprète dans le suivi thérapeutique, je préfère celui d’« agent ». Loin d’une provocation
cachée ou d’une référence ambiguë, ce terme souligne la capacité qu’ont nos partenaires
thérapeutiques d’agencer les propos du patient et du clinicien.
L’interprète doit agencer les propos qu’un sujet adresse à un autre, dans la mesure où il doit les
disposer différemment dans une autre langue. C’est un travail de création et donc, comme Freud
le dit pour la psychanalyse, d’invention. Puis, avec les outils que la linguistique lui a fournis,
Lacan avance, ce qui est un constat clinique, que ce travail est à l’œuvre à l’intérieur même
d’une langue et il met ainsi sur le même plan la traduction, la transcription et... l’interprétation.
C’est au fond comme si chacun parlait sa langue et que le moindre échange relevait d’une
traduction (ce qui a souvent été décrit comme un hiatus propre à la relation de couple, mais
d’autres types de rapports, aux virulents enjeux de pouvoir, nous le montrent aussi bien). Mais
alors, étant donné que nous n’avons pas le même jeu de pièces d’une langue à une autre, et
qu’ainsi le réseau de l’une ne recoupe pas celui de l’autre, fût-ce sa langue cousine la plus
proche, l’interprète est donc invité à produire, à construire, à faire des choix et disposer des
mots pour que l’autre les apprécie. Il en résulte un tissage nouveau. Cet agencement cherche à
transmettre une parole, une émotion, avec des contraintes de mesure, de rythme, et constitue
bien un travail poétique.
Ces « poètes de l’immédiat » doivent, en quelques secondes, trouver une façon de restituer,
par exemple, le vouvoiement dans une langue qui n’a pas cette formule rhétorique ? Et de quelle
manière, dans cet aller-retour, traduire par tutoiement ou par vouvoiement le discours d’un
patient, alors que sa langue ne connaît guère cette différence ? Nous rencontrons les mêmes
problèmes lorsqu’il s’agit de liens de parenté ou de la relation homme-femme : s’il n’y a pas
plus de précision, le traducteur doit trancher pour pouvoir traduire beau-père dans une langue
où les différents sens de ce mot se disent par des mots distincts, il doit aussi pouvoir saisir la
nuance sémantique entre « une » femme et « ma » femme, qui sont pourtant le même mot. Le
travail des interprètes se tisse alors, comme celui des écrivains, d’une trouvaille à l’autre,
laissant dans chacune les traces de leur inconscient.
Dans cet entre-deux, vient ensuite le clinicien qui ne peut intervenir sur le texte du patient
qu’après l’intervention créatrice de cet interprète qui lui prête sa voix, avec tous les effets de
césure, de ponctuation que cela implique. Et si nous parlons du texte du patient, c’est parce que
ses propos relèvent bien d’un code grammatical. Mais ce texte n’est pas moins textile dans la
mesure où il est pris en même temps dans le tissage signifiant, c’est-à-dire un réseau de mots,
39
de sens. Un tissage, certes, dont la chaîne et la trame ne sont cependant pas les mêmes d’une
langue à une autre. Entendons cette chaîne et cette trame comme dans un métier à tisser : il y a
une ficelle horizontale sur laquelle vont venir se nouer des ficelles verticales pour constituer,
selon le type de nouage, un tissu qui tient, un ensemble. Autrement dit, deux éléments
hétérogènes qui essayent, par un nouage, de cerner cet objet qui leur échappe, comme essayent
les mots par des nouages poétiques. Dans le passage à une autre langue, nous avons donc des
ficelles différentes et puis un nouage à reconstituer.
La traduction mot à mot est stérile pour la clinique et, dans ce cas, nous avons à traduire ce que
font les mots, le nouage. Un bon exemple de cette difficulté est le passage, dans une même
langue, de l’oral à l’écrit : comment traduire l’excellent titre de Libération le lendemain de la
mort du président socialiste « Mitterrand passe, larmes à gauche » ? Comment cela arrive-t-il
dans le suivi thérapeutique ? Quand un patient nous dit qu’il est stressé ou angoissé, nous
l’invitons à nous en dire un peu plus pour savoir ce qu’il met, lui, dans ce fourre-tout que sont
les mots. Ses explications tissent un réseau de signifiants, d’homophonies, de renvois, de
souvenirs qui nous permettent de mettre en relief une signature du sujet. Si ces explications
doivent effectuer un autre transport, dans une autre langue, nous mesurons la perte de tous ces
éléments et l’apparition d’autres, issus de la première relation patient-interprète. C’est sûrement
l’enjeu le plus remarquable qui démarque la situation clinique entre deux langues d’une
situation clinique banale, dans une même langue, qui relève aussi d’un travail de traduction.
Est-ce que l’interprète peut renoncer à la part poétique de son travail ? Il le fait
certainement lorsqu’il se met, par exemple, à résumer ce que dit le patient, utilisant à ce
moment-là un discours indirect (il dit qu’il est fatigué...), nous accédons à l’histoire, à une
séquence d’événements, au fait divers. Or nous ne pouvons pas en faire grand-chose.
L’énoncé du patient nous donne l’un des éléments qui constituent son discours, sous forme
d’information, souvent par des affirmations. Mais cela ne nous permet pas de saisir la relation
qu’établit le sujet avec ces faits qu’il évoque, avec cette histoire. Une scène de violence peut
alors être racontée sans le moindre affect, comme une description scientifique : A puis B donc
C ; ce n’est qu’un constat. L’autre élément, qui vient se tresser avec l’énoncé - nous l’appelons
énonciation - signe la position du sujet par rapport à ce qu’il dit, c’est sa façon d’en parler. Pour
pouvoir y accéder, le discours direct est une voie plus riche. Ce mode de traduction est donc
plus subjectif : l’interprète emprunte d’une certaine façon les habits de l’énonciateur, il chausse
- grammaticalement parlant - ses dires, ce qui l’engage beaucoup plus dans l’action créative,
poétique. Il n’est pas rare, d’ailleurs, que certains de nos interprètes parlent avec une voix
différente, un ton plus bas, et qu’ils accompagnent leur déclamation de gestes bien à eux. Leur
souffle, aussi bien, ponctue le nouveau texte et lui donne le rythme, la scansion, que l’interprète
aura imprimés. Ponctuer est une coupure qui produit un sens : une première coupure du
traducteur en permet une autre, contiguë, du clinicien - dont il est attendu un effet de vérité, un
effet thérapeutique. Le patient, l’interprète et le clinicien s’orchestrent pour rendre audible une
apparition - ou une partition - de l’inconscient.
Mais alors, ne dit-on pas toujours que le traducteur doit être neutre ? On dit partout qu’il
faut qu’il soit invisible, qu’il ne laisse pas de trace, qu’il doit être discret. De quelle neutralité
s’agit-il ? Parlons-nous d’une neutralité subjective ? Politique ? Prend-il position ? Pourquoi
beaucoup de nos patients tchétchènes russophones demandent que l’interprète... ne soit pas
russe ! De même, souvent, pour les patients kurdes de Turquie qui ont tendance à se méfier du
traducteur turc. Nous remarquons premièrement que nos patients qui, pour des raisons ethniques,
40
religieuses ou politiques, ont subi la violence politique, victimes souvent de torture ou de
persécution, ont été mis à la place du mauvais objet, de celui qu’il fallait exclure, dont on
pouvait jouir pour ensuite le jeter. Dans l’échange du sujet avec l’autre, la dissymétrie - souvent
concrétisée par une arme, la force ou le nombre - est extrême et ces personnes sont réduites à
une qualité d’objet simple, un corps.
Pour traduire l’énoncé nous mettons l’accent sur une précision lexicale et le respect de la
logique espace-temps (l’ordre), sans trop nous soucier de ce qu’on appelle les petites scories du
langage, donc nous pouvons faire une traduction consécutive, c’est-à-dire des coupures plus
espacées. Or, pour traduire l’énonciation, c’est la grammaire du sujet que nous voulons faire
entendre, celle qui navigue sur les homophonies, qui ponctue, qui coupe, qui ne termine pas ses
phrases, celle qui passe du coq à l’âne... Et pour la faire entendre, il faut passer par une
traduction simultanée où les coupures plus rapprochées qui rythment le récit dépendent... du
poète. Les interprètes engagent leur subjectivité dans leur travail de transport.
Disons, pour conclure, que le travail de l’interprète, qui permet celui des cliniciens, devrait
être conçu comme le tressage de l’énoncé et son énonciation, le dit et le dire, ce qui permettrait,
même dans les conditions si délicates du travail avec les victimes de torture et de violence
politique, d’accéder à la chaîne et à la trame de leurs propos. Ce nouage, ce tissu inconscient
dans lequel l’horreur, l’irruption du malheur, de l’insensé, pourront être articulées. Ainsi, grâce
au travail de création poétique des traducteurs et grâce à leur engagement, nous pouvons, dans
le suivi thérapeutique, entendre derrière le voile omniprésent du traumatisme, les difficultés
subjectives de chacun.
Omar Guerrero est psychanalyste à Paris, membre AMA de l’Association lacanienne
internationale. Il a travaillé en tant que psychologue clinicien dans plusieurs institutions dont un
service hospitalier en pédopsychiatrie, un CMPP (Centre médico-psycho-pédagogique) et,
actuellement, au Centre de soins Primo Levi, qui accueille des adultes et des enfants qui ont été
victimes de violence politique et de torture demandant, pour la plupart, l’asile politique en France.
Intéressé par la transmission de la clinique psychanalytique, il tient un séminaire mensuel depuis
2009 dans le cadre de l’A.L.I. et un autre dans celui de l’AMCPsy (association de psychanalyse et
médecine). Il intervient à l’Université (en psychologie, en droit, en médecine et en lettres), à l’IRTS
(Institut régional du travail social) et aux formations que propose le Centre Primo Levi. Les thèmes
abordés dans ce contexte sont principalement l’autorité, les conséquences de la migration, le travail
thérapeutique avec interprète, la violence, le père et les mutations de la famille.
Il écrit sur ces sujets dans les revues de l’A.L.I. (publiées chez Érès), celles du Centre Primo Levi
(Clinique du Trauma, chez Érès également, et Mémoires), et sur la page internet de l’Association
lacanienne internationale (www.freud-lacan.com).
41
Clôture du colloque par Monsieur Pascal Rillof, président de l’ENPSIT Réseau européen de Traduction et d’Interprétation pour les Services publics
Vers une vision partagée au-delà des différentes approches du rôle de l’interprète ? Dix
thèses
La communication dans les services publics fait actuellement face à un défi de taille, dont la
nature est à la fois de nature globale, et bien spécifique. Le monde a radicalement changé depuis
1989-1990. C’est de là qu’est né notre nouveau contexte sociétal : super-diverse, super-mobile
et multilingue. D’autre part, la mentalité de l’opinion publique, et, par conséquent, l’aptitude
politique à répondre adéquatement à ce défi, ne mûrit que lentement et s’accompagne d’une
résistance tenace.
Si les stakeholders – prestataires de services publics ou d’interprétation et de traduction,
universités et centres de formation et de certification – veulent exercer un impact réel sur une
politique d’accès aux services publics, et donc sur un cadre législatif et financier structurel
soutenant la communication dans les services publics, il faudra que nous, collectivité de parties
prenantes, préparions un cadre commun qui puisse héberger notre vision et nos objectifs
stratégiques.
Partons donc à la recherche des fondamentaux de ce genre de cadre, et faisons en sorte qu’il
soit maniable. À travers dix thèses, je veux entamer le dialogue avec vous, parties prenantes,
afin que tous ensemble, nous nous mettions en quête de ce cadre.
Pascal Rillof is president of ENPSIT - the European Network for Public Service Interpreting and
Translation - and a member of the Critical Link International board of directors and its European
representative.
He is currently also in charge of the Public Service Interpreter and Translator Training and
Certification Centre of the Integration Agency of the Flemish Government in Belgium. The Centre
also keeps the official Register of certified public service interpreters and translators.
Previously, from 2011 until recently, he was employed as the public service interpreting and
translation policy and sector coordinator for the same region at the Kruispunt MigratieIntegratie (Junction Migration-Integration). Prior to that, from 2002 to 2011, he managed the
Antwerp City Interpretation and Translation Service and was a member of the board of the
Belgian Federal Consultative Body for Community Interpreting and Translation (“Cofetis”). He
has a Master’s in Translation Studies and is involved in research in the field of communication
strategies and policy in multilingual service settings. Finally, Pascal Rillof is a member of the
Belgian Bureau for Standardisation and publishes on language and diversity.
42
Informations pratiques
La ville de Mons
Officiellement désignée Capitale culturelle de la Wallonie en 2002 et Capitale culturelle
européenne en 2015, la Ville de Mons, qui compte environ 100.000 habitants, est une cité qui
possède des atouts considérables dans plusieurs domaines.
Ville accueillante et commerçante, à la fois en centre-ville et aux Grands Prés, Mons est une
importante cité administrative, judiciaire et universitaire de la Province de Hainaut, dont elle
est le chef-lieu. Aujourd’hui, la ville a surtout consolidé et développé son rôle de pôle
d'attraction sur le plan patrimonial, culturel et touristique.
Dans les murs de son centre-ville, chargés d'une longue histoire, la cité historique compte des
édifices appartenant au patrimoine majeur de Wallonie comme la collégiale Sainte-Waudru,
aux allures de cathédrale, un hôtel de ville gothique, de la grande époque des Ducs de
Bourgogne et un Beffroi baroque, haut de 87 mètres, unique en son genre en Belgique et
reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO.
De nombreux autres édifices, dont les plus anciens remontent au XIe siècle, illustrent son
architecture, civile, religieuse ou militaire. Mais la ville de Mons, c'est également une périphérie
verdoyante avec des sites de premier plan, comme les minières néolithiques de Spiennes,
également reconnues au patrimoine mondial de l’UNESCO, la célèbre Maison Van Gogh et
bien d'autres vestiges.
Mons, c'est aussi le Doudou, plongeant ses racines dans un lointain passé de traditions
populaires et religieuses, comme la Procession du Car d'Or, datant du XIVème siècle, et le
Combat légendaire dit « Lumeçon » qui met aux prises saint Georges et un dragon devant des
dizaines de milliers de spectateurs, chaque année le dimanche de la Trinité.
Sur le plan culturel, les arts vivants le sont de plus en plus grâce au centre culturel transfrontalier
du Manège, à la programmation toujours riche et diversifiée. Le BAM (pour Beaux-Arts Mons)
propose quant à lui des expositions d’arts plastiques de très haute tenue, d’envergure
internationale. Et comment ne pas évoquer le Mundaneum, véritable « Google de papier », un
fonds d’archives unique en son genre ; ou l’incroyable Musée Duesberg dont les horloges sont
enviées partout dans le monde, et qui a décroché deux étoiles au Guide vert Michelin.
Enfin, Mons, c'est une ville tournée vers l'avenir avec sa Digital Innovation Valley, qui a déjà
attiré des sociétés telles que Google, Microsoft, IBM… Le Parc scientifique INITIALIS,
regroupant des dizaines d'entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies telles que la
biochimie, les télécommunications, le génie civil et l'informatique, héberge deux centres de
recherches, érigés avec l'aide de l'université de Mons UMons, de l'UCL/Mons et des Fonds
Européens.
Consultez également www.visitmons.be ou en application mobile http://www.visitmons.be/enpratique/applications-mobile
Source : Site de la ville de Mons. © Ville de Mons
43
Se déplacer dans Mons
Mons est une petite ville qui peut être visitée à pied. Le campus se trouve à environ 20 minutes
à pied du centre de Mons ou de la gare.
Adresse du colloque
UMONS - Campus de la Plaine de Nimy
Centre Vésale
(Bâtiment 7 sur le plan)
Auditoire La Fontaine
6B Avenue du Champ de Mars
7000 Mons
Taxis
Taxis Willy:
Taxis Top:
Taxis Speed:
Taxis Milie:
+32 (0) 475 414 455
+32 (0) 495 209 209
+32 (0) 474 779 777
+32 (0) 477 937 194
Bus gratuits
Il existe également 4 circuits de bus gratuits « Mons Intra Muros », toutes les 15 minutes du
lundi au samedi de 7h à 21h. Ils circulent dans Mons (voir plan ci-après), mais ne vont pas
jusqu’au Campus de la Plaine de Nimy. Il est par contre possible de se déplacer à pied de la
Gare de Mons jusqu’au Campus (voir carte ci-après).
44
Plan du campus de la plaine de Nimy
45
Plan du trajet à pied de la gare de Mons vers le campus de la Plaine de Nimy
46
Plan des lignes de bus gratuites
47
Se restaurer à Mons
Vous trouverez facilement de bons petits restaurants typiques à Mons :
http://www.visitmons.be/planifier/ou-manger#!/page/1 ou en application mobile :
http://www.visitmons.be/en-pratique/applications-mobile
Informations générales
Une zone WIFI est prévue dans l’auditoire. Réseau : UMONS-EVENT.
Mot de passe : welcome-to-umons
Des pauses-café sont prévues deux fois par jour dans le centre Vésale. Les lunches seront pris
dans les restaurants de l’Université (bâtiment 8 sur le plan du campus). Il n’y a pas de magasins
sur le campus.
Visite guidée de la ville
Une visite guidée de la ville, offerte gracieusement par Anne Godart (FTI-EII), est accessible
uniquement à ceux qui se sont inscrits.
Rendez-vous à 18h30 sur la Grand-Place de Mons, à l’entrée de l’Hôtel de ville.
48
Dragoman
Journal of Translation Studies
An international Class A academic refereed journal
ISSN: 2295-1210
CALL FOR PAPERS FOR SPECIAL ISSUE ON PUBLIC SERVICE
INTERPRETING
Public Service Interpreting: The Interpreter's discourse and its influence on the
interpersonal relationship. Discursive and argumentative approaches
Call deadline: 15 June 2016
Dragoman (www.dragoman-journal.org) is an annual international peer-reviewed digital
journal published by Arabic Translators International, (ATI: www.atinternational.org), an
international association established in 2004 according to the Belgian Law. Dragoman
publishes high-quality original research articles in the fields of Translation Studies, Linguistics,
(theoretical & applied), Terminology Studies and Cultural Studies.
We are pleased to announce the call for papers for a special issue on Public Service
Interpreting.
Description
More and more studies in public service interpreting highlight that an interpreted meeting is far
from being a dialogue between two people where the interpreter simply repeats what has just
been said in the other language. An interpreter-mediated encounter constitutes a complex
interaction in which the interpreter is committed as a fully-ratified participant (Wadensjö, 1998).
The discourse analyst has the unique opportunity of comparing the interpreter’s verbal
production to a reference discourse (Mason, 2006). What’s more, the thorough analysis of the
specificities of each discourse provides a way of accessing the interpersonal relationship within
the triad.
It has been established that the interpreter not only relays the original utterances, but also tends
to explicitly coordinate the interaction with diverse metapragmatic actions such as asking for
clarification, metalinguistic commentaries, repetitions, etc., with the aim of ensuring
communication fluidity (Wadensjö, 1998). Even more so, the interpreter sometimes engages in
a reflexive coordinating activity: s/he empowers each primary participant by giving them the
necessary space to talk and by letting them be actively involved in the interaction (Baraldi &
Gavioli, 2012 ; 2014).
49
We would like to dive deeper into the heart of the interpersonal dimension of the triadic
exchange and highlight, through the analysis of the discourse, the interpreter’s actions which
result in establishing, promoting, controlling or modifying the links between the primary
participants. In this respect, we suggest that some of the conceptual and methodological tools
developed by argumentation theoreticians are relevant for this kind of analysis, and will
therefore lead to innovative and promising research insights.
The main objective of this thematic issue is therefore to federate reflections of researchers
working in the field of dialogue interpreting (mental health, somatic health, asylum-seeking
settings, judicial settings), as well as of specialists in discourse analysis and argumentation, on
the interpersonal dimension of the triadic exchange. This innovative interdisciplinary approach
should contribute an in-depth portrayal of the intersubjective aspects at stake in an interpreted
interaction. Priority will be given to proposals which include discursive and/or argumentative
empirical analysis of interpreted interactions, particularly in mental health setting.
We invite contributions that report on research undertaken particularly, but not exclusively, in
the following fields:

-
-
-
The interpretation of discursive strategies and argumentative dimension / function
of the original discourse
What – if any – modification of the discursive strategies or the argumentative
dimension / function of the original discourse (Amossy, 2012) is observed during the
interpreting process? Does the interpreter pursue his/her own line of argumentation
independently of those of the main participants?
What discursive and argumentative analysis tools can be used to address these questions
(cf. Aristote, 2007; Anscombre & Ducrot, 1983 ; Plantin, 2011 ; Van Eemeren &
Grootendorst 2004 ; Van Eemeren & Houtlosser, 2002)?
What is the interpreter’s impact on the discursive ethos projected by the primary
participant (cf. Amossy, 2010 ; Gallez, 2014)?
How does the interpreter negotiate face-threatening acts? (cf. Brown & Levinson,
1978)
Do these observations indicate a particular intersubjective positioning on behalf of the
interpreter?

-
Coalitions and interpersonal positioning within the triad
What are the subjective positions that are projected, accepted, negotiated, or rejected
(cf. Davies & Harré, 1990 ; Harré & van Langenhove, 1999) by the three participants in
the encounter, and their impact on the interaction? Can the emergence of coalitions be
discursively observed (cf. Bruxelles & Kerbrat-Orecchioni, 2004)? Are there contextual
factors that influence the interpersonal positioning?
 Relational mediation in mental and somatic health settings
- Can the interpreter’s participation in the construction of the therapeutic alliance through
cognitive and affective aspects mobilization be corroborated (cf. Boss-Prieto, 2013;
50
Goguikian Ratcliff, 2010)? If so, how does the mediator’s position manifest itself in the
discourse? What impact does his/her verbal and non-verbal, empathetic or nonempathetic behaviour have on the dynamics of the meeting?
Editorial guidelines and submission procedure
Articles submitted for publication may be written in either English or French. All articles go
through a double-blind peer-reviewing process. Authors are responsible for ensuring that the
article itself does not contain references which might reveal their identity to reviewers. Articles
must range between 6,000 and 8,000 words.
Each article should include an abstract (max. 400 words, references excluded), five keywords,
a brief author’s biosketch (up to 80 words), affiliation and a correct e-mail address. Please,
have the submission read by a native speaker if it is not written in your first language.
Format
The format of the abstract and the full paper has to conform with the APA Style Guide (latest
edition). Please refer to the following urls:
https://owl.english.purdue.edu/owl/resource/560/02/
http://www.ar.itb.ac.id/rk/wp-content/uploads/2010/08/apastyleessentials.pdf
Example of an APA-formatted Abstract
https://owl.english.purdue.edu/media/pdf/20090212013008_560.pdf
line spacing: 1.5 lines
Margins: 2.5 cm in all directions
If illustrations are to be included, the author is responsible for reproduction-quality copies (in
digital form) and for ensuring that copyright is obtained.
Important deadlines
Submission of original manuscript to Dragoman: 15 June 2016
Notification of acceptance: 15 October 2016
Author returns revised manuscript to Dragoman: 15 November 2016
The submitted papers will be reviewed according the principles of Dragoman. The issue will
appear in late December 2016.
Manuscripts and all editorial correspondence should be sent electronically to Dr. Emmanuelle
Gallez at [email protected]
We look forward to receiving your scholarly contributions.
With our best regards,
51
The editorial board
Dr. Ahmed Al-Laithy
Dr. Emmanuelle Gallez
Dr. Svetlana Vogeleer-Aloushkova
Dra. Anne Delizée
Dr. Christine Michaux
American University of Sharjah
KU Leuven
UCL
UMONS
UMONS
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
52
Formations de la Faculté de traduction et d’Interprétation UMons
en Interprétation et médiation pour les services publics
Introduction à l’interprétation et à la médiation
pour les services publics
L'application des politiques belges et européennes visant l'intégration des immigrants et le
soutien à la mobilité intra-européenne ne peut se passer d’une figure-clef, celle de l’interprète
ou du médiateur pour les services publics, ce spécialiste bilingue et biculturel appelé non
seulement à permettre la communication entre le migrant et les institutions du pays d’accueil,
mais également à jeter un pont entre deux mondes.
Le Service de Traduction spécialisée et de Terminologie de la Faculté de Traduction et
d’Interprétation-École d’Interprètes Internationaux (FTI-EII) offre une solide introduction à
cette profession en 60 heures.
Intervenants





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





Astrid Carfagnini, doctorante en médiation interculturelle, FTI-EII
Dr. Mohamed Chaïb, docteur en médecine, interprète médical
Isabelle Coune, coordinatrice de la Cellule Médiation Interculturelle et support de la
politique du SPF Santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement
Nastasia Dahuron, traductrice, FTI-EII
Anne Delizée, doctorante en interprétation en santé mentale, FTI-EII
Pascale De Ridder, psychologue clinicienne, centre de santé mentale SSM Ulysse
Vanessa De Tobel, interprète en milieu social, Bruxelles-Accueil asbl
Anouar Echaddadi, juriste, Coordination et Initiatives pour réfugiés et étrangers (CIRÉ)
Olga Gortchanina, docteur ès lettres, spécialiste de l’identité et de la communication
interculturelle, FTI-EII
Xavière Remacle, licenciée en philosophie et islamologie, formatrice en communication
interculturelle, Centre Bruxellois d’Action Interculturelle
Benoît Van Gaver, interprète de conférence, FTI-EII
Hans Verrept, responsable de la Cellule Médiation Interculturelle et support de la
politique du SPF Santé publique, sécurité de la chaîne alimentaire et environnement
Programme (voir descriptif détaillé sur le site UMons Extension) :
 Historique de l’ISP et conception du rôle normatif de l’interprète et du médiateur (3h)
 Déontologie de l’interprète et du médiateur (4h)
 Modulations du rôle normatif de l’interprète et du médiateur (3h)
53










Interprétation et communication interculturelle (3h)
Techniques de communication interculturelle (3h)
Connaissances disciplinaires et terminologiques dans le secteur des demandes d’asile
(5h)
Connaissances disciplinaires et terminologiques en santé somatique (5h)
Connaissances disciplinaires et terminologiques en santé mentale (5h)
Principes de la recherche documentaire et terminologique (2h)
Maîtrise du non verbal (2h)
Techniques d’interprétation consécutive (7h)
Techniques d’interprétation de liaison biactive (12h)
Techniques d’interprétation par vidéoconférence et par téléphone (6h)
Conditions d’admission
La maîtrise orale du français et d’une autre langue de travail est indispensable.
Quand et où ?
Les cours débuteront à partir d’octobre 2016, à raison d’une journée deux fois par mois
(consultez les dates sur le site UMons Extension). Ils se donneront dans les locaux du Service
Public Fédéral Santé, Place Victor Horta 40, 1060 Bruxelles (Gare du midi).
Évaluation
Les candidats peuvent passer un examen s’ils le souhaitent, et recevront une attestation de
réussite le cas échéant. Une attestation de participation sera délivrée à tous.
Participation financière
Les droits d’inscription s’élèvent à 750 € / 60 heures de cours, évaluation comprise.
Formation en préparation :
Certificat d’Université en Interprétation en contexte juridique milieu judiciaire et secteur des demandes d’asile
Les participants seront, à l’issue de cette formation de 25 ECTS (150 heures de cours en
présentiel), capables de maîtriser les connaissances disciplinaires, les savoir-faire et savoir-être
requis à l’exercice de l’interprétation en contexte juridique, qui recouvre les prestations
effectuées en milieu judiciaire (chaîne pénale & interprétation devant les tribunaux) et dans le
secteur des demandes d’asile.
Responsable de ces formations
Prof. Ch. Michaux, FTI-EII
Service de Traduction spécialisée et de Terminologie
[email protected]
Coordination pédagogique
Anne Delizée, FTI-EII
Service de Traduction spécialisée et de Terminologie
[email protected]
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Table des matières
Programme............................................................................................................................................. 3
Table thématique : Activités discursive et relationnelle de l’interprète .................................................. 7
Keynote speaker : Raffaela Merlini (Università di Macerata)
Interactional data through the kaleidoscope of analytical perspectives: Reassembling the picture. 7
Natacha Niemants (Università di Modena e Reggio Emilia) - L’« entre-deuxrencontres » : activités de médiation autour des entretiens ............................................................. 8
Astrid Carfagnini (UMons) - Fonction des informations contextuelles dans une interaction
triadique en milieu médical ........................................................................................................... 11
Bart Defrancq, Sofie Verliefde (UGent) - Interpreter-mediated paternalistic interaction in a courtcentered judicial system: a case study of interpreting in a Belgian correctional court .................. 14
Orest Weber, Argyro Daliani, Esther-Amélie Diserens et Florence Faucherre (Unité
Psy&Migrants, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne) - L’investigation
psychiatrique triadique : fondements discursifs et relationnels des difficultés de traduction jugées
problématiques par les cliniciens................................................................................................... 15
Table thématique : Stratégies argumentatives et positionnement interpersonnel .................................. 18
Keynote speaker : Anne Reynders (KUL)
Argumentation, rhétorique et interprétation .................................................................................. 18
Emmanuelle Gallez et Anne Reynders (KUL) - Argumentation et rhétorique : une approche
théorique intégrée pour analyser les monologues interprétés ........................................................ 19
Emmanuelle Gallez (KUL) - L’enjeu de la structure argumentative dans un procès pénal .......... 20
Anne Delizée (UMons) - Stratégies argumentatives et discursives lors de la négociation d’un
conseil en cours d’entretien psychothérapeutique : analyse de l’influence de l’interprète sur la
relation interpersonnelle ................................................................................................................ 20
Table thématique : Projection identitaire et alignement de l'interprète au sein de la triade .................. 23
Robert G. Lee et Peter Llewellyn-Jones (University of Central Lancashire) - Interpreter’s
Presentation of Self and Participant Alignments in PSI Settings .................................................. 23
Heidi Salaets et Katalin Balogh (KUL) - Videoconferencing in legal settings: a Belgian-Austrian
case study ...................................................................................................................................... 24
Table thématique : Relations collaboratives avec l’interprète............................................................... 26
Keynote speaker : Yvan Leanza (Université Laval)
Les conditions nécessaires et suffisantes pour établir une collaboration
interprète – intervenant – usager constructive ............................................................................... 26
Betty Goguikian Ratcliff (Université de Genève) - La collaboration entre interprètes et
professionnels dans différents milieux institutionnels................................................................... 29
Antoon Cox (VUB) - A multidisciplinary exploration of misunderstanding in ad hoc interpreter
mediated Emergency Department consultations ........................................................................... 30
Table thématique : Alignement, affiliation et rôle de l'interprète.......................................................... 31
55
Demi Krystallidou (UGent) - Shedding new light on the interpreter’s function in interaction
through the A.R.T. framework ...................................................................................................... 31
Jelena Vranjes (KUL) - Affiliation in interpreter-mediated psychotherapeutic talk: the role of
gaze and gesture ............................................................................................................................ 33
Keynote speaker : Hanneke Bot (Pro Persona – Institute for Mental Health ; Bot – Bilingual
Communication & Training)
Interpreting in mental health sessions – does the interpreter treat? ............................................... 35
Michèle Guicharnaud (MANA) - Langues et clinique transculturelle .......................................... 35
Sofie Van de Geuchte - Communication in psychiatry: the influence of language mediation ...... 38
Omar Guerrero (PrimoLevi) - La place de l’interprète dans l’entretien de psychothérapie .......... 39
Clôture du colloque par Monsieur Pascal Rillof, président de l’ENPSIT Vers une vision partagée au-delà des différentes approches du rôle de l’interprète ? Dix thèses
....................................................................................................................................................... 42
Informations pratiques ....................................................................................................................... 43
Dragoman .............................................................................................................................................. 49
Journal of Translation Studies ............................................................................................................... 49
Formations de la Faculté de traduction et d’Interprétation UMons en Interprétation et médiation pour
les services publics ................................................................................................................................ 53
56

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