Observatoire de la filière apicole LR - ADAPRO-LR

Transcription

Observatoire de la filière apicole LR - ADAPRO-LR
Association de
Développement
de l'Apiculture
Professionnelle
du Languedoc
Roussillon
OBSERVATOIRE DE LA FILIERE APICOLE
LANGUEDOC ROUSSILLON
Etat des lieux des acteurs et du poids économique de
la filière régionale
ADA PRO LR –CRA LR - Maison des agriculteurs A– Mas de Saporta – CS 30012 -34 875 Lattes CEDEX
Tel 04 67 06 23 16 – Fax 04 67 20 88 73 – mail : [email protected]
N° siret : 428 201 743 00013 – code APE : 913E
Cette étude a été menée au cours de l’année 2007. L’objectif du document est
de fournir un état des lieux des acteurs de la filière apicole régionale ainsi
qu’une estimation de la valeur économique dégagée par cette activité. Pour
cela, nous nous sommes basés sur des données existantes complétées par des
enquêtes auprès de services administratifs et de sociétés privées
(négociants).
Différentes sources d’informations ont été mobilisées :
pour évaluer le nombre d’apiculteurs,

- une enquête auprès des différentes Directions Départementales des Ser­
-
vices Sanitaires (DDSV) a été menée. Tout possesseur de ruches est tenu
de les déclarer à sa DDSV. Jusqu’en 2006, les apiculteurs devaient décla­
rer le nombre de ruches en leur possession chaque année. Cette déclara­
tion est désormais obligatoire uniquement en cas de variation notable du
nombre de colonies (>30%).
Des données déjà disponibles d’études précédentes ont été utilisées : au­
dit GEM, 2004 ;
Une requête au niveau des Centre de Formalités des Entreprises (CFE)
des Chambres d’Agriculture a été effectuée.
Utilisation des résultats d’une enquête MSA de 2003 (l’actualisation des
données n’a pas été possible). les apiculteurs possédant de 10 à 150 co­
lonies sont cotisants solidaires. Ils cotisent à l'Amexa dès qu'ils ont plus
de 150 colonies, où dès lors qu'ils ont une autre production agricole.
- Pour les données sur l’installation, une enquête téléphonique auprès de
chaque Point Info Installation a complété les données du CFPPA de Rodil­
han.

pour analyser les pratiques apicoles
- concernant les pratiques de transhumance, des chiffres ont été obtenus
via les DDSV. Pour transhumer hors de son département, l’apiculteur doit
faire une demande d’autorisation à la DDSV qui lui délivre alors une carte
pastorale de transhumance
- l’étude des différents systèmes de production a été complétée par un
diagnostic effectué en 2005 dans la région et par des entretiens avec des
apiculteurs

pour évaluer les volumes et poids économiques émanant de la filière
- les enquêtes production effectuées par l’ADAPRO auprès de
adhérents, 2004, 2005 et 2006
les données de l’audit GEM, 2005
les données de la DRAF LR basé sur le RGA 2000
ses
- données d’études menées sur l’apiculture en région : rapports de stage.
Fabien JEREZ, avril­juin 2001. Fanny SOREL, janvier­juin 2004.

pour étudier les acteurs de la filière
enquête auprès de différents apiculteurs (4 apiculteurs enquêtés), 2007
enquête auprès des négociants (2 réponses sur 5 enquêtés) et fournis­
seurs, 2007
-
Il est à noter que les données relatives au nombre d’apiculteurs sont assez fiables car
émanent de données réelles de déclaration. Bien entendu, il existe toujours une
marge d’erreur notamment due au fait du nombre important d’apiculteurs
amateurs. Par ailleurs, les évaluations de volumes et de prix restent approximatives et sont
parfois le résultat d’extrapolation d’enquêtes réalisées sur un échantillon. Ces données sont
donc à manipuler avec précaution et pourront faire l’objet d’une enquête plus
large et d’un suivi dans l’avenir.
1- Les apiculteurs et productions régionaux
La région Languedoc-Roussillon compte 3 377 apiculteurs (données DDSV 2007), soit environ 5%
des apiculteurs de France.
Au sein de la filière apicole nationale, les producteurs peuvent être regroupés en trois
catégories :
• les amateurs, ayant moins de 70 colonies (88% des apiculteurs)
• les pluriactifs, agricoles ou non, qui disposent de 70 à 150 (6% des apiculteurs)
• les professionnels qui conduisent plus de 150 colonies et dont l’apiculture est la principale
source de revenu (6% des apiculteurs).
Avec 6% d’apiculteurs professionnels, Languedoc-Roussillon est la 2ème région la plus
professionnalisée de France (après PACA et ses 6,6% de professionnels). Elle dispose de 9% du
cheptel national. Les 6 % d’apiculteurs professionnels détiennent 55 % du cheptel de la
région et produisent 70% du miel.
Source : Audit de la filière miel 2005 – GEM – Oniflhor / août 2005 (ci-joint) basé sur le
recensement réalisé par les Directions Départementales des Services Vétérinaires (DDSV).
La répartition des apiculteurs dans les 5 départements de la région
Du fait du nombre important d’apiculteurs amateurs ayant moins de 70 ruches, le nombre
d’apiculteurs par département est assez difficile à déterminer.
Les chiffres suivants (reportés dans le fichier Excel ci-joint) correspondent aux données
fournies par les DDSV, le cas échéant complétées par les données d’Agreste (Recensement
Agricole 2000), ou des syndicats départementaux. Est considéré comme professionnel dans ce
tableau de recensement tout apiculteur détenant plus de 150 ruches.
Aude
nb total d'apis par dpt418
nb d'apis professionnels par dpt
30
% d'apiculteurs par dpt
12%
% d'apis professionnels par dpt
15%
nb adhérents professionnels ADAPRO
16
% d'apis pros adhérant à l'adapro
53%
nb adhérents professionnels GQMLR
7
% d'apis pros adhérant au Gqmlr
23%
Gard
1 110
59
Hérault
1 015
68
Lozère
536
31
PO
309
9
33%
30%
16%
9%
30%
35%
16%
5%
36
53
61%
78%
23
30
39%
44%
16
52%
4
44%
7
2
23%
22%
LR
3 388
197
100%
100%
125
63%
69
35%
Répartition des apiculteurs professionnels de la
région par département
Lozère
16%
PO
5%
Aude
Aude
15%
Gard
Hérault
Lozère
PO
Gard
30%
Hérault
34%
Répartition des apiculteurs par département
40%
35%
33%
30%
30%
35%
30%
%
d'apiculteurs
par dpt
25%
20%
15%
16%16%
15%
12%
9%
10%
% d'apis
professionnels
par dpt
5%
5%
0%
Aude
Gard
Hérault
Lozère
PO
Une enquête auprès de la MSA a été réalisée par l’ADAPRO en 2003. Elle complète les données
ci-dessus, mais n’informe pas précisément sur le caractère professionnel de l’activité apicole. En
effet, les pluriactifs agricoles, particulièrement nombreux en Lozère et dans les PO, sont
considérés comme professionnels car assujettis à l’AMEXA, alors que leur production principale
n’est pas forcément l’apiculture (possesseurs de ruches dont la production principale est le bovin
viande ou autre…). (Les chiffres n’ont pas pu être actualisés en raison d’une facturation
conséquente demandée par la MSA cette année pour la fourniture de données).
non cotisants MSA
Cotisants solidaires
Cotisants Amexa
Aude
364
8
49
Gard
412
28
69
Hérault
506
26
74
Lozère
188
20
77
Rappel : Tout possesseur de ruche est tenu des les déclarer en DDSV. Concernant la MSA, les apiculteurs possédant de 10
à 150 colonies sont cotisants solidaires. Ils cotisent à l'Amexa dès qu'ils ont plus de 150 colonies, ou dès lors qu'ils ont une
autre production agricole. La différence entre les valeurs communiquées par les DSV et la MSA s'explique par un faux taux
de pluriactifs agricoles dans certains départements, notamment la Lozère et le Gard.
La dynamique de la filière
Les enquêtes auprès des différents Points Info Installations des 6 départements ont permis de
fournir le nombre de dossier d’installation en apiculture avec DJA validé chaque année depuis
2000.
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
TOTAL depuis 2000
moyenne sur 7 ans
Nombre d'installations
DJA
moyenne entre 2000 et
2006
écarts
Nb installation DJA en
Languedoc Roussillon
5
7
8
3
8
9
7
47
6,71
AUDE
GARD
HERAULT
LOZERE
PO
0,86
0­2
1,43
0­3
1,71
0­4
1,57
0­3
1,25
0­3
Dans la région, on dénombre entre 3 à 9 installations DJA en apiculture par an (en moyenne 6.5
entre 2000 et 2006) avec une part d’installation plus importante dans les départements de
l’Hérault, du Gard et de la Lozère.
Il est important de noter que ce nombre d’installations est sous estimé compte tenu de la part
importante d’installations qui se réalisent hors DJA. Il est très difficile d’estimer cette part
mais les discussions avec les apiculteurs laissent transparaître ces stratégies d’installation
progressive comme des phénomènes fréquents.
L’étude technico économique en cours de réalisation à l’ADAPRO LR en partenariat avec le CFPPA
de Rodilhan montre que sur 11 installations, 6 se sont faits avec DJA.
2- Quelques éléments sur les pratiques apicoles régionales
Un diagnostic socio-économique élaboré en 2005 a permis d’identifier une typologie des
exploitations apicoles selon des critères de taille de cheptel, de volume de production, de
système de production, de mode de commercialisation et de spécialisation ou pluriactivité
agricole. Cette étude dénombre ainsi 5 groupes d’apiculteurs (Source : Etude socio-économique de
l’apiculture dans le Languedoc Roussillon, ISARA de Lyon, 2005):
1 : Les exploitations en production miel semi-intensif : reprise d’exploitation (agricole ou
apicole) il y a environ 10 ans, de taille modeste (à peine une SMI qui correspond à 400 ruches en
apiculture). Production spécialisé en miel, équipement moderne et commercialisation en gros ou
demi-gros et parfois un peu en vente directe.
2 : Les exploitants optant pour une valorisation-transformation des produits apicoles :
apiculteurs non issus du monde apicole, exploitations âgées de plus de 10-20 ans. Tailles
moyennes (le nombre de ruche atteint la SMI), équipements modernes. Production diversifiée :
miel, pollen, gelée royale, essaims et transformation. Commercialisation au détail en demi gros ou
en vente directe
3 : Les exploitations à production intensive. Exploitants issus du monde agricole. Taille
importante (près de 700 ruches en moyenne), équipements modernes et adaptés à la taille de
l’exploitation. Production majoritairement spécialisée en miel, commercialisation en gros.
4 : Les jeunes exploitations : Exploitants non issus du milieu rural. Jeunes exploitations
disposant d’une demi SMI. Equipement faible. Production diversifiée, commercialisation
uniquement en détail.
5 : Les pluri-actifs : Exploitant non issu du milieu agricole. Jeune exploitation avec un nombre
de ruches moyens de 160 ruches et un niveau d’équipement faible. Exploitant pluriactif.
Production faible et dans les 3 circuits de commercialisation.
Sur un échantillon d’une cinquantaine d’apiculteurs choisis au hasard dans la région, voici la
répartition dans ces 5 groupes :
1 : 23%
2 : 23%
3 : 18%
4 : 16%
5 : 20%
Notes sur les pratiques de transhumance
Afin de diversifier les catégories de miels produits et pour face à un certain nombre d’aléas
climatiques, de nombreux apiculteurs sont amenés à déplacer leurs ruches au cours de l’année.
Les apiculteurs professionnels sont concernés par ces méthodes de transhumance, il faut en
effet un investissement matériel plus ou moins conséquent (poids lourd, remorque, élévateur,
grue …) pour déplacer les colonies (de 20 à plus de 100) à la fois et ce sur plusieurs centaines de
kilomètres parfois.
L’identification de ces mouvements de transhumance interdépartementaux dans le département
permet de comprendre les échanges existant entre les départements qui détiennent des
caractéristiques naturelles différentes. Notons par exemple, que la transhumance des
départements du Gard et de l’Hérault concerne un déplacement des ruchers vers la flore de
châtaigneraies, de bruyères se trouvant au nord de ces départements ou en Lozère. Par ailleurs,
les déplacements des ruchers des apiculteurs lozériens (et autres ex : Hte Loire) vers les
départements du sud de la Région pendant l’hiver permet un hivernage plus doux et une reprise
d’activité des ruches plus précoces au printemps.
nb apis transhumant hors de leur département
nb d'apis transhumant de l'extérieur vers le département
Aude
34
-
Gard
11
Hérault
104
71
Lozère
99
-
PO
Notes sur l’apiculture biologique
Les quelques éléments dont nous disposons proviennent d’enquêtes réalisées auprès d’apiculteurs
de la région.
En Languedoc Roussillon, 21 apiculteurs sont dénombrés comme détenant un label biologique, avec
plus de la moitié d’entre eux qui sont apiculteurs à titre principal (source : enquête FRAB :
Fédération Régionale de l’Agriculture Biologique, 2007).
Cette partie de la filière apicole est actuellement peu structurée (selon les dires des apiculteurs)
au niveau de la Région.
La pratique de l’apiculture biologique se distingue de l’apiculture conventionnelle sur différents
points :
- traitements : pas d’utilisation d’antibiotique ou de produits chimiques dans la lutte des
pathologies apiaires
- nourrissement : sirop ou sucre biologique en quantité limitative
- équipement de qualité alimentaire
- emplacement des ruchers : nécessaire de fournir une carte spécifiant un zonage de flore
spontanée ou de cultures biologiques
- cire d’origine biologique
- pas de clippage des reines…
- traçabilité
La moyenne de production par ruche est semble-t-il sensiblement la même (voire légèrement
inférieure) qu’en conventionnelle (pas d’évaluation précise à ce jour) mais la commercialisation se
réalise majoritairement en conditionné demi gros ou vente directe.
Les acteurs spécifiques de la filière biologique en Languedoc Roussillon :
- en aval : la cire se trouve dans les magasins apicoles conventionnels (Ickowitz), le sucre
est généralement acheté auprès de grossistes spécialisé dans les produits biologiques
- en amont : marchés conventionnels ou marchés paysans ou biologiques, groupement de
producteurs (il existe une SARL de 3 producteurs), magasins ou coopératives spécialisés
biologiques, Apibiosud qui développe une gamme apithérapie (coopérative située en Ariège
regroupant environ 10 apiculteurs), société spécialisée en transformation de la propolis à
Clermont l’Hérault.
20
3
3- Les produits de la ruche
Le miel
La production française de miel est toujours extrêmement difficile à appréhender. Elle est en
effet dépendante des aléas climatiques d’une année sur l’autre et d’une zone géographique à
l’autre. Elle varie également et très fortement selon les pratiques et les stratégies des
apiculteurs : ruches sédentaires ou transhumantes, importance des transhumances, choix des
types de miels recherchés (miel monofloraux ou polyfloraux de crus, toutes fleurs ou miels de
grandes cultures…). Source : Audit de la filière miel 2005 - GEM – Oniflhor / août 2005.
L’audit GEM réalisé en 2005 évalue la production française à 25 000 tonnes, dont 14 500 tonnes
pour les apiculteurs professionnels. La production des amateurs n’entre que très peu dans les
circuits de commercialisation ; ils sont absents des
circuits de gros et ½ gros.
Au niveau national, la France est déficitaire en miel
(de 6 000t à 17 000t en 10 ans). Les importations
se font à des prix variant entre 1,8 €/kg et 2,6
€/kg. A titre indicatif, un apiculteur récolte en
moyenne 20 kg de miel par colonie et par an.
Les données fournies par la DRAF LR, basées sur le
RGA 2000, indiquent une production régionale de
1500 tonnes par an, avec la répartition
départementale suivante :
(cf. tableur Excel ci-joint).
Production de miel par dpt - RA 2000
PO 16%
LOZER E 13%
GA RD 18%
A UD E 19%
HERA ULT 34%
Les productions moyennes à la ruche peuvent aller selon les années et les zones de production de
13-17Kg (pour des années de sécheresse par exemple) à 20-25 Kg. La quantité produite par les
apiculteurs est également révélatrice de leur expérience du métier. Ainsi, l’étude menée par
l’ISARA en 2005 montre que les apiculteurs avec moins de 3 années de métier parviennent à des
production de 15-17 Kg par ruche, alors qu’un apiculteur de 20 ans de profession atteint des
production de 21-25 Kg sur une même année. Par ailleurs, les enquêtes de production réalisées
auprès d’apiculteurs en fin de saison (année 2006, 2005, 2004) révèlent des différences de
rendement selon la miellée concernée : 4-5 Kg sur le thym à 30 Kg sur le tournesol.
Les miels les plus produits en Languedoc Roussillon sont ceux de châtaignier, de garrigue, de
romarin, de montagne, d’acacia, de bruyère blanche, de romarin. Source : enquête production
ADAPRO/ 2006
Ne disposant pas de chiffres exhaustifs sur les quantités de miels obtenues par type de miellée,
nous nous baserons sur les chiffres de production fournis par Agreste soit 1500 tonnes de miel
sur la région par an.
La gelée royale
Depuis une dizaine d’année, la production de gelée royale a connu un développement dans la filière
apicole. Elle concerne aujourd’hui environ 70 apiculteurs qui produisent une quantité annuelle de 2
tonnes au niveau national. Cette activité intéresse de plus en plus les apiculteurs qui y voient une
opportunité de développer leurs activités et notamment de développer le caractère technique de
cette production.
La production française de gelée royale est fortement concurrencée par l’importation de gelée
venant de Chine et d’Asie du Sud-Est et vendue à moindre prix. L’activité française se positionne
sur une différenciation qualitative du produit par rapport aux produits importés, à travers une
politique stricte de qualité, régie par une Charte de qualité mise en place par le GPGR
(Groupement des Producteurs de Gelée royale).
6 apiculteurs en production de gelée royale sont dénombrés dans la région par le GPGR mais
aucun apiculteur ne vit en majorité de cette activité dans la région (enquête auprès de quelques
apiculteurs). La production moyenne d’un apiculteur en gelée royale est de l’ordre de 10-12 Kg/an.
(Source, enquête GPGR, 2007).
La plupart des producteurs en gelée royale commercialise en direct à des prix d’environ 10002000 euros / Kg selon le mode de commercialisation (détail ou demi-gros par Kg).
La production de gelée royale détient des perspectives de développement intéressantes
nécessitant cependant une caractérisation poussée du produit français et une communication
auprès des acheteurs. (Source : Audit de la filière miel 2005 - GEM – Oniflhor / août 2005).
La pollinisation
La pollinisation est une activité complémentaire à celle de la production de miel. Cette pratique
permet de lier l’apiculture à l’agriculture. Il s’agit de contrat entre un agriculteur (bien souvent
maraîcher et/ou arboriculteur) et un apiculteur afin d’effectuer la pollinisation des cultures
grâce au dépôt de ruches à proximité des parcelles. Ce procédé est bénéfique aux deux parties
car l’agriculteur est contraint, notamment dans les milieux confinés et pour les plantes
entomophiles de trouver une alternative de pollinisation croisée pour assurer son rendement
alors que, de son côté, l’apiculteur bénéficie d’une source de revenu stable et indépendante de la
production de miel. (Source : Etude socio-économique de l’apiculture dans le Languedoc
Roussillon- ISARA-ADAPRO/ décembre 2005).
L’évaluation économique de cette activité s’avère complexe dans la mesure où il s’agit de chiffrer
la part de responsabilité de l’activité pollinisatrice de l’abeille au rendement des cultures.
Différentes sources proposent des évaluations :
- Contribution au rendement des cultures (et donc à la valeur économique) de l’ordre de 7%
(SPMF : Syndicat des Producteurs de Miel Français)
- Les chercheurs Borneck et Merle estiment que l’abeille serait responsable d’une valeur
ajoutée estimée à 3 milliards de francs (soit environ 45 millions d’euros) en Europe.
Robinson et al. pensent que 30% de la valeur commerciale des cultures est à attribuer à
l’abeille.
La différence entre ces estimations de gains liées à la pollinisation des abeilles peut être
attribuée au fait que dans le premier cas, on ne parle que de rendement alors que dans le
deuxième cas il est également question de critères qualitatifs, de précocité et d’uniformité des
récoltes, ayant des répercussions sur les prix de vente.
L’INRA d’Avignon travaille plus particulièrement sur cette évaluation. Compte tenu des données
dont nous pouvions disposer, il n’a pas été possible d’évaluer ce poids économique de la
pollinisation à l’échelle régionale. En effet pour effectuer cette évaluation, il aurait été
nécessaire d’estimer les surfaces de cultures nécessitant la pollinisation par les abeilles et
faisant appel à la pollinisation dans la région (vergers : pommes, poires, …maraîchage : melon….) et
la part de la valeur économique de ces productions que l’on peut attribuer à la pollinisation. Des
recherches ont été effectuées à ce sujet auprès du CTIFL, de la Chambre régionale
d’Agriculture mais nous n’avons pas pu avoir ces informations pour le moment. Cependant, ces
évaluations sont en cours à l’INRA d’Avignon et nous poursuivrons nos prospectives dans ce
domaine.
En terme de perspective de développement de cette activité, il faut noter que la pollinisation
présente des inconvénients limitants sa pratique par les apiculteurs. En effet, les apiculteurs
restent frileux et à juste titre, notamment concernant les traitements phytosanitaires
administrés aux cultures et sont sensibles aux risques encourus et aux conséquences
économiques liées aux pertes d’abeilles suite à des intoxications.
La vente d’essaims
Certains apiculteurs diversifient leurs sources de revenus sur leurs exploitations en vendant à
d’autres apiculteurs les essaims qu’ils constituent eux-même. Cette pratique se développe
d’autant plus ces dernières années où des pertes importantes de cheptel ont pu être constatées
chez des apiculteurs qui ont cherché alors à rapidement reconstituer leur cheptel. Un essaim
selon le son niveau de sélection peut être vendu à prix variant de 50 € à 100 € environ par les
apiculteurs de la région. (Source : enquête apiculteur 2007)
Autres produits de la ruche
Le pollen, la propolis
Il n'y a pas d'apiculteurs dans la région spécialisés uniquement dans la production de pollen ou de
propolis. Dans la plupart des cas, le pollen et la propolis sont vendus au détail (4 apiculteurs
seulement commercialisent le pollen en gros dans la région). Ces produits de la ruche peuvent
représenter jusqu'à 20% du Chiffre d'Affaire de l’apiculteur.
Les produits transformés
Le miel est un produit dont la fluctuation de prix peut être importante, en raison notamment de
la concurrence sur les marchés et de celle créée par les produits d’importation. Ainsi, certains
apiculteurs optent pour la transformation et la valorisation de leur produit en vue de garantir les
prix et de diversifier son panel de produits pour sa clientèle.
Les produits transformés sont le pain d’épice, le nougat, l’hydromel…
Il est difficile d’évaluer cette production sur le Languedoc Roussillon car elle fluctue d’années en
années…Cependant, la part que constitue la commercialisation des produits transformés dans le
chiffre d'affaire peut être importante.
4 - La commercialisation du miel
Le marché du miel est segmenté en deux sous catégories :
- marchés alimentés par les entreprises de conditionnement : marché dit du « vrac » par les
apiculteurs
- marchés alimentés par les apiculteurs eux-mêmes : marché de la vente directe ou du demigros (vente à des supermarchés, commerçants)
Au niveau national, la quantité de miel commercialisée en vrac auprès des entreprises de
conditionnement est estimée à 25 % - 30% de la production, le reste étant vendu directement
par l’apiculteur. Source : Audit de la filière miel 2005 - GEM – Oniflhor / août 2005.
En Languedoc Roussillon, une enquête réalisée en 2005 auprès d’une quarantaine d’apiculteurs
indique la répartition des ventes de la manière suivante :
% d'apiculteurs pratiquant:
Vente au détail seulement
Vente en demi­gros seulement
Vente en gros seulement
un seul mode de commercialisation
Vente en gros et en demi gros
Vente en gros et au détail
Vente en demi gros et détail
2 modes de commercialisation
Trois modes de vente
total
5,41%
0,00%
10,81%
16,22%
5,41%
13,51%
35,14%
29,73%
54,05%
29,73%
100,00%
100,00%
% d'apiculteurs commercialisant:
Exportation
Autre
Détail : Foire, marché, vente directe
Demi-gros : GMS, boutique spécialisée
5,41%
13,51%
83,78%
70,27%
Gros : Conditionneur, négociateur, coopérative
59,46%
Une enquête menée en 2005 à l’ADAPRO LR sur un échantillon d’une quarantaine d’apiculteurs
permet de connaître les volumes commercialisés dans les différents modes existants (stage de
Fabien Gerez, ADAPRO, 2005)
Estimation des volumes sur la
région (en Tonne de miel):
% du volume produit :
Vente
Vente
Vente
Vente
en gros
en demi gros
au détail
à l’exportation
41.5 %
25%
33 %
0.5 %
622.5
375
495
7.5
Les enquêtes production réalisées auprès d’une vingtaine d’apiculteurs de la région nous
fournissent des moyennes de prix de commercialisation sur trois années successives
Prix en euros/Kg
2004
2005
2006
Prix moyen du miel
4.54
4.19
4.60
vendu en vrac
Prix moyen du miel
6.35
5.99
­
vendu conditionné
pour le ½ gros
Prix moyen du miel
8,95
9,23
9,60
vendu conditionné
pour le détail
Ces différentes données issues d’enquêtes auprès d’échantillon d’apiculteurs nous permettent
d’estimer (de manière approximative) la valeur économique liée à la production de miel en
Languedoc Roussillon. Pour cela, nous avons pris les prix pratiqués en 2005
La valeur économique liée à la vente de miel en Languedoc Roussillon est donc estimée à
2608000 + 2246000 + 4569000 + 32000 = 9 455 000 euros/an
Les modes de commercialisation sont variés
Les prix sont fluctuants surtout sur le marché du gros
Le marché du miel est segmenté
La vente directe
La vente directe est donc le mode de commercialisation le plus utilisé par les apiculteurs mais les
volumes commercialisés au détail sont nettement inférieurs aux volumes commercialisés en gros
ou en demi gros. Ce type de commercialisation se pratique principalement sous forme de vente di­
recte sur les exploitations et vente sur les marchés de proximité. (Fanny Sorel, Mémoire de fin
Répatition des ventes au détail
expédition
Point de vente collectif
Foires
Marché
Vente directe sur l'exploitation
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00%
d’étude IUP Biotraçabilité, accompagnement dans la mise en place de signes officiels de qualité
des miels, 2004)
Chiffres tirés d’une étude menée avec un échantillon de 44 apiculteurs du Languedoc Roussillon
La vente en demi-gros
La vente en demi-gros se fait principalement dans la région par des boutiques spécialisées. (Fan­
ny Sorel, Mémoire de fin d’étude IUP Biotraçabilité, accompagnement dans la mise en place de
signes officiels de qualité des miels, 2004)
Les apiculteurs commercialisent également leur miel en passant par des GMS (Grande et Moyenne
Surface) locaux.
La vente en gros
La vente en gros se fait principalement hors région. Les miels commercialisés en gros sont de
toutes origines avec une proportion plus importante remarquée de miel de grandes cultures.
Néanmoins, l’importance de ce mode de commercialisation nécessite l’implication des condition­
neurs dans la démarche (négociants, coopératives….) (Fanny Sorel, Mémoire de fin d’étude IUP
Biotraçabilité, accompagnement dans la mise en place de signes officiels de qualité des miels,
2004)
Ces acheteurs vont généralement conditionnés le miel qu’ils ont achetés en fûts afin de le re­
vendre pour la plupart à des GMS. Une partie du miel peut également être revendu à des trans­
formateurs (fabricants de pain d’épices, nougatiers de la vallée du Rhône…)
Il n'y a pas d'acheteurs importants installés dans la Région, c'est pourquoi les apiculteurs font
appel à des entreprises d'autres régions.
Parmi les structures d'achat du miel en gros et vrac, on dénombre:
− une coopérative « France Miel »
− des négociants privés
Notons qu’il y a eu une initiative, il y a 10 ans avec le Conseil Régional de créer une association de
promotion du Miel (Pro miel) qui est devenue la Coopérative Apisud. Cette initiative avait pour
objectif de développer les débouchés de commercialisation pour les apiculteurs de la région, et
notamment dans le secteur de la grande distribution. Cependant, même si certaines démarches
positives ont pu se mettre en place, l'action n'a pas pu être pérennisée (pb
d'approvisionnement...).
La Coopérative « France Miel » (estimé à 16% du volume de miel régional conditionné)*
La coopérative est basée dans la Jura et est le 2ème acheteur français. En Languedoc Roussillon,
France miel achète entre 70 et 90 T de miel chaque année à des apiculteurs individuels
(principalement professionnels et quelques pluri actifs) ou à un regroupement régional de la
coopérative. 97 % du miel acheté est conditionné en pots et vendu à des GMS. L’autre partie du
volume est revendue en fûts à des transformateurs (nougatiers, céréaliers de petits déjeuners,
pâtissiers).
*(Source : Enquête producteur 2005)

Quelques commentaires d’un apiculteur enquêté sur la différence coopérative /négociant :
- délai de paiement: la coopérative achète et paye le miel dans un délai de 17 mois. Elle se base sur un prix
initial du marché pour le premier versement à l'apiculteur. Si au cours des 17 mois le prix varie, l'apiculteur
aura soit une augmentation de paiement, soit une déduction (principe du marché américain des céréales). Le
problème signalé par les apiculteurs est le délai de paiement car l'argent attendu ne peut être utilisée pour
des investissements ou pour un placement bancaire. La vente à un négociant permet un paiement dans un
délai de 5 mois et cela avec un prix fixé au préalable entre l'apiculteur et le négociant. (prise de contact fin
août-début septembre, pour la signature d'un contrat)
- Prix d'achat: la coopérative achète généralement à un prix inférieur au négociant
- conditions: l'adhésion à la coopérative nécessite l'achat de parts sociales et engage pour la livraison d'une
quantité annuelle de miel fixée au préalable mais qui ne correspond pas pour autant à la totalité de la
production..
 Les Etablissements Michaud (estimé à 16% du volume de miel régional conditionné)*
basés à Gan dans le 05
1er acheteur français avec 4 500T/an
 Société « les Apiculteurs associés » (estimé à 6% du volume de miel régional conditionné)*
Cette société est basée à la Ferté Saint Aubin (45). En 2004, la société conditionnait 750 T/ an
correspondant à une collecte sur l’ensemble du territoire (Source :brochure « les apiculteurs
associés, 2004).
 SARL Dorsman
Cette société est basée dans le Jura. En Languedoc Roussillon, la société achète en moyenne 20
T de miel par an à 15 à 20 apiculteurs. La société achète préférentiellement un miel de bruyère
callune. La société ne conditionne pas et le miel est revendu directement en fût à des
conditionneurs.

Société Apidis
basée à Dijon
Exportation
Ce mode de commercialisation concerne une part réduite d’apiculteurs. Parmi les pays cités, c’est
en Allemagne qu’il y a le plus de miel exporté (52,7%) sinon les autres pays d’export se situent
uniquement dans l’Union Européenne.
5 - Les fournisseurs apicoles
En Languedoc Roussillon, l’approvisionnement en matériel apicole passe essentiellement par la
société Ickowicz qui propose tout le matériel apicole : ruches, cadres, produits de nourrissement,
de traitement, du matériel de transhumance (grue, élévateur), des pots et emballage, de la cire…
Un autre lieu d’approvisionnement mais cette fois-ci hors région peut également être une société
basée à Avignon ou les Etablissements Thomas basés à Orléans auxquels il est nécessaire de
passer commande pour une livraison (système souvent jugé moins pratique par les apiculteurs).
Par ailleurs, l’approvisionnement en cire peut également passer par des ciriers indépendants.
6- Structuration de la filière apicole régionale
Les syndicats apicoles
Les syndicats apicoles ont pour mission :
- syndicats d’amateurs ; la défense de l’abeille dans l’environnement, la réalisation d’actions de
promotion (foires, journées découvertes, rucher école…)
- syndicats de professionnels : défendre l’outil de production et les intérêts de ses membres,
contribuer au développement et à la promotion du produits, aider à pérenniser les exploita­
tion en les soutenant et en favorisant les installations.
Il existe 3 grands syndicats apicoles nationaux :
- le SNA : syndicat des apiculteurs amateurs,
- l’UNAF : union nationale des apiculteurs de France (amateurs, pluriactifs, quelques profes­
sionnels),
- le SPMF : Syndicat des Producteurs de Miel de France (professionnels uniquement).
A l’échelle de la région, il existe la FALR (Fédération Apicole en Languedoc Roussillon) qui
regroupe les présidents des 5 syndicats départementaux (hors SPAA Gard-Lozère), ainsi que le
SAPLR (Syndicat Apicole Professionnel du LR).
Enfin, les syndicats apicoles départementaux regroupent souvent des amateurs et des
professionnels. Ils offrent la possibilité aux apiculteurs de souscrire aux assurances, ils
organisent la défense de l’activité, notamment dans la lutte contre les intoxications d’abeilles ou
dans le cadre des déclarations de calamité agricole. Ils assurent également la promotion de
l’apiculture (rucher école, foires…). On en compte six en Languedoc-Roussillon :
-
l’Abeille de l’Aude
l’Abeille Héraultaise
le Syndicat Apicole du Gard
le Syndicat des Professionnels Apicoles Autonome du Gard et de la Lozère
le Syndicat Apicole de Lozère
l’Union Syndicale des Apiculteurs du Roussillon
Organisation sanitaire
Dans chaque département, les apiculteurs se regroupent au sein d’un GDSA (Groupement de
Défense Sanitaire Apicole). Ces GDSA, en liaison avec les DSV s’occupent de l’aspect sanitaire
des ruches (information et prévention) et assurent le relais des informations relatives aux
traitements sanitaires émanant des DSV (Direction des Services Vétérinaires).
On en trouve un dans chaque département de LR, sauf dans le Gard où les professionnels ont
créé le CTSAG : Comité Technique et Sanitaire Apicole du Gard.
Organismes de développement
Le Centre National de Développement de l’Apiculture (CNDA) fédère toutes les Associations de
Développement de l’Apiculture régionales (17 ADA), dont l’ADAPRO-LR. Le CNDA préfigure d’un
Institut Technique Apicole. Il est le seul organisme reconnu au niveau national par le Ministère
de l’Agriculture. Sa mission consiste à concourir au développement de l’apiculture (appui
technique, expérimentation, actions économiques…) et à représenter les apiculteurs auprès
d’instances nationales. Il fédère 17 ADA régionales (sachant qu’une seule ADA est reconnue par
région). Le Conseil d’Administration de ces ADA doit être composé majoritairement d’apiculteurs
professionnels. Leur Président doit obligatoirement être lui-même apiculteur professionnel.
Au niveau régional, en 1999, compte tenu de la professionnalisation de l’activité et de l’absence
d’appui technique au niveau des chambres d’agriculture, les apiculteurs professionnels ont créé
l’ADAPRO LR qui a reçu le soutien de la DRAF LR et de la Chambre Régionale d’Agriculture. Les
syndicats d’amateurs ont de leur côté créé l’ADA LR, qui a une vocation fédératrice des
structures départementales d’amateurs.
A noter, le Groupement qualité du Miel et des Produits de la Ruche LR a été créé en 2002 à
l’initiative des apiculteurs professionnels. Ce groupement œuvre pour la mise en place de Signe
d’Identification de la Qualité et de l’Origine, en particulier une IGP « Miels des Cévennes ».
Schéma synthétique de présentation de la filière :
: circulation du produit (miels)
: autres échanges (matériels,
informations, conseils…)
Fournisseurs de matériels (ruches –
miellerie et de consommables
(nourrissement, cire…)
Production
extraction
conditionnement
Association de
développement, GDSA,
Groupement Qualité
syndicat
Les producteurs de
miels : apiculteurs
Vente en vrac
Les conditionneurs :
négociants,
coopérateurs
Les producteurs de
miels : apiculteurs
Vente en conditionné
Vente directe
vente
superette…..
Les consommateurs
Bibliographie
Résultats d’enquête production auprès d’apiculteurs. ADAPRO. 2006.
Résultats d’enquête production auprès d’apiculteurs. ADAPRO. 2005.
Résultats d’enquête production auprès d’apiculteurs. ADAPRO. 2004.
Etude socio-économique de l’apiculture dans le Languedoc Roussillon. Mise en place de données de référence
sur l’apiculture professionnelle de la région. ISARA Lyon/ ADAPRO-LR. Décembre 2005.
Audit de la filière miel. Réactualisation des données économiques issues de l’audit 1997. GEM/ ONIFLHOR. Août
2005.
Agreste. Données statistiques agricoles. www.agreste.fr
Rapport de stage, « les modes de commercialisation en apiculture et les apports des SOQ », Fa­
bien JEREZ, avril­juin 2001.
Rapport de stage, « Accompagnement dans la mise en place de SIQO », institut
universitaire professionnel de biotraçabilité, Mtp II, Fanny SOREL, janvier­juin
2004.
Entretiens avec des apiculteurs, 2007
Enquête FRAB, 2007.
Enquête GPGR (Groupement des Producteurs de Gelée Royale), 2007.