Securite alimentaire 2

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Securite alimentaire 2
SECURITÉ ALIMENTAIRE 2 (AGRICULTUE ET SUBSISTANCE)
Lors d'une crise, les communautés devront relancer les activités agricoles et de subsistance le plus rapidement
possible. Cependant, initier ces activités ne garantit pas l'usage optimal des ressources ni leur impact positif sur les
populations affectées. Seule une réponse sensible au genre, élaborée avec la participation de TOUS - hommes et
femmes, filles et garçons – à chaque étape du cycle de projet, permet de garantir son efficacité et sa pertinence.
La Situation Mondiale de l'Alimentation et de l'Agriculture 2010-2011 révèle qu'en moyenne, 57% des hommes et
43% des femmes contribuent aux travaux agricoles dans les pays en développement. Les femmes et les hommes
travaillent en partenariat dans les activités de subsistance et d'élevage, partageant certaines tâches mais en
effectuant d'autres tâches plus sexo-spécifiques. Les compétences et l'énergie des hommes et des femmes sont
essentielles pour maximiser et optimiser leur sécurité alimentaire. Les séparations familiales qui interviennent
souvent lors des catastrophes, ou la perte d'un conjoint menacent donc l'équilibre précaire des populations affectées.
Le partage des tâches et des responsabilités doit donc être considéré attentivement en raison de son impact sur la
sécurité alimentaire.
Les projets qui analysent et prennent en considération les besoins, les priorités et les capacités des populations
masculines et féminines de différents âges sont davantage susceptibles d’améliorer les conditions de vie des
personnes affectées. La Notation Genre de l’IASC est un outil qui permet aux équipes d’évaluer les projets sur une
échelle de 2 à 0 selon leur potentiel à répondre aux besoins différenciés des femmes, des filles, des garçons et des
hommes et/ou à contribuer au renforcement de l’égalité des sexes. Une description complète de la Notation Genre et
de sa mise en œuvre est disponible dans la Fiche Conseils générale sur la Notation Genre.
UNE ANALYSE DES BESOINS → DES ACTIVITÉS → DES RÉSULTATS
Une ANALYSE DES BESOINS SENSIBLE AU GENRE est la première étape afin de s’assurer que la programmation dans
le secteur Agriculture et Subsistance soit effective, sûre et apte à restaurer la dignité. Elle est fondamentale pour la
compréhension des dynamiques sociales et de genre pouvant favoriser ou au contraire réduire l’efficacité de l’aide
humanitaire. Une analyse des besoins sensible au genre identifiera les écarts entre les sexes, tels l’inégal accès aux
services pour le développement de l’agriculture et la subsistance devant être résolus. Les besoins et écarts analysés
devront être intégrés dans les ACTIVITÉS du projet. Les RÉSULTATS ATTENDUS devraient identifier les changements
prévus pour les bénéficiaires féminins et masculins. Eviter les formulations généralistes ne permettant pas de savoir si
femmes et hommes vont bénéficier à part égale du projet.
 Dans la région affectée, quels sont les cycles quotidiens et saisonniers modulant les activités de préproduction, production et post-production des récoltes, pêches et piscicultures, foresteries et ressources
naturelles réalisées par les femmes, les filles, les garçons et les hommes ?
 A quelles contraintes relatives à la protection, la mobilité et les normes sociales les garçons et les filles, les
hommes et les femmes font-ils face pour produire ou acquérir des denrées alimentaires ?
 Combien de temps et d'énergie les femmes et les filles investissent-elles dans les activités non-agricoles et
quelle est leur part de responsabilité comparé aux hommes et aux garçons ?
 Quel pouvoir décisionnel, quel accès et quel contrôle sur les ressources les femmes exercent-elles comparé
aux hommes ? (Ex. concernant les outils, les semences, les produits, l’appui phytosanitaire et vétérinaire)
 Est-ce que les hommes et les femmes bénéficient du même accès aux idées novatrices, à la formation et aux
nouvelles technologies ? Les femmes auraient-elles besoin d'actions ciblées à cet égard ?
LE GENRE DANS LES ACTIVITÉS DU SECTEUR AGRICULTURE ET SUBSISTANCE
 Organiser des groupes de discussion mixtes ou unisexes si cela est culturellement plus acceptable, de façon à
recueillir les idées et opinions des participants concernant les politiques, les stratégies et les interventions
réalisées pour promouvoir et protéger les activités du secteur agricole et de subsistance.
 Veiller à ce que l'appui technique offert vise prioritairement à réduire la charge de travail des femmes.
 Promouvoir activement la participation des femmes au sein des comités et regroupements agricoles.
Septembre 2012 – Fiche Conseils sur la Notation Genre : Sécurité Alimentaire (Agriculture et Subsistance)
La Notation Genre du IASC : Fiche Conseils
LE GENRE DANS L’ANALYSE DES BESOINS DU SECTEUR AGRICULTURE ET SUBSISTANCE
SECURITÉ ALIMENTAIRE 2 (AGRICULTUE ET SUBSISTANCE)
POURQUOI L’ÉGALITÉ DES SEXES COMPTE-T-ELLE DANS LES INTERVENTIONS HUMANITAIRES DANS LE
DOMAINE DE L’AGRICULTURE ET LA SUBSISTANCE ?
LE GENRE DANS LES RESULTATS DU PROJET
 X Nombre et % de fermiers et fermières ayant recouvré l'autonomie grâce aux distributions de semences et
autres appuis offerts en fonction de leurs besoins et des cultures.
 X Nombre et % d'hommes et de femmes ont été formés, équipés et soutenus dans le domaine des techniques
vétérinaires.
 Tant les femmes que les hommes sont actifs et influencent les décisions dans le domaine de l'agriculture, la
pisciculture et la foresterie.
 L'apport nutritionnel au sein des ménages s'est amélioré durant la période de __________ en raison du haut
niveau d'acceptation des femmes formées afin de soutenir les femmes pratiquant le jardinage domestique.
DÉTERMINER DES ENGAGEMENTS MINIMUMS POUR LE SECTEUR AGRICULTURE ET SUBSISTANCE
Des engagements minimums peuvent être développés pour concrétiser systématiquement les responsabilités du secteur
de l’agriculture et de la subsistance et des organisations qui le composent à l’égard du genre. Les engagements doivent
être formulés de manière pratique, tant en termes de valeur ajoutée pour la programmation actuelle qu’en termes
d’actions/approches devant être mises en œuvre par les acteurs du secteur pour les implanter. Ils devraient constituer un
ensemble d’actions/approches prioritaires (maximum cinq engagements) devant être suivis par l'ensemble des acteurs du
secteur. Pratiques et réalistes, les engagements minimums doivent viser à améliorer la programmation actuelle plutôt
que de proposer une réorientation drastique des programmes et stratégies. Enfin, ils devraient être mesurables pour
permettre le suivi et l'évaluation de leur application.
Ces engagements minimums devraient être le produit d'un dialogue entre les membres du secteur et/ou au sein de
l'organisation. Une première liste d’engagements devrait être dressée puis discutée, amendée et adoptée au niveau
national par le secteur, les sous- secteurs et le personnel travaillant au sein de l'organisation. Ils reflètent ainsi les
priorités du secteur dans un contexte de crise donnée. Le cadre ADAPTer et AGIR COLLECTIVEMENT (ADAPT & ACT-C en
anglais), détaillé dans la Fiche Conseils générale sur la Notation Genre, est un outil montrant les actions basiques à
mettre en place afin d’intégrer la dimension genre lors de la conception et de la révision des projets, tout en étant une
référence pour déterminer des engagements minimums. Les engagements, activités et indicateurs ci-dessous sont des
exemples s’appuyant sur des éléments du cadre de travail ADAPTer et AGIR-COLLECTIVEMENT pour l’égalité des sexes.
1. S’assurer de l’égale PARTICIPATION des femmes, des filles, des garçons et des hommes à chaque étape de l’analyse
des besoins, de la conceptualisation, de la mise en place et du suivi des projets, programmes et stratégies
d’agriculture et de subsistance.
Exemples d’activités
Organiser des groupes de consultation avec les femmes,
les filles, les garçons et les hommes de tous âges au sujet
de leurs contraintes, leurs besoins, leurs préoccupations
et leurs capacités en matière d'Agriculture et Subsistance.
Exemples d’indicateurs
Toute la programmation en matière d'agriculture et
subsistance est basée sur des consultations avec les
bénéficiaires masculins et féminins de tous âges.
2. ANALYSER l’impact de la crise sur les femmes, les filles, les garçons et les hommes, en incluant l’identification de la
division sexo-spécifique des tâches, les besoins différenciés des hommes et des femmes et leurs capacités
concernant le projet. Cette analyse devrait être inclue dans tous les projets et les stratégies concernant
l’agriculture et la subsistance.
Exemples d’activités
Réaliser une analyse sensible au genre et à l’âge se
focalisant à comprendre le rôle de chacun - homme et
femme, fille et garçon - dans la production agricole,
l'élevage, les pêcheries et la pisciculture, la récolte des
ressources naturelles, etc. de même que l'accès et le
contrôle qu'ils ou elles exercent sur les terres et les
moyens de production.
Exemples d’indicateurs
Le projet est élaboré sur la base de cette analyse sensible
au genre et à l’âge.
Septembre 2012 – Fiche Conseils sur la Notation Genre : Sécurité Alimentaire (Agriculture et Subsistance)
3. AGIR spécifiquement afin de prévenir les incidents de violences basées sur le genre (VBG) en établissant des
mécanismes confidentiels de plaintes et d’enquêtes, incluant les abus et les exploitations sexuels dont peuvent
souffrir les femmes, les filles, les garçons et les hommes lorsqu’ils recherchent ou reçoivent une assistance par le
biais de programmes d’agriculture et de subsistance.
Exemples d’activités
Développer un Code de Conduite (CdC) relatif à
l'exploitation et aux abus sexuels (anglais - SEA) et des
instructions au sujet du mécanisme de plaintes; les
diffuser sous forme verbale, illustrative et écrite.
Avant chaque séance de distribution d'outils ou de
semences, les droits de chacun sont précisés (par écrit,
oralement et de façon illustrée) et sont largement diffusés
auprès de la communauté.
Exemples d’indicateurs
Avant le __________, le CdC est développé, traduit dans
les langues des usagers, largement affiché et diffusé de
manière écrite et illustrative au sein de la communauté.
Un mécanisme confidentiel de plaintes est mis en place.
Tous les bénéficiaires de l'aide à l'agriculture et à la
subsistance sont informés au sujet de leurs droits avant
les distributions.
4. S’ASSURER que les femmes, les filles, les garçons et les hommes de tous âges ont également accès aux services
d’agriculture et de subsistance, dont les distributions des ressources productives.
Exemples d’activités
Controller régulièrement l’accès aux programmes
d’agriculture et de subsistance par des contrôles
ponctuels et des discussions avec la communauté (par
âge et par sexe – SADD).
Exemples d’indicateurs
Une évaluation de l’accès sensible au genre a été réalisée
et guide le choix des activités mises en place dans le cadre
du projet.
5. Les hommes et les femmes bénéficient également des FORMATIONS pour l’agriculture, la subsistance et autres
initiatives de développement des compétences.
Exemples d’activités
Collecter, analyser et inclure toutes les données
concernant les participants aux formations pour
l’agriculture, la subsistance et les autres initiatives de
développement des compétences – désagrégées par sexe
et par âge – dans le rapportage des activités.
Exemples d’indicateurs
Toutes les données concernant les bénéficiaires des
formations et autres initiatives de développement des
compétences sont désagrégées par sexe et âge.
Pour de plus amples informations sur la Notation Genre, visitez le site Internet: www.oneresponse.info.
Pour de plus amples informations sur l'Assistance Alimentaire (Distribution), voir le Guide Sphère 2011 et le Passeport
ASEG (Analyse Socio-Économique selon le Genre), PAM 2009.
Pour suivre la formation en ligne intitulée
“Different Needs, Equal Opportunities: Increasing Effectiveness of Humanitarian Action for Women, Girls, Boys
and Men”, visitez le site iwww.iasc-elearning.org.
Septembre 2012 – Fiche Conseils sur la Notation Genre : Sécurité Alimentaire (Agriculture et Subsistance)