le savoir-faire français
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VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 13:59 Page73 PRÉSENTATION 73 Asterion/Aivee LE SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS Avec la multiplication des standards dans le marché du cycle, de nombreux fabricants de roues apparaissent ou se développent. C’est le cas du monteur de roues Asterion qui s’est associé à la marque française de moyeux Aivee afin de proposer une large de gamme pour l’ensemble des disciplines du VTT. Rendez-vous avec “le pensé, développé et fabriqué” en France ! PAR PHILIPPE PALLERON - PHOTOS : PHILIPPE PALLERON ET ASTERION VTTM0268_073_AJ390535.pdf VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 13:59 Page74 74 PRÉSENTATION Asterion/Aivee ASTERION a marque française Asterion est née de l’association de Benoît Stupici et de Fabrice Marchesan ; Benoît ingénieur de formation et Fabrice issu d’une école de commerce. Leur expérience dans l’industrie et leur double compétence (technique d’un côté, marketing et commercial de l’autre) leur permettent de piloter l’ensemble des commandes d’une société et de la pérenniser. Le concept d’Asterion ? Ne rien laisser au hasard en terme de qualité de montage et de finition des roues et ce, quels que soient les composants utilisés. Ayant travaillé avec du Chris King, Envee Composite, Tune ou des composants moins prestigieux (selon le budget du client), leur équipe de production met le même temps à monter une paire de roues. Montage qui s’effectue toujours sous la surveillance et le contrôle final de Benoît. L’équipe ne souhaite à aucun moment abaisser son niveau de montage si les composants sont moins haut de gamme. Asterion vise au contraire à garder un niveau de qualité et de contrôle constant quel que soit le type de montage. Pour cette raison, la marque a embauché en moins d’un an deux salariés et des prévisions d’embauches sont en cours. Asterion est une entreprise globale présente dans les segments du VTT avec des jantes en alu pour pneus et boyaux, des modèles en carbone pour pneus et boyaux également. Elle propose aussi des montages pour la route avec des jantes en alu pour pneus et d’autres en carbone pour pneus et boyaux. La société continue son développement de roues pour le BMX. La gamme est donc très large avec plus de quinze paires de roues de VTT, treize pour la route et deux pour le BMX en marque pro- L «Asterion vise à garder un niveau de qualité et de contrôle constant quel que soit le type de montage.» Moyeux, produits et assemblés à 100 % en France par Aivee pour Asterion qui réunissent de nombreuses qualités. Performance : rigides, d’une excellente géométrie, engagement de roue libre rapide (3° crans, soit 30 % plus rapide que le standard actuel). Longévité : conçus pour durer. Roulements spécifiquement lubrifiés et protégés pour un usage tout-terrain. Finition : anodisation de différentes couleurs et gravure laser. Jantes, rayons et écrous produits intégralement en France par Mach1 avec un rapport poids/rigidité exceptionnel (395 g et structure surdimensionnée de 24.5 mm de large pour 20 mm de haut). Compatibilité tubeless avec le kit optionnel (pour pneus UST). Rayons en acier inox double profil (2/1, 65/2) et écrous légers et fiables en ergal anodisé. Utilisations prévues : XC, all mountain 1 620 g la paire - 380 €, frais de port compris pre Asterion, sans compter les possibilités “infinies” de montages à la carte. En moins d’un an, Asterion a tout de même réussi à lancer les roues de VTT alu et carbone, celles de route à boyaux et à pneus, et celles pour le BMX. «Nous allons d’autre part lancer, courant 2013, une nouvelle gamme de roues spécifiques que personne ne propose à ce jour sur le marché français», nous précise Fabrice Marchesan. «Mais il nous est malheureusement impossible d’en dire plus à ce sujet pour l’instant : top secret ! La seule chose que nous pouvons préciser est que ce produit répondra à l’attente d’un grand nombre de passionnés de vélo», poursuit-il. VTT MAG - 268 - MARS 2013 VTTM0268_074_AJ390535.pdf VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 13:59 Page75 75 6 QUESTIONS À FABRICE MARCHESAN VTT Magazine : Comment s’est passée la rencontre avec Aivee ? Fabrice Marchesan : Lors du Roc d’Azur 2011, nous avons rencontré Michel Bertrand, le directeur général de Bérieau et d’Aivee. Aivee appartient à la société Bérieau, spécialisée dans l’usinage de précision, la conception et l’assemblage de petits sous-ensembles mécaniques. Bérieau travaille, entre autres, dans les domaines aéronautique, médical et off-shore en usinant des alliages tels que le titane ou l’aluminium aéronautique à haute résistance. La société emploie quatre-vingt-cinq personnes. Elle a rejoint en juillet le groupe industriel FIDEIP, dirigé par Jacques Clochard, qui comprend six sociétés pour un CA global de 27 millions d’euros. Autant dire qu’Aivee dispose des atouts pour se développer, produire des pièces d’une qualité irréprochable dans des délais courts et devenir un acteur notable sur le marché des fabricants de moyeux pour cycles. Nous avons compris rapidement que nous avions des points communs, un intérêt réel à collaborer et un véritable plaisir à travailler ensemble. Après ce cheminement d’une année, nous avons pris la décision de nous regrouper et de fusionner nos activités. Comment fonctionne votre collaboration ? Nous collaborerons au quotidien avec Michel Bertrand, le directeur général d’Aivee, et Jacques Clochard, le PDG de Bérieau. Benoît va gérer le développement technique, en collaboration avec Michel qui suivra également la partie organisationnelle des structures. Pour ma part, j’aurai en charge la stratégie commerciale et marketing d’Asterion et d’Aivee avec Jacques, le PDG d’Aivee, qui suivra la gestion des sociétés. Quels sont les avantages d’une telle fusion ? Elle va permettre de répondre efficacement et rapidement aux attentes du marché. Nous bénéficierons d’une véritable force de frappe et d’une synergie, marketing/communication/achat et vente, très importante. Cette collaboration devrait permettre à Asterion de se positionner comme un véritable OEM, puisque nous concevons et fabriquons avec Aivee des moyeux (et non pas, uniquement, l’envoi des plans à un industriel pour qu’il réalise un produit spécifique). Cette fusion donnera l’occasion à Aivee de pénétrer plus rapidement et efficacement le marché. A noter que dans une ère où l’on parle beaucoup de réindustrialisation, Aivee et Asterion fabriquent des moyeux et assemblent des roues avec une production 100 % française. On peut aussi voir cela comme un bel exemple de mise en commun de savoir-faire, de moyens et d’énergies pour concevoir encore des composants français dans le domaine du cycle moyen et haut de gamme. La logique est d’autre part respectée puisque la philosophie d’Aivee et celle d’Asterion sont identiques : apporter le meilleur aux amateurs de beau matériel, en VTT mais aussi en route. Comment vous démarquez-vous des autres fabricants de roues ? L’équipement industriel de Bérieau permet de produire des moyeux et des périphériques de qualité et est capable de répondre à la demande de manière extrêmement rapide. Sur ce dernier point, il y a un travail important à réaliser. En effet, le temps de fabrication des produits est souvent problématique dans le milieu du cycle, nous allons tout mettre en œuvre pour répondre à l’ensemble des typologies de clients de manière professionnelle et efficace. L’ensemble de notre gamme Accessium est montée dès à présent avec les moyeux développés spécialement pour Asterion est également le distributeur officiel de la marque Chris King en France, des moyeux français ACSE et des nouveaux moyeux Aivee (marque elle aussi 100 % française). Aivee, société avec laquelle Asterion a un partenariat technique étroit puisqu’elle collabore au développement de ses moyeux en lien direct avec Michel Bertrand, le directeur général d’Aivee. «De nombreux projets sont en cours de développement avec Aivee, preuve du dynamisme de l’industrie française», conclut Fabrice. Sans dévoiler la stratégie à court et moyen termes, Asterion se développerale également en dehors de nos frontières puisque la marque a pris des contacts avancés avec plusieurs gros acteurs du marché. L’entreprise équipe déjà Yeti Benelux et la marque Sobre en première monte. Dans tous les cas, Asterion va continuer à élargir sa gamme en gardant son leitmotiv de départ : la qualité avant tout. Asterion, les Asterion by Aivee. La gamme FSP est également montée avec ces moyeux et les Aivee Classic seront disponibles pour tous les montages à la carte. Des moyeux pour route seront lancés au cours du premier trimestre 2013. D’autres projets verront le jour cette année, mais ils sont pour l’instant confidentiels, Benoît travaille avec Michel et le bureau d’étude d’Aivee sur ces nouveautés. A noter que Pierre-Edouard Ferry – l’un des meilleurs pilotes mondiaux puisqu’il a participé à la Redbull Rampage et coureur Black Box Sram – testera l’ensemble des produits avant leur commercialisation. L’utilisation d’un tel pro pour la validation technique est un gage de qualité pour les produits développés en commun par les deux marques. Quelle est votre stratégie future ? Sans dévoiler notre stratégie à court et moyen termes, le développement d’Asterion/Aivee se déroulera également en dehors de nos frontières puisque nous avons des contacts avancés avec plusieurs gros acteurs du marché. Il s’effectuera aussi par de la croissance externe et des prises de participations croisées afin de maîtriser au mieux la qualité des produits que nous proposons. Dans tous les cas, nous allons continuer à élargir notre gamme en gardant notre leitmotiv de départ, la qualité avant tout. Quelles sont vos dernières réalisations ? Nous avons depuis peu créé la roue FSP (French Spirit), l’entrée de gamme d’Asterion, avec des composants de qualité totalement produits en France et assemblés dans nos locaux en région lyonnaise. Nous prenons le contre-pied de la tendance actuelle qui tend à délocaliser sous prétexte de proposer des produits moins chers, alors que le but caché est d’augmenter les marges. Nous prouvons qu’il est possible de produire à 100 % en France (composants et montage) tout en conservant des produits performants de haut niveau sur le terrain à des prix accessibles à tous. VTT MAG - 267 - FEVRIER 2013 VTTM0268_075_AJ390535.pdf VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 13:59 Page76 76 PRÉSENTATION Asterion/Aivee AIVEE réée en 2011, Aivee est l’entité vélo du groupe industriel Bérieau basé à Sainte-Florence en Vendée qui compte un effectif total de deux cents personnes. Présente en France depuis plus de trente ans et spécialisée dans le décolletage et l’usinage de précision, Bérieau est dotée de ce qui se fait de mieux en termes de machines outils, de robots, de fraiseuses CNC, etc. mais aussi de qualification de son personnel et ce, quel que soit le matériau utilisé. En effet, ici l’on travaille aussi bien l’aluminium que l’acier, le titane ou encore le plastique. La partie “cycle” Aivee ne représente qu’un pour cent de l’activité de la société Bérieau qui travaille dans des domaines aussi variés et pointus que sont l’aéronautique, l’automobile, le médical, le ferroviaire... Comme nous le précise Michel Bertrand, le directeur général et créateur d’Aivee, «Certains membres de la société Bérieau, dont je fais partie, sont des passionnés de VTT et nous avons naturellement mis tout notre savoir-faire et nos compétences dans la recherche, le développement, la création et la fabrication de composants VTT». Vous aurez compris que tous les produits du groupe Bérieau et la marque Aivee sont pensés, conceptualisés et fabriqués en France que ce soit pour un prototype comme pour le produit fini. La quasitotalité de la matière première vient elle aussi de l’Hexagone. Seuls les roulements et les anodisations de moyeux sont fabriqués en externe. La première tâche qui incombe au service de développement est de créer virtuellement chaque pièce sur ordinateur. La plupart du temps chez Bérieau, les plans des pièces à réaliser arrivent quasiment tout préparés avec les cotes de chacune de leurs parties. Pour Aivee, il a fallu tout inventer. Comme nous le signale le designer Denis Caillaud, «Nous n’avons pas commencé un projet sans bien connaître ce qui se fait actuellement sur le marché et nous avons étudié en détail les moyeux les plus réputés du marché». Cette inspiration ne doit pas laisser penser que les moyeux ou autres pièces créées par Aivee sont des copies, loin de là car chaque composant possède de nombreuses spécificités propres à la marque. «La création virtuelle sur ordinateur prend plusieurs mois et nous nous servons d’un logiciel performant, SolidWorks», poursuit Denis. En langage professionnel, Denis créé un “solide” avec des contingences de rigidité, de résistance et surtout d’étanchéité, comme l’on en voit peu sur C Denis, le designer, conçoit l’intégralité des nombreuses pièces d’un moyeu sur un logiciel en 3D. Après la création du “solide”, le programmeur choisit virtuellement les outils pour travailler les pièces. Chez Bérieau, la matière première d’origine française arrive en longs cylindres qui sont découpés en fonction de la taille du produit à travailler. «La philosophie d’Aivee et celle d’Asterion sont identiques : apporter le meilleur aux amateurs de beau matériel, en VTT mais aussi en route.» Une fois le programme reçu, l’opérateur paramètre ses machines en choisissant tous les outils nécessaires au travail de la matière première. VTT MAG - 268 - MARS 2013 VTTM0268_076_AJ390535.pdf VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 14:00 Page77 La société Bérieau maîtrise l’usinage de tous les formats et matériaux dans l’élaboration des composants. 77 L’usinage se réalise sous des jets d’un mélange d’huile et d’eau, ici arrêtés pour la prise des photos. Comme le précise le directeur d’Aivee, Michel Bertrand : «Une fois la pré-série réalisée, nous envoyons les produits à Benoît Stupici chez Asterion. Il va ensuite tester et faire tester nos composants par des pilotes qui donneront leurs impressions, et apporter un retour nécessaire au développement et à l’évolution des produits». Chaque pièce est référencée par une gravure au laser. Tous les pièces, hormis les roulements, sont réalisées sur place comme ces cliquets de roue libre. le marché. Le diamètre et la forme des flasques d’un moyeu font aussi l’objet de nombreuses recherches pour viser un parfait équilibre et une géométrie irréprochable de la roue. Le “solide”, finalisé avec toutes les cotes des nombreuses pièces du moyeu, est ensuite donné au programmeur qui pilote virtuellement le travail de la matière brute. Chaque étape réalisée par la ou les machi- ne(s) est avant tout générée sur ordinateur : le programmeur – lui aussi très expérimenté en “pilotage” de machines – sait quel embout de fraiseuse utiliser, quel foret choisir et ça, il n’y a que l’expérience qui permet de ne pas perdre de temps pour confectionner un produit fini prêt à l’emploi. Une fois les programmes réalisés, les “pilotes” des machines utilisent toutes les données pour Aivee fabrique même les serrages de roues. VTT MAG - 268 - MARS 2013 VTTM0268_077_AJ390535.pdf VTTM0268_ASTER_VTTM89_DEC 15/02/13 14:00 Page78 78 PRÉSENTATION Asterion/Aivee les paramétrer et le tour est joué. Un premier produit est créé puis inspecté par le programmeur et le designer, et enfin soumis à la validation du directeur avant la production de série. Comme le signale Michel Bertrand, «La réalisation sur place par nos machines des prototypes nous permet une grande réactivité et nous pouvons en quelques instants corriger tel ou tel problème sans avoir à l’expliquer à un sous-traitant situé à l’étranger». D’ailleurs, Aivee ne s’arrête pas sur la première gamme de moyeux mais poursuit le développement d’une large série avec un classement par niveau de gamme comprenant : les MT3 déjà commercialisés (ex-Asterion by Aivee), les MT5 disponibles en avril 2013 (génération 2 de l’Aivee Classic), les MT7 haut de gamme Aivee pour une clientèle pointue (cet été) et une édition 1 (digne des moyeux de référence Tune ou Chris King) développée spécifiquement avec Asterion mais non disponible dans le commerce. ■ Les secrets des moyeux Aivee ? Des roulements à aiguilles côté corps de roue libre pour limiter les contraintes, des clips en acier pour maintenir tous les roulements, des joints d’étanchéité à de multiples endroits, des axes coniques, des flasques “bombées” mais de même diamètre… «La réalisation des prototypes sur place grâce nos machines nous permet une grande réactivité. Nous pouvons, en quelques instants, corriger tel ou tel problème sans avoir à l’expliquer à un sous-traitant situé à l’étranger». Les corps de moyeux sont usinés ainsi que les pièces qui les composent. Il ne reste plus qu’à les assembler. Les moyeux sont ensuite envoyés chez Asterion. VTT MAG - 268 - MARS 2013 VTTM0268_078_AJ390535.pdf