le savoir-faire français

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le savoir-faire français
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PRÉSENTATION
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Asterion/Aivee
LE SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS
Avec la multiplication des standards dans le marché du cycle,
de nombreux fabricants de roues apparaissent ou se développent.
C’est le cas du monteur de roues Asterion qui s’est associé à
la marque française de moyeux Aivee afin de proposer une large de
gamme pour l’ensemble des disciplines du VTT.
Rendez-vous avec “le pensé, développé et fabriqué” en France !
PAR PHILIPPE PALLERON - PHOTOS : PHILIPPE PALLERON
ET
ASTERION
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PRÉSENTATION Asterion/Aivee
ASTERION
a marque française Asterion est née
de l’association de Benoît Stupici et
de Fabrice Marchesan ; Benoît ingénieur de formation et Fabrice issu
d’une école de commerce. Leur expérience
dans l’industrie et leur double compétence
(technique d’un côté, marketing et commercial de l’autre) leur permettent de piloter
l’ensemble des commandes d’une société et
de la pérenniser. Le concept d’Asterion ? Ne
rien laisser au hasard en terme de qualité de
montage et de finition des roues et ce, quels
que soient les composants utilisés. Ayant travaillé avec du Chris King, Envee Composite,
Tune ou des composants moins prestigieux
(selon le budget du client), leur équipe de production met le même temps à monter une
paire de roues. Montage qui s’effectue toujours sous la surveillance et le contrôle final
de Benoît.
L’équipe ne souhaite à aucun moment abaisser son niveau de montage si les composants
sont moins haut de gamme. Asterion vise au
contraire à garder un niveau de qualité et de
contrôle constant quel que soit le type de montage. Pour cette raison, la marque a embauché
en moins d’un an deux salariés et des prévisions
d’embauches sont en cours.
Asterion est une entreprise globale présente
dans les segments du VTT avec des jantes en
alu pour pneus et boyaux, des modèles en carbone pour pneus et boyaux également. Elle
propose aussi des montages pour la route avec
des jantes en alu pour pneus et d’autres en carbone pour pneus et boyaux. La société continue son développement de roues pour le
BMX. La gamme est donc très large avec plus
de quinze paires de roues de VTT, treize pour
la route et deux pour le BMX en marque pro-
L
«Asterion vise à garder
un niveau de qualité et de
contrôle constant quel que
soit le type de montage.»
Moyeux, produits et assemblés à 100 % en France par Aivee pour Asterion
qui réunissent de nombreuses qualités.
Performance : rigides, d’une excellente géométrie, engagement de roue libre
rapide (3° crans, soit 30 % plus rapide que le standard actuel).
Longévité : conçus pour durer. Roulements spécifiquement lubrifiés et protégés
pour un usage tout-terrain.
Finition : anodisation de différentes couleurs et gravure laser. Jantes, rayons et
écrous produits intégralement en France par Mach1 avec un rapport
poids/rigidité exceptionnel (395 g et structure surdimensionnée de 24.5 mm de
large pour 20 mm de haut). Compatibilité tubeless avec le kit optionnel (pour
pneus UST). Rayons en acier inox double profil (2/1, 65/2) et écrous légers et
fiables en ergal anodisé.
Utilisations prévues : XC, all mountain
1 620 g la paire - 380 €, frais de port compris
pre Asterion, sans compter les possibilités “infinies” de montages à la carte.
En moins d’un an, Asterion a tout de même
réussi à lancer les roues de VTT alu et carbone, celles de route à boyaux et à pneus, et
celles pour le BMX.
«Nous allons d’autre part lancer, courant 2013,
une nouvelle gamme de roues spécifiques que
personne ne propose à ce jour sur le marché français», nous précise Fabrice Marchesan. «Mais
il nous est malheureusement impossible d’en dire
plus à ce sujet pour l’instant : top secret ! La seule
chose que nous pouvons préciser est que ce produit répondra à l’attente d’un grand nombre de
passionnés de vélo», poursuit-il.
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6 QUESTIONS À FABRICE MARCHESAN
VTT Magazine :
Comment s’est
passée
la rencontre
avec Aivee ?
Fabrice
Marchesan :
Lors du Roc
d’Azur 2011,
nous avons
rencontré
Michel Bertrand, le directeur général de
Bérieau et d’Aivee. Aivee appartient à
la société Bérieau, spécialisée dans
l’usinage de précision, la conception et
l’assemblage de petits sous-ensembles
mécaniques. Bérieau travaille, entre
autres, dans les domaines aéronautique,
médical et off-shore en usinant des
alliages tels que le titane ou l’aluminium
aéronautique à haute résistance.
La société emploie quatre-vingt-cinq
personnes. Elle a rejoint en juillet
le groupe industriel FIDEIP, dirigé par
Jacques Clochard, qui comprend
six sociétés pour un CA global de
27 millions d’euros. Autant dire qu’Aivee
dispose des atouts pour se développer,
produire des pièces d’une qualité
irréprochable dans des délais courts et
devenir un acteur notable sur le marché
des fabricants de moyeux pour cycles.
Nous avons compris rapidement que
nous avions des points communs,
un intérêt réel à collaborer et un véritable
plaisir à travailler ensemble. Après
ce cheminement d’une année, nous avons
pris la décision de nous regrouper et
de fusionner nos activités.
Comment fonctionne
votre collaboration ?
Nous collaborerons au quotidien avec
Michel Bertrand, le directeur général
d’Aivee, et Jacques Clochard, le PDG de
Bérieau. Benoît va gérer le développement
technique, en collaboration avec Michel
qui suivra également la partie organisationnelle des structures. Pour ma part,
j’aurai en charge la stratégie commerciale
et marketing d’Asterion et d’Aivee avec
Jacques, le PDG d’Aivee, qui suivra
la gestion des sociétés.
Quels sont les avantages
d’une telle fusion ?
Elle va permettre de répondre efficacement et rapidement aux attentes du
marché. Nous bénéficierons d’une véritable force de frappe et d’une synergie,
marketing/communication/achat et
vente, très importante.
Cette collaboration devrait permettre à
Asterion de se positionner comme un véritable OEM, puisque nous concevons et
fabriquons avec Aivee des moyeux (et non
pas, uniquement, l’envoi des plans à
un industriel pour qu’il réalise un produit
spécifique). Cette fusion donnera l’occasion à Aivee de pénétrer plus rapidement
et efficacement le marché.
A noter que dans une ère où
l’on parle beaucoup de réindustrialisation,
Aivee et Asterion fabriquent des moyeux
et assemblent des roues avec une production 100 % française. On peut aussi voir
cela comme un bel exemple de mise en
commun de savoir-faire, de moyens et
d’énergies pour concevoir encore
des composants français dans le domaine
du cycle moyen et haut de gamme.
La logique est d’autre part respectée
puisque la philosophie d’Aivee et celle
d’Asterion sont identiques : apporter le
meilleur aux amateurs de beau matériel,
en VTT mais aussi en route.
Comment vous démarquez-vous
des autres fabricants de roues ?
L’équipement industriel de Bérieau permet
de produire des moyeux et des périphériques de qualité et est capable de
répondre à la demande de manière extrêmement rapide. Sur ce dernier point, il y
a un travail important à réaliser. En effet,
le temps de fabrication des produits est
souvent problématique dans le milieu du
cycle, nous allons tout mettre en œuvre
pour répondre à l’ensemble des typologies
de clients de manière professionnelle et
efficace. L’ensemble de notre gamme
Accessium est montée dès à présent avec
les moyeux développés spécialement pour
Asterion est également le distributeur officiel de la marque Chris King en France, des
moyeux français ACSE et des nouveaux
moyeux Aivee (marque elle aussi 100 % française). Aivee, société avec laquelle Asterion a
un partenariat technique étroit puisqu’elle collabore au développement de ses moyeux en
lien direct avec Michel Bertrand, le directeur
général d’Aivee. «De nombreux projets sont en
cours de développement avec Aivee, preuve du
dynamisme de l’industrie française», conclut
Fabrice. Sans dévoiler la stratégie à court et
moyen termes, Asterion se développerale également en dehors de nos frontières puisque la
marque a pris des contacts avancés avec plusieurs gros acteurs du marché. L’entreprise
équipe déjà Yeti Benelux et la marque Sobre en
première monte. Dans tous les cas, Asterion va
continuer à élargir sa gamme en gardant son
leitmotiv de départ : la qualité avant tout.
Asterion, les Asterion by Aivee. La gamme
FSP est également montée avec ces
moyeux et les Aivee Classic seront disponibles pour tous les montages à la carte.
Des moyeux pour route seront lancés au
cours du premier trimestre 2013.
D’autres projets verront le jour
cette année, mais ils sont pour l’instant
confidentiels, Benoît travaille avec Michel
et le bureau d’étude d’Aivee sur ces nouveautés. A noter que Pierre-Edouard
Ferry – l’un des meilleurs pilotes mondiaux
puisqu’il a participé à la Redbull Rampage
et coureur Black Box Sram –
testera l’ensemble des produits avant
leur commercialisation. L’utilisation d’un
tel pro pour la validation technique est un
gage de qualité pour les produits développés en commun par les deux marques.
Quelle est votre stratégie future ?
Sans dévoiler notre stratégie à court et
moyen termes, le développement
d’Asterion/Aivee se déroulera également
en dehors de nos frontières puisque
nous avons des contacts avancés avec
plusieurs gros acteurs du marché.
Il s’effectuera aussi par de la croissance
externe et des prises de participations
croisées afin de maîtriser au mieux la
qualité des produits que nous proposons.
Dans tous les cas, nous allons continuer
à élargir notre gamme en gardant notre
leitmotiv de départ, la qualité avant tout.
Quelles sont vos dernières réalisations ?
Nous avons depuis peu créé la roue FSP
(French Spirit), l’entrée de gamme
d’Asterion, avec des composants de
qualité totalement produits en France et
assemblés dans nos locaux en région
lyonnaise. Nous prenons le contre-pied de
la tendance actuelle qui tend à délocaliser
sous prétexte de proposer des produits
moins chers, alors que le but caché est
d’augmenter les marges.
Nous prouvons qu’il est possible de
produire à 100 % en France (composants
et montage) tout en conservant
des produits performants de haut niveau
sur le terrain à des prix accessibles
à tous.
VTT MAG - 267 - FEVRIER 2013
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PRÉSENTATION Asterion/Aivee
AIVEE
réée en 2011, Aivee est l’entité vélo
du groupe industriel Bérieau basé
à Sainte-Florence en Vendée qui
compte un effectif total de deux
cents personnes. Présente en France depuis
plus de trente ans et spécialisée dans le décolletage et l’usinage de précision, Bérieau est
dotée de ce qui se fait de mieux en termes
de machines outils, de robots, de fraiseuses
CNC, etc. mais aussi de qualification de son
personnel et ce, quel que soit le matériau utilisé. En effet, ici l’on travaille aussi bien l’aluminium que l’acier, le titane ou encore le plastique. La partie “cycle” Aivee ne représente
qu’un pour cent de l’activité de la société
Bérieau qui travaille dans des domaines aussi
variés et pointus que sont l’aéronautique,
l’automobile, le médical, le ferroviaire... Comme nous le précise Michel Bertrand, le directeur général et créateur d’Aivee, «Certains
membres de la société Bérieau, dont je fais
partie, sont des passionnés de VTT et nous
avons naturellement mis tout notre savoir-faire
et nos compétences dans la recherche, le développement, la création et la fabrication de
composants VTT». Vous aurez compris que
tous les produits du groupe Bérieau et la
marque Aivee sont pensés, conceptualisés et
fabriqués en France que ce soit pour un prototype comme pour le produit fini. La quasitotalité de la matière première vient elle aussi
de l’Hexagone. Seuls les roulements et les
anodisations de moyeux sont fabriqués en
externe. La première tâche qui incombe au
service de développement est de créer virtuellement chaque pièce sur ordinateur. La
plupart du temps chez Bérieau, les plans
des pièces à réaliser arrivent quasiment tout
préparés avec les cotes de chacune de leurs
parties. Pour Aivee, il a fallu tout inventer.
Comme nous le signale le designer Denis
Caillaud, «Nous n’avons pas commencé un
projet sans bien connaître ce qui se fait actuellement sur le marché et nous avons étudié en
détail les moyeux les plus réputés du marché».
Cette inspiration ne doit pas laisser penser
que les moyeux ou autres pièces créées par
Aivee sont des copies, loin de là car chaque
composant possède de nombreuses spécificités propres à la marque. «La création virtuelle
sur ordinateur prend plusieurs mois et nous
nous servons d’un logiciel performant, SolidWorks», poursuit Denis. En langage professionnel, Denis créé un “solide” avec des
contingences de rigidité, de résistance et surtout d’étanchéité, comme l’on en voit peu sur
C
Denis, le designer, conçoit l’intégralité
des nombreuses pièces d’un moyeu sur
un logiciel en 3D.
Après la création du “solide”,
le programmeur choisit virtuellement
les outils pour travailler les pièces.
Chez Bérieau, la matière première
d’origine française arrive en longs
cylindres qui sont découpés en fonction
de la taille du produit à travailler.
«La philosophie d’Aivee et celle d’Asterion sont identiques :
apporter le meilleur aux amateurs de beau matériel,
en VTT mais aussi en route.»
Une fois le programme reçu, l’opérateur paramètre ses machines en choisissant
tous les outils nécessaires au travail de la matière première.
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La société Bérieau maîtrise
l’usinage de tous les formats
et matériaux dans l’élaboration
des composants.
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L’usinage se réalise sous des jets
d’un mélange d’huile et d’eau, ici arrêtés
pour la prise des photos.
Comme le précise le directeur d’Aivee,
Michel Bertrand : «Une fois la pré-série
réalisée, nous envoyons les produits à
Benoît Stupici chez Asterion. Il va ensuite tester et faire tester nos
composants par des pilotes qui donneront leurs impressions, et apporter
un retour nécessaire au développement
et à l’évolution des produits».
Chaque pièce est référencée
par une gravure au laser.
Tous les pièces, hormis les roulements,
sont réalisées sur place comme
ces cliquets de roue libre.
le marché. Le diamètre et la forme des flasques d’un moyeu font aussi l’objet de nombreuses recherches pour viser un parfait
équilibre et une géométrie irréprochable de
la roue. Le “solide”, finalisé avec toutes les
cotes des nombreuses pièces du moyeu, est
ensuite donné au programmeur qui pilote
virtuellement le travail de la matière brute.
Chaque étape réalisée par la ou les machi-
ne(s) est avant tout générée sur ordinateur :
le programmeur – lui aussi très expérimenté
en “pilotage” de machines – sait quel embout
de fraiseuse utiliser, quel foret choisir et ça, il
n’y a que l’expérience qui permet de ne pas
perdre de temps pour confectionner un produit fini prêt à l’emploi.
Une fois les programmes réalisés, les “pilotes”
des machines utilisent toutes les données pour
Aivee fabrique même les serrages de
roues.
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PRÉSENTATION Asterion/Aivee
les paramétrer et le tour est joué. Un premier
produit est créé puis inspecté par le programmeur et le designer, et enfin soumis à la validation du directeur avant la production de
série. Comme le signale Michel Bertrand,
«La réalisation sur place par nos machines des
prototypes nous permet une grande réactivité et
nous pouvons en quelques instants corriger tel
ou tel problème sans avoir à l’expliquer à un
sous-traitant situé à l’étranger».
D’ailleurs, Aivee ne s’arrête pas sur la première gamme de moyeux mais poursuit le
développement d’une large série avec un classement par niveau de gamme comprenant :
les MT3 déjà commercialisés (ex-Asterion by
Aivee), les MT5 disponibles en avril 2013
(génération 2 de l’Aivee Classic), les MT7
haut de gamme Aivee pour une clientèle
pointue (cet été) et une édition 1 (digne des
moyeux de référence Tune ou Chris King)
développée spécifiquement avec Asterion
mais non disponible dans le commerce. ■
Les secrets
des moyeux Aivee ?
Des roulements à
aiguilles côté
corps de roue
libre pour
limiter les
contraintes,
des clips
en acier pour
maintenir tous
les roulements,
des joints
d’étanchéité à de
multiples endroits,
des axes coniques,
des flasques
“bombées” mais
de même
diamètre…
«La réalisation des prototypes sur place
grâce nos machines nous permet
une grande réactivité. Nous pouvons,
en quelques instants, corriger tel ou tel
problème sans avoir à l’expliquer à
un sous-traitant situé à l’étranger».
Les corps de moyeux sont usinés
ainsi que les pièces qui les
composent. Il ne reste plus qu’à
les assembler. Les moyeux sont
ensuite envoyés chez Asterion.
VTT MAG - 268 - MARS 2013
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