Photographies Russes et Soviétiques

Transcription

Photographies Russes et Soviétiques
Jeudi 21 mai 2015 à 16h
Photographies
Russes et
Soviétiques
exposition
Lundi 18 mai 2015 de 10 à 19 heures
Mardi 19 mai 2015 de 10 à 19 heures
Mercredi 20 mai 2015 de 10 à 19 heures
Jeudi 21 mai 2015 de 10 à 12 heures
PIASA
118 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris - France
PRESSE ET COMMUNICATION
Cécile Demtchenko Woringer
T +33 1 53 34 12 95 - M +33 6 22 16 85 96
[email protected]
Communiqué de presse
Le 21 mai 2015 PIASA organise sa deuxième vente aux enchères consacrée
à la création photographique russe et soviétique. Plus qu’une zone
géographique c’est une culture slave et orientale qui réunit ces artistes
tout en distinguant chaque peuple. Cette vente est un véritable panorama
de cette création très prolifique et un témoignage historique.
« La Russie est considérée, à juste titre, comme l’une des nations les plus
riches en matière de photographie, qu’il s’agisse d’images documentaires ou
d’œuvres plasticiennes. Longtemps tenue à l’écart des grandes manifestations
internationales, la photographie russe et soviétique a fait un retour en force dans
le champ de l’art ces dernières années et la vente tente de rendre compte de cette
nouvelle situation.
Dès la découverte de la photographie, les Russes se passionnent pour cette
nouvelle pratique et dès 1860, on compte nombre de studios à Saint-Pétersbourg,
tels ceux de Levitskii ou de William Carrick, peintre d’origine écossaise. Dans
ce pays au territoire si vaste, les photographes ont conscience de la nécessité de
réaliser des albums consacrés aux territoires lointains encore inconnus du public,
situés notamment au-delà du Caucase, barrière entre l’Orient et l’Occident ; ainsi,
qu’il s’agisse de l’album sur les routes militaires géorgiennes ou des travaux
d’Ermakov sur les types de ces républiques caucasiennes, ils composent une
ode à ce dialogue vertigineux entre le long ruban de la Volga et les montagnes
difficilement franchissables. Quant aux travaux sur le portrait, ils concernent non
seulement la bourgeoisie et l’aristocratie (portrait de la grande duchesse Xenia
Alexandrovna de Russie) mais surtout les types et les costumes des petits métiers
de Saint Pétersbourg ou des républiques lointaines. Sans doute marqués par leur
formation de peintres, les photographes prennent l’habitude de rehausser leurs
images pour y apposer de la couleur (habitude qui perdure encore de nos jours
avec Galina Moskaleva ou Guram Tsibakhashvili) ou de les retoucher pour faire
disparaître des éléments superflus, pratique qui prend une tournure politique
sous Staline.
Le début du XXe siècle est marqué par le Pictorialisme qui traduit avec bonheur
la vie familiale et l’amour de la nature dont se nourrit toute âme slave. Dans les
années 1920, le Constructivisme fait évoluer non seulement les formes mais aussi
les usages de la photographie ; Rodchenko et Stepanova, les héros de cette période
d’une incroyable créativité, à la fois créateurs et directeurs artistiques réalisent
des ouvrages d’autant plus exceptionnels visuellement qu’ils étaient destinés à
promouvoir les grandes réalisations de L’URSS (L’URSS en construction) ; quant
aux portraits de Rodchenko, ils figurent parmi les œuvres étonnantes de l’artiste
(visage en contre plongée, gros plans, etc.).
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Parmi les artistes remarquables qui ont travaillé pour ces publications, on
retrouve Max Alpert qui rend compte, au quotidien, de la construction du barrage
de Fergana, ou Choulkine et Yakov Khalip qui, dans le même style, ont composé
un ouvrage à la gloire de l’Union Soviétique.
Par ailleurs, dès l’après-guerre, influencés par cette esthétique, les photographes
se font remarquer par leur capacité à décrire la société du travail, le bien-être
collectif et les grandes réalisations, mais aussi la douleur de la guerre, à la manière
de Dmitri Baltermants ou de Iouri Abramochkin.
Dans les années 1960-1980, Saint-Pétersbourg et Moscou ne sont plus les seuls
centres photographiques, chaque république s’organise et développe une
esthétique qui lui est propre ; ainsi on reconnaît facilement le goût des Lituaniens
pour le monde agricole et ce, en usant de cadrages décalés et de gros plans
inattendus (Aleksandras Macijauskas). On retrouve aussi chez nombre d’entre
eux une quête d’harmonie entre l’homme et la nature (Virgilijius Sonta et Antanas
Sutkus).
Puis, lorsqu’au milieu des années 1980 Mikhail Gorbatchev engage une réforme
en profondeur, la Perestroïka, afin de donner un second souffle au socialisme
soviétique, une incroyable dynamique se propage au sein des tenants de l’art nonofficiel et des mouvements alternatifs. Et comme toujours dans ces circonstances,
certaines figures de proue émergent : Oleg Kulik, Ilia Piganov, Igor Makarevitch,
dans le champ de la photographie lasticienne et Igor Moukhin et Galina Moskaleva
dans le champ documentaire.
Tous se préoccupent de ces missing images que le pouvoir politique leur avait
confisqué. À l’exemple de Galina Moskaleva, ils reconstruisent le chaînon
manquant du passé. À la fois scénographe, peintre et photographe Avvakumov
n’hésite pas à souligner la qualité artistique héritée de l’esthétique constructiviste.
Les membres du groupe Hermitage (Mikhailov, Ilya Piganov, Igor Makarevitch) se
libèrent des contraintes de l’art officiel pour organiser expositions et publications
de travaux plus conceptuels ; allégorie du mensonge pour Makarevitch, vie
collective des objets pour Piganov, vanités absurdes de Tsykalov, monde perçu à
l’envers pour Kissina ou usage de photographies retrouvées pour Julia Borissova,
tous dénoncent l’absurdité de la société.
Dans le même temps Igor Moukhin et Sergey Leontiev se font connaître pour leur
étude sur une génération perdue. Les représentants de la plus jeune génération,
Sergey Maximishin (La nouvelle société russe), Lucia Ganieva ou Irina Polin,
démontrent une grande indépendance dans leurs divers travaux, même si les
traces de leur culture et de leur histoire sont omniprésentes. »
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
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Photographes
Iouri ABRAMOCHKIN, Max ALPERT, Said ATABEKOV,
Yuri AVVAKUMOV, Iouri BABITCH, Vytautas BALCYTIS,
Gintaras BALIONIS, Dmitri BALTERMANTS, Vladimir BAZAN,
Leonid BERGOLTSEV, Julia BORISSOVA, Carl Oswald BULLA,
William CARRICK, Dmitri ERMAKOV, Katia FILIPPOVA, Lucia GANIEVA,
Alexandre GRACHTCHENKOV, Alexandre Danilovich GRINBERG,
Yakov KHALIP, Olga KISSELEVA, Julia KISSINA, Constantin KOSTIOUK,
Oleg KULIK, Sergey LEONTIEV, Vitas LUCKUS, Aleksandras MACIJAUSKAS,
Igor MAKAREVICH, Sergey MAXIMISHIN, Galina MOSKALEVA,
Igor MOUKHIN, Margo OVCHARENKO, Tim PARCHIKOV, Ilia PIGANOV,
Irina POLIN, Iouri RIBTCHINSKI, Alexandre RODCHENKO,
RUDNEV Brothers, Vladimir SHAKHLEVICH,
Sergey SONIN & Elena SAMORODOVA, Virgilijus SONTA,
Aurimas STRUMILA, Antanas SUTKUS, Vladimir SYOMIN,
Andrej TARKOVSKY, Guram TSIBAKHASHVILI, Dimitri TSYKALOV.
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Max Vladimirovitch ALPERT (1899-1980)
Construction du canal de Fergana, Ouzbékistan, 1939
16 épreuves argentiques d’époque
Légendes dactylographiées (sur papier) au dos
15,5 x 23 cm
Max Alpert est considéré comme l’un des pères du photojournalisme soviétique. En 1924, il commence à travailler dans
diverses publications, et à partir de 1931, comme photographe
pour le magazine SSSR na stroike (URSS en construction). Il a
notamment couvert la collectivisation de l’agriculture extensive et
les grands projets nationaux tel que la construction du grand canal
de Fergana en 1939.
Cette extension de 270km a nécessité le travail de 160 000 ouvriers.
Les photographies de Max Alpert offrent une documentation
détaillée des travaux de construction, mettant en avant
l’effort humain et l’enthousiasme des travailleurs. Cette série
photographique représentative du réalisme socialiste est
construite comme une narration mettant en avant un processus
de production. Le but étant de diffuser l’image du développement
socialiste en URSS et à l’étranger.
Provenance : collection privée, Paris
12 000 / 15 000 €
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Oleg KULIK (né en 1961)
Red Square, 1999
Épreuve chromogénique d’époque montée
sous diasec
Édition de 9 exemplaires + 3 AP
Image issue de la série «The Russian»
Joint : un certificat d’authenticité
155 x 230 cm
Expositions : «Un automne russe», Topographie
de l’art, Paris, septembre-novembre 2013
25 000 / 35 000 €
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Igor MAKAREVICH (né en 1943)
Tête de Buratino, 2003
Sérigraphie sur papier
Signée et numérotée « 27/37 »
50 x 70 cm
Exposition : Manifestations conceptuelles / Igor
Makarevich, Galerie Blue Square, Paris, janvier-avril
2010
Bibliographie : Igor Makarevich – E. Elagina, Within
the limits of the sublime, XL Gallery, 2005, pp. 115 à 118
2 000 / 3 000 €
7
Saïd Atabekov (né en 1965)
My Soviet Union, 2013
Épreuve chromogénique montée sur aluminium
Édition 1/5
Image issue de la série «Flags»
Joint : un certificat d’authenticité
120 × 180 cm
Dans Flags (2006), l’artiste met en scène des femmes
dans un champ de coquelicots, la fleur traditionnelle
du Kazakhstan. Chacune exhibe un drapeau fabriqué
d’après un coussin traditionnel de yourte d’Asie
Centrale. Les drapeaux combinent là aussi à la fois
la tradition et les nouvelles valeurs occidentales.
Les emblèmes du nationalisme occidental se
superposent aux arabesques orientales.
5 000 / 6 000 €
8
Iouri ABRAMOCHKIN (né en 1936)
Le pain des terres arides, Kazakhstan, 1961
Épreuve argentique d’époque
Signée, titrée et datée à la mine de plomb au dos
60 x 50,4 cm
Bibliographie : I Photo 60-70. Anthology of the XXth
Century Russian Photography, 2008
2 000 / 3 000 €
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Département Photographie
Expert
Fannie Bourgeois
Direction artistique
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
www.piasa.fr
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