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Biographie Muriel BORDIER Muriel Bordier est née à Rennes en 1965. À l’école des Beaux-Arts de Reims, elle travaille la photographie et obtient le DNSEP en 1990. Elle travaille à l’élaboration des Empreintes, une série de vastes photogrammes dont les plus conséquents atteignent dix mètres de longueur. Elle présente ces images lors d’une exposition personnelle à l’Imagerie de Lannion en 1992, puis au Château d’Eau à Toulouse, à la galerie Vrais Rêves à Lyon et au Musée Schneider dans l’Oregon aux USA. Parallèlement, elle développe les Locataires. Ce travail critique et humoristique révèle l’absurdité des petits habitats « pavillonnaires » destinés aux cochons en soulignant leur similitude avec les maisons de lotissement. Ces images sont exposées au Triangle à Rennes en 1995 et font l’objet d’une édition préfacée par Jean-Marc Huitorel. Quatre photographies de ce travail vont ainsi intégrer la collection du FRAC Bretagne. Par ailleurs, Bernard Lamarche Vadel choisit une image de cette série pour illustrer le livre « Entretien, Texte et Critiques » paru aux éditions Méréal. ! De 2002 à aujourd’hui, l’artiste voyage dans une vingtaine de pays différents afin d’enrichir sa collection parodiant les «dépliants touristiques ». Elle fait la navette de capitale en capitale où elle pose devant les touristes se faisant photographier devant des monuments. Bons Baisers, un ouvrage sur son travail photographique paraît en 2009 aux Editions Filigranes. ! En 2007, elle entreprend de filmer «une performance touristique» à travers l’Europe. L’artiste frôle du pied sept capitales en moins de dix jours (le lecteur est prié de se munir d’une carte pour mieux apprécier la fabuleuse incohérence de ces étapes : Paris, Prague, Amsterdam, Varsovie, Berlin, Bruxelles, Munich, Bucarest, Paris). Son but est bien compréhensible : rentabiliser son Pass Eurolignes. Ce court-métrage de douze minutes nommé Tourista n’est qu’un début puisqu’en 2006, elle repart en Egypte pour un nouveau tournage. Tourista II, une croisière sur le Nil est une joyeuse et énergique satire du comportement touristique, réalisé en collaboration avec Emmanuel Reuzé. Viendront ensuite Tourista III en camp de vacances, qui lève le voile sur les arcanes de la Mythique cité de Saint-Tropez et ses villages vacances, puis Tourista IV, les pionniers. Une édition DVD regroupant l’ensemble des épisodes paraît en 2014 à l’initiative de L’Aparté, Lieu d’art contemporain. Après avoir voyagé dans l’espace, elle voyage dans le temps. Cette fois, avec Il y avait autrefois, ce sont les manuels scolaires de l’histoire de France qu’elle dissèque avec le scalpel de son esprit critique. Dans L’Extrême contemporain paru aux Editions Du Regard, Dominique Baqué y fait référence dans son chapitre « Trash, dérision et idiotie ». ! En 2010, sa série Espaces Muséaux pose un regard critique, ironique et humoristique sur l’espace de la galerie et du musée, et tout particulièrement ceux destinés à l’art contemporain. L’artiste évoque ces musées que l’on appelle « White cube » : une architecture épurée, aseptisée faite d’espaces immenses dans lesquels le public est volontairement réduit, rendant ces lieux presque inhumains. L’art n’est plus l‘œuvre exposée, mais le lieu de l’accrochage lui-même et son architecture. En 2013, Pour Open Space elle fait évoluer sa technique en travaillant les décors avec un logiciel 3D. Elle garde le principe d’insertion de ses personnages de façon individuelle, pour créer ses scènes dans les différents endroits de l’entreprise (Hall d’entrée, salle de réunion, bureaux, etc.) En 2015, La série Les Thermes explore l’univers des piscines en y intégrant ses pratiques sportives (cours de natation, plongeon), les différents lieux (bassins, plongeoir, douches). Les Espaces Muséaux, les Open Space et Les Thermes s’inscrivent dans la continuité d’un projet plus global visant à créer une ville toute entière. ! Dans les éléments marquants de son parcours artistique, on relèvera le Prix Archimboldo en 2010 et le Prix Eurazéo en 2015. En 2013, elle entre dans la collection de la Maison Européenne de la Photographie. Depuis, elle est sélectionnée régulièrement aux 1% artistiques, et obtient le projet du centre aquatique de Monfort Communauté en Ille-et-Vilaine. Elle est présélectionnée dans de nombreux concours comme le Prix PMU Le Bal, et appels d’offre : l’Ecole de Santé de Toulouse, la médiathèque de Frontignan, de Plonevez du Faou… Active également dans le cadre de résidences d’artiste (notamment à la Corderie Royale à Rochefort, Manosque…), elle travaille régulièrement auprès de la population qu'elle intègre dans ses projets. Elle participe en 2013 à une résidence d’artistes aux côtés d’Israël Ariño, sur la technique du collodion humide. Avec humour et décalage, elle travestit des résidents d’une maison de retraite en indiens. Le résultat donne lieu à un travail intitulé Sans Réserve. L’exposition est présentée à Rennes, Niort (Villa Pérochon), Beauvais (Les Photomnales) et Barcelone (Institut Français). Son travail est chroniqué dans la presse ( Libération, Le Monde, L’Express, Connaissance des arts, Images magazine, Photo Nouvelles…). Elle est représentée à Montpellier par la Galerie Annie Gabrielli et à Rennes par Caroline Resmond.