L`art Chinois des Tang, des Song et des Yuan
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L`art Chinois des Tang, des Song et des Yuan
L’art Chinois des Tang, des Song et des Yuan L’art religieux Pagodes et temples construits Pagode désigne un lieu où se trouve une relique. C’est un lieu de culte pour les croyants de la religion bouddhiste. Elle prend l'aspect d'une tour circulaire, octogonale ou carrée de plusieurs étages. Elle est caractérisée par un toit évasé ou en épi. • Une pagode (pagode de la Grue jaune. Wuhan Hubei Construite en 223, au cours de la période des Trois Royaumes, en bois. Au fil des années, la tour a été plusieurs fois détruite, souvent par le feu. De l'époque des Han (25-220) jusqu'à la dynastie des Qing (1644-1911), les pagodes ont une fonction hautement religieuse, servant de lieu de culte et de lieu de conservation de reliques, d'orphelinat, d'écoles, de lieux de rencontre entre villageois. Ce qui n'empêchait pas les Chinois de s'en servir comme observatoire. En effet, en Chine, la pagode servait de tour d'observation pour surveiller les mouvements des ennemis. Enfin par sa grande taille, en navigation maritime et fluviale, la pagode servait de point de repère. Ce qui frappe dans la pagode chinoise, c’est un riche décor sculpté, un puissant effet de couleur - surtout obtenu par les tuiles fréquemment vernissées aux vives couleurs - et, notamment dans le sud, les toits souplement incurvés. La pagode chinoise adopte le principe de l’orientation suivant les quatre points cardinaux, et corrélativement le plan carré, en raison de la conception du monde essentiellement cosmologique des Chinois. Mais le nombre des côtés, augmente fréquemment aboutissant au plan polygonal particulièrement apprécié en Chine. Deux types architecturaux autochtones ont exercé une influence : la tour de guet à étages, à plan rectangulaire ou carré, et, apparenté à la tour de guet, le pavillon à étages, qui avait été de tout temps une forme préférée de l’architecture chinoise. • Sommets de pagodes Sur la petite base hémisphérique, le bâtiment porte toujours une hampe de pierre ou de métal, d’une hauteur variable, avec plusieurs disques ou anneaux. De son sommet et jusqu’aux angles de la toiture supérieure, pendent fréquemment des chaî nes avec des clochettes pour faire retentir au loin le message de la Bonne Loi. L’illumination très populaire - déjà dans l’Inde - des pagodes avec un grand nombre de lampes avait à l’origine le même sens, ces édifices étant considérés comme des « Phares de la Doctrine ». • Détail d'étages de pagode A chaque étage, d’étroits passages en forme de tunnels rayonnent vers l’extérieur, débouchant sur des fenêtres. D’autres passages, des niches et même de petites chapelles pour des statues peuvent être gagnés sur la bâtisse. • Intérieur d'une pagode avec puits central et Bouddha Le centre des pagodes chinoises est occupé soit par un pilier axial massif, Soit par un puits dont le milieu est constitué par un Bouddha sculpté, figure qui est aussi isolée pour rendre possible la circumambulation. Cela démontre que la pagode est un corps « vivant », qui s’épanouit dans tous les sens à partir d’un noyau parfaitement achevé en soi-même. Ce noyau, c’est le Bouddha en effigie ou le pilier central, qui monte du fondement à travers tout l’édifice pour supporter à son extrémité supérieure le pinacle où sont murées les reliques. Sous les Han, les pagodes étaient en bois, comme la plupart des constructions de cette époque. Malheureusement, le bois prend feu assez facilement, pourrit et peut être ravagé par les insectes. C'est pourquoi seul un petit nombre d'entre elles a subsisté. Remplacer le bois par de la brique et de la pierre a rendu les pagodes plus résistantes au feu. L'utilisation de ces matériaux a contribué à réduire la taille des avant-toits étant donné que la brique a une assez faible résistance flexionnelle et de cisaillement. En revanche, lors d'un séisme, ce sont les pagodes en bois, plus souples, qui résistent le mieux. Aussi, si l'on excepte la pagode Sakyamuni du temple Fogong en Chine, qui date du xie siècle et mesure 67 mètres de haut, les pagodes en bois sont principalement présentes au Japon, Dans le cas de la plupart des pagodes monumentales, l’édifice ou bien consiste dans sa totalité en maçonnerie - et alors il ne présente que d’étroites lignes de toiture affectant la forme de corniches en encorbellement - ou bien se compose d’un noyau de maçonnerie et d’une enveloppe de bois avec des galeries et des toitures en plus forte saillie. • Pagode de Songyue 523 La plus ancienne pagode qui existe encore en bois et en briques. Dynastie des Tang • Grande pagode de l'oie sauvage Construite vers 652, construite à l'intérieur de la ville dans le quartier sud de la ville de Chang'an (l'actuelle Xi'an) • .Petite pagode de l'oie sauvage • Les pagodes jumelles de Suzhou La première pagode, haute de 48,24 mètres, la pagode Zhenguo, est à l'origine construite en bois entre 860 et 873 sous le règne de l'Empereur Tang Yizong. Elle sera reconstruite en pierre en 1238. La seconde construction, la pagode Renshou, mesure 44,6 mètres de haut. Elle est construite en 916 également en bois. Après avoir été détruite à plusieurs reprises à la suite d'incendies et d'autres calamités, elle est reconstruite en pierre en 1228. • Temple de Suzhou • Les pagodes du temple Kaiyuan de Quanzhou • Pagode de la colline du tigre 961 La pagode de la colline du tigre est la pagode du temple de la colline du tigre. C'est un temple bouddhiste situé à Suzhou dans la province du Jiangsu en République populaire de Chine. Elle a été construite en 961. Elle mesure 47 mètres de hauteur. À cause de ses fondations, la pagode est penchée. • Pagode de la colline du tigre (détail) • Temple de la colline du tigre Dynastie des Song • La pagode de Longhua 977 Le parc de Longhua, au sud de Shanghai, est célèbre pour son temple et sa pagode. La pagode de sept étages est la seule qui subsiste encore à Shanghai ; elle est bâtie de briques et de bois et date de 977. Malgré les différentes reconstructions l’édifice conserve son style d’origine, typique de la période des Song. • Temple de Longhua et salle des 500 statues d’or • La pagode de Fer du Temple Youguo construite en 1049, 56,88 m de haut La pagode de Fer du Temple Youguo dans la ville de Kaifeng, dans la province du Henan, est une pagode chinoise bouddhiste construite en 1049 sous la dynastie Song (960–1279). La pagode est ainsi nommée non pas parce qu'elle est fabriquée en fer, mais à cause de sa couleur qui ressemble au fer. Il s'agit d'une pagode en pierre construite sur l'emplacement d'une ancienne pagode en bois qui a brûlé à cause de la foudre en 1044. En 1049, la pagode est reconstruite telle qu'elle est aujourd'hui, à la demande de l'Empereur Song Renzong. Cette pagode à la structure octogonale s'élève à 56,88 mètres avec un total de 13 niveaux. • La pagode de Fer du Temple Youguo (détail) La tour est ornée de carreaux de briques sculptés représentant des personnages dansant, des ministres solennels et des thèmes bouddhistes. • Temple Youguo • Pagode en fer du temple Yuquan Dangyang Hubei Il existe toutefois de réelles pagodes en fonte en Chine, comme la pagode de Fer du temple Yuquan située à Dangyang dans la province du Hubei et construite en 1061 sous le règne de la dynastie des Song du Nord. Cette pagode pèse 53 tonnes de fonte pour une hauteur de 21,28 mètres. Comme dans les pagodes en bois, en pierre ou en brique de l'ère Song, cette pagode de Fer a une forme octogonale et comporte des avant-toits en pente douce. • La pagode Liuhe, ou « Tour des six harmonies », 59, 89 m Un autre exemple célèbre de l'architecture de l'ère Song. Elle est située au sud de la capitale Song de Hangzhou dans la province du Zhejiang. La pagode originelle est détruite en 1121 et la pagode actuelle est reconstruite à partir de 1156 pour être achevée en 1165. Elle s'élève à une hauteur de 59, 89 m et est construite en briques rouges avec des avant-toits en bois répartis sur 13 étages. La pagode Liuhe étant d'une taille considérable, elle a dès le départ servi de phare permanent pour aider les marins à jeter l'ancre en pleine nuit. Sous le règne des Song du Sud, cette pagode est le monument architectural le plus célèbre de la capitale. • Temple des Six Harmonies • La pagode en bois du temple Fogong, dans le Shanxi, 67 m de haut 1056. Il s'agit de la plus vieille pagode entièrement en bois qui existe encore en Chine. La pagode se trouve sur une plateforme haute de 4 mètres, possède une flèche de 10 mètres et atteint une hauteur totale de 67,31 mètres. • La pagode en bois du temple Fogong (détail) • Temple Fogong • Pagode du temple Zhengjue 1023-1026 28m La pagode du temple Zhengjue, située dans le comté de Pengxian dans la province de Sichuan (près de Chengdu), est une pagode en brique qui est édifiée entre 1023 et 1026. Elle se compose de treize étages pour un total de 28 mètres de haut. Ses multiples avant-toits sont semblables au style des pagodes de la dynastie des Tang que l'on trouve à Chang'an, comme la grande pagode de l'oie sauvage et la petite pagode de l'oie sauvage. • La pagode Lingxiao Il existe également des pagodes hybrides en bois et en brique, comme la pagode Lingxiao datant de 1045 et s'élevant à 42 m de haut. Les quatre premiers étages de cette pagode octogonale sont faits en brique avec des avant-toits en bois, alors que les étages supérieurs sont entièrement composés de bois. Cette pagode comporte un escalier intérieur montant jusqu'au quatrième étage • La pagode Pizhi du temple Lingyan, province de Shandong, 54 m 1063. Même les pagodes entièrement en brique et en pierre comportent des éléments architecturaux typiques des bâtiments chinois en bois. L'escalier de la pagode Pizhi atteint le cinquième étage. Elle possède aussi un escalier extérieur en spirale qui permet de visiter le neuvième étage où se trouve le clocher en fer. • Temple Lingyan et la forêt de petites pagodes • La pagode de Liaodi du temple de Kaiyuan Achevée en 1055 84m La pagode octogonale Liaodi (terme signifiant « Observation de l'ennemi ») de 1055 du temple Kaiyuan à Dingzhou (nord de la Chine), haute de 84 mètres et totalisant 11 étages, est construite en maçonnerie. Typiquement chinoise, elle est la plus haute des pagodes anciennes existant encore. Les avant-toits, constitués de couches de briques, sont courts. Un escalier est logé dans la partie centrale et la pagode est dotée de portes et fenêtres réelles. Grâce à sa grande hauteur, elle sert également de tour de guet militaire utilisée pour repérer les mouvements des ennemis. Outre leur rôle de tour de guet, les tours peuvent également servir de grands observatoires astronomiques. • Temple de Kaiyuan + 2 détails Les grottes • Grottes de Yungang Vème VIème siècle Les grottes de Yungang près de Datong dans la province de Shanxi en Chine, sont l'un des plus célèbres sites anciens de sculpture. On compte 53 grottes pour environ 50 000 statues, aménagées entre les ve et vie siècles. Le style combine à la fois les formes de l'art traditionnel chinois et des influences étrangères : après avoir traversé la Perse, le style hellénistique est parvenu dans le Gandhara, au nord de l’Inde actuelle où il s’est fondu dans les traditions locales. De là, le bouddhisme a été exporté par les marchands le long de la route de la soie jusqu’en Chine. Les grottes de Yungang sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 2001. • Grottes de Yungang détails • • • • • • Grottes Grottes Temple Leshan Grottes Grottes de Longmen VIIIème siècle de Longmen ( détails) Bingling 803 VIIIème et IXème siècles du Mont Maiji Mogao Situées en un point stratégique de la Route de la soie, à un carrefour de la circulation des richesses et des influences religieuses, intellectuelles et culturelles, les 492 cellules et sanctuaires rupestres de Mogao sont célèbres pour leurs statues et leurs peintures murales, qui embrassent un millénaire d'art bouddhique. Il existe aujourd'hui au total 492 grottes datant de 16 différentes dynasties. Il y a dans ces grottes 45 000 m² de fresques, 2 415 sculptures peintes, 4 000 apsaras volantes, 5 constructions de bois datant des Tang et des Song, ainsi que plus de 50 000 manuscrits et autres vestiges culturels. Les fresques dans les grottes de Mogao représentent le travail productif, la vie sociale, les coutumes vestimentaires, l'architecture antique, la musique, la danse et l'acrobatie des époques anciennes, aussi bien des faits historiques concernant les échanges culturels entre la Chine et les pays étrangers. Tous ces sujets fournissent des matières précieuses pour l'étude de la société féodale entre le IVe et le XIVe siècles en Chine. La valeur historique et artistique de ces peintures est extrêmement élevée. Entre autres, celles datant des Tang sont les meilleures du point de vue artistique. Les personnages créés, de chair et de sang, possèdent un charme séduisant. • Dunhuang Les sculptures peintes de Dunhuang sont à la fois excellentes sur le plan de l'art sculptural et de l'application de couleurs. Au cours des travaux de création, les artistes laissaient exprès un vaste espace au travail de coloris, sans rechercher de moindres détails des œuvres, de manière à permettre aux couleurs de les compléter. D'autre part, l'art de coloris avait le plus souvent comme résultat d'exagérer le caractère des personnages. • Grottes Lingyin • Grottes de Kizil Bassin du Tarim District de Baicheng Les grottes de Kizil sont des grottes artificielles creusées entre le iiie et le viiie ou ixe siècle. Les grottes de Kizil forment un ensemble qui s'étend sur une longueur de plus de trois kilomètres, et sont étagées sur plusieurs niveaux. Certaines d'entre elles étaient utilisées pour le culte religieux, et d'autres pour le logement. On pouvait y accéder grâce à des plates-formes de bois reliées par des échelles. Sur les 236 grottes répertoriées, environ 80 seulement contiennent des fresques. Ces fresques sont considérées comme les plus belles peintures murales. • Grottes de Kizil peintures murales VIème siècle (2 diapos) Le style des fresques a évolué avec le temps, celui des plus anciennes étant indoeuropéen, alors que les peintures murales les plus récentes ont adopté les règles stylistiques chinoises. Les peintres du deuxième style de Kizil ont employé à profusion le bleu de lapis-lazuli qui devait provenir des mines du Badakshan avec un vert profond de malachite. Ces deux couleurs produisent encore une très vive sensation de fraî cheur dans l'ombre des sanctuaires. Des sujets profanes y sont également représentés, couvrant de nombreux domaines de la culture et de la vie quotidienne dans la région, comme des musiciens, des mécènes, des scènes de chasse, de pêche ou de travaux agricoles, des paysages, des animaux. On a pu ainsi considérer les fresques de Kizil comme une encyclopédie picturale de la culture. L'abandon des principales grottes semble dater du xe siècle après la guerre menée par les Tang au viie siècle contre les princes koutchéens. Ensuite l'islamisation sous l'action des Turcs qarakhanides au xe siècle a entraîné l'abandon définitif des grottes avec la destruction de toutes les statues, l'Islam interdisant les représentations figurées dans les lieux de culte, les statues figuratives étant assimilées alors à de l'idolâtrie. Les ponts L’art profane • Le pont de Zhaozhou 605 district de Zhao Shijiazhuang Hebei. Le pont de Zhaozhou achevé vers l'an 605, est considéré comme le pont en maçonnerie à arc segmentaire (à voûte surbaissée) et à tympan ouvert le plus ancien du monde. C'est également le plus ancien pont de Chine encore debout. Il est situé dans le district de Zhao de la ville-préfecture de Shijiazhuang, dans la province du Hebei. Le pont est fait d'une seule arche, surbaissée, de 37,47 m d'ouverture. De chaque côté, deux petits arcs d'épaulement et de décharge ont pour fonction d'alléger la structure et de permettre le passage des eaux en cas de crue. La largeur du pont est de 9,6 m aux extrémités et 9,2 au centre. Une balustrade borde chaque côté. • Le pont de Yongtong Xiang de zhao Hebei Chine Construit sous la dynastie Song en 1130. • Le pont Lugou 15 km à l'extérieur de Pékin, rivière Yongding. C'est le pont en arches le plus vieux de Pékin, considéré comme un chef d'œuvre architectural. Il fut construit en 1189 avec un granite solide, une arche centrale large flanquée de dix plus petites, chacune d'elles étant protégée par des piliers de fer triangulaires installés pour prévenir des dommages causés par les inondations et le gel. Il a été achevé en 1192. Son nom d’origine était le Pont Guangli. Le pont Lugou (détail) Sur la balustrade, 281 piliers soutiennent autant de lions de pierre qui cachent d'autres petits lions sur leur tête, leur dos, leur ventre ou leurs pattes. Sous la dynastie des Yuan, le célèbre voyageur italien Marco Polo, qui s’était rendu sur ce pont, le qualifia de plus beau pont du monde. C’est pourquoi les Occidentaux l’appellent “ le Pont Marco Polo”. Dans l’histoire, le Pont Lugou faisait partie des trois grands ponts servant à la défense de la Capitale, il était aussi l’un des plus vieux ponts de Pékin, et une voie majeure de transport allant du sud au nord de la Capitale. Les portes • Porte du collège impérial Pékin Construite sous la dynastie Yuan. La calligraphie Depuis les origines, l'écriture a eu dans la civilisation chinoise une place et une fonction différentes de celle de l'écriture dans la civilisation occidentale. Les premières inscriptions ont été l'œuvre de devins. Selon Gernet :"l'écriture eut alors [début du premier millénaire avant notre ère] sans doute pour fonction essentielle de permettre, dans la divination et les pratiques religieuses, une sorte de communication avec le monde des dieux et des esprits." Alors que l'écriture alphabétique sert essentiellement, dans la civilisation occidentale, de transcription de la parole et de moyen de communication, l'écriture chinoise a un statut spécifique qui la distingue de la parole et la relie aux choses, aux valeurs et aux êtres qu'elle représente. "L'écriture, n'ayant pas abouti en Chine à une analyse phonétique du langage, n'a jamais pu y être sentie comme un décalque plus ou moins fidèle de la parole et c'est pourquoi le signe graphique, symbole d'une réalité unique et singulière y a gardé beaucoup de son prestige primitif." Gernet Vieille de 3 000 ans, l'écriture chinoise remonte au plus haut à la dynastie des Yin (16ème siècle-11ème siècle avant J.C.), époque sous laquelle les Chinois ont gravé leurs caractères, la pictographie, sur l’os d'animal et la carapace de tortue. • Carapace de tortue Ces pictogrammes ont été réformés sous l'empereur Xuan de la dynastie des Zhou. • Danzhuan grand sigillaire Ils deviennent l'idéographie - une écriture uniformisée - connue alors sous l'appellation de Dazhuan (grand sigillaire). Cinq cents ans après, sur ordre du premier empereur des Qin, le chancelier Li Si a procédé à une nouvelle réforme, créant Xiaozhuan (petit sigillaire). • Xiaozhuan petit sigillaire Le petit style sigillaire est un style de caractères chinois unifiés entrepris en 221 av. J.-C., sous le règne de Qí n Shǐ Huáng qui avait pour principe que « Les livres de même écriture, mènent à la même voie ». Cette écriture fut utilisée couramment à peu près vers l'an 8. Elle est toujours restée appréciée des calligraphes jusqu'à nos jours. Elle fut également utilisée lors de la gravure des sceaux pour se prémunir contre les faux, en raison de ses traits complexes, de ses formes étrangement anciennes et la possibilité de les rendre plus complexe. Ce petit sigillaire, qui s'écrivait difficilement, a été simplifié plus tard pour devenir le Lishu. • Lishu L'écriture passant ainsi de la forme ronde à la forme carrée. L'écriture des clercs ou écriture de chancellerie est un style ancien de calligraphie chinoise qui, grâce à sa lisibilité préservée, est toujours utilisé en Chine à des fins artistiques en diverses circonstances, dont par exemple des titres, publicités ou enseignes. Comme le Lishu était trop rigide, on est revenu à l'arrondi ce qui a permis de créer : • Le Kaishu (écriture régulière) • Le Xingshu (écriture courante) Le xingshu (écriture cursive), créé par Liu Desheng à la fin de la dynastie des Han (206 av.J.C.à 220 ap. J.C.) est une forme d'écriture évoluée et libre. Ce style à la fois souple et vivant se prête mieux à l'écriture rapide, et est plus couramment utilisé que le kaishu dans l'art calligraphique. • Le Caoshu (écriture cursive) L’écriture cursive chinoise est une des formes de la calligraphie chinoise inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'Unesco en 2009. C'est la forme que prennent les caractères chinois lorsqu'ils sont écrits sans respecter les règles de tracé des caractères, notamment pour des notes rapides utilisées dans un usage domestique courant. De même que l'écriture cursive déforme et lie les lettres de l'alphabet, et rend l'écriture assez différente des caractères d'imprimerie qui en sont à l'origine, l'écriture cursive chinoise est plus rapide que l'écriture normale, et difficile à déchiffrer pour qui n'y est pas habitué. • Comparaison des trois écritures Depuis lors, ces formes d'écriture sont utilisées à niveau égal. Quelques calligraphes La dynastie des Jin (265-420) était l'âge d'or de l'art calligraphique. • Wang Xizhi (303-361) et Calligraphie de Wang Xizhi Wang Xizhi était un calligraphe considéré comme le plus grand calligraphe chinois, notamment par sa maî trise des graphies. Il est considéré par certains comme le premier « artiste » au sens occidental du terme, dans la mesure où il s'est éloigné des canons officiels en vigueur, la calligraphie cursive, pour pratiquer une forme personnelle et libre de pratique picturale. Il incarna l’image idéale du lettré sachant, par le truchement de son pinceau, exprimer la profondeur de ses sentiments intimes. Wang Xizhi est l'auteur d'une célèbre Préface au recueil du pavillon des Orchidées, écrite à l'issue de la réunion de quarante et un lettrés au pavillon des Orchidées en 353. Par une belle journée de l'an 353, une bande de copains, lettrés et bons buveurs, organise un pique-nique à la campagne près du pavillon des orchidées. Le vin coule à flots, et l'on se met à écrire des poèmes. Et tout à coup, inspiré par les charmes de l'endroit, la bonne compagnie et les délices du vin, Wang Xizhi s'empare du pinceau et écrit la préface à cette collection de poèmes. • Wang Xianzhi (344-386) et Calligraphie de Wang Xianzhi Le petit Wang, au même titre que son père, était sans égal de son temps. Son écriture est caractérisée par l'élégance et le charme. L'école Wang a exercé une grande influence sur les générations postérieures, qui prirent son style pour modèle. La dynastie des Tang (618-907) n'a rien à envier aux Jin. A ses débuts, elle comptait quatre écoles fameuses : Yu Shinan (558–638), Ouyang Xun, Chu Suiliang (596-658) et Xue Ji. • Portrait et Calligraphie de Ouyang Xun (557-641) À l’âge de 13 ans, son père étant impliqué dans une rébellion avortée, il se retrouve seul survivant de sa famille. Ne présentant pas d’aptitude physique particulière, il sera éduqué par un ami de son père pour devenir un lettré. Il se spécialise alors dans la littérature et l’histoire et devient bien connu pour sa passion pour la calligraphie. Il bénéficie d’une excellente réputation dans ce domaine, toujours à la recherche de la perfection. On raconte qu’une fois, découvrant une calligraphie inscrite sur une stèle de pierre enfouie dans les mauvaises herbes au bord d’une route, il a été si fasciné qu’il a passé trois jours à l’étudier et à la copier. L’écriture de Ouyang Xun est le meilleur exemple du style que l’on nomme «régulier». À cette époque, les travaux de Ouyang Xun étaient considérés comme de précieux trésors. L’en-tête chinois de Asahi Shimbun, le plus grand quotidien national japonais centenaire, a été réalisé à partir d’inscriptions de stèles de Ouyang Xun. Dans leur foulée suivirent Yan Zhenqing (708-785), et Liu Gongquan, deux grands calligraphes du milieu des Tang. Ces grands maîtres doivent leur renommée à l'assiduité et à la ténacité. • Portrait et Calligraphie de Yan Zhenqing Les contes foisonnent au sujet de ces maîtres de la calligraphie. On dit que le calligraphe Zhang Zhiqin (Han postérieur) a noirci un étang limpide pour y avoir nettoyé fréquemment sa pierre à encre, que Zhi Yong, maître des Sui, a usé en 30 ans 5 grands paniers de pinceaux, que Yu Shinan (Tang) s'exerçait du doigt sur la couverture quand il était couché, de sorte que celle-ci s'est usée à force d'être frottée, et que Huai Su, n'ayant pas les moyens pour acheter le papier, a calligraphié sur des feuilles de bananier. Les supports Mises à part les premières inscriptions gravées sur des matériaux durs, les premiers supports de l'écriture (tracée au pinceau) ont été le bambou et la soie. Des fiches de bambou, longues (jusqu'à 70 cm) et étroites avec une seule colonne de caractères tracés au pinceau par fiche, reliées à l'une de leurs extrémités, ont constitué une première forme de livre. • Rouleau de soie On a écrit au pinceau sur des rouleaux de soie, déroulés horizontalement, d'une hauteur de 25 cm maximum, (dimension conditionnée par les métiers à tisser) et d'une largeur pouvant aller jusqu'à plusieurs mètres. Le papier a supplanté la soie comme support de l'écriture à partir du Ier siècle de notre ère. La légende attribue son invention à Cai Lun, mais sur la base des données archéologiques, les spécialistes pensent qu'elle est antérieure d'au moins deux siècles. Une attention particulière a toujours été portée à la qualité de l'exécution des caractères et à leur valeur esthétique. La calligraphie est devenue très tôt un art à part entière. C'est que l'art calligraphique ne consiste pas seulement à présenter des signes élégants et clairs, mais aussi les énergies vitales en action dans l'univers que capte le calligraphe au moment où il écrit. Le calligraphe est censé être dans une sorte d'état méditatif, reflétant son caractère et sa capacité à être en harmonie avec ce qui l'entoure. L'art calligraphique était intimement lié à celui de la poésie qu'il complétait. Les principes. Les caractères chinois sont composés d'une ou plusieurs unités d'écriture qui à l'origine constituaient des pictogrammes. Ces pictogrammes ont progressivement évolués vers une représentation plus stylisée, mieux adaptée à l'utilisation d'un pinceau. Bien que leurs formes aient considérablement changée depuis l'apparition de ce type d'écriture, il est toujours possible, pour certains caractères, de reconnaître le pictogramme originel. • Exemple d'évolution du caractère yu signifiant "pluie" GUWEN écriture sur os ou écailles de tortue DAZHUAN écriture "grand sceau" XIAOZHUAN écriture "petit sceau" LISHU écriture de traits KAISHU écriture régulière XINGSHU écriture cursive CAOSHU écriture de brouillon aussi appelée écriture d'herbes (réservée à la calligraphie) • Combinaison d’unités d’écriture Les différentes unités d'écriture peuvent être combinées afin de produire de nouvelles significations. Nous pouvons remarquer que chaque caractère est limité par un carré invisible d'une taille constante. Si un caractère est composé de plusieurs unités, celles-ci conservent leur forme mais sont comprimées de manière à ce que la taille du caractère ne dépasse pas celle de son carré idéal. Nous le constatons en reprenant l'exemple des caractères "arbre", "forêt" et "grande forêt". Sous les Tang, des règles furent édictées pour l’écriture régulière. Elles servirent de référence aux générations suivantes. Au cours de cette même période, l’écriture cursive fut soudain l’objet d’une expérimentation stylistique. Des formes étranges se firent jour, qui aboutirent à l’apparition de l’écriture cursive sauvage, kuangcao. • Ecriture Kuangcao L'écriture folle - Kuang Cao - est un style de calligraphie chinoise cursive créé par le taoï ste Zhang Xu (695-759) et le moine Chan (zen) Huai Su (725-785). Sa particularité est de se pratiquer seulement pendant l'extase de l'ivresse alcoolique. La légende raconte que lorsque Zhang était ivre, il utilisait ses propres cheveux pour réaliser son art, mais qu´après le réveil il était surpris de son propre travail et ne pouvait pas reproduire en étant sobre. • Ecriture de Zhang Xu Bien que les calligraphies de Zhang Xu soient libres et folles, elles respectent malgré tout certaines règles. Il est souvent associé avec Huai Su comme les deux plus grands calligraphes de la Dynastie Tang. Le binôme est connu sous le nom de Zhang le fou et Su l´ivrogne. • Ecriture de Huai Su La calligraphie sous la dynastie des Tang • Portrait de Chu Suiliang et calligraphie Chu Suiliang (596-659) a été l’un des plus grands calligraphes du début de la dynastie Tang. Il est né dans une famille aristocrate. Son père était un lettré et un chancelier célèbre du début de la dynastie Tang. Un jour, l’empereur Taizong montra à Chu un ancien rouleau de travail de calligraphie attribué à Wang Xizhi – le sage de la calligraphie de 303-361. Après l’avoir examiné, Chu déclara qu’il était faux. Remarquant le regard étonné de l’empereur, il exposa le parchemin sous la forte lumière du soleil, montrant deux caractères et dit: «Les marques d’encre plus sombres à l’intérieur de ces deux caractères indiquent des corrections. Un sage ne laisserait jamais de telles traces à la suite de son travail». L’empereur Taizong, très satisfait, l’a alors nommé conservateur du palais et lui a assigné la tâche de classer les œuvres précieuses de calligraphie pour préservation. Chu Suiliang avait un style de calligraphie raffiné mais avec une structure résistante. La xylographie Les bois gravés étaient utilisés pour imprimer des livres bon marché, comme des grammaires destinées aux étudiants, généralement appelées Donat, du nom d’un grammairien latin du IVe siècle, Aelius Donatus. Le graveur taillait le texte de la page à imprimer dans le bois. Ce travail très fastidieux empêchait toutes modifications par la suite et les caractères étaient irréguliers en forme. Les livres européens où le texte et les images sont gravés dans le même bloc de bois sont appelés « incunables xylographiques ». La gravure terminée, la plaque de bois est enduite d’encre à l'aide d'une balle, on pose une feuille de papier sur la gravure encrée, on presse manuellement avec un frotton et on met la feuille à sécher, étendue sur une corde à linge. Les impressions successives détériorent le bois ; le développement des caractères mobiles achève définitivement cette technique d’impression des textes. La gravure sur bois continuera d'être très largement utilisée pour la production d'images (illustrations de livres et images vendues par les colporteurs) et surtout des cartes à jouer. L’ancêtre de la typographie Graver une page entière de caractères sur une plaque de bois ressemble à une gageure. Pour simplifier leur travail, certains graveurs travaillent à la ligne. Le texte n’est plus gravé en un seul bloc mais en plusieurs blocs avec une ou plusieurs lignes. Cette technique permet également les modifications du texte. Il suffit de retirer le ou les blocs du texte à modifier et les remplacer par des nouveaux. Travail du métal Coupes en métal Statuettes en métal La céramique Dynastie des Tang Peuple ingénieux entre tous, qui inventa pêle-mêle le papier, l’imprimerie, les arbalètes, les allumettes, la poudre à canon, la porcelaine et les fonctionnaires, il sut aussi trouver des techniques lui permettant de glacer sa céramique avec de plaisantes couleurs. Le terme sancai (littéralement : « trois couleurs ») désigne un type de céramique chinoise dont les décorations comportent des glaçures polychrome de trois couleurs mais qui pouvaient s'élever à une douzaine, sur certaines pièces très élaborées. Plat à offrande en céramique sancai, avec six lobes, VIIIe siècle. La vaisselle sancai se compose essentiellement de plats, de vases, d'aiguières , de lampes ou de chandeliers, de jarres, de crachoirs, de boî tes à couvercle, ou encore de services à vin. Plat à offrande en céramique sancai, VIIIe siècle. Musée Guimet Jarre en grès porcelaineux de couleur crémeux IXe siècle. Vase Tang Les vases seront souvent recouverts de glaçures sur leur partie supérieure uniquement, entraî nant des coulures caractéristiques sur la partie inférieure ; Chameau et chamelier sogdien, « trois couleurs » Tang Cheval sancai, dynastie Tang, VIIe - VIIIe siècle Les représentations de chameaux et de chevaux, étaient moulées en plusieurs parties (corps et tête séparés) que l'on assemblait par une barbotine. Les statuettes comprennent toutes sortes de personnages. Fonctionnaires civils, palefreniers, colporteurs d’Asie Centrale, chevaux et chameaux avec ou sans leur cavalier joueur ou même joueuse de polo, nobles dames, « créatures gardiennes de tombe » Implorants Danseuses ; Musiciennes ; Danseuses 2 Marchand Gardiens de tombe Dames de la Cour Joueurs de polo Dynastie des Song Bouddha Eléphant Douze dignitaires des signes du zodiaque Déesse de l’éloquence La peinture Nous appelons peinture chinoise l’art pictural traditionnel exercé en Chine depuis plus de mille ans. La peinture murale Musique et danse du Paradis grotte 112 Bouddha Amitabha grotte 57 Tang Bouddha du bouddhisme mahayana et vajrayana. Il règne sur la « Terre pure Occidentale de la Béatitude », monde merveilleux, pur, parfait, dépourvu du mal, de souffrance. L’empereur et sa cour se rendent auprès du Bodhisattva Wei 220 Bodhisattva : un bouddha avant que celui-ci n’ait atteint l’éveil. Le prince et la tigresse Apsaras Nymphes célestes d'une grande beauté. Comparaison de deux représentations d’Apsaras Halo Arbres bouddhiques dans la grotte du Vénérable Hong B grotte 17 Les paraboles de la Voix Sainte grotte 217 Tang La peinture Le but de la peinture chinoise est de réaliser dans la plus grande concision un charme artistique porteur d’un sens touchant l’infini. Ses racines prennent source dans un mode de pensée original beaucoup plus ancien qui met l’accent sur l’unicité de l’homme et du cosmos et le dynamisme ininterrompu au sein même de cet univers. Plus que la représentation d’une forme, la peinture chinoise recherche à exprimer l’âme (principe de vie), le mouvement interne des êtres. Ainsi l’acte de peindre ou de contempler une peinture permet de retrouver l’unité avec le cosmos. Par là même, la peinture chinoise est plus un art de vivre qu’un simple travail esthétique. Le matériel Les formats utilisés en peinture chinoise sont très variés. Les plus connus sont “ le grand rouleau ”, “ le format horizontal ”, “ l’éventail ”, etc. Grand rouleau Format horizontal Eventail….. L’encre de Chine On l'appelle encre indienne au Royaume-Uni. L'encre de Chine est présentée sous forme de bâton dur, noir ou de différentes couleurs, que l'artiste dilue dans de l'eau dans la pierre à encre, lui permettant de s'échauffer le poignet et le bras, tout en contrôlant ainsi la qualité du mélange liquide de base. Les différentes méthodes La peinture chinoise Xieyi (3 diapos) (lit. “ Ecrire l’idée ” ou “ Ecrire l’intention ”) se caractérise par un tracé ample et utilise majoritairement le principe du dégradé. Xie signifie « écrire » et Yi le « sens ». Un grand maître de la peinture chinoise, Zhang Daqian, disait que Xieyi indiquait le fait de dessiner l’essence des êtres. Les peintures Xieyi sont donc très vite réalisées mais la technique demande un long entraînement et une parfaite connaissance des thèmes représentés. La peinture xieyi, littéralement « qui écrivent les significations », concerne la peinture dite des lettrés. C’est une peinture spontanée, libre, poétique. Elle se consacre aux paysages monochromes à l’encre, mais aussi à la représentation des plantes (le pin, le bambou, le prunier ou le cerisier en fleurs, l’orchidée,…) et des animaux ; c’est une activité de création spirituelle. Ce style est pratiqué par les lettrés de l’élite intellectuelle. • La peinture chinoise Gongbi (3 diapos) (lit. “ Le pinceau soigneux ” ou “ Le pinceau habile ”) se distingue par sa finesse et sa précision dans le détail. La technique Gong Bi recherche la finesse, la précision des détails. Elle demande une bonne technique et beaucoup de patience. C’est une peinture artisanale et elle fait souvent l’objet d’une commande. Elle vise le rendu réaliste du sujet. Ce sont des peintres professionnels, considérés comme des artisans, qui s’y adonnent. Ils dessinent d’abord une forme, puis cette forme est minutieusement coloriée (parfois par des aides d’atelier). Ces tableaux ont souvent une valeur documentaire précieuse lorsqu’ils représentent des scènes de vie de l’époque du peintre. Le souci du détail qui les caractérise, l’ambition réaliste qui les anime offre à l’observateur un document précieux sur les coutumes, les costumes, les intérieurs de l’époque. La réalisation des tableaux pouvait prendre des mois, des années lorsqu’il s’agissait de fresques monumentales. Aux yeux de l’élite intellectuelle, des lettrés, le caractère méticuleux et appliqué du style gongbi trahit une forme de superficialité, pour tout dire, un manque d’esprit, de vision, d’imagination. La peinture chinoise Baimiao (lit. “ Dessin au trait ”) ne dessine que les contours à l’encre noire. Elle se rattache au Gongbi. La technique Bai Miao s’apparente à celle du Gong Bi. Les artistes chinois disent que l’art du Bai Miao, c’est l’art du trait. Bai Miao signifie « la reproduction blanche » indiquant par là l’absence de couleur dans cette forme de représentation artistique du réel. Comme on peut s’en douter, l’étude du tracé est très développée en peinture Bai Miao. Le tracé des contours se fait à l’encre noire. Il faut faire attention à ne pas faire des traits d’une même épaisseur. Les pleins et déliés sont d’une très grande importance et il arrive de trouver des peintres qui n’y accordent pas beaucoup d’attention. La peinture chinoise Mogu (1 diapo) (lit. “ Sans ossature ”). Elle est semblable à celle Gongbi, mais, contrairement à cette dernière, elle ne dessine pas les contours. Elle se fait en plusieurs étapes. Avant d’entreprendre chaque étape, il faut veiller à ce que les couleurs appliquées précédemment soient bien sèches. On applique d’abord la couleur avec un pinceau puis, avec l’autre imbibé d’eau on nuance et dégrade les couleurs. Pour deux couleurs, on fait d'abord un dégradé d'une couleur d'un coté comme décrit ci-dessus. Lorsque la peinture est sèche, on fait un dégradé de l'autre couleur en partant de l'autre côté et en allant dans la direction inverse. La peinture chinoise Shuimo (2 diapos) (lit. “ Encre et eau ”). C’est un style de Xieyi, mais uniquement réalisé avec de l’encre noire, en jouant sur les dégradés. Cette technique provient de Chine (vie siècle), dont les paysages sous la dynastie Song (960 – 1279) sont très réputés. En Extrême-Orient, le trait jeté est le signe du souffle de la vie. Il est jeté avec vigueur sur la feuille suivant un flux naturel. Ce flux ne permet pas les repentirs, il laisse définitivement sa trace sur le papier, une notion de spontanéité est donc omniprésente et correspond aux caractéristiques du lavis. La peinture monochrome repose en Asie sur une profonde maîtrise de l'art du trait. C'est seulement à partir de la Renaissance, que le lavis sera utilisé par les Européens. La composition Les points essentiels de la composition des peintures chinoises sont : L’organisation générale et les directions (montantes, descendantes, appuyées, etc.). La densité et le rassemblement (ou la dispersion). Les anciens, pour donner une image de la densité d’une peinture, utilisaient cette expression : « Espacée que même un cheval puisse traverser, dense que même le vent ne puisse s’infiltrer ». Le vide. Dans la peinture traditionnelle chinoise, le vide tient une place très importante. Il peut représenter le ciel, la terre, l’eau, les nuages, etc. Il permet de donner une image dans la peinture mais aussi de projeter le spectateur dans un monde beaucoup plus vaste, infini même, en laissant un terrain libre pour son imagination. La contemplation prend appui sur la partie « pleine » de la peinture comme un tremplin pour se propulser dans l’absolu à travers la partie « vide ». « On pétrit de la terre glaise pour faire des vases. C'est de son vide que dépend l'usage des vases. On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison. C'est de leur vide que dépend l'usage de la maison. C'est pourquoi l'utilité vient de l'être, l'usage naît du non-être. », Dao De Jing, -600, Les inscriptions. Elles comprennent le titre, le contenu (poème, prose, description, histoire, etc.), le nom de l’auteur et son sceau. Tout doit être calligraphié dans des styles différents suivant ce que l’artiste veut exprimer. Du choix des inscriptions et de leurs positions dépend la vie de la peinture. Ce sont elles qui achèvent l’œuvre. Ce furent les lettrés de la dynastie Song qui inaugurèrent la pratique d’insérer un poème dans leur œuvre picturale. Des commentaires ont pu être ajoutés, ultérieurement, par les différents propriétaires, dans l’espace de l’image. Les œuvres les plus célèbres se caractérisent également par le nombre de sceaux à l'encre rouge désignant la liste des empereurs les ayant possédés au sein de la collection impériale. La conception confucéenne du monde transparaît également dans la peinture de paysages, où les figures ou constructions humaines apparaissent en taille très réduite, située dans un cadre cosmologique complet. Les sujets Les personnages Apprêt de la soie par les dames de la cour XIIe Rouleau portatif, encre et couleurs sur soie 37 × 147 Porteuse_d’offrandes_de_la_dynastie_Tang Portrait de l'empereur Taizong et Sui Yangdi 643 La vie en société Guitare chinoise Tang Femme jouant au weiqi (jeu de go) 63 cm Encre et couleurs sur soie, VIIIe siècle. Les fleurs Fleurs d'hibiscus Li Di 1197. Song du Sud. Encre et couleurs sur soie H. 25,5 Les oiseaux Les moineaux sur une frêle branche La vie quotidienne Certains éléments de la vie quotidienne des nobles font leur apparition dans les thèmes dominants. Ainsi le cheval, animal stratégique car il aide à se déplacer très vite, apparaît. Peinture de cheval La sortie de printemps de madame Guo Guo Une partie de polo 705 encre et couleurs Qianling Peinture au cent chevaux 26/306 Certains peintres, professionnels ou lettrés, sont ainsi plus ou moins spécialisés dans un thème en particulier : la peinture de chevaux, la peinture de bambous, de fleurs et oiseaux, de poissons, voire de crevettes ! La peinture de paysage Elle constitue le genre le plus « noble » de la peinture chinoise classique, où se croisent les conceptions chinoises de l'univers, du microcosme et du macrocosme. La peinture de paysage donne aussi une multitude de formes à ces conceptions dans le rapport de la montagne (et de tout ce qui résiste en se transformant) et de l'eau (et de tout ce qui se transforme en se reproduisant), que les chinois nomment shanshui. Enfin la peinture de paysage n'est pas un art figuratif d'après modèle, mais plutôt le précipité de l'état d'esprit du peintre. La peinture des paysages commença à se développer sous la dynastie des Tang. La prise au vent dans le pavillon des montagnes Pêcheur en rivière de montagne Xu Daoning 1050 48,9 209,6 Le Jour de Qingming au bord de la rivière », de Zhang Zeduan Accoster en automne Le chant des premières pousses XIIIème rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 191,8 /104,5 Vent dans les pins 1124 Vue claire et lointaine de rivières et de montagnes vers 1200 encre sur papier, rouleau portatif 46,5/889 La représentation de l'espace par le trait dans la représentation d'architectures et d'espaces intérieurs est proche de la perspective cavalière. Paysage : Le long de la rivière pendant le festival Qingming La perspective cavalière est un outil qui permet de représenter sur une feuille de papier (en deux dimensions) des objets qui existent en volume (trois dimensions). Cette représentation ne présente pas de point de fuite : la taille des objets ne diminue pas lorsqu'ils s'éloignent.