Consultez la fiche "Marché des changes : des outils de couverture

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BANQUE
Marché des changes :
des outils de couverture
ou d’optimisation pour
les entreprises
Le Crédit Agricole offre une large gamme de solutions pour les entreprises
souhaitant couvrir leur risque de change. Toutes les entreprises devraient
y recourir, même lorsque leur activité à l’international est occasionnelle.
Passons en revue quelques situations rencontrées.
SITUATION 1 :
RÈGLEMENT IMPORTANT
À FAIRE EN USD À UNE
DATE INCERTAINE
Contexte et risques : de nombreuses entreprises font
face à une incertitude sur la date de règlement d’un
achat important, la date de livraison étant comprise entre
deux dates limite. Le terme classique répond mal à cette
incertitude et ne rien faire expose l’entreprise à un décalage
défavorable des cours.
Solution : le flexiterme, c’est-à-dire un terme de montant
et cours donnés que l’entreprise pourra utiliser à
sa convenance entre une date de départ et une date
d’échéance (levées anticipées), répond à cette situation.
L’entreprise pourra si nécessaire procéder à des levées
anticipées partielles (pour un montant minimum de
50 k€). Seule contrainte : à l’échéance, elle devra avoir
utilisé la totalité du montant (si l’opération n’est pas soldée
à l’échéance, la banque procédera automatiquement à la
levée du solde).
Exemple : l’entreprise a signé un contrat d’achat qui
l’amènera à payer 2 M$ à son fournisseur entre le 15 mai
et le 15 juillet 2017. Elle met en place un flexiterme
acheteur d’USD pour 2M$, avec une date de départ au
15 mai 2017 et une échéance au 15 juillet 2017 au cours de
1,1325. L’entreprise aurait pu choisir un départ immédiat
mais la date de départ décalée correspond à son besoin et
lui permet de bénéficier d’une partie du report de l’EUR
(dans notre exemple : EUR/USD = 1,1288 au comptant
et 1,1425 à terme).
SITUATION 2 :
UNE ENTREPRISE
FRANÇAISE FAIT UNE
ACQUISITION AU R-U,
FINANCÉE PAR UN
EMPRUNT EN EURO
Contexte et risque : ce type de situation se rencontre assez
fréquemment, les entreprises de la zone euro bénéficiant
en général de meilleures conditions de financement en
euro qu’en GBP (ou USD, etc.). Ce financement expose
l’entreprise à une baisse de la livre (GBP), puisque les
revenus seront générés en GBP tandis que les charges
financières seront en EUR.
Solution : la solution la plus simple est de mettre en place
un swap de devise (« cross currency swap » ou « CCS »)
concomitamment à la mise en place du financement en EUR :
pour l’entreprise, le CCS va transformer son financement à taux
variable en EUR en financement à taux fixe en GBP1.
Exemple :
• L’entreprise met en place un financement pour 6 M€,
à partir du 15 septembre 2016 sur 10 ans, au taux d’Euribor
3 mois flooré à 0 % + 0,75 %, avec amortissement
trimestriel constant du capital (150 k€/ trimestre).
• Au moment de la mise en place du CCS, deux paramètres
sont arrêtés :
– un cours de conversion EUR/GBP (correspondant au
prix de marché au moment de la mise en place : 0,85
pour notre exemple). Celui-ci sera utilisé tout au long de
l’opération pour convertir les montants de capital
(ou d’amortissement) en EUR en montants en GBP ;
– le taux fixe en GBP : 2,18 % dans notre exemple ;
1. Il s’agit ici d’un exemple typique, de nombreuses variantes sont
possibles.
LETTRE D’INFORMATION DU CRÉDIT AGRICOLE
No 91 OCTOBRE 2016
• Les flux échangés au titre du CCS sont les suivants :
– Capital initial : l’entreprise va verser à la banque les 6 M€
levés au titre du financement et recevoir la contrevaleur
en GBP (5,1 M£), montant qui lui servira à régler son
acquisition.
– Amortissements : chaque trimestre, l’entreprise va
recevoir les amortissements en EUR (150 k€) et payer
les amortissements en GBP (= 5,1 M£ x 40 ou 150 k€
x 0,85 = 127,5 k£). Le capital en GBP sera donc amorti
trimestriellement de manière linéaire, parallèlement au
capital en EUR.
– Intérêts : à chaque période, l’entreprise va recevoir les
intérêts en EUR (Euribor 3m flooré à 0 % + 0,75 %) sur la
base du capital restant dû EUR et payer les intérêts en GBP
(2,18 %) sur la base du capital restant dû GBP.
Au final, l’entreprise va ainsi recevoir via le CCS tous les
flux à payer dans sa dette en EUR : elle n’aura ainsi aucun
flux net à verser en EUR et aura bien transformé sa dette
en EUR en dette à taux fixe en GBP.
SITUATION 3 :
L’ENTREPRISE EST À
LA FOIS ACHETEUSE ET
VENDEUSE DE DEVISES
Contexte : alors que certaines entreprises sont nettement
acheteuses ou nettement vendeuses de devises, d’autres
ont des flux qui s’équilibrent. Parmi ces dernières,
certaines se tournent vers des produits d’optimisation
visant à améliorer leurs cours de change, bien que leur
exposition nette soit limitée, afin de dégager un gain
financier. Les produits ‘Pivot’ comme le Forward pivot
illustré ci-après répondent à cette demande.
Exemple de Forward pivot : l’entreprise estime que l’EUR
sera proche de sa valeur actuelle (1,12) dans un an. Elle met
en place un forward pivot à 1,12 de ratio 2, pour 1M$, avec
un cours acheteur de dollars de 1,2150 et un cours vendeur
de dollars de 1,0250.
A l’échéance, quatre cas peuvent se présenter en fonction
du cours constaté :
• Cas 1, le cours est inférieur à 1,0250 : l’entreprise vend
2 M$ à 1,0250
• Cas 2, le cours est compris entre 1,0250 et 1,12 :
l’entreprise vend 1M$ à 1,0250
• Cas 3, le cours compris entre 1,12 et 1,2150 : l’entreprise
achète 1 M$ à 1,2150
• Cas 4, le cours est supérieur à 1,2150 : l’entreprise achète
2 M$ à 1,2150
L’entreprise table donc sur un cours compris entre 1,0250
et 1,2150 : si cette prévision se réalise, elle achètera ou
vendra 1 M$ à un cours favorable, dans le cas contraire elle
achètera ou vendra 2 M$ à un cours défavorable.
En mettant à la disposition de ses clients une offre de
produits de change performante, le Crédit Agricole
cherche à faciliter leurs transactions internationales, voire
à les rendre plus compétitives. Les situations et solutions
abordées ci-dessus ne fournissent qu’un bref aperçu de
notre offre et nous vous encourageons vivement à vous
rapprocher de votre Chargé d’affaires pour étudier vos
besoins et vous conseiller la solution la plus adaptée.
François Delclaux,
Global Market Division Taux et Change – Crédit Agricole CIB
Stratégies d’optimisation vs. stratégies de couverture
On peut résumer la philosophie des stratégies de couverture en disant qu’elles
permettent soit (a) de figer un cours de conversion futur soit (b) de garantir un
cours d’achat au plus égal à un maximum donné et de permettre un cours plus
bas en cas d’évolution favorable des marchés1.
Le dénominateur commun des stratégies d’optimisation, qui prennent de multiples
formes, est de permettre aux entreprises d’espérer un cours de conversion
nettement meilleur que dans un produit de couverture, au prix d’une prise de
risque en cas de mauvaise anticipation. C’est bien cette prise de risque qui permet
d’espérer un cours meilleur que le terme dans les cas favorables.
Les risques des produits d’optimisation sont typiquement des risques : (a) de
ratio : augmentation des montants en cas de scénario défavorable ou (b) de
désactivation : l’échange n’a pas lieu si le cours évolue dans une zone défavorable.
Exemples de ces risques, dans leur version la plus simple
Contexte : le client doit acheter 1 M$ dans un an, le cours au comptant est 1,1212
et le cours à terme 1,1400.
Fort d’un réseau de 21 salles de marchés dans le monde, dont 5 centres
de liquidité à Londres, Paris, New York, Hong Kong et Tokyo, le groupe Crédit
Agricole vous apporte la maîtrise de vos cours de change :
• en offrant des solutions clés en main sur plus de cent devises
• en vous proposant une gamme complète de produits qui réponde à vos
besoins (simples & complexes, de couverture ou d’optimisation)
• en mettant à votre disposition ses spécialistes marchés en région et ses
experts localisés dans plus de 40 pays.
LETTRE D’INFORMATION DU CRÉDIT AGRICOLE
No 91 OCTOBRE 2016
Risque de ratio :
Le client met en place un terme asymétrique de ratio 2 : à l’échéance il achète 1M$
à 1.1570 si le cours constaté à l’échéance est inférieur ou égal à 1,1570, il achète 2M$
à 1.1570 sinon. Ce type de risque est acceptable pour l’entreprise si, par exemple,
elle a l’usage du montant supplémentaire de dollars qui pourrait être acheté.
Risque de désactivation :
Le client met en place un terme désactivant : à l’échéance il achète 1M$ à 1,1700
si le cours à l’échéance est supérieur à 1,10 ; il n’y a pas d’échange sinon. Ce type
de risque est acceptable pour l’entreprise si elle peut se permettre d’acheter
ses dollars au comptant, même si le cours de l’EUR/USD a baissé (i.e. si le dollar
s’est apprécié).
1. Pour un vendeur de devises / acheteur d’euros ( ou naturellement l’inverse pour un acheteur de
devises / acheteur d’euros).
De l’initiation au dénouement de vos opérations, nous vous accompagnons
tout au long de vos transactions :
• en diagnostiquant en amont avec vous les expositions potentielles liées à
votre développement, et le risque que vous êtes prêts à supporter,
• en élaborant avec vous un programme de couvertures appropriées,
• en exécutant vos ordres aux meilleures conditions,
• en assurant un suivi dynamique pour vous proposer des adaptations en
fonction de l’évolution des conditions de marché.