L`Eden, notre Paradiso. - Ville de Bourg-en

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L`Eden, notre Paradiso. - Ville de Bourg-en
BOURG STORY
N° 211 Déc. 11 - Janv.12
© Archives municipales
L'Eden voit le jour à l'aube
de la première Guerre Mondiale.
Sous l'ère Maurice Martin,
il deviendra le “Petit Olympia” burgien.
L’Eden, notre Paradiso.
n n’avait encore jamais imaginé en province une
salle aussi luxueuse. Quand, en 1913, la société
Monopole Pathé Frères confie à l’architecte Abel
Rochet les plans d’une salle de spectacle dans l’immeuble
que Monsieur Chapel fait édifier place Joubert, rien n’est
laissé au hasard. La salle devra comporter plus de mille
places. Et la scène sera ouverte non seulement au septième
art mais aussi aux spectacles et aux conférences pour
répondre aux désirs des associations de la ville. Monsieur
Chapel, quant à lui, s’est assuré auprès de la Société
Monopole de la bonne moralité des représentations et
prévient que, chaque année, un gala sera donné en faveur
des pauvres. L’ouverture est prévue pour juillet 1914. À la
veille de la Grande Guerre.
a planté sa cabane de planches face à la maison Binda en
plein milieu du square Lalande qui, à cette époque, n’est
qu’un vaste no man’s land caillouteux, encore secoué par la
récente percée de l’avenue Alsace-Lorraine. Pour la modique
somme de 50 centimes, le public est invité à découvrir, six
mois à peine après les Parisiens, une “Baignade en mer à la
Ciotat”, “L’avenue des tilleuls à Berlin” ou encore “L’arroseur
arrosé”. L’événement est de taille. Le public afflue. Avant de
plier bagage, le cinématographe Lumière propose un petit film
tourné récemment à Moscou sur le couronnement du Tsar.
Ainsi est né le cinéma à Bourg. En plein air. Les premières
salles ne font leur apparition qu’en 1906 avec les tourneurs
qui posent leur matériel de salle en salle dont le Casino de la
Glacière au Bastion des Tenailles. Mais c’est aux forains que
l’on doit les premiers émois du monde cinématographique.
Dès 1901, les itinérants rivalisent de couleurs, de bruitages,
de scènes de vie… En 1906, place Carriat, devant le collège,
Monsieur Amblard devient un régulier avec son “Select”
très attractif.
CINÉMATOGRAPHE LUMIÈRE
L’Eden se prépare à vivre un siècle de bons et loyaux services dédiés au septième art et aux vedettes de la chanson.
Aujourd’hui, un projet immobilier est sur les rails et l'ancien
Eden sera démoli dans les mois à venir. Avant de tourner
la page, plongeonsnous un instant sur
ce XXe siècle qui, à
ses débuts, a connu
les balbutiements de
la vie cinématographique. À Bourg, les
premières projections
publiques d’images
animées remontent
à l’année 1896. Le
dimanche 12 juillet
exactement. Le cinématographe Lumière
DES PREMIÈRES SALLES AU MULTIPLEXE
Il faut cependant attendre 1910 pour voir la première salle
exclusivement réservée au cinéma. Il s’agit du Modern
Cinéma au 5 de la rue Teynière. S’en suivent, mais quatre
années plus tard, plusieurs autres ouvertures. Le Pathé
Cinéma, 16, place Bernard. Le Royal Cinéma, 6 place de
la Comédie. Puis l’Eden. Ce dernier a la peau dure. En
devenant propriétaire en 1958, Maurice Martin embrasse le
monopole. Dans sa besace, l’ABC ouvert en 1942 boulevard
Voltaire, et le Vox au 11, rue du théâtre né en 1924 sous le
nom de Familia-Cinéma. Trois salles qu’il fait labelliser Art
et Essai. L’ère Martin restera légendaire avec notamment ses
vedettes de la chanson. Ce n’est qu’en 1981 que la Grenette
fait son apparition à côté du théâtre tandis que l’Eden vient
de changer de mains. Aujourd'hui, cette dernière salle est en
passe de disparaître pour laisser place à un projet immobilier.
La Grenette reste un acteur de premier plan avec 4 salles de
cinéma et, depuis octobre 2008, un immense multiplexe de
plus de 1 900 places tient la vedette sur le Champ de Foire !
L'immeuble de l'ancien cinéma Eden sera
démoli dans les prochains mois. Une page
se tourne. Celle des débuts du cinéma à Bourg.
O
© Le carillon
L'architecte Abel
Rochet dessine
une salle de plus de
1 000 places, ouverte
au cinéma, mais aussi
aux spectacles.
w w w. b o u r g e n b r e s s e . f r I C ’e s t à B o u r g I p a g e 19