Maquette n¡16 - Val-de

Transcription

Maquette n¡16 - Val-de
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Edito
n cette période de
reprise, beaucoup de
présidents et d'entraîneurs
s'interrogent sur les moyens
à mettre en place, sur les
décisions à prendre afin
d'améliorer le fonctionnement
de leur association et
les prestations proposées aux
adhérents. Le problème de la
formation, du renouvellement
et de l'élargissement de
l'équipe d'encadrement se
pose traditionnellement à cet
instant. De la qualité de la
prise en charge des sportifs
dépend généralement l'atteinte
des objectifs du club. La
plupart du temps, force est de
constater que les entraîneurs
sont en nombre insuffisant,
qu'ils sont extrêmement
sollicités et qu'ils représentent
une part substantielle du
budget de l'association.
Dans ces conditions, recruter,
dynamiser une équipe,
assurer l'enrichissement et
la mise à jour des connaissances
des entraîneurs est un vrai
casse-tête.
Face à ces contraintes, rappelezvous que le département
du Val-de-Marne possède
des atouts.
Ainsi la division STAPS de
l'université de Créteil dispose
d'un potentiel de jeunes
entraîneurs qu'il faudrait
mobiliser davantage.
Le stage que les étudiants de
première année doivent effectuer
au sein d'une association
E
© Christian PETIT
Maquette n°16
Edition :
Direction de la communication
Conseil général du Val-de-Marne
Maquette : Médiris et Spirale
Impression : Grenier
Crédit photos : CG94
sportive présente à cette
occasion une opportunité à
pérenniser.
Le dispositif de formation
permanente de proximité
proposé par Sport Santé et
Préparation Physique constitue
également une réponse calibrée
permettant aux clubs val-demarnais de franchir les obstacles
habituels de la formation
permanente : peu de contrainte
de temps, des connaissances
ciblées et accessibles au plus
grand nombre, la gratuité,
des propositions simples et
concrètes.
Pour en profiter pleinement,
n'hésitez pas à :
- Nous transmettre la liste
et les adresses de tous les
nouveaux entraîneurs afin
qu'ils soient destinataires
de cette revue.
- Nous solliciter pour organiser
dans leur club une soirée
d'information-débat sur un
des thèmes proposés sur
notre site (http://www.univparis12.fr/staps.sspp) ou
(http://www.cg9.fr)
- Nous contacter au service
des sport du Conseil général
(01 43 99 73 92) pour nous
faire part des thèmes ou
des problématiques qu'ils
aimeraient voir aborder.
- Solliciter le prêt de matériel de
mesure de qualités physiques.
- Nous interpeller sur
les questions relatives à
la préparation physique et à
la prévention des blessures.
Des ouvertures pourraient
peut-être alors se dessiner
et placer les Val-de-Marnais
dans une situation que
beaucoup privilégient.
Bonne rentrée à tous
Thierry MAQUET
Professeur agrégé d'EPS
Université Paris 12
Val-de-Marne
Pilote du projet
Prochain numéro : 17
Les glucides
La chronobiologie
Choisir des chaussures
pour l'entraînement
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Sommaire
P. 4
SPORT
et contraception
Rappel sur le cycle menstruel
Quelle contraception pour la femme sportive ?
P. 6
LA LOMBALGIE
chez le sportif
Les sportifs les plus exposés
Les mécanismes des lombalgies
La prévention des lombalgies chez le sportif
P. 8
LES PUBALGIES
dues aux pratiques sportives
Qu'est-ce qu'une pubalgie ?
Pubalgies sans choc
Pubalgie et pratiques sportives
Prévention et traitement
P. 10
ENTRAÎNER :
un projet à long terme
3
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Sport
Marie-Françoise JAUNET
Maître de Conférence,
Université Paris 12
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et
contraception
La place de la femme dans le sport est, comme dans notre société, de
plus en plus importante. Si de nombreuses études cherchent à identifier
et à explorer les modifications physiologiques liées à l'entraînement
chez la femme, certains champs d'investigation sont encore peu explorés.
Ainsi la « gynécologie sportive » n'est malheureusement pas une
spécialisation de la médecine actuelle. C'est dommage car elle permettrait
de mieux tenir compte des fluctuations hormonales en cours de cycle et
de leurs influences sur la pratique sportive. De plus, lorsque l'on parle
de contraception, elle est la majeure partie du temps féminine. Seul le
préservatif est réservé aux hommes. Très récemment, un patch contraceptif
pour homme a été mis au point. Mais sa réelle utilisation sur « le marché »
reste anecdotique.
Le choix de la contraception est donc souvent féminin. La femme sportive
doit choisir la contraception la mieux adaptée à son activité physique en
tenant compte des risques éventuels sur la santé, du gain de poids et
des effets négatifs sur la performance.
Nous tenterons de décrire ici les avantages et les inconvénients des
différents types de contraception.
Rappel sur le cycle
menstruel
La femme, de la puberté à
la ménopause, est soumise
à des fluctuations hormonales
mensuelles qui lui apportent
de nombreux désagréments.
Le cycle menstruel se divise
en 2 phases. Pendant
la 1re partie du cycle, le corps
sécrète des œstrogènes.
C'est la phase stable du
cycle. Durant la 2e phase,
la femme sécrète davantage
de progestérone. C'est
alors que survient la majorité
des problèmes liés à une
pratique sportive intense
(voir revue SSPP n° 14 :
Spécificité des femmes…).
Enfin, les règles entraînant
une perte de sang plus ou
moins importante viennent
renforcer l'effet négatif sur
la performance.
Quelle contraception
pour la femme
sportive ?
4
Les 3 grands modes de
contraception, hormis le
préservatif, sont la pilule,
le diaphragme et le stérilet.
La contraception orale est
la plus utilisée chez
les sportives ainsi que
dans la population générale.
La principale raison de sa
popularité est sa haute
fiabilité quant à la prévention
contre la grossesse (99 %
de réussite quand elle est
utilisée correctement).
La pilule
L'action principale est
d'empêcher l'ovulation.
D'autres actions consistent
à rendre le mucus cervical
hostile au sperme ou encore
à rendre la paroi utérine
moins réceptive à l'embryon.
Les différentes pilules
existantes sont classées
selon le dosage de ses
composants : l'œstrogène
et les progestatifs. Une
pilule est monophasique
quand les doses en œstrogène
et progestatif sont
les mêmes pour tous les
comprimés de la plaquette.
Elle est dite bi- ou
triphasique quand les doses
d'hormones varient en deux
ou trois paliers, le dosage
en hormones augmentant
progressivement au cours
de la plaquette.
Les avantages :
La pilule est très efficace,
pratique et réversible. Elle
n'a pas d'effets à long
terme sur la fertilité.
Elle fournit une source
d'œstrogènes pour les athlètes
ce qui diminue le risque de
fracture de fatigue et
d'ostéoporose. Elle diminue
la perte de sang pendant
les règles, ce qui permet
un moindre risque d'anémie.
Elle réduit les épisodes de
crampes douloureuses
pendant les règles. La pilule
permet de diminuer les effets
du syndrome pré-menstruel
(variation de l'humeur,
nausées, migraines) pouvant
avoir un effet néfaste sur
l'entraînement et lors des
compétitions. En effet, entre
l'ovulation et l'apparition
des règles, le corps est
imbibé de progestérone.
Les seins gonflent, la
femme se sent plus nerveuse.
La tension artérielle et les
pulsations cardiaques de
repos augmentent. Ce qui
constitue un climat plutôt
défavorable à la performance.
La pilule peut être utile
pour manipuler le cycle
menstruel lors d'évènements
importants. À l'approche
d'une compétition, beaucoup
de sportives utilisent
la pilule pour décaler leur
cycle. Cela ne porte pas à
conséquence. Toutefois, il
ne faut pas que cela
devienne une habitude.
Les inconvénients :
Dans certains cas, des
effets indésirables peuvent
survenir, tels que la rétention
d'eau, une prise de poids,
le gonflement des seins,
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des maux de tête.
Cependant ces désagréments
sont souvent temporaires
et dans le cas contraire,
un changement de pilule
est envisagé.
La pilule est associée à
une faible augmentation du
risque de cancer du sein
chez les femmes sous
pilule depuis plus de 10 ans
sans avoir eu d'enfant.
De plus, il a été observé
que la pilule pouvait réduire
la VO2 max et donc
la performance d'endurance.
Le diaphragme
Les avantages :
Ce type de contraception
présente peu de risques
médicaux et n'a pas d'effets
à long terme sur la fertilité.
Le diaphragme peut être
inséré quelques heures avant
un rapport sexuel. Il diminue
le risque de cancer du col.
Les inconvénients :
Il est moins efficace que la
pilule et le préservatif
(90 % de réussite). Il est
nécessaire de planifier à
l'avance sa mise en place.
Il requiert un ajustement
spécialisé. Il peut entraîner
des effets locaux gênants
(irritations, allergie).
L'utilisation d'un diaphragme
est déconseillée chez les
femmes allergiques au latex
ou au caoutchouc. Il est
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également interdit aux
femmes ayant un prolapsus
utero vaginal (ou descente
d'organes) ou une faiblesse
des muscles du plancher
pelvien, ainsi que chez les
femmes souffrant d'infections
urinaires récurrentes.
Le stérilet :
Ce type de contraception est
décommandé aux femmes
n'ayant pas eu d'enfant.
ON PEUT CLASSER LES PILULES COMME SUIT :
• Les pilules de la première génération sont les pilules les
•
•
Les avantages :
Le stérilet est efficace et
pratique. Il permet une
protection entre 2 et 5 ans
tout en annulant les problèmes
associés à l'oubli de
la contraception orale.
Les inconvénients :
La pose du stérilet requiert
l'intervention d'un spécialiste.
Le stérilet augmente le flux
menstruel ainsi que la période
de douleur associée aux
règles. Les risques d'anémie
sont plus importants. Le
stérilet engendre une légère
augmentation des risques
d'infection qui peut entraîner
des maladies inflammatoires
pelviennes.
De plus, le stérilet risque
de bouger dans l'utérus de
l'athlète et cesserait alors
d'être efficace. En cas de
choc, il pourrait également
blesser l'utérus. Ce qui
pourrait porter atteinte à
la fertilité de l'athlète.
Conclusion :
D'une façon générale, la plupart des athlètes optent
pour la pilule plutôt que le stérilet. Les sportives sous
œstroprogestatifs ont un profil hormonal stable à l'effort
et aucun retentissement physique périphérique. Il
semblerait toutefois que les œstroprogestatifs tri
phasiques soient les moins adaptés aux efforts physiques
intenses (Sports Medicine Australia. Women in Sport,
Fact sheet n° 6) Enfin, toute femme sportive devrait
pouvoir rencontrer un médecin qui soit également
informé des règlements antidopage. En effet, autrefois,
le progestatif de synthèse présent dans les pilules
biphasées était très proche de la testostérone. Dans
la seconde partie du cycle, un entraînement basé
essentiellement sur la musculation visait à tirer parti
de cet effet anabolisant. Aujourd'hui encore, un accident
reste toujours possible. La prise de la pilule « Yasmin »
composée entre autres d'un produit diurétique peut
entraîner une réaction positive au contrôle antidopage
(« Cycle menstruel et performance sportive » J. Bady,
D. Rousseau, M. St Marc).
•
plus dosées en éthynil-estradiol (c'est-à-dire en œstrogène
50µg ou plus). On ne les emploie quasiment plus car elles
sont moins tolérées.
Les pilules de la deuxième génération sont dosées en
estrogène 30 µg. (Microgynon 30 et Stediril ont été les plus
populaires). Elles continuent à être prescrites aux femmes qui
les prennent depuis de nombreuses années et les tolèrent bien.
Diane 35 occupe une place particulière parmi ces pilules.
Sa force est son progestatif antiandrogène qui a des effets
positifs sur l'acné et la pilosité disgracieuse.
Les pilules de la troisième génération (années 90) sont
généralement moins dosées en œstrogènes et contiennent
de nouveaux types de progestatifs : le gestodène, le désogestrel et le norgestimate. Ce sont par exemple Marvelon,
Mercilon, Femodene, Meliane, Minulet, Harmonet, Cilest…
Ces minipilules comportent deux avantages : elles ont
un effet plus favorable sur les graisses et elles sont moins
androgéniques (moins de risque d'infarctus, moins de pilosité).
Par contre, elles présentent un risque accru de phlébites
deux fois supérieur aux pilules de la deuxième génération.
Cependant, le risque reste bas (30 cas sur 100 000) et même
deux fois moins élevé que celui qu'encourent les femmes
enceintes.
La dernière née des pilules contraceptives est Yasmin dont
la particularité est de contenir 30µg d'œstrogène et
un progestatif, la drospirénone, ayant un effet diurétique
(élimination de l'eau). Elle est donc indiquée pour les femmes
qui ont tendance à la rétention d'eau et au gonflement
des seins. Elle peut avoir un effet positif sur le poids.
Les pilules progestatives. Elles contiennent uniquement des
progestatifs et sont recommandées aux femmes présentant
des contre-indications importantes aux œstrogènes et chez
les femmes qui allaitent. La marque la plus récente est
Cerazette. L'inconvénient majeur est que cette pilule doit
être prise en continu et de manière très stricte toutes
les 24 heures. Elle est un peu moins efficace. Par ailleurs,
la femme conserve souvent ses règles. Cela signifie que
la pilule progestative n'apporte pas de solutions aux règles
irrégulières et abondantes.
Les risques de cancer de l'endomètre et de l'ovaire sont diminués
de façon homogène chez les femmes qui utilisent des contraceptifs
oraux combinés. La réduction est généralement plus forte lorsque
l'utilisation est plus longue, et une certaine réduction persiste au
moins 15 ans après interruption de l'utilisation.
Par contraste, les contraceptifs oraux augmentent le risque
de cancer du sein, du col utérin et du foie. Il existe une légère
augmentation du risque de cancer du sein chez les utilisatrices
actuelles et récentes de contraceptifs oraux, mais dix ans après la fin
de l'utilisation, le risque semble être redevenu semblable à celui des
femmes qui n'en ont jamais utilisé. Le risque de cancer du col utérin
augmente avec la durée d'utilisation des contraceptifs oraux combinés. Le risque de carcinome hépatocellulaire est accru chez
les utilisatrices à long terme de contraceptifs oraux combinés dans
les populations où l'infection par l'hépatite B et les maladies
hépatiques chroniques, deux causes majeures de cancer du foie,
enregistrent une faible prévalence.
Davantage de travaux sont nécessaires pour évaluer les risques et
les bénéfices.
Puisque l'utilisation de contraceptifs oestroprogestatifs combinés
augmente le risque de certains cancers et diminue le risque de
certaines autres formes de cancers, il est possible que le résultat
global net pour la santé publique soit bénéfique, mais une analyse
rigoureuse est nécessaire pour le démontrer. Celle-ci devrait être
menée pays par pays et prendre également en compte les effets
de maladies autres que le cancer.
(Communiqué OMS)
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La lombalgie
chez le sportif
Florence COLLE
Médecine Physique et
de Réadaptation
Centre Hospitalier Sainte-Anne
Finaliste Olympique 100 m haies
en 1988
La lombalgie, dans nos pays industrialisés, est une des pathologies
les plus fréquentes et les plus pourvoyeuses d'arrêts de travail. En effet,
60 à 90 % de la population a déjà souffert ou va souffrir de douleurs
lombaires. Son origine est multiple et il est souvent difficile d'établir
un diagnostic précis. Les sportifs, tous niveaux confondus, sont eux
aussi touchés par ces douleurs gênant leur pratique. Les structures
anatomiques touchées chez le sportif sont les mêmes que dans
la population générale. En revanche les mécanismes, la fréquence
peuvent être différents ainsi que le ressenti.
Les sportifs les plus exposés
Les sports les plus fréquemment incriminés
sont la gymnastique, le football,
l'haltérophilie, la lutte, la danse, l'aviron
ou le golf. Dans les sports de glace,
la lombalgie est la cause la plus fréquente
des consultations médicales. Mais c'est
souvent l'intensité de la pratique,
la préparation physique et la technique
gestuelle qui sont en cause. Les sportifs
de haut niveau ont une plus grande
fréquence de lombalgies que dans
la population générale. En revanche
la tolérance à ces douleurs semble
meilleure chez les sportifs que chez
les non-sportifs.
Sur la voie de la prévention :
l'éducation des muscles
posturaux
Les mécanismes
des lombalgies
Les structures atteintes responsables
des douleurs lombaires sont multiples.
La hernie discale et la dégénérescence
discale.
Parmi elles, le disque est le plus souvent
touché. Le disque est une structure situé
dans l'espace intervertébral et constitué
par des fibres de collagène. Il présente
deux parties : l'annulus fibrosus (anneau
fibreux) en périphérie et le nucléus pulposus,
au centre, qui se comporte comme un gel
incompressible. Une hernie discale est
une issue du nucléus hors du disque
(fig 1). Elle peut se constituer sur un
disque sain lorsque sont appliquées sur ce
dernier d'intenses forces de compression
et que le rachis est en flexion et inflexion
latérale ou en rotation.
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La dégénérescence (ou vieillissement
du disque), quant à elle, se traduit par
une multiplication de petites fissures et
est secondaire à des contraintes imposées
par des torsions lombaires répétées.
Fig1 Iconographie reproduite avec l'autorisation de
www.passeportsante.net
Dans ce cadre, ce sont les multiples
fissures qui sont responsables
des douleurs et non l'exclusion du disque.
Les articulations interapophysaires
postérieures
Elles sont situées en arrière du rachis et
ont un rôle de pivot. Elles sont elles aussi
fragilisées par des contraintes mécaniques
en rotation et en hyperextension. L'atteinte
de leur cartilage entraîne là aussi des
douleurs. Les sports souvent incriminés
sont les sports de lancers (javelot, poids),
les sports de smash (volley, tennis).
Le spondylolisthésis
Il s'agit d'un glissement d'une vertèbre
par rapport à une vertèbre adjacente, le
plus fréquemment au niveau des dernières
vertèbres lombaires, L4 et L5 (fig 2). Ce sont
les sports qui entraînent des mouvements
en hyperextension du rachis lombaire qui
sont les plus touchés. Par exemple en
gymnastique cette pathologie est quatre
fois plus fréquente que dans la population
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Renforcer la ceinture abdominale à chaque entraînement grâce à des gainages dynamiques
générale. On le retrouve également
de manière importante chez
les footballeurs, les haltérophiles,
les danseurs et les plongeurs.
augmentation du volume du muscle
à l'effort trop importante pour la loge
fibreuse qui le contient. Cela crée
une hyperpression douloureuse
à l'effort.
Il est également hautement probable
que le déséquilibre des forces entre
les muscles ischio-jambiers et
quadriceps (qui entrent en jeu dans
la bascule du bassin et par
conséquent dans la courbure
lombaire) puisse être responsable
de douleurs lombaires.
Les fractures
D'autres mécanismes peuvent être
en cause. Toutes les structures
osseuses du rachis peuvent être
atteintes par des fractures, lors d'un
traumatisme. La question importante
est d'estimer le degré de stabilité
de ces lésions afin d'éviter en premier lieu des atteintes secondaires
de la mœlle épinière. L'évocation de
ce diagnostic est en général lié au
contexte et plus souvent rencontré
dans les sports à haut risque
traumatique : parachutisme,
équitation, ski, plongeon en eau
profonde, rugby…
Le rôle des muscles
Enfin il ne faut pas oublier que les
muscles peuvent être en cause dans
la genèse des douleurs. Il a été décrit
des syndromes de loge des muscles
spinaux (les muscles qui permettent
l'extension du dos). Il s'agit d'une
Au total, il est important de consulter
dans le cadre de lombalgies afin
d'effectuer un diagnostic lésionnel.
Le médecin décidera des examens
complémentaires éventuellement
utiles selon le type de douleur.
En revanche, étant donné l'importante
fréquence de ce symptôme
quelques efforts de prévention
doivent être faits.
La prévention des
lombalgies chez le sportif
Elle repose sur des règles
essentielles.
Échauffement-ÉtirementsRenforcement
Quel que soit le sport, l'échauffement
doit être prolongé et l'effort doit
être progressivement croissant.
Les étirements et la mobilisation
graduelle des muscles ischiojambiers, des adducteurs et des
autres muscles du bassin doivent
être recherchés. Le renforcement
des muscles abdominaux et
des extenseurs du rachis doit être
envisagé systématiquement,
notamment à travers la réalisation
d'exercices de gainages. Des séances
spécifiques de prévention des
lombalgies peuvent dans certains cas
aussi être proposées. La mobilisation
et l'éducation des muscles posturaux
(couche profonde des muscles
du dos) offrent des pistes à explorer.
Les exercices seront réalisés selon
une logique de progression de
l'intensité, et il faudra se garder
de trop privilégier le renforcement
de certains groupes musculaires
sans avoir pris soin de renforcer
les groupes antagonistes.
L'apprentissage de la maîtrise
des gestes techniques est
un complément indispensable et peut
être envisagé chez des athlètes
en bonne condition physique avec
un rachis souple et fort.
Blessures
Après une lésion aiguë, il est
indispensable de respecter les temps
de repos conseillés, qui peuvent
parfois sembler longs mais tiennent
compte du délai de cicatrisation
incompressible des structures
anatomiques lésées (4 à 6 semaines
lors de lésions discales aiguës
par exemple). La reprise de
l'entraînement doit passer par un
renforcement et un assouplissement.
Elle peut parfois nécessiter
une adaptation du geste sportif
(réapprentissage du geste technique
exact, ce qui permet de diminuer
certaines contraintes.)
Il est donc indispensable que se crée
une collaboration entre le sportif,
le médecin, le kinésithérapeute et
l'entraîneur afin de mettre en place
des programmes de prévention d'une
part et surtout de reprise de l'activité
sportive éclairés.
Bibliographie
Lombalgies du sportif, Rev Rhum
[suppl. pédagogique] T. Duruöz,
S. Poiraudeau, 1998,65 (7),188SP196SP Revue SSPP N° 11
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Les pubalgies
dues aux pratiques sportives
Rachid ZIANE
Docteur en Sciences
de l'Éducation
ENS Cachan
Elles sont craintes par de nombreux gardiens de but (handball, football).
Mais les pratiquants des sports de combat, ceux de l'escalade et
de l'athlétisme (hurdleurs) peuvent aussi être concernés. Toutes
les pubalgies ne sont pas dues à un choc.
Qu'est-ce qu'une
pubalgie ?
C'est un syndrome(1)
accompagné de douleurs
de la région pubienne et/ou
inguinale (aine). Les lésions
sont souvent à la fois
musculaires, tendineuses
et osseuses.
Pubalgies sans choc
Des microtraumatismes de
la symphyse pubienne peuvent
être dus à un déséquilibre
entre les forces de plusieurs
muscles (voir schéma 1) :
En effet, dans ces conditions :
- un demi-bassin est tiré
par les adducteurs vers
le bas et vers l'arrière
(pied au sol),
- l'autre demi-bassin est
tiré par les grands droits
et les obliques vers
l'avant et vers le haut
(pied en l'air).
Joignant les deux
demi-bassins, la symphyse
pubienne subit des forces
de cisaillement et de
rotation très importantes
(voir schéma 2).
Schéma 1 extrait de :
www.unige.ch - Berger, 2000
La pubalgie peut s'installer
à la suite d'un choc violent
(chute, coup) ou par
la répétition de microtraumatismes de la symphyse
pubienne : l'articulation
immobile entre les deux
demi-bassins droit et gauche.
Cette articulation est faite
d'un cartilage hyalin(2), d'un
fibro-cartilage(3) et de quatre
ligaments. Sa résistance,
bien qu'élevée, a des limites.
8
Plusieurs auteurs s'accordent
pour distinguer trois formes
de pubalgie :
- la pathologie musculotendineuse ou maladie
des adducteurs,
- l'ostéo-arthropathie
pubienne micro-traumatique
ou ossification et calcification
de la région pubienne et
des adducteurs,
- la pathologie pariétale
abdominale congénitale
ou acquise ou maladie
pubienne.
- les adducteurs qui tirent
le bassin vers le bas,
- les obliques et les grands
droits(4) qui tentent de
stabiliser le bassin.
Le déséquilibre musculaire
s'installe avec :
- la distension des muscles
situés au-dessus du
pubis (obliques et grands
droits),
- le raccourcissement
des muscles situés
au-dessous du pubis
(adducteurs de la cuisse).
Ces muscles tirent
de façon antagoniste et
asymétrique sur le bassin,
créant des forces de
cisaillement de la symphyse
pubienne. Les forces de
cisaillement sont amplifiées
avec les mouvements
asymétriques, en particulier
ceux réalisés en appui sur
un seul pied.
Schéma 2 extrait de :
http://lyon-sud.univ-lyon1.fr
- Halatas, 2005
Pubalgie et
pratiques sportives
Les sportifs en sont plus
souvent atteints car
ils sollicitent plus
intensément leurs
muscles, souvent de façon
unipodale (marche, course)
et asymétrique (lancer).
Dans ces conditions,
les forces de cisaillement
subies par la symphyse
pubienne sont davantage
amplifiées.
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Conclusion :
C'est aussi le cas
par exemple lors :
- d'un coup de pied violent
dans un ballon,
- d'un mouvement lancé
d'une jambe (sports
de combat, danse),
- d'un saut avec impulsion
sur un pied (gymnastique,
danse, patinage,
athlétisme).
Les traitements existent,
mais la préparation physique
doit comprendre des
exercices de prévention.
Prévention et
traitements
La prévention consiste
d'abord à réaliser un travail :
- renforcement musculaire
des abdominaux,
- d'assouplissement
des adducteurs,
- de proprioception.
Ce travail doit être réalisé
lors de chaque séance et
tout au long de l'année.
Le traitement conservateur
consiste à :
- arrêter temporairement
l'activité sportive,
- consulter un médecin,
- prendre les antalgiques(5)
et les anti-inflammatoires
prescrits,
- suivre les séances de
rééducation prescrites.
Il n'y a pas de consensus
sur la durée efficace du
traitement conservateur :
selon les auteurs, cette
durée s'étend de quelques
semaines à six mois.
La « bonne » durée est
celle qui permet
la consolidation des
éléments lésés, dont
les os et les cartilages,
mais aussi les muscles,
les tendons et les
aponévroses. Une reprise
trop rapide ou trop intense
pourra être la cause
de récidive.
En cas de récidive, alors
que le repos et le traitement
ont été suivis rigoureusement,
une opération chirurgicale
est souvent envisagée.
La pubalgie est un syndrome
qui touche les sportifs
de pratique régulière.
C'est souvent un syndrome
de surmenage.
Il existe de nombreuses
formes de pubalgie
auxquelles correspondent
différents traitements.
La durabilité des effets
des traitements dépend
fortement :
- du diagnostic lésionnel
qui doit être précis,
- d'une bonne maîtrise
des causes.
Une inégalité de la longueur
des membres ou
une pronation exagérée
sont aussi des causes à
envisager.
La préparation physique
peut jouer un rôle
préventif à condition de
prescrire des exercices
choisis à partir d'une
analyse de la pratique
sportive. L'échauffement
et la récupération sont
également très importants.
(1) Syndrome : ensemble de symptômes et/ou de signes physiques
qui constituent un trouble.
(2) Cartilage hyalin : tissu élastique et résistant qui recouvre les
surfaces articulaires, permettant leur glissement sans frottement.
(3) Fibrocartilage : il est fait de fibres de collagène. Sa dureté est
élevée.
(4) Grands droits : muscles abdominaux de la face antérieure du
caisson abdominal
(5) Antalgique : médicament calmant la douleur.
Références
Berger, A. (2000). Approches diagnostiques et
thérapeutiques de la pubalgie du sportif. Thèse
de doctorat en médecine. Genève.
Halatas, G. A. (2005). Le déséquilibre naturel du système
musculaire. Cours de la faculté de Lyon 1.
Janssen, B. (2006). Pubalgie. Clinique générale
du sport. Paris.
Traore, O., Yilboudo, J. & Sanou, M. (1997). La pubalgie :
aspects cliniques. Médecine d'Afrique Noire. 44 : 2,
101-104.
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Entraîner :
un
Hélène BOSSE
Université Paris 12
Entraîneur CA Montreuil
projet
à
long terme
Ce début de saison sportive constitue le moment privilégié pour faire le
bilan des résultats de l'année passée et se fixer de nouveaux objectifs.
Pour ce, il est important de prendre en considération les performances
de la saison passée mais aussi l'entraînement qui a précédé
les compétitions. Constater ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne
pas. Est-ce que les athlètes ont été blessés, est-ce que les objectifs fixés
ont été atteints, etc. ? Ce passage en revue peut parfois être fastidieux
mais néanmoins nécessaire pour repartir sur de bonnes bases.
La deuxième étape consiste à fixer des objectifs de performances qui
vont orienter la planification de l'entraînement. Ce qui nécessite bien
souvent de faire des choix à long terme pour le plan de carrière, à
moyen terme pour le plan de saison et à court terme pour le plan
de la semaine. Cette analyse parait fondamentale. Si elle est réussie,
elle sera garante de progrès.
Nous allons aborder ici la nécessité d'envisager des acquisitions à long
terme dans le but de prévenir ou de corriger certains traumatismes
pouvant survenir lors d'une pratique mal adaptée.
Les objectifs à long terme
doivent donner le ton
à une année et apparaître
en filigrane
On pourrait imager cela en terme de
« cours de soutien » ciblés sur une lacune,
qui doit être révisée de façon constante.
Pour cela plusieurs évaluations s'imposent
qu'il faudra ensuite croiser pour déterminer
précocement le plan de carrière sur
un temps plus ou moins long suivant
les acquisitions à développer.
• Evaluer les facteurs de la performance
(Repérer la filière énergétique
prépondérante, le ou les modes de
contraction musculaire mis en jeu et
les angles sollicités, le degré de souplesse
requis, le niveau de coordination motrice,
la charge émotionnelle effective etc.).
• Évaluer les points forts et faibles de
son athlète et dresser un inventaire
de son potentiel physique.
• Repérer les blessures récurrentes, et
la fréquence des petits bobos.
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Illustrons nos propos à l'aide de 3 exemples :
• Dans de nombreuses activités physiques
et sportives, les pratiquants sont souvent
victimes de périostite ou de fracture
de fatigue du scaphoïde. En regardant
de plus près, cela provient bien souvent
d'une « pose d'appui en butée », comme
si l'athlète courait en piochant dans le
sol. Les vibrations occasionnées par ces
appuis peuvent entraîner l'arrêt définitif
de la pratique, car ces traumatismes
sont rarement solutionnés par des soins
ou ils sont au mieux apaisés jusqu'aux
prochaines crises.
L'entraîneur, après avoir identifié les causes
de ce mal, doit envisager un travail d'appui
sur du long terme. Il faut parfois une
année entière pour corriger un geste
défectueux et réapprendre à bien courir.
Un travail sur lattes ou plots à base de
gammes de pied est approprié à ce genre
de pathologie et assez bien supporté par
le sportif, à condition qu'il soit compris
par celui-ci et réalisé sous contrôle
de l'entraîneur. ( fig 1)
Figure 1
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Conclusion :
L'entraîneur peut parfois apparaître
comme quelqu'un d'impatient
et qui ayant soif de résultats
immédiats, hypothéquerait
la réussite à venir de son athlète.
Il nous apparaît ainsi judicieux
de reculer l'apparition d'un niveau
de pratique qui pourrait être
atteint plus précocement, pour
prendre le temps de consolider
des acquisitions encore imparfaites.
Retenons que le temps est
un grand maître et qu'il règle bien
des choses, à condition de se
le donner.de façon systématique
comme certains le laissent
entendre.
Figure 2
• Prenons l'exemple maintenant
du développement d'une qualité
physique telle que l'endurance, qui
ferait défaut chez des jeunes.
Ce travail peut paraître rébarbatif
et il est parfois mal vécu par
certains adolescents.
À l'entraîneur de faire preuve
d'originalité, pour proposer
des circuits ludiques qui associeraient
vitesse et aérobie. Ainsi un circuit
d'une minute constitué d'exercices à
base de bancs, de plinths, de plots, et
entrecoupé d'un travail de souplesse
de trois minutes en guise de
récupération, peut être une alternative
intéressante. Cette forme de travail
réalisée tout au long de l'année permet
également d'agir sur la coordination
et le renforcement musculaire (fig 2)
aussi s'envisager sur le terrain
d'entraînement avec des exercices à
base d'élastique (fig 3) ou de charges
tractées en jambes tendues par
exemple réalisés systématiquement
lors de l'échauffement.
Sources : Développement à long terme
de l'athlète : « au canada le sport c'est
pour la vie » (www.dlta.ca)
« La préparation physique », collection
entraînement, Insep, M. Pradet
Nous entendons par « acquisitions
à long terme » les objectifs visant à
se focaliser prioritairement sur un
aspect du développement de l'athlète
en vue de résoudre un point faible
voire de le transformer en point fort
et cela sur un long laps de temps . Il
peut s'agir d'apprentissage ou du
perfectionnement d'une habileté
technique, ou du développement
d'une aptitude physique, mentale ou
stratégique relative à la spécificité
du sport.
On pourrait également envisager
la planification sur 3 années d'un
cycle hivernal de 5 semaines à raison
d'une séance par semaine qui
se déroulerait en nature sur un
« parcours santé » et qui associerait
musculation et aérobie.
• Citons enfin l'exemple d’un sportif
qui serait fragile des ischios-jambiers
(muscles postérieurs de la cuisse).
L'entraîneur doit concevoir un travail
de renforcement de ce groupe
musculaire quasiment à chaque
entraînement. Ce travail peut prendre
la forme d'une séance hebdomadaire
de musculation en salle, mais peut
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Figure 3
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Prochain numéro
17
Les glucides
La chronobiologie
Choisir des chaussures pour l'entraînement
Sport, Santé et Préparation Physique
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N° 16
Octobre 2006
Revue trimestrielle
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Connaissances et recherches en matière d’entraînement et de protection du sportif
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SPORT
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LA LOMBALGIE
chez le sportif
P. 8
LES PUBALGIES
dues aux pratiques
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P. 10
ENTRAÎNER :
un projet à long terme
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