Maquette n¡16 - Val-de
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11/10/06 11:26 Page 2 Edito n cette période de reprise, beaucoup de présidents et d'entraîneurs s'interrogent sur les moyens à mettre en place, sur les décisions à prendre afin d'améliorer le fonctionnement de leur association et les prestations proposées aux adhérents. Le problème de la formation, du renouvellement et de l'élargissement de l'équipe d'encadrement se pose traditionnellement à cet instant. De la qualité de la prise en charge des sportifs dépend généralement l'atteinte des objectifs du club. La plupart du temps, force est de constater que les entraîneurs sont en nombre insuffisant, qu'ils sont extrêmement sollicités et qu'ils représentent une part substantielle du budget de l'association. Dans ces conditions, recruter, dynamiser une équipe, assurer l'enrichissement et la mise à jour des connaissances des entraîneurs est un vrai casse-tête. Face à ces contraintes, rappelezvous que le département du Val-de-Marne possède des atouts. Ainsi la division STAPS de l'université de Créteil dispose d'un potentiel de jeunes entraîneurs qu'il faudrait mobiliser davantage. Le stage que les étudiants de première année doivent effectuer au sein d'une association E © Christian PETIT Maquette n°16 Edition : Direction de la communication Conseil général du Val-de-Marne Maquette : Médiris et Spirale Impression : Grenier Crédit photos : CG94 sportive présente à cette occasion une opportunité à pérenniser. Le dispositif de formation permanente de proximité proposé par Sport Santé et Préparation Physique constitue également une réponse calibrée permettant aux clubs val-demarnais de franchir les obstacles habituels de la formation permanente : peu de contrainte de temps, des connaissances ciblées et accessibles au plus grand nombre, la gratuité, des propositions simples et concrètes. Pour en profiter pleinement, n'hésitez pas à : - Nous transmettre la liste et les adresses de tous les nouveaux entraîneurs afin qu'ils soient destinataires de cette revue. - Nous solliciter pour organiser dans leur club une soirée d'information-débat sur un des thèmes proposés sur notre site (http://www.univparis12.fr/staps.sspp) ou (http://www.cg9.fr) - Nous contacter au service des sport du Conseil général (01 43 99 73 92) pour nous faire part des thèmes ou des problématiques qu'ils aimeraient voir aborder. - Solliciter le prêt de matériel de mesure de qualités physiques. - Nous interpeller sur les questions relatives à la préparation physique et à la prévention des blessures. Des ouvertures pourraient peut-être alors se dessiner et placer les Val-de-Marnais dans une situation que beaucoup privilégient. Bonne rentrée à tous Thierry MAQUET Professeur agrégé d'EPS Université Paris 12 Val-de-Marne Pilote du projet Prochain numéro : 17 Les glucides La chronobiologie Choisir des chaussures pour l'entraînement Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 3 Sommaire P. 4 SPORT et contraception Rappel sur le cycle menstruel Quelle contraception pour la femme sportive ? P. 6 LA LOMBALGIE chez le sportif Les sportifs les plus exposés Les mécanismes des lombalgies La prévention des lombalgies chez le sportif P. 8 LES PUBALGIES dues aux pratiques sportives Qu'est-ce qu'une pubalgie ? Pubalgies sans choc Pubalgie et pratiques sportives Prévention et traitement P. 10 ENTRAÎNER : un projet à long terme 3 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Sport Marie-Françoise JAUNET Maître de Conférence, Université Paris 12 Page 4 et contraception La place de la femme dans le sport est, comme dans notre société, de plus en plus importante. Si de nombreuses études cherchent à identifier et à explorer les modifications physiologiques liées à l'entraînement chez la femme, certains champs d'investigation sont encore peu explorés. Ainsi la « gynécologie sportive » n'est malheureusement pas une spécialisation de la médecine actuelle. C'est dommage car elle permettrait de mieux tenir compte des fluctuations hormonales en cours de cycle et de leurs influences sur la pratique sportive. De plus, lorsque l'on parle de contraception, elle est la majeure partie du temps féminine. Seul le préservatif est réservé aux hommes. Très récemment, un patch contraceptif pour homme a été mis au point. Mais sa réelle utilisation sur « le marché » reste anecdotique. Le choix de la contraception est donc souvent féminin. La femme sportive doit choisir la contraception la mieux adaptée à son activité physique en tenant compte des risques éventuels sur la santé, du gain de poids et des effets négatifs sur la performance. Nous tenterons de décrire ici les avantages et les inconvénients des différents types de contraception. Rappel sur le cycle menstruel La femme, de la puberté à la ménopause, est soumise à des fluctuations hormonales mensuelles qui lui apportent de nombreux désagréments. Le cycle menstruel se divise en 2 phases. Pendant la 1re partie du cycle, le corps sécrète des œstrogènes. C'est la phase stable du cycle. Durant la 2e phase, la femme sécrète davantage de progestérone. C'est alors que survient la majorité des problèmes liés à une pratique sportive intense (voir revue SSPP n° 14 : Spécificité des femmes…). Enfin, les règles entraînant une perte de sang plus ou moins importante viennent renforcer l'effet négatif sur la performance. Quelle contraception pour la femme sportive ? 4 Les 3 grands modes de contraception, hormis le préservatif, sont la pilule, le diaphragme et le stérilet. La contraception orale est la plus utilisée chez les sportives ainsi que dans la population générale. La principale raison de sa popularité est sa haute fiabilité quant à la prévention contre la grossesse (99 % de réussite quand elle est utilisée correctement). La pilule L'action principale est d'empêcher l'ovulation. D'autres actions consistent à rendre le mucus cervical hostile au sperme ou encore à rendre la paroi utérine moins réceptive à l'embryon. Les différentes pilules existantes sont classées selon le dosage de ses composants : l'œstrogène et les progestatifs. Une pilule est monophasique quand les doses en œstrogène et progestatif sont les mêmes pour tous les comprimés de la plaquette. Elle est dite bi- ou triphasique quand les doses d'hormones varient en deux ou trois paliers, le dosage en hormones augmentant progressivement au cours de la plaquette. Les avantages : La pilule est très efficace, pratique et réversible. Elle n'a pas d'effets à long terme sur la fertilité. Elle fournit une source d'œstrogènes pour les athlètes ce qui diminue le risque de fracture de fatigue et d'ostéoporose. Elle diminue la perte de sang pendant les règles, ce qui permet un moindre risque d'anémie. Elle réduit les épisodes de crampes douloureuses pendant les règles. La pilule permet de diminuer les effets du syndrome pré-menstruel (variation de l'humeur, nausées, migraines) pouvant avoir un effet néfaste sur l'entraînement et lors des compétitions. En effet, entre l'ovulation et l'apparition des règles, le corps est imbibé de progestérone. Les seins gonflent, la femme se sent plus nerveuse. La tension artérielle et les pulsations cardiaques de repos augmentent. Ce qui constitue un climat plutôt défavorable à la performance. La pilule peut être utile pour manipuler le cycle menstruel lors d'évènements importants. À l'approche d'une compétition, beaucoup de sportives utilisent la pilule pour décaler leur cycle. Cela ne porte pas à conséquence. Toutefois, il ne faut pas que cela devienne une habitude. Les inconvénients : Dans certains cas, des effets indésirables peuvent survenir, tels que la rétention d'eau, une prise de poids, le gonflement des seins, Maquette n°16 11/10/06 11:26 des maux de tête. Cependant ces désagréments sont souvent temporaires et dans le cas contraire, un changement de pilule est envisagé. La pilule est associée à une faible augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes sous pilule depuis plus de 10 ans sans avoir eu d'enfant. De plus, il a été observé que la pilule pouvait réduire la VO2 max et donc la performance d'endurance. Le diaphragme Les avantages : Ce type de contraception présente peu de risques médicaux et n'a pas d'effets à long terme sur la fertilité. Le diaphragme peut être inséré quelques heures avant un rapport sexuel. Il diminue le risque de cancer du col. Les inconvénients : Il est moins efficace que la pilule et le préservatif (90 % de réussite). Il est nécessaire de planifier à l'avance sa mise en place. Il requiert un ajustement spécialisé. Il peut entraîner des effets locaux gênants (irritations, allergie). L'utilisation d'un diaphragme est déconseillée chez les femmes allergiques au latex ou au caoutchouc. Il est Page 5 également interdit aux femmes ayant un prolapsus utero vaginal (ou descente d'organes) ou une faiblesse des muscles du plancher pelvien, ainsi que chez les femmes souffrant d'infections urinaires récurrentes. Le stérilet : Ce type de contraception est décommandé aux femmes n'ayant pas eu d'enfant. ON PEUT CLASSER LES PILULES COMME SUIT : • Les pilules de la première génération sont les pilules les • • Les avantages : Le stérilet est efficace et pratique. Il permet une protection entre 2 et 5 ans tout en annulant les problèmes associés à l'oubli de la contraception orale. Les inconvénients : La pose du stérilet requiert l'intervention d'un spécialiste. Le stérilet augmente le flux menstruel ainsi que la période de douleur associée aux règles. Les risques d'anémie sont plus importants. Le stérilet engendre une légère augmentation des risques d'infection qui peut entraîner des maladies inflammatoires pelviennes. De plus, le stérilet risque de bouger dans l'utérus de l'athlète et cesserait alors d'être efficace. En cas de choc, il pourrait également blesser l'utérus. Ce qui pourrait porter atteinte à la fertilité de l'athlète. Conclusion : D'une façon générale, la plupart des athlètes optent pour la pilule plutôt que le stérilet. Les sportives sous œstroprogestatifs ont un profil hormonal stable à l'effort et aucun retentissement physique périphérique. Il semblerait toutefois que les œstroprogestatifs tri phasiques soient les moins adaptés aux efforts physiques intenses (Sports Medicine Australia. Women in Sport, Fact sheet n° 6) Enfin, toute femme sportive devrait pouvoir rencontrer un médecin qui soit également informé des règlements antidopage. En effet, autrefois, le progestatif de synthèse présent dans les pilules biphasées était très proche de la testostérone. Dans la seconde partie du cycle, un entraînement basé essentiellement sur la musculation visait à tirer parti de cet effet anabolisant. Aujourd'hui encore, un accident reste toujours possible. La prise de la pilule « Yasmin » composée entre autres d'un produit diurétique peut entraîner une réaction positive au contrôle antidopage (« Cycle menstruel et performance sportive » J. Bady, D. Rousseau, M. St Marc). • plus dosées en éthynil-estradiol (c'est-à-dire en œstrogène 50µg ou plus). On ne les emploie quasiment plus car elles sont moins tolérées. Les pilules de la deuxième génération sont dosées en estrogène 30 µg. (Microgynon 30 et Stediril ont été les plus populaires). Elles continuent à être prescrites aux femmes qui les prennent depuis de nombreuses années et les tolèrent bien. Diane 35 occupe une place particulière parmi ces pilules. Sa force est son progestatif antiandrogène qui a des effets positifs sur l'acné et la pilosité disgracieuse. Les pilules de la troisième génération (années 90) sont généralement moins dosées en œstrogènes et contiennent de nouveaux types de progestatifs : le gestodène, le désogestrel et le norgestimate. Ce sont par exemple Marvelon, Mercilon, Femodene, Meliane, Minulet, Harmonet, Cilest… Ces minipilules comportent deux avantages : elles ont un effet plus favorable sur les graisses et elles sont moins androgéniques (moins de risque d'infarctus, moins de pilosité). Par contre, elles présentent un risque accru de phlébites deux fois supérieur aux pilules de la deuxième génération. Cependant, le risque reste bas (30 cas sur 100 000) et même deux fois moins élevé que celui qu'encourent les femmes enceintes. La dernière née des pilules contraceptives est Yasmin dont la particularité est de contenir 30µg d'œstrogène et un progestatif, la drospirénone, ayant un effet diurétique (élimination de l'eau). Elle est donc indiquée pour les femmes qui ont tendance à la rétention d'eau et au gonflement des seins. Elle peut avoir un effet positif sur le poids. Les pilules progestatives. Elles contiennent uniquement des progestatifs et sont recommandées aux femmes présentant des contre-indications importantes aux œstrogènes et chez les femmes qui allaitent. La marque la plus récente est Cerazette. L'inconvénient majeur est que cette pilule doit être prise en continu et de manière très stricte toutes les 24 heures. Elle est un peu moins efficace. Par ailleurs, la femme conserve souvent ses règles. Cela signifie que la pilule progestative n'apporte pas de solutions aux règles irrégulières et abondantes. Les risques de cancer de l'endomètre et de l'ovaire sont diminués de façon homogène chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux combinés. La réduction est généralement plus forte lorsque l'utilisation est plus longue, et une certaine réduction persiste au moins 15 ans après interruption de l'utilisation. Par contraste, les contraceptifs oraux augmentent le risque de cancer du sein, du col utérin et du foie. Il existe une légère augmentation du risque de cancer du sein chez les utilisatrices actuelles et récentes de contraceptifs oraux, mais dix ans après la fin de l'utilisation, le risque semble être redevenu semblable à celui des femmes qui n'en ont jamais utilisé. Le risque de cancer du col utérin augmente avec la durée d'utilisation des contraceptifs oraux combinés. Le risque de carcinome hépatocellulaire est accru chez les utilisatrices à long terme de contraceptifs oraux combinés dans les populations où l'infection par l'hépatite B et les maladies hépatiques chroniques, deux causes majeures de cancer du foie, enregistrent une faible prévalence. Davantage de travaux sont nécessaires pour évaluer les risques et les bénéfices. Puisque l'utilisation de contraceptifs oestroprogestatifs combinés augmente le risque de certains cancers et diminue le risque de certaines autres formes de cancers, il est possible que le résultat global net pour la santé publique soit bénéfique, mais une analyse rigoureuse est nécessaire pour le démontrer. Celle-ci devrait être menée pays par pays et prendre également en compte les effets de maladies autres que le cancer. (Communiqué OMS) 5 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 6 La lombalgie chez le sportif Florence COLLE Médecine Physique et de Réadaptation Centre Hospitalier Sainte-Anne Finaliste Olympique 100 m haies en 1988 La lombalgie, dans nos pays industrialisés, est une des pathologies les plus fréquentes et les plus pourvoyeuses d'arrêts de travail. En effet, 60 à 90 % de la population a déjà souffert ou va souffrir de douleurs lombaires. Son origine est multiple et il est souvent difficile d'établir un diagnostic précis. Les sportifs, tous niveaux confondus, sont eux aussi touchés par ces douleurs gênant leur pratique. Les structures anatomiques touchées chez le sportif sont les mêmes que dans la population générale. En revanche les mécanismes, la fréquence peuvent être différents ainsi que le ressenti. Les sportifs les plus exposés Les sports les plus fréquemment incriminés sont la gymnastique, le football, l'haltérophilie, la lutte, la danse, l'aviron ou le golf. Dans les sports de glace, la lombalgie est la cause la plus fréquente des consultations médicales. Mais c'est souvent l'intensité de la pratique, la préparation physique et la technique gestuelle qui sont en cause. Les sportifs de haut niveau ont une plus grande fréquence de lombalgies que dans la population générale. En revanche la tolérance à ces douleurs semble meilleure chez les sportifs que chez les non-sportifs. Sur la voie de la prévention : l'éducation des muscles posturaux Les mécanismes des lombalgies Les structures atteintes responsables des douleurs lombaires sont multiples. La hernie discale et la dégénérescence discale. Parmi elles, le disque est le plus souvent touché. Le disque est une structure situé dans l'espace intervertébral et constitué par des fibres de collagène. Il présente deux parties : l'annulus fibrosus (anneau fibreux) en périphérie et le nucléus pulposus, au centre, qui se comporte comme un gel incompressible. Une hernie discale est une issue du nucléus hors du disque (fig 1). Elle peut se constituer sur un disque sain lorsque sont appliquées sur ce dernier d'intenses forces de compression et que le rachis est en flexion et inflexion latérale ou en rotation. 6 La dégénérescence (ou vieillissement du disque), quant à elle, se traduit par une multiplication de petites fissures et est secondaire à des contraintes imposées par des torsions lombaires répétées. Fig1 Iconographie reproduite avec l'autorisation de www.passeportsante.net Dans ce cadre, ce sont les multiples fissures qui sont responsables des douleurs et non l'exclusion du disque. Les articulations interapophysaires postérieures Elles sont situées en arrière du rachis et ont un rôle de pivot. Elles sont elles aussi fragilisées par des contraintes mécaniques en rotation et en hyperextension. L'atteinte de leur cartilage entraîne là aussi des douleurs. Les sports souvent incriminés sont les sports de lancers (javelot, poids), les sports de smash (volley, tennis). Le spondylolisthésis Il s'agit d'un glissement d'une vertèbre par rapport à une vertèbre adjacente, le plus fréquemment au niveau des dernières vertèbres lombaires, L4 et L5 (fig 2). Ce sont les sports qui entraînent des mouvements en hyperextension du rachis lombaire qui sont les plus touchés. Par exemple en gymnastique cette pathologie est quatre fois plus fréquente que dans la population Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 7 Renforcer la ceinture abdominale à chaque entraînement grâce à des gainages dynamiques générale. On le retrouve également de manière importante chez les footballeurs, les haltérophiles, les danseurs et les plongeurs. augmentation du volume du muscle à l'effort trop importante pour la loge fibreuse qui le contient. Cela crée une hyperpression douloureuse à l'effort. Il est également hautement probable que le déséquilibre des forces entre les muscles ischio-jambiers et quadriceps (qui entrent en jeu dans la bascule du bassin et par conséquent dans la courbure lombaire) puisse être responsable de douleurs lombaires. Les fractures D'autres mécanismes peuvent être en cause. Toutes les structures osseuses du rachis peuvent être atteintes par des fractures, lors d'un traumatisme. La question importante est d'estimer le degré de stabilité de ces lésions afin d'éviter en premier lieu des atteintes secondaires de la mœlle épinière. L'évocation de ce diagnostic est en général lié au contexte et plus souvent rencontré dans les sports à haut risque traumatique : parachutisme, équitation, ski, plongeon en eau profonde, rugby… Le rôle des muscles Enfin il ne faut pas oublier que les muscles peuvent être en cause dans la genèse des douleurs. Il a été décrit des syndromes de loge des muscles spinaux (les muscles qui permettent l'extension du dos). Il s'agit d'une Au total, il est important de consulter dans le cadre de lombalgies afin d'effectuer un diagnostic lésionnel. Le médecin décidera des examens complémentaires éventuellement utiles selon le type de douleur. En revanche, étant donné l'importante fréquence de ce symptôme quelques efforts de prévention doivent être faits. La prévention des lombalgies chez le sportif Elle repose sur des règles essentielles. Échauffement-ÉtirementsRenforcement Quel que soit le sport, l'échauffement doit être prolongé et l'effort doit être progressivement croissant. Les étirements et la mobilisation graduelle des muscles ischiojambiers, des adducteurs et des autres muscles du bassin doivent être recherchés. Le renforcement des muscles abdominaux et des extenseurs du rachis doit être envisagé systématiquement, notamment à travers la réalisation d'exercices de gainages. Des séances spécifiques de prévention des lombalgies peuvent dans certains cas aussi être proposées. La mobilisation et l'éducation des muscles posturaux (couche profonde des muscles du dos) offrent des pistes à explorer. Les exercices seront réalisés selon une logique de progression de l'intensité, et il faudra se garder de trop privilégier le renforcement de certains groupes musculaires sans avoir pris soin de renforcer les groupes antagonistes. L'apprentissage de la maîtrise des gestes techniques est un complément indispensable et peut être envisagé chez des athlètes en bonne condition physique avec un rachis souple et fort. Blessures Après une lésion aiguë, il est indispensable de respecter les temps de repos conseillés, qui peuvent parfois sembler longs mais tiennent compte du délai de cicatrisation incompressible des structures anatomiques lésées (4 à 6 semaines lors de lésions discales aiguës par exemple). La reprise de l'entraînement doit passer par un renforcement et un assouplissement. Elle peut parfois nécessiter une adaptation du geste sportif (réapprentissage du geste technique exact, ce qui permet de diminuer certaines contraintes.) Il est donc indispensable que se crée une collaboration entre le sportif, le médecin, le kinésithérapeute et l'entraîneur afin de mettre en place des programmes de prévention d'une part et surtout de reprise de l'activité sportive éclairés. Bibliographie Lombalgies du sportif, Rev Rhum [suppl. pédagogique] T. Duruöz, S. Poiraudeau, 1998,65 (7),188SP196SP Revue SSPP N° 11 7 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 8 Les pubalgies dues aux pratiques sportives Rachid ZIANE Docteur en Sciences de l'Éducation ENS Cachan Elles sont craintes par de nombreux gardiens de but (handball, football). Mais les pratiquants des sports de combat, ceux de l'escalade et de l'athlétisme (hurdleurs) peuvent aussi être concernés. Toutes les pubalgies ne sont pas dues à un choc. Qu'est-ce qu'une pubalgie ? C'est un syndrome(1) accompagné de douleurs de la région pubienne et/ou inguinale (aine). Les lésions sont souvent à la fois musculaires, tendineuses et osseuses. Pubalgies sans choc Des microtraumatismes de la symphyse pubienne peuvent être dus à un déséquilibre entre les forces de plusieurs muscles (voir schéma 1) : En effet, dans ces conditions : - un demi-bassin est tiré par les adducteurs vers le bas et vers l'arrière (pied au sol), - l'autre demi-bassin est tiré par les grands droits et les obliques vers l'avant et vers le haut (pied en l'air). Joignant les deux demi-bassins, la symphyse pubienne subit des forces de cisaillement et de rotation très importantes (voir schéma 2). Schéma 1 extrait de : www.unige.ch - Berger, 2000 La pubalgie peut s'installer à la suite d'un choc violent (chute, coup) ou par la répétition de microtraumatismes de la symphyse pubienne : l'articulation immobile entre les deux demi-bassins droit et gauche. Cette articulation est faite d'un cartilage hyalin(2), d'un fibro-cartilage(3) et de quatre ligaments. Sa résistance, bien qu'élevée, a des limites. 8 Plusieurs auteurs s'accordent pour distinguer trois formes de pubalgie : - la pathologie musculotendineuse ou maladie des adducteurs, - l'ostéo-arthropathie pubienne micro-traumatique ou ossification et calcification de la région pubienne et des adducteurs, - la pathologie pariétale abdominale congénitale ou acquise ou maladie pubienne. - les adducteurs qui tirent le bassin vers le bas, - les obliques et les grands droits(4) qui tentent de stabiliser le bassin. Le déséquilibre musculaire s'installe avec : - la distension des muscles situés au-dessus du pubis (obliques et grands droits), - le raccourcissement des muscles situés au-dessous du pubis (adducteurs de la cuisse). Ces muscles tirent de façon antagoniste et asymétrique sur le bassin, créant des forces de cisaillement de la symphyse pubienne. Les forces de cisaillement sont amplifiées avec les mouvements asymétriques, en particulier ceux réalisés en appui sur un seul pied. Schéma 2 extrait de : http://lyon-sud.univ-lyon1.fr - Halatas, 2005 Pubalgie et pratiques sportives Les sportifs en sont plus souvent atteints car ils sollicitent plus intensément leurs muscles, souvent de façon unipodale (marche, course) et asymétrique (lancer). Dans ces conditions, les forces de cisaillement subies par la symphyse pubienne sont davantage amplifiées. Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 9 Conclusion : C'est aussi le cas par exemple lors : - d'un coup de pied violent dans un ballon, - d'un mouvement lancé d'une jambe (sports de combat, danse), - d'un saut avec impulsion sur un pied (gymnastique, danse, patinage, athlétisme). Les traitements existent, mais la préparation physique doit comprendre des exercices de prévention. Prévention et traitements La prévention consiste d'abord à réaliser un travail : - renforcement musculaire des abdominaux, - d'assouplissement des adducteurs, - de proprioception. Ce travail doit être réalisé lors de chaque séance et tout au long de l'année. Le traitement conservateur consiste à : - arrêter temporairement l'activité sportive, - consulter un médecin, - prendre les antalgiques(5) et les anti-inflammatoires prescrits, - suivre les séances de rééducation prescrites. Il n'y a pas de consensus sur la durée efficace du traitement conservateur : selon les auteurs, cette durée s'étend de quelques semaines à six mois. La « bonne » durée est celle qui permet la consolidation des éléments lésés, dont les os et les cartilages, mais aussi les muscles, les tendons et les aponévroses. Une reprise trop rapide ou trop intense pourra être la cause de récidive. En cas de récidive, alors que le repos et le traitement ont été suivis rigoureusement, une opération chirurgicale est souvent envisagée. La pubalgie est un syndrome qui touche les sportifs de pratique régulière. C'est souvent un syndrome de surmenage. Il existe de nombreuses formes de pubalgie auxquelles correspondent différents traitements. La durabilité des effets des traitements dépend fortement : - du diagnostic lésionnel qui doit être précis, - d'une bonne maîtrise des causes. Une inégalité de la longueur des membres ou une pronation exagérée sont aussi des causes à envisager. La préparation physique peut jouer un rôle préventif à condition de prescrire des exercices choisis à partir d'une analyse de la pratique sportive. L'échauffement et la récupération sont également très importants. (1) Syndrome : ensemble de symptômes et/ou de signes physiques qui constituent un trouble. (2) Cartilage hyalin : tissu élastique et résistant qui recouvre les surfaces articulaires, permettant leur glissement sans frottement. (3) Fibrocartilage : il est fait de fibres de collagène. Sa dureté est élevée. (4) Grands droits : muscles abdominaux de la face antérieure du caisson abdominal (5) Antalgique : médicament calmant la douleur. Références Berger, A. (2000). Approches diagnostiques et thérapeutiques de la pubalgie du sportif. Thèse de doctorat en médecine. Genève. Halatas, G. A. (2005). Le déséquilibre naturel du système musculaire. Cours de la faculté de Lyon 1. Janssen, B. (2006). Pubalgie. Clinique générale du sport. Paris. Traore, O., Yilboudo, J. & Sanou, M. (1997). La pubalgie : aspects cliniques. Médecine d'Afrique Noire. 44 : 2, 101-104. 9 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 10 Entraîner : un Hélène BOSSE Université Paris 12 Entraîneur CA Montreuil projet à long terme Ce début de saison sportive constitue le moment privilégié pour faire le bilan des résultats de l'année passée et se fixer de nouveaux objectifs. Pour ce, il est important de prendre en considération les performances de la saison passée mais aussi l'entraînement qui a précédé les compétitions. Constater ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Est-ce que les athlètes ont été blessés, est-ce que les objectifs fixés ont été atteints, etc. ? Ce passage en revue peut parfois être fastidieux mais néanmoins nécessaire pour repartir sur de bonnes bases. La deuxième étape consiste à fixer des objectifs de performances qui vont orienter la planification de l'entraînement. Ce qui nécessite bien souvent de faire des choix à long terme pour le plan de carrière, à moyen terme pour le plan de saison et à court terme pour le plan de la semaine. Cette analyse parait fondamentale. Si elle est réussie, elle sera garante de progrès. Nous allons aborder ici la nécessité d'envisager des acquisitions à long terme dans le but de prévenir ou de corriger certains traumatismes pouvant survenir lors d'une pratique mal adaptée. Les objectifs à long terme doivent donner le ton à une année et apparaître en filigrane On pourrait imager cela en terme de « cours de soutien » ciblés sur une lacune, qui doit être révisée de façon constante. Pour cela plusieurs évaluations s'imposent qu'il faudra ensuite croiser pour déterminer précocement le plan de carrière sur un temps plus ou moins long suivant les acquisitions à développer. • Evaluer les facteurs de la performance (Repérer la filière énergétique prépondérante, le ou les modes de contraction musculaire mis en jeu et les angles sollicités, le degré de souplesse requis, le niveau de coordination motrice, la charge émotionnelle effective etc.). • Évaluer les points forts et faibles de son athlète et dresser un inventaire de son potentiel physique. • Repérer les blessures récurrentes, et la fréquence des petits bobos. 10 Illustrons nos propos à l'aide de 3 exemples : • Dans de nombreuses activités physiques et sportives, les pratiquants sont souvent victimes de périostite ou de fracture de fatigue du scaphoïde. En regardant de plus près, cela provient bien souvent d'une « pose d'appui en butée », comme si l'athlète courait en piochant dans le sol. Les vibrations occasionnées par ces appuis peuvent entraîner l'arrêt définitif de la pratique, car ces traumatismes sont rarement solutionnés par des soins ou ils sont au mieux apaisés jusqu'aux prochaines crises. L'entraîneur, après avoir identifié les causes de ce mal, doit envisager un travail d'appui sur du long terme. Il faut parfois une année entière pour corriger un geste défectueux et réapprendre à bien courir. Un travail sur lattes ou plots à base de gammes de pied est approprié à ce genre de pathologie et assez bien supporté par le sportif, à condition qu'il soit compris par celui-ci et réalisé sous contrôle de l'entraîneur. ( fig 1) Figure 1 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 11 Conclusion : L'entraîneur peut parfois apparaître comme quelqu'un d'impatient et qui ayant soif de résultats immédiats, hypothéquerait la réussite à venir de son athlète. Il nous apparaît ainsi judicieux de reculer l'apparition d'un niveau de pratique qui pourrait être atteint plus précocement, pour prendre le temps de consolider des acquisitions encore imparfaites. Retenons que le temps est un grand maître et qu'il règle bien des choses, à condition de se le donner.de façon systématique comme certains le laissent entendre. Figure 2 • Prenons l'exemple maintenant du développement d'une qualité physique telle que l'endurance, qui ferait défaut chez des jeunes. Ce travail peut paraître rébarbatif et il est parfois mal vécu par certains adolescents. À l'entraîneur de faire preuve d'originalité, pour proposer des circuits ludiques qui associeraient vitesse et aérobie. Ainsi un circuit d'une minute constitué d'exercices à base de bancs, de plinths, de plots, et entrecoupé d'un travail de souplesse de trois minutes en guise de récupération, peut être une alternative intéressante. Cette forme de travail réalisée tout au long de l'année permet également d'agir sur la coordination et le renforcement musculaire (fig 2) aussi s'envisager sur le terrain d'entraînement avec des exercices à base d'élastique (fig 3) ou de charges tractées en jambes tendues par exemple réalisés systématiquement lors de l'échauffement. Sources : Développement à long terme de l'athlète : « au canada le sport c'est pour la vie » (www.dlta.ca) « La préparation physique », collection entraînement, Insep, M. Pradet Nous entendons par « acquisitions à long terme » les objectifs visant à se focaliser prioritairement sur un aspect du développement de l'athlète en vue de résoudre un point faible voire de le transformer en point fort et cela sur un long laps de temps . Il peut s'agir d'apprentissage ou du perfectionnement d'une habileté technique, ou du développement d'une aptitude physique, mentale ou stratégique relative à la spécificité du sport. On pourrait également envisager la planification sur 3 années d'un cycle hivernal de 5 semaines à raison d'une séance par semaine qui se déroulerait en nature sur un « parcours santé » et qui associerait musculation et aérobie. • Citons enfin l'exemple d’un sportif qui serait fragile des ischios-jambiers (muscles postérieurs de la cuisse). L'entraîneur doit concevoir un travail de renforcement de ce groupe musculaire quasiment à chaque entraînement. Ce travail peut prendre la forme d'une séance hebdomadaire de musculation en salle, mais peut 11 Figure 3 Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 12 Prochain numéro 17 Les glucides La chronobiologie Choisir des chaussures pour l'entraînement Sport, Santé et Préparation Physique ( R e v u e g r a t u i t e ) Association ou autre : ................................................................................. Section/discipline : .......................................................................... Adresse où vous désirez recevoir la revue : …………………………………………………………………………………………………………………………………………….. CP : ……………………………………………………………… Ville : …………………………………………………………………………………….…..………………………………… Tél : ……………………………………………………………… e-mail : .............................................................................................…..................................... 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A retourner au : Service départemental des Sports • Conseil général du Val-de-Marne • 2 rue Tirard • 94000 Créteil ✁ Maquette : Médiris et Spirale • Impression : Grenier RCS B622 053 189 • Octobre 2006 Nom/Prénom : .......................................................................................................... Fonction : ........................................................................... Maquette n°16 11/10/06 11:26 Page 1 N° 16 Octobre 2006 Revue trimestrielle Sport, Santé et Préparation Physique Connaissances et recherches en matière d’entraînement et de protection du sportif P. 4 SPORT et contraception P. 6 LA LOMBALGIE chez le sportif P. 8 LES PUBALGIES dues aux pratiques sportives P. 10 ENTRAÎNER : un projet à long terme UNIVERSITE PARIS XII V A L de M A R N E CONNAISSANCE ACTION UFR-FACULTE DES SCIENCES DE L’EDUCATION ET SCIENCES SOCIALES