journal-16-dimanche - Montmartre à la une

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M O N T M A R T R E A L A U N E N° 1 6
Édito
Sommaire
Helmut, le Baron de Montmartre.
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Figaro.
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André Gill.
4
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Yvonne Le Tac, survivante
d’un grand combat.
6
10
12
14
La vie en rose place des Abbesses.
10
Charles Fourier, le rêveur sublime.
12
Ça s’passe près d’chez vous.
14
Déconnages.
15
Brèves politiquement incorrectes.
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Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
17
La fanfare des pompiers.
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« Le plein, s’il vous plaît ! »
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24
La Môme.
23
27
Bouquins, théâtre, musique, expos.
24
Retour sur images.
29
Infos.
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Demandez l’programme !
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17
18
27
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En ce début d’année 2007, année importante à
bien des égards, où certains de nos compatriotes
seront tristes ou heureux, pour nous à
Montmartre à la une 2007 sera une année de
joie et d’humour.
Dès le 1er avril, devant l’ambassade de Gröland
nous respecterons la tradition et les poissons
montmartrois frétilleront. Ensuite le 6 mai
avant 20 heures et en direct sur Canal + notre
Président de Gröland déjà élu à vie sera réélu
pour la même durée.
Le maire du bas Montmartre, avec ses grandes
pompes, et entouré de ses hommes de main, présidera ces moments inoubliables.
Au mois de juin nous élirons par cooptation le
Shérif dont Montmartre à tant besoin pour que
l’ordre républicain montmartrois règne à nouveau.
Alors, si vous avez l’esprit chagrin et que vous
voulez que ça change, venez nous rejoindre...
Pour les grincheux, les indéridables, les
scrofuleux, qu’ils restent là où ils sont : c’est
leur place, ils ont déjà leur rue, celle des
Martyrs ! Pour nous c’est la place de l’amitié
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Michel Langlois
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Helmut,
le Baron de Montmartre
Pascal – dit aussi « Helmut le rocker » – est
une des dernières figures typiques d’un
« Montmartre en voie de disparition ». La
plupart de ceux qui, comme lui, y sont nés
n’aiment pas ce qu’il devient. Les autres, qui
n’ont pas connu « la belle époque », y trouvent
encore un certain charme.
elmut a la gouaille des Titis parisiens. C’est un
« tonton flingueur » à lui tout seul. Sorti tout droit
des Hells Angels, il a un look d’enfer ! Et son rire
s’entend à des lieues à la ronde. Cour en or, ce « little
Kevin » de la rue Lepic est digne des meilleurs films de
Michel Audiard.
Je suis donc allée interviewer Helmut à son « bureau »,
autrement dit à « La Midinette », rue Planquette…
Je suis né à Montmartre, il y a des piges. D’ailleurs, je n’ai
jamais été autre part, faute de passeport. Ça fait trois
générations que les « Helmutiens » y sont quand même !
– Qu’est-ce que tu aimes ?
La moto, la bière, le rock – mais pur et dur – la banane
(seulement sur la tête) et les chiennes (d’1,50 m aux yeux
bleus, précise-t-il, comme les chauves-souris).
– Qu’est-ce que tu as fait de plus rigolo dans ta vie ?
Parler à une Belge ! Et quand j’suis allé sur l’île de Man,
voir la plus vieille course de motos du monde (qui existe
depuis 1907) … L’emblème de l’île est un chat fétiche, né
sans queue (pas comme moi !). Là, on a fait des
beuveries avec les Anglais, qui sont des déconneurs
finis ! On arrive au camping avec trois tentes (je précise
que je ne suis pas homo, mais tout peut changer)… En
face de nous, on avait un Anglais qui s’est pris une caisse
d’enfer ! Sa toile de tente s’est écroulée à cause du vent
et il est resté dedans pendant une semaine. Il ne sortait
que pour boire (beaucoup) et bouffer (un minimum). Il n’a
rien vu de la course. Il sortait hirsute, dans un état
vraiment fumé. On était pétés de rire !
– Tu vois que tu sors parfois de Montmartre…
C’était exceptionnel. En dehors de ça, je quitte peu mon
quartier.
– Que préfères-tu à Montmartre ?
Les rares petits troquets qui restent, comme ici. La rue
des Abbesses, faut oublier. Mais c’est pas parce que
j’sors pas d’ici que je vis dans l’ignorance ! J’arrive quand
même à m’instruire, parce que je regarde la 5. J’suis pas
un inculte, même si les monuments tu t’en fous quand tu
vis à Montmartre. J’ai quand même visité une prétendue
galerie d’art du quartier. Et j’peux te dire que le
« galiériste » (« bien aimé des Montmartrois… » et qui met
dix jours à payer son café) s’en rappelle ! Grâce à mon
ami JP (dit « Angelo le Tibétain »), qui était portier le soir
du vernissage, j’ai pu entrer. Il m’a présenté comme étant
un gros acheteur américain… Entre les gonzesses de la
haute que j’ai draguées et le champagne que j’ai vidé (on
avait déniché sa réserve !), j’ai fait « führeur » ! Ça faisait
une demi-heure que je pelotais les bourges et elles me
demandaient si j’aimais Mozart !
– Finalement, t’as acheté une toile ?
H
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Helmut, coiffé à la
brillantine Roja
© Nadine Monfils
Ça va pas, non ? J’en voudrais pas pour mettre dans mes
chiottes !
Bon, à part ça, y a pas plus gentil que moi, mais faut pas
me casser les noix.
Comment trouves-tu que Montmartre évolue ?
Quand j’étais môme, on fabriquait des chariots avec des
trucs de récup’. On descendait les rues en caisses à
savon et on se prenait des gadins … Pour les ados, y avait
une salle de jeux au Moulin-Rouge, chez le gros Joseph.
T’avais des flippers, des babys … On allait faire les cons
là-bas. Y avait aussi une salle de jeux sous l’église
Saint-Jean. C’est là que j’ai fait mes études d’ailleurs …
Le jeudi, l’abbé Laurent (qui bosse maintenant à la
boucherie Roger) nous emmenait au centre aéré à
La Courneuve. À l’époque, t’avais encore des moutons.
C’était pas encore bétonné comme maintenant.
Avant, dans la rue Lepic, tout le monde se connaissait.
T’avais des marchands de 4-saisons qui t’invitaient à boire
un coup. C’était plus sympa. Aujourd’hui, c’est plus
aseptisé (t’as plein de pharmacies). Bientôt, dans les bars,
on te servira du sirop pour la gorge ! Déjà qu’on pourra
plus cloper une cousue… Maintenant, c’est trop tard pour
sauver Willy. Quand les petits qui restent fermeront, ça
sera repris par des traiteurs qui vendront du purin. De plus
en plus, on est envahis par des commerces qui vendent
tous la même chose ! J’sais pas comment ils arrivent à
vivre. À croire que dans les plats y mettent de la poudre
qui rend heureux pour faire revenir les clients…
Ici, avant, t’avais des tas de phénomènes (qu’on
appellerait maintenant des « cas sociaux ») qui traînaient
dans le quartier. Aujourd’hui, t’en as presque plus, à part
des gens comme Toutoune, le dernier des Mohicans (tous
ses potes sont morts). Lui, c’est encore un vrai Poulbot qui
a gardé un oeil de gamin.
– Si tu avais la possibilité de t’en aller, tu le ferais ?
Maintenant, oui. J’irais bien dans l’Aveyron. Là, c’est resté
authentique.
– Et si on terminait sur une note optimiste ?
Oh putain, ça va être dur ! J’ai jamais fait de voile…*
Allez, Stéphane, remets-moi une analyse d’urine ! dit-il en
tendant son verre.
Propos recueillis par
Nadine Monfils
*un optimiste, c’est aussi un petit bateau pour les mômes,
pour leur apprendre à faire de la voile.
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Figaro
Elle est née le premier jour de l’automne, aux premières heures du signe de la Balance dans
l’année du Serpent, et Figaro est son nom.
igaro fait ses premiers pas dans la mode ; Théâtre,
surprises et revisité dans un espace sonore où s’harmocinéma, chansons, elle croise la route de Dyann nisent piano, electro et accordéon.
Fuller, Roger Hanin, Cyrill Collard, Malcolm Mac C’est à « Autour de Midi et minuit », rue Lepic, que Figaro
Laren, Jimmy Cliff, Alpha Blondie et quelques autres.
a fait son show.
Figaro… Si ! (KVOX/MSI), son premier album, une bal- La qualité de ses choix lui a valu d’enregistrer des chanlade inspirée aux quatre coins du monde où elle promène sons inédites et de participer à une série de deux docusa voix de velours
mentaires, réalisés
dans un foisonnepar Pascal Vasselin
ment de paysages
sur Pigalle. Celui-ci
sonores, a confirmé
a signé les six titres
ses talents d’auteur
avec deux excelinterprète.
lents compositeurs,
Figaro ajoute « Une
René Joly et Patrick
touche d’interdit »
Fournier. Avant de
à son répertoire,
revoir Figaro sur
dans un spectacle de
scène,
où
elle
cabaret où ses paroexcelle, retrouvez-la
les se mélangent aux
dans « Pigalle »
(La
Source
chansons choisies
Production), 2 x 52
sur mesure parmi
minutes diffusées
ses auteurs préférés :
prochainement en
Norge, Mallet-Joris,
prime time sur
Marie-Paule Belle…
France 3.
Gainsbourg.
U n répertoire made
© Régine Abadia - Graphisme Tiphaine Treino
in Paris, riche de
L.R.
F
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André Gill
Rue des Saules, au n° 22, règne le célèbre cabaret au « AU LAPIN AGILE » le doyen des
cabarets où de nombreux artistes firent leurs débuts.
L’enseigne de ce cabaret fut peinte par André Gill (là peint A.Gill, comme l’écrivit un plaisantin). Enseigne dont l’original est exposé au musée de Montmartre.
Gilbert Fleury - Le Lapin Agile - 1976
ndré Gill, de son vrai nom Louis Gosset de Guines.
Illustre caricaturiste et illustrateur. Il naquit en plein
cœur du vieux Paris, un 17 octobre 1840. Il fit des
études brillantes à Sainte-Barbe. La misère le prit au sortir du collège, et il parle avec terreur des années de jeunesse qu’il a passées, sauvage et reclus, en compagnie
d’un vieux chat et d’une vieille tante.
Nous voyons l’artiste ensuite à l’École des Beaux-Arts. Au
sortir de son service militaire, il dessine le soir, pour des
éditeurs de la rue Saint-Jacques ou du Pont de Lodi, des
pages de militaires, des cartes ou des jeux de l’oie ; il
crayonne, aussi, çà et là, des portraits après décès …
Présenté par Nadar à Philipon, Gill fit ses premiers dessins à la Caricature et au journal Amusant
En 1865, il fonda de ses propres deniers La Lune ; par
son titre, cette nouvelle feuille voulait parodier Le Soleil
journal de Millau. Après quelques numéros sans grand
résultat auprès des lecteurs, tout à coup, voici que le
tirage monte à vingt quatre mille au lieu de sept mille
exemplaires ; le public venait de le découvrir. En 1868, il
A
4
fut condamné pour avoir croqué une citrouille dans
laquelle on croyait reconnaître un juge.
C’est un polémiste très au courant, un journaliste fiévreux,
qui dessine ou écrit alternativement avec la même plume.
Il illustre au jour le jour les faits de la vie courante. Gill a
l’éloquence superbe, la caresse hautaine, le coup de fouet
las et méprisant ; grisé par le sourire de la foule, il trône,
il vit de cette petite gloire d’un moment, qui flatte sa nature
encline au panache, pleine d’extériorité, toute à la satisfaction du soi-même que reflète un imposant physique
empreint de noblesse naturelle .
L’Empire avait été un mauvais passage pour la caricature
politique ; peu à peu le public s’en déshabitua.
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Brusquement, Gill apparut dans une force nouvelle, il rendit à ce genre de critique son énergie et sa popularité.
Aussitôt que les charges signées A.GILL apparaissaient
dans les kiosques, les colères tombaient et les éclats de
rire si communicatifs secouaient la foule.
La censure était alors impuissante pour arrêter la contagion de cette infernale imagination. Les échos de cette
raillerie s’en allaient à travers les rues et les faubourgs,
entraient dans les palais, fouaillant sans miséricorde les
politiciens d’alors. Que de dessins narguèrent les censeurs dont la perspicacité avait été trompée !
Gill était à ce moment un des hommes les plus populaires
de Paris. Il crut, non sans raison d’ailleurs, avoir contribué
à la chute de l’Empire ; son attitude, lors du 4 septembre,
fut inimaginable ; la foule l’acclamait…
Il est bon de rappeler que Gill, sous la Commune, fut
pourvu d’un poste officiel… On lui confia la direction du
musée du Luxembourg.
Dans ses dernières années, André Gill s’était rappelé ses
études premières à l’Ecole des Beaux-Arts ; il abandonna
le crayon et entreprit quelques toiles. Citons parmi les
peintures de l’artiste : Catherine, l’Assommoir (1878),
Un petit homme (1879), l’Homme ivre ; le Capitaine
(1880) et un portrait de Jules Vallès (1881).
La dernière œuvre peinte de Gill intitulée Le Fou, exposée en 1882 dut augurer de sa triste fin. « Mon cerveau
est une persienne, il y a comme des trous » disait-il.
En 1881, à la suite d’un projet de panorama qui avait
avorté, à Bruxelles, le malheureux artiste perdit la raison.
Après des alternatives de lucidité et de rechutes graves,
André Gill succomba à Charenton, au bout de quatre
années d’internement, le 2 mai 1885.
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Alain Elie
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Yvonne Le Tac, survivante d’un grand combat.
Récit d’une vie simple et héroïque.
Bien qu’ayant une apparence et une santé fragiles, Yvonne Le Tac était une de ces femmes
qui avait forgé son caractère dans la lutte qu’elle menait continuellement pour l’émancipation et la liberté. Depuis le 8 juin 1968, l’ancienne rue Antoinette à Montmartre porte son
nom, soit onze années après son décès, survenu en décembre 1957, 50e anniversaire de sa
mort en cette année 2007.
Mais que savons-nous de cette femme « dans le siècle » ?
lle dirigeait, depuis 1934 et pour son dernier poste, d a n s l a p e t i t e m a i s o n q u ’ e l l e avait fait bâtir dès
jusqu’à sa retraite en 1938, l’école des filles de cette 1 9 0 7 d a n s l e F i n i s t è r e à S a i n t - P a b u .
rue « Antoinette » (« collège Yvonne Le Tac » Toute une vie de labeur et de détermination pour cette
aujourd’hui). À l’époque de l’entre-deux-guerres, les ancienne élève de l’orphelinat d’Ormesson, à Enghien, où
élèves allaient jusqu’au cours supérieur, c’est à dire treize elle avait passé cinq années déterminantes pour se
ans, et passaient le certificat
découvrir une vocation d’end’études ; certaines filles pouseignante. Puis elle était
vaient ensuite se diriger vers
entrée à l’école primaire
l’école primaire supérieure
supérieure Edgar-Quinet, rue
Edgar-Quinet. D’anciennes élèdes Martyrs, où elle avait
ves se souviennent encore des
obtenu le brevet supérieur,
convictions profondes de cette
Albertine Manière sa mère
petite femme passionnée par la
s’étant installée rue Ordener
laïcité et les valeurs de l’école
dans le XVIIIe arrondisseme
ment. Du haut de son 1,53 m
républicaine. M Yvonne Le Tac
et de ses dix-huit ans,
défendait l’école publique et les
Yvonne démarrait une vie
élèves des milieux populaires
austère et passionnée. Tout
qu’elle n’hésitait pas à soutenir
en préparant son CAP, elle
auprès de parents n’ayant pas Mme et M. Manière, les parents d’Yvonne.
toujours fait beaucoup d’études, pour les convaincre des avait commencé sa carrière d’enseignante en banlieue.
capacités de leur fille à passer le concours d’entrée à Mariée à vingt et un ans avec André Le Tac, Yvonne avait
effectué son retour dans le XVIIIe
l’École Normale.
Les parents de Yvonne sont morts
à l’école Ferdinand-Flocon en
Dans les années trente, les femmes n’avaient pas encore de façon tragique.
le droit de vote, même si les circonstances les avaient Le père se suicide sur son lieu de 1907. « Sa force était issue de
travail, dans son bureau, en se
mises à la place des chefs de famille partis à la guerre en tirant un coup de fusil. Yvonne est sa volonté : elle avait pris l’habi14-18. On ne peut sous-estimer l’importance que revêtait agée de 8 ans. Vingt-cinq ans plus tude de se battre dans la vie. »
la mère est retrouvée par des
C’était un « monstre » d’autoalors l’acte de voter et beaucoup d’anciennes élèves tard
passants, gisant au milieu de la
d’Yvonne se souviennent de ses discours et de ses chaussée, vêtue d’une chemise rité et de courage, une femme
nuit, devant le n° 3 de la extrêmement travailleuse qui
conseils de directrice pour les préparer à cet acte, si de
rue Lecuyer. Elle s’est suicidée
l’occasion leur en par défenestration. Les raisons pouvait écrire jusqu’à deux ou
trois heures du matin à toutes
é t a i t u n j o u r reste un mystère.
ses anciennes élèves et se lever
offer te.
En
a t t e n d a n t , à tôt !
l’école, la ges- Fo n c i è r e m e n t p a t r i o t e, p o l i t i q u e m e n t à g a u c h e
tion d’une coo- avant la guerre, puis devenue g a u l l i s t e a p r è s.
p é r a t i v e Une femme qui travaillait et avait fait des études avant
servait de travaux guerre n’était pas une chose si répandue alors... Son
pratiques aux filles mari, très amoureux et moderne, participait aux tâches de
dans l’apprentis- la vie quotidienne et Yvonne avait entrepris de le faire
sage
de
leur changer de métier. Lui, l’ancien marchand de tissus, de
é m a n c i p a t i o n . calicots, elle lui avait fait passer tous les examens pour
Passionnée par qu’il devienne instituteur, afin de partager les mêmes
son métier, elle vacances d’enseignants et de profiter de leur maison en
donnait des c o u r s Bretagne. Le mari d’Yvonne, André, enseigna à l’école
d u s o i r aux élè- Foyatier dans le XVIIIe pendant qu’Yvonne dirigeait l’école
ves en d i f f i c u l t é. de la rue Antoinette (collège Yvonne Le Tac actuellement).
La déclaration de En cherchant bien, on découvrirait que c’est dans une
la guerre devait quinzaine d’écoles du XVIIIe que d’autres membres de la
donc la surpren- famille Le Tac enseignèrent dans cette même période.
dre, à la retraite, À sa retraite (en 1938) c’est donc à Saint-Pabu, dans cette
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Yvonne Le Tac devant sa maison, à Saint-Pabu.
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petite maison, au dessus de la plage dominant un escalier creusé par
son mari sur la falaise, qu’elle a gardé... plus longtemps que les vacances prévues... sa petite fille Monik à qui elle faisait la classe, tous
les jours, très sérieusement, jusqu’à dix heures, chaque matin. La
grand-mère ne transigeait pas avec les divisions ratées. Après sa
déportation et son retour des camps, elle reprendra l’éducation de plusieurs de ses petits-enfants.
À suivre... (Yvonne le Tac - la guerre)
Béatrice Cahors
Roger, Yvonne, André, Yves et Joël (devant).
Sources bibliographiques :
Mônik avec sa grand-mère.
- Interview de Monique Le Tac en 1997
- ouvrages :
- Yvonne Le Tac, une femme dans le siècle (de Montmartre à Ravensbrück)
de Monique Le Tac - Préface de Geneviève de Gaulle Anthonioz
Éditions Tirésias - 2000.
- Joël Le Tac, le Breton de Montmartre
de Franck Renaud - Éditions Ouest-France -1994.
- Flottilles secrètes, les liaisons clandestines en France et en Afrique du
Nord 1940-1944
de Sir Brooks Richards - Éditions Marcel-Didier Vrac - 2001.
Inauguration de la rue Yvonne le Tac
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Contrepèteries
Au revoir, monsieur,
e feutre est courant, mais ce couturier couvre la
nuque de beaucoup de satin. Le petit vieux espagnol qui vend de la serge me dit : « Voici un gant
(en le sortant de son sac) à l’aspect platiné et regarde,
il y a de belles socquettes à coté.
– Quel gant ! Pablo, lui répondis-je, admiratif. Et votre
sac est bien doux d’un point de vue textile. »
Petites annonces :
– La petite mâtine recherche un bon triporteur (même
d’occasion).
– Une jeune fille au Caire propose son poncho (pas
cher).
– Dame de charité propose son nom pour un cadeau.
– Bailleur propose deux belles turnes.
L
Alain Elie
Christian Frachebout a
quitté Montmartre et la
Savoyarde pour rejoindre
sa
terre
natale
de
Samoëns. Ses plus proches amis l’appelaient
Papy, les autres Christian
et son prénom était
Maurice.
N’étant pas d’une corpulence suffisante pour faire
carrière à Drouot avec ses
frères au costume noir
liseré de rouge, trop
sérieux pour devenir
fumiste, trop fort en gueule pour ouvrir les huîtres, il
entra au Moulin-Rouge, où, remarqué par Mme
Bauchet, deux ans plus tard il devenait directeur de
salle, carrière qu’il poursuivait avec les frères Clerico
jusqu’en 1980 ; année où il saute le pas pour monter
jusqu’en haut de la rue Lepic où il achète « La Bonne
Franquette », établissement mythique, anciennement
« Au billard en bois », là où Van Gogh a peint ses
premières toiles montmartroises, lieu fréquenté entre
autres par Renoir, Picasso et les autres…
Trois ans plus tard il se pend à « La Crémaillère » de
la place du Tertre et en 1985 avec son fils Patrick (le
repreneur du flambeau) ils marient « La bonne »
avec « Les noces de Jeannette ». Enfin cerise sur le
gâteau, les Frachebout permettent au Vieux Village de
garder sa boulangerie ancestrale.
Montmartre a dit un au revoir ému à ce Papy qui a su
être le meilleur ennemi de beaucoup et aussi l’ami très
cher de quelques autres. Et même les deux en même
temps pour certains.
Le père Launay et André Roussard ont su traduire
notre émotion. La République et la Commanderie,
l’une et l’autre en grande tenue, offraient leurs couleurs
à cet émouvant hommage.
Raymond Lansoy
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La vie en rose place des Abbesses.
Gilbert
Fleury
n cette belle soirée
de Saint-Valentin, beaucoup de couples sont
au
pied
du
mur
des
« je t’aime ! » square JehanRictus, où en 311 langues ils peuvent se renouveler leur promesse
d’amour éternel ! Ils attendent
que débute sur la place des
Abbesses le bal des Amoureux
organisé par les différentes associations du quartier.
Le couple le plus émouvant est
sans nul doute celui qui fête en ce
même jour son soixantième anniversaire de mariage.
Ah ! la place des Abbesses, ils la
connaissent bien ! Pensez-vous,
lorsqu’ils se sont rencontrés,
c’était lors d’un bal organisé au
même endroit pour fêter la
Libération. Elle, elle habitait de
l’autre côté de la Butte, rue
Labat ; Lui dans la deuxième
partie de la rue des Martyrs.
Ils étaient venus avec leur famille
respective et le hasard d’un
Place des Abbesses - 1957
« Boogie » les avait poussé à
danser ensemble. Coup de foudre, etc. Ils ne se sont plus quittés depuis.
Ils ont emménagé le jour de leurs noces au n° 15, et n’en n’ont jamais bougé.
Elle n’a d’ailleurs pas tellement changé cette place en soixante ans, à part peut-être le cinéma qui a disparu au profit d’une crèche, bien utile d’ailleurs. On y retrouve la même ambiance délicieuse qu’auparavant.
La station de métro avec sa verrière de Guimard, les arbres qui lui donnent un côté romantique, surtout au
printemps lorsque le soleil l’éclaire au travers des feuilles qui commencent à pousser, le manège qui couvre la place de rires enfantins, les différentes boutiques qui la bordent. Bref un petit monde à elle toute
seule.
Cet après-midi notre couple vedette est venu aider les différentes associations à préparer le buffet et à
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Pierre
Pavard
Place des Abbesses - février 1996
décorer la place pour le bal. Il y avait beaucoup de volontaires pour donner la main.
Cela fait plaisir de pouvoir discuter les uns
avec les autres, avec joie, et respect, tous
portés par le même projet : faire plaisir !
Chacun y allait de son anecdote…
Lui se mit a expliquer qu’il avait eu un mal
fou a réunir les différentes associations sur
ce projet, chacune voulant son nom en lettres de feu et s’appropriant le bal. Il avait
même eu peur qu’ils en arrivent aux mains,
puis tout s’est calmé et le jour J est arrivé !
Elle se mit à raconter que quelques jours
auparavant, revenant de faire ses courses,
elle avait observé deux cockers pourtant
adorables courant sur la place, essayant de
mordiller les mollets des gens se promenant.
Leur maître, très ennuyé, finit par les attraper
et tout en s’excusant expliqua qu’il les avait
ramené de la campagne il y a peu, qu’ils ne
connaissaient pas bien la place et que pourtant ils ne supportaient personne s’y promenant ou voulant s’y arrêter ! Comme si les
cockers s’étaient persuadés que cette place
des Abbesses était leur territoire. Elle lui
répondit que c’était déjà arrivé et qu’en principe avec de la patience cela s’arrange. Le
maître, rassuré et tout souriant, remercia
notre gentille dame : « Koke ! Lyko ! On
rentre ! »
Il est 20 heures, les lumières s’allument, le buffet est prêt, la scène installée contre le square reçoit un
groupe de jeunes qui commence à jouer La vie en rose ! Le bal des Amoureux peut démarrer.
Elle et Lui comme il y a soixante ans se mettent à danser sous les applaudissements de tout le quartier
enfin réuni dans son intégralité, même le conseil municipal au grand complet est présent et avec le sourire !...
Il y a juste les deux cockers qui de la fenêtre de l’appartement continuent à aboyer !
Mais chut ! ils finiront par se calmer.
Catherine Moureau
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Charles Fourier
Le rêveur sublime
Nombreux sont les promeneurs, d’ici ou d’ailleurs, en balade sur le terre-plein du boulevard
de Clichy, au carrefour de la rue Caulaincourt, qui s’interrogent sur la présence d’un socle
en pierre dont la statue a disparu.
l est encore possible aujourd’hui, au
milieu des graffitis, de distinguer
dans la pierre les traces du nom de
ce personnage, célèbre en son
temps, désormais méconnu et oublié,
qui trônait sur ce socle. Il est pourtant
donné pour être l’un des grands
humanistes que la France ait connus
et considéré comme l’inspirateur du
socialisme utopique du XIXe siècle.
I
Il s’agit de François-Charles-Marie
Fourier, philosophe et sociologue, né
le 7 avril 1772, mort au n° 9 de la rue
Saint-Pierre de Montmartre le 10
octobre 1837. Il est enterré au cimetière de Montmartre.
Qui est Fourier ?
Original de génie, il bouleversa toutes
les notions morales de son temps et
professa une évolution sexuelle si
moderne que ses idées surprennent
encore aujourd’hui. Pour ceux que la
curiosité pousserait à en savoir
davantage, ils pourront se reporter à
son ouvrage « Le nouveau monde
amoureux », censuré et oublié dans
les archives jusqu’à sa publication en
1967. L’amour est en effet au centre
de la société future anticipée par
Fourier, celle qu’il appelle de ses
© Bernard Oubert
vœux et dénomme « harmonie »
par opposition à « civilisation », la
société réelle et actuelle qu’il
condamne. Mais ce terme d’amour
doit être entendu dans son acception
la plus large et la plus générale. C’est
l’amour entre l’homme et la femme.
C’est l’amour des autres, de tous les
autres, l’amour de son prochain,
dirait-on en religion. Mais c’est aussi
l’amour entre femmes ou entre hommes. Chez Fourier il faut aimer, il faut
s’aimer. C’est tout.
avili en Europe le sexe féminin qu’il
ne songe pas à réclamer ce qui lui
est dû ». Il dénonce avec force les
fréquents mariages forcés dont sont
victimes les jeunes filles de son
temps. Avec George Sand et Flora
Tristan, il s’élève contre l’inégalité
entre l’homme et la femme, ouvrant la
voie au féminisme militant qu’incarneront des femmes comme Louise
Michel. Elles participeront activement
à l’émancipation de leur sexe dans les
domaines de la politique, du travail,
du mariage et de l’éducation. Ce mouvement se prolongera par la suite, de
Marguerite Durand, Gisèle Halimi,
Simone de Beauvoir et bien d’autres
en passant par les suffragettes.
– Ses réflexions ne sont pas étrangères non plus à l’émergence des mouvements associatifs coopératifs et
autogestionnaires qui seront par la
suite à l’origine de la création des
associations de consommateurs.
Par ses écrits sur ce thème, Fourier
contribuera à la libération des mœurs.
Certains le déploreront, d’autres l’admettrons comme l’anticipation d’un
visionnaire, convaincu de l’évolution
inéluctable de la société.
Précurseur, Fourier le fut en bien
d’autres domaines :
– La libération des femmes doit en
partie son essor à Fourier. Il fut l’un
des rares penseurs et féministe de
son temps. C’est ainsi qu’il constate
et déplore « que depuis 2500 ans,
la politique soit entièrement masculine et occupée exclusivement
des affaires des hommes, qu’il n’a
jamais existé de politique féminine,
jamais aucun corps qui s’occupât
d’étendre les droits du sexe féminin ». De même « on a tellement
© D.R
12
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
journal 16 dimanche.qxp
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– Écologiste avant l’heure, il écrit
« Au bout de quelques siècles,
l’industrie désordonnée détruit les
forêts, tarit les sources, excite les
ouragans et tous les excès atmosphériques. Aussi le climat de
la France est-il sensiblement
dégradé ». Il développera ce thème
dans plusieurs de ses écrits sur le
monde industriel.
– Créateur du courant philosophique
dénommé l’utopisme, Fourier imagine
une autre façon de vivre en société.
Avec son ami Constantin Pecqueur, il
collabora à la Revue du Progrès
social, périodique dans
lequel se retrouveront les
grandes idées sociales et
économiques de leur
temps.
Page 13
Fourier imagine en effet un monde
plus juste et plus épanouissant pour
chacun. Ce monde naîtra d’une modification de la vie sociale et de ses
composantes : l’économie, la sexualité et les relations affectives. L’outil de
cette transformation sera le phalanstère, sorte de cité radieuse dans
laquelle les conditions de vie produiront un tel épanouissement pour chacun et pour tous que rapidement, la
planète se couvrira d’autres phalanstères conduisant progressivement à
la période sociale idéale.
Mais résumons aussi simplement que
possible sa théorie. Pour parvenir au
bonheur, il faut libérer les passions.
– En matière d’éducation
des enfants, les idées de
Freinet, éducateur et
pédagogue, sont à rapprocher de celles de
Fourier. Pour l’un et l’autre, l’éducation doit promouvoir la formation de la
personnalité et le travail
par groupes.
Ainsi, les transformations de l’éducation, la libération des femmes, le
souci de l’écologie, la recherche de
solutions alternatives au socialisme
étatique et à l’ultralibéralisme, les tentatives de démocratie participative
doivent donc plus ou moins directement quelques-unes de leurs idées
au rêveur visionnaire que fut Charles
Fourier.
Mais la grande idée de Fourier, celle
qui selon lui devait apporter le bonheur à l’humanité tout entière en se
généralisant, fut le phalanstère.
Or cette libération n’est possible que
dans le cadre d’une vie collective
organisée. À partir des 13 passions
qu’il a dénombrées, des 810 caractères que ces passions engendrent,
l’idéal est de disposer d’environ 1600
personnes (1620 exactement) chez
lesquelles toutes les activités humaines se retrouveront au sein de ce
phalanstère. Mais le phalanstère n’est
pas seulement une communauté
d’ordre économique dont l’objet est
certes la gestion agricole et domestique ; il est plus encore une communauté amoureuse d’ordre passionnel.
L’une d’ailleurs complétant l’autre, car
selon le grand utopiste les deux
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
démarches se rejoignent et se
confondent ; il s’agit en effet d’associer les facultés pécuniaires, économiques et industrielles d’une masse
de familles aux passions, caractères,
goûts, instincts et affinité de ces
mêmes familles.
Le lieu dans lequel cette collectivité
s’installera doit être beau, disposer de
jolies vues et offrir un cadre de nature
à favoriser les activités et les rencontres des phalanstériens. L’architecture
doit être particulièrement étudiée. Le
phalanstère se présente donc sous la
forme d’un grand palais avec un centre et des ailes.
Pour réaliser son projet,
Fourier s’adresse aux pouvoirs publics. Il sollicite
ministres, chefs d’entreprises, banquiers et recherche des mécènes susceptibles de financer ses projets
de phalanstères. Chaque
jour, il rentre chez lui, à midi
sonnant, parce que c’était
l’heure qu’il avait fixée pour
donner rendez-vous aux
capitalistes qui seraient disposés à expérimenter son
système… et il les attendit
ponctuellement jusqu’à sa mort
(Charles GIDE)…
Il trouve cependant des disciples qui
tenteront de réaliser des phalanstères
avec plus ou moins de succès, faute
selon lui de disposer des moyens
financiers nécessaires. L’idée du phalanstère sera reprise par la suite par
Jean-Baptiste André Godin, métallurgiste, inventeur des poêles du même
nom, sous la forme des familistèressans plus de succès que les phalanstères de son prédécesseur.
à suivre...
Bernard Oubert
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Ça s’passe près d’chez vous.
Nouvelle tête au Carolus
vec un reste d’accent du
nord de l’Aveyron, un
Cantalou a repris les rênes
de ce haut lieu de la bière à
Montmartre. C’est l’un des très
rares établissements où le boire et
le manger sont vraiment servis à
toute heure, qui a changé de tête
sans changer le reste, décors et
hommes.
Une nouveauté : le grand écran plasma pour les sportifs
afin d’alimenter les conversations de troisième mi-temps.
Rien de changé pour la centaine de bières bouteille et la
quinzaine de pressions, les saucisses d’outre-Rhin, les
moules d’outre-Quiévrain, les pièces de bœuf
d’Argentine et d’ici pour une clientèle d’ici et d’ailleurs,
A
bref le monde entier est
place de Clichy.
Comme elle est parfaitement
tenue par son nouveau
patron
(sa
corpulence
aidant), la maison reste un havre de
paix bien convivial où il fait bon se
retrouver entre amis, à l’abris d’un
espace soi-disant civilisé.
Voilà un bel et bon endroit où se
restaurer avant ou après votre
« toile » hebdomadaire dans une des multiples salles
de ciné contiguës.
Raymond Lansoy - photos Jean-Pierre Poënot
Salut l’artiste
la télé, c’était Goliath. À Montmartre, rue de LaVieuville, c’était Pierrot la Serrure, de grand-père en
fils du père de la « Maison Lucas ».
Après avoir remis les clefs à son successeur, le beau
Dominique Hanon, cette fausse retraite a été l’occasion de
faire la fête à « La Crémaillère », entre rires et émotions.
Salut l’artiste et bienvenue à Dominique.
À
Raymond Lansoy - photos Sylvie Mondain
Ça s’passe ailleurs.
De gauche à droite : Christophe Caresche, le vainqueur
du grand Prix de la Commanderie du Clos Montmartre
Mathieu Abrivar, le grand maître Gilles Guillet avec Lys
Petteviniere et le marquis d’Olmetta.
Bravo à notre montmartroise Aurélie !
Aurélie Catherine, 20 ans, championne de France sur
route C.H.R. - Championne de Paris UFOLEP - 15 victoires en 2006.
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Brèves politiquement incorrectes
EN
GROUPES
BON FRANÇAIS
Se développent à la vitesse d’un tsunami des tics de
langage dans les médias, surtout parlés : en fait pour en
réalité est le plus courant. Plus récemment, lorsqu’un
invité est appelé à la radio ou à la TV, à s’exprimer sur un
sujet quelconque, par un animateur, son premier mot c’est
« écoutez ». C’est surprenant car enfin si il est invité
c’est pour donner son avis. De quoi a-t’il peur ? Il faut dire
qu’il devient très difficile de se faire entendre dans les
talk-show où tout le monde parle en même temps.
CIRCULATION
Prenez les transports publics c’est le leitmotiv des autorités municipales. Mais que faire à Montmartre ? Les cars
sont interdits, les voitures empêchées de circuler et surtout de stationner, le vélo pas à la portée d’un non-professionnel. Et maintenant le funiculaire est hors d’usage pour
un temps indéterminé, probablement jusqu’en 2008.
Les verts disent et écrivent qu’ils veulent favoriser le petit
commerce, qui commence à aller mal sur la Butte.
QUESTION : comment favoriser le commerce en empêchant les clients de venir ?
DE MINORITÉS VISIBLES
Vocable excellent pour éviter d’être condamné pour délit
de faciès.
PROPRETÉ
DES RUES DE
PARIS
La Ville « passe à la vitesse supérieure ». « Fini le laxisme
des dernières années, c’est devenu une des priorités de
la Mairie de Paris ». Bravo direz vous, car la Butte n’est
pas un modèle de propreté. Donc la Ville va engager 600
personnes. Des balayeurs, pardon des techniciens de surface, pensez-vous. Et bien non, on va embaucher des inspecteurs de salubrité chargés de distribuer des amendes
aux parisiens. Comprenne qui pourra.
SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE
Très tendance. Dernier exemple à notre connaissance :
les sociétés règlent une certaine somme pour l'apprentissage ; jusqu'alors on réglait cette somme et on recevait un
reçu. L'année dernière l'organisme en question (Agefos) a
envoyé un dossier d'une dizaine de feuilles, à remplir par
un grand professionnel, donc hors de portée d'un chef
d'entreprise n'ayant pas fait l'Ena.
C'est alors que j'ai appris ce qu'est un PRECIPUT : droit
reconnu à une personne morale ou physique de prélever,
avant tout partage, une somme d'argent sur des biens de
la masse à partager.
C'est ainsi que j'ai su que par ce biais (2% de la masse
collectée) je finançais, certes modestement, les syndicats.
Cependant rapportée à l'ensemble du pays cela représente des masses financières considérables.
Note : en un an ces prélèvement ont doublé, voire triplé.
Un nouveau sigle vient s'ajouter aux précédents :
Fongécif. L'imposition est modeste (3.73 €) mais cela ne
saurait durer.
PARC DURABLE
Le 1er parc durable va être créé dans l'ouest parisien. Ce
parc de 38 hectares d'espaces verts n'est pas en cause
mais que diable signifie parc durable ? Puisque que c'est
le 1er que sont donc le parc Monceau ou le bois de
Boulogne pour n'en citer que deux ?
CITATION
De Charles Quint rapporté par le général de Gaulle :
« L’italien sert à parler aux femmes, le français aux
hommes, l’allemand aux chevaux, l’espagnol à Dieu » et
ajoute le général : « Il n’est pas question de l’anglais làdedans ! » Ceci pour faire plaisir à Raymond Lansoy.
Signé André Roussard, récemment libéré de parole,
n’ayant plus l’obligation d’autocensure pour obtenir une
subvention municipale et associative.
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Page 17
Trombinoscope
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Désosseur
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Albana
Corinne
Michel
Magali
Katir
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La pèlerine de
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Boulangère
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Marionnette
Couvreur-voltigeur
Armel
Philippe
Nicolas
Armand
Jacques
L . H . O. O. Q .
Décorateur
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Boucher
Ti r e u r d ’ é l i t e
Bonne nuit les
petits
R i c h a rd
Fa k e r
Ness
Primeurs
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Pierre
Anne-Sophie
Laurent
Galina
Valérie
Josette
Pa t r i c i a
A l ex a n d r a
Sous-chef
Créateuse
Coutureuse
Mme Bonbons
Styleuse
Crèmiere
S e rg e
Sandrine
Ay m o n e
Domenico
Lecteur de BD
Modeuse
L e vo l d e l ’ a n g e
Caisse à fleurs
C a ro l e
Béatrice
D é fe n s e u r d e
Montmar tre
Montmar troise
Sacha
Anita
Bijoutière
Fleuriste
Ne me regarde
pas comme ça
Sébastien
Azdine
Jean-Claude
Fa b i e n
Bruno
Cyril
Stéphanie
R ay m o n d
Pa p a r a z z i
Fruits et légumes
Montmar trois
Compositeur floral
Journaliste-écrivain
Jeune papa
La vie en rose
Bittologue
Anti-boise de
Montmar tre
Et
vous
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La fanfare des pompiers
Territoire du Vieux Montmartre, 1954 /1985
Gilbert Fleury, cymbale.
Créé par Anatole le garde champêtre, ce
groupe folklorique sans statut ni règlement avait pour but d’animer, en musique,
les fêtes de la Butte. Un timide début avait
réuni quatre instrumentistes, un tambour,
une grosse caisse, un trombone, une
basse. Par la suite les musiciens, récupérés dans diverses harmonies, formèrent
une véritable clique.
Une partie de la Fanfare réunie place du Tertre, pour la photo - 1969.
es uniformes étaient confectionnés à partir d’anciennes tenues de la garde achetées aux puces, un lot
de casques 1900 déniché au hasard d’une brocante, les pattes d’épaules récupérées à la légion, le tout
harnaché avec ceinturons et fourragères formaient ces
exceptionnelles tenues de sapeur. Les costumes très
usagés donnaient un air vieillot à cette formation un peu
anarchique, cependant la fanfare des
pompiers du territoire du Vieux
Montmartre était née (hésitation
entre territoire et Commune libre).
Avec le temps elle devint une véritable formation sous la direction
d’Anatole. Très demandée, intervenant
pour tout prétexte à faire du bruit
sans jamais se prendre au sérieux.
Inaugurations, crémaillères, aubades, baptêmes, mariages, cocktails, vernissages… et « la SaintRien », sans oublier la retraite
aux flambeaux et surtout la Sainte-Barbe, patronne des
pompiers.
A force d’éteindre les feux de gosiers ces musiciens passaient pour « des coupe-la-soif », une étiquette qui leur
colla longtemps à la peau.
Le répertoire programme classique : Le Barnum, Sous
les ponts de Paris, Frou-Frou, Les Oignons, Fleurs de
Paris, La Matchiche, Riquita, Monte la d’sus et spécialement pour Antoinette Binoche, maire du XVIIIe. La marche de la 2e D.B. (morceau joué au clairon). De temps en
temps, et même souvent, une fausse note s’échappait du
L
groupe. Anatole en profitait pour mettre l’auteur au piquet
et créer le foutoir, en enchaînant Autour du Chat Noir à
Montmartre le soir, ce qui amenait les musiciens à jouer
en même temps un morceau de leur répertoire personnel,
provocant une belle cacophonie.
La fanfare participait à toutes les fêtes de la Commune
libre et intervenait aussi bien en France qu’à l’étranger ;
exemple : les trois B. Berlin en 1973, Bruxelles en 1976,
Belgrade en
1977.
Puis, avec
le temps,
les music i e n s
vieillissant se
faisaient
de plus
en plus
rare.
L e s
animations se
réduisaient à
quelques tambours avant
de cesser définitivement à la
fermeture de
la mairie de la
Commune
libre.
Anatole le chef, avec son trombone - 1965.
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Anatole en compagnie de Coco et Titi, ses deux petits-fils - 1960.
Autoportrait sur palette. Collection privée Raymond Lansoy
Les mêmes, 20 ans plus tard...
Le chef Anatole
Jacques Delarue, ancien tambour-major de la première
armée Rhin et Danube, s’était vu intronisé garde-champêtre de la Commune libre par Pierre Labric en 1953.
Passionné de musique il avait cinq tambours de différentes époques, deux accordéons, un trombone et quelques
autres instruments qu’il essayait de temps en temps, guitare, banjo et harmonica.
Doué d’un humour particulier ajouté au sens des réjouissances et d’une grande culture.
Pendant la guerre, mobilisé à Compiègne, il rencontra
Claude Charpentier, avec qui il monta le spectacle Roméo
et Juliette. Imaginez Anatole dans le rôle de Juliette donnant du bonheur par l’imagination, souvenirs qu’ils
aimaient évoquer.
Employé à l’Éducation nationale (huissier), il passait son
temps à faire des croquis qu’il mettait en peinture, chez lui
rue du Mont-Cenis. En 1973 il exposait une trentaine
de ses toiles à la galerie La Rose des Vents sur
le thème Tambours.
20
De la baguette au pinceau, Anatole était devenu
saint Anatoile. Mais son truc à lui, c’était la fanfare qu’il
réussit à maintenir pendant trois décennies. Il espérait voir
son petit-fils Coco lui succéder. Le destin en a décidé
autrement. Il avait créé sa propre distinction : l’Anatole
médaille, qu’il remettait presque officiellement aux cours
de cérémonies, anatolisant les indigènes nommés Potes
(breloques récupérées chez un marchand de souvenirs où
il figurait en exergue et qu’il agrémenta d’un ruban vert et
rouge). L’ordre d’Anatole ainsi fut créé.
Les amis des bancs…
But : maintenir avec Anatole le souvenir des temps heureux où il y avait encore des bancs publics sur le territoire
du Vieux Montmartre. Des cartes à cet effet étaient attribuées aux défenseurs de la bonne cause. Fernand le clochard officiel de la Butte avait élu domicile face au 9 de la
place du Tertre.
Anatole avait partagé une partie de sa vie avec Mick.
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Mick Moruzzi
Grosse caisse
Mick s’est distinguée à la Croix-Rouge
18e section où elle prenait des cours
de secourisme dans les années 70.
Trois ans plus tard elle entre à la fanfare et devient rapidement la compagne d’Anatole. Elle avait peint le
bicorne sur son instrument. « Comme
cela je peux taper dessus autant de
fois que je le veux », disait-elle en riant
à chaque prestation.
En 1976, chez Mme Delalande, à « La
Baguette de bois », elle fit une exposition originale de
poupées habillées en tenue de Poulbot, avec un « Anatole
aussi vrai que nature ».
Elle a participé à quelques ventes aux enchères du Clos
Montmartre, offrant des toiles pour les oeuvres sociales.
Régulièrement, à la Fête des vendanges, elle trône
encore dans les défilés, comme une vedette, en voiture
décapotable. Au cours d’une cérémonie à « La
Crémaillère », Bertrand Delanoë, député de Montmartre,
lui remit la médaille d’argent de la Ville de Paris. À la suite
de quoi, la société académique d’éducation et d’encouragement, Arts, Sciences et Lettres lui a décerné la
médaille de bronze. Elle devint cantinière après la disparition de la fanfare en 1985 et accompagna Anatole jusqu’à
Mick défile devant Anatole. À ses côtés, Caniche, porte-drapeau.
la fin de sa vie.
Habitante du quartier Lepic-Abbesses, elle est toujours
très active et se dévoue régulièrement pour animer quelques après-midi à l’hôpital Bretonneau.
Aujourd’hui, nous sommes, Mick, Michel Benayoun, Coco
et Titi les deux petits-fils d’Anatole, Caniche et moi, les
seuls survivants de la fanfare des pompiers.
à suivre
Gilbert Fleury
Photos : Maurice Berton
Archives et documents : collection privée Gilbert Fleury
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« Le plein, s’il vous plaît ! »
Venu faire une conférence unanimement appréciée devant les membres de l’Association
« Citoyenneté, Sécurité et Environnement » de Montmartre, le 4 décembre dernier, sur le
thème fort en vogue du changement climatique, Alain Grandjean est le coauteur, avec JeanMarc Jancovici, polytechnicien comme lui-même, d’un petit ouvrage au titre provocant mais
au contenu parfaitement éclairant. Lire « Le plein s’il vous plaît » (Seuil 2006), c’est aussi
faire le plein d’idées justes sur la question de moins en moins controversée des dangers
que l’humanité court du fait du réchauffement de notre planète et sur la question beaucoup
plus ardue des moyens à mettre en œuvre pour y faire face.
’intervention dans le débat public de Jean-Marc
Jancovici et Alain Grandjean ne relève pas de l’opportunisme, cela fait des années déjà qu’ils travaillent leur sujet. Le résultat est un livre pétri d’informations
essentielles et de propositions de bon sens.
L’homme d’aujourd’hui consomme énormément d’énergie : 4 tonnes d’énergie pour
chaque individu en moyenne. La progression démographique aidant, l’humanité
absorbe 30 fois l’énergie consommée en
1900, 150 fois celle de 1850 ! Comme les
principales ressources sont fournies par le
trio « charbon, gaz, pétrole », l’accumulation de gaz faisant effet de serre dans la
haute atmosphère entraîne un réchauffement encore faible – un demi-degré depuis
cinquante ans – mais qui va en s’accentuant
rapidement. Le problème est qu’il faut des
siècles pour que les gaz se dissipent.
Chaque émission annuelle ajoute à la quantité déjà concentrée au-dessus de nos têtes.
Au rythme actuel en effet, les océans et la
végétation, consommateurs de gaz carbonique, ne parviennent plus à absorber les émissions supplémentaires.
Que faire ? Les auteurs insistent au préalable sur un
point fondamental. Tandis que les économistes médiatisés ratiocinent sur l’impact du prix de l’énergie sur le taux
de croissance, Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean
font remarquer que le progrès technique n’a cessé
d’abaisser le prix
relatif de l’énergie,
tout
simplement
parce qu’il permet
partout un accroissement considérable du pouvoir
d’achat. L’énergie
est constamment
moins chère ! En
1979, il fallait une
demi-heure de travail au SMIC pour
acquérir un litre
d’essence, il n’en
fallait plus que dix
minutes en 2005. Il
est donc tout à fait
naturel que notre
consommation pro-
L
22
gresse en dépit de prix nominalement élevés. Pauvres et
riches participent ainsi à l’orgie de consommation, quoique de façon inégale.
Il y a peu à espérer des énergies dites renouvelables, à
l’exception de l’énergie fournie par les barrages, qui peut
s’accroître, et représente infiniment plus
que les très faibles quantités apportées par
les éoliennes ou les carburants végétaux,
en dépit du battage disproportionné que
font les médias à leur sujet. Il ne faut pas
surestimer l’impact d’un recours plus
important aux transports en commun, car
on ne peut placer une gare devant chaque
école ou chaque supermarché. La pile à
combustible est plus dangereuse qu’autre
chose, dans l’état actuel des techniques.
Sous l’angle technique précisément, il n’y a
guère que le nucléaire et le solaire pour
améliorer la situation. Mais le premier est
malheureusement combattu sans vergogne
par les « Verts » au nom des risques présentés par les déchets, pourtant aisément
confinables, alors que des milliers de milliards d’autres
déchets, gazeux, s’accumulent dangereusement dans
l’atmosphère. Quant au second, il ne pourra couvrir
qu’une partie des besoins, après avoir beaucoup progressé du point de vue de son coût de production.
La véritable solution est économique. L’énergie d’origine
fossile doit être rendue constamment plus chère. C’est à
cette seule condition que les agents consommateurs
s’engageront dans une politique systématique d’économies et de recours à des ressources non polluantes telles que le solaire. Les politiques devront méthodiquement
relever le prix des énergies dites fossiles en leur appliquant la taxation nécessaire. Le relèvement devra se faire
progressivement selon un calendrier publié par avance,
afin de ne pas surprendre les intéressés.
C’est ainsi que l’écologie nous ramène, avec nos deux
auteurs, à la plus saine des économies, dans tous les
sens du terme. On ne saurait en définitive trop recommander la lecture, aisée et si souvent amusante, en dépit
de la gravité du sujet, du texte d’Alain Grandjean et JeanMarc Jancovici. Déjà diffusé à seize mille exemplaires, il
mérite encore beaucoup mieux.
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Jean-Luc Gréau
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Cinoche
d’Olivier Dahan
La biographie filmée d’une légende nationale ou internationale (le « biopic », comme on dit
à Hollywood) est un genre souvent briseur d’ambitions. Chargé d’un sujet rassembleur, le
réalisateur doit faire plaisir à tout le monde, depuis le spectateur idolâtre qui attend de voir
son icône glorifiée jusqu’au producteur qui se soucie que le – gros – budget débloqué en
vue d’un fort retour sur investissement apparaisse comme il se doit à l’écran. Dès lors, c’est
entre deux compromis que le metteur en scène peut tenter d’introduire un peu de cinéma
dans son film.
ette gageure, le réalisateur
Olivier Dahan l’avait joliment
réalisée dans son adaptation
baroque du Petit Poucet, et moins
dans les Rivières pourpres 2. Pour
la Môme, le résultat se situe quelque
part entre les deux. Il faut en effet
supporter une première heure particulièrement indigeste avant de se voir
proposer un projet artistique qui irait au-delà
d’une évocation de la vie
de la chanteuse débordant de clichés folkloriques. De l’enfance dans
les rues miteuses de
Belleville aux premiers
triomphes
parisiens
(illustrés par l’insertion
en surimpression de la
tour Eiffel, façon carte postale), la
C
success-story possède un caractère
édifiant et superficiel tout à fait hollywoodien. L’enchaînement des scènes
est si frénétique qu’aucune ambiance
crédible ne jaillit des décors, de l’accompagnement musical et des trognes des personnages, autant de
choses qui semblent tout droit sorties
d’un spot de l’office du tourisme à
destination des étrangers qui raffolent
de ce Paris fantasmé. Le Montmartre
dans lequel la môme Piaf, pas encore
célèbre, traîne dans les années 30
est ainsi réduit à cinq minutes de film,
pendant lesquelles deux coins de rue
et une estrade de cabaret se battent
en duel. Pour ajouter à la déception,
les acteurs convoqués, de Jean-Paul
Rouve à Sylvie Testud (seul
Depardieu s’en sort honorablement),
surjouent de manière éhontée
comme s’ils cherchaient à compenser
leur dérisoire temps de présence à
l’écran.
Une fois Piaf arrivée au sommet, le
rythme se calme enfin et Dahan parvient à affirmer son contrôle sur le
film. Les deux grandes périodes de la
vie de la chanteuse (la félicité complète du séjour à New York, entre succès international et coup de foudre
pour Marcel Cerdan ; et l’agonie des
dernières
années,
accompagnée par l’alcool et la drogue) sont
présentées en parallèle, avec des va-etvient permanents de
l’une à l’autre. Le
résultat est très émouvant, puisque Piaf
semble
de
cette
manière mourir encore
et encore, pour à chaque fois ressusciter au
faîte de sa gloire.
Dahan expose ainsi de
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
la plus belle des façons cette immortalité à double tranchant qui est le lot
de tout artiste devenu légendaire. De
plus, il rend bouleversant le moment
clé – l’accident d’avion qui coûta la
vie à Cerdan – qui sépare ces deux
périodes, en ne le présentant
qu’après nous en avoir fait voir les
conséquences désastreuses. Le
plan-séquence qui capte l’annonce
du drame à Edith Piaf est un exemple
parfait de virtuosité formelle mise au
service du récit, et vaudrait presque à
lui seul le prix du billet.
L’intensité de ce pic émotionnel ne
subsiste malheureusement pas
jusqu’au bout, car la Môme retombe
dans ses travers initiaux au cours
d’un épilogue en forme d’empilage
confus de séquences, qui gâche
quelque peu la beauté et l’évidence
de l’idée de finir le récit sur la chanson Je ne regrette rien.
Pour être moins inégal, le
film aurait gagné à moins
viser l’exhaustivité et à
laisser agir l’aura de Piaf
– surtout avec un casting
aussi judicieux que celui
de Marion Cotillard.
L’actrice est en effet
époustouflante dans un
rôle de composition qui
en englobe quatre, la personnalité et le physique de Piaf changeant du tout au tout d’une époque à
l’autre. Elle se donne à corps perdu,
sans qu’on sente jamais chez elle l’effort, le souci de performance qui
guette d’ordinaire les interprètes d’un
biopic.
Erwan Desbois
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Bouquins
Les années Montmartre
n certain Nino Franck a probablement écrit le plus
merveilleux livre sur Montmartre. Un certain Dan
Franck (prix Renaudot 1991) a commis le plus
mauvais. Si Dan avait lu Nino, peut-être aurait-il eu la
pudeur de se retirer. Suite inqualifiable d’erreurs, d’approximations, de méconnaissance des lieux et des hommes, de ce Montparnassien people, c’est le bouquin inutile à ne pas acheter, même pas à voler…..
Pour connaître et aimer votre Montmartre, reportez-vous
au Dictionnaire des peintres de Montmartre, au
Dictionnaire des lieux à Montmartre, aux Montmartrois,
de l’homme de terrain André Roussard, au merveilleux
ami des peintres de Françis Carco, et bien entendu
Montmartre ou les enfants de la folie de Nino Franck,
qu’il faudrait absolument rééditer.
Les années Montmartre aux Editions Mengès
Les Roussard aux Editions Roussard
Carco et Nino Franck chez les bouquinistes.
U
Prison, peine perdue.
De Christophe Caresche
ans un petit livre récemment
publié intitulé : « Prison, peine
perdue », notre député de
Montmartre Christophe Caresche nous
fait part de ses propositions en matière
de sécurité et de justice. Sa participation en tant que vice-président à la
commission dite « d’Outreau » n’est sûrement
pas étrangère à ses constatations et à ses propositions.
La très grande majorité de celles-ci reprennent pour une
large part le travail passionnant de la commission
« Delmas-Marty », qui notait déjà « La prison française est un terrible et inefficace cercle vicieux ». Le
député de Montmartre cite aussi à juste titre un certain
Tocqueville qui écrivait en 1843 que « La société a
le droit de punir mais non de corrompre ceux qu’elle
châtie ». Voilà des opinions qui sont l’expression d’un
sentiment qui s’est très heureusement généralisé en
France (surtout depuis l’affaire d’Outreau) presque toutes opinions politiques confondues.
Quand en conclusion l’auteur précise les trois grands
principes suivants :
1 - Tout condamné doit effectuer sa peine.
D
La proximité est notre force !
Située aux portes de Paris,
l’Imprimerie Nouvelle
créée en 1869, vous offre
un service complet
pour l’ensemble de
vos travaux d’éditions.
2 - Il faut faire disparaître la réduction de peine au profit
de la liberté conditionnelle.
3 - Plus aucune sortie « sèche » : tout détenu devant
bénéficier d’un accompagnement pendant et après sa
détention.
Quel homme de bonne volonté ne peut souscrire à ces
privilèges ?
Alors j’ai un petit regret…ce livre intelligent et sensible
me paraît plus utile pour l’ensemble des Français que
pour les seuls militants du Parti socialiste, auxquels, par
ses références politiciennes, il semble un peu trop
s’adresser.
« Prison, peine perdue », aux Editions du Seuil.
La presse : à croire ou à laisser
de Pierre Esperbe
n lisant le dernier livre de Pierre Esperbe, le discret, furtif et fouineur de la rue Lepic, et dont certains reconnaissent la voix sur radio Aligre le vendredi vers 17 heures, je suis tombé sur la lettre suivante
adressée au Journal de Paris et publiée le 8 vendémiaire
an VII (30/09/1799) que je fais mienne aujourd’hui :
« Aux propriétaires du Journal de Paris
« N’auriez-vous pas besoin, citoyens, d’un collaborateur
de plus ? Je vous offre mes services.
« On dit que vous devriez prendre couleur, mais pour
cela, vous n’auriez pas besoin de teinturier, et ce n’est
pas à ce titre que je me propose.
« Les lecteurs des journaux aiment beaucoup les articles de 2 lignes. C’est à quoi j’excelle. Si par malheur il
m’en échappait un de 6, je le couperais en deux parties,
que je séparerais par un autre article.
« … je suis à tout. Je m’introduis partout. Je vois tout. Je
veille sur tout… Quand on me fait sortir de quelque maison par la fenêtre, j’écoute par la porte.
« Je veille sur les mœurs des femmes célèbres, sur la
gloire des armées, sur les élections de l’Institut, sur le
bon état des statues et monuments publics, sur les
boues et lanternes, sur l’allure des cabriolets, sur l’état
du baromètre et du thermomètre, sur la prosodie des
opéras nouveaux, sur les factieux qui mettent la patrie en
danger, sur le gouvernement qui laisse les factieux en
sécurité. Quand je n’ai rien à dire du présent, je parle de
l’avenir. Quand je n’ose parler du mal actuel, je parle du
mal qui doit en résulter.
« … Je mets aussi de la prudence à tout. Je suis
l’homme qu’il vous faut. Je ne coûterai pas cher. Je serai
exact. Donnez-moi de l’emploi ; cela vous portera bonheur pour le reste de l’année. »
Voilà comment j’écris dans Montmartre à la une !!!
Donc l’auteur à pêché dans la presse parisienne depuis
1777 jusqu’en 1945. Du Gil Blas montmartrois à FranceSoir, il nous raconte au travers de perles merveilleuses la
petite histoire des actualités parisiennes. Voilà 200 pages
à lire pour rire en se cultivant. Un bonheur de petites et
grandes histoires.
La presse : à croire ou à laisser, de Pierres Esperbe
Editions de l’Harmattan
E
Contactez-nous
Tél. : 01 49 45 64 00
24
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
journal 16 dimanche.qxp
05/03/2007
09:32
La pigmentation
du caméléon.
homas Bouvatier jeune et
talentueux romancier montmartrois, des alentours du
Théâtre de l’Atelier, grâce à qui le
souvenir d’Edouard Carlier perdure
chaque année avec le prix littéraire
éponyme qu’il organise, vient de
publier son troisième roman.
A la lecture de son roman-comédie
de mœurs légères comme son style
où un homme célèbre, viril, sensible
et drôle, se frotte à
une Justine un peu
« sadienne » pour qui
ce type de mâle est le
plus parfait remède à
l’amour !… Je me
pose la question de
savoir si l’auteur
n’était pas ce caméléon qui change de
pigmentation au fur et à mesure de
l’écriture de ce roman jubilatoire,
à la fois cet homme-là et cette
femme-ci. Fin, subtil, remarquablement bien écrit, voilà un livre pour
pimenter votre triste condition de
Montmartrois engarellé.
La pigmentation du caméléon, de
Thomas Bouvatier
Éditions Plon
T
Un matin par hasard
ertes,
ce
n’est pas un
hasard si je
me suis plongé, par
un beau matin, dans
les dernières nouvelles du bon docteur
Jean-Marie
Tétart, mais c’est
avec plaisir qu’à la
fin de ce bel après-midi j’avais goulûment avalé ses vingt nouvelles.
En tournant les pages allègrement,
on roule à trois nouvelles à l’heure et
c’est délicieux. Tous ceux qui vont lire
avec plaisir le recueil reconnaîtront
sans peine le médecin de
Montmartre derrière le nouvelliste.
La faculté et l’homme de l’art sont
toujours présents à travers ces lignes
alertes empreintes d’humour et de
sensibilité.
C
Page 25
Notre bon médecin de campagne
montmartroise est chaleureusement
présent sous la couverture et entre
les lignes de sa dernière parution. Un
petit bonheur à ne pas râter.
Un matin par hasard, de Jean-Marie
Tétart
Éditions de l’Officine
Dans les bonnes librairies et au cabinet.
Le Prix Wepler
e trio littéraire
composé de la
Librairie des
A b b e s s e s, d e l a
Brasserie Wepler et
© JPP
de la Fondation la
Poste pour les belles lettres ont fait
venir à Montmartre, place de Clichy,
la France littéraire pour remettre son
prix hors les normes, hors circuits,
hors tiroirs-caisses.
C’est le jury hors magouilles, qui
donne le prix de 10 000 euros à des
auteurs hors sentiers battus du
microcosme « littéraire » germanopratin.
Ainsi ce soir-là et pour 2006, le 8e
Prix Wepler-Fondation La Poste
Marie-Rose Guar nieri, Michel
Bessières et Jean-Paul Bailly a été
remis à un jeune auteur à l’accent
tchèque et à la langue rigoureuse,
Paul Hak, pour Trans, aux éditions
du Seuil, et la mention spéciale à
une ravissante et pétulante prof de
Lettres, Hélène Marienske, pour
Rhésus aux éditions Pol.
Encore une
belle soirée,
où littérature et joie
de vivre font
là si bon
m é n a g e.
L
© Jean-Pierre Poënot
© Jean-Pierre Poënot
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
Poésie
e a n L’ A n s e l m e ,
poésie au ris de
veau, au ris au lait,
pleine de ris aux mots, ragoût
mâché , par Denis Parmain étaient
à la Halle Saint Pierre, un bon
dimanche de février.
Encore une fois Martine Lussardy a
prouvé à l’envie qu’un musée à
Montmartre peut faire preuve d’intelligence, d’ouverture d’esprit et d’initiative. Telles ses expositions ouvertes comme celle de Jean-Luc Giraud
l’année dernière avec ses autoportraits glorifiant son modèle : « Je
pose bien, j’anticipe les souhaits du
dessinateur, comme il respecte
les miens. Nous sommes toujours
prêts à nous excuser réciproquement… » C’est vrai que celui-là
s’entendait si bien avec lui-même
et que ces
autoportraits d’un
p e i n t r e
aussi doué
pour son art
du portrait
et son art de
l ’ a u t o d é r i - © Francis Peyrat
sion.
Donc en matière d’autodérision voilà
que le plus con des poètes cons est
revenu dans ce lieu d’art brut déconner avec son double, le bondissant
Denis Parmain. Dans cette petite
salle pleine comme Bercy pour
Johnny, un public de cons pas trop
jeunes, pas trop vieux, plus quelques
folles d’amour, s’embrasa pour des
poèmes cons, pour leur auteur et
pour l’interprète.
De nos jours, alors que les vieux
sont de plus en plus jeunes et vicesversa, ce L’Anselme et ses 90 ans de
poésie pure reste le plus jeune et le
moins con des poètes. Voilà qui est
rare dans le monde des poëteux et
poèteuses, ceux qui nous empoètent
la vie avec leur sérieux d’une incomm e n s u r a bl e c o n n e r i e. Ceux qui
n’étaient pas là ce 11 février qu’ils se
jettent sur « La chasse d’eau » les
poèmes cons de ce jeune L’Anselme
aux éditions Rougerie dont la fidélité
maladive à cet auteur laisse à désirer
le prochain recueil.
Raymond Lansoy
J
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23:29
Page 26
Théâtre
Musique
n novembre, au Théâtre des Bouffes du Nord, la
grande Marina Vlady jouait et chantait son livre
Vladimir ou le vol arrêté. Pour ce très remarquable
spectacle empreint de « slavitude », la conception musicale et les arrangements étaient signés Constantin
Kazansky. Ses deux compères Oleg Ponomarenko, lui
aussi guitariste, et le bassiste Philippe Garcia, ont merveilleusement enveloppé musicalement sur scène la
grande dame aussi slave que blonde, aussi belle que
déchirante.
Tout cela pour vous dire que rue Durantin il y a aussi un
grand musicien.
E
À la porte
u Théâtre de l’Œuvre, les monstres sacrés de la
scène se succèdent pour des succès. Après le
magnifique Robert Hirsh, vient le grand Michel
Aumont.
Il présente un texte d’un jeune écrivain Vincent Delecroix.
Grâce à Marie-Rose Guarnieri et de son Prix Wepler,
j’avais découvert cet auteur en regrettant qu’il n’obtienne
pas ce prix. Ce n’est pas bien grave, car cet homme-là
est un philosophe qui a un style, un vrai, un ton unique,
hors norme, une intelligence d’écriture soulignée par une
immense culture et avec tout cela un humour incisif, narquois, sarcastique, un sens de la
dérision mêlé à celui de l’humain.
Alors quel bonheur pour Michel
Aumont de décortiquer, de balancer, de jeter, de prendre à bras-lecorps et la voix, seul en scène,
porté par ce texte poétique et classique à la fois.
Voilà un bonheur presque total où
seule une mise en scène genre
« modern style » années 60…
nous rajeunit !
Courez bien vite rue de Clichy,
découvrir un auteur et voir et revoir
un monstre magnifique comme
Michel Aumont dans ce texte fait comme pour lui.
À la porte, de Vincent Delecroix.
Théâtre de l’Œuvre, 55, rue de Clichy,75009 Paris
Réservations : 01.44.53.88.88.
A
26
Vadim Piankov
iens, le revoilà notre Constantin Kazansky. C’est lui
qui est derrière la voix et les textes de l’album de
Vadim Piankov. Avec sa voix chaude comme un
secret au creux de l’oreille, des textes ciselés comme de
la belle ouvrage, venus
d’ici et des steppes,
avec souvent ses propres musiques, avec
surtout des accompagnements
d’une
variété, d’une discrétion, d’une musicalité à
couper le souffle pour
mieux le reprendre,
voilà un obscur objet
musical que la superbe photo de pochette, due à un certain François Darras, vous donnera envie de découvrir
un inconnu à entendre.
L’inconnue, Vadim Piankov
Distribution AMG Records
www.piankov.com
T
Jéhan
chante Dimey
n cet anniversaire, Jéhan
avec sa voix
de rocaille s’encanaille sur des textes
de notre Dimey, sur
des musiques pour
la plupart d’Aznavour.
Avec Le cul de ma sœur quasiment historique, avec les
Amants de ma femme, avec le Roi des cons, avec le
Petit Maquereau et les autres… Jéhan fait revivre
Bernard Dimey dans un album de chansons
« cul… rieuses » et autres gourmandises à ne pas mettre entre les oreilles de n’importe quelles gourgandines.
Ecoutez-moi ça, y à urgence !
« Le cul de ma sœur » Jéhan chante Dimey
Taclet Productions.
Raymond Lansoy
E
Montmartre à la une n° 16 - 1er trimestre 2007
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e
Expos
Frédéric Ardiet : Paroles d’amour
e père Launay, curé de Saint-Pierre de Montmartre,
a su transformer un appentis sordide en une magnifique salle d’exposition parfaitement aménagée
pour en faire cette nouvelle salle Art Culture et Foi.
C’est donc là, au 2 de la rue du Mont-Cenis, que Frédéric
Ardiet (fondateur et animateur
« D’Anvers aux Abbesses »)
vient de présenter ses dernières œuvres. Voilà un artiste
qui creuse son chemin au service du mouvement. Son trait
est mouvement, sa peinture
est mouvement, un mouvement qui rapproche les hommes des femmes, les lèvres des cœurs avec une pudeur
et une tendresse qui vous feraient croire à un monde
d’amour.
Tout cela pour dire que cet artiste-là, cette œuvre-là,
devait être exposé ici.
Enfin de l’art dans ce lieu où tant de marchands du temple d’à côté ont exposé ce qui fait la honte de leur place
du Tertre.
L
Théophile Bra (1897 – 1863) - Sang d’encre
n illuminé romantique au musée du Livre romantique hôtel Sheffer-Ronan, 16, rue Chaptal, 75009
Paris, jusqu’au 10 juin 2007.
Dans ce merveilleux petit musée d’à côté, il faut absolument aller derechef découvrir Théophile Bra. Voilà le
choc de l’année, un coup au foie avec sa foi, sa folie, ses
délires. Il invente, comme sans le faire exprès, l’abstraction, le surréalisme, dada, le tachisme, les collages, lui
ce contemporain de Delacroix.
Dessinateur hors pair, sculpteur classique, il met sa technique exceptionnelle au service de ses délires, de sa mystique, de son étrangeté, de
ses émotions, de son verbe,
du grand Architecte, de Dieu
et de lui-même.
Entre éclats de rire, interrogations philosophiques, coups
de gueule, entre l’être et le
néant… cet homme-là n’est semblable à aucun autre...
« Tout émane du siècle de l’absolu et y retourne »,
écrit-il. Lui aussi.
U
du 19 avril à la galerie Roussard, 13, rue du Mont-Cenis,
ses dernières toiles et plus particulièrement de merveilleux petits formats qui permettent si bien de s’imprégner
de l’écriture de cet immense artiste encore si peu connu
du grand public.
Guy Jouary
ous apercevons de temps à autre sa longue carcasse discrète de la rue d’Orsel à la rue des
Abbesses, s’arrêtant ici ou là pour boire un café ou
un vin capiteux des environs de Perpignan, son pays
natal.
Sa peinture est capiteuse aussi, sa
pâte est travaillée épaisse, sensuelle, comme travaillée dans la
chair d’une femme aimée.
Cet artiste sensible, hors circuits
commerciaux, vient d’exposer ses
dernières œuvres avec succès dans
une galerie d’Amsterdam. On ne
peut
que
© D.R.
regretter de
ne pas voir ses tableaux dans
une galerie montmartroise, au
pire parisienne…
À bon regardeur salut. Et si voulez le rencontrer il peut vous
recevoir dans son atelier de la
rue d’Orsel (tel : 01 42 52 44 73)
site : www.jouary.com
N
Tardivo
eureusement que Tardivo va, lui, pouvoir se montrer bientôt à Paris. Ce bonhomme, aussi souriant
que sa peinture, à partir d’une
construction rigoureuse s’échappe
en douce de ce cadre pour faire
exploser la vie à travers une écriture
délirante, déconnante et malgré cela
d’une extrême sensibilité.
Cet homme-là et son œuvre vous
serons visibles à partir du 15 mai
prochain et jusqu’au premier juin à
l’espace Beaujon, 208, rue du
Faubourg-Saint-Honoré dans le VIIIe
à Paris (fermé le 17 et le 18 mai).
tél. : 01 42 89 17 32 –
site : www.jctardivo.com
H
Pierre Gougerot
ierre Gougerot un des
très rares grands
artistes montmartrois
vivants,
de
la
lignée
des Picasso, Modigliani,
Severini, Gen Paul (dont il fut
l’élève), va exposer à partir
P
Musée de l’Érotisme
rop tard, dommage pour vous, vous n’aurez pas
découvert les femmes que nous découvre Avinoam
Kosowsky avec une maestria digne d’un Degas,
d’un Rodin. C’était au Musée de l’Érotisme, 72, boulevard de Clichy ; à deux pas de chez Pascin que vous
devez voir au Musée Maillol, 61, rue de Grenelle à Paris
75007.
T
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journal 16 dimanche.qxp
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Expos
ouvelle triple exposition à partir du 23 mars dans
ce grand musée du bas Montmartre si haut en
couleurs. Comme d’habitude, se côtoieront peintures, photos et dessins.Vous y découvrirez un dessinateur
hollandais, proche de notre Wilhem de la rue Garreau au
nom batave comme un peintre hollandais du XVIIIe (siècle) Peter van
Straten. Sa plume acérée vous fera,
sourire, rire, rougir dans une sorte
de félicité protestante de bonne
foi…
Les photos de Christian Peter vous
réveilleront tous les sens et Marcos
Carrasquer hispanisera vos nuits
démoniaques et printanières.
N
Tout cela est à déguster dans le seul musée parisien
ouvert jusqu’à 2 heures du matin.
Musée de l’Érotisme – 72, bd de Clichy
Tél. : 01 42 52 28 73 –
www.musee-erotisme.com
À la galerie « W »
Montmartre, en ce moment les temps sont durs, on n’a pas de pot entre
travaux qui nous rendent verts, pots d’échappements, embouteillages, bittes
à motos, « bêtonnages » et pavages, dans ces miasmes et cette gadoue
grâce à « Bonne Maman », vous avez du pot, pots de confitures, où tremper ses
doigts d’enfant. Cela se déroule face au B.M.O. (bordel municipal organisé) à
l’angle Joseph-de-Maistre - Lepic, dans cette galerie « W » qu’Eric Landau a
mise à la disposition de cette bien « Bonne maman ». Le partenariat exemplaire
va vous permettre d’aller vous lécher les doigts jusqu’au 21 mars, dans ce lieu
où la confiture « ose, s’expose et se déguste, où pour la fête du Printemps vous
passerez l’après-midi entre : Fleurs et Confitures et le pot aux roses, gastronomie
florale…
Concomitamment la Galerie « W » continue et
s’étant refait une beauté, Eric Landau nous fait découvrir
New-York à travers les objectifs de deux magnifiques
photographes : la montmartroise Winnie Denker et
Elodie Lachaud. Leurs visions si différentes de la grande
ville se conjuguent l’une et l’autre avec celle de JeanPaul Sartre quand il note : « Ici l’on peut connaître l’angoisse de la solitude, non celle de l’écrasement. »
Entre l’intimité d’Elodie Lachaud et la somptueuse grandeur de Winnie Denker, vous allez découvrir une autre
New-York.
Galerie « W » - 44, rue Lepic jusqu’au 29 avril 2007.
À
© Winnie Denker
Raymond Lansoy
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Retour sur images
e Père Noël était dans nos rues
ce fameux samedi 17 décem-
Le 15 novembre 2007
uel plaisir de se retrouver
au château du Clos
Montmartre
illuminé,
où le président Gilles Guillet
nous accueillait autour d’un bon
vin, pour le vernissage de la
superbe exposition consacrée à
Bernard Dimey : « Poèmes en
images ». Tout Montmartre
s’était donné rendez-vous pour
honorer la mémoire de notre
illustre poète. Michou, présent,
racontait ses souvenirs avec humour et émotion pour notre
plus grand plaisir. Il est des moments qui ne devraient pas
s’arrêter !
Q
Le 16 novembre 2007
ortie du n°17 de notre journal tant aimé à « La
Crémaillère », où plus de 250 personnes sont venues
se restaurer et chanter dans l’ambiance orchestrée par
Guy Newton, musicien très doué et très sympathique.
S
Le 17 décembre 2007
L
bre, pour distribuer des cadeaux
© Alain Elie
aux enfants du XVIIIe. C’est aidé d’une
étoile, d’une Mère Noël, d’un ours blanc et de clowns qu’il a
arpenté tout l’arrondissement du matin au soir pour le plaisir
des petits et des grands.
Le 27 janvier 2007
ournée plus que réussie
en ce samedi 27 janvier
pour fêter la SaintVincent, patron des vignerons.
Festivité organisée par la
Commanderie
du
Clos
Montmartre, entre autres ;
en
partenariat
avec
Montmartre à la une et
l’A.D.A.C (Association de
© Sébastien Zurcker
défense des artisans et commerçants des rues Lepic-Abbesses et avoisinantes).
Expositions, dégustations devant les boutiques des rues
Lepic et Abbesses, messe à Saint-Pierre, défilé des
Confréries Bacchiques venues de toute la France dans nos
rues montmartroises et banquet de clôture à « La
Crémaillère », place du Tertre, où tout ce qui compte comme
joyeux lurons avait fait le déplacement. 260 personnes ont
bien ri, bien mangé, bien bu et bien dansé jusqu’à 2 heures
du matin.
Voilà ce que l’on peut appeler une belle fête montmartroise.
Merci Monsieur Gilles Guillet !
J
Catherine Moureau, photos Jean-Pierre Poënot
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16 777,40 €
RECORD BATTU !
ans la joie et le rire, grâce à vous tous, cette année encore nous avons dépassé notre objectif et c’est
tant mieux. En effet lors du lancement de notre journal le 16 novembre 2006, nous nous étions promis
d’atteindre la somme de 15 000 €, nous l’avons dépassé et c’est avec émotion que nous vous remercions, Vous les anonymes qui très nombreux avez participé, Vous les bénévoles qui dans la plus grande discrétion avez tout préparé durant de nombreuses semaines, Vous nos partenaires qui avez permis que cette fête
existe, à savoir :
D
Notre parrain : M. Patrick Poivey
Mlle Hermine de Clermont Tonnerre
M. Mathias Moncorgé-Gabin
Michou
000 €
5
François Darras
=
3
200
Christophe Salengro
France Fannell
Guy Newton
Claude Peau De Cerf
La Commanderie du Clos Montmartre
Canal +
La Présipauté du Gröland et son Président à vie.
Mr Flo, Maire du Bas-Montmartre.
© Jean-Pierre Poënot
Les chanteurs-musiciens : Christophe, Adrien, Xavier,
Edwige, Mathias.
Le Quintet Jazz
Fabien
Kathy
Domaine de l’Alouette - Jacques Barré
La Préfecture de Police de Paris
Le Commissariat de Police du XVIIIe
Athlétic Club Police 18
La Fédération Française de Pétanque
C.L.A.P. (Club Lepic – Abbesses Pétanque)
© Jean-Pierre Poënot
B.I.C. – Batignolles – Chapelle Pétanque
Croix-Rouge départementale
A.D.A.C. (Association de Défense des Artisans et Commerçants des rues Lepic-Abbesses et avoisinantes).
Les commerçants des rues Lepic-Abbesses et des rues avoisinantes.
Les commerçants de la rue Caulaincourt.
Les Peintres de la Place du Tertre.
Les Pompiers de Paris – Casernes Montmartre et Blanche.
L’association « En Marche avec nos Aînés ! »
Les maisons de retraite : « Jardin de Montmartre » rue Pierre Picard et rue
Caulaincourt.
L’Association « Mon P’tit Doigt m’a dit. »
La société philantropique des handicapés de la rue Georgette Agutte.
La Poste Courrier International « La Marche Nordique ».
Mondial Abtats
Sté Ricard
Sté Pernod
Coca-cola
Les «Pola
» d’Alain
Sté Créative Régie
Elie
G 20
Pantel jouets
MG Environnement
Etc. !!!
2004
= 60
00 €
€
8
0
2
1
1
=
5
200
© Jean-Pierre Poënot
MERCI POUR LES ENFANTS MALADES
Et à l’année prochaine !
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oici plusieurs années que
deux « illustres » clowns
sillonnent les rues de
Montmartre en compagnie du
Père Noël et de l’ours blanc.
En effet, cette bande de joyeux
drilles assiste le Père Noël dans
sa tournée de distribution de
jouets aux enfants du quartier.
Mais Pépette et Blitch, nos deux
clowns montmartrois, sont aussi
présents auprès des enfants
hospitalisés. Ils en profitent
pour distribuer à leur tour les
jouets offerts par l’association
Montmartre à la une.
Cette année, ils ont choisi
un service d’enfants atteints
de déficience immunitaire à
Bourg- la-Reine.
Ils vous donnent rendez-vous
l’hiver prochain. Charge à vous
de les démasquer.
Infos
V
Texte et photos
n mai, il nous plaît de vous annoncer
que le « Gault Millau » 2007 sera
lancé dans un établissement du
quartier Lepic-Abbesses. Nous espérons le
plein de bonnes notes pour
notre bas Montmartre.
Cela nous fera une occasion
de boire un coup à la santé
des meilleurs restaurateurs
du quartier et des excellents
commerces de bouche de
notre marché.
À la bonne vôtre Messieurs
Dames !!!
E
Ivan Tilleul
MONTMARTRE À LA UNE N° 16
Directeur de la publication : Michel Langlois
Comité de rédaction : Pierre Duclos, Michel Langlois, Catherine Moureau, Jean-Pierre Poënot.
Coordination : Jean-Pierre Poënot
Rédacteurs : Béatrice Cahors, Erwan Desbois, Alain Elie, Gilbert Fleury, Jean-Luc Gréau, Michel Langlois, Raymond Lansoy, Nadine Monfils,
Catherine Moureau, Bernard Oubert, Jean-Pierre Poënot, André Roussard, Monray Senloy, Ivan Tilleul.
Correction : Raymond Ferran
Trombinoscope : Laëtitia Poënot - Maquette : Laëtitia Poënot, Jean-Pierre Poënot, Hélène Salvador - Infographie : Laëtitia Poënot
Maquettes publicités : Laëtitia Poënot, Jean-Pierre Poënot.
Rédaction, administration :
Dépôt légal : mars 2007
20 rue Lepic, 75018 – Paris
Imprimé par
Reproduction même partielle interdite
E-mail : [email protected]
Imprimerie Nouvelle
ISSN 1637-9020
er
Tirage : 50 000 exemplaires
24, rue Soubise
1 trimestre 2007
93400 – Saint-Ouen
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e!
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Dem
Samedi 17 mars à 15 heures
19e Foulée du Tertre
Inscriptions par courrier à l’ordre
de l’A.C.P. 18
Renseignements auprès de Marc Marchand
au 01.34.19.80.06 ou d’André Duval au
01.42.57.07.22
L’Écosse à Montmartre
a voici, la voilà l’année impaire, celle qui ne manque pas
d’Écosse à Montmartre. Cela commence le 15 mars avec
whisky, cuisine écossaise, cornemuses tous clans confondus. Le vendredi 16 mars le clan « Ann Drumma » se fera
entendre place des Abbesses et « Le Lothian and Borders
Police Pipe Band of Edimbourg » du côté de la mairie du XVIIIe.
Le samedi 17 mars, en ce matin d’avant-match, défilé des pipes
bands et autres « enkiltés » de l’esplanade du Sacré-Cœur à la
place des Abbesses et enfin à 18 heures, après le match,
retraite aux flambeaux au pied du Sacré-Cœur square Willette.
Tous les Montmartrois, toutes les Montmartroises sont conviés à
inviter familles et alliés pour venir applaudir ces Écossais qui
savent si bien faire souffler dans nos rues le vent des highlands.
Ils peuvent aussi s’inviter à dîner le 16 mars dans les restaurants
de la Butte au son des cornemuses pour y déguster des spécialités écossaises au tarif unique de 50 €.
Inscriptions à « Un village dans Paris : Montmartre » exclusivement sur le site web : www.ecosse-montmartre.com
L
21 et 22 avril 2007
Une étape du Chemin de
Saint-Jacques Montmartre Galice
Dans le cadre du projet Galice 2007
de Montmartre en Europe et à l’occasion du 860e anniversaire de l’Église,
les associations Casa Galicia et
© D.R.
Compagnons de Montmartre vous
proposent le programme ci-après :
Le vendredi 20 avril : table ronde Le Moyen-Âge au milieu du
XIIe siècle et les Chemins de Compostelle.
Le samedi 21 avril : parcours pédestre sur l’itinéraire des
pèlerins et dans la tradition moyen-âgeuse, ponctuée de spectacles de rue, de danse, et de chant.
Départ : 12 heures sur le parvis de la Basilique de Saint-Denis
dans une ambiance festive, le spectacle sera donné par les
associations galiciennes, espagnoles, dionysiennes et des environs auquel se joindront des artistes de rue venus spécialement
de Galice.
Pour reprendre son souffle une halte festive à Saint-Denys de
La Chapelle.
De 17 heures à 18 heures l’arrivée des marcheurs sera fêtée sur
le parvis de l’Église de Saint-Pierre de Montmartre.
Le dimanche 22, à 11 heures messe du 860e anniversaire de la
consécration de Saint-Pierre de Montmartre.
12 h 30 visite commentée de l’Église Saint-Pierre par le père
Launay.
À 13 heures reprise du Chemin des pèlerins de l’Église SaintPierre de Montmartre à la Tour Saint-Jacques et à l’Église SaintJacques du Haut-Pas.
À 16 heures conférence « Une Montmatroise sur les chemins de
Compostelle » par Claire Monronval.
Samedi 31 mars à partir de 19 heures : Super Loto animée
par Michel Anceau
Rendez-vous à la Salle Paroissiale de l’Église Saint-Jean
22, rue André Antoine.
1er Prix : un voyage
Et de nombreux autres lots à gagner.
Venez nombreux : une très belle soirée Montmartroise !
Dimanche 1er Avril : « Poisson d’Avril » à 12 heures.
Rendez-vous à 12 heures au bas de la rue Lepic et à 12 h 30
devant l’Ambassade du Gröland à la Pomponnette
42, rue Lepic. Tenue en bleue souhaitée.
Dimanche 6 mai : Loufoquerie
Réélection de notre président du Gröland à vie.
Opération Humour - Sourire - Folie !
Samedi 12 mai : Les Puces rue Caulaincourt.
100 exposants
Dimanche 13 mai à 11 heures : 3e foulée de la Solidarité
10 kms
Inscriptions et renseignements par téléphone au
01.46.06.73.63 ou 01.46.06.08.36.
Par courrier à Montmartre à la une :
20, rue Lepic - 75018 Paris
Samedi 19 et dimanche 20 mai : Brocante professionnelle
place des Abbesses.
Sortie du n°17 de votre journal : Début Juin au C.L.A.P.
23, avenue Junot - 75018 Paris
Pour ceux qui ont oublié il est encore temps de
régulariser votre cotisation 2007.
L’ONG Pour un Sourire d’Enfant
vous convie à la présentation
쎲
Du film qui montre la vie de ces enfants en détresse “avant”
et “après” les solutions offertes par PSE au Cambodge
쎲
des actions menées auprès de plus de 4 500 enfants
chiffonniers “sortis” de la décharge de Phnom Penh
(où ils travaillaient jour et nuit à ramasser des ordures).
Le jeudi 29 Mars 2007 à partir de 18h30
Mairie du 18e arrondissement de Paris, Salle des Fêtes
Tél. : 01 46 06 00 32 / 1, place Jules Joffrin Paris 18e;
Métro Jules Joffrin (ligne 12); Bus n°31, 80, 85
- ENTREE LIBRE VENEZ NOMBREUX ET AMMENEZ VOS AMIS
Pour un Sourire d'Enfant
Association Loi 1901, reconnue de Bienfaisance
Lauréate du Prix des Droits de l’Homme
Une marche qui devient démarche
20 mars à 18 heures - Conférence - 2, place Baudoyer - Mairie du IVe - Métro Saint-Paul
Lundi 2, mardi 3 et mercredi 4 avril à 19 h 30 - Espace Cornaline - Métro Trinité
69, rue Saint-Lazare - 75009 - tél.: 01 48 74 90 81 pour réservation - Participation 10 €
22 avril à 16 heures - Salle U.V.A. - 9, rue Duc - 75018 - Métro Jules-Joffrin
info http://cheminer.canalblog.com
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