3 octobre Compte-rendu journée tablettes et liseuses

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3 octobre Compte-rendu journée tablettes et liseuses
Journée tablettes et liseuses
Jeudi 3 octobre – Lons-le-Saunier
Introduction par Madame la Vice-Présidente du Conseil général du Jura.
Organisation de la journée : ACCOLAD en partenariat avec la MD du Jura.
Matinée consacrée aux liseuses (entrecoupée d'une courte période de test des appareils).
Après-midi consacré aux tablettes (entrecoupé d'une courte période de test des appareils).
La pause du midi sera également l'occasion de tester les liseuses et tablettes amenées par les intervenants.
Le prêt de liseuses électroniques en bibliothèque
Céline Meyer, directrice par intérim - Médiathèque départementale de l’Eure :
La médiathèque départementale de l'Eure est une BDP « façon médiathèque ».
Une expérience de prêt de liseuses en bibliothèque est menée depuis un an dans l'Eure
Ce projet était une commande des élus. Il a donc fallu d'abord convaincre l'équipe de la bibliothèque.
Pourquoi prêter des liseuses ? On prête des DVD, pas des lecteurs DVD ; on prête des CD, pas des
lecteurs CD ; alors pourquoi des liseuses ? Parce que les gens sont encore très peu équipés. Si on veut
qu'ils découvrent le livre numérique, il faut aussi leur donner les moyens de découvrir l'appareil. C'était
aussi un moyen de favoriser l'acquisition de ces nouveaux supports dans les BM, et de donner une image
moderne de la bibliothèque.
Qu'est-ce qu'une liseuse ?
La liseuse est un appareil de lecture autonome, doté d'un écran, d'une capacité de stockage et
de paramètres de navigation.
Contrairement à un ordinateur ou une tablette, elle ne fatigue pas les yeux car son écran n'est pas rétroéclairé. Le confort de lecture est proche de celui du papier, avec l'avantage de réunir des milliers de livres
dans un appareil petit format !
Vidéo : introduction au livre (sur Youtube). La liseuse est une révolution, tout comme le codex (le livre) a
été autrefois une révolution par rapport au volumen (le rouleau).
Que faire avec une liseuse ?
La fonction principale d'une liseuse étant d'afficher du texte, elle est avant tout faite pour lire des livres.
Avec une liseuse, on peut adapter l'affichage, prendre des notes sans abîmer le livre, surligner des
passages, écouter le livre grâce à la synthèse vocale, consulter le dictionnaire, lire plusieurs textes à la fois,
acheter de nouveaux fichiers 24 heures sur 24 (car la liseuse permet, de façon limitée, de surfer sur
Internet).
Les limites :
- Il existe 100 000 titres en français, mais l'offre éditoriale est appauvrie (les éditeurs ne mettent jamais
tout leur catalogue à disposition).
- Autre désavantage, la liseuse ne permet pas la couleur. Elle est par conséquent adaptée aux textes de
fiction, mais pas aux documentaires ou aux bandes dessinées. On ne peut pas non plus lire dans son bain,
ou dans le noir (sauf avec certains modèles récents qui comportent un système d'éclairage).
- Tous les formats de fichiers ne sont pas compatibles. Les deux principaux formats de fichiers sont le
format dynamique ePub et le format image pdf. Ce sont des formats libres, à la différence des formats
propriétaires, fermés, comme le format kindle d'Amazon. (Si on a une liseuse Kindle, on ne peut acheter
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que des livres pour kindle. Si on a une liseuse d'un autre type, on ne pourra pas l'utiliser pour lire des
livres au format kindle.)
- Certains éditeurs verrouillent leurs livres numériques par des DRM (Digital Rights Management). Ce
sont des mesures techniques et logicielles de protection qui empêchent le piratage mais compliquent aussi
l’accès au livre.
Quel modèle choisir ?
Il faut tenir compte du prix, de l'ergonomie (dimensions, capacité de mémoire, autonomie,
connectivité…), du confort de lecture (contraste), de la vitesse de réaction, de l’aspect intuitif, des formats
de fichiers supportés, des réglages possibles, des outils disponibles (navigateur Internet, dictionnaire, prise
de notes, synthèse vocale, lecteur audio, librairie intégrée,etc.).
- La nouvelle Kobo Aura (Fnac), par exemple, est très légère : 174 g pour 3000 livres et 1 dictionnaire.
Durée d'utilisation de 2 mois (avant de devoir recharger la batterie). Cette faible consommation d'énergie
est dûe au fait que les écrans des liseuses ne sont pas rétroéclairés. Pour permettre de lire dans le noir, ce
modèle comporte cependant une lumière intégrée. Accès en wifi à plus de 3,5 millions de titres.
- Le Kindle Touch d'Amazon : c'est la liseuse la plus répandue, mais elle est cloisonnée (on est obligé
d'acheter tous ses livres chez Amazon, elle ne prend pas en charge le format ePub)
- La PocketBook Touch Lux : une liseuse universelle (tactile, réactive, munie d’un éclairage frontal, elle
permet d’avoir plusieurs comptes utilisateurs et supporte une grande variété de formats de fichiers)
- La Bookeen Cybook Odyssey (La MD de l’Eure l’a choisie car c'est un appareil français et il leur avait
été conseillé par leur libraire, mais ils ont été déçus par son temps de réaction, trop lent)
- Sony Reader PRS-T2 (plus satisfaisante car réactive, comporte une lampe et permet de bien classer les
livres). C’est elle que les bibliothécaires ont préférée !
- Fnac Kobo Glo : appréciée des internautes pour son écran éclairé dont il est possible de régler l’intensité
lumineuse.
Et l’avenir ?
Avec les nouveaux modèles, on s’éloigne de la liseuse classique pour aller vers la tablette :
- la liseuse à écran souple Wexler Flex One
- les tablettes comme l'iPad, mais elles fatiguent les yeux car ce sont des écrans rétroéclairés
- la liseuse couleur de PocketBook mais les couleurs sont ternes
- le Kindle Paperwhite à éclairage intégré (la lumière est diffusée vers la surface le l'écran e-ink et non pas
vers les yeux)
- le Kindle Fire d'Amazon : tablette couleur tactile (un modèle performant et autonome à un prix
abordable)
Attendre que la technologie de l'encre électronique couleur se soit perfectionnée ? Il faut se lancer sinon il
y a toujours mieux à attendre.
Autre problème avec les livres numériques : il n'y a pas de quatrième de couverture, d'alerte sur les
nouveautés ou de recommandations de lecture. Il y a donc encore des progrès à faire pour rendre ces outils
de lecture plus « intelligents ».
Comment on prête des livres numériques :
Prêter numériquement (le fichier seul) ou avec l'appareil (la liseuse) ?
Avec l'appareil, car la plupart des gens ne sont pas équipés. Fin 2013, on peut estimer qu’il y aura 500 000
ménages équipés en liseuses, c'est encore peu. (Les tablettes progressent de façon beaucoup plus
dynamique). De la même manière, il n’y a eu que 2 millions de livres numériques téléchargés en 2012 (si
on ne compte que les payants). Aux USA, c'est 457 millions !
La MD de l’Eure avait un budget de 150 € par liseuse. Elle en a acheté 10 (des Bookeen et des Sony).
Il faut aussi acheter des livres numériques pour les charger sur ces liseuses. Un fichier coûte entre 9,30 €
et 15 €. Pourquoi un tel prix ? Il y a certes des coûts incompressibles, mais les éditeurs font des marges
intéressantes, car il n'y a pas de modèle économique et ils craignent qu'en baissant le coût du livre
numérique cela tue le livre de poche.
La MD de l’Eure a chargé 200 livres par liseuse : 100 payants, dont des nouveautés (livres de la rentrée
littéraire, best sellers, polars, quelques essais, quelques livres pour ados) + 100 gratuits.
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Pour faire le choix des livres, on a consulté les lecteurs et les bibliothécaires. Maintenant, on propose aux
lecteurs de faire des suggestions d'achat.
Où acheter les fichiers ?
Il y a des éditeurs pure players (c'est-à-dire qui se consacrent à 100 % à l'édition numérique) comme La
souris qui raconte. Les catalogues des éditeurs « classiques » sont encore pauvres en livres numériques.
La MD de l’Eure a travaillé avec la librairie Le Divan, une librairie indépendante qui travaille avec
ePagine. Les achats se font sur le site internet de la librairie (où la MD de l’Eure a un panier). Un compte
de 4000 € avait été prévu, mais c'était trop. En fait, il suffit d'acheter 50 livres numériques pour démarrer
et de compléter au fur et à mesure des sorties.
Les livres numériques gratuits ont été téléchargés sur Feedbooks et Ebooksgratuits.
Comment on télécharge ?
En principe c’est facile (même si c’est long : 10 à 18 étapes suivant les modèles et la présence ou non de
DRM), mais en bibliothèque les choses peuvent se compliquer : que faire en effet quand on n'a pas
d'ordinateur connecté à Internet ou qu'on n'a pas les droits administrateur pour installer des fichiers
dessus ? Pour Sony, Céline Meyer a dû le faire chez elle. Pour Bookeen, ça a été plus simple.
En fait, le plus compliqué c'est de comprendre comment on ajoute les livres !
Il y a 3 logiciels essentiels :
- Adobe Digital Editions
- Calibre (logiciel gratuit et très pratique car il permet de modifier les métadonnées, de classer)
- Reader for PC (pour les Sony uniquement)
Pour l'usager individuel, c'est assez simple : il achète le fichier, il le télécharge sur son ordinateur, puis
il le transfère sur la liseuse avec un câble ou une carte SD.
S'il dispose du Wifi, c’est encore plus simple : il achète le fichier et il le télécharge directement sur la
liseuse.
(Ex d’achat en ligne depuis une liseuse : du menu d’accueil, on accède au portail de la librairie affiliée à la
liseuse ; on parcourt le catalogue ou on fait une recherche ; s’affiche alors le détail de l’ouvrage, un
résumé et son prix. On peut parfois télécharger un extrait et acheter le fichier ultérieurement.)
Via un ordinateur, c’est plus long mais il y a des avantages : meilleure lisibilité des catalogues, accès à
d’autres librairies, export vers différents périphériques, possibilité aussi de convertir ses propres
documents en livres numériques.
Pour une bibliothèque en revanche, c'est plus compliqué :
On a droit à 6 téléchargements (le 1er étant celui sur l'ordinateur). Si on veut mettre un grand nombre de
liseuses à disposition des usagers, alors il faut acheter le fichier plusieurs fois !
A-t-on le droit de prêter des liseuses en bibliothèque ?
Non, il n'y a pas de cadre légal. Mais il n'y a pas non plus de droit de prêt pour les CD ou les jeux vidéos.
La plupart des bibliothèques ont adopté la position suivante : tant qu'on reste dans le flou juridique, on
prête, si une loi sort, on s'y conformera.
Les Pays Bas ont en revanche estimé que ce n'était pas conforme à la directive européenne (aucune
exception au copyright n’étant prévue pour le prêt d’ebooks en bibliothèque, qu’il se fasse avec ou sans
versement de cotisation). Comme nous sommes soumis à la même directive européenne, une telle
interprétation serait aussi possible chez nous.
La question demeure en suspens, car il y a un manque de volonté politique en faveur du livre numérique et
un manque de combativité des représentants des bibliothèques.
Les bibliothèques doivent-elles prêter des livres numériques ?
L'IFLA a émis des recommandations en faveur du prêt de livres numériques.
On doit accompagner cette métamorphose et aider les gens à s'approprier ce nouveau support de lecture.
Mais de toute façon ce qui compte, c'est le plaisir du texte. Il ne faut pas non plus vouloir imposer la
liseuse aux lecteurs.
Il y a une crainte des éditeurs qui ressort par rapport aux bibliothèques, mais c'est la même chose que ce
qui s'était passé avec le livre papier. L'emprunt en bibliothèque n'empêche pas l'achat de livres !
Autres expérimentations : Boulogne-Billancourt, Angers, la médiathèque d’Issy-les-Moulineaux,
l’expérimentation du MOTif dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis, Tab en bib en Midi-Pyrénées…
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Comment prêter ?
On fait une charte de prêt. Ça n’a pas de valeur légale mais ça rassure et responsabilise le lecteur.
Le choix a été fait de ne pas soumettre de questionnaire aux usagers, car c’est contraignant.
Au moment du prêt de la liseuse :
- on présente le contenu
- on fait une démonstration à l’usager
- on lui fait signer la charte (ne pas modifier ni copier les contenus fournis)
- on rappelle les conditions de prêt (1 liseuse à la fois, durée : 21 jours, remboursement en cas de
perte, vol ou détérioration)
- on prérègle la liseuse selon les besoins de l’usager (taille des caractères, etc.)
- on parle de la démarche entreprise par la bibliothèque
Lorsque le lecteur ramène la liseuse, il faut vérifier son état et la recharger avant de pouvoir la prêter au
lecteur suivant.
Aux USA, les bibliothèques prêtent uniquement les livres numériques, pas les supports de lecture.
On trouve une expérimentation semblable à Boulogne-Billancourt, qui fonctionne avec Numilog, sur un
modèle de prêt semblable à celui du livre papier : si un fichier est emprunté, un autre lecteur ne peut pas
l’emprunter en même temps.
La réflexion sur d’autres possibilités de prêt est en cours (voir « pour en finir avec le prêt de livres
numériques dans les bibliothèques » par Silvère Mercier).
Comment le numérique bouleverse les pratiques de lecture :
Voici le bilan au bout d’un an, dans un village eurois de 3000 habitants :
Les gens qui ont emprunté des liseuses l’ont fait :
- pour essayer, par curiosité
- pour partir en vacances avec
- avec une réticence dûe à la crainte de la mort du livre (il faut alors discuter avec les gens pour les
convaincre d’essayer)
Dans le cadre de cette expérimentation en bibliothèque (comme dans le cadre de l'expérimentation du
MOTif en Seine-Saint-Denis), les plus grands usagers ont été les femmes grandes lectrices.
Cela ne correspond pas à la pratique hors bibliothèque, où les liseuses sont plutôt utilisées par des hommes
jeunes, urbains, diplômés.
Quelles actions de médiation ?
Avant de se lancer dans le prêt aux usagers, il y a eu une phase d’expérimentation par le personnel
pendant 3 mois.
Un plan de communication a été fait, avec des affiches.
Et surtout, il a fallu prendre le temps d’expliquer et de discuter avec les usagers.
On peut aussi envisager des animations :
- ateliers pratiques (comment télecharger, organiser ses fichiers, utiliser la synthèse vocale…)
- faire venir un éditeur numérique
- créer un livre numérique (la médiathèque de Breteuil-sur-Iton en a par exemple réalisé un en
faisant collaborer la maison de retraite et le centre de loisirs)
- participer au Prix du livre numérique sur le site Youboox.fr (les internautes peuvent lire
gratuitement les 25 ouvrages présélectionnés et voter pour celui qu'ils préfèrent). Ce prix
récompense des oeuvres littéraires en phase avec les usages de la lecture numérique (format
d'écriture court, viral, communautaire). Il est remis durant le mois de novembre au Labo de la Bnf.
Certains livres numériques créés lors de ces ateliers sont en fait plus adaptés aux tablettes (ex : les
Aventures de Super-Hercule, dont les animations ne passent pas sur une liseuse).
La MD de l’Eure a aussi fait l’expérience du prêt de tablettes, pour mettre en avant les applications des
vainqueurs du Salon du livre jeunesse de Montreuil.
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Questions :
- Le format ePub est-il compatible avec les Mac ? OUI
- La liseuse est-elle un appareil facile pour les personnes âgées ? OUI, grâce à la possibilité de
grossir les caractères, à la synthèse vocale (attention, elle n’existe pas sur tous les modèles) et à la
simplicité d’utilisation. Les testeurs âgés ont été convaincus.
- 6 téléchargements pour un document ? 1 sur l’ordinateur + 5 liseuses
- Liseuse ou tablette ? A titre personnel, elle a acheté une tablette et pas une liseuse, car elle préfère
le multi-usage.
- Une caution est-elle demandée au lecteur ? La MD de l’Eure a prêté ses liseuses aux
bibliothèques, auxquelles il appartenait ensuite de décider des modalités de prêt aux usagers.
Certaines ont demandé des pièces d’identité, d’autres non, etc. La MD a déconseillé les cautions,
car elles constituent un frein supplémentaire pour l’usager, mais les bibliothèques étaient libres de
faire comme elles voulaient. De son côté, la MD a signé une convention de prêt avec les
bibliothèques, où ces dernières s’engageaient à rembourser les appareils en cas de dégradation.
Sur un an d’expérimentation, il n’y a pas eu de problème.
- Les lecteurs pouvaient-ils télécharger d’autres fichiers dessus ? OUI, car les liseuses n’étaient pas
bloquées. Certaines bibliothèques ont choisi de prêter les liseuses sans leur cordon, pour limiter
les risques.
Laurent Matos, responsable du service Ressources numériques Innovation – Bibliothèque
départementale des Yvelines :
Le service « Ressources numériques Innovation » se compose en fait d’une seule personne, Laurent
Matos lui-même.
L’expérimentation du prêt de liseuses en bibliothèque :
Depuis 2010, la Bibliothèque départementale des Yvelines prête des liseuses aux bibliothèques.
Il y a 160 bibliothèques dans le département et la BDY travaille avec 130 d’entre elles. Mais la barrière
des 10 000 habitants a commencé à sauter avec les liseuses, car la BDY a souhaité tester aussi le dispositif
dans les grandes communes.
Le projet s’est déroulé en 2 phases : 2010-2011 et 2012-2013.
Pour l’avenir : dans le cadre des contrats territoire-lecture, la BDY va examiner la question de savoir si
elle continue à prêter du matériel ou si elle s’oriente vers le prêt de fichiers numériques seuls.
La première phase du projet a été mise en place à l’occasion d’un partenariat avec le MOTif
(Observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France), en 2010-2011. L’expérimentation s’est déroulée dans
7 bibliothèques de l’Ouest parisien.
Ensuite, la BDY a continué seule, dans 16 bibliothèques des Yvelines, pour un prêt d’une durée de 5 mois.
En tout, il y a eu 23 communes participantes, une partie étant très rurale (mais avec une population
de rurbains) et l’autre très urbaine.
- 5 bibliothèques de villes de plus de 10 000 habitants
- 2 bibliothèques associatives
- des bibliothèques avec des salariés et des bénévoles
En 2010-2011 :
Le MOTif était à la recherche d’un territoire plutôt rural.
Les Yvelines ont été choisies, alors qu’en fait il s’agit d’un territoire rurbain (gens qui travaillent en ville,
sont habitués à la FNAC et attendent les mêmes services).
La BDY est vite apparue au MOTif comme le partenaire idéal car elle offre :
- sa connaissance du terrain
- un cadre juridique (conventions entre le CG et les communes ou associations)
- du personnel
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-
une relation de confiance avec les élus
Le matériel mis en place : 28 liseuses (achetées par le MOTIF) pré-chargées. (L’opération n’a donc
pas permis de tester le téléchargement par les usagers.)
5 liseuses restaient à la BDY pour remplacement en cas de panne.
Les liseuses ont été chargées avec 23 titres, pris sur Bibliosurf : 8 du domaine public, 6 de la rentrée
littéraire, 7 parmi les meilleurs emprunts et 2 titres numériques. Les bibliothèques ont été associées au
choix des ouvrages.
L’expérience a montré que le public cherche le contenu avant la modernité de l’appareil. Les lecteurs
choisissent les titres qui les intéressent, peu importe qu’ils soient sur une vieille liseuse. Inversement, ils
délaissent les liseuses « dernier cri » si elles n’ont pas de contenu intéressant.
Le prêt avec cordon était autorisé (le MOTif avait donné son feu vert), mais une seule bibliothèque
l’a fait. Ceci dit, le cordon en question est le même que celui des appareils photo numériques, alors un
usager débrouillard pourra toujours rajouter des fichiers…
Ce qui est plus embêtant, c’est le risque que le lecteur efface tout !
Il faut aussi s’assurer que le lecteur ramène le bon cordon (et pas celui de son téléphone...)
La durée de prêt était libre : de 2 à 4 semaines, mais devant la longueur des listes d’attente ils sont vite
repassés à 2 semaines. Du coup, certaines personnes devaient rendre la liseuse avant d’avoir fini leur
lecture et ont donc emprunté le livre papier pour terminer.
Mise en place :
- 1 matinée de formation a été assurée par Bibliosurf (qui avait chargé les liseuses). Il s’agissait de
liseuses Bookeen, de bons appareils alors mais à l’obsolescence rapide.
- 1 questionnaire était remis à chaque emprunteur
- prêt le plus libre possible (avec cordon, possibilité de charger des fichiers sur les liseuses)
- 1 journée de restitution à Viroflay (en octobre 2011)
Résultats d’après les 161 questionnaires récupérés :
75 % des emprunteurs étaient des femmes, mais cela s’explique par le fait que le prêt était réalisé en
bibliothèque.
La liseuse n’a pas amené de nouveau public, mais peut-être est-ce dû au fait que la communication n’a
touché que les usagers habituels.
Âges : entre 25 et 64 ans majoritairement. En gros, ça touche la partie jeune des gens qui vont en
bibliothèque.
86 % des emprunteurs étaient des gens ayant lu plus de 10 livres pendant les 12 derniers mois (ce sont
donc de gros lecteurs, des gens curieux).
Les motivations principales d’emprunt :
- gens curieux de découvrir une nouvelle forme de lecture
- tester l’appareil avant un achat
- sur proposition du bibliothécaire (lorsque le livre papier était sorti, ou simplement pour découvrir)
Les ouvrages les plus lus étaient, sans conteste, ceux de la rentrée littéraire et les meilleurs emprunts
(Amélie Nothomb, Ken Follett).
60 % des emprunteurs ont lu un livre en entier, ce qui est un bon résultat. Ceux qui n’ont pas fini ont
manqué de temps ou n’ont pas été intéressés par le livre. Le confort de lecture et la facilité d’utilisation de
l’appareil se vérifient donc.
Le point de vue des lecteurs :
Les emprunteurs ont globalement apprécié :
- la qualité de la lecture (ne fatigue pas les yeux)
- la légèreté de l’appareil (environ 180 g), ce qui est un critère important pour les personnes âgées
- la facilité de prise en main
- la possibilité d’agrandir les caractères
Ils n’ont pas apprécié :
- les défauts techniques propres à la Cybook Opus :
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-
pas tactile (ceci dit, si le côté tactile est appréciable pour la navigation des menus, le bouton
est bien plus pratique lorsqu’il s’agit de touner les pages)
- passage trop rapide du format portrait au format paysage pour peu que l’on bouge un peu (ça
peut se bloquer, mais encore faut-il savoir que cette fonction s’appelle « accéléromètre » !)
- écran trop petit (ce qui par contre peut être bien dans les transports)
- lente (pour ne pas attendre, il faut commencer à tourner la page au moment où on commence
à lire la dernière ligne !)
- noir et blanc
- pas d’annotations possibles
- le manque de contact physique avec le papier
- l’absence de 4e de couverture
- le manque de visibilité globale du livre (par exemple, on ne sait pas si le chapitre va finir dans 3
ou dans 30 pages)
- la difficulté à lire les notes de bas de page, qui ne sont plus au bas de la page mais à la fin. (Avec
les Opus, il fallait mémoriser le numéro de la note, avancer de plusieurs pages, puis revenir en
arrière… mais sur certains appareils plus récents, il suffit de cliquer sur le numéro de la note pour
y être renvoyé directement.)
- l’usage unique de l’appareil (les jeunes ne s’y retrouvent pas, ils s’attendent à pouvoir faire tout ce
que permet un smartphone…)
- la difficulté à prêter, le manque d’échange (on ne peut pas prêter le fichier lui-même et on est
obligé de rendre l’appareil)
En 2011, au final :
- seuls 10 % des testeurs étaient prêts à acquérir une liseuse. Les raisons de ce faible succès : la
liseuse n’est pas adaptée à la lecture des BD, documentaires ou livres d’art, et le prix de l’appareil
est trop cher (les gens se déclaraient prêts à y consacrer 75 € au maximum, ce qui correspond au
prix de certaines liseuses bas de gamme ou en promotion).
- 60 % se disaient en revanche prêts à emprunter l’appareil en bibliothèque. Ceci dit, la liseuse étant
un appareil destiné avant tout à un usage personnel, on peut en douter. (L’intérêt d’une liseuse est
en effet de créer son propre catalogue et d’y avoir son propre classement, de pouvoir reprendre la
lecture précisément à l’endroit où l’on s’est arrêté… toutes choses qui ne sont pas compatibles
avec un usage collectif.)
- 85 %, une fois équipés, se disaient intéressés par le prêt de livres numpériques en bibliothèque
- 80 % pensent que la lecture sur liseuse sera un usage complémentaire du livre papier, selon le type
de livres (les romans) et selon les circonstances (nomadisme)
Le point de vue des bibliothécaires :
- une certaine fragilité de la liseuse (ne pas appuyer dessus trop fort !)
- médiation technique indispensable (10 à 15 mn par lecteur pour expliquer le fonctionnement de
l’appareil)
- nécessité d’une formation professionnelle continue (ça évolue vite)
2013-2014 :
Au terme de son expérimentation, le MOTif a fait don des liseuses à la BDY, qui en avait donc une
trentaine.
La BDY a continué l’opération, sur 16 communes, en deux sessions de cinq mois (janvier-mai 2013 et
octobre 2013 à février 2014).
Il a fallu :
- signer de nouvelles conventions entre le CG et les communes (ce qui impose un certain délai le
temps que tout le monde signe)
- établir un marché avec appel d’offres pour le téléchargement de fichiers numériques (c’est la
librairie Le Divan, travaillant avec ePagine, qui l’a remporté)
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(Le téléchargement des fichiers sur les liseuses n’était pas inclus dans le marché. Laurent Matos
l’a fait lui-même, pour voir, et a pu constater que c’était très compliqué !)
- trouver où mettre cette acquisition dans les lignes budgétaires
- racheter des liseuses, car celles du MOTif étaient déjà presque obsolètes. La BDY a choisi des
Sony, Kobo et Amazon, ainsi que 2 iPads. Les appareils Kobo et Amazon ont été mis en liseuses
de consultation (car ils appartiennet à des systèmes fermés), tandis que les Bookeen (Opus et
Cybook Odyssey) et Sony (Sony reader) ont été mises en prêt.
- Former le personnel de la BDY et le personnel des bibliothèques. En effet, il ne faut pas que tout
repose sur une seule personne, sinon cette personne craque !
Pour la formation aux bibliothécaires : En compagnie du bibliothécaire responsable de la zone,
Laurent Matos se rend sur place avec la mallette, forme l’ensemble de l’équipe, télécharge les
fichiers sur les liseuses.
Une journée d’échanges a aussi été organisée entre les bibliothèques qui avaient prêté (lors de la
première session) et celles qui allaient prêter (lors de la 2e session).
Cette journée d’échanges a permis de faire émerger divers problèmes :
- les petites liseuses plantent beaucoup
- quand elles sont déchargées, elles ne s’éteignent pas. Elles restent simplement sur la dernière page
affichée, de sorte que l’usager croit que la liseuse a planté alors qu’elle est simplement déchargée.
- Dire aux gens d’allumer l’ordinateur quand ils rechargent la liseuse !
Il y a eu 161 prêts de liseuses (comme les 161 questionnaires de la première phase), ce qui fait à peu près
20 prêts par bibliothèque.
En revanche, il n’y a eu que 21 consultations de liseuses sur place.
Problèmes :
- les pannes (8 liseuses en panne et 10 retours). Les dépannages se font par téléphone (sauf si
l’appareil est cassé bien entendu).
- les livres qui n’apparaissent pas sur la liseuse alors qu’ils ont bel et bien été téléchargés. Il faut
alors utiliser l’option « afficher les livres » pour les faire apparaître.
- L’obsolescence des appareils, mais elle va peut-être se réduire car les fonctionnalités des appareils
commencent à se stabiliser.
(Prêter des liseuses c’est bien mais il faut qu’elles soient modernes sinon c’est contre-productif en
termes d’image.)
- Les DRM. Sur la Cybook Odyssey, il y a une fonction « réinitialiser les livres » qui les remet tous
à la première page. C’est très pratique lorsqu’un lecteur a feuilleté plusieurs livres, pour les
remettre à la première page en prévision du lecteur suivant, MAIS ça fait aussi sauter le compte
pour les DRM, de sorte que les livres sous DRM ne peuvent plus être lus ! Il faut alors se
reconnecter à l’ordinateur pour réidentifier la liseuse… Donc ne pas utiliser cette fonction et
expliquer plutôt au lecteur comment revenir à la page 1.
- L’appropriation de l’outil par les équipes est complexe : il faut que tout le monde s’y mette, dans
l’ensemble de sa pratique, ce qui n’est pas évident… (Laurent Matos est encore seul à faire les
formations, il essaye d’encourager les équipes à s’y mettre)
Il faut en moyenne 10 à 15 mn d’explication par lecteur (une bibliothèque a indiqué consacrer 60 mn à
chaque lecteur, ce qui permettait, au-delà de l’aspect technique, de débattre des problématiques entourant
le livre numérique)
Les attentes des bibliothèques vis-à-vis de la BDY portent sur :
- le prêt de contenus (faire le poids face aux éditeurs pour qu’ils ouvrent davantage leurs contenus
aux bibliothèques… ce n’est pas évident !)
- le prêt d’appareils (les élus ne sont pas toujours convaincus, un conseil municipal a d’ailleurs
refusé que sa bibliothèque participe à l’opération)
- la veille professionnelle sur le numérique
- la formation
- le conseil
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- les subventions
3 bibliothèques seulement envisagent d’acheter des liseuses et ce sont de grosses bibliothèques.
Une piste : pour remplacer les vieux classiques en poche, à condition d’avoir quand même plusieurs
appareils.
Et en 2015 ?
Le prêt est en sursis, car la gestion d’un parc de liseuses est complexe.
La BDY n’avait choisi que 25 livres de la rentrée littéraire et il a fallu une semaine à Laurent Matos pour
les télécharger sur tous les appareils !
Car les problèmes sont nombreux :
Avec les liseuses Sony, Kobo ou encore Amazon, il faut passer par les logiciels propres aux fabricants. Il a
donc fallu télécharger avec Adobe Digital Editions et Calibre.
On peut faire 6 téléchargements par fichier acheté, mais l’ordinateur en utilisant déjà un, on ne peut
associer que 5 liseuses. Ce qui donne le « parcours du combattant » suivant :
- On identifie l’ordinateur (avec un mot de passe) et on télécharge le premier titre sur 5 liseuses.
- On re-commande le fichier (on crée un autre compte avec un autre mot de passe en appuyant sur
Ctrl+maj+d) pour le télécharger sur 5 autres liseuses, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait installé
le fichier sur tous les appareils.
- On recommence tout pour le titre suivant, etc., etc.
(Le flou juridique entourant le prêt de liseuses porte sur le fait de pouvoir (ou non) télécharger sur 5
appareils différents. Voir le forum Agorabib où sont abordées diverses questions sur les chargements de
liseuses.)
Sur ePagine, il y a des livres sans DRM qui ne sont plus accessibles aux bibliothèques à cause des
diffuseurs ! Même lorsque l’auteur et l’éditeur ont donné leur accord pour une diffusion sans DRM auprès
des bibliothèques !
Il y a aussi des problèmes de fichiers avec un lien qui ne marche pas ou alors qui n’est pas le bon.
En bref, le système n’est pas fait pour les bibliothèques !
(Hachette le dit d’ailleurs clairement : selon eux, les liseuses sont achetées par des gens qui ont les moyens
et achèteront donc leurs fichiers plutôt que de les emprunter en bibliothèque.)
Les liseuses sont rapidement frappées d’obsolescence :
- usage unique
- usage individuel
- facile à utiliser mais pas pour télécharger (les EHPAD ont refusé de proposer des liseuses à leurs
résidents, car leur objectif est d’autonomiser les personnes, or mettre une liseuse entre les mains
d’une personne âgée c’est la rendre dépendante de nous)
Ceci dit, il y a un intérêt indéniable :
- les gens veulent voir ce que c’est et tester
- c’est bien que les gens en bibliothèque puissent discuter de sujets différents avec nous
- donner accès à la technologie fait partie du rôle du bibliothécaire
- ça oblige les bibliothécaires à s’y mettre
Les tablettes sont une sacrée concurrence pour les liseuses :
- Ce n’est pas un hasard si Apple n’a jamais pris la peine de sortir une liseuse
- On doit faire de la publicité pour les liseuses, alors qu’il n’y a jamais besoin d’en faire pour les
tablettes
- La tablette offre, en plus de la lecture de livres en couleur, la presse, la formation à distance, les
jeux…
En conclusion :
Les liseuses ont un public, certes plus restreint, mais qui existe et fréquente les bibliothèques.
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Questions :
- Peut-on changer la langue du texte ? NON, la fonction « changement de langue » change la langue
du menu, pas celle du texte ! Il vaut mieux acheter le fichier en langue étrangère dès le départ !
Exception : Bragelonne propose des fichiers anglais/français (Bragelonne fait justement partie des
éditeurs qui vendent sans DRM mais qu’on ne retrouve pas dans le catalogue ePagine pour les
bibliothèques)
- Durée de vie du matériel ? Renouvellement ?
Une étude-diagnostic est en cours au terme de laquelle la BDY décidera si elle continue ou non. Si
elle continue, Laurent Matos ne chargera plus les livres sur les liseuses (car il faut que les
bibliothécaires se forment, voient eux-mêmes ce que c’est vraiment) et on mettra une durée de vie
aux appareils, car au bout de deux ans, les liseuses sont largement dépassées. Pour les nouveaux
modèles, on ne sait pas, peut-être dureront-ils plus longtemps.
Voir enquête : le ebook global (gratuit tout le mois d’octobre en version numérique).
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Les tablettes :
Romain Gallissot, professeur des écoles détaché au CDDP de Haute-Marne.
Sa mission au CDDP : animer la pédagogie TICE. Il est aussi chroniqueur jeunesse, travaille dans l'édition
jeunesse et l'éducation à l'image. Il est aussi consultant pour Apple education.
Etat des lieux de la tablette :
Différence liseuse/tablette. Comment les deux peuvent-elles cohabiter ?
Tablettes (les appareils testés à midi étaient tous des iPads)
Il y a trois acteurs :
− Apple (grâce à son expérience avec l'iPod et l'iPhone, Apple est en avance sur le nomade, le
tactile...) : ils ont leur matériel, leur système d'exploitation et leur réseau de vente.
− Google : ne propose qu'un système d'exploitation, Android, qui est utilisé par les tablettes
produites par Samsung, ACER, etc.
− Microsoft : arrivé en dernier, il a du mal à refaire son retard.
Si Apple a été dépassé par Android, Microsoft ne parvient encore qu'à atteindre 15 %.
La force d'Android, c'est qu'il peut se décliner sur des appareils bas de gamme (à partir de 150 €). Apple,
qui se positionne uniquement sur le marché haut de gamme, ne propose que deux modèles : l'iPad et l'iPad
mini.
Depuis cette année, on vend plus de tablettes que d'ordinateurs pour les foyers. La principale raison c'est
que la majorité des foyers sont déjà équipés en ordinateurs, la tablette étant alors le 2e écran de la maison.
Cette tendance va continuer.
Les usagers qui sont déjà équipés viennent nous voir pour savoir ce qu'ils peuvent faire avec nos contenus.
Si la liseuse est un outil pour les gros lecteurs, ce n'est pas le cas de la tablette. On y trouve des
possibilités de navigation, des applications de dessin, des applications permettant de lire des livres
numériques, mais on devrait plutôt parler d'objets numériques que de véritables livres.
Lire sur tablette n’est pas aussi confortable : ça va bien pour les journaux, les livres pratiques, mais pas
pour les lectures suivies comme celle d’un roman.
Avec la tablette, on peut prendre des photos, gérer un calendrier, prendre des notes… mais pour rédiger un
rapport de stage, il vaudra mieux se servir d’un ordinateur.
Sur les tablettes, on ne parle plus de logiciels mais d’applications.
Lorsqu’on achète une tablette, il y a des applications de base dessus. Mais dès qu’on veut faire quelque
chose d’un peu plus poussé, il faut acheter des applications.
Chaque fournisseur a son réseau de diffusion des applications : Appstore (Apple), GooglePlay (Google),
WindowsStore (Microsoft).
Sur ces magasins en ligne, c’est la jungle : il y a tellement d’applications qu’il est difficile de s’y
retrouver.
Une application coûte en moyenne 4 à 5 €. Ce sont généralement des applications très sophistiquées, dont
le coût peut donc sembler dérisoire. Mais si on a 10 tablettes, il faut acheter et installer l’application 10
fois !
Pour acheter sur les magasins en ligne, il faut avoir un numéro de carte bleue. Comme les collectivités
n’en ont pas, la seule façon pour elles d’acheter des applications est d’acheter une carte pré-payée (au
moment de l’achat sur le magasin en ligne, il suffit alors d’utiliser le code figurant sur la carte).
Les conditions générales du magasin en ligne (Appstore) indiquent qu’avec un compte iTunes, on peut
déployer une application sur 5 appareils, dans le cadre d’une utilisation familiale (ex : sur l’iPhone de l’un,
l’iPad de l’autre, l’iPod, etc…). Les collectivités, elles, ne sont autorisées à faire que du 1 pour 1. Les
achats groupés peuvent parfois donner plus de licences.
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Le prestataire peut aussi s’occuper du déploiement (c’est intéressant car ça prend du temps !).
Le CDDP a 16 tablettes. Il faut réinstaller à chaque fois.
La tablette est équipée d’un appareil photo, d’un camescope, d’un enregistreur numérique…
Il faut connaître les outils pour trouver en quoi on peut apporter une valeur ajoutée à l’usager, car
faire des recommandations de lecture ne suffit pas (il y a déjà Babelio).
Avec l’application iBooks « ma bibliothèque numérique », ma tablette se transforme en liseuse.
On télécharge des livres numériques au format ePub (lisible sous Android et sous Apple) ou au format ibookstore (celui d’Apple, lisible uniquement sous Apple).
On achète des livres sur l’i-bookstore, mais on peut aussi y récupérer des gratuits.
Avec l’ePub, on a un texte malléable :
- on peut grossir les caractères, changer la police de caractères… C’est intéressant car certaines
polices sont mieux pour les dyslexiques : sans empattement, espacé, thème « nuit »…
- on peut faire une recherche dans le texte
- marquer un endroit du texte
- avoir une table des matières interactive
- mettre des notes
- surligner
Pour faire apparaître les options, il suffit de faire un appui long sur le texte (ça remplace le clic droit avec
la souris)
Réalisations d’éditeurs :
La plupart des livres numériques sont des livres homothétiques avec un léger enrichissement (fichier
sonore…), mais l’intérêt du numérique est de quitter la logique du livre.
L’application Iznéo permet de lire de la BD au format livre, mais il existe des éditeurs de BD qui ont
développé des choses différentes.
L’album de Benjamin Lacombe, l’Herbier des fées, dont le développement a coûté 120 000 € (financé en
partie par une subvention, c’est un projet « vitrine »), est un livre au format e-pub enrichi (il y a des
animations, des endroits où cliquer…).
Lorsqu’ils créent un livre numérique, les éditeurs sortent, de plus en plus, deux versions : une pour Apple
et une pour Android. Comme l’éditeur doit faire deux fois le travail, il ne se lance que s’il y a un marché
en face. Voilà pourquoi il n’y a pas encore de versions pour Microsoft, qui débute.
Animations :
L’application Book creator permet de créer des livres numériques. On peut même le faire avec des enfants
(il suffit de 20 mn pour les former, ils sont autonomes après). Cette application permet de créer un fichier
ePub (il y a un petit éditeur qui permet de choisir le format, d’intégrer du texte, des films, des photos, de
choisir la mise en page…)
Ex d’atelier :
- faire faire les dessins dans une applications
- faire faire le texte dans une autre application
- rassembler le tout dans le livre créé (l’avantage, c’est que quelle que soit l’application utilisée, ce
qu’on enregistre est toujours stocké au même endroit)
- s’enregistrer lisant le texte (on peut même « cacher » ce fichier son et programmer son
déclenchement).
L’application iMovie (montage vidéo), permet de créer du contenu multimédia puis de le partager sur
Internet.
Le vrai plus de la tablette, c’est l’application.
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Développer une application est très coûteux pour un éditeur mais on peut faire pratiquement tout avec (le
livre du départ devient quelque chose qui se rapproche du film d’animation, du jeu vidéo…) et ça se vend
bien.
Mais attention :
- Apple prend 30 % du prix
- Ce n’est pas rentable si on se contente du marché français (le marché anglophone est beaucoup
plus développé, il faut le toucher si on veut être rentable).
Un e-book « normal », en revanche, ne coûte pas cher à créer : transformer un livre en fichier numérique
coûté 40 à 50 € seulement.
Android est plus connecté à l’univers du libre et aux applications gratuites donc il est 3 fois moins rentable
qu’Apple pour les éditeurs, même s’il est plus répandu.
Ex de réalisations où on quitte le livre :
- Fourmi, d’Olivier Douzou : l’application se présente comme un menu, où chaque lettre
correspond à un type de jeu.
- Un jeu (inspiré de Un livre d’Hervé Tullet) : il n’y a pas vraiment de consignes, on peut cliquer où
on veut, ce qui provoque différents effets.
Dans ces deux réalisations, on reprend l’univers, le concept du livre de départ, et on propose aux enfants
une autre expérience.
- Fli Fli et Flo Flo : créée par un pure player, c’est-à-dire un éditeur qui ne fait que du livre
numérique, cette application propose une double narration (l’une pour un personnage qui vit dans
le monde vertical et l’autre pour un personnage qui vit dans le monde horizontal).
Le danger, c’est de vouloir en faire trop.
Une étude a montré que la lecture numérique est une « expérience numérique » : l’enfant a joué, manipulé,
réagit… mais il n’a rien retenu de l’histoire et il n’y a pas eu d’interaction avec les parents. En fait, ce
n’est pas de la lecture, c’est autre chose !
Si on veut que les enfants entrent dans un univers et une histoire, les applications ne sont pas le meilleur
outil.
L’éditeur La souris qui raconte a une offre d’abonnement pour les médiathèques (elle propose des
histoires pour ordinateur et pas seulement pour tablette).
Selon un rapport de l’Académie des sciences, cette interaction avec les écrans (tant que l’usage reste
modéré et accompagné) a des effets bénéfiques car elle développe certaines zones du cerveau.
Tous les héros de la lecture jeunesse ont leur application.
Les tablettes permettent d’accéder à la culture (tous les musées ont leur application, souvent elle est
gratuite), à la presse (on peut accéder à l’équivalent de ce que proposent les médias sur Internet).
Tout est sécurisable : on peut sécuriser l’appareil lui-même (cordon antivol) ainsi que son contenu (grâce à
la fonction « autoriser ou non la suppression d’applications »).
On peut bloquer la tablette sur une application particulière, pour que les lecteurs ne puissent pas en sortir.
Par exemple, pour la consultation d’un livre ou de l’audioguide d’une expo qu’on a créée.
Adresses utiles :
3 sites ressources :
- la souris grise
- déclickids
- appli mini
On y trouve des revues de presse des applications intéressantes et en particulier le signalement des
promotions sur telle ou telle application.
- tablettetactile.net
- idboox (plus technique)
- actualitté (sur les problématiques relatives à la lecture)
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Bruno Fouillet, directeur de la bibliothèque d’agglomération de Bonlieu et des bibliothèques
d’Annecy :
L’expérience des tablettes dans les bibliothèques d’Annecy (50 000 habitants)
Opération intitulée : « la culture au bout des doigts »
Bilan après un an de mise en service.
L’environnement du service :
- 1 bibliothèque centrale + 3 bibliothèques de quartier
- 55 agents et un groupe TIC transversal représentant les différents secteurs et établissements, avec
un coordinateur. (De cette façon, il n’y a personne qui se consacre uniquement au projet et tous
sont impliqués.)
- Le projet de lecture publique au niveau de l’agglomération :
14 communes, qui partagent des projets avec différentes tutelles : outils mutualisés (le SIGB, le
portail documentaire) et services communs (le « pass » qui permet d’emprunter et de ramener les
documents dans plusieurs bibliothèques, la navette, les actions de médiation) entre 15
bibliothèques.
- C’est un territoire porté sur le numérique et l’image animée, du fait de l’existence depuis plusieurs
années du Festival du film d’animation. Il y a le CITIA, le CCSTI (avec une cyberbase et des
ateliers de découverte de tablettes), un pôle d’entreprises sur l’image animée.
Les bibliothèques sont sollicitées, sur l’édition d’applications, par des entreprises locales qui leur
présentent leurs projets (de petits éditeurs et illustrateurs).
- Partenariat régional avec l’ARALD sur le portail Lectura : on y trouve des expos numériques, des
dossiers pédagogiques, des accès à la presse numérique en ligne.
L’initiative du projet (lancé en 2012) :
- Le travail au niveau local sur les pratiques culturelles (enquête Tosca Consultants) a permis de
s’arrêter sur un objectif, d’obtenir l’appui des élus et un budget.
- Le groupe TIC en mode projet mène l’enquête, en s’appuyant sur les expériences réalisées par
d’autres comme Valence-agglo en Rhône-Alpes (avec un équipement iPads et tablettes Samsung,
ils proposent de la presse, la TV en replay et la radio, tout cela en streaming) et en travaillant avec
l’ARALD qui continue d’ailleurs à faire de la veille sur le sujet sous forme de newsletter.
- Le débat autour du choix de matériel : les EPN fixes, ça ne marche pas bien (problèmes
techniques, obsolescence des appareils…), il faut donc partir sur des outils plus flexibles, plus
intuitifs (les tablettes sont intuitives, car il n’y a pas 36 boutons sur lesquels appuyer). L’objectif
était d’avoir une offre de contenus beaucoup plus large (pas seulement littéraires), d’être en
accord avec les pratiques culturelles des gens (qui sont habitués au contenu « augmenté »). Le
choix de la tablette a été influencé par l’offre existante : achat de 8 iPads. Aujourd’hui, ce serait
différent : probablement un panachage Apple/Android.
L’offre de contenus :
- Le choix des applications :
Il faut consulter les sites des éditeurs (La souris qui raconte), les revues (Icreate, Télérama), les
sélections (La souris grise). Sur Youtube, on trouve parfois des teasers (comme des bandesannonces) réalisés par les éditeurs pour présenter leurs applications (ex : le marchand de sable).
C’est important car sur l’iTunes Store, on ne peut pas tester les applications avant de les acheter.
Le groupe TIC s’est réuni pour sélectionner des applications. Il a constaté qu’il y avait beaucoup
de « déchets », avec parfois peu de valeur ajoutée aux contenus papier. Parmi les applications
choisies, certaines ont même été retirées par la suite.
- Les orientations retenues :
14
-
Le groupe a choisi des histoires racontées (principalement de la fiction jeunesse avec du contenu
augmenté), mais aussi des documentaires (infos, presse), des applications pratiques (marmiton) et
des applications avec une approche ludique.
En tout, 28 applications jeunesse et 28 applications adultes ont été retenues.
Elles ont été classées dans des dossiers : vie locale/vie pratique, arts & culture (musées), presse
(lekiosque.fr), lecture numérique, médias (cinéma, musique), jeux.
Pour les tablettes jeunesse : jeu et albums. (Le jeu fait partie des pratiques culturelles des enfants,
ce serait se priver d’un public de ne pas l’inclure. Avec le jeu, on est dans la manipulation. Avec
les albums, on est dans le récit.)
La commande :
- 8 iPads (environ 500 € la tablette)
- création d’un compte iTunes
- achat de cartes prépayées à la FNAC (pour 200 €)
Une ligne budgétaire a été dédiée aux ressources numériques.
Avec une tablette, on n’est pas forcément obligé d’acheter des applications, on a aussi accès à des
bouquets de ressources en ligne. Ex : avec le Kiosque, on a accès à 100 titres si on se connecte
depuis une tablette. Pour l’usager c’est transparent, c’est la bibliothèque qui, en lien avec son
prestataire, se charge des configurations techniques et des autorisations d’accès à mettre en place.
Attention, ça coûte 1500 à 2000 € par appareil.
La mise en place technique :
- L’installation : La configuration sur iPad est simple, la sécurisation aussi (il suffit d’aller dans le
dossier réglages).
- Sur chaque appareil, spécifier les accès et organiser la présentation en dossiers (pas besoin
d’outil supplémentaire)
- inventorier les appareils
- installer les applications
- Répartition dans les bibliothèques et mise en espace
- Comment toucher différents lecteurs ? En proposant le service par secteur, avec un accès
indirect.
- Nécessité d’avoir l’accès wi-fi
- Les conditions d’accès pour les adultes et les enfants :
- Pour les adultes, il faut une pièce d’identité et on ne peut pas sortir la tablette de la
bibliothèque.
- Pour la jeunesse (à partir de 7 ans), on demande aux parents de remplir un formulaire
d’inscription, la consultation se fait avec l’équipe jeunesse, elle est limitée à 30 mn et elle se
fait sans réservation (il y avait trop de demandes).
La communication et la médiation :
- Le numérique c’est l’affaire de toute l’équipe : en amont, une demi-journée de formation de toute
l’équipe (comment allumer l’appareil, le régler, présenter les contenus, accompagner les
lecteurs…) et un document support à usage interne sur les modalités de l’offre.
- La bibliothèque fait son show : l’ouverture de saison comme moment propice pour lancer ce
nouveau service
- Une communication spécifique : des affiches, un document support pour le public (c’est une
bibliothèque québecoise qui l’a réalisé) car même le tactile a besoin d’être expliqué.
- Une démarche de présentation de contenus multi-supports, pour inciter le public à varier son
approche des contenus culturels et à passer d’un support à l’autre : partir de la thématique « vous
vous intéressez à … vous pourrez trouver des choses dans nos livres, DVD, ressources
numériques… » et c’est du coup plus facile d’impliquer l’équipe et les personnes qui s’occupent
de différents secteurs.
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Résultats : retours de pratiques
- A la bibliothèque centrale : des lecteurs adultes plus ou moins convaincus ou intéressés
Ça a été un bide en ce qui concerne les tablettes pour adultes : sur un an, il y a eu 3 à 4 consultations
mensuelles, ainsi que des gens qui venaient pour tester avant achat, autour de la période de Noël.
Ceci dit, la médiation n’a pas été totalement faite par les collègues (les appareils étaient à retirer à la
banque de retour, or les collègues étaient souvent débordés et n’avaient pas le temps d’en faire la
présentation).
Et pourtant ils lisent… la presse en ligne. L’expérience de l’offre via la plateforme LeKiosk.fr fonctionne
bien… mais à distance (3000 consultations mensuelles !). C’est un vrai succès. Sur tablette, la page
remplit tout l’écran et il y a un défilement tactile.
- Dans les bibliothèques de quartier : on développe la médiation numérique
Les résultats ont été meilleurs car il y a plus de proximité avec les lecteurs, qui sont plus en attente de
conseils de la part de leur bibliothécaire.
Des sessions d’initiation à l’outil ont été organisées le samedi après-midi, ainsi que des séances pour
raconter aux petits (Joyeux Noël monsieur Cochonou, la Coccinelle).
Les gens ont utilisé les tablettes pour des usages variés et spécifiques : les jeux pour les moins de 10 ans,
la recherche d’informations (annonces, résultats sportifs) et les réseaux sociaux pour les ados, la lecture de
la presse en langues étrangères pour les adultes et enfin les documentaires pratiques et les jeux (sudoku,
mots croisés) pour les seniors.
- Dans le secteur jeunesse de la bibliothèque centrale : les enfants s’approprient vite l’outil
Les 8-12 ans sont les plus consommateurs, il y a eu peu d’adolescents.
On accroche les enfants avec les jeux (ex : Angry birds Rio) et ensuite ils partent assez vite sur les
histoires animées (Zarafa, l’Herbier des fées, le Carnaval des animaux).
Il y a une appropriation rapide et intuitive de l’outil (d’ailleurs beaucoup de familles sont équipées).
La tablette était aussi plus visible qu’en secteur adulte : elle était posée sur une table à côté du
bibliothécaire, avec le formulaire d’inscription à remplir et un petit fauteuil à proximité. Les enfants s’y
installaient et, très vite, fascinés par la tablette, se recréaient une bulle, un environnement de lecture
individuel.
Expériences de médiation (Moutcho et Pitrouille, Le marchand de sable) : en petits groupes car c’est
frustrant si tout le monde ne peut pas manipuler. Les enfants connaissent déjà les jeux, les parents veulent
que la bibliothèque les aide à leur proposer autre chose (des histoires animées…).
Et demain ?
- Pour les adultes, il faut mettre les tablettes directement à disposition et les spécialiser en fonction
des espaces
- accentuer la médiation et faire appel à des partenaires (ateliers nomades avec le CCSTI, créateurs
qui viennent présenter ce qu’ils ont fait…)
- Est-ce qu’on ouvre complètement aux réseaux sociaux ?
- Utiliser les applications de création dans nos missions autour de la lecture et de l’écriture
- Réfléchir à une offre sur les littératures de l’imaginaire, les séries…
- Quelles solutions budgétaires ? Car c’est extrêmement cher. Mutualiser les acquisitions de
ressources numériques ?
- Les bibliothèques sont en attente d’offres pour la consultation multiple et la consultation à
distance.
Liens utiles :
- http://www.hocusbookus.com/
- carte des prêts de tablettes et liseuses en bibliothèque
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- le monde du numérique sur Agorabib
- le réseau CAREL http://www.reseaucarel.org/
Des questions ?
[email protected]
Une enquête par questionnaire, au sujet de la presse (LeKiosque) est en cours dans les bibliothèques
d’Annecy.
Lise Prudhomme, assistante – éditeur numérique Izneo :
La bande dessinée numérique en bibliothèque avec Izneo.
Iznéo est un fournisseur de contenu numérique de type bande dessinée.
L’action globale d’Izneo :
La société Izneo est née en mars 2010, du groupement de 8 éditeurs de bande dessinée (Dargaud,
Dupuis, Le Lombard, Casterman, Jungle, Bamboo, Futuropolis, Gallimard jeunesse). Ces 8 éditeurs
actionnaires sont soutenus par le CNL.
Izneo est une plate-forme de diffusion/distribution de BD numérique. Elle est la référence pour le secteur
francophone. Elle compte plus de 4000 BD à son catalogue, de tous genres, y compris du manga et du
documentaire. Si la majorité du catalogue est en français, il y en a aussi une partie en anglais et une autre
en néerlandais.
Si Izneo a été fondé par 8 maisons d’édition, son catalogue propose des bandes dessinées en
provenance d’une trentaine d’éditeurs différents (Les Humanoïdes Associés, Vraoum, Warum, Ça et là,
Fluide Glacial, Soleil…). On y trouve les grandes séries franco-belges, y compris les grandes sorties de
2013, comme le nouveau Spirou.
En tant que diffuseur/distributeur, Izneo :
- sert d’entrepôt pour les libraires qui veulent vendre de la BD numérique sur leur propre site
(FNAC, Amazon)
- a sa librairie en ligne
- a une application : Bdcomics by Izneo. On peut soit l’acheter de façon définitive, soit la louer
pour 10 jours, soit s’y abonner au mois, avec la possibilité de choisir dans un catalogue de 2500
titres.
L’offre pour bibliothèques :
- Abonnement à l'année
- Consultation dans les murs de la quasi-intégralité du catalogue sur le site web d'Izneo (4000
titres), avec un nombre limité de sessions simultanées.
- Aucune consultation en dehors de la bibliothèque n’est possible, l’accès se faisant sur la
reconnaissance d’adresse IP fixe.
- La consultation peut se faire sur tablettes ou ordinateurs du moment qu’il y a une connexion
Internet car c’est du streaming. Il n’y a donc rien à installer et il n’y a pas de stockage (sachant
qu’une BD occupe 100 Mo de mémoire, cela vaut mieux). Il n’y a pas non plus de problème de
DRM.
- Il y a 2 types d’abonnement, pour répondre aux différences de moyens entre les grandes et les
petites bibliothèques : BD Pass et BD Pass 500.
- BD Pass : accès à la quasi-intégralité du catalogue, les nouveautés s’intégrant
automatiquement (nouvelles parutions, nouveaux catalogues intégrés ou encore
numérisations rétroactives)
- BD Pass 500 : la bibliothèque compose son propre bouquet de 500 titres et il n’y a pas
d’intégration automatique des nouveautés.
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-
L’accès du jeune public est limité grâce à un catalogue filtré en 3 catégories : famille (catalogue
restreint), ados/adultes (catalogue plus large), général (tout le catalogue). L’accès se faisant par
identifiant et mot de passe, les enfants n’ont accès qu’à la partie du catalogue les concernant.
L'utilisation du service :
- L'usager demande au bibliothécaire l'identifiant et le mot de passe du catalogue de son choix. (La
bibliothèque peut choisir de laisser le mot de passe en accès libre, afin de faciliter l’accès aux
usagers.)
- Il clique sur le raccourci bdcomics.izneo.com sur le navigateur Internet de la tablette ou de
l'ordinateur.
- Il se connecte à l'un des trois catalogues.
- L’interface du site Izneo propose une recherche et des rubriques.
- On accède directement à la lecture (pas de temps de téléchargement)
Les outils mis à la disposition des bibliothèques :
Des outils de gestion sont mis à la disposition des bibliothèques abonnées à BD Pass :
- l’édition de statistiques d’utilisation du service (1 consultation = plus de 5 mn passées sur une BD)
- la possibilité de choisir quelles couvertures on veut faire défiler en page d’accueil
- la possibilité de renouveler les mots de passe en toute autonomie.
Des outils d'information :
- assistance par téléphone et mail
- site : www.izneo.com/bibliotheque
- Blog : http://www.izneoblogbibliotheque.wordpress.com
- Newsletter mensuelle
Quels sont les tarifs ?
BD Pass : 599 € TTC par an pour 1 accès. (Plus on prend d’accès, plus le tarif est dégressif, jusqu’à 299 €
par accès à l’année.)
BD Pass 500 : 99 € TTC par an pour un accès.
A cela s’ajoutent les frais d’installation et de maintenance, ce qui donne :
1257 € TTC pour 1 accès avec BD Pass. (2095 € pour 3 accès, 3531 € pour 7 accès)
497 € TTC pour 1 accès avec BD Pass 500. (695 € pour 3 accès, 1091 € pour 7 accès)
Les bibliothèques connectées :
En 2013, on compte plus de 100 sites abonnés à Izneo : Instituts Français, bibliothèque de la cité de la BD
à Angoulême, BPI, Aulnay sous bois, Reims, Niort, Dinard... Toutes les bibliothèques abonnées sont
satisfaites, puisqu’il y a 100 % de réabonnement.
Les projets :
Iznéo continue de réfléchir sur l’offre aux bibliothèques, notamment sur la question de l’accès à distance.
Les éditeurs craignent que ça plombe la librairie en ligne, il faut donc réfléchir à un autre modèle
économique. Voilà pourquoi Iznéo participe au projet PNB. C’est une grosse machine, c’est compliqué,
mais quelque chose devrait en sortir d’ici l’été 2014.
Iznéo ne travaille pas directement avec les auteurs, uniquement avec leurs éditeurs.
Pour l’instant, Iznéo ne fait que de la BD homothétique (semblable au format papier).
En projet : la réalisation d’un outil de lecture case à case. (Pour l’instant, leur lecteur numérique n’est pas
fait pour ça. Et généralement, c’est l’auteur qui fait ça, dès la création du fichier.)
Contact :
[email protected]
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Questions :
Quelles garanties par rapport à la participation des éditeurs ?
Aucune, car ils ne sont pas liés à vie ! Mais le risque est assez faible. Iznéo étant un projet d’éditeurs, on
peut espérer qu’ils continuent à soutenir leur propre projet, en particulier les 8 « membres fondateurs ».
Certes Glénat est parti, mais c’est parce qu’Hachette avait repris les droits, depuis ça s’est arrangé et ils
sont revenus. Le départ de Delcourt n’a pas trop amputé le catalogue, car Walking Dead était la seule de
leurs séries à y être présente.
Compte-rendu fait par France Dufay MD du Jura
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