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1 Chapitre 2 : La maitrise de la procréation INTRODUCTION : La capacité de procréer implique de prendre en charge de façon responsable et conjointe sa vie sexuelle. Il existe des méthodes permettant de dissocier l’acte sexuel de la procréation grâce aux moyens de contraception. Par ailleurs, les progrès de la médecine permettent d’aider des couples ayant des difficultés à concevoir un enfant. Pb : Comment peut on maitriser la procréation ? I- UN PEU D’HISTOIRE… NOTIONS ET CONTENUS Prendre en charge de façon conjointe et responsable sa vie sexuelle La connaissance de plus en plus précise des hormones naturelles contrôlant les fonctions de reproduction humaine a permis progressivement la mise au point de molécules de synthèse qui permettent une maîtrise de la procréation de plus en plus adaptée, avec de moins en moins d'effets secondaires. COMPETENCES EXIGIBLES Replacer dans le temps et dans la société la chronologie de l'apparition des méthodes de régulation des naissances. Q 1 à 3 p 151 1) La maîtrise de la fertilité peut se voir sous deux aspects : – Limiter les naissances : les lois de 1804, puis celles édictées à l’issue de la Première Guerre mondiale interdisent contraception et avortement. Ce n’est qu’au cours du XXe siècle que les choses changent avec la loi Neuwirth sur la légalisation de la pilule contraceptive (1967) et la loi Veil (1975) sur la légalisation de l’avortement. – Augmenter la fertilité : pour cet aspect, la limite est plutôt d’ordre technique. Il a fallu attendre 1982 pour que la fécondation in vitro devienne applicable à l’Homme et permette de traiter des couples infertiles. 2) La pilule contraceptive est mise au point en 1950, mais il faut attendre 17 ans avant de la voir légalisée en France (Loi Neuwirth 1967). Dans les faits, il faudra 5 ans de plus pour que la loi soit officiellement appliquée. 3) Les principales étapes d’une fécondation in vitro sont : – stimulation de l’ovulation pour recueillir des ovocytes – récupération des spermatozoïdes – mise en contact des deux types de gamètes dans un milieu chaud et obscur pour permettre la fécondation – récupération des embryons de 3 jours pour les implanter dans l’utérus de la mère – suivi de la bonne réalisation de l’implantation par des dosages hormonaux. BILAN : Le contexte socio-économique de la France et les mœurs des époques passées ne permettaient pas aux femmes de disposer de leur corps comme bon leur semblait. Après des décennies de lutte, les mouvements féministes ont permis l’adoption de la loi Neuwirth (1967) sur la légalisation de la pilule contraceptive, et en 1975 l’adoption de la loi Veil sur la dépénalisation de l’avortement. Il faudra attendre les années 80 pour que les progrès de la médecine rendent possible la procréation pour des couples qui ne le pouvaient pas naturellement. Ces progrès ont été rendus possibles grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement des appareils reproducteurs féminin et masculin. 2 II- LES MOYENS DE CONTRACEPTION NOTIONS ET CONTENUS Ces molécules de synthèse sont utilisées dans : - la contraception régulière (« la pilule ») ; - la contraception d'urgence ; - l'IVG médicamenteuse. COMPETENCES EXIGIBLES Identifier les modes d'action des molécules de synthèse et les expliquer par les mécanismes biologiques sur lesquels ils se fondent. 1) La contraception régulière Le préservatif demeure le meilleur moyen de contraception pour l’homme. Chez la femme, la pilule constitue le moyen de contraception régulière le plus répandu. Pb : Sur quelles bases scientifiques s’appuie le fonctionnement de la pilule ? Q 1 à 4 p 153 1) L’ovulation est l’émission au 14ème jour du cycle ovarien d’un ovule par le follicule mûr. L’hypophyse produit 2 hormones : la FSH provoque la croissance des follicules, tandis que la LH déclenche l’ovulation (présence d’un pic de LH le 14 ème jour) 2) Sans ovaire, donc sans hormone ovarienne, le taux de LH est élevé (25 ng/mL). Lors de l’ajout d’hormones ovariennes, le taux de LH diminue fortement (2 ng/mL). Les ovaires exercent donc en temps normal un rétrocontrôle sur l’hypophyse. 3) Une pilule classique contient 2 hormones de synthèse : un œstrogène et un dérivé de la progestérone 4) Lors de la prise de la pilule, les taux de LH et FSH restent bas. Il n’y a donc pas croissance des follicules donc peu de production d’œstradiol. Comme les follicules ne se développent pas, il ne peut y avoir d’ovulation, donc pas de production de progestérone par le corps jaune car il n’existe pas. Les hormones de synthèse contenues dans la pilule exercent un rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse. BILAN : La connaissance du cycle ovarien et notamment du rétrocontrôle ovarien exercé sur l’hypophyse ont permis le développement de la pilule. Les hormones de synthèse qu’elle contient maintiennent une activité très faible de l’hypophyse. Le faible taux de LH et de FSH ne permettent pas le développement des follicules ovariens. Ceux-ci restent donc au repos et il n’y a pas d’ovulation. Sans ovule, pas de fécondation. La pilule doit être prise régulièrement. En cas d’oubli, la contraception n’est plus assurée. 2) La contraception d’urgence et l’IVG médicamenteuse Lorsque la contraception a échoué (déchirure du préservatif, oubli de pilule…), il est possible exceptionnellement d’avoir recours à une contraception d’urgence. Pb : En quoi consiste cette contraception et que faire en cas d’échec ? Q 1 et 2 p 155 1) La pilule du lendemain contient une forte dose d’un dérivé de progestérone qui empêche l’ovulation si celle-ci n’a pas déjà eu lieu, ainsi que le passage des spermatozoïdes au niveau du col de l’utérus. Elle doit être utilisée le plus tôt possible, avec un max de 3 jours. 3 La pilule du surlendemain contient quant à elle de l’acétate d’ulipristal. Elle bloque également l’ovulation, mais rend aussi la muqueuse utérine impropre à la nidation. Son efficacité est plus longue, 5 jours au lieu de 3. 2) L’IVG médicamenteuse répond aux mêmes règles légales que l’IVG classique, à savoir un délai maximal de 12 semaines de grossesse, et la présence d’une personne majeure pour accompagner une mineure désirant avorter. La molécule de RU 486 se fixe sur les récepteurs de la progestérone situés sur les cellules de la muqueuse utérine, mais sans les activer. La progestérone ne peut donc plus assurer le maintien de la muqueuse utérine qui est alors éliminée avec l’embryon. Bloque l’action de la progestérone Règles Maintient la muqueuse utérine en place Progestérone sur le récepteur à progestérone RU 486 sur le récepteur à progestérone Schéma de l’action du RU 486 sur la muqueuse utérine BILAN : La contraception d’urgence ne doit être utilisée qu’exceptionnellement et non pas de façon régulière car ses effets sont violents pour l’organisme. En cas de prise trop tardive, ou d’échec, un recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) est possible, en respectant le délai légal de 12 semaines. Son objectif est de provoquer les règles, qui emmèneront avec elles l’embryon fixé dans la muqueuse utérine. Ces techniques s’appuient sur la connaissance de l’action de la progestérone : à forte dose, elle bloque l’ovulation et bouche le col de l’utérus. Elle stimule également le maintien de la muqueuse utérine. En prenant sa place dans les récepteurs spécifiques des cellules de cette muqueuse, le RU 486 bloque son action et provoque l’apparition des règles. (Certains couples souhaitent avoir un enfant, mais pour diverses raisons, cela ne fonctionne pas.) Pb : Quelles sont les causes d’infertilité ? Comment la médecine peut-elle aider ces couples ? 4 III- INFERTILITE ET AIDE A LA PROCREATION NOTIONS ET CONTENUS Elles sont également utilisées dans les techniques de procréation médicalement assistée (PMA) qui permettent ou facilitent la fécondation et/ou la gestation dans les cas de stérilité ou d'infertilité. COMPETENCES EXIGIBLES Expliquer les pratiques médicales chimiques mises en œuvre en cas de déficience de la fertilité du couple. Documents p 156-157 BILAN : Pour un couple fertile âgé de 25 ans, la probabilité mensuelle d’obtenir naturellement une grossesse est de 25%. Cette probabilité diminue avec l’âge. Les causes d’infertilité sont nombreuses : Chez l’homme : - Azoospermie : absence de spermatozoïde. - Oligospermie : Peu de spermatozoïdes. - Tératospermie : Les spermatozoïdes sont anormaux (2 têtes, 2 flagelles…). Doc 1 p 156 - Asthénospermie : Les spermatozoïdes sont peu mobiles. Ces anomalies sont cumulables entre elles, exemple : Oligo-térato-asthénospermie Chez la femme : - Problèmes hormonaux ne permettant pas le développement des follicules, donc pas d’ovulation. - Salpingite : Obstruction de l’une ou des deux trompes de Fallope. (40% des cas) Doc 2 p 156 - Anomalie de forme et / ou de fonctionnement de l’utérus. Pour permettre à ces couples d’avoir un enfant, il faut bien identifier le problème pour le contourner par une aide médicale à la procréation. Par exemple, un défaut hormonal sera corrigé par des injections d’hormones. Cependant, lorsque les trompes sont bouchées, il faut avoir recours à la FIVETE (Fécondation In Vitro Et Transfert d’Embryon). Les ovaires sont stimulés avec de la FSH pour obtenir la maturation d’un grand nombre de follicules au lieu d’un seul normalement. Lorsque les conditions idéales sont remplies, l’ovulation est provoquée par l’injection d’une forte dose de LH. La médecine se « contente » de reproduire ce que le corps aurait du faire de lui-même, mais en amplifiant le mécanisme pour avoir plus de chances de succès. Les ovocytes sont alors directement prélevés dans les ovaires et sont mis en contact avec le sperme du conjoint lorsque ceux-ci ne présentent pas d’anomalie. En cas d’anomalie chez le conjoint, on peut sélectionner un spermatozoïde normal et l’injecter directement dans l’ovocyte. C’est l’ICSI (IntraCytoplasmic Sperm Injection) Les cellules œuf obtenues sont mises à incuber à 37°C pendant 24h à 48h jusqu’à l’obtention d’embryons de 4 à 8 cellules. 1 à 3 embryons sont alors introduits dans la cavité utérine. Dans 20% des cas, 1 ou plusieurs embryons se fixent dans la muqueuse et c’est le début d’une grossesse « normale » qui se poursuit. Les embryons en trop sont congelés pour une future tentative en cas d’échec, ou pour concevoir plus tard un autre enfant. Leur conservation et leur devenir s’inscrivent dans un cadre légal défini par un comité d’éthique. SCHEMA BILAN CONTRACEPTION / PMA 5 Dans certains cas, l’infertilité peut être due à une infection sexuellement transmissible. Pb : Comment limiter les risques de contracter une IST ? IV- LA PREVENTION DES IST NOTIONS ET CONTENUS Les IST, causes de stérilité, et leur propagation au sein de la population peuvent être évitées par des comportements individuels adaptés. COMPETENCES EXIGIBLES Relier les conseils d'hygiène, de dépistage, de vaccination et d'utilisation du préservatif aux modes de contamination et de propagation des IST. Discuter les limites des méthodes de maîtrise de la procréation en s'appuyant sur la législation, l'éthique et l'état des connaissances médicales. EXERCICE : Les IST, des maladies d’actualité Correction (=bilan) Les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) sont dues à des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons. Leurs conséquences peuvent être graves. Elles peuvent en effet entrainer l’apparition de cancers (col de l’utérus) ou encore une infertilité surtout chez la femme (salpingite) voir la mort (Sida, hépatite B…). Elles sont très contagieuses et se transmettent lors de rapports sexuels non protégés. On observe actuellement une recrudescence des cas d’IST, majoritairement chez les jeunes de moins de 30 ans, due à une augmentation de la fréquence des rapports sexuels non protégés et une baisse de l’usage du préservatif. Les IST peuvent être évitées par l’usage systématique du préservatif, surtout en cas de partenaires multiples. Lorsqu’un doute d’infection survient, il faut consulter le médecin et suivre scrupuleusement le traitement donné, et prévenir son ou ses partenaires pour qu’il(s) se fasse(nt) examiner et éventuellement soigner. Il existe des vaccins contre certaines IST à se faire injecter à l’adolescence pour prévenir leur apparition et de graves complications.