Compte rendu de l`atelier « Mixité et développement du sport
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Compte rendu de l`atelier « Mixité et développement du sport
CONFERENCE REGIONALE DU SPORT Compte - rendu de l’atelier « Mixité et développement du sport féminin » DATE : 5 avril 2012 DEBUT : 18H15 FIN : 20H00 La liste des participants (es) est annexée au présent compte-rendu. Cet atelier est co-présidé par Hella KRIBI-RHOMDANE, Conseillère régionale, et Danielle SALVA, Présidente de l’Association Femmes mixité sport (Femix’Sport). Vingt-cinq personnes ont participé à cette réunion. Préambule Hella KRIBI-RHOMDANE introduit le débat en soulignant que la question du genre s’applique à l’ensemble des politiques de la Région. S’appuyant sur un dossier de l’Institut Régional du Sport (IRDS), elle rappelle quelques chiffres sur la pratique sportive féminine en Ile-de-France. Si le sport n’a pas été conçu à l’origine pour les femmes, les dernières décennies ont été marquées par un développement important de la pratique sportive féminine. Aujourd’hui, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à pratiquer. Elles n’exercent cependant pas les mêmes activités, n’ont pas les mêmes attentes ni les mêmes contraintes vis-à-vis de la pratique. Le manque de temps, des prix trop élevés, des équipements trop éloignées (et/ou souvent non disponibles) limitent la pratique féminine. Cependant, elles aimeraient pratiquer plus. 1. L’insuffisance des femmes dans les postes d’encadrement et de direction Danielle SALVA constate que s’il n’y a pas assez de femmes dans les instances dirigeantes au niveau national, elles sont néanmoins très présentes dans des fonctions pratiques des associations et clubs (rarement dans les fonctions stratégiques). Il y a 3 femmes sur 61 directeurs techniques nationaux, aucune dans les fédérations olympiques. Plus il y a des enjeux de pouvoir, de responsabilités, moins il y a des femmes. Différentes études sur les organisations et les entreprises ont montré que la mixité des directions et des équipes opérationnelles accroît l’efficacité de ces organisations. C’est le cas d’Air France, entreprise où certains secteurs sont à majorité féminine (hôtesses), et d’autres masculines (pilotes de ligne). En mixant ces secteurs, on a constaté que l’entreprise était bien plus performante. Pour conclure son intervention, Danielle SALVA s’interroge sur le mode de gouvernance des instances qui limite peut-être la place de femmes. Alors, comment amener des changements dans les pôles de décisions ? En réaction à cette intervention, Michel ABRAVANEL, Président de la Ligue des Sports de Glace, précise qu’il y a un manque évident de candidates malgré le quota imposé dans certaines instances. Il se demande pourquoi les femmes n’osent pas postuler ? Hella KRIBI-RHOMDANE répond en soulignant qu’il y a de la part des femmes comme une forme d’autocensure. La loi sur la parité en partie en politique a permis une implication plus importante des femmes. Il faut trouver un moyen de les faire exister dans les assemblées. Pour Danielle SALVA, cette forme d’autocensure vient peut-être du fonctionnement même des associations. Didier GHEUX, Directeur du Syndicat Interdépartemental pour la Gestion des Parcs des Sports de Bobigny et de La Courneuve, précise qu’il est nécessaire de bien réfléchir afin de savoir exactement ce que l’on veut mettre en place. 2 L’opération « Sport en filles » Evelyne CIRIEGI, Secrétaire Générale du Comité Régional Olympique et Sportif d’Ile-de-France (CROSIF) présente l’opération « Sport en Filles », organisée chaque année par le CROSIF dans les bases de Plein Air et de Loisirs d’Ile-de-France. Cette opération regroupe des adolescentes âgées de 12 à 17 ans qui n’ont pas accès de façon régulière à la pratique sportive. Elles sont issues des quartiers populaires des huit départements franciliens : L’opération - « Sport en Filles - ETE » : Base Régionale de Loisirs de Vaires-Torcy depuis 15 ans. - « Sport en Filles - AUTOMNE » : Base Régional e de Loisirs de Cergy en 2003 et 2004 (2 ans) Base Régionale de Loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines depuis 2005 (8 ans) - « Sport en Filles - HIVER » : Base Régionale de Loisirs de Vaires-Torcy depuis 2005 (8 ans) - Séjour Neige au féminin : de la ville à la montagne en 2010 : 50 adolescentes. Pendant ces journées, et grâce à la Région, les sportifs de haut niveau, Ambassadeurs du sport, interviennent au cours de chaque session pour partager leur expérience et encourager les filles à pratiquer un sport dans une structure encadrée. Un moment riche en curiosité et en admiration de la part des adolescentes. Deux forums sont également mis en place (comment mieux manger ? En raison de la transformation des jeunes filles pendant l’adolescence – notions de diététique. Autre forum : les gestes de premier secours). Par cette opération, le CROSIF entend répondre aux besoins d’encourager le sport féminin et de favoriser l’insertion des jeunes filles issues de milieux populaires ne pratiquant pas ou peu d’activités sportives. Rappel des objectifs : Promouvoir le sport féminin. Rendre les pratiques sportives accessibles à tous dans le cadre des clubs ou associations sportives scolaires. Favoriser par la pratique sportive, les rencontres, échanges et liens sociaux. Développer la vie associative et les structures d’accueil du sport fédéral. Les perspectives 2012 2 Sport en Filles ETE 2012 du 10 au 13 juillet 2012 à la base Régionale de Loisirs de Torcy. Paris-Londres à vélo 2012 du 23 au 31 août 2012 de Paris « Tour Eiffel » à Londres « Tower Bridge ». Sport en Filles AUTOMNE du 29 au 31 octobre 2012 à la base Régionale de Loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le but de l’opération « Sport en Filles » est d’augmenter la pratique féminine dans les quartiers populaires, puisqu’il existe là un véritable potentiel. Difficulté : l’accueil de ces jeunes filles dans les clubs. Quand un groupe se présente, l’entraîneur a tendance à favoriser la meilleure, le plus grand potentiel, alors que les jeunes filles souhaitent jouer ensemble. Autre problématique : les transports. Les créneaux horaires pour la pratique féminine sont tardifs d’où la réticence des parents. Le CROSIF souhaite développer davantage ces opérations au niveau départemental, et faire ainsi le relais auprès des clubs. Didier GHEUX complète cette demande en disant que pour ce faire, il y a un intérêt à travailler en réseau, et notamment avec les services sociaux. Nicolas BONNET, chargé de mission du Vice-Président Francis PARNY, rappelle que cette opération est réalisée dans les Bases de Plein Air et de Loisirs, propriétés régionales. Il y a également un projet de développement de villages à St Quentin et Cergy. Nicolas BONNET rappelle que l’organisation est faite par des bénévoles. Impulser cette opération vers les départements, pourquoi pas, mais se pose alors la question du financement. Il faudra travailler avec l’Etat et les CDOS. Claire LE QUERHIC, adjointe au Directeur des sports, de la Jeunesse et de la vie associative du Conseil général de l’Essonne, précise que le Conseil général rencontre également des difficultés au niveau relais dans les clubs. Elle préconise des formations aux bénévoles pour s’approprier la problématique du sport féminin. Yahya LAZAAR, membre de la commission régionale Fédération Française de Football et éducatrice, souligne que l’opération « Filles et foot », fonctionne dans les départements selon le même principe que « Sport en Filles ». Les joueuses se retrouvent en fin d’année à Clairefontaine et rencontrent des joueurs de l’Equipe de France. Il existe aussi « la journée de la dirigeante » organisée les 13 -15 avril à la Porte de Versailles dans le cadre du Salon du Football « Galaxy Foot ». Le football féminin est en expansion. Il y a également de plus en plus de femmes arbitres qui officient au niveau Ligue et d’éducatrices diplômées. 3 Adolescence et baisse de la pratique Très peu d’enquêtes sont faites sur la cassure de la pratique à un moment donné chez les jeunes filles. Les filles ont en effet tendance à déserter la pratique régulière au moment de l’adolescence. Une explication réside dans le rapport au corps. On constate également de plus en plus une baisse chez les garçons. Didier GHEUX précise que dans ce cadre, il est nécessaire de se poser la question de l’organisation du sport en France, voire à réfléchir à une autre forme d’organisation. 4. Le Sport Scolaire Jacotte SELS, élue Nationale des Associations Sportives (AS), présente le sport scolaire en Ile-de-France. Cette présentation est disponible sur le site de l’IRDS. 3 L’UNSS est la première fédération féminine de France. Il y a un million de licenciés sur les trois académies de l’Ile-de-France. L’académie de Versailles est la plus grande académie de France. Le premier sport scolaire est le badminton, le second le handball. En matière de compétitions, les filles sont attirées par celles qui n'excluent pas. Pour revenir à la partie précédente, le décrochage des élèves de 4ème/3ème et des lycéens repose sur différentes explications dont : 1. L’adolescence : les filles s’éloignent de la pratique sportive et la non culture familiale de la pratique sportive ne les incite pas à faire du sport, 2. La pression des parents pour avoir de bons résultats scolaires, 3. Les temps scolaires qui ne sont pas adaptés à la pratique. L’AS réussit dans les milieux difficiles et dans la ruralité. Une réflexion est encore à mener sur les nouvelles pratiques et les compétitions. Le passage en club est parfois ralenti par le prix de la licence qui est trop élevé. Par ailleurs, il n’existe pas de club de pratique familiale. 4. La pratique non encadrées Un participant aborde les pratiques non encadrées. Hella KRIBI-RHOMDANE précise que le Conseil régional favorise la pratique sportive. C’est plus simple dans une organisation claire où il y a des représentants. L’approche régionale favorise la promotion de la pratique amateur et surtout la pratique du sport pour tous. La Région soutient ce qui est encadré, mais pas uniquement les sports de compétition. Nicolas BONNET rappelle qu’en Ile-de-France, il y a deux millions de licenciés et six millions de pratiquants. Un effort constant de la Région est porté sur l’investissement (Bases Régionales de Plein Air et de Loisirs - BPAL) afin que l’accès à la pratique sportive soit ouvert à tous. De nombreuses personnes se rendent sur les BPAL. La Région, à travers les conventions signées avec les ligues et comités sportifs régionaux, finance des aides fléchées sur les pratiques innovantes : le football (le futsal, le football féminin), le cyclisme (BMX) notamment. On ne peut s’adresser directement aux pratiquants (difficulté de mettre en place des aides individuelles). Il rappelle également qu’il existe des contrats régionaux avec les départements pour l’aménagement des espaces publics destinés à la pratique sportive. Benoit CHARDON, de l’Institut Régional de Développement du Sport (IRDS), constate que les femmes pratiquent le sport de façon autonome en raison du manque de temps, du coût, et du rejet de la compétition. Elles ont en moyenne entre 5 et 6 heures de temps de loisirs en moins par rapport aux hommes. Un participant précise que pour le Marathon de Paris, il y a 12 000 licenciés pour 35 000 participants. Dans le Bois de Boulogne, 5 000 personnes courent tous les week-ends. Elles ne souhaitent pas prendre une licence, trop contraignante. Didier GHEUX signale qu’un club d’athlétisme propose au Parc de la Courneuve (93), et dans la journée à des horaires adaptés, des conseils aux personnes qui le souhaitent. Cela a permis une augmentation des licences féminines du club. 4 LISTE DES PARTICIPANTS Michel ABRAVANEL Olivier BERAGUAS Hervé BRUN Benoit CHARDON Cécile CHARTRAIN Julie CHAZARENC Evelyne CIRIEGI Thomas COLLET Guy CORNETTE Mariane DELPUECH Marion GAZEAU Didier GHEUX Fatna JDAÏNI Jeannie JACQUES-ANDRE-COQUIN Hella KRIBI-ROMDHANE Claire LE QUERIC Anne NIPPERT Didier PEREIRA Michel PROVOST Monique REMOND Danièle SALVA Jacotte SELS Ingrid STUTZ Ludovic TREZIERES Floriane VARETTA 5