Objet(s) d`étude : CANDIDE ou l`optimisme - extraits

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Objet(s) d`étude : CANDIDE ou l`optimisme - extraits
Objet(s) d’étude : CANDIDE
ou l’optimisme - extraits des chapitres 5 et 6
Auteur : VOLTAIRE
Titre : Candide ou l’optimisme
Présentation
- chapitre 5 :« tempête, naufrage, tremblement de terre et ce qui advint du Dr Pangloss, de Candide et de
l’anabaptiste Jacques »
- chapitre 6 :« comment on fit un bel autodafé pour empêcher les tremblements de terre, et comment Candide fut
fessé »
Date : 1759
Biographie de
l’auteur
Résumé de
l’œuvre
Genre littéraire
Voltaire est un philosophe français du XVIIIe siècle (siècle des Lumières).
Il est né en 1694 et mort en 1778
De son vrai nom François Marie AROUET, il a vite pris un pseudonyme pour échapper à la prison et la censure.
Après un séjour à la Bastille, il s’exile en Angleterre puis vivra quelques temps à la cour de Frédéric II, roi de Prusse,
mais se rendra vite compte qu’il est manipulé. Il séjourne qussi à Genève auprès de Mme du Châtelet, son amie et
maîtresse.
Son grand ennemi se nomme Jean-Jacques ROUSSEAU, un autre philosophe qu’il attaque sur sa vie privée.
Ses œuvres sont multiples : - Œdipe (tragédie),
Zadig, Candide (2 contes philosophiques)
les lettres philosophiques
le dictionnaire philosophique ……
il est élu à l’Académie française et ses cendres sont transférées au Panthéon.
Candide, un jeune garçon, parcourt le monde avec son maître Pangloss, un philosophe qui professe que l’on vit dans le
meilleur des mondes possibles. Pendant son voyage, Candide traverse de nombreuses déconvenues : la guerre, un
tremblement de terre, un autodafé, l’esclavage…. A l’issue de ses expériences, Candide remet alors en question la
philosophie optimiste de son maître.
Il s’agit d’un conte philosophique : c’est une histoire fictive produite dans le but de défendre des idées et de critiquer
la société, mais en évitant la censure
chapitre 5 :
Contexte
historique
 contexte: Voltaire raconte ce qui arrive à la ville de Lisbonne en proie à un tremblement de terre des plus violents.
Cette catastrophe est bien réelle : le 1er novembre 1755, Lisbonne a été victime de l'un des tremblements de terre les
plus destructeurs de son histoire, un évènement qui a bouleversé l'écrivain. Après le séisme, un tsunami et des
incendies s'ensuivirent, des phénomènes repris dans ce chapitre.
 description: Les éléments naturels ne sont pas dans leur situation habituelle : plus de stabilité de la terre ("la terre
tremble "), élévation du niveau de la mer ("la mer s'élève") qui relève du raz-de-marée ; aspect et mouvement
inhabituels dans un port, avec des conséquences elles-mêmes inhabituelles pour les navires ("en bouillonnant", "brise").
Les précisions comme "dans le port" et "qui sont à l'ancre" soulignent l'aspect hors normes du phénomène. Le
bouleversement est également souligné par l'insistance sur d'autres phénomènes insolites et inexplicables (le feu et la
cendre) et sur la destruction aveugle qui met tout sens dessus dessous. Le récit met en relief ce renversement des
éléments par des rapprochements imagés ("les toits sont renversés sur les fondements"). L'insistance sur la totalité
("de tout âge et de tout sexe ") apporte une image de chaos : tous sont atteints sans qu'il y ait espoir de comprendre
ce qui se passe. La vision qui se dessine est celle d'une apocalypse qui perturbe, fausse et détruit toutes les données
habituelles du monde : ce qui tenait debout est abattu, ce qui vivait est détruit, ce qui était calme et en paix est
déstabilisé.
 aspect scientifique : faute d’outils de mesure perfectionnés, la description du tremblement de terre se base sur
des faits d’observation, des témoignages et le ressenti des populations = c’est la base de l’échelle MSK, qui définit
l’intensité d’un séisme. (l’importance des dégâts traduit le niveau de force du séisme). Lisbonne est soumise à des
séismes car elle est située dans une zone géologique à risque : le Portugal est à la limite des plaques eurasiatique et
africaine, ,dont le déplacement crée des forces qui sont libérées lors des séismes et des éruptions volcaniques = c’est
la notion de tectonique des plaques, développée à partir des idées de Wegener. La dernière phrase du chapitre 6 (Le
même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable) illustre la notion de réplique sismique = l’énergie
interne de la Terre est libérée en plusieurs phases.
Collège Privé La Xavière Vénissieux – 2011 – 2012
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chapitre 6 :
 contexte: Le héros du conte, Candide, a déjà vécu bien des situations difficiles à ce stade du livre ; pour autant il
n'a pas encore perdu sa naïveté légendaire. Ici, après avoir survécu aux catastrophes naturelles qui se sont abattues
sur Lisbonne (ainsi que son maître Pangloss), il est condamné, avec d'autres boucs émissaires, à être exécuté au cours
d'une grande cérémonie, pour empêcher que la terre ne tremble de nouveau. Il s'agit d'un autodafé, une cérémonie au
cours de laquelle on brûlait les personnes jugées hérétiques.
 description: Dès le début du passage, Voltaire s'en prend aux croyances irraisonnées et irrationnelles qui établissent
des liens entre des éléments qui n'ont rien à voir entre eux. Ainsi, le rapprochement entre le tremblement de terre, les
sages, l'université, et la décision de condamner les gens au bûcher souligne un raisonnement faussement scientifique
qui relève en réalité de la croyance magique. Il dénonce par là l'amalgame entre science et croyance
La dénonciation de l'intolérance porte sur la relation incohérente établie entre la cérémonie et sa raison officielle (1er
paragraphe et liaison "logique" de "en conséquence"). La raison donnée cache en fait la lutte contre l'hérésie L'horreur
du châtiment et le caractère spectaculaire donné à la cérémonie. Une condamnation à mort est transformée en
sacrifice
magique,
lui-même
organisé
comme
un
spectacle.
L'optimisme est l'objectif essentiel du conte. Les aventures dans lesquelles Voltaire place son héros ont pour finalité
de lui faire comprendre que tout n'est pas pour le mieux. La découverte de l'arbitraire religieux et l'absurdité
destructrice des superstitions doivent conduire Candide vers le doute. Candide s'interroge sur l'absence de relation de
cause à effet dans ce qui lui arrive
Candide cherche désespérément à comprendre comment ce monde peut être le meilleur ; Pangloss cherche dans tout
événement le résultat d'une cause qu'il s'efforce de trouver ; le matelot, corrompu, profite de la situation.
,
 aspect scientifique : pendant longtemps, les découvertes scientifiques ont été soumises à l’influence de la religion,
qui réfutait certaines théories car elles bousculaient les croyances de l’époque,ou remettaient en cause l’origine
religieuse de certains phénomènes naturels comme par exemple :
- les saignées censées permettre de libérer le sang des mauvaises humeurs (colère…), sans connaître les risques
d’hémorragies et d’infection
- l’enfermement, l’exécution ou l’exorcisme des personnes atteintes de folie, considérées comme possédées par Satan
et non comme souffrant de maladies psychiatriques
- les catastrophes naturelles (séismes, volcans, raz-de-marée) censées traduire la colère de Dieu et pas considérées
comme des manifestations de l’énergie interne de la Terre.
- l’organisation du système solaire autour de la Terre (géocentrique) et non autour du soleil (héliocentrique)
- l’évolution humaine à partir du couple Adam et Eve et non comme une évolution longue et progressive à partir d’êtres
vivants primitifs……
Courant
littéraire
Portée de
l’œuvre : En
quoi a-t-elle
marqué son
époque ?
Avis sur l’œuvre
Ce que j’ai fait
autour de cette
œuvre (dans le
cadre du cours
ou de ma propre
initiative)
Ces chapitres sont l'occasion pour Voltaire de démonter progressivement la pensée optimiste (= philosophie optimiste
de Leibnitz ) incarnée par Pangloss, le maître à penser de Candide,tout en parodiant un récit traditionnel de tempête et
de destructions : la devise de Pangloss tout est bien dans le meilleur des mondes  est mise à mal par tous les
événements auxquels le héros est confronté tout au long de l’histoire.
Voltaire prend le conte comme le support d'une double dénonciation, celle de l'intolérance et celle de la superstition
qui s'inscrivent dans le combat philosophique et prennent tout leur sens et leur poids dans la bataille du 18ème siècle,
pour les Droits de l'Homme, pour la tolérance et la raison. Ce chapitre permet à Voltaire de dénoncer l'Inquisition et le
fanatisme religieux, tout en étendant sa critique à l'optimisme de Leibniz, qu'il s'attache à critiquer dans toute
l'œuvre. Pour cela, il utilise avec brio les possibilités offertes par l'ironie.
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