Choisir un Revêtement de muR intéRieuR éCologique

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Choisir un Revêtement de muR intéRieuR éCologique
Choisir un revêtement
de mur intérieur
écologique
Fiche-conseil n°171
[mise à jour : mai 2014]
Le choix des revêtements de mur dépend fortement des
conceptions esthétiques de chacun d’une part et de l’utilisation de la pièce à revêtir d’autre part. S’agit-il d’un lieu sec ou
humide ? Y aura-t-il beaucoup de passage ? Est-il destiné aux
enfants ? Les revêtements des murs intérieurs sont aussi en
contact avec l’air dans la maison et constituent ainsi une source
potentielle de pollutions intérieures. On sera donc particulièrement attentif aux aspects sanitaires de ces matériaux. Les
impacts environnementaux varient également fortement d’un
revêtement à l’autre.
Pour rappel, les matériaux écologiques viseront à respecter un
ou plusieurs des critères suivants : minimiser l’énergie nécessaire à la fabrication et présenter un écobilan favorable, réduire
les émanations de composés organiques volatils, notamment
issus des solvants des colles, utiliser un maximum d’ingrédients ou de composants d’origine naturelle, améliorer les propriétés thermiques et réduire les consommations d’énergie,
améliorer les propriétés acoustiques et hygrométriques des
parois, réduire l’utilisation de substances nocives...
du conseil à l’action
d’un tadelakt est onéreuse et difficile : il s’applique en plusieurs
couches. Après serrage, il est poli au savon noir avec un galet.
On le réservera plutôt à la salle de bains, pour ses vertus d’imperméabilité et de résistance mécanique.
Le plâtre a plusieurs avantages : il sèche rapidement, est réutilisable, très plastique, perspirant et ignifuge. Cependant, l’écobilan est moins favorable que pour les enduits à l’argile ou à
la chaux : le plâtre est naturellement radioactif (émissions de
radon). En fonction de son origine, ces émissions peuvent être
plus ou moins importantes. En plus, l’extraction du plâtre naturel
se fait parfois dans des zones d’intérêt écologique. Il est donc
important de s’assurer de l’origine du plâtre.
Dans tous les cas, il sera utile de se renseigner auprès d’un
professionnel pour vérifier si le support est adéquat pour recevoir un enduit. Le cas échéant, il faudra préalablement réaliser
une couche d’accroche.
Certains de ces matériaux présentent un label indiquant qu’ils
respectent un cahier de charges précis, intégrant des critères
environnementaux et/ou sanitaires. Pour plus d’infos concernant les différents labels, consultez : www.infolabel.be et les
fiches-conseil n°10 sur l’écolabel pour les revêtements de sol
durs et n°108 pour les labels du bois.
Nous ferons ici le point sur les revêtements écologiques des
murs intérieurs. Nous ne parlerons cependant pas des peintures, qui sont traités respectivement dans la fiche-conseil n°67.
Les enduits
A côté des plafonnages traditionnels au plâtre, nous trouvons
aussi une large gamme d’enduits à base d’argile ou à base de
chaux ou de plâtre naturel sans radon. Les principes « écologiques » de ces enduits sont souvent les mêmes : réduction
des pollutions intérieures, régulation de l’humidité intérieure,
contribution au confort thermique, absorption acoustique tout
en étant décoratifs, et présentant une durée de vie assez
longue.
Les enduits à l’argile sont assez bon marché et se prêtent relativement bien à une mise en œuvre par un autoconstructeur
motivé. Ils sont constitués d’argile, de sable et de fibres végétales (lin). Recyclables et 100% naturels, les enduits à l’argile
induisent également très peu d’énergie grise : 30 kWh/m³ vs
450 kWh/m³ pour un enduit à la chaux. Ils sont également facilement réparables et insensibles aux UV. Ainsi, les couleurs ne
s’altèrent pas en vieillissant. Cependant, ces enduits sont très
sensibles au ruissellement et ne conviennent donc pas pour les
endroits très humides (autour de la baignoire...). Un enduit à la
chaux ou un tadelakt est plus approprié dans ce cas.
Enduit à l’argile | flickr | American Clay
Enterprises | CC BY 2.0
Enduit imperméable de type
« Tadelakt »
Revêtements muraux en bois, liège ou bambou
Le lambris de bois est constitué de planches de bois, posées
horizontalement, verticalement, en mosaïques... En effet, les
possibilités de décoration sont nombreuses. Afin d’éviter
l’émission de polluants (COV, formaldéhyde...), il est préférable
d’opter pour des éléments en bois massif non-collés et de
s’assurer que le bois n’est pas traité avec des fongicides ou
des insecticides. Pour plus d’informations concernant le choix
et le traitement du bois, consultez nos fiches-conseils (78,
114, 117 et 165) à ce sujet.
Contrairement au bois, le liège et le bambou sont imputrescibles et naturellement résistants aux insectes. Le liège est
principalement utilisé sous forme de dalles peu épaisses à coller. Souple et agréable au toucher, le liège apporte un confort
physiologique important. Le bambou se présente sous la forme
de fines lames assemblées, particulièrement résistantes.
Il est de nouveau important de s’informer sur la nature des
colles utilisées pour agglomérer les granulés de liège ou les
lames de bambou. On optera de préférence pour des huiles ou
des cires naturelles.
Le tadelakt est constitué de chaux aérienne de Marrakech, de
poudre de marbre, de pigments et d’eau. La mise en œuvre
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Lambris en bois | flickr
kosmograddotnet | CC BY 2.0
Revêtement
mural bambou
www.globstor.com
Revêtement mural en liège | flickr | architecturegeek | CC BY 2.0
Les papiers peints
La plupart des papiers peints vendus sont des « papiers » vinyle.
Il s’agit d’une fine couche de PVC collée sur un support papier
dorsal. Le papier peint intissé constitue une alternative plus écologique, car essentiellement constituée de cellulose. Il contient
tout de même aussi des fibres polyester et est recouvert d’une
couche de PVC. En ce qui concerne le PVC, ce sont surtout les
phtalates, des plastifiants utilisés pour assouplir le PVC, qui ont
fait l’objet de nombreuses publications concernant leurs effets
sur la santé. Ils font partie des polluants organiques persistants.
Le papier peint traditionnel, à base de fibres cellulosiques uniquement, se fait rare, malgré qu’il soit le meilleur marché. En
effet, il présente de nombreux inconvénients : contrairement au
papier peint vinyle, il n’est pas adapté aux pièces humides et
n’est pas lavable. Il est également plus fragile, d’où une pose
plus délicate, et plus sensible à la lumière.
Certains marchands de matériaux écologiques proposent une
alternative plus solide, également 100% naturelle, constituée
de 75% de papier recyclé, de 24% de fibres de copeaux de
bois de pin naturel et de 1% de liants naturels.
En savoir plus
ēē Livre : « Matériaux écologiques d’intérieur », Jean-Claude Mengoni et
Manu Mengoni, éditions Terre Vivante (2009).
ēē Guide en ligne : «Guide du bâtiment durable», Bruxelles Environnement (2013).
écoconso :
ēē L’Écolabel européen pour les peintures et les vernis- Fiche-conseil n°063
ēē L’argile dans la maison, du sol au plafond !- Fiche-conseil n°151
ēē Les produits de traitement du bois - Fiche-conseil n°078
ēē Les bois compatibles avec le développement durable - Fiche-conseil n°114
ēē Du choix du bois comme matériau - Fiche-conseil n°117
ēē Les labels du bois - Fiche-conseil n°108
ēē Préservons sans poison le bois dans la maison ! - Fiche-conseil n°165
ēē L’énergie grise des matériaux de construction - Fiche-conseil n°155
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