IL FAIT FROID Victor Hugo Les contemplations, 1856. Source : http

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IL FAIT FROID Victor Hugo Les contemplations, 1856. Source : http
IL FAIT FROID
L'hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée...
Ferme ta porte à l'aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l'indulgence pour autrui,
Éponge des fautes lavées.
Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c'est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l'homme plein d'envie ;
Doute du prêtre et de l'autel ;
Mais crois à l'amour, ô ma vie !
A ces démons d'inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.
Crois à l'amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l'amour, tison du foyer !
A l'amour, rayon des étoiles !
La haine, c'est l'hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur;
Bel arc-en-ciel, sors de l'orage !
Garde ton amour éternel.
L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !
Victor Hugo
Les contemplations, 1856.
Source : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/hugo/128.html
Les représentants représentés,
caricature de Victor Hugo par Honoré
Daumier, 1849, après l'élection de
l'écrivain à l'Assemblée constituante
Né à Besançon le 26 février 1802 et décédé à Paris le 22 mai 1885.
Fils d'un général d'Empire souvent absent, Victor Hugo est élevé
surtout par sa mère. Alors qu'il est encore élève au lycée Louis le
Grand, il se fait connaître en publiant son premier recueil de
poèmes, 'Odes' et obtient, pour celui-ci, une pension de Louis XVIII.
Chef d'un groupe de jeunes écrivains, il publie en 1827 sa première
pièce de théâtre en vers, Cromwell, puis Orientales, Hernani. Il
s'impose comme le porte-parole du romantisme aux côtés de
Gérard de Nerval et de Gauthier. En 1831, il publie son premier
roman historique, Notre-Dame de Paris et en 1838 son chefd'oeuvre romantique Ruy Blas. En 1841, il est élu à l'Académie
française. En 1843, la mort de sa fille Léopoldine le déchire et le
pousse à réviser son action. Il entame une carrière politique. Élu à
l'Assemblée constituante en 1848, il prend position contre la société
qui l'entoure : la peine de mort, la misère, l'ordre moral et religieux.
C'est en 1862 que Victor Hugo termine Les Misérables, immense
succès populaire à l'époque. Fervent opposant au coup d'État du 2
décembre 1851, il doit prendre le chemin de l'exil jusqu'en 1870.
Installé à Jersey et Guernesey, il écrit Les Châtiments et Les
contemplations. De retour en France, à plus de 60 ans, il entame la
rédaction de La légende des siècles.
Poète romantique,
dramaturge en rupture avec les codes classiques, et auteur de
romans mythiques, Victor Hugo a connu la gloire populaire et la
reconnaissance de ses pairs.
Source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/victor-hugo-6.php
Pour des notes biographiques plus détaillés de Victor Hugo , consulter le portail du bicentenaire
de Victor Hugo et dérouler la frise chronologique Hugo Au fil du temps à l’adresse
http://www.victorhugo2002.culture.fr/culture/celebrations/hugo/fr/index1.html.