DP Images de poilus
Transcription
DP Images de poilus
Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Sommaire SOMMAIRE ...................................................................................................................................................... 1 COMMUNIQUE DE PRESSE ............................................................................................................................... 2 PARCOURS DE L’EXPOSITION............................................................................................................................ 3 LA GRANDE GUERRE ......................................................................................................................................... 3 DES ARTISTES DANS LA GUERRE ....................................................................................................................... 4 LA GUERRE DE TRANCHEES .............................................................................................................................. 5 MONTER AU FRONT ......................................................................................................................................... 6 SOUFFRIR ET MOURIR ...................................................................................................................................... 7 OUBLIER LE FRONT ........................................................................................................................................... 7 GARDER LA MEMOIRE ...................................................................................................................................... 8 CARNET DE GUERRE POUR LES ENFANTS .......................................................................................................... 9 AUTOUR DE L’EXPOSITION ............................................................................................................................. 11 LISTE DES ŒUVRES EXPOSEES ........................................................................................................................ 12 BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE ............................................................................................................................. 14 LISTE DES ILLUSTRATIONS PRESSE .................................................................................................................. 15 LE MUSEE DU CHATEAU DE DOURDAN ........................................................................................................... 16 INFORMATIONS PRATIQUES........................................................................................................................... 17 Contact Presse Damien De Nardo Courriel : [email protected] Tél. : 01.64.59.66.83 Page 1 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Communiqué de presse A l’occasion de la commémoration de la Première Guerre mondiale de 1914-1918, le Musée du château propose, non pas de retracer l’histoire du conflit, mais d’aborder la Grande guerre à travers le prisme des Arts en mettant en exergue le personnage du Poilu. Le visiteur est ainsi confronté au regard d’artistes contemporains de l’évènement : dessinateurs, graveurs, peintres, sculpteurs et architectes. L’exposition rend hommage à des artistes ayant particulièrement représenté les soldats de la Première Guerre mondiale. Simples citoyens mobilisés ou peintres officiels dans le cadre des missions aux armées, ces artistes nous montrent l’homme au cœur de la guerre. Le « Poilu », personnage emblématique, est le fil conducteur de l’exposition. Omniprésent dans toutes les œuvres exposées, il nous permet de poursuivre ce voyage dans la mémoire de la Grande Guerre : - huile sur toile de Maximilien Luce, affiches, estampes et dessins au crayon de Bernard Naudin, sculptures et monuments aux morts de Georges Chauvel, caricatures issues de la presse. L’exposition a également bénéficié du prêt d’une série de gravures, signées Gustave Pierre, qui témoignent de la vie des tranchées et des soldats au front. Commissariat d’exposition Isabelle Mitton-Famié, conservateur en chef du Patrimoine, Musée du château de Dourdan. Damien De Nardo, assistant de conservation, Musée du château de Dourdan. Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France Ministère de la Culture et de la Communication. Avec le soutien du Conseil général de l’Essonne. Page 2 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Parcours de l’exposition L’exposition décline sept thèmes principaux relatifs à la vie quotidienne des « Poilus », ainsi qu’à leur représentation graphique. Deux niveaux de lectures sont développés en privilégiant un contenu pour le jeune public, présenté sous la forme d’un carnet de guerre. Chaque salle d’exposition alterne bannières explicatives et œuvres originales. L’ensemble de l’iconographie provient des collections du Musée du château (Maximilien Luce, Bernard Naudin, périodiques…) mais également de prêts de particuliers (Gustave Pierre, objets). La première salle d’exposition présente les axes suivants : La Grande Guerre, Des artistes dans la guerre, La guerre des tranchées. Les thèmes, Monter au front, Souffrir et mourir, Oublier le front, sont disposés dans la seconde salle d’exposition. Enfin, le dernier espace concerne la commémoration de la Grande Guerre : Garder la mémoire. La Grande Guerre La mise en contexte historique et géographique de la Première Guerre mondiale est un avant-propos de l’exposition. Une chronologie récapitule les dates marquantes du conflit depuis l’assassinat, le 28 juin 1914, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, jusqu’à la signature de l’armistice, le 11 novembre 1918. Les dates proposées sont réparties par thèmes pour les quatre années de guerre : 1914, les premiers mois de la guerre, 1915, la guerre des tranchées, 1916, les grandes offensives, 1917, le tournant de la guerre, 1918, la victoire de l’Entente. Le Musée présente un original de l’affiche de la mobilisation française issu de ses collections. Cet imprimé porte la date manuscrite du dimanche 2 août 1914 et illustre le premier repère chronologique de la Grande Guerre. Pour une facilité de lecture, le Musée a opté pour le principe d’une chronologie axée sur le front ouest-européen. En effet, les zones de combats occidentales sont le principal théâtre d’opération des Poilus. Elles vont connaître les pertes humaines et les dégâts matériels les plus importants. La chronologie signale cependant le retrait de la Russie lors du traité de Brest-Litovsk et l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, deux événements majeurs qui marquent un tournant dans l’évolution de la guerre. Le repère géographique proposé est une carte de l’Europe représentant les limites des Etats en 1914. Ce document permet avant tout de situer les forces en présence : l’Entente (France, Royaume-Uni et Russie), la Triple-Alliance (Allemagne, AutricheHongrie, Italie puis l’Empire ottoman). Après quatre années de guerre, la géographie Page 3 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images européenne est bouleversée : les empires centraux présents sur la carte d’avant-guerre (l’Allemagne impériale des Hohenzollern, l’Autriche-Hongrie des Habsbourg ainsi que l’empire Ottoman des sultans) ont disparu. Des artistes dans la guerre Biographies d’artistes Maximilien Luce par Kees Von Dongen Coll. Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes la Jolie Bernard Naudin Autoportrait Coll. Musée du château de Dourdan Georges Chauvel par Marcel Gaillard Gustave Pierre Autoportrait Coll. particulière Pendant la Première Guerre mondiale, artistes, dessinateurs et peintres sont mobilisés comme tous citoyens. Combattant en première ligne, ils ébauchent dans leurs carnets des portraits de leurs compagnons d’armes, croqués sur le vif. D’autres sont envoyés dans le cadre des missions aux armées en tant que peintres officiels pour « représenter » le conflit. Aux œuvres de propagande proposant une image héroïsante de la guerre, s’oppose une représentation intime, proche des soldats. Devant l’impossibilité de rendre compte des nouvelles formes d’une guerre industrielle, ces artistes esquissent des témoignages du quotidien des poilus dans les tranchées. Maximilien Luce (1858-1941) est un artiste engagé et antimilitariste. Trop âgé pour être mobilisé, il va cependant dénoncer les atrocités de la guerre en présentant une cinquantaine de toiles. Il peint des scènes de Poilus, notamment des blessés et des morts, en s’inspirant des récits d’un ami peintre blessé au Chemin des Dames. Il décrit également la vie de l’« arrière », la Gare de l’Est sous la neige (1917), Le permissionnaire (1916)… Dans la même période, il produit une série de toiles consacrées à un autre épisode de violence, dont il avait été témoin adolescent : la Commune. Bernard Naudin (1876-1946) est un artiste-soldat. D’abord mobilisé, mêlé à la bataille puis réformé, « il donne une interprétation forte, et généreuse, et sincère, des passions de la guerre ; par exemple : les Croquis de campagne (1915-1916), les illustrations et décorations […] pour le Bulletin des Armées, les Affiches des emprunts de guerre, dessins du [livre] La guerre, Madame » (François Poncetton). Georges Chauvel (1886-1962) commence sa carrière de sculpteur lors de la Première Guerre mondiale. Artiste-soldat, il se fait connaître dès 1916 avec le Buste du général Mangin et le Lanceur de grenades (1917). Il expose au Salon des Indépendants de 1919. Page 4 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Ses premières commandes sont des sculptures en bronze de monuments aux morts pour les villes de Villemomble (1919), Long (Somme) (1921) et Gisors (1923). Si une grande partie de l’œuvre peinte de Gustave Pierre (1875-1939) est consacrée à l’évocation des marins, des paysans, ou encore à des paysages, c’est par ses gravures qu’il se fait également connaître. C’est « un artiste au talent sobre et puissant, dédaigneux des élégances et de l’art de plaire », comme en témoignent ses magnifiques estampes sur la guerre. La série des eaux-fortes nous donne un témoignage sincère de ses rencontres avec les soldats pendant la Grande Guerre : mouvements de troupes, Poilus dans les tranchées… Le Musée expose deux exemples de carnets de guerre, rédigés et illustrés sur le vif par des soldats : René Puaux et André Deboos. Journaliste et homme de lettre mais également historien, René Puaux (1878-1937) collabore au Temps et à l’Illustration avant d’intégrer l’armée française comme lieutenant attaché aux services du maréchal Foch. Ces aquarelles présentent son regard sur les hommes des services de commandement. André Deboos (1888-1974) nous donne un tout autre témoignage du conflit. Elève architecte, attaché au cabinet de l’architecte Pierre Lefebvre, il devient caporal du 3e régiment de Génie cantonné à Arras. Il tient son journal « pour raconter tout ce qui se passe ici et tout ce qu’on y voit ». Les dessins et aquarelles qui émaillent ses carnets de guerre correspondent aux moments de répit, dessiner des paysages étant pour lui des instants de paix. La guerre de tranchées Une guerre de position Devant l’échec des plans des états-majors français et allemands (Plan XVII et Plan Schlieffen), lesquels prévoyaient de gagner la guerre en huit semaines, le front ouest s’immobilise de la mer du Nord à la frontière suisse sur près de 750 kilomètres. La guerre de position succède à la guerre de mouvement, constituant un réseau de tranchées continu afin d’échapper au tir ennemi. L’enterrement des armées allemandes et françaises va perdurer pendant quarante mois jusqu’à l’offensive allemande du printemps 1918. Les deux parties en présence n’envisagent pas de manière identique cette position défensive. Pour l’armée française, il ne s’agit que d’un arrêt temporaire du conflit pour garder l’initiative. En revanche, les Allemands cherchent à stabiliser le front occidental avant l’écrasement des armées russes. Les tranchées françaises sont des abris temporaires non équipés, à l’inverse du système sophistiqué prévu par les forces allemandes. Les combattants doivent s’adapter aux nouvelles conditions de vie dans ces boyaux sinueux situés dans les zones de combat. Le quotidien des soldats se compose de corvées de nettoyage, de tours de garde, de l’attente de la soupe. Les attaques ont lieu généralement à l’aube et au crépuscule. Ils vivent dans la boue et la poussière, parmi les Page 5 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images rats et les poux et prennent le surnom de « Poilu » car ils ont renoncé à se raser du fait du rationnement de l’eau. Les eaux-fortes, gravées par Gustave Pierre, dont La tranchée de Tresauvaux, Soldats emmitouflés au fond d’une tranchée, sont une description sobre et rigoureuse de la vie de chaque jour au front dans les tranchées, avec les attentes monotones et les corvées. Le Poilu est représenté accoutré de vêtements superposés dans une attitude émouvante. L’esquisse de Bernard Naudin, représentant un Poilu décharné, constitue un témoignage tout aussi poignant, évoquant ainsi la misère des soldats de la Grande Guerre. Monter au front Combattre en première ligne et uniformes La Grande Guerre inaugure le basculement dans l’armement du XXe siècle. Artillerie lourde, armes de poing, technique de camouflage, char, lance-flamme, gaz moutarde, avions de combat font partie de la panoplie d’armes meurtrières d’un genre nouveau. Les mitrailleuses deviennent le symbole de la violence des champs de bataille, responsables de 70% des blessures des soldats. Les bombardements, pilonnant les lignes ennemies, précèdent les combats dans l’objectif de rompre les communications et désorienter l’adversaire. A « l’orage d’acier », succède l’assaut plaçant les combattants face à face, les projetant hors de leur tranchée dans un no man’s land percé de trous d’obus. La guerre des tranchées implique une adaptation aux nouvelles conditions de vie et de combat. Le soldat français de 1915 voit sa tenue rouge garance remplacée par un uniforme bleu-horizon. L’apparition du casque d’acier dénommé du nom de son concepteur, « Adrian », poursuit la transformation du fantassin du XIXe siècle vers la silhouette du Poilu, symbole de la Grande Guerre, totale et industrielle. En revanche, les soldats allemands arborent dès le début de la guerre le feldgrau, uniforme kaki, moins voyant. Les Croquis de campagnes, illustrés par Bernard Naudin dans les premiers mois de la guerre, lors de la bataille de la Marne et sur le front de l’Aisne en 1914 et 1915, nous montrent des scènes de poilus combattant en premières lignes : « dessins vifs et aigus de poilus à l’allure décidée se rendant à la tranchée, droits et solides sous leur lourd chargement, ou bien rasant le sol, au sortir de terre, avec des allures presque félines, prêts à se dresser pour bondir et surprendre l’ennemi… Il est impossible d’échapper à l’émotion qui se dégage de ces différentes scènes traitées avec une sobriété presque schématique mais où un artiste de génie a su répandre toute la sensibilité de son âme » (François Poncetton). Réformé, Bernard Naudin ne cessera par la suite de travailler le thème de la guerre et réalisera de nombreux autres dessins, cependant bien différents de ceux du front : cadre du discours de Clemenceau en 1918, dessins d’ « ornementation civique », titres d’ouvrages de poilus, catalogue du Salon des Armées, théâtre des armées de la République. Page 6 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Souffrir et mourir Les blessés et les morts La Grande Guerre compte 20 millions de blessés, 10 millions de morts. La France totalise pour sa part 3 millions de blessés et 1, 4 millions de morts. Si l’infirmerie de la tranchée constitue le premier centre de soin pour les blessés légers, des postes de secours sont organisés près du front pour recevoir les soldats plus lourdement touchés. Après évacuation par des brancardiers, le corps médical détermine l’état de gravité des blessés. Hôpitaux militaires et antennes médicales sont disposés à l’arrière, un train sanitaire assurant la liaison pour le transport des blessés. Devant les blessures d’une guerre d’un genre nouveau où les corps sont déchiquetés par les obus, la médecine doit s’adapter. Le corps médical expérimente des opérations et des procédés caractéristiques d’une médecine moderne : utilisation des rayons X pour localiser les éclats, chirurgie faciale, perfectionnement de la transfusion sanguine… La mort est omniprésente, frappant au hasard sur les champs de bataille. Dès 1914, des trêves sont organisées afin de pouvoir procéder à l’enlèvement des corps ainsi qu’à leur enterrement. Certains soldats sont identifiés grâce à leur plaque portée au poignet. Cependant, 700 000 combattants n’ont jamais été retrouvés, soit désintégrés par les explosions, soit ensevelis sous des masses de terre. La série des scènes de guerre produite par Maximilien Luce, entre 1914 et 1918, offre une représentation effroyable du no man’s land. Les nettoyeurs de tranchées, dont les visages sont à peine esquissés, transportent les cadavres ou les blessés, pelle à la main, dans un univers anonyme et dévasté. Bernard Naudin dénonce « l’horreur de la guerre par des visages d’hommes empreints de tristesse ». Son dessin au crayon, croqué sur le vif, intitulé Enterrement, en est un exemple bouleversant. Dans Honneurs rendus aux tombes des soldats tués à l’ennemi, il observe « un fantassin qui s’efforce d’enfoncer solidement une lourde croix sur une tombe où il vient, sans doute, d’étendre lui-même le corps d’un copain tué à ses côtés » (François Poncetton). Oublier le front Les distractions A partir de 1915, la croyance en une guerre de courte durée s’éloigne. Devant l’annonce d’un allongement du conflit, un système de permission est mis en place afin de maintenir le moral des troupes. Le soldat français profite d’environ 60 jours de permission sur les 1561 jours de guerre. Page 7 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Hors du front, les soldats bénéficient de moments de repos où des distractions sont organisées pour oublier les combats : rencontres sportives, concerts, théâtre... L’une des premières œuvres de Georges Chauvel représente un lanceur de grenade, qui sert de trophée lors d’un match de rugby entre Français et Néo-zélandais en 1917. Bernard Naudin nous livre une série de dessins dans La guerre, Madame…, récit de la journée d’un permissionnaire dans la capitale. Il réalise plusieurs programmes de concerts de bienfaisance, par exemple Matinée récréative offerte aux malades convalescents, Concert au profit des anciens élèves du Conservatoire en 1917. L’œuvre de Maximilien Luce témoigne de la vie de « l’arrière ». Sa représentation de la Gare de l’Est sous la neige un jour de 1917 nous montre l’arrivée ou le départ des permissionnaires devant ce monument parisien emblématique. Les lignes ondulantes de la façade de la gare s’opposent aux lignes verticales des personnages. La couleur rouge sang du spahi forme un contraste violent avec la teinte bleu-horizon des Poilus (source Carol Heitz). D’autre part, la presse est très appréciée des soldats qui, redescendus du front, profitent d’un moment de calme dans les cantonnements de repos. A côté de la presse de propagande (Le Bulletin des Armées de la République) et de la presse illustrée (L’Illustration), d’autres journaux du front sont édités, plus proche du quotidien des hommes et de la réalité de la guerre. Les bulletins des tranchées sont rédigés et imprimés au front par les Poilus eux-mêmes et distribués jusque dans les tranchées de première ligne. L’Horizon, Le Poilu ou encore Le Canard Poilu font partie des célèbres périodiques de la Grande Guerre, employant un ton sarcastique. Supplément du Canard Poilu, le Lapin à plumes offre également des planches de bandes dessinées humoristiques. Un document original, dénommé Le Poilu, pièce d’ombres, rédigé par deux caporaux, mêle dessins en ombres chinoises et courtes histoires satiriques dans l’esprit des chansonniers début de siècle. Ce répertoire à l’humour grinçant, Le Poux, La chaussette, L’homme fil de fer… est représenté et édité sur le front en avril 1915. Garder la mémoire Les monuments aux morts L’exposition aborde la question mémorielle de la Grande Guerre. L’immédiat Aprèsguerre connaît un mouvement général de reconnaissance avec l’érection de monuments commémoratifs destinés à perpétuer le souvenir des soldats morts pour la Patrie. Au lendemain de la guerre, la France se couvre de monuments en hommage à tous les combattants morts sans avoir de sépulture. Le conflit ayant levé des hommes dans toutes les communes, 36 000 lieux de mémoire sont ainsi érigés. Cependant, si les monuments aux morts font partie du paysage patrimonial de chaque commune, l’élaboration du souvenir implique un certain nombre de conditions financières et matérielles. Page 8 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Une souscription publique contribue le plus souvent à assurer le financement des monuments aux morts, par ailleurs subventionnés par l’Etat et commandités par les municipalités. Le dossier de souscription relatif au monument aux morts de Dourdan en est un parfait exemple. Le choix du lieu d’implantation, la liste des inscriptions, de la décoration et de la statuaire sont le préalable nécessaire aux constructions commémoratives. Installés dans leur grande majorité avec solennité sur une place publique, ils arborent des emblèmes précis (croix de guerre, palme des martyrs, flamme, épée, couronne de laurier…). Y figurent généralement une simple liste de noms sans grades ainsi que l’épigraphie officielle telle que « A nos enfants morts pour la France ». Le premier projet du monument aux morts de Dourdan, élaboré en 1920 par l’architecte Eugène Vernholes (1864-1925), reprenait une symbolique militaire et belliqueuse : épée, obus signes de mort transformés en trophées, têtes de bélier emblèmes de force et renaissance. Cependant, la réalisation du monument érigé non pas sur la place principale mais dans une rue adjacente, affiche une simple décoration en mosaïque dans l’esprit Art déco. Si certaines communes choisissent un obélisque ou une simple colonne, d’autres passent commande à des artistes pour la réalisation d’une statuaire. Celle-ci reprend le plus souvent le thème du « Poilu triomphant ». Tout un répertoire symbolique est proposé telle la mise en scène de la douleur avec le personnage de la veuve et de l’orphelin. Le sculpteur Georges Chauvel réalise, en 1919, le monument aux morts de la ville de Villemomble. Cet artiste, présent dans les collections du musée, nous montre Marianne symbolisant la République et la Victoire, soutenant un Poilu : La France recevant dans ses bras un soldat blessé. Carnet de guerre pour les enfants L’exposition réserve au jeune public un espace de lecture inscrit sur les pages d’un carnet de guerre. Ces petits cahiers de format oblong, faciles à glisser dans une poche, étaient les confidents des Poilus. Dans un moment de répit, ils couchaient sur ces pages leurs impressions, croquaient sur le vif les portraits de leurs amis, dessinaient des paysages pour échapper à l’horreur de la guerre. Ces pages de carnets abordent la Grande Guerre sous forme de notes et d’illustrations. Le Poilu Le carnet de guerre pour les enfants reprend la définition du Poilu ainsi qu’un lexique de quelques termes apparus en 1914-1918. Le jeune public peut ainsi se familiariser avec l’argot militaire. Dix chiffres permettent également de rendre compte de la « guerre totale », caractéristique du premier conflit mondial. Survivre dans les tranchées Le carnet de guerre évoque la vie quotidienne des Poilus dans la tranchée : l’attente, les repas, la roulante, la lutte contre les rats et les poux. Page 9 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images L’équipement et l’armement du Poilu L’équipement et l’armement des soldats de la Grande Guerre sont déclinés en six points : casque Adrian, capote bleu-horizon, bandes molletières, brodequins, fusil Lebel, havresac. Les Dames blanches Pendant la Grande Guerre, de nombreuses femmes partent comme volontaires pour devenir infirmières et choisissent de revêtir l'habit d' "ange blanc". Leur tâche consiste à soigner de jeunes hommes gazés, amputés, aveuglés, défigurés, qu’elles accompagnent dans la douleur et parfois dans leurs derniers instants. Très appréciées par les soldats, elles ont soigné trois millions de blessés. L’artisanat de tranchée Contraints à l’immobilité de la guerre de tranchées, les soldats développent une activité de création artisanale et artistique, «l’art du Poilu ». A partir des matériaux récupérés sur les champs de bataille, les poilus habiles de leurs mains, fabriquent des objets de la vie courante ou décoratifs : bijoux, briquets, figurines… Le prêt d’un particulier nous permet d’exposer des douilles sculptées dans l’esprit Art nouveau. Le soldat inconnu Le carnet de guerre pour les enfants évoque le symbole incarné par le Soldat inconnu. Déposée le 11 novembre 1920 sous l’Arc de triomphe, la dépouille du Soldat inconnu rend hommage à tous les morts français de la Grande Guerre. Une flamme, ranimée chaque soir par les associations d’Anciens combattants, brûle en permanence. Page 10 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Autour de l’exposition Journées européennes du Patrimoine Samedi 20 et dimanche 21 septembre. Entrée gratuite Vernissage de l’exposition Images de Poilus, Poilus en images Samedi 20 septembre à 15h Spectacle théâtral et musical Bleu-Horizon par la Cie du Samovar Samedi 20 et dimanche 21 septembre à 16h30 Adapté du roman de Danielle Auby, ce poème dramatique à deux voix déroule, entre parole et chants, des fragments d’histoire de vie et de mémoire. Un comédien, une musicienne et un danseur de la compagnie du Samovar se concentrent sur des figures d’écrivains morts pendant la Grande Guerre. Bleu-Horizon - Cie du Samovar - © Lot Ateliers pédagogiques à destination des scolaires Octobre-décembre 2014 Visites commentées Autour du poilu / Contre l’oubli : pierre et mémoire Ateliers d’arts plastiques animés par l’association Couleur locale. Ecole primaire : création d’un Carnet de guerre Collège : création d’une composition sur le thème de la guerre à partir des œuvres exposées / réalisation d’une peinture sur le thème de la guerre et la paix Lycée : La publicité et les «Poilus» : création d’une affiche de guerre Lecture Lettres de Poilus par l’association Douz’en voix Samedi 11 octobre à 15h. Entrée gratuite Balade Lieux de mémoire par l’association des Amis du château et du musée de Dourdan Mardi 11 novembre à 15h. Entrée gratuite Page 11 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Liste des œuvres exposées Salle 1 Affiche française de mobilisation générale, 2 août 1914, manuscrit et imprimé, n° inv. 2006.0.298 Le Lapin à plumes, supplément du Canard poilu imprimé, n° inv. 2007.0.84 Le Poilu, 1914, imprimé Le Tord-boyau, journal du front, 1918, imprimé, n° inv. 2007.0.70 Gustave Pierre (1875-1939) Soldats montant au front croisant ceux en descendant, signé, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Groupe de soldats avec paquetage : la relève de la tranchée, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Soldats dans une tranchée dont un devant l’entrée d’un abri, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Soldats emmitouflés au fond d’une tranchée, signé, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Soldat blessé à la tête, quittant une tranchée avec un camarade, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Vue nocturne, soldats pénétrant dans un abri, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Soldats montant au front par clair de lune, signé, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) Soldats traversant un village de nuit, n.d., eau-forte. Collection particulière Gustave Pierre (1875-1939) La tranchée de Tresauvaux, n.d., eau-forte. Collection particulière Salle 2 Maximilien Luce (1858-1941) Soldats relevant un blessé, 1916, huile sur toile, n° inv. 1983.4.1 Bernard Naudin (1876-1946) Soldat assis, n.d., crayon, n° inv. 2007.0.60 Bernard Naudin (1876-1946) Enterrement, n.d., crayon, n° inv. 2007.0.61 Page 12 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Bernard Naudin (1876-1946) Poilu, n.d., dessin à la plume Bernard Naudin (1876-1946) Fac-similés des Croquis de guerre 1914-1915, 1915 et 1916, imprimé, n° inv. 2013.5.32013.5.4 Bernard Naudin (1876-1946) Illustrations in : La guerre, Madame, 1914-1915, 1915, n° inv. 2013.5.2 Bernard Naudin (1876-1946) Affiches d’emprunt de la défense nationale, n.d., imprimé, n° inv. 2006.0.333-2006.0.334 Bernard Naudin (1876-1946) Illustrations, n° inv. 2007.0.55, 2007.0.56, 2007.0.57, 2007.0.58, 2007.0.59, 2007.0.62, 2007.0.63, 2007.0.65, 2007.0.69, 2007.0.71, 2007.0.80, 2007.0.81, 2007.0.83 Caporal Parisot, caporal de Percy, Le Poilu, pièces d’ombres, 1915, imprimé François Poncetton (1877-1950) Essai d’un catalogue des eaux-fortes de Bernard Naudin, 1918, imprimé, n° inv. 2007.0.89 François Poncetton (1877-1950) Bernard Naudin, n.d., imprimé, n° inv. 2007.0.66 Salle 3 Georges Chauvel (1886-1962) Projet non réalisé de monument aux morts pour la ville d’Elbeuf, n.d., photographie, A. Ricois, éditions d’art de Villemomble Georges Scott (1871-1927) Projet non réalisé de plaque commémorative Département de Seine-et-Oise, arrondissement de Rambouillet, Dourdan, morts pour la France, 1914-1918 Gouache et imprimé, 1918, n° inv. 2005.0.961 Eugène Vernholes (1864-1925) Ville de Dourdan, projet de square pour l'emplacement du monument aux morts de la guerre, plan d’ensemble du square et des rues avoisinantes, n° inv. 2005.0.937 Dossier d’archives concernant la construction du monument aux morts de Dourdan Commission du monument aux morts, 1920-1923, manuscrit et imprimé Page 13 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Bibliographie sélective AUCLERT, Jean-Pierre. Baïonnette aux crayons : caricatures et propagandes de la Grande Guerre. Paris : Gründ, 2013. 205 p. BOURNIER, Isabelle, TARDI. Jacques. Des hommes dans la Grande Guerre 14-18. Paris : Casterman, 2008. 60 p. CHARDINE, Marianne. Monuments aux morts du Sud-Essonne. In : . Les lieux et les images de la mort deuxième rencontre des associations historiques du Sud et Centre Essonne, Bretigny-sur-Orge, 1er décembre 2001. Ed. Etampes-Histoire, 2003, p. 37-45. L’Illustration : journal universel. Paris : J.-J Dubochet, 1843-1944. Musée des Beaux-Arts, Reims. Dossier d’œuvres de Gustave Pierre. Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie Maximilien Luce, peindre la condition humaine. Catalogue d’exposition. [Mantes-la-Jolie, Musée de l'Hôtel-Dieu, 17 juin-31 octobre 2000]. Paris : Somogy ; Mantes-la-Jolie : Musée de l'Hôtel-Dieu, 2000. 95 p. PROST, Antoine. La Grande Guerre expliquée en images. Paris : Albin Michel, 2013. 96 p. ROBICHON, François. Les missions d’artistes aux armées en 1917. Cerma, Peindre la Grande Guerre 1914-1918. 24 p. TARDI. Jacques, VERNEY, Jean-Pierre. Putain de guerre ! 1917-1918-1919. Bruxelles ; Paris : Casterman, 2008. Tome 2. 66 p. Collection Univers d’auteurs. TARDI. Jacques, VERNEY, Jean-Pierre. Putain de guerre ! 1914-1915-1916. Bruxelles ; Paris : Casterman, 2008. Tome 1. 67 p. Collection Univers d’auteurs. THIERRY, Gabrielle, RENEFER (ill.). Carnet de poilu : leur vie racontée aux enfants par Renefer. Paris : Seuil, 2013. 161 p. TUBERGUE, Jean-Pierre. 1914-1918, Les journées de tranchées, la Grande Guerre écrite par les Poilus. Paris : Ed. Italiques, 1999. VATIN, Philippe. Conférence. Artistes au front et à l’arrière. [en ligne]. 29 septembre 2013, 8 p. Disponible sur : http://www.museedelagrandeguerre.eu/index646.html (consulté le 15 mai 2014). Page 14 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Liste des illustrations presse Maximilien Luce Soldats portant un blessé Huile sur toile, 1916 coll. Musée du château de Dourdan Gustave Pierre Soldats dans une tranchée Eau-forte, n.d. coll. particulière Bernard Naudin Enterrement Crayon, n.d. coll. Musée du château de Dourdan Bernard Naudin Au front Fac-similé des Croquis de campagne, 1915-1916 coll. Musée du château de Dourdan Le Tord-boyau, « annales » du front ni politiques, ni littéraires Journal du front Imprimé, 1918 coll. Musée du château de Dourdan Georges Chauvel Projet de monument aux morts pour la ville d’Elbeuf Photographie, n.d. coll. Musée du château de Dourdan Caporal Parisot (rédacteur), Caporal Percy (illustrateur) Le Poilu, pièce d’ombres Imprimé, 1915 coll. Musée du château de Dourdan Georges Chauvel Monument aux morts de Villemomble en bronze, 1919 Photographie Ville de Villemomble Page 15 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Le Musée du château de Dourdan Le Musée municipal du château de Dourdan est installé dans la forteresse médiévale, érigée par Philippe Auguste vers 1222. Remarquable exemple d’architecture militaire, le château est l’un des seuls édifices philippiens en Ile-de-France qui ait conservé ses structures défensives. Transformé en prison dès 1672 par Philippe d’Orléans, le château abrite des détenus jusqu’en 1852. Acheté par un notable dourdannais, Amédée Guénée, il est ensuite légué à ses cousins, la famille Guyot. Habitée par Joseph Guyot jusqu’en 1924, la demeure a conservé une grande partie de son décor néo-gothique et éclectique, caractéristique des arts décoratifs du XIXe siècle. Cette atmosphère de maison particulière imprègne encore toutes les salles du musée. Le château et son musée sont classés au titre des Monuments historiques en 1964. Labellisée Musée de France en 2003, la maison-musée abrite aujourd’hui des collections de grande qualité, exposées de façon chronologique et thématique, dont des fonds archéologiques d’époque gallo-romaine et médiévale (céramiques, verreries, objets métalliques) issus de nombreuses fouilles opérées dans la ville et ses environs. Le musée accueille, par ailleurs, le riche patrimoine de l’ancien Hôtel-Dieu de Dourdan, composé de tableaux, canivets, mobilier, pots de pharmacie. Une peinture à l’huile sur bois mérite une place à part : attribuée au peintre flamand Pieter Coeck van Aelst, la Vierge à l’enfant (XVIe siècle), dite Vierge au Perroquet est une œuvre remarquable qui s’inscrit dans la tradition de l’École Nordique. L’ancien cabinet de travail de Joseph Guyot offre des vues de la ville de Robert Chailloux, des planches d’architecture des éditions Thézard, une série d’aquarelles urbaines, qui soulignent toute la richesse du patrimoine architectural. La chambre d’Elisabeth Guyot dévoile les collections de céramiques constituées par François Poncetton, médecin, journaliste et collectionneur, qui avait projeté de créer, dès les années 1930, un musée à Dourdan. Le décor XIXe de l’ancienne salle à manger met en valeur des portraits de personnalités marquantes de la ville : famille Guyot, Jean-François Regnard, portrait en pied du consul Lebrun, Madame Jean-Pierre Demetz par Marie-Gabrielle Capet, Frédéric Demetz, Francisque Sarcey, Emile Zola. Le Salon Verteillac évoque la présence à Dourdan au XVIIIe siècle d’une famille de gens d’esprit, tenant salon au château du Parterre : mobilier, chaise à porteur, cartel d’applique et huile sur bois de Theodore van Thulden sont de précieux témoins de vie. Grâce à des donations, le musée s’est enrichi de fonds d’artistes des XIXe et XXe siècles, dont Aline Boulian, Cécile Luquet, Georges Chauvel, Maximilien Luce et Bernard Naudin. Page 16 Dossier de presse Exposition Images de poilus, poilus en images Informations pratiques Images de poilus, poilus en images Musée du château de Dourdan Place du général de Gaulle 91 410 Dourdan Tél. : 01.64.59.66.83 Fax : 01.64.59.21.65 (du mercredi au dimanche) [email protected] Site internet : http://www.mairie-dourdan.fr rubrique Le Château Exposition présentée du 20 septembre au 28 décembre 2014 Ouverture : du mercredi au dimanche jours fériés inclus, de 10h à 12h et de 14h à 18h (vendredi fermeture à 17h) Fermeture : lundis et mardis - 25 décembre -première quinzaine de janvier Accès Par la N20 ou l’A10 (50 km de Paris), direction Bordeaux/Nantes, sortie Dourdan. Suivre centre-ville RER ligne C (station Dourdan) RER ligne B (station Massy-Palaiseau) puis Bus n° 91.03 Tarifs Individuels visite libre : Plein tarif: 3.70 € - Tarif réduit (De 7 à 18 ans - étudiants - demandeurs d’emplois personnes handicapées): 1.85 € Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans Activités Pour tous : Visites libres avec livrets pédagogiques pour les enfants Individuels visite guidée : Plein tarif : 6,10 € - Tarif réduit : 2.55€ Pour les groupes (minimum: 10 pers./maximum: 50 pers.) : Groupes visite libre : Adultes : 3,05 € - Enfants : 1.55 € Visites guidées du château, du musée et des expositions temporaires avec un guide conférencier– durée: 1h30 Réservation obligatoire Groupes visite guidée : Adultes : 5,10 € - Enfants : 2,05 € Ateliers pédagogiques : 2.55 € Pour les scolaires - Réservation obligatoire Contact Presse Visites libres du château et du musée avec livrets pédagogiques Damien De Nardo Courriel : [email protected] Tél. : 01.64.59.66.83 Visites guidées du château, du musée et des expositions temporaires Durée: 1h30 mn Ateliers pédagogiques dans le cadre de l’exposition temporaire Page 17