Contribution du secteur privé dans la réduction des risques de
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Contribution du secteur privé dans la réduction des risques de
CONTRIBUTION DU SECTEUR PRIVE DANS LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES NATURELLES : CAS DU MAROC. Jaouad EL MAZOUDI, Morad SBITI et Rachid BOUTANNOURA [email protected], msbiti @yahoo.fr, [email protected] UniversitéMohamed V, FSJES Agdal Rabat, Maroc et Université Cadi Ayyad, FSJES Marrakech. Résume : À travers une recherche de terrain menée dans le contexte marocain, il s'agit de saisir, dans une perspective managériale, le rôle que peut jouer le secteur privé dans la réduction des risques de catastrophes naturelles. Nous avons opté pour une stratégie qualitative basée sur des études de cas d’entreprises marocaines. Les résultats de la recherche montrent que le secteur privé dans le contexte marocain est dans une posture réactive c’est la raison pour laquelle il aura un long chemin devant lui pour participer activement à la réduction des risques de catastrophes naturelles. CONTRIBUTION OF THE PRIVATE SECTOR IN REDUCING RISK OF NATURAL DISASTERS: THE CASE OF MOROCCO. Abstract: Through field research conducted in the Moroccan context, our goal is to capture, in a managerial perspective, the contribution of the private sector in reducing disaster risk. We opted for a qualitative strategy based on case studies of Moroccan companies. The research results show that the private sector in the Moroccan context is in a reactive posture that is why it will be a long way before him to participate actively in reducing disaster risk. INTRODUCTION : La réduction des risques de catastrophes est une approche globale, qui inclut toutes les mesures visant à réduire les risques de catastrophes. Ces actions peuvent être d’ordre politique, technique, social ou économique. La réduction des risques de catastrophes peut revêtir de multiples formes : directives en matière de politiques, lois, plans de préparation, projets agricoles, implication du secteur privé et régime d’assurance. Cette approche doit inciter toutes les parties prenantes de la société à réfléchir et travailler ensemble afin de veiller à ce que chacun, responsable gouvernemental ou citoyen ordinaire, puisse prendre les décisions appropriées pour réduire les risques et l’impact des catastrophes. De cette manière, une tempête ou une inondation ne pourront pas transformer le mauvais temps en une catastrophe en devenir. Les aléas sont naturels et habituellement inévitables, tels que les cyclones, les inondations, les sécheresses et les tremblements de terre. Alors qu’une « catastrophe » se produit lorsque d’un aléa résulte une dévastation qui laisse les communautés ou mêmes des nations incapables de réagir à l’événement sans secours extérieur. Selon une étude menée par l'UNISDR « The United Nations Office for DisasterRiskReduction » et certains de ses partenaires a démontré les pertes occasionnées par les inondations, les tremblements de terre ou les sécheresses ont été sous-estimées de 50%, et que les conséquences financières des tremblements de terre et des cyclones pourraient se monter à 180 milliards de dollars par an au XXIème siècle. Il est donc indispensable que les secteurs privé et public fonctionnent en partenariat. N'oublions pas que le secteur privé est impliqué dans une bonne partie des investissements mondiaux dans le bâtiment, les entreprises et les infrastructures. Il est donc profondément concerné par la gestion des risques des catastrophes naturelles. Dans un contexte actuel marqué par la montée des catastrophes naturelles, les risques augmentent, c'est indéniable, la population croît et cette pression démographique accroît la densité de population des zones à risque, ce qui oblige désormais les pays à planifier avec l’implication de toutes les parties prenantes surtout le secteur privé. Selon Ban Ki-moon Secrétaire général des Nations Unies “ La réduction des risques de catastrophe et l’amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles dans différents secteurs de développement peuvent avoir des effets multiplicateurs et accélérer la réalisation des objectifs du Millénair ”. Le rôle du secteur privé dans le soutien de la RRC a fait l'objet d'une attention croissantede la part des organisations internationales, notamment l'UNISDR, le WEF et la Banque Mondiale, Toutefois, il existe peu de données sur le contexte, les opportunités et les défis spécifiques ausecteur privé marocain pour réduire les risques de catastrophes. La gestion des risques de catastrophes est l'un des enjeux de développement les plus complexes. Les inondations, tremblements de terre, sécheresses et autres aléas naturels supposent des défis majeurs qui entravent la croissance et la stabilité des pays. Au cours des 30 dernières années, plus de 40 millions de personnes ont été affectées par des catastrophes naturelles dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et celles-ci ont coûté quelque 20 milliards de dollars EU à leurs économies (Rapport banque Mondiale 2014). Durant les seules 5 dernières années, plus de 120 catastrophes ont provoqué des dommages de l’ordre de 1 milliard de dollars EU par an en moyenne. Dans la région MENA, l’interaction entre les catastrophes naturelles, l’urbanisation rapide, la rareté de l’eau et le changement climatique est devenue un défi majeur pour la mise en place de politiques et la planification. Dans notre travail nous mettons l'accent sur le rôle du secteur privé,nous essayons d’explorer pour répondre à notre question centrale : comment et pourquoi le secteur privé s’engage pour réduire les risques de catastrophes naturelles dans le contexte de pays en voie de développement tel que le Maroc ? . La complexitédes catastrophes naturelles dont les pays pauvres qui en souffrent le plus, l’Etat serait incapable de permettre une résilience aux régions touchées.En novembre 2002, le Maroc est frappé par de violentes précipitations. Les inondations paralysent plusieurs unités industrielles. Une aide d'urgence est débloquée par l'État. Deux ans plus tard, en 2004, le tremblement de terre qui a frappé la ville d'Agadir 1, ou celui qui frappé la ville d’Al Hoceima, au nord du pays, provoque plusieurs centaines de morts et détruit des milliers d'habitations. Une nouvelle fois, l'État intervient et débloque une aide d'urgence. « Ces deux événements ont marqué le début d'une réflexion pour la mise en place d'un système assurantiel moderne en cas de catastrophe naturelle », explique AbderrahimChaffai, directeur général délégué de la Société centrale de 1 En 1960, on a assisté à un tremblement de terre d’Agadir (Maroc) qui a tué 12 000 personnes. 2 réassurance.Les catastrophes augmentent dans le monde entier et leurs effets n'ont jamais été aussi dévastateurs. APERCU SUR LA GESTION INTEGREE DES RISQUES NATURELS : Le rôle de l’assurance dans la réduction des catastrophes naturelles dans plusieurs contextes : L’assurance est le principal outil financier à la portée des ménages et des entreprises pour renforcer leur résilience aux catastrophes (UNISDR, 2013). Aux États-Unis, depuis l’instauration du National Flood InsuranceAct (1968), les services d’assurance inondation sont fournis dans le cadre d’un programme public appelé National Flood Insurance Program (NFIP) à destination des communautés locales .Celui-ci facilite l’accès à l’assurance en contrepartie de l’adoption de mesures visant à réduire les conséquences potentielles des inondations. Le Flood InsuranceReformAct of 2012 affirme la volonté de contribuer à une meilleure résilience des communautés (FEMA, 2013). La tarification de l'assurance peut être modulée selon l'exposition aux risques. Aux États-Unis, l'assuranceinondations est actuarielle, dans la limite de l'information fournie par les cartes de risques (Hayes et Neal, 2009). Au Japon, la tarification de l'assurance-tremblements de terre repose sur une carte probabiliste de l'aléa sismique composée de quatre zones (Tsubokawa, 2004). L'assurance peut même être limitée dans les zones exposées, ce qui peut décourager l'installation dans ces zones. Ainsi, l'État fédéral américain ne propose pas d'assurance-inondations aux ménages vivant dans les zones fortement exposées (FEMA, 2007). Il peut sembler simpliste et dangereux de penser que l'assurance, par le jeu de la tarification, puisse modifier les choix de localisation. L'assurance actuarielle ne serait qu'une manie néolibérale. Est-elle ou non un critère de choix dans la construction, l'activité, le niveau de prix ? En effet, les marchés immobiliers valorisent le flux capitalisé des primes d'assurance-catastrophes naturelles, comme l'établissent plusieurs études empiriques fondées sur la méthode des prix hédoniques (McDonald et al., 1990 ; Harrison et al., 2001 ; Bin et al., 2008). Aux États-Unis, nous l'avons rappelé, l'assurance-inondations est en principe actuarielle. L'évolution des primes, à la suite, par exemple, des catastrophes, peut entraîner des révisions des prix de l'immobilier. Ces prix peuvent même davantage réagir aux primes d'assurance qu'à d'autres révélations du risque, comme à Houston au Texas où, dans les années 1980, les prix de l'immobilier n'ont pas diminué après l'inondation de 1979, mais seulement après la spectaculaire augmentation des primes d'assurance qui en est la conséquence différée (Skantz et Strickland, 1987). Les effets pervers du manque d'incitations illustrent en négatif le même mécanisme. Toujours aux États-Unis, les primes sont subventionnées, à titre dérogatoire, pour les habitants installés avant la cartographie de zones inondables. Dans le comté de Santa Rosa (Floride), les primes d'assurance subventionnées ont déséquilibré le marché immobilier en réduisant dans les zones inondables l'espérance mathématique de pertes financières dues aux inondations (Morgan, 2007). Ainsi, les primes d'assurance contre les catastrophes naturelles ne reflètent pas toujours l'exposition aux risques naturels des habitations et des entreprises. Rappelons que l'équilibre financier du système d'assurance des catastrophes naturelles n'est pas en luimême un critère d'efficacité. Ajuster globalement les taux de primes pour compenser les dérives de coûts est une solution mécanique sans effet modérateur. Comparaison entre cadres juridiques de la gestion des risques naturels (Nations Unies, Union européenne, France)(*),(1),(2),(3) 3 (*) Autres domaines de conventions des Nations Unies faisant référence à la prévention des risques naturels : patrimoine, droits humains, cours d’eau et lacs transfrontaliers, arc alpin, ACC. Références aux articles du traité de Lisbonne (TL, 2007) : (1) L’article 2.2 dispose, notamment, que l’UE « œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique (…) Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres ». L’article 169 dispose, notamment, que « la Communauté contribue à la protection de la santé, de la sécurité et des intérêts économiques des consommateurs ». Il peut être associé à cet ensemble d’objectifs généraux une finalité de résilience économique des territoires et des acteurs économiques, face aux catastrophes. (2) Art. 122.2 : « Lorsqu’un État connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés en raison de catastrophes naturelles ou d’événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, statuant à la majorité qualifiée sur proposition de la Commission, peut accorder (sous certaines conditions) une assistance financière communautaire à l’État membre concerné ». Il peut être associé à cette disposition de politique monétaire une finalité de résilience macroéconomique des États membres, face aux catastrophes. (3) Règlement (CE) 2012/2002 du Conseil du 11 novembre 2002 instituant le Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). La gestion intégrée des risques naturels dans le contexte Marocain : Selon la Banque mondiale en 2008, le Royaume du Maroc a demandé de l’aide à la Banque mondiale pour gérer son exposition aux risques susceptibles d’avoir un impact sur son budget et de graves conséquences pour les communautés locales, les moyens de subsistance et la stabilité sociale. Ces risques ont été classés par l’État selon l’ordre de priorité suivant : i) la volatilité des prix des produits de base; ii) les risques de catastrophe naturelle; et iii) les risques dans le secteur agricole. Cette initiative, l’Évaluation et la stratégie nationales des risques de catastrophe au Maroc, aborde plusieurs types de risques à la fois, afin de fournir une analyse complète de la gestion des risques pour un pays à revenu intermédiaire comme le Maroc. Ainsi, un grand nombre de partenaires se sont unis dans une approche véritablement « intégrée » pour apporter une aide technique sans prêt s’élevant à environ 2 millions de dollars EU : la Banque mondiale ainsi qu’une équipe gouvernementale comprenant différentes spécialités, avec une aide financière et technique du GFDRR, de la Coopération suisse, de l’initiative Citoyens d’Europe, et du Fonds fiduciaire pour le développement écologiquement et socialement durable (TFESSD). D’autres partenaires comprennent l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), la Société marocaine du Croissant-Rouge, et les organismes des Nations Unies. Ce projet comporte trois composantes : i) la volatilité des prix des produits de base : analyse des mécanismes financiers existants qui contribuent à gérer la volatilité des prix des produits de base au Maroc, ainsi que de la capacité des pouvoirs publics à s’engager dans une stratégie d’achat afin de réduire l’exposition du Maroc à la volatilité des 4 prix du pétrole. ii) les risques de catastrophe naturelle : (a) Évaluation nationale probabiliste des risques : fournir une évaluation nationale probabiliste des risques (tsunami, tremblement de terre, inondation, glissement de terrain et sécheresse) qui posera les bases de la préparation d’une stratégie nationale complète de prévention et de gestion des risques de catastrophe ainsi que des investissements correspondants pour réduire l’exposition du Maroc aux risques liés à ces aléas. (b) Réduction des risques de catastrophe au niveau de la communauté : l’équipe travaille en collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour élaborer des plans de résilience communautaires sur la base d’études de terrain de la perception des risques, qui seront intégrés dans les Plans de développement communautaire de 2015. (c) Évaluation des assurances des risques de catastrophe : la Banque mondiale travaille avec le Département des assurances et de protection sociale du ministère des Finances, qui a émis un projet de loi sur les risques de catastrophe, préparé par le ministère des Finances et le secteur marocain des assurances. iii) les risques dans le secteur agricole : le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime a lancé une étude pour évaluer les risques potentiels affectant le secteur agricole afin d’identifier certains risques pouvant être transférés au secteur des assurances. Actuellement, un produit d’assurances multirisques est disponible, et d’autres produits d’assurances destinés à couvrir le bétail et les cultures pérennes sont en cours de développement. Quelques importantes analyses quantitatives ont été menées durant cette période, révélant par exemple que le Maroc est l’un des pays les plus vulnérables aux aléas naturels de la région MENA. Les évaluations nationales probabilistes des risques montrent que plus de 30 % de la population du Maroc et 33 % de son PIB sont exposés au risque de deux aléas naturels ou plus, et le pays subit des pertes annuelles moyennes de plus de 650 millions de dollars EU en raison des aléas naturels. Étant donné la magnitude des risques auxquels le Maroc est confronté, l’État s’est aujourd’hui lancé dans un projet de gestion intégrée des risques à long terme avec la Banque mondiale. Cette initiative de gestion intégrée des risques aura pour résultat une prise de conscience des risques à tous les niveaux et la mise en œuvre de solutions intégrées pour la gestion des risques, tout en introduisant le concept dans l’appareil d’élaboration des politiques de l’État, en se concentrant sur la prévention et le renforcement de la résilience. Source : Programme complet de gestion des risques de catastrophe au Maroc (GFDRR). Le Maroc a lancé un programme d’assurance sécheresse pilote innovant pour les agriculteurs destiné à les aider à atténuer les risques associés aux sécheresses périodiques. Cette assurance aide les producteurs à obtenir un financement pour l’achat de graines certifiées assurant de meilleurs rendements et revenus et présentant une plus grande résistance aux maladies. Si une sécheresse déclenche une indemnisation au terme du contrat d’assurance, les sommes sont versées directement à la banque pour rembourser les prêts de l’exploitant Figure 1. Conséquences économiques et nombre total de personnes affectées par catastrophes dans la région MENA, 1981–2010 5 Source: Banque mondiale 2013. CADRE THEORIQUE DE NOTRE RECHERCHE : La RSE est définie par des actions des entreprises qui fournissent un certain type de prestations sociales qu'ils ne sont pas tenus d'effectuer (McWilliams et Siegel, 2001). Jones (1980, p. 59) la RSE est définie par «l'idée que les sociétés ont l'obligation d’aider les parties prenantes de la société autres que les actionnaires et au-delà qui est prescrit par la loi». Holmes et Watts (2000, p. 9) d’autre part la RSE est définie par « la poursuite de l'engagement par les entreprises à se comporter de façon éthique et contribuer au développement économique, tout en améliorant la qualité de vie des travailleurs et de leurs familles ainsi que la communauté locale et la société en général ». Ces activités de RSE sont également volontaires dans la nature et peuvent être considérés comme une réflexion du caractère de la société (Sen et Bhattacharya, 2001), son système de valeurs (Jamali, 2008), sa préoccupation pour la société et le bienêtre des citoyens (Johnson , 1971; Carroll, 1999), ou encore son âme (Chappell, 1993). Certaines personnes ont définis la RSE comme simplement une construction dont le définition est insaisissable au mieux (Snider et al., 2003), une pratique et une philosophie qui manque d’une définition précise, ce qui rend le concept de «floue» (Lantos, 2003). La RSE pourrait également être considérée comme une construction sociale dont la définition et les actions sont fondées sur les questions sociales, les parties prenantes, économique, volontaire, et les variables environnementales (Dahlsrud, 2008). Quelle que soit la raison pour laquelle la RSE existe, elle ne fournit sans doute une gamme d'activités de bienfaisance. Ces activités peuvent être placées dans deux grandes perspectives: 1) les actions éthiques par les sociétés; et 2) les activités instrumentales. Dans le cadre des activités éthiques, ils vont de la firme répondre à ses besoins juridiques (éthique transactionnels) à l'entreprise se livrer à l'éthique sur la base de changement proactif qu'il ne soit pas légalement tenu de procéder, mais effectue néanmoins. Dans le contexte des besoins instrumentaux, quant à elle, la RSE peut exister pour améliorer les objectifs de la société, la part de marché, et profitabilité. Les activités liées à la RSE peuvent également rendre l'entreprise plus attrayante pour le consommateur, par la suite de plus en plus sa marque et fidélité à la marque (Michael, 2003; Lichtenstein et al., 2004; Johnstone, 2008). Par conséquent, il peut être considéré comme une stratégie d'entreprise (Michael, 2003), ou une invention de relations publiques pour faire de l'entreprise une bonne réputation. La société pourrait également bénéficier grâce à ses efforts de développement communautaire à long terme en améliorant les conditions de travail de ses employés (Michael, 2003). Ces efforts servent aussi comme une stratégie de rétention de recrutement (Idowu et Towler, 2004). En outre, si un incident ou activité nuisible est causée par l'organisation, les actions préalables de RSE pourraient créer un «effet de halo», atténuant les jugements des consommateurs et le degré de blâme évalué contre la firme, de façon à éviter, ou réduire le risque de réputation de la firme. Ces activités ont également un impact de divers intervenants. Une partie prenante est une entité ou personne qui a un intérêt dans l'entreprise. Il peut inclure les employés, , les actionnaires, les fournisseurs , l’Etat et les clients (Freeman, 1984). Ces parties prenantes (sur une base individuelle ou en groupe) peuvent également être classés comme des coalitions, des demandeurs, influenceurs ou une combinaison de ceux-ci. Une partie prenante peut aussi inclure l'environnement naturel, même si elle «n'a pas conscience que faire des classes traditionnelles des parties prenantes». Dans ce contexte, l'environnement est pris en compte par le biais de ses parties prenantes humaines (Maak et Pless, 2006) où l'organisation adopte une obligation éthique ou morale à l'environnement en raison de sa philosophie ou les parties prenantes des entreprises impactées (Phillips et Reichart, 2000). Dans d'autres cas, ces activités de RSE en 6 fonction de l'environnement, peuvent être abordés dans une perspective stratégique parce que les événements naturels, notamment les conditions météorologiques et les changements climatiques extrêmes, peuvent sérieusement affecter les opérations d'une entreprise. Afin d'atteindre leurs objectifs en matière de RSE, les organisations ont une variété de mécanismes de prestation à leur disposition. En premier lieu, les activités de RSE peuvent être autonomes; à savoir les entreprises peuvent parrainer ou se livrer à divers programmes et activités sur leur propre. Les entreprises peuvent également en partenariat avec les ONG, où les partenariats pourraient émerger en fonction des besoins sociaux (Michael, 2003). Souvent, ces partenariats public-privé incluent la collaboration avec les organisations dont les activités lient en quelque sorte dans leur base de clients (Lichtenstein et al., 2004). La dernière catégorie, quant à elle, est l'endroit où l'organisation n partenariat avec les gouvernements. Par exemple, une firme peut travailler avec des représentants gouvernementaux et divers organismes sur le bien-être des consommateurs, la sécurité des employés, de réinvestissement communautaire, et les questions de protection de l'environnement (Michael, 2003). Tableau 1 - Postures managériales face à la RSE (d’après Saulquin&Schier, 2007) Passive Attitudefac e à laRSE Perception de la RSE RSE = contrainte Réactive RSE = levier d’ouverture Active RSE = levier dynamique interne Proactive RSE = levier stratégique Rôle de la RSE Pratiques de RSE Répondre à la pression des PP. L’entreprise attend que la pression des PP soit forte pour mener des actions. Exemples : mise en conformité légale etrèglementaire, qualité des Minimiser les Innover risques Innover sur le long terme pour les PP L’entreprise ne veut pas que les risques sociaux et environnementau x entachent sa réputation. Exemples : Sponsoring etActivités caritatives, communicatio n environnemen tale,recrutements locaux Opportunité pour trouver de nouveaux produits et services et avoir des démarches innovantes. Exemples : Ecoconception, promotion de la diversité, mécanismes de motivation des RH… Politiques de RSE définies pour les PP. Exemples : Co constructio n desoffres et des solutions, durabilitédespr oduits,procédur esdegestion de crises… produits, gestion des déchets… Posture Mécaniste Opportunist e& Processuelle Engagée 7 Cosmétique ASPECTSMETHODOLOGIQUES :L Une étude qualitative à visée exploratoire La pénurie de travaux de scientifique en matière de réduction des risques des catastrophes naturelles au Maroc et l’absence de contribution propre aux sciences de gestion nous ont amené à nous intéresser ce sujet. Vue le caractère relativement neuf de cette approche nous avons opté pour une méthodologie qualitative à visée exploratoire. Le cadrage conceptuel de l’étude se circonscrit au contour des travaux sur la responsabilité sociale de l’entreprise. Quant au matériau de base utilisé il se compose d’articles de journalistes et d’émissions télévisées complétées par des entretiens avec les responsables d’entreprises impliquées dans la réduction de l’étendue socialedes risques inhérents aux catastrophes. La collecte du matériau est architecturée de façon à assurer une complémentarité entre les développements actuels sur l’implication des entreprises dans les problèmes de la société et les données sur les dégâts naturels dans des zones du Maroc pour mieux cerner le contexte d’approche de notre problématique. Vu le caractère exclusivement exploratoire de notre démarche, nous avons choisi d'adopter une approche qualitative à visée exploratoire. Il s’agit d’une démarche qui permet de générer des « explications riches et solidement fondées de processus ancrés dans un contexte local » (Miles, Huberman, 2003). La situation de la RSE au Maroc connaît actuellement des mutations fondamentales à tous les niveaux, notamment sur celui de l'engagement dans les stratégies sociétales. Il s'agit d’une étape de transition qu'il convient d'explorer à travers les outils d'examen de l'implication des entreprises dans la vie de la société. Méthode, Collecte et traitement des données L’instrument d’exploration que nous avons retenu est celui de la méthode des cas. D’après Yin (1984), le spécialiste des méthodes d’investigation en sciences sociales, on fait appel à la méthode des cas chaque fois que l’objectif est d’aborder un thème de recherche mal connu. Pour Eisenhardt (1989), on l’utilise également lorsqu’on approche la thématique de recherche selon un nouveau prisme afin d’enrichir la connaissance de l’objet de recherche. Concrètement chaque entreprise étudiée a constitué un cas spécifique. Pour notre échantillonnage nous avons cherché à détecter des « cas révélateurs », au sens de Yin (1989), c’est-à-dire riches en nouvelles informations de nature à permettre de formuler de nouvelles propositions sur la question étudiée pour une meilleure compréhension. Pour y parvenir, nous avons filtré les entreprises en fonction de deux critères : celui de la conscience socialeau niveau du management stratégique (intégration de la RSE dans la vision des dirigeants) ; et celui qui en découle, la véritable Implication dans des actions de RSE (notamment, en faveur de la communauté suite à une catastrophe). Le recueil des données a été effectué à travers des entretiens individuels avec les responsables stratégiquesdes entreprises enquêtées. Il s’agitd'entretiensindividuels semi-dirigésd'une durée moyenne d'une heure et quinze minutes. L’entretien semi-dirigé est un outil de collecte de données par lequel le chercheur amène le sujet à partager des renseignements variés, détaillés et de première main sur les thématiques liées à l'objet de recherche. La spécificité de l’entretien semi-dirigé est qu'il permet d'obtenir l'information en limitant au maximum l'influence du chercheur pour assurer une meilleure fiabilité de la démarche (Roussel et Wacheux, 2005). Notre guide entretien s'est structuré autour d'interrogation visant à explorer comment et pourquoi les entreprises du secteur privé participent à réduire les risques liés à des catastrophes naturelles courant sur le territoire marocain (séismes, inondations, …). L'ensemble des entretiens a été enregistréet retranscrit. Présenté sous forme de verbatim, le matériau collectéa subi une analyse de contenu thématique après avoir été codifié sur la base de notre revue de littérature portant sur la RSE. Les codes ont été intégrées en faisant appel aux matrices de Miles et Huberman (2003), connues sous le nom des matrices informateurs / variables. L'analyse de contenu a permis de dégager les différents volets de l'implication des entreprises du secteur privé dans la réduction des risques de catastrophes. RESULTATS DE LA RECHERCHE : Les résultats de notre travail s’articulent autour de plusieurs points. 8 Intégrer la réduction des risques de catastrophes dans la planification socioéconomique et les programmes afin de sauvegarder les investissements en matière de développement. Ceci requiert le transfert de fonds, de technologie et de connaissances vers les communautés les plus vulnérables, par le biais d’une collaboration et de partenariats multipartites et multidisciplinaires à tous les niveaux spécifiquement avec le secteur privé. Le secteur privé est engagé dans la RRC, mais souvent, uniquement après une catastrophe de grande ampleur, ce qui fait qu’il n’y a pas une réelle prévention des entreprises enquêtées avant les catastrophes naturelles. Adopter la réduction des risques de catastrophes comme une composante essentielle des stratégies et des programmes de réduction de la pauvreté afin de protéger et d’enrichir les groupes défavorisés et pauvres en augmentant leur résilience aux catastrophes, tout en accordant une attention particulière aux minorités et aux communautés marginalisées. La majorité des actions du secteur privé au Maroc se concentre sur les activités de réaction et de redressement, dans le sens où les entreprises ne veulent pas que les risques sociaux et environnementaux entachent leur réputation.L’engagementdes entreprises interviewées se révèle assez limité. Le mécénat est la principale forme d'action de responsabilité sociale des entreprises (RSE).D’après notre étude le principal moteur des actions menées par les cas étudiés est l’opportunisme ainsi que le cosmétique. Cette RSE « cosmétique », les partenaires privés se trouvent en situation d’apporteur de ressources financières pour des causes portées par des entreprises sociales, des partenaires associatifs ou autres. Le secteur privé au Maroc est diversifié et propose un éventail large mais relativement peu exploré de valeurs ajoutées par rapport à la RRC. Les plateformes commencent à favoriser l'action dans le cadre des activités courantes. Tous les acteurs reconnaissent la nécessité d'améliorer l'action du secteur privé dans la RRC Cette étude ne prétend pas présenter un portrait complet de toutes les activités de RRC entreprises par différentes sociétés au Maroc. En revanche, elle propose un aperçu des principaux acteurs engagés, et des motifs d'actions, les défis actuels et les opportunités futures. Dans ce cadre, notre article vise à jouer le rôle de catalyseur pour stimuler des réflexions plus approfondies à propos de l'action du secteur privé dans la RRC au Maroc. Le secteur privé commence à réaliser que les catastrophes naturelles ont un fort impact négatif sur l'économie.C’est la raison pour laquelle, il ya une nécessité de passer des intentions aux actions concrètes. 9 LES PRINCIPALES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : BIN O., KRUSE J. B. ET LANDRY C. E. (2008), « Flood Hazards, Insurance Rates and Amenities: Evidence from the Coastal Housing Market », Journal of Risk and Insurance, vol. 75, pp. 63-82. BRUGNOT, GERARD (2008), Les catastrophes naturelles, Le Cavalier Bleu éditions. CARROLL AB. 1999. Corporate social responsibility: Evolution of a definitional construct. Business and Society CHAPPELL T. 1993. 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