ANNÉE DE LA VIE CONSACRÉE TÉMOIGNAGES DE VOCATIONS
Transcription
ANNÉE DE LA VIE CONSACRÉE TÉMOIGNAGES DE VOCATIONS
ANNÉE DE LA VIE CONSACRÉE TÉMOIGNAGES DE VOCATIONS Patrice Comoé – District de Côte d’Ivoire Première profession des vœux: 2001 I ssu d’une famille non chrétienne, c’est par le biais de Simone BEDIAT, une française que je suis devenu chrétien et par la suite, religieux marianiste. Ma vie en famille était toute ordinaire, avec ses occupations par les jeux d’enfants et la fréquentation scolaire. Cette habitude sera modifiée par l’arrivée de Simone, en 1987, dans le petit quartier de Toit-Rouge. En effet, un jour que mes amis et moi étions en train de nous amuser dans le parking du quartier, arrive une voiture à bord de laquelle se trouvait une dame blanche. Cette dernière nous sollicite, mes amis et moi pour décharger ses bagages de la voiture. Nous nous empressons de répondre à son appel. Une fois le service exécuté, Simone nous donne de petits cadeaux en guise de récompenses. Ainsi, se tissent un lien d’amitié entre Simone et nous, les enfants du quartier, au nombre d’une douzaine. Avec elle, nous apprenons à prier avec les psaumes, à dire le chapelet et à réciter la passion du Christ selon l’Evangile de S. Marc, en français fondamental. Très vite, Simone organise ce petit groupe d’enfants que nous étions en un groupe de prière parallèle aux autres groupes de la paroisse S. Marc où nous habitions. Notre salutation dans le groupe est « JE T’AIME », notre couleur est « LE JAUNE ET BLANC », notre chant est « A JESUSCHRIST DANS UN ETERNEL AMOUR » (dont j’ai encore en mémoire la mélodie et les paroles), nos prières favorites sont le rosaire et les psaumes 66 et 84. C’est dans cet esprit que je vais grandir jusqu’au baptême, puis à la confirmation. Quelques années plus tard, notre groupe n’existe plus, car les enfants d’hier ont grandi et ont « demandé leur indépendance ». Etant resté l’un des plus proches de Simone, j’ai continué à m’investir sur l’église paroissiale à travers le service des servants de messe, la légion de Marie et l’enseignement à la catéchèse des enfants. C’est à travers la Légion de Marie, alors que j’étais en classe de 1ère que je rencontre les marianistes pour la première fois lorsque j’étais le président d’un présidium d’enfants et membre d’une Curia de Jeunes. Pendant les grandes vacances d’Eté 1997, la légion de Marie des presidia enfants a organisé une sortie détente au centre d’accueil (le Sycomore) au Noviciat Marianiste d’Abadjin-Doumé. Au cours de nos activités, nous avons échangé avec des frères et novices marianistes. Particulièrement, nous avons été en contact avec Akobé Dominique KOUAO, novice en 1997. Celui-ci était responsable de l’accueil des groupes au Sycomore. C’est ainsi qu’il nous a parlé des marianistes à travers un partage et même distribué des brochures sur la Société de Marie (Marianistes). Quelques temps après notre passage dans le centre d’accueil des frères marianistes, au Sycomore, j’ai soudainement mûri l’idée de prendre attache avec les frères marianistes. Très vite, j’ai retrouvé dans mes bagages, à la maison, une brochure que j’avais reçue des frères marianistes et sur laquelle se trouvait un contact. Une fois le contact établi avec les marianistes, le père Léo PAUELS, le chargé des vocations, va m’intégrer à la famille des jeunes aspirants marianistes et m’enverra régulièrement des lettres d’accompagnement vocationnel. Ainsi, je prendrai part à des activités de vocations tels que les récollections, les retraites et le camp chantier. Après le baccalauréat en 1998, je deviens ainsi novice marianiste, avec l’approbation de mes parents et des frères marianistes. Ainsi, suivront mes autres étapes de la formation religieuse dans la Société de Marie jusqu’à ce jour. Je rends grâce au Seigneur pour le choix qu’il a porté à mon endroit. Je rends grâce également au Seigneur pour Simone Bédiat, car c’est par son accompagnement que j’ai suis devenu un initié à la vie chrétienne catholique. Aujourd’hui, Simone se trouve dans la Gloire du Père (décédée le 18 juin 2008, en France à l’âge de 83 ans) après une vie bien remplie sur cette terre de passage. Aussi, une des plus grandes joies et pour laquelle je ne cesserai de rendre grâce à Dieu, c’est la conversion de mes parents. En effet, ceux-ci sont aujourd’hui baptisés, confirmés et mariés dans la Sainte Eglise. Ils m’ont été d’un apport précieux dans mon cheminement vocationnel, car ils n’ont jamais été une barrière malgré qu’ils soient non-croyants par le passé. Enfin, un autre motif de joie et pour lequel j’aimerais rendre grâce au Seigneur, c’est d’avoir mis sur mon chemin, des frères et des sœurs attentifs et soucieux de ma croissance spirituelle et de ma maturité humaine. Cela n’a pas de prix et je ne peux que dire continuellement merci au Seigneur. De mon expérience religieuse, j’ai été marqué par deux choses majeures : la vie au Noviciat et ma première intégration dans une communauté de mission active. Je pense que ces deux choses représentent un pilier central dans mon cheminement vocationnel. La plupart des valeurs religieuses actuelles que j’expérimente remontent à ces deux fondamentaux de vie au Noviciat vie dans la première communauté active. En effet, j’ai senti l’accueil des frères et surtout la confiance. Je pense aussi que la plupart de mes déceptions ont un lien fort avec ces deux aspects de l’accueil et de la confiance. En effet, la plupart de mes crises ont surgi à cause d’un manque d’accueil ou de confiance. Lorsque je me sens moins accueilli ou que je sens qu’on ne me fait pas assez confiance, alors je me crois inutile et désarmé dans toutes mes entreprises. C’est peutêtre là aussi que je dois demander la grâce du Seigneur pour mener à bien sa mission. Je pense que toute vie se distingue par sa singularité et son originalité. En outre, si nous parvenons à construire cette unité de la vie communautaire, c’est en partie grâce à la singularité et l’originalité que chacun met dans la dynamique de la communauté. En mettant sa singularité et son originalité au service de la communauté, l’on reçoit un grand bien profond et une grande joie de vivre. Parfois, les crises surgissent mais au regard de ce qu’on reçoit en communauté comme grand bien, on finit par se tolérer et à se réconcilier. Mon invitation alors à quiconque voudrait nous rejoindre est de se laisser façonner par l’Esprit du Seigneur, car c’est Lui qui appelle. L’initiative de notre vie religieuse ne vient pas de nous, mais d’une voix au-dedans de notre cœur et de notre esprit que nous avons perçue à travers notre foi et notre partage avec les autres. On peut être passionné de la vie religieuse marianiste, mais la vivre au 2 quotidien est une affaire de foi, de persévérance et d’amour ; en un mot, il s’agit d’un don de Dieu si on sait se laisser guider par son Esprit. 3