LA 1 G

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LA 1 G
LA N°1 - PISTES DE CORRECTION
François Villon, "L'Epitaphe Villon" ou "Ballade des pendus "(1489)
INTRO : Contexte historique / mvt litt / l'auteur / l'œuvre/ le texte
Contexte historique / mvt litt p 230 à 232 du manuel : longue période du Vè
au XVè. 2 principaux faits historiques : les Croisades et la Guerre de cent ans
(famines, épidémies, violences) ; Plantagenêts ≠ Valois,
royaume d'Angleterre ≠ celui de France. 3 classes
sociales : cx qui prient, cx qui se battent, cx qui
travaillent. Genres lit : litt courtoise, la chanson de geste,
la littérature satirique.
L'auteur : cf p du manuel p 234 (1431-?) Orphelin confié
à un chamoine (ho d'église)
Existence incertaine, svt misérable. A l’époque on pend
en place de Grève les condamnés à mort. Les corps
torturés st ensuite laissés plusieurs semaines au gibet
pour impressionner les passants
Poète du XVè, le + connu du Moyen Age car vie hors du
commun : mauvais garçon, criminel, voyou + expressions
de sentiments pathétiques dans sa poésie qui touchent le
lecteur moderne que nous sommes. Etudiant brillant
mais chahuteur : bel avenir devant lui mais contexte
la violence
historique troublé : guerre de cent ans
règne partout y compris chez les étudiants. Au cours d'une dispute, Villon
blesse mortellement son adversaire. Quitte Paris, revient un an après pour
commettre un vol. Arrêté… Pourtant reçoit l'estime du duc Charles d'Orléans
qui le reçoit à la cour, apprécie ses poèmes. Nouvel emprisonnement très
pénible (raison inconnue). Louis XI le fait sortir de prison. Mais encore
poursuivi pour l'ancienne affaire de vol ; il s'en prend au magistrat chargé de
l'affaire. La coupe est pleine ! Villon est condamné à être pendu. Ecrit ballade
sous forme d'épitaphe : se croit perdu. Peine transformée en un bannissement
de 10 ans : on perd sa trace ; il a alors 32 ans. On ne connaît pas la date de
sa mort.
L'œuvre et le texte : texte le + connu avec le "Testament". Ici 2 titres
"L'Epitaphe Villon" ou "Ballade des pendus ". Epitaphe : inscription sur une
sépulture.
Grande ballade : poème de 3 § (dizains) terminées par refrain, clos par une §
+ courte (envoi). Rimes ababb/ccdcd. Nbre de vers par strophe est égal au
nbre de syllabes de chaque vers
LECTURE expressive DU TEXTE
RAPPEL DE LA QUESTION ET ANNONCE DU PLAN : je vais répondre à la
question suivante…
Premières impressions de lecture
Epitaphe (f) : inscription sur sépulture, sur tombe
Mots clés du texte ?
Enonciation : Ce poème fait parler un "nous" qui s'adresse à un "vous"
identifié par l'apostrophe "Frères humains". "nous": Villon parle donc au
nom des pendus dont il fait partie.
Acte de pendaison : séparation entre vivants et morts
Objectifs : décrire le spectacle des corps des pendus v. 5 à 8, v. 21 à
28 + aspect didactique : la leçon morale et religieuse que ce spectacle
offre aux hommes v. 1 à 4 puis 11 à 14 + refrain qui fait entendre une
prière adressée par les pendus aux humains puis à Jésus v9-10, 15-20,
29-30, 31-35
Demande formulée par les pendus. Ce qu'ils souhaitent pour euxmêmes (où et comment dans le texte ?) : prière
Leçon que les pendus offrent aux hommes. Ce qu'ils souhaitent pour
les autres (où dans le texte ?) : éveiller pitié et mettre en garde. Pour
que leçon soit efficace, faire peur aux vivants en leur présentant le
spectacle horrible des corps suppliciés.
Description réaliste des cadavres pendus. A quoi sert-elle ?
Ambiance macabre (sorte de marche funèbre) liée au rythme lent et
aux effets de répétition.
Questions possibles à l'oral ?
Montrez que ce poème peut être considéré co un « memento mori » =
souviens-toi que tu vas mourir, que tu es mortel.
Celle du manuel : Comment le poète rend-il sa situation pathétique ?
Plan possible :
I. Un appel à la miséricorde devant une situation injuste
II. La fiction de la mort
Ou : Quel est le message que les pendus transmettent aux hommes
dans ce poème ?
Plan possible :
Le spectacle des pendus
Verbe "voir" v5 autorise à parler de spectacle. Pendus s'adressent à cx
qui voient cette scène au pied du gibet v5
Spectacle macabre, horriblement concret dans ses détails. V5 "cinq, six"
imprécision du nbre expliquée aux v. 25-27 : le vent s'amuse avec le corps
des pendus ; on voit mal le nbre exact. Mouvement de balancier :"puis ça /
puis là comme le vent varie" Allitération en "v" : on entend presque le vent.
Construction : égalité de syllabes, mêmes sons, rythme binaire ds la
ponctuation. "Varie" et "charrie" expriment idée de mouvementt, d'absence
d'immobilité. Verbe "charrie" rejeté en fin de phrase, termine une description
commencée au v 25. Villon crée effet d'attente par 2 expressions :
"A son plaisir" et "sans cesser" : l'effet n'est que plus horrible. Les corps sont
les jouets des caprices du vent
Le souci du détail : v.6-8. Le poète fait parler les morts. Etat de
putréfaction des corps ; cf les 2 participes passés "dévorée" et "pourrie" pour
qualifier la chair. + 2 noms pour qualifier les "os" "cendre et poudre". A cela
s'ajoute un adverbe "piéça" (depuis longtemps). Les corps se décomposent
depuis lgtps ; vers suivant le confirme "os" ce ne sont plus que des
squelettes. Répétition des sons "p" et "d", écho sonore avec les 2 termes
"dévorée et pourrie"
La description macabre : comment les corps sont-ils devenus squelettes
? §3 v21 à 24. Répétition du son "é" dans les participes passés "débués,
lavés, desséchés, cavés, arraché" + préfixé "dé" dans 3 mots et 5X "et".
Effet rythmique, mouvement de balancier des pendus au gré du vent
"et/et/et….". Description organisée en groupes binaires cf v26
Dernier détail au vers 28 ; reprise du vers 23 où le rôle des oiseaux était
déjà évoqué. Image saisissante et concrète. Le dé à coudre est un objet
quotidien + efficace que "la foudre" et "la poudre" mots avec lesquels il rime
On imagine combien de coups de bec ont reçus les cadavres en pensant au
nbre de trous d'aiguille dans un dé
description réaliste, saisissante pour faire passer un message
Pour répondre à la question, nous pouvons aussi envisager le poème
comme une
leçon des pendus adressée aux hommes
Poésie didactique : Villon donne une leçon en utilisant un épisode de sa vie.
Sort des pendus pourrait être celui de tous "Frères" : pas de bons ou
mauvais mais pendus sont avt tt des hommes. Tous les ho sont pécheurs ; les
vivants doivent avoir pitié des pendus v1 à 4. Un jour chacun aura besoin de
la miséricorde de Dieu pour lui-même. Refrain de la ballade sous-entend
même id. v10 + "confrérie" au v29, mot de la même famille.
"nous" = les pendus mais aussi tous les ho "tous nous" v10. Les vivants
doivent prier pour les pendus et pour eux-mêmes. A la fin v34-35 pte nuance
dans les termes. "Frères humains" est devenu "Hommes" : valeur + générale
qui n'est plus située ds le temps "qui après nous vivez" . V s'adresse ici à
l'humanité.
Idée choquante : sort des pendus guette tout un chacun. V11-14. Villon
rappelle toutefois les 2 catégories : les pendus sont des criminels et le
reconnaissent aux v12-13 mais ils demeurent "frères" des vivants à qui ils
s'adressent. Fraternité : celle de la nature humaine ; nature imparfaite v13-14.
Ceux que la justice condamne sont frères de ceux dont les fautes sont
moindres ou moins connues. Pendus veulent faire peur aux vivants pour qu'ils
ne deviennent pas comme eux. Cf 3è strophe v29.
Peur de l'enfer, de la damnation plus encore que de la pendaison ; cette
peur scande tte la ballade. Si les vivants n'ont pas pitié des pendus, si Dieu ne
leur fait pas grâce, ils iront en enfer. V10, 20, 30 et 35. Enfer à nouveau
évoqué dans la 2è strophe. V15-18 : ce qui a déjà été dit au v10 où le verbe
"absoudre" exprime la grâce de Dieu souhaitée (tonalité sourde de la rime en
"oudre" qui convient avec l'esprit du poème). Habitude au Moyen Age de
multiplier les intercessions auprès de Dieu en priant le Christ, la Vierge v16,
les saints…ce que le protestantisme condamnera. Enfer à nouveau évoqué
dans l'envoi v.32.33. Pour que le diable ne devienne pas le maître des pendus
v32. Il faut que Dieu les absolve.
CONCLUSION
Qui rappelle la question qui vous a été posée.
Fait le bilan de l'analyse et offre un rapprochement avec un autre doc (LA,
doc compl, HDA…)
Poésie didactique plus que lyrique : Villon ne veut pas parler de lui, de ses
sentiments perso (poésie qui n'est pas intime, pas autobiographique). Son but
n'est pas de se plaindre de son destin particulier mais d'enseigner aux
hommes. Il aborde la q° de l'ho en général ; il met en accusation une société
injuste qui se moque des condamnés à mort, de ces pauvres hommes qui
n'ont pas trouvé leur place dans son organisation. C'est cela la leçon de cette
épitaphe et du cri des pendus.
Son œuvre n’est pas d'une lecture facile pour le lecteur d'auj : notes
nécessaires. Sa langue (certains mots n'existent plus dans notre langue)
demande presque une traduction. Pourtant a inspiré de nombreux artistes :
musiciens (Debussy), chanteurs, cinéastes…
Rapprochement avec le texte de Ronsard par exemple ou la BD de Critone (cf
doc compl)
Prolongements
o Commentaire : Rédiger commentaire complet ou partiel du texte
o Dissert : A quoi sert la poésie ? Missions du poète ?
OU Le recours à des images réalistes vous paraît-il efficace pour
argumenter ?
o Invention : Ecrire un poème qui défend une cause, qui dénonce un pb
de sté en utilisant des images frappantes. OU dialogue entre 2 pers qui
n'attendent pas les mêmes fonctions de la poésie.