p. 8-17 - La Commission des Cadrans solaires du Québec
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Deux nouveaux instruments de recherche en gnomonique par André E. Bouchard En tant que gnomoniste, j’aime consulter les sources de documentation qui rapportent l’expérience passée des études et analyses de collègues, portant sur la conservation des cadrans solaires, en plus de consulter des ouvrages traitant de la mesure du temps. Ces dernières années, j’en ai parlé souvent, j’utilisaient trois sources principales que sont les œuvres respectives de trois auteurs connus : “Old Clocks and Watches & Their Makers” de F.J. Britten (1), “The Ivory Sundials of Nuremberg (1500-1700)” de Penelope Gouk (2) , et “The Whipple Museum of the History of Science, Catalogue 6”, Sundials and Related Instruments, de David J. Bryden (3). Mais dans cet article, j’aimerais vous faire profiter de la découverte que j’ai faite récemment de deux autres instruments de recherche parus en 2007 : a) la présentation (trouvée sur le site Web du Planétarium Adler de Chicago) d’une base de données (4) de quelque 15 000 entrées portant sur les signatures de cadrans et d’instruments scientifiques, et b) l’explicitation d’une nouvelle typologie des catégories offrant une nouvelle classification (5) des cadrans solaires. Dans chaque cas, je vais faire une courte présentation de ces ressources nouvelles et vous ajouter des commentaires sur leur pertinence et l’utilisation que j’en tire pour mes propres études personnelles. c) Pour ce faire j’utiliserai deux exemples tirés du Répertoire des cadrans solaires du Québec (voir le site Web de la CCSQ): un cadran (dit de direction, horizontal, universel et à deux méridiennes) de Julien Le Roy et un autre cadran (analemmatique, magnétique) de Charles Bloud . Tous deux sont des cadrans de la Collection du Musée Stewart de Montréal. a) La base de données sur les signatures du Adler Planetarium Je furetais sur le Web, à la recherche d’information concernant un des facteurs de ces cadrans 8 Le Gnomoniste portatifs (R.Glynne fecit) faisant partie de ma collection personnelle, et exposée dans l’une des bibliothèques de ma salle de travail. Par hasard, je découvre une compilation incroyable portant sur des facteurs de cadrans et d’instruments scientifiques, et de façon plus précise sur leurs signatures. Je devais apprendre qu’il s’agissait d’une compilation de plusieurs milliers d’éléments d’information, réalisée par deux anciens conservateurs, Roderick S. Webster et Marjorie K. Webster, travaillant à la collection des instruments scientifiques du Planétarium et Musée d’astronomie Adler, de Chicago, (Illinois). Dans la note 4, à la fin de mon article, vous trouverez l’adresse internet, et les restrictions du Copyright © qui permettent et limitent l’utilisation de cet outil de travail. L’introduction du site fournit l’histoire de cette base de données, et la présentation sommaire du travail des deux conservateurs depuis les années 1960, tout en montrant que cette tâche se faisait en parallèle avec le développement de l’informatique en milieu muséal. Or le décès de Roderick, en 1997, devait interrompre le développement informatisé de cette base de données, et Marjorie , en 2001, confia formellement au Planétarium Adler les informations colligées depuis plus de quarante ans. Il fallut aussi un long travail de transfert de données pour rendre le tout utilisable sur le Web; enfin, les noms de tous les responsables de ce magnifique travail figurent aussi dans l’introduction de cette ressource inestimable, désormais accessible sur internet pour le grand bonheur des chercheurs et la satisfaction de la curiosité du grand public. Vous trouverez aussi une mise en garde, puisque cette mine d’informations dépasse le contenu des artefacts de la collection Adler; vous êtes conviés à faire vos propres recherches (à partir des notes et des commentaires qui accompagnent les signatures). André E. Bouchard Volume XV numéro 1, mars 2008 Chercher et trouver une signature Vous n’avez qu’à écrire le nom recherché et à taper sur « Search », (par ex. Le Roy ), et vous verrez apparaître à l’écran toutes les informations consignées dans la banque d’information Vous pouvez aussi procéder par une recherche alphabétique générale et trouver respectivement toutes les informations pour chacune des lettres, de A à Z. Le format de présentation de l’information -Souvenez-vous qu’il s’agit d’une base de données portant sur des instruments scientifiques conservés dans les musées et les collections privées. Comme il a été dit, ces données ont été consignées par les Webster lors des visites dans ces lieux de culture et de recherche. -Les chercheurs, utilisant cette base, se transformeront en utilisateurs d’informatique: car ils vont trouver une distribution des données présentée sur une feuille de calcul (de type Excel). En disposant des catégories et des indices, le logiciel reproduit -Vous remarquerez aussi l’utilisation des acronymes et le syncrétisme voulu de l’information transmise. -Vous devrez vous arrêter sur les premières pages de la base de données, afin de noter soigneusement la signification des codes (MIM, NIM, OIM, PHIM, et SIM), des raccourcis utilisés, et de la numérotation retenue avec les noms propres. Une fois cette contrainte acceptée, la lecture des information se fait facilement. Prenons un exemple: en tapant sur « Le Roy », vous trouverez plusieurs cases d’information, dont celles que j’ai retenues concernant Julien Le Roy. (Fig. 1, voir ci-dessous). Toutes ces informations seront tirées de la base de données; elles sont régies de façon nécessaire et impérative, selon les consignes de ses programmeurs. Voici quelques conventions utiles: “1. The literal signature, possibly with an appended number. A single signature used by several instrument makers is listed several times with sequential numbers appended. Appended sequence numbers are not part of the signature”. —————————————————————————————————————————————— LE ROY, JULIEN France, 1686-1759, MIM Equatorial Sundial, silver = NMM-D.90; Inclinable Sundials = D. (1986), Drouot 4/7/87. clockmaker; "ancien directeur de la Société des Arts" ; invented an inclinable sundial, "Cadran Universel et à Meridienne. Fait et inventé par Julien Le Roi", also made by Jacques Le Maire, example at WHI,; invented a vertical sundial made by Gérard. la Société des Arts, Paris. Daumas 1; Michel 1; Price 3; Ward 4; U S N M ; NMM 2; Wynter 1; Bryden 16; RSW. Fig. 1: Information concernant Julien LeRoy, présentée sur six colonnes. ———————————————————————————————————————————————————————— succinctement l’information sur six colonnes : la signature, des informations sur le facteur d’instrument, les instruments eux-mêmes, des commentaires ou explications, la localisation des artefacts ou du facteur, et des références bibliographiques. Volume XV numéro 1, mars 2008 “2. Information (not guaranteed) about the instrument maker. This may include nationality, dates, and an abbreviation indicating the types of instruments on which the signature appears. Abbreviations for type of Instrument made: André E. Bouchard Le Gnomoniste 9 MIM Mathematical instrument maker (le faiseur d’instrument mathématique) NIM Nautical instrument maker (le faiseur d’instrument nautique) OIM Optical instrument maker (le faiseur d’instrument optique) PHIM Philosophical instrument maker (le faiseur d’instrument philosophique) SIM Surveying instrument maker (un survol concernant le faiseur d’instrument) · A partial list of other instruments attributed to the instrument maker, with the location or institution at which they were observed. A table of abbreviations used for instrument locations is linked to the main database page.” · “Comments can be almost anything.” · “Location or address at which the instrument maker worked. Often unknown; sometimes a city; sometimes a street address or list of addresses.” · “References. A table of bibliographic abbreviations is linked to the main database page. The most common reference, RSW, indicates a personal observation by Rod Webster “ —————————————— Cette dernière information (la bibliographie) est particulièrement éclairante et utile pour un chercheur: mais il nous faut la vérifier constamment, pour ne pas commettre d’impair, ni créer des contre-sens historiques! En effet, la sixième colonne présente des noms d’auteurs , auxquels des chiffres sont attribués. Il s’agit donc d’une convention à accepter dès le départ: Ainsi pour LE ROY, Julien (Fig. 1, page 9) nous avons pu remarquer la distribution suivante de neuf références: “Daumas 1; Michel 1; Price 3; Ward *) pour Daumas, il nous faut consulter la première (et unique) note bibliographique; pour Michel, la première (sur les 19 références inclues); pour Price, la troisième (sur les 12 rapportées); *) pour Ward, il faut prendre la quatrième (sur les 3 références!) Il s’agit donc d’une erreur à corriger; *) pour les autres auteurs (USNM; NMN, et Winter ) l’information s’avère inexistante ou incomplète; *) et pour Bryden, il faudrait lire 149 au lieu de 16, comme numéro de catalogue du cadran! -Par contre, ceux qui connaissent et utilisent déjà la liste de noms consignés dans le chapitre IX, Former Clocks and Watch Makers, du livre magistral de F.J. Britten, (voir la note 2 à la fin de cet article) apprécieront la base de données du Planétarium de Chicago. Le livre de Britten a été réédité souvent au XXè siècle, mais même en reconnaissant le mérite et la valeur de cet ouvrage de référence, l’information concernant les faiseurs de cadrans et d’instruments n’a pas la substance et les subtilités des informations contenues dans la base de données des Webster. Les informations consignées dans cette base de données ne sont donc pas absolument garanties ni tout à fait fiables. La vérification exigerait du temps et des ressources humaines et financières que le Planétarium Adler n’est pas en mesure d’assurer. Il ne s’agit pas donc de donner une valeur plus grande, celle par exemple d’une référence d’autorité dans le domaine ou d’infaillibilité , à un outil de recherche perfectible. Je recommande cette base de données, malgré les faiblesses qu’on y trouvera. Pour un chercheur en gnomonique, il s’agit d’une source incroyable d’informations qu’il faut bien sûr vérifier et contrevérifier, mais dont le contenu et l’accès gratuit en font un des outils indispensables. Heureusement pour nous, cette base de données est magnifiquement complétée par un autre ouvrage de recherche publié la même année, en 2007. 4; USNM; NMM 2; Wynter 1; Bryden 16; RSW ”. Une brève consultation de la ressource bibliographique permet de retenir qu’il y a des corrections à apporter: 10 Le Gnomoniste Il s’agit d’une une nouvelle classification des cadrans solaires, dont il me tarde aussi de vous présenter et d’en faire l’analyse critique. André E. Bouchard Volume XV numéro 1, mars 2008 b) Une nouvelle classification de cadrans Le travail de Margarida Archinard (2007) se veut « Une classification des cadrans solaires » et est publié dans les Annals of Science, Volume 64 : numéro 4, aux pages 471-524. (5) -Compte tenu de la complexité de certains cadrans solaires et de la difficulté de les identifier, voici le résumé que l’auteur nous en donne, dans le but d’aider les conservateurs d’un musée ou d’une collection privée à s’y retrouver : « Le premier essai de classification des cadrans solaires paraît seulement en 1953, dans le catalogue établi par Henri Michel (6) pour le Musée de Liège. Il est immédiatement suivi, la même année, par l’article de Kathleen Higgins (7) exclusivement consacré à ce sujet. L’influence de ce deuxième travail se répand dans les nombreux écrits publiés depuis lors sur les cadrans solaires. Notre étude se propose, par contre, de mettre de l’ordre d’abord dans ces deux vieux classements, en fait assez semblables et pour l’époque assez valables, et d’en établir ensuite un nouveau, pour la première fois basé sur des principes directement lies à l’astronomie et à la géométrie. De plus, ce dernier travail garde, sur les précédents, l’avantage de sa flexibilité et ouverture qui lui permettent de s’adapter facilement à la classification de toute collection de cadrans solaires. » (p. 471). Archinard débute donc son projet en faisant l’analyse de ces deux classifications, et elle fait ressortir que la différence fondamentale entre Higgins et Michel réside dans la division même de tous les cadrans solaires: -en effet, Henri Michel propose une division des cadrans en trois grands groupes : les Cadrans de Hauteur, les Cadrans de Direction et les Cadrans Azimutaux, avec d’autres rubriques traitant des instruments donnant l’heure astronomique et d’autres moyens faisant l’observation directe du Soleil. Suit une analyse serrée et systématique de ces groupes, et des cadrans qui s’y trouvent ou qui y Volume XV numéro 1, mars 2008 font défaut; Archinard prend note des problèmes que posent les doublons et les lacunes résultant de l’absence de certains cadrans dans la liste. -Pour sa part, Kathleen Higgins commence sa classification -en définissant le cadran solaire (tout instrument qui, quand correctement placé par rapport au Soleil, rapporte le temps directement, soit par la position d’une ombre soit par un rayon de lumière défini par le Soleil ou par un indicateur mécanique du genre fil à plomb ou tige), -en faisant ressortir la différence entre un gnomon et un style-axe, et -en élaborant une liste avec deux catégories principales. La première dépend de la variation de l’altitude du Soleil durant la journée, ces cadrans étant appelés cadrans de hauteur (avec deux sous-groupes, cadrans de hauteur sans gnomon et cadrans de hauteur avec gnomon). La deuxième dépend de la variation soit de l’azimut du Soleil soit de son angle horaire le long de l’équinoxiale, ceux-là sont appelés cadrans de direction (avec quatre sous-groupes : cadrans aux lignes horaires avec style, cadrans aux lignes horaires avec gnomon, cadrans azimutaux, cadrans aux lignes horaires combinés avec cadrans azimutaux). Pour Archinard, la critique du système de Higgins est systématique. et non moins impitoyable . Pourquoi faire une nouvelle classification de cadrans, se demande-t-elle, si la confusion y règne, si les doublons y sont nombreux, et si les cadrans aux lignes horaires sont combinés avec cadrans azimutaux (classés comme cadrans de direction mais qui doivent être d’honnêtes cadrans analemmatiques doubles)? Pour Archinard, ce mélange de cadrans apparaît stupéfiant, puisque « les cadrans analemmatiques et les cadrans de direction sont fondamentalement différents, tant d’un point de vue astronomique que géométrique »! (p. 483). Devant les anomalies relevées tant dans la classification de Kathleen Higgins que dans celle d’ Henri Michel, notre auteur appelle donc une mise à plat du problème et un nouvel essai de classification des cadrans solaires. André E. Bouchard Le Gnomoniste 11 -Le nouveau classement d’Archinard s’appuie sur des prémisses et des perspectives différentes : -pour elle, la présentation et l’étude d’un ensemble d’instruments, aussi liés au mouvement diurne du Soleil que les cadrans solaires, doit obéir prioritairement à des critères astronomiques et géométriques; -elle garde les définitions habituelles de gnomon et de style-axe comme celle d’Henri Michel; -sa classification prévoit des cases pour la création de nouveaux modèles de cadrans; -Archinard garde encore la terminologie habituelle à propos des cadrans valables pour une seule latitude, normalement appelés particuliers, et des cadrans dits universels, valables pour plusieurs ou, mieux encore, pour toutes les latitudes; -la nouvelle classification attribue des numéros aux groupes de base, sous-groupes, rubriques ou paragraphes, pour fins de clarification et de schématisation. Pour notre auteur, l’ensemble des cadran solaires, dans leur délirante variété (sic), doit être divisé en quatre grands groupes de base, auxquels s’ajoutent trois autres catégories d’objets de mesure du temps : (1) Les cadrans solaires de HAUTEUR, (2) les cadrans solaires RECTILIGNES, (3) les cadrans solaires de DIRECTION, et (4) les cadrans solaires AZIMUTAUX. -Mais elle est forcée est de constater que certains cadrans sont absents de cette analyse. -Pour ne pas avoir à subir les mêmes reproches que celles de ses deux prédécesseurs, Archinard a donc ajouté trois autres groupes, pour réunir les cadrans qu’elle appelle « atypiques » et inclassables dans les catégories antérieures. : (5) les cadrans solaires spéciaux; (6) les cadrans à problèmes que sont les cadrans NOCTURNES , et 12 Le Gnomoniste (7) les instruments APPARENTÉS à la mesure du temps et présidant à la construction des cadrans précédents qui appartiennent à toute son énumération. Son article reprend dans le détail la description des sept (quatre plus trois) groupes et la distribution des indices de ces sous-ensembles. Et la description et la distribution se veulent systématiques. Aussi une visualisation s’avère donc nécessaire de cet ensemble complexe : l’intelligence et la compréhension coulent comme eau de source, une fois que l’on accepte la structure numérique ( pas complètement arborescente), et qu’on l’utilise conjointement avec l’organigramme de toutes les catégories utilisées. L’organigramme est le tableau schématique des diverses catégories des cadrans et de leurs relations mutuelles. La structure arborescente se décrirait comme un procédé de recherche, dans un ensemble d'objets, d'un nombre prédéterminé d'objets les plus proches d'un exemple, en utilisant une partition à plusieurs niveaux qui a une structure suivant la forme d’un arbre, comportant des branches avec des noeuds et des feuilles, les noeuds contenant des éléments représentatifs de classes d'objets, et les feuilles contenant des objets, ledit procédé consistant à exécuter les étapes suivantes de façon itérative (répétitive). Dans cette étude d’Archinard, c’est plutôt la structure numérique qui est donc retenue pour distinguer, clarifier ou schématiser la classification des groupes de base, sous-groupes, rubriques ou paragraphes. C’est un procédé utile, un peu formel, mais systématique. Les cadrans ne peuvent que se retrouver que dans une seule case; de plus le chiffre zéro indique une rubrique réservée ou un sousgroupe de cadrans solaires à problème et voués à une étude complémentaire et plus approfondie… L’éditeur (Fraser & Francis) permet une utilisation pour la recherche, l’enseignement et pour des recherches personnelles. J’ai donc utilisé l’organigramme des cadrans selon M. Archinard (2007) : à partir d’un extrait d’ Une Classification des Cadrans Solaires p. 522-524 , —Downloaded By: [University of Montreal] At: 16:58 28 November 2007—. André E. Bouchard Volume XV numéro 1, mars 2008 Voici donc un aspect limité de l’organigramme, (la présentation schématisée du cadran de Hauteur); je me limite à quelques rubriques afin de ne pas contrevenir au droit de Copyright © de l’éditeur (voir la note 5). J’invite le lecteur intéressé par cette nouvelle classification de cadrans à s’inscrire auprès de l’éditeur et à obtenir la liste dans son intégralité . ——————————————– 1. CADRANS SOLAIRES de HAUTEUR 1.1. Cadrans Solaires de Hauteur Antiques 1.1.0. divers 1.1.1. plan 1.1.1.1. horizontal 1.1.1.2. vertical 1.1.1.2-1. méridional 1.1.1.2-2. méridien 1.1.1.2-3. déclinant 1.1.1.2-3-1. jambon 1.1.2. sphérique 1.1.2-1. globe 1.1.2-2. hémisphérique (scaphe) 1.1.3. conique 1.1.4. cylindrique 1.1.4-1. cylindrique vertical 1.1.4-2. cylindrique incliné 1.1.5. multiple 1.2. Cadrans Solaires de Hauteur Modernes 1.2.0. divers 1.2.1. horizontal 1.2.1-1. Humphrey Cole 1.2.1-2. autres 1.2.2. vertical 1.2.2-1. méridienne 1.2.2-2. canonique 1.2.2-3. quadrant horaire 1.2.2-3-1. lignes courbes 1.2.2-3-2. lignes circulaires 1.2.2-3-3. lignes droites 1.2.2-4. disque solaire 1.2.2-5. plaque horaire 1.2.2-6. jambon 1.2.2-7. anneau horaire 1.2.2-8. colonne 1.2.2-8-1. bâton de berger 1.2.3. incliné 1.2.3-1. calice c) Une utilisation conjointe de ces deux instruments de recherche. Je vais la faire en utilisant deux exemples tirés de la collection du Musée Stewart de Montréal. Ces deux artefacts font aussi partie du Répertoire des cadrans de la CCSQ. Ce choix s’impose, car les deux descriptions des cadrans ont des erreurs ou des imprécisions de classification, qu’il faudrait prendre le temps de corriger et au Musée et dans le Répertoire. Ce sera mon étude de cas. Après avoir présenté le sommaire descriptif de chaque cadran, selon le catalogue des cadrans québécois, je vais vérifier l’information dans la base de données, puis dans la classification les indices pertinents à ces cadrans. Je verrai aussi à utiliser d’autres auteurs connus afin de corroborer ou d’infirmer ces informations. Commençons par un cadran du répertoire de la CCSQ, le # 165-MTRL-062, celui de J. LeRoy: Cadranier : Le Roy, Julien Répertoire de la CCSQ Numéro 165 dans le Répertoire – et le #62è de la région de Montréal. 165-MTRL-062 | Cadranier : Le Roy, Julien | Région : Montréal | Type : Portatif | Catégorie : Horizontal | Provenance : France | Visibilité : Musée | Ville : Montréal | Adresse : Musée Stewart, Ile Ste-Hélène | Latitude : 45º 30' N | Longitude : 73º 36' O | Note : #93-33-1 , Musée Stewart de Montréal (photo André E. Bouchard 1994) etc, etc… —————————————————————————– Fig. 2 Diagramme des catégories de cadrans —————————————————————— Volume XV numéro 1, mars 2008 Fig. 3 Le cadran de Julien LeRoy, au Musée Stewart de Montréal. André E. Bouchard Le Gnomoniste 13 quelques ressources complémentaires : • suit l’information consignée dans la liste de Britten (une liste qui date de 1911) “Le Roy, Julien: Paris, a scientific watchmaker, born in 1686, died 1759; he devised a form of repeating mechanism much used in French watches, and substituted springs for the bell in use before; two fine watches by him, Wallace collection, and one in the Pierpont Morgan collection”, (F.J. Britten, page 470). Les lecteurs de la revue The Compendium de la North American Sundial Society se rappelleront de l’article de Fred Sawyer au sujet de ce cadran de Julien Le Roy : Sawyer, Fred (2001), The Compendium, 8:4, page 29. Il renvoyait lecteur à un autre texte : « for more information on LeRoy’s invention, readers are referred to A.J. Turner’s « Julien LeRoy’s Improved Horizontal Sun-Dial, » Antiquarian Horology, Autumn 1988, pp. 463-466. À partir de ces exemples bibliographiques, on voit comment le descriptif sommaire du Répertoire de la CCSQ est trop limitatif et peut être amélioré par les ressources identifiées sur internet! Certes, le problème du chercheur en gnomonique en est un de choix et d’analyse des données disponibles. Par contre, la critique du chercheur doit être totale: il lui faut en effet ne rien prendre pour acquis, se donner le droit de revoir les concepts et la pertinence de leurs agencements, mais en même temps il faut bien faire confiance aux intelligences qui ont accepté d’écrire et de réfléchir sur les cadrans, sans chaque fois faire table rase des idées des autres … Faire confiance sans être dupe, et garder son esprit critique! • Fig. 4 Le cadran de J. LeRoy, au Musée d’Histoire des Sciences de Genève. Le cadran de Julien Le Roy est ainsi décrit: -selon la base de données des Webster : (revoir la Fig. 1, page 9 de cet article, et la référence bibliographique tirée de Bryden , Catalogue No. 149). -voici ensuite la présentation visuelle, tirée du Musée d’Histoire des Sciences, de la ville de Genève, et la note explicative et descriptive de M. Archinard, à partir de son étude de classification de cadrans solaires : le numéro de classification du cadran de Le Roy serait donc : 3.1.2-2. En utilisant une photo du cadran conservé à Genève, elle en fait la description suivante : -MHS 1312. Cadran solaire de direction horizontal, universel, à deux méridiennes mais une seule alidade fixe, signé ‘Inventé par Julien Le Roy ancien Directeur de la Société des Arts, fait par Jacques Le Maire de la Société des Arts au génie A Paris’ © Musée d’Histoire des Sciences, Ville de Genève, photographe Ch. Poite, no MHS 1312). (Archinard, page487). 14 Le Gnomoniste 2) Passons au deuxième cas de cadran : celui de Charles Bloud. Regardons d’abord les données du répertoire de la CCSQ: le #134-MTRL-050. André E. Bouchard Volume XV numéro 1, mars 2008 Cadranier : BLOUD, Charles Répertoire de la CCSQ Numéro 134 dans le Répertoire – et le #50è de la région de Montréal Bloud, Charles | Région : Montréal | Type : Portatif | Catégorie : Diptyque | Provenance : France | Visibilité : Musée | Ville : Montréal | Adresse : Musée Stewart, Ile Ste-Hélène | Latitude : 45º 30' N | Longitude : 73º 36' O | Note : #72-531-1 Musée 134-MTRL-050 | Cadranier : Stewart de Montréal (photo André E. Bouchard 1994) Fig. 5 Le cadran de Charles Bloud, au Musée Stewart de Montréal En prenant la description d’inventaire du conservateur du Musée qui a fait l’acquisition de ce cadran de Bloud, il faut voir à corriger les données qui nous paraissent erronées. Voici quelques références bibliographiques additionnelles concernant Charles Bloud: -d’abord dans la base de données des Webster (du Planétarium Adler de Chicago) : —————————————————————————————————————————————— BLOUD, CHARLES F r a n c e , fl.1653-80, MIM Bloud-type Sundial, large, 1653 = HAR; a great number of his portable sundials are found in numerous collections, including ADL, WHI, OXF, etc. Huguenot; he invented a magnetic azimuth sundial now known as the Bloudtype; they were usually of ivory but a few tortoiseshell ones exist; a sliding hour scale within the compass box is adjusted to the time of year by turning the volvelle on the back; when the sundial is aligned with the sun, the compass needle points to the proper hour; usually signed "Fait et Invent par Charles Bloud à Dieppe" on back plate. Dieppe Michel 1 and 3; ADL; Syndram; Br yden 16; Daumas 1; Maddison 1 and 5; Josten; Vi v i el l e 1; Monreal; Price 2 and 3; Ward 4; USNM; NMM 2; Tardy; Nachet; Hamilton 1; T. Murdock; RSW. —————————————————————————————————————————————– BLOUD, CHARLES, LE JEUNE France, c.1700, MIM Diptych Sundials, ivory = WUP, Lempertz 4 / 2 8 / 6 1 , C h r i s t i e 11/24/83; Bloud-type Sundial, ivory = Soth. 11/13/6181. Dieppe RSW. Fig. 6: Information concernant Charles Bloud, présentée sur six colonnes dans la base de données des Webster. ———————————————————————————————————————————————————————— -“Bloud, Ch., à Dieppe, 1660 », (F.J. Britten, page 429) : je ne trouve rien d’autre chez cet auteur. Un peu court! Volume XV numéro 1, mars 2008 André E. Bouchard Le Gnomoniste 15 Fig. 7 Le cadran de Charles Bloud, au Musée d’Histoire des Sciences de Genève. -par contre, selon la classification d’ Archinard ce cadran aurait le numéro : 4.2.2-2 : il s’agit d’un cadran azimutal, analemmatique, magnétique, et dit de Charles Bloud! En voici la description et la représentation photographique, telles que rapportées par Archinard. • • • MHS 1859. Cadran solaire analemmatique magnétique, avec disque lunaire sur le volet vertical, signe´ deux fois, ‘Fait par Charles Bloud, A Dieppe’ et ‘C. Bloud A Dieppe’. Sur la face extérieure des deux volets mais, cachés sur l’image, un cadran solaire de direction polaire supérieur et un calendrier perpétuel © Musée d’Histoire des Sciences, Ville de Genève, photographe Ch. Poite, no MHS 1859). (Archinard, page 510). Sous des apparences de diptyque, ce cadran, aussi fait à Dieppe, est donc défini par son caractère fondamental de cadran analemmatique. D’autres sources confirment cette information. 16 Le Gnomoniste -#113, MAGNETIC AZIMUTH (BLOUDTYPE) DIAL, Fait et Inventé par Charles Bloud ADieppe, 2nd ½ 17th C. Ivory tablets, 67 x 76 mm. Leaf 1a: equinoctial dial, calibrated 1 to 12 x 2 by 1; polar dial, calibrated 8 to 12 to 4 by 1. Leaf 1b: lunar/solar hour volvelle and lunar phase diagram, silvered brass disc. Latitude scale 0 to 80 degrees by 10 for equinoctial dial. Leaf 2a: horizontal (string-style ) dial, calibrated 4 to 12 to 8 by 1, (for 50 degrees North). Inset compass, 52 mm. dia. Hand coloured paper card printed from engraved plate, calibrated 0 to 90 degrees, to 0 deg. x 2 by 10 degrees, 8 point rose, fleur-de-lis North; list of 14 European towns and latitudes; silvered brass elliptical hour scale for magnetic azimuth dial, calibrated V to XII to VII by 1. Elevation strut for equinoctial dial. Leaf 2b: silvered brass volvelle with calendar to set the magnetic azimuth dial, and perpetual calendar. Presented par R.S. Whipple (David J. Bryden, (1977) op.cit. Catalogue 6, #113 #114, #115 and #116). -Mais de toutes mes sources documentaires, c’est Henri Michel qui résume le mieux la collaboration de Charles Bloud, (faisant partie des entêtés, mal convertis!) dans un autre livre intitulé « Les cadrans solaires de Max Elskamp » (8) . On remarquera l’utilisation de la catégorie « cadran diptyque », catégorie que refuse de lui attribuer Archinard! « Or, voici comment l’instrument dieppois fonctionne : c’est un diptyque (SIC) en ivoire, dont le feuillet inférieur porte une assez grande boussole. À l’intérieur de celle-ci se trouve le cadran horaire, qui est un cadran analemmatique en forme d’ellipse. Il peut glisser avant ou arrière sur son petit axe. Un calendrier est gravé sur un disque au-dessous de cette boussole; on le fait tourner jusqu’à ce que qu’un index y marque la date, et ce mouvement déplace le cadran elliptique en le mettant dans la situation qui convient. On oriente alors l’instrument vers le Soleil et dans ces conditions, l’aiguille de la boussole indique l’heure. » (H. Michel, page 54). André E. Bouchard Volume XV numéro 1, mars 2008 Conclusion Les ressources documentaires sont utiles pour me faire une idée sur tel ou tel cadranier ou pour me permettre d’identifier les cadrans des collections connues (musées ou collections privées). Or la découverte de ces deux instruments de recherche est à la fois bienvenue, mais exigeante. En effet, toute information additionnelle est souhaitée et souhaitable, afin de mieux saisir une question à l’étude; mais l’ajout récent de données demande des vérifications additionnelles et systématiques. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’une source est récente et abondante qu’elle est plus crédible que les sources traditionnelles, et moins substantielles! Il faut garder son esprit critique. -Concernant la base de données des Webster, les erreurs de transcription sont toujours possibles compte tenu des divers transferts informatiques pour arriver au mode convivial, permettant une utilisation sur internet. On comprend mieux les réserves et les observations attendues, exprimées par les autorités du Planétarium Adler. Je verrai à l’utilisation si les erreurs sont fondamentales! -Dans le cas de la nouvelle classification de cadrans solaires d’Arnichard, la situation est différente. Il s’agit d’une étude de chercheur qui devra affronter la critique de ses pairs. On verra aussi, à la pratique, si la répartition des cadrans est suffisamment prometteuse. Au-delà de la systématisation voulue, il est clair que la recherche en gnomonique en sort gagnante. Mais comme il s’agit d’un texte édité dans une revue, j’aurais souhaité pour ma part que le texte soit expurgé de ses coquilles orthographiques : « sofistiqué », (p. 475), « évidante », (p. 520), « artronomie », (p. 521). Mais, en utilisant une comparaison avec le vin, je déduis que la cuvée de 2007 m’apparaît déjà un millésime à retenir et à utiliser! Notes: ———————— 1) Britten, F.J. (1977) “Old Clocks and Watches & Their Makers”, reprinted in 1983, 1988, 1994. It contains a list of eleven thousand Makers. Volume XV numéro 1, mars 2008 2) Gouk, Penelope (1988) “The Ivory Sundials of Nuremberg (1500-1700)”, Whipple Museum of the History of Science, Cambridge, Printed by Eyre & Spottiswood Ltd, London, UK. 3) Bryden, David J.(1988) “The Whipple Museum of the History of Science, Catalogue 6”, Sundials and Related Instruments. 4) La base de données des signatures ( http://historydb. adlerplanetarium.org/signatures/ ) de Roderick S. et Marjorie K. Webster. Copyright notice This database and its documentation are © 2007, Adler Planetarium & Astronomy Museum. The database is made freely available for scholarly use, but it is not in the public domain. You may copy or redistribute the database in any form, but you may not charge money for it except to recover your expenses. No warranty of any kind is associated with the database 5) Archinard, Margarida (2007) « Une classification des cadrans solaires », Annals of Science, 64 :4, 471524. Full terms and conditions of use: ( http://www. informaworld.com/terms-and-conditions-of-access. pdf ) This article maybe used for research, teaching and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, re-distribution, re-selling, loan or sub-licensing, systematic supply or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. The publisher does not give any warranty express or implied or make any representation that the contents will be complete or accurate or up to date. The accuracy of any instructions, formulae and drug doses should be independently verified with primary sources. The publisher shall not be liable for any loss, actions, claims, proceedings, demand or costs or damages whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with or arising out of the use of this material. 6) Henri Michel, Catalogue des Cadrans Solaires du Musée de la Vie Wallonne, 1ère éd. (Liège, 1953), 2ème éd. (Liège , 1974). 7) Kathleen Higgins, ‘The Classification of Sundials’, Annals of Science, 9 (1953), 342-58. 8) Henri MICHEL (1966) “Les Cadrans solaires de Max Elskamp”, Musée de la Vie Wallonne, Éditions du Musée Wallon, Liège. pp.53-57, et Planche XXI. André E. Bouchard Le Gnomoniste 17