le froid - Plongée Pour Tous

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le froid - Plongée Pour Tous
LE FROID
1. NOTIONS GENERALES
L’être humain maintient sa température interne à une valeur constante de 37°C grâce à un
mécanisme de défense contre les variations de température du milieu ambiant. Ce mécanisme, la
thermorégulation, est efficace tant que les variations externes restent dans des limites tolérables.
Il doit s’adapter en fonction :
-
Des déperditions caloriques : c’est la thermolyse
Des mécanismes de production calorique, principalement par le travail musculaire : c’est la
thermogenèses
Température du corps humain :
-
Normale : 36 à 38 °C
En dessous : Hypothermie
Au-dessus : Hyperthermie
Neutralité thermique dans :
-
l'air : 24°C : on ne dépense pas d'énergie pour lutter contre le froid, ou… contre la chaleur
l'eau : 33°C car l'eau conduit 25 fois plus la chaleur que l'air
Les différents types de déperdition de chaleur :
-
la conduction : de proche en proche (sang, corps humain, avec la combinaison)
la convection : échange de chaleur entre 2 phases différentes (solide-liquide, liquide-gaz,
solide-gaz : entre le corps et l'eau quand on est en maillot de bain)
la radiation : par rayonnement
par changement de phase : exemple évaporation (transpiration, respiration car l'air rejeté est
plus humide: évaporation dans les poumons)
2. LE FROID EN PLONGEE
La plongée place l’organisme du plongeur dans un milieu ambiant particulièrement agressif vis-à-vis
de l’organisme. Le froid est un des principaux facteur limitant la plongée. Il entraîne des adaptations
physiologiques importantes. C’est un facteur favorisant la survenue d’accidents graves.
Refroidissement par
-
-
-
Conduction : notre corps réchauffe l’eau
emprisonnée dans la combinaison
Convection : notre corps réchauffe l’eau qui
circule à l’extérieur de la combinaison, surtout
en plongée profonde, lorsque le néoprène est
écrasé par la pression. Mais également l’eau qui
peut circuler à l’intérieur de la combinaison si
elle n’est pas suffisamment ajustée.
Les pertes de température par la respiration sont
également importantes. Il s’agit de pertes par
conduction et convection mais également par
évaporation qui sert à saturer en vapeur d’eau
l’air respiré qui est sec.
Toute personne revêtue d'un vêtement mouillé
va perdre des calories en "évaporant" l'eau
contenue dans ce vêtement. Exemple du
plongeur qui garde sa combinaison après la
plongée. Cette perte calorique ne se ressentira
qu'a long terme dans des conditions difficiles. Il
faut mieux immédiatement se changer pour des
vêtements secs qui assureront plus rapidement
une meilleure protection.
Pour maintenir constante la température centrale du corps en ambiance froide, l'organisme a deux
solutions :
1. Augmenter la production de calories
2. Diminuer les pertes
L'AUGMENTATION DE PRODUCTION DES CALORIES
Elle passe obligatoirement par une augmentation du travail de l' organisme et surtout par
l'augmentation du travail musculaire.
Ces réactions sont faciles à constater et vont se manifester par :
-
La chair de poule : c'est la première réaction productrice de chaleur par contraction des muscles
horripilateurs.
-
Les frissons sont des contractions musculaires rythmées : Ils débutent par les masséters (muscle
de la joue qui sert au jeu de la mâchoire inférieure) . Ils représentent le phénomène essentiel de
l'augmentation de la thermogenèse. Mais ils restent insuffisant à moyen terme. Ils finissent par
être totalement incontrôlables et de plus en plus grande amplitude.
Ces réactions ont une efficacité limitée et ont surtout des inconvénients :
-
Augmentation de la consommation d' énergie qui entraîne une augmentation de la ventilation
donc une augmentation de la quantité d'air inhalée. Or cet air est froid (bouteille métallique au
contact de l' eau froide, et surtout détente du gaz comprimé).
-
Augmentation de la fatigue musculaire
-
Augmentation de la production de CO2 d'ou augmentation du risque d' essoufflement
LA DIMINUTION DES PERTES
Elle se fait par
modification du trajet
sanguin, les vaisseaux
qui assurent la perfusion
des tissus périphériques
( tissus en contact direct
avec l' extérieur,
autrement dit la peau ),
se ferment
Cette diminution de l'irrigation périphérique est une réaction puissante et immédiate permettant de
réduire les pertes au niveau de la peau. Ce moyen peut-être assimilé à une réduction des pièces à
chauffer, en particulier les plus exposées.
Cette fermeture des vaisseaux superficiels est visible par la pâleur qui s'installe, elle peut devenir
gênante car l'irrigation musculaire des membres diminuant également cela engendre une certaine
maladresse.
Le sang ne circule plus que dans les organes vitaux
(cerveau, cœur, poumons) afin de les préserver.
Mais il est concentré dans les territoires internes. Pour
limiter cette surcharge il se produit rapidement une diurèse
abondante, conséquence facilement constatée lors d’une
exposition au froid
Il se produit également des modifications de la
composition du sang liées à des réactions hormonales
complexes
Ce système est plus lent et moins efficace que le précédent.
Il peut-être assimilé à une diminution de la quantité du
liquide caloporteur suite à la réduction des pièces maintenues à température.
Ces réactions ont une efficacité limitée et ont surtout des inconvénients :
Les modifications de la composition du sang vont avoir des conséquences importantes sur la
solubilité des gaz, ralentissant en particulier l’élimination de l’azote à la phase de décompression.
Par ce mécanisme, le froid peut être un facteur favorisant la survenue d’un A.D.D.
Toutes ces réactions d’adaptation de l’organisme au froid ont une efficacité bien limitée et
temporaire. Si l' exposition se prolonge le noyau interne fini par se refroidir ce qui entraîne un
ralentissement de toutes les fonctions et particulièrement de la fonction cardiaque. Des troubles du
rythme apparaissent vers 32°, si la température continue à baisser, la victime va décéder par arrêt
cardiaque.
LES EFFETS DU FROID
Hypothermie légère : 37° à 34° C : par ordre croissant :
-
extrémités froides : doigts gourds et petites pertes de sensibilité
frissons, et crampes : le corps produit de la chaleur par contraction musculaire : dépense
d'énergie supplémentaire
envie d'uriner (diurèse) : diminuer les échanges en diminuant la masse sanguine
Hypothermie grave : 34° à 27° C : par ordre croissant :
-
peau dure, cyanosée (bleuissant) : les extrémités et la peau sont de moins en moins irriguées
pour conserver la chaleur au centre du corps
articulation rigide
baisse du rythme cardiaque : toujours stratégie de diminution des échanges
baisse du rythme respiratoire : idem
Hypothermie majeure : 27° à 25° C : par ordre croissant :
-
coma
mydriase (pupille dilatée)
arrêt cardiaque et respiratoire
mort
RAPPEL DES CONSEQUENCES DU FROID
Froid
Réactions thermiques
Hydrocution
Ventilation
Frissons
Diurèse
C02
Panique
Essoufflement
F.V. Narcose
F.V.
A.D.D.
Noyade
F.V. : facteur favorisant de …
3. PREVENTION DES ACCIDENTS :
Au delà d’une certaine limite, l’organisme ne peut plus lutter efficacement contre le froid. Des
mesures seront donc à prendre avant qu’il ne soit trop tard.
AVANT LA PLONGEE :
-
Combinaison adaptée à la température et bien ajustée :
21°C et plus : shorty 3 mm; et c'est un mini: pour une plongée longue à 27°C : idem!
18°C - 21°C : combinaison complète 3 mm mini
14°C - 18°C : combinaison complète 5/6 mm
10°C - 14°C : combinaison complète avec sous-vêtement ou combinaison semi-humide
moins de 10°C vêtement sec
-
Alimentation énergétique
Pas de fatigue
Si plongée profonde : limiter le temps de plongée profonde en eau froide, « durcir » les
procédures de décompression des ordinateurs si possible.
Prévoir des plongées sans palier ou des paliers courts.
En surface, avant de s’immerger, enlever le masque et se mouiller le visage
Attention au thermocline (brutal changement de température dans l'eau en descendant entre 2
masses d'eau à température différente : 20°C en surface 18° à 10m et 14° à 20 m par exemple): se
renseigner
PENDANT LA PLONGEE :
-
Avertir dès les 1er signes et stopper la plongée, surtout s'il doit y avoir des paliers.
EN SURFACE :
-
-
-
Se sécher; sur un bateau avec cabine : dans la cabine, au sec et au chaud et couvrir la personne
(couverture, vêtement sec,…) après lui avoir ôté combinaison et équipement de plongée
humide.
Se mettre à l'abri du vent : dans un zodiac : couché dans le fond du zodiac, un coupe-vent sur la
combinaison
Boire chaud: réchauffer "par l'intérieur"
ATTENTION : ne pas réchauffer la personne avec de l'eau chaude ou en frictionnant
(= réchauffement par l'extérieur), car risque de syncope par reprise brusque de la circulation de
la peau
Pas d'Alcool ! (raison identique)