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0123 Dimanche 1er - Lundi 2 juillet 2007 Dialogues Tous les autres messages témoignent d’une très forte solidarité avec la rédaction et condamnent de façon unanime l’administrateur. Voici quelques extraits. Nous avons écarté, outre les anonymes, les lettres relevant de l’insulte. « Voter une motion de défiance à Alain Minc est sain. Merci à la quasi-unanimité des journalistes du Monde. » (Michel Rault, courriel.) Courage ! nous disent les lecteurs Médiatrice Véronique Maurus D epuis la non-réélection de Jean-Marie Colombani, le 23 mai, les lecteurs, à notre grande surprise, s’étaient peu exprimés sur le processus de succession engagé à la tête du Monde. Pour l’essentiel, le courrier était nourri de brefs messages de soutien à la rédaction, sur le thème : « Courage, tenez bon » (Juliette Maillot, courriel), ou, plus explicite encore : « Merci de tout cœur. J’espère que Le Monde va redevenir (…) un journal indépendant des pouvoirs politiques et financiers comme il l’était » (Guy Roche, courriel). Ils exprimaient déjà une grande défiance à l’égard de l’ancien président du conseil de surveillance : « Pendant que vous êtes lancés, ne pourriez-vous pas vous débarrasser aussi d’Alain Minc (…). Allez, un petit effort », poursuivait le même Guy Roche. Depuis la crise ouverte entre la rédaction et Alain Minc, le 26 juin, les lettres ont afflué. Fait notable : alors que les jugements sur Jean-Marie Colombani étaient plus partagés, seules deux lettres reçues au moment où nous écrivons cette chronique ont exprimé une solidarité avec M. Minc. Ainsi celle d’Yves Rossignol (Paris) : « Abonné depuis longtemps, je n’aimais pas Le Monde d’Edwy Plenel (…). L’attitude de la rédaction du Monde face à Jean-Marie Colombani et Alain Minc me consterne. (…) Serait-ce un coup de blues suite à l’élection de M. Sarkozy ? » Et Pierre Beauchamp (courriel) : « Dans Le Monde du 28 juin, il est signalé que les rédacteurs ont adopté une motion de défiance envers Alain Minc. L’engagement de celui-ci envers Nicolas Sarkozy serait inconciliable avec un groupe de presse qui entend symboliser l’indépendance… On croit rêver : la rédaction ne s’est-elle pas rangée derrière Ségolène Royal ? (…) » Aucourrierdeslecteurs Sarkozy : « The Presidator » M. Sarkozy tout comme Schwarzy est notre Terminator français, certes moins musclé physiquement, plus petit, mais sa puissance mentale est à l’image du film : il est déterminé à atteindre son but. Nous attendons beaucoup en effet de notre « Presidator » : énergie, éthique et mesures constructives pour le plus grand nombre. Bref, nous souhaitons avoir un Terminator qui saura gouverner et réformer en dépit de toutes les forces contraires. La France attendait un homme d’action pour la sauver des profiteurs et autres envahisseurs sans scrupule, elle l’a élu et compte sur lui pour la tirer de là ! Comme dans le film, le pays a créé de toutes pièces les ennemis contre lesquels il doit à présent combattre. Il faudra que notre président mesure l’impact de ses réformes sur une majorité de Français et il lui faudra agir en conséquence. Il faudra qu’il allie cœur et méthode pour couper les racines sournoises de l’assistanat et rendre aux gens l’envie de se battre et de travailler. Il lui faudra beaucoup de tolérance et de recul pour déjouer les pièges auxquels on essaiera de l’exposer. Mais bon, Terminator gagne toujours, souhaitons que notre « Presidator » réussisse lui aussi sa périlleuse mission et recueille, au terme d’un film d’action de cinq ans, le plus de fans possibles. Maryline Dupoux Paris De l’art de manier la bêche Alain Juppé (…), la photo sur la végétalisation des berges qui illustre un article signé Béatrice Gurrey dans Le Monde du 19 juin m’a interpellé. Sur cette photographie, vous apparaissez en pantalon, chemise et chaussures de ville, cravate au vent, près d’une personne en tenue de jardinier. Dos cassé, vous tenez une bêche à deux mains. La légende du cliché précise : « Alain Juppé sur les bords de la Garonne, le 14 juin, occupé à replanter des espèces protégées de plantes. » J’y ai relevé tant d’incohérences qu’il m’a semblé utile de consacrer quelques minutes pour vous permettre peut-être d’éviter une telle mésaventure à l’avenir. (…) Vous portez une tenue de ville pour réaliser des travaux de jardinage dans une zone humide (…) ; vous n’êtes pas équipé (…) d’une brassière de sauvetage pourtant obligatoire dans ce type de chantier en bordure de fleuve considéré comme dangereux ; vous travaillez dos cassé – c’est une posture de travail dangereuse (…) ; vous utilisez une bêche pour effectuer un travail de plantation – il s’agit d’un outil de préparation de sol qui n’est pas adapté à un travail de plantation ; vous maniez la bêche à deux mains – c’est une erreur, on enfonce le fer de bêche dans le sol en s’appuyant de tout son poids avec le pied muni d’une 13 L e médiateur est chargé de veiller au respect des règles professionnelles et déontologiques par les journalistes du Monde. Mais qui est chargé de veiller au respect de la plus élémentaire déontologie des administrateurs ? Faites savoir à M. Minc qu’un lecteur fidèle depuis trentecinq ans ne regardera même plus la « une » dans un kiosque s’il prétend rester, son abonnement résilié à l’instant même où cela se confirmerait. » (Olivier Schwartz, SaintMaur-des-Fossés.) « Tenez bon, ne cédez surtout pas ! (…) En ces temps de turbulences et de reprise en main des médias, il est urgent que Le Monde redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un quotidien libre et indépendant de toute influence quelle qu’elle soit. » (Michel Fayard, Chambéry.) « Fidèle lecteur du Monde depuis de très nombreuses années (…), je ne reconduirai pas mon abonnement et ne lirai plus ce journal si Alain Minc est reconduit à son poste de président du conseil de surveillance. Recevez, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures. » (Bernard Hustenberger. Abonné no H1980114.) Message identique de nombreux autres abonnés, comme M. G. Bompan : « Si le président du conseil de surveillance, Alain Minc, qui a soutenu N. Sarkozy, demeure en place, je ne renouvellerai pas mon abonnement au journal. » « J’attends de ce journal auquel je suis extrêmement attachée depuis longtemps qu’il demeure dans une certaine objectivité par rapport au pouvoir en place, alors je vous dis : M. Minc, si vous aimez Le Monde, quittez-le ! » (Eugénie Poret, Besançon.) « Il faut que Minc s’en aille ! Il faut supprimer Le Monde2, inutile, vide, people… Il faut retrouver du sérieux, des informations vérifiées, des commentaires objectifs… Il faut avoir une revue de presse européenne et internationale digne du journal. De ce point de vue, c’est le vide absolu… Enfin, il faut retrouver la qualité donnée par le fondateur HBM (Hubert Beuve-Méry)… » Jacques Robert (abonné/Société des lecteurs). « En tant qu’anciens abonnés, nous sommes scandalisés par la réélection d’Alain Minc. Tout d’abord en raison de sa prise de position dans la campagne pour Sarkozy, ce qui est un comble quand on est à la tête d’un journal qui se veut indépendant. Ensuite, en raison de ses relations avec les patrons de presse siégeant au conseil du Monde ou actionnaires. Enfin et surtout en raison du vote plus que justifié des journalistes du Monde approuvant la nomination d’Eric Fottorino et de M. Jeantet. N’a-t-il pas un sens suffisamment aiguisé de la démocratie et du respect des autres et de sa propre personne pour s’aveugler à ce point : ni les lecteurs ni les journalistes ne veulent plus de lui. (…) En espérant que la raison l’emporte et que M. Minc n’insistera pas. » (Michel et Annick Pecha-Soulez, courriel.) C omment peut-on se dire un journal libre vis-à-vis du (des) pouvoirs (s) et accepter M. Alain Minc, soutien officiel du président actuel, comme président du conseil de surveillance, qui plus est au terme d’un vote contestable (la majorité simple n’ayant pas été obtenue). Lecteur fidèle de ce quotidien, je ne peux le rester dans de telles conditions. Et, pourtant, l’arrivée d’Eric Fottorino (…) à la tête de ce prestigieux journal me donnait de grands espoirs. J’espère que ce grand quotidien retrouvera la voie de la sagesse et (…) refusera de valider en l’état l’élection de M. Alain Minc et saura s’entourer de personnalités à l’indépendance reconnue. » (Bruno Poncin, courriel.) « De toute évidence, Minc rate sa sortie par manque d’élégance. Peut-être pourra-t-il se maintenir si les tribunaux le décident ; peut-être sera-t-il condamné stricto sensu à déchoir ? Sans doute eût-il mieux valu que, prenant conscience que sa candidature était pour le moins contestée, notamment parmi les journalistes, dans l’intérêt bien compris du journal qu’il dit vouloir défendre, il renonçât ! Il aurait pu sortir dignement, dans tous les cas, il paraît désormais discrédité. » M. J. Lefoll (courriel). « La situation du Monde, qui semble complexe voire inextricable, inquiète les lecteurs, dont personne ne se préoccupe. (…) Sera-t-il possible à la nouvelle équipe de diminuer le prix du journal qui paraît le vendredi ? » (Pierre Meynaud, Antony.) a Passation de pouvoir par Riber chaussure de travail adaptée – c’est la raison pour laquelle au Moyen Age, déjà, les « pelles verseurs » du Languedoc, qui utilisaient l’ancêtre de la bêche, étaient les seuls paysans munis de sabots. Dessin de Riber publié dans « Sydsvenskan » (Suède). CARTOONS@COURRIERINTERNATIONAL. COM Alain Lafon Courriel Une triple erreur politique En s’opposant à l’ouverture du chapitre des négociations sur l’union économique et monétaire entre l’Union européenne et Ankara, le président de la République vient à mon avis de commettre une triple erreur, constitutionnelle, internationale et européenne. La révision constitutionnelle approuvée en 2005, juste avant le référendum du 29 mai, a rendu le référendum obligatoire en France pour toute nouvelle adhésion à l’UE. Cela signifie qu’il appartient désormais aux Français de trancher directement la question de l’adhésion turque le moment venu. Le président de la République n’a pas à faire prévaloir ses suppositions et préférences personnelles pour retarder la décision du peuple dans un sens ou dans un autre, mais à jouer loyalement le jeu de la négociation. Voilà pour l’erreur constitutionnelle. L’erreur internationale consiste à avoir mis publiquement dans l’embarras un grand pays naturellement et historiquement proche du nôtre, alors qu’il y avait toutes les raisons, pour lui et pour nous, de ménager ses susceptibilités. L’erreur de politique européenne – peutêtre la plus grave des trois – tient à la vision étriquée de l’Union européenne dont témoigne cette décision. Jacques Roman Chiang Mai (Thaïlande) 357 miroirs pour regarder le monde Télescopes ? Satellites ? Longues-vues ? Jumelles ? Pas vraiment : 357 miroirs pour se regarder soi-même. Une année d’études, trois ans de travaux et 12 millions d’euros pour se regarder le nombril. La grande galerie des Glaces de Versailles est à l’honneur de notre presse écrite, tout à côté de la mobilisation pour le Darfour. Resterons-nous bien quatre ans sur place, consacrant bien 12 millions d’euros ? Au cours de ces dernières élections, nous avons prouvé que nous étions tous « républicains » et « démocrates », mais rien n’y fait, nous adorons nous vautrer dans tous les symboles de la royauté absolue. Environ 73 m de long, 13 m de large pour une pièce qui ne sert plus à rien. Laser à quoi, laser à rien, disions-nous allégrement. Peut-être que cela servira à restaurer la royauté, le Darfour, sûrement pas. Mettons vite 357 voiles pudiques sur ces miroirs de la misère et de la pauvreté. Guillaume Auffret Brest RECTIFICATIFS ET PRÉCISIONS Soleil et santé. Contrairement à ce qui était indiqué dans l’appel de « une » consacré aux « dangers du soleil » (Le Monde du 27 juin), la « mise en garde » concernant les adolescents ne porte pas sur « les expositions trop longues ». Comme cela était indiqué dans l’article, l’Institut national du cancer « déconseille fortement » aux adolescents et jeunes adultes de fréquenter les cabines de bronzage. Puits de carbone. Contrairement à ce qui a été écrit dans l’article sur les puits de carbone (Le Monde du 27 juin), l’océan Austral n’a pas stocké 8 millions de tonnes de carbone en vingt-cinq ans, mais 8 millions de tonnes de carbone par an depuis vingtcinq ans, soit 200 millions de tonnes. Lave-linge. Contrairement à ce qui a été écrit dans l’article intitulé « Un lavelinge hybride et “écolo” » (Le Monde du 27 juin), c’est l’électrolyse, et non la vapeur, qui fait fonctionner la machine Haier. Théâtre de la Ville. Dominique Alduy, présidente du Théâtre de la Ville, association loi 1901, nous précise que la succession du directeur de l’établissement, Gérard Violette, n’a été à aucun moment évoquée lors du conseil d’administration du 18 juin, comme nous l’avons indiqué dans notre édition du 23 juin. Jean-Pierre Tirouflet. Dans notre édition du 23 juin, nous indiquions que l’AMF avait condamné, le 21 juin, l’exPDG de la société Rhodia, Jean-Pierre Tirouflet, pour communication financière « trompeuse ». Les griefs ne portent que sur le retard de dépréciation des actifs d’impôt différé et la dissimulation d’éléments liés à la dette. M. Tirouflet n’est pas concerné par les reproches sur la dévalorisation de l’acquisition de la société américaine Chirex. Investissements étrangers. Suite à l’article intitulé « La France, cinquième pays pour les investissements étrangers », paru dans Le Monde du 22 juin, la société Oco Consulting, à l’origine du document cité, précise que les chiffres avancés excluent les projets de relance d’entreprises en difficulté ainsi que les projets de services à la personne et de la grande distribution, à la différence des chiffres publiés par l’AFII, ce qui explique l’écart au niveau des créations d’emplois annoncées concernant la France. Bernard-Marie Koltès. Contrairement à ce qui a été publié dans nos colonnes, Oskaras Korsunovas n’est pas signataire de la lettre des metteurs en scène titrée « Respectez Koltès » et parue dans notre édition du 21 juin. Elections législatives. Contrairement à ce que nous avons écrit dans Le Monde du 19 juin, Xavier Breton, nouveau député de la première circonscription de l’Ain, n’est pas devenu chargé de mission du conseil général en 2000, mais en 1999. Les résultats que nous avons fournis pour la 3e circonscription du Cher étaient erronés : Louis Coyns (UMP) a été réélu avec 26 559 voix (52,04 %), contre 26 104 voix (47,96 %) à Yann Galut (PS). Dans le commentaire des résultats du Lot-et-Garonne, c’est Jérôme Cahuzac, maire de Villeneuve-sur-Lot, et non Gérard Gouzes, maire de Marmande, qui a battu Jean-Louis Bruguière dans la 3e circonscription de ce département. De plus, nous avons classé par erreur dans la liste des députés élus Abdoulatifou Aly, député du Mouvement départementaliste mahorais, dans notre regroupement des « PS et apparentés ». Il aurait dû figurer en « divers ».