Comment valoriser dans l`alimentation animale, les graines de soja

Transcription

Comment valoriser dans l`alimentation animale, les graines de soja
DOSSIER : PROCESS ET QUALIT
E
Comment valoriser dans l’alimentation animale, les graines
de soja produites en France ? Comparaison
de
s de transformation :
de deux proce
l’aplatissage-cuisson-pression et l’extrusion-pression
Alain QUINSAC1
Françoise LABALETTE2
Patrick CARR
E3
Mathieu JANOWSKI4
de
ric FINE1
Fre
1
CETIOM, 11 rue Monge, Parc
Industriel, 33650 Pessac
<[email protected]>
2
ONIDOL, 11 rue de Monceau, 75 008
Paris
3
CREOL, 11 rue Monge, Parc Industriel,
33650 Pessac
4
La Mecanique Moderne, ZAC
Artoipole, 62060 Arras Cedex 9
Article reçu le 24 septembre 2012
Accepte le 2 octobre 2012
Abstract: How to develop the use for animal feeding, of soybean produced in
France? Comparison of two processes: flaking-cooking-pressing and extrusionpressing
Cooking-pressing or extrusion-pressing processes applied to soybeans produce partially
deoiled cake used for animal feeding. These two processes were studied and compared
with a view to implementation in an industrial unit. The various factors of hydrothermal
treatment for conditioning the beans were studied at different scales (batch from 2 kg to
100 kg, and continuous flow at 100 kg/h) and the results showed the need for moist
cooking to effectively deactivate the antitrypsin factors (FAT) while maintaining protein
solubility. The extrusion-pressing was more effective for deoiling cakes than cookingpressing (5.4 vs. 6.7 %) but less robust for deactivation of FAT (6.5 vs. 3.8 TIU/mg). The
techno-economical study was carried out to simulate the crushing costs and net margins
of both processes in a plant capacity of 20 000 t / year. It showed that the costs of both
methods were similar (about 33 s/t). Gross margins were evaluated between 18 and 84
s / t in three valuation assumptions based on market price of oil, the mode value of the
meal and the residual oil, the level of premiums GMO traceability and transport. The
cooking-pressing process can also be applied to sunflower and rapeseed and versatility is
an advantage to ensure continuous operation of the crushing unit in case of supply
difficulties in soybean.
Key words: soybean, extrusion, pressing, cooking, valorization, soymeal
doi: 10.1684/ocl.2012.0484
s
Opportunite
et contraintes
re de
de la filie
production de soja
en France
pendance en prote
ines de la
La de
duite ces dernie
res
France a ete re
de
annees par la mise sur le marche
s importantes de coproduits de
quantite
la fabrication des biocarburants (drêches et tourteaux) et se situe nettement
enne
en dessous de la moyenne europe
(39 % vs. 67 %) (Unip, 2012). Malgre
s, pre
s de quatre millions de
ce progre
tonnes de tourteau de soja sont encore
es chaque anne
e. L’efficience
importe
re premie
re
nutritionnelle de cette matie
la positionne avantageusement dans la
formulation d’aliments pour tout type
d’animaux et la rend difficilement substituable dans les aliments pour les
volailles, en raison de sa forte densite
ique et e
nerge
tique.
prote
s
Cependant, ces tourteaux issus tre
majoritairement de graines de soja
ne
tiquement modifie
es (GM), ne
ge
pondent pas volution de certains
re
a l’e
cahiers des charges des productions
qui exigent des
animales de qualite
res premi
iques ve
ge
tales
matie
eres prote
res d’approvisionnenon GM. Des filie
ment a l’import de soja non GM se sont
e
es, mais ne donnent pas toujours
cre
satisfaction a cause des fluctuations des
. De
cours et des garanties de qualite
tablissent pas de lien au
plus, elles n’e
re de plus en plus pris en
territoire, crite
compte.
Une alternative est l’utilisation du soja
produit en France, dont les 100 000 toncolte
s actuellement par an sont
nes re
es entre l’alimentation humaine
partage
et animale. L’alimentation humaine est
la
un secteur en pleine croissance ou
valorisation de la graine est importante et
mune
ration supe
rieure
conduit a une re
du producteur et du collecteur par le
cifiques. Les volumes
jeu de contrats spe
s vers l’alimentation
de graines dirige
P, Janowski M, Fine F. Comment valoriser dans l’alimentation animale, les graines de soja
Pour citer cet article : Quinsac A, Labalette F, Carre
s de transformation : l’aplatissage-cuisson-pression et l’extrusion-pression. OCL 2012 ; 19
produites en France ?Comparaison de deux procede
(6) : 347-357. doi : 10.1684/ocl.2012.0484
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
Article disponible sur le site http://www.ocl-journal.org ou http://dx.doi.org/10.1051/ocl.2012.0484
347
ficient pas, avec les
animale ne bene
s (extrumodes de transformation utilise
sion, toastage), d’une valorisation
s
optimale et les produits transforme
s a l’alimentation animale sont
destine
s par le tourtres fortement concurrence
teau de soja importe. Du fait de ce
bouche
insuffisamment re
munede
titivite
du soja par
rateur, la compe
rapport aux autres cultures (maı̈s et ble
e re
duite
dur en particulier) s’est trouve
aux yeux des producteurs et des structu des avantages
res de collecte, malgre
agronomiques et environnementaux
certains. Cette situation a contribue
tourner les surfaces de
fortement a de
soja (actuellement environ 50 000 ha
bouche
s en alimentaen France) des de
tion animale alors que ceux-ci sont
rables. Un retournement de
conside
tendance ne peut passer que par la
transformation de la graine en produits
titifs, par des prodavantage compe
s adapte
s au contexte de la procede
duction en France et aux besoins des
utilisateurs.
Nous nous proposons de passer en
revue les modes actuels de transformacrire la
tion du soja en France puis de de
cuisson-pression et l’extrusion-pression,
de
s technologiques que
deux proce
tudie
s en raison de leur
nous avons e
adaptation a la taille des bassins de
production du soja en France et d’une
meilleure valorisation attendue de la
graine.
La transformation
des graines de soja
en France
re premie
re
Les graines de soja, matie
ines (environ 34 % sur la
riche en prote
re brute MB) et en huile (18-22 %
matie
MB), ne peuvent être utilisees crues
pour l’alimentation des monogastriques
et des jeunes ruminants car elles renferment des facteurs antinutritionnels
(principalement des facteurs anti-trypsiduisent fortement
ques, FAT) qui re
leur valeur nutritionnelle. Les FAT sont
truits efficacement par des traitede
ments thermiques pendant la transformation de la graine : soit par les
s d’extrusion ou de toastage
procede
s a la graine entie
re sans
applique
shuilage, soit par l’e
tape de
de
solvantation-toastage dans le prode
de
de trituration classique a la suite
ce
de l’extraction de l’huile a l’hexane. Ce
de
a e
te
applique
sur la
dernier proce
348
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
plus grande partie du soja produit en
France jusqu’en 2003 par l’usine SAIPOL
partir de 2003, le d
de S
ete. A
eclin de la
cutive culture de soja en France conse
a
la baisse des aides et a un contexte des
favorable prix agricoles de
a cette culture
^ t entraı̂n
orientation de
a aussito
e la re
de trituration de cette usine. En
l’activite
effet, la trituration classique avec extraction a l’hexane n’est rentable que pour
bits importants (environ 400 t/
des de
colte de soja e en
jour) et la re
etait passe
dessous du seuil critique. Depuis, les
modes de transformation de la graine de
soja en France en vue d’une utilisation
en alimentation animale sont presque
exclusivement l’extrusion, le toastage
de
s qui
et l’expansion-toastage, proce
ne modifient pas la composition de la
ines.
graine en huile et prote
s de transformation de la
Les capacite
graine de soja en France sont d’environ
20 000 t/an pour l’extrusion, 50 000 t/an
pour l’expansion-toastage et 50 000 t/an
alise
e en
pour le toastage. L’enquête re
tude ONIDOL2008 dans le cadre de l’e
CETIOM (Labalette et al., 2010) a montre
s e
prouve
es par les transles difficulte
formateurs pour utiliser leur outil a plein,
tat et produire
le maintenir en bon e
res premie
res concurrentielles
des matie
du tourteau de soja import
e, si bien
que ces outils sont devenus parfois
s et vieillissants. Certaisurdimensionne
s importantes d’extrusion de
nes unite
leur activite
soja ont d’ailleurs cesse
cemment.
re
L’extrusion ou le toastage ont pour
duire l’activite
fonction principale de re
des FAT par effet thermique. L’extrusion
ou l’expansion permettent en outre
liorer la disponibilit
d’ame
e des nutriments et donnent a la graine une valeur
nerge
tique supe
rieure. Ainsi, les graie
es sont particulie
rement
nes extrude
es pour l’alimentation de jeunes
indique
animaux. Ces modes de transformanient de
tion ont cependant l’inconve
de la
conserver dans la graine la totalite
re grasse qui sera valorise
e dans la
matie
formule de l’aliment au même niveau
nergie substituable
qu’une source d’e
reuse, comme l’amidon. La
moins one
sence d’un contenu e
leve
en huile
pre
ines se re
ve
le en effet, être
et prote
un handicap pour la graine de soja
e ou toaste
e, pour entrer dans
extrude
^ t.
des formules d’aliment a moindre cou
L’avantage nutritionnel de la graine
e est d’ailleurs relativise
par
extrude
s
certains fabricants d’aliments compose
rent plus comme une
qui ne la conside
re premie
re irremplaçable pour les
matie
^ t comme un
jeunes animaux mais pluto
ne
ficiant d’une image favoproduit be
rable qu’il faut maintenir dans certains
sulte que dans la
d’aliments. Il en re
plupart des formules, la graine de soja
e ou toaste
e est fortement
extrude
e par l’association moins
concurrence
^ teuse, du tourteau de soja importe
cou
re premie
re riche en
et d’une matie
nergie moins cou
^ teuse.
e
Comment valoriser
davantage la graine
de soja ?
conomique de l’huile e
tant
La valeur e
rieure nettement supe
a celle du tourteau (1 300 $/t vs. 668 $/t, Rotterdam,
Oilword, 2012), il est avantageux de
l’extraire le plus possible du tourteau
pour la valoriser s
epar
ement. Cette
te
adopte
e par le
approche avait e
CETIOM en 2005 pour un projet de
valorisation du « Soja de Pays » dans le
sud-ouest de la France sur la base des
riences mises au point aux expe
EtatsUnis dans les ann
ees 1980 pour les
es « identity preservation ».
fili
eres trace
tude technico-e
conomique compreL’e
nait la mise au point des conditions
optimales d’extrusion et de pressage et
valuation de la marge nette. L’huile
l’e
tait valorise
e sur le marche
des matie
res
e
res, les tourteaux dans l’e
levage
premie
^ ts de
de poulets Label Rouge et les cou
taient calcul
fonctionnement e
es sur la
base d’une unit
e de trituration de
20 000 t/an (Quinsac et al., 2005). Les
sultats re
etaient globalement positifs
extrusion-pression,
mais le proc
ede
handicap
e par son absence de polyva finalement un frein
lence, avait constitue
veloppement du projet. Dans un
au de
contexte de surfaces de soja d
eclinantes,
le risque etait trop grand, pour cette
de capacit
unite
e relativement importante, de manquer de graines produites
localement et de devoir int
egrer des
leve
s.
^ ts d’approche e
cou
L’avantage d’une installation de trituration polyvalente est de pouvoir foncre plus re
gulie
re, sur
tionner de manie
e, et
une plus longue p
eriode de l’anne
^ t de trituration ainsi de r
eduire le cou
a la
s industrielles de
tonne. Dans des unite
, plusieurs proce
de
s
moyenne capacite
(pression a froid, double pression avec
e, aplatissage – cuisson
cuisson intercale
j
s pour triturer
– pression) sont de
a utilise
remment colza et tournesol. De
indiffe
s, seul l’Aplatissage-Cuissonces procede
Pression (ACP) convient au soja car il
comprend, d’une part, le traitement
cessaire a la de
sactivation
thermique ne
des FAT et, d’autre part, une seule phase
^ teuse et suffisante
de pressage, peu cou
compte tenu de la plus faible teneur en
huile des graines de soja. Son adaptation
e avec pre
caudoit cependant être teste
tion pour verifier que dans les conditions
d’une production industrielle, les performances seront suffisantes en termes
et de rendement, pour un cou
^t
de qualite
de fonctionnement acceptable.
conomiques
Sous l’impulsion d’acteurs e
de la zone Centre-Est de la France
resse
s par l’adoption de ce proce
de
inte
pour une unite de trituration de capacite
e a un approvisionnement et a un
adapte
bouche
re
gional, le CETIOM et l’ONIde
en 2010 et 2011, une
DOL ont engage
tude de
taille
e des conditions optimales
e
de
ae
te
de sa mise en oeuvre. Le proce
a l’extrusion-pression dans ce
compare
même contexte, pour donner aux invesle
ments techniques et
tisseurs tous les e
conomiques ne
cessaires a un choix
e
.
raisonne
tude
Les objectifs de l’e
la diffe
rence du colza et du tournesol, la
A
trituration du soja exige un traitement
pour de
sactiver les
thermique adapte
grader la digestibilite
des
FAT sans de
s. Ce traitement est le point
acides amine
critique du process car il conditionne
nutritionnelle des
fortement la qualite
tourteaux produits et leur valorisation.
tape
D’autre part, les performances de l’e
shuilage sont primordiales pour le
de de
bilan massique de la trituration et la
e
conomique de l’ope
ration.
rentabilite
res d’evaluation
En consequence, les crite
de suivants ont e
te
retenus
du proce
tude : la de
sactivation des FAT,
pour l’e
des
la conservation de la solubilite
ines et de leur digestibilite
, le
prote
rendement d’extraction de l’huile, la
de l’huile et enfin, la performance
qualite
conomique de l’unite
de transformation
e
e.
envisage
te
s des FAT
Les proprie
s prote
iques
Les FAT sont des compose
sents dans les graines de le
guminepre
ases
uses qui se fixent sur les prote
. Deux
digestives et inhibent leur activite
types sont presents dans la graine de
€ nitz, majoritaire,
soja : le facteur de Ku
qui inhibe principalement la trypsine
(1,4 mol/mol) et peu la chymotrypsine
(0,1 mol/mol) et le facteur de Bowman
Birk qui agit autant avec la trypsine que la
chymotrypsine (2 mol/mol) (Weder et
King, 1998). Ces deux inhibiteurs sont
thermolabiles et selon les auteurs,
s
l’activit
e antitrypsique r
esiduelle apre
e au
un traitement thermique est attribue
facteur de Bowman Birk (Melcion et Van
€ nitz (Keshun,
der Poel, 1993) ou de Ku
1997). Un effet secondaire de l’action
des FAT qui contribue a augmenter
leurs propri
et
es antinutritionnelles, est
as de
la synth
ese accrue par le pancre
trypsine entraı̂nant une forte consoms soufre
s qui
mation d’acides amine
deviennent alors insuffisants pour les
autres besoins de l’organisme.
duction des FAT :
La re
che ou
extrusion se
humide, cuisson,
la vapeur,
traitements a
toastage ?
thodes de traitement publie
es
Les me
duction des FAT sont assez
pour la re
nombreuses et empruntent la plupart
des techniques connues de chauffage
(autoclave, conduction, trempage et
bullition, micro-ondes, extrusion s
e
eche
tude du
ou humide, infrarouge, etc.). L’e
extrusion-pression (Quinsac
proc
ede
et al., 2005) a montr
e qu’il est possible
che de re
duire les FAT
par l’extrusion se
d’un soja initialement a 40-45 UTI/mg
de graines jusqu’
a une valeur proche de
5 UTI/mg de tourteau gras a condition
rature dans le fourreau de
que la tempe
l’extrudeur soit de 150 8C. Les tourteaux avaient par ailleurs une teneur en
siduelle infe
rieure huile re
a 5 % et une
valeur de solubilit
e des prot
eines de
70 % dans la soude. En extrusion humide
et en raison de l’effet de la vapeur, la
rature ne
cessaire peut être sensitempe
duite. L’inconv
blement re
enient majeur
ma
de cette technique dans un sche
extrusion-pression est l’humidification
favorable importante de l’extrudat de
a
du de
shuilage des graines par
l’efficacite
nalise
le pressage. L’extrusion humide pe
nerge
tique du process
donc soit le bilan e
de chage, soit le bilan
si on proce
a un se
re avec moins d’huile extraite si
matie
est conserve
e.
l’humidite
Les traitements de cuisson pour être
efficaces doivent faire appel a certains
rature et d’injection
niveaux de tempe
es de traitement
de vapeur mais les dure
leve
es que dans un
nettement plus e
extrudeur, font que ces niveaux restent
ratures
raisonnables. Ainsi les tempe
varient entre 95 et 105 8C, et la dur
ee
de traitement entre 40 et 60 min
selon Rackis et al. (1974) et Hekelman
et al. (1992). Le toastage a des temp
eleve
es (120 8C ou 135 8C)
ratures plus e
duit fortement le temps d’exposire
cessaire (respectivement 7,0 ou
tion ne
4,5 min) et augmente le risque d’une
sur-cuisson.
En conclusion, les traitements par extrusion et cuisson pour r
eduire les FAT
sont possibles et d’autant plus efficaces
du milieu est e
leve
e. Les
que l’humidite
temp
eratures de traitement peuvent
es (vers 120 8C avec
ainsi être abaisse
l’extrusion et 100 8C avec la cuisson).
Cet effet devra cependant être limite
car l’humidit
e est pr
ejudiciable a la
performance du pressage cons
ecutif a
tape et pe
nalise le bilan massique
cette e
duisant la part
de la transformation en re
sactivation des
d’huile extraite. La de
FAT par traitement thermique a une
des
incidence directe sur la qualite
ines et il est n
^ ler
prote
ecessaire de contro
de cuisson pour sauvegarder
le degre
. Plusieurs tests directs
leur digestibilite
valuer
ou indirects permettent d’e
du traitement applique
et
l’intensite
quation au but recherche
son ade
(tableau 1).
des FAT est de
termine
e par la
L’activite
die
e (AOCS-Ba 12-75), mais
m
ethode de
^ les
souvent dans les usines, des contro
s par des
plus rapides sont r
ealise
thodes indirectes qui mesurent la
me
sol),
sur-cuisson (test au rouge de cre
ase) ou la
la sous-cuisson (test de l’ure
des promodification de la solubilite
ines (solubilite
dans KOH ou indice
te
PDI).
rimentaux
Les essais expe
tude du proce
d
Les essais pour l’e
e base
te
re
alise
s
sur la cuisson-pression ont e
en trois etapes :
1) Atelier CREOL (Pessac) : tests de
cuisson a l’
echelle du kg pour mod
eliser
l’effet des traitements hydrothermiques
a l’aide d’un mini-cuiseur instrumente
^ ler
(figure 1) permettant de contro
cis
rature, l’injection
pre
ement la tempe
e du traitement,
de vapeur et la dure
riences ;
selon un plan d’expe
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
349
Tableau 1. Comparaison des differents tests et valeurs attendues selon le traitement thermique (selon Lareal, 2009)
Traitement
sur soja
KOH
Solubilite
(%)
ase
Ure
(DpH)
sol
Rouge de Cre
(mg/g)
Aucun
FAT
(UTI/mg)
25 a 60
> 90
2
-
85
Sous cuisson
7 a 15
> 85
0,1 a 0,5
<5
30 a 70
Cuisson correcte
2 a 7
75 a 85
< 0,1
5,0 a 6,5
15 a 30
Cuisson excessive
<2
< 70
0
> 6,5
< 15
canique Moderne
2) Atelier La Me
chelle pilote
(Arras) : cuisson a l’e
(100 kg) en mode « batch » dans un
cuiseur de dimensions 80 150 cm
avec systeme de brassage. Pressage par
canique Moderne,
presse a vis La Me
MBU 20 de capacite 100 kg/h ;
3) Atelier CREOL (Pessac) : cuissonchelle pilote (100 kg/h)
pression a l’e
en continu pour valider les conditions
tablies en « batch » et e
valuer les
e
shuilage. Les essais
performances de de
te
re
alises a
d’extrusion-pression ont e
chelle pilote sur les mêmes lots de
l’e
valuer les differences
graines pour bien e
de performances entre les deux prode
s. Les e
quipements utilise
s au pilote
ce
tage
(La
sont un cuiseur horizontal bie
Mecanique Moderne) 900 mm de
tre, 2 500 mm de longueur avec
diame
injection de vapeur, un extrudeur
(France extrusion FEX1) de capacite
vis (La
50-300 kg/h, une presse a
Mecanique Moderne, MBU 75) de
50-500 kg/h (150 mm de
capacite
tre, arbre de 1 800 mm de londiame
gueur).
sactivation des FAT a e
te
mesur
La de
ee
thode directe (AOCS-Ba 12par la me
75), la qualit
e des prot
eines par la
dans la potasse,
mesure de la solubilite
shuilage, par la
et le rendement de de
mesure de l’huile r
esiduelle (ISO 734-2)
dans les tourteaux.
Les essais exp
erimentaux dans ces trois
tapes ont e
te
re
alise
s avec des lots de
e
rencie
s par la teneur en FAT,
graines diffe
colte
le lieu de production, la date de re
te
. Ont e
t et si possible, la varie
e test
es :
te
Isidor re
colte
en
un lot de la varie
France en 2009 avec une teneur en FAT
forte (environ 50 UTI/mg), deux lots des
te
s Hilario et Aires re
colt
varie
es en Italie
Sondes de
température
Condenseur
220 mm
Mélangeur
Injection de
vapeur
220 mm
Figure 1. Repre sentation sche matique du mini-cuiseur (capacite 2 kg) (l’injection de vapeur est
la base du mini-cuiseur).
realisee par des orifices situe s a
350
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
PDI
(%)
en 2009 avec des teneurs faibles en FAT
te
(< 25 UTI/mg), un lot de la varie
colt
Ascasubi re
e en France en 2010 (lot
Z) avec une teneur faible en FAT (< 20
UTI mg), deux lots de graines banalis
ees
s en 2009 et 2010 par
(lots A et B) r
ecolte
ratives du Centre-Est de la
des coope
gion Rho
^ ne-Alpes) et de
France (re
teneurs en FAT voisines de 35 UTI/mg.
Dans l’
etude, les lots de graines de
rieure teneur initiale inf
erieure ou supe
a
t nomme
s respec30 UTI/mg ont e
e de
tivement FAT (–) ou FAT (+).
sultats
Re
Essais sur mini-cuiseur
liminaires re
alis
Des tests pre
es a l’aide du
que la chaleur
mini-cuiseur ayant montre
che tait insuffisante pour
se
a 100 8C e
duire les FAT re
a un niveau suffisamment
e du traitement
bas même avec une dure
de 80 min, des essais d’injection de
te
inte
gre
s au plan d’exp
vapeur ont e
eriences. Ces essais ont donn
e des
sultats satisfaisants avec des niveaux
re
siduels en FAT inf
re
erieurs a 10 UTI/mg
les effets principaux des
et ont montre
tudie
s (tableau 2).
facteurs e
quenLes effets qui ont le plus de conse
siduel de FAT, sont
ces sur le niveau re
croissant : l’effet varie
te
,
dans l’ordre de
e de l’injection de vapeur (DIV),
la dure
paration me
canique (PM), et la
la pre
e de se
chage (DS). Les facteurs
dure
chage (TS) et de
bit de
temp
erature de se
re
s
vapeur (dV) peuvent être conside
comme peu significatifs. Concernant
siduel de la
les effets sur le niveau re
des prote
ines (SolP), l’ordre
solubilite
croissant est le suivant : dure
e de
de
e de se
chage,
l’injection de vapeur, dure
paration
niveau en FAT initial. La pre
bit de vapeur ont
m
ecanique et le de
galement des effets significatifs quoique
e
moindres.
te
re
alise
e en
L’analyse de variance a e
es nume
riques
introduisant les donne
l’aide du mini-cuiseur).
Tableau 2. Calcul des contrastes (differences entre moyennes des effets des modalite s (+) et (-) du plan d’expe riences realisees a
Facteur
Valeur (–)
Valeur (+)
siduel
Niveau re
FAT
(UTI/mg)
Solubilite
ines (SolP)
des prote
(%)
Nombre
d’essais (1)
Niveau initial en FAT (UTI/mg)
21
47
2,58
– 3,50
8
paration mecanique (PM)
Pre
Flocons
Broye
– 0,50
– 2,50
8
e injection de vapeur (DIV)
Dure
15 min
30 min
– 1,58
– 4,88
8
bit de vapeur (dV)
De
200 g/h
400 g/h
– 0,23
– 2,63
8
rature de se
chage (TS)
Tempe
105 8C
115 8C
– 0,26
– 3,75
8
e de se
chage (DS) (2)
Dure
! 6 % d’eau
! 4 % d’eau
– 0,46
– 4,00
12
fe
re aux situations comparables disponibles.
(1) Le nombre d’essais se re
es de se
chage correspondent aux temps de
termine
s par l’atteinte de la teneur en eau cible.
(2) Les dure
tres et en limitant le nombre
des parame
duire le risque de biais,
de classes pour re
re dese
quilibre
possible par le caracte
du dispositif. Pour la construction des
les, seules les donnees issues du lot
mode
te
prises en
de graines FAT(+) ont e
compte car avec le lot FAT(–) le domaine
ratoires explore
etait
des conditions ope
trop restreint pour mettre en evidence
s re
duire le
les effets des facteurs cense
des
niveau des FAT et la solubilite
ines.
prote
Activite antitrypsique
teneur en FAT est obtenue principalee d’injection
ment avec le facteur « dure
duction
de vapeur » alors que pour la re
des prot
de la solubilite
eines, les facteurs
e de se
chage » et «tempe
rature
« dure
chage » ont aussi des effets imporde se
tants. Les FAT sont plus sensibles a la
chaleur humide qu’
a la cuisson s
eche
des prot
tandis que la solubilite
eines
e par les
n’est pas sensiblement impacte
. Donc, pour
conditions d’humidite
inactiver les FAT sans perdre beaucoup
tape de cuisson
de solubilit
e, une e
gie
e.
humide doit être privile
le ci-dessous, la dure
e
Dans le mode
rad’injection de vapeur (DIV), la tempe
chage (TS) et la dure
e du
ture de se
chage (DS) expliquent 84 % de la
se
bit d’injecvariance. Ajouter le facteur de
tion de vapeur n’apporte pas un gain
significatif.
es expe
rimentales
Bien que les donne
obtenues avec les lots de graines FAT (–)
n’aient pas permis de construire un
le pre
cis (R = 0,51), l’effet du
mode
facteur « teneur initiale en FAT » sur la
siduelle en FAT et sur la
teneur re
des prote
ines a e
te
observe
.
solubilite
Graines FAT (+) FAT = 16,2 – 0,065 DIV –
0,075 TS – 0,045 DS (R2 = 0,84)
On remarque l’importance du facteur
e d’injection de vapeur » (DIV)
« dure
e du se
chage (DS),
par rapport a la dure
indiquant que la desactivation des FAT
e par une chaleur humide.
est favorise
Solubilite des prote ines
le ci-dessous, la duree
Dans le mode
rad’injection de vapeur (DIV), la tempe
chage (TS) et la dure
e du
ture de se
chage (DS) expliquent 90 % de la
se
variance. Le poids du facteur DIV est
le
moins important que pour le mode
cedent. Les facteurs tempe
rature et
pre
chage (TS et DS) ont
durees de se
leurs effets.
renforce
Graines FAT (+) SolP = 147,6 – 0,196
DIV – 0,477 TS – 0,182 DS (R2 = 0,90)
En conclusion de ces essais sur miniduction de la
cuiseur, il apparaı̂t que la re
Essais de cuisson en batch
(pilote de La Me canique
Moderne, Arras)
te
effectue
s sur les lots
Cinq essais ont e
de graines « Isidor » en faisant varier la
temp
erature de cuisson et la quantite
d’eau ajout
ee, pour evaluer l’effet de ces
tique de re
duction
facteurs sur la cine
des FAT (figure 2).
te
re
alise
es dans
Les essais 1 et 2 ont e
des conditions qui n’ont pas permis
rature
d’atteindre les objectifs de tempe
dans le cuiseur. Seuls les
et humidite
sultats de l’essai 1 sont reporte
s et
re
te
montrent qu’une cuisson de 2 h a e
cessaire pour atteindre un niveau de
ne
re
FAT voisin de 10 UTI/mg de matie
che de
lipide
e (MSD). Les essais 3 se
a
5 au cours desquels un ajout d’eau a
te
effectue
en d
e
ebut de cuisson, ont
rature et
conduit a des niveaux de tempe
favorables duction des
d’humidite
a la re
alise
en conditions
FAT. L’essai 4 re
ches s’est ave
re
peu performant. Dans
se
tous les essais, le niveau r
esiduel de
des prote
ines est reste
solubilite
rieur supe
a 80 % quelles que soient
les conditions (figure 3).
Ces essais de cuisson en batch ont
la possibilite
de re
duire le niveau
montre
des FAT dans un cuiseur standard sans
injection de vapeur a condition de
ne
rer des conditions de
pouvoir ge
cuisson humide par ajout d’eau sur
des graines chaudes. Cette cuisson
duction
humide est indispensable a la re
du niveau de FAT a moins de 10 UTI/mg
e n MSD. La dure
ecessaire de traitement
est d’environ 45-60 min (essai 3).
Essais de cuisson – pression
en continu au pilote CREOL
te
re
alise
s sur deux lots (A
Les essais ont e
et B) de graines a forte teneur en FAT
colt
gion Rho
^ ne-Alpes respecre
ees en re
te
tivement en 2009 et 2010, de varie
e, et sur un lot (Z)
courante non identifie
colt
a faible teneur en FAT re
ees en 2010
te
Ascasubi). Chaque lot a fait
(varie
l’objet de deux essais de traitement de
cuisson et pression en mode continu au
pilote CREOL (tableau 3). Le cuiseur
tait utilise
en mode
horizontal bi-
etag
ee
tage
cuisson humide dans le premier e
chage dans le second.
et en mode se
Cet appareil muni d’un dispositif
lange ge
ne
rant une dispersion
de me
jour (avec
importante des temps de se
bit de
un stock de 200 kg pour un de
re sort entre
200 kg/h, 66 % de la matie
es de traite30 et 137 min), les dure
es dans les essais en mode
ments teste
t es et fixe
es batch ont e
e allonge
a
environ 80-90 min. Les produits en
s
sortie cuiseur et presse sont appele
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
351
60
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
Essai 1
50
40
Essai 3
30
Essai 4
20
10
Essai 5
0
0
20
40
60
80
100
120
140
Temps (min)
Figure 2. Cin
e tiques de re duction des teneurs en FAT observe es dans les graines « Isidor » dans
les essais de cuisson en batch n81, 3, 4 et 5.
cailles de
respectivement flocons et e
pression.
es ont e
t e
assez
Les conditions applique
voisines pour tous les sous-lots, excepte
pour A1 et Z1 dont les temps de
jour dans le cuiseur sont nettement
se
rieurs. Ces deux sous-lots permetinfe
valuer la relation entre le temps
tent d’e
duction des FAT et de la
de cuisson, la re
des prot
solubilite
eines (figures 4 et 5)
pour des lots de graines a teneur en FAT
variant de 30 (lot Z) a 54 UTI/mg (lot A).
te
quantifie
e en termes de
La cuisson a e
degr
e Celsius x heure (8C.h) en multirature de sortie mesur
pliant la tempe
ee
e de la cuisson.
sur les flocons par la dure
Une cuisson de 128 8 8C.h provoque la
60
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
Soja cru
50
Essai 1
40
Essai 3
30
20
Essai 4
10
Essai 5
0
80 %
85 %
90 %
95 %
Solubilité des protéines dans KOH
Figure 3. Niveaux re siduels de FAT et de solubilite des prote ines mesures avec les graines
« Isidor » dans les essais de cuisson en batch n81, 3, 4 et 5.
352
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
duction de 90 % de la teneur initiale en
re
des
FAT et de 20 % de la solubilite
ines des lots A et B. Une re
duction
prote
de 95 % des FAT du lot Z est obtenue
avec une cuisson de seulement 100 8C.h.
qu’il e
tait possible, sur
L’essai a montre
des graines de teneur en FAT de 45 et
55 UTI/mg MSD (32 et 39 UTI/mg
duire le niveau en FAT
brut), de re
s faible infe
rieure a une valeur tre
a
5 UTI/mg MSD (3,5 UTI/mg brut)
compatible avec une utilisation sans
risque en alimentation des monogasvitant une trop grande
triques, en e
des prot
diminution de la solubilite
eines
(de 90 % a 75 %). Pour des graines a
teneur initiale plus faible en FAT, les
conditions d’une cuisson optimale
seront encore plus faciles a obtenir. En
raison du traitement de sechage dans le
me e
tage du cuiseur, les flocons
deuxie
cuits ont perdu environ 4 a 6 points
. Cette perte d’humidite
est
d’humidite
favorable au d
eshuilage et on constate
comme attendu, que le lot A2 plus
: 5,5 vs.
sec que le lot A1 (humidite
cailles de
6,8 %) a conduit a des e
shuil
pression mieux de
ees (huile : 7,3
vs. 9,6 %) (tableau 3).
Les essais sur mini-cuiseur ont permis
tablir des mod
duction des
d’e
eles de re
ines en
FAT et de la solubilit
e des prote
fonction des facteurs appliqu
es. Les
que
essais en pilote batch ont montre
tait possible sans
la cuisson humide e
injection de vapeur avec seulement une
addition d’eau sur les graines chaudes.
Enfin, les essais en pilote en continu ont
l’importance de la dispersion
souligne
jour des graines dans les
des temps de se
tages et la
cuiseurs comportant peu d’e
cessit
ne
e de corriger a la hausse les
es de traitement pour s’assurer de la
dure
sactivation suffisante des FAT.
de
Essais d’extrusion-pression
au pilote CREOL
es lors
Des conditions d’extrusion valide
tudes pre
c
d’e
edentes sur la graine de
te
soja (Quinsac et al., 2005) ont e
es de manie
re homoge
ne sur
applique
les trois lots de graines (tableau 4).
alis
L’extrusion est re
ee a environ 150 8C
ches pour re
duire
en conditions se
autant que possible la teneur en eau a
e de la presse. Avec ces condil’entre
sactivation des FAT dans les
tions, la de
cailles de pression pour le lot A s’est
e
r ave
ee insuffisante (niveau voisin de 10
sultats sont
UTI/mg), alors que les re
Tableau 3. Conditions de cuisson des lots A, B et Z et caracteristiques des flocons et ecailles de pression obtenues au pilote CREOL avec le procede
Aplatissage-Cuisson-Pression.
Graines
Lot
A
B
Z
(%)
Humidite
11,0
12,7
12,4
Teneur en huile (% MS)
22,2
21,5
22,2
Teneur en FAT (UTI/mg MSD) (1)
46,5
54,1
30,1
proteines KOH (%)
Solubilite
89
95
91
Sous-lot
Flocons
(sortie cuiseur)
A1
A2
B1
B2
Z1
Z2
rature cuisson (8C)
Tempe
99
104
101
101
102
104
jour (min)
Temps de se
21
78
91
86
59
92
Debit (kg/h)
202
171
176
173
196
175
(%)
Humidite
6,8
5,5
7,3
7,0
6,4
6,5
proteines KOH (%)
Solubilite
89,0
75,0
73,0
74,0
75
73
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
9,5
5,0
3,7
3,9
1,4
1,2
7,0
5,4
7,1
7,6
6,3
7,0
Teneur en huile (% MS)
9,6
7,3
6,9
7,3
7,0
7,4
proteines KOH (%)
Solubilite
90
74
72
73
74
72
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
9,5
5,2
3,7
4,3
1,3
1,0
(%)
Humidite
Ecailles de pression
(sortie presse)
re se
che de
lipide
e
(1) MSD : matie
satisfaisants pour le lot B dont la teneur
rieure. Les
initiale en FAT est supe
sultats pour le lot Z sont conformes
re
sultats obtenus
aux objectifs. Les re
montrent qu’une teneur en eau entree
presse de l’ordre de 6,5 % permet un
shuilage satisfaisant tout en ame
liorde
ant l’inactivation des FAT. Il est donc
fe
rable de traiter des graines pre
a 12,5 %
d’eau qu’
a 11,0 %.
Comparaison des traitements
de cuisson et extrusion
des
Bien que les niveaux de solubilite
ines soient assez voisins avec les
prote
Réduction de la tenenur en FAT
100 %
95 %
Sous-lots
A1, A2
B1, B2
deux traitements, les niveaux de FAT
s extrusion sont sensiblement plus
apre
leve
s que ceux obtenus apre
s cuisson
e
che se r
le
(tableau 5). L’extrusion se
eve
sactiver les FAT
moins efficace pour de
que le traitement de cuisson humide, ce
qui confirme les observations faites dans
tude sur mini-cuiseur.
l’e
En revanche, l’extrusion facilite le presshuilage obtenu est nettesage et le de
cailles
ment meilleur. En moyenne, les e
d’extrusion-pression contiennent environ 1,3 point d’huile en moins que celles
de cuisson-pression ce qui a un fort
impact sur la valorisation des produits,
d’huile proaussi bien sur la quantite
du tourteau.
duite que sur la qualite
90 %
Quel proce de pour une unite
de trituration de 20 000 t/an ?
R2 = 0,9691
85 %
Sous-lots
Z1, Z2
80 %
75 %
0
50
100
128
150
200
Cuisson (°C x heure)
Figure 4. Effet de la cuisson sur la reduction de la teneur en FAT dans les e cailles de pression
partir des graines de soja FAT+ (lots A et B) et FAT– (lot Z). Re duction = (teneur
preparees a
initiale – teneur finale)/teneur initiale).
diction de la composition des
La pre
tourteaux produits dans une usine triturant 20 000 tonnes de graines par an a
te
re
alise
e sur la base des re
sultats des
e
essais technologiques, aussi bien sur les
valeurs moyennes que sur les variations
es. Les circonstances des essais
mesure
alis
te
analys
re
es chez CREOL ont e
ees
pour pr
evoir au niveau industriel une
gradation ou au contraire et selon
de
lioration des performanle cas, une ame
ces. L’expertise de l’
equipementier La
re de
M
ecanique Moderne en matie
shuilage chelle induscuisson et de
a l’e
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
353
Réduction solubilité protéines
30 %
Sous-lots
A1, A2
B1, B2
20 %
10 %
R2 = 0,8675
Sous-lots
Z1, Z2
0%
-10 %
0
50
100
128
150
Etude
technico-economique
200
Cuisson (°C x heure)
Figure 5. Effet de la cuisson sur la reduction de la solubilite des prote ines dans les ecailles de
partir des lots de graines de soja FAT+ (lots A et B) et FAT– (lot Z).
pression pr
e parees a
Re duction = (teneur initiale – teneur finale)/teneur initiale).
te
prise en compte pour de
finir
trielle, a e
et de matie
re
les niveaux d’humidite
siduelle dans les tourteaux.
grasse re
dit que le
Cette analyse (tableau 6) pre
EP ne pourra probablement pas
procede
sactivation des FAT ne peut être
de
re
e chelle industrielle. L’extruespe
a l’e
d
dans les
sion humide, proce
e utilise
dans la re
gion Rho
^ neusines en activite
sactivaAlpes, permet une meilleure de
tion des FAT mais parce qu’elle est
e ration de pressage
inadapte
a l’ope
alis
te
test
re
ee en suivant, elle n’a pas e
ee
tude. En effet, les extrudats
dans cette e
produits seraient trop humides pour
chage
être press
es efficacement, leur se
de
avant pression d
egraderait la qualite
tique du proce
de
^t l’huile et le cou
energe
serait augment
e. Il serait cependant
envisageable d’
etudier l’extrusion a
sec de graines plus humides (13-14 %
) pour ve
rifier l’effet positif de
d’humidite
sur la de
sactivation des
cette humidite
FAT.
gulie
rement un niveau de FAT
assurer re
< 10 UTI/mg brut, contrairement au
ACP. Pendant les essais chez
proc
ede
che avait e
te
mise
CREOL, l’extrusion se
s, et
en oeuvre a la limite de ses possibilite
une am
elioration des performances de
es sur le de
shuilage des graines
Les donne
te
(huile r
esiduelle des tourteaux) ont e
es pour alimenter un mode
le de
utilise
conomique donsimulation technico-e
valuations des marges brutes
nant des e
et nettes de trituration en fonction des
ses optimistes et prudentes sur le
hypothe
de
(tableau 6) et d’hypoth
proce
eses de
valorisation des produits de la trituration
re
(huile et tourteaux). Le bilan matie
rêt du proce
de
(tableau 7) montre l’inte
EP pour une production plus importante
cart entre les marges brutes
d’huile. L’e
Tableau 4. Conditions d’extrusion des lots A, B et Z et caracte ristiques des extrudats et des e cailles de pression obtenues au pilote CREOL avec le proce de
Extrusion-Pression.
Graines
Lot
A
B
Z
(%)
Humidite
12,4
11,0
12,7
Teneur en huile (% MS)
22,2
21,5
22,2
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)(1)
46,5
54,1
30,1
prote
ines KOH (%)
Solubilite
89
95
91
87,0
88,4
87,3
153,8
150,4
152,4
(A)
Intensite
25,7-27,5
24,1-25,1
25,7-27,4
bit (kg/h)
De
148
151
148
Humidite (%)
4,8
6,6
6,5
prote
ines KOH (%)
Solubilite
80
77
78
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
9,3
8,1
rature fourreau 1 (8C)
Tempe
Temperature fourreau 2 (8C)
Extrudats
(sortie extrudeur)
Sous-lot
Ecailles de pression
(sortie presse)
A2
B1
B2
Z1
Z2
Humidite (%)
6,7
5,5
8,0
7,4
7,2
7,7
Teneur en huile (% MS)
5,9
5,3
6,2
5,6
5,3
6,0
prote
ines KOH (%)
Solubilite
79
78
73
79
76
80
Teneur en FAT (UTI/mg MSD)
10,4
10,2
3,9
4,8
3,2
3,2
re se
che de
lipide
e
(1) MSD : matie
354
2,6
A1
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
Tableau 5. Composition moyenne des tourteaux obtenus avec les deux procede s Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP) (6 essais) et Extrusion-Pression (EP)
partir de graines des lots A et B.
(4 essais) a
ristiques des tourteaux
Caracte
Humidite
(% brut)
siduelle
Huile re
(% brut)
ines
Prote
(% brut)
FAT
(UTI/mg brut)
Solubilite
ines (%)
Prote
Graines Lot A
Graines Lot B
11,0
12,7
18,8
19,8
35,3
33,9
33
38
89
95
ACP Tourteaux obtenus
a partir des lots A et B
Moyenne
EP Tourteaux obtenus
a partir des lots A et B
Moyenne
mini-maxi
mini-maxi
6,7
6,7
44,4
3,8
73
5,3-7,9
6,2-6,9
42,5 a 45,8
3,1-4,6
72-75
6,9
5,4
44,9
6,5
77
5,5-8,0
5,2-5,7
43,8 a 46,4
3,4-9,1
73-79
ristiques sont exprime
es sur brut.
Les produits etant destines a l’alimentation animale, leurs caracte
Tableau 6. Composition moyenne des tourteaux obtenus avec les deux procede s Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP) (6 essais) et Extrusion-Pression (EP)
partir de graines des lots A et B
(4 essais) a
de
Proce
se
Hypothe
Humidite
(% brut)
siduelle
Huile re
(% brut)
ines
Prote
(% brut)
Aplatissage-Cuisson
-Pression (ACP)
Optimiste
4,5
6,4
44,9
Prudente
4,5
7,2
44,5
Extrusion-Pression (EP)
Optimiste
6,9
5,4
44,2
Prudente
6,9
6,6
43,6
FAT
(UTI/mg brut)
Solubilite
ines (%)
prote
<8
> 70 %
< 12
> 75 %
ristiques sont exprime
es sur brut.
Les produits etant destines a l’alimentation animale, leurs caracte
de
s (tableau 8) reste assez
des deux proce
faible (de 1,4 a 6,0 s/tonne de graine
trituree) si on le compare aux ecarts qui
ses de
peuvent exister entre les hypothe
valorisation (plus de 60 s/t).
^ ts de trituration sont pratiqueLes cou
de
s
ment identiques pour les deux proce
le
vent environ a 33 s/t
(tableau 9) et s’e
e, les cou
^ ts de maintede graine triture
leves pour le proce
de
EP
nance plus e
tant compense
s par une consommation
e
nerge
tique plus faible. Dans le cadre
e
ses e
tudie
es et des cours des
des hypothe
res premie
res en 2011, la marge
matie
nette n’est positive que dans le cas d’une
valorisation moyenne ou optimiste.
de
s doit
La comparaison des deux proce
galement tenir compte de leur polye
valence pour la trituration d’autres grai-
agineuses, ce qui peut s’ave
rer
nes ole
terminant pour amortir les e
quipede
ments en cas de contexte d
efavorable
de
ACP peut
pour le soja. Le proce
s’appliquer au soja ainsi qu’au colza et
d
au tournesol alors que le proce
e EP est
serve
au soja.
re
Conclusion
ristiques des e
quipeque, les caracte
voir les niveaux de
ments, et de pre
elles
performances dans les conditions re
de fonctionnement dans une unite
industrielle. Ceux-ci sont proches mais
anmoins comportent des e
carts
ne
sactivation des facteurs antitrypsi(de
shuilage) qui peuvent motiver
ques, de
rents pour un investissedes choix diffe
.
ment dans un contexte donne
alise
s sur
Les travaux technologiques re
de
s aplatissage-cuissonles deux proce
pression et extrusion-pression avaient
pour objectif de faire le bilan de leurs
quiper des
forces et faiblesses pour e
s industrielles de petite taille. Les
unite
alis
chelles ont
essais re
es a plusieurs e
valuer les effets des diffe
rents
permis d’e
facteurs du traitement hydro-thermi-
^ ts de trituration sont similaires
Les cou
quences en matie
re
et les vraies conse
conomique se feront sur les possibilite
s
e
de valorisation du tourteau et de l’huile.
La valorisation locale de la graine de soja
e destine
a approvisionner les elevages
est confront
de proximite
ee a la concurrence du tourteau de soja industriel
. Ces tourteaux produits importe
a bas
partir des performances des deux proce des Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP) et Extrusion-Pression (EP) et des
Tableau 7. Bilans matieres calcules a
caracte ristiques moyennes des graines de soja (1)
re (pour 1 000 kg de graines)
Bilans matie
Tourteau (kg)
Huile (kg)
Eau perdue (kg)
EP - Rendement huile optimiste
783,4
150,7
65,9
EP - Rendement huile prudent
794,2
140,6
65,2
ACP - Rendement huile optimiste
771,0
143,7
85,3
ACP - Rendement huile prudent
778,0
137,0
85,0
12 % brut, MG : 19,4 % brut, prote
ines : 35,3 % brut (Feedbase, 2011).
(1) Humidite
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
355
Tableau 8. Marges brutes (s/t de graine) pour les deux procede s Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP) et Extrusion-Pression (EP), calcule es selon trois
hypotheses de valorisation
Tourteau (1)
Valorisation optimiste
Valorisation moyenne
Valorisation pessimiste
Selon PROFAT (3)
Selon MAT (4)
Selon MAT (4)
Huile (1)
100 % du cours
100 % du cours
95 % du cours
Primes sur le tourteau (2)
100 %
67 %
33 %
ACP - Rendement huile optimiste
81,8
67,9
24,0
ACP - Rendement huile prudent
80,8
66,8
18,2
EP - Rendement huile optimiste
84,4
70,3
30,2
EP - Rendement huile prudent
82,5
68,2
21,7
(1)
(2)
(3)
(4)
Valeur graines de soja : 350 s/t ; huile : 910 s/t ; tourteau soja 48 : 311 s/t.
: 10 s/t ; prime proximite (economie transport) : 7 s/t.
Prime tourteau non OGM : 37,5 s/t ; prime traçabilite
par sa valeur PROFAT (teneurs huile + proteines) et par la valeur PROFAT et le prix du tourteau de soja 48.
Prix du tourteau determine
par sa teneur en MAT (prote
ines) et par la teneur en MAT et le prix du tourteau de soja 48.
Prix du tourteau determine
^ts de trituration avec les deux procede s Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP) et Extrusion-Pression (EP) applique s dans
Tableau 9. Comparaison des cou
une unite traitant 20 000 t de graines par an.
Aplatissage-Cuisson-Pression (ACP)
Extrusion-Pression (EP)
^ ts partiels
Cou
Base
de calcul
(s/t de graine
e)
triture
Base de calcul
Broyeur
37 600
s
0,27
37 600
s
0,27
Presse + concasseur + outils
187 420
s
1,34
253 017
s
1,81
Cuiseur + distribution vapeur
224 580
s
1,60
0
s
0,00
Aplatisseur
94 000
s
0,67
0
s
0,00
paration des pieds
Se
16 590
s
0,12
16 590
s
0,12
Ensemble de filtration
56 421
s
0,40
56 421
s
0,40
Extrusion
0
s
0,00
275 000
s
1,96
cailles
Refroidissement des e
40 560
s
0,29
40 560
s
0,29
Manutentions
120 000
s
0,86
120 000
s
0,86
Support charpentes
16 000
s
0,11
16 000
s
0,11
Tuyauterie + calorifuge
61 500
s
0,44
30 750
s
0,22
Armoires electriques + c^ables
132 200
s
0,94
132 200
s
0,94
Compresseur
7 000
s
0,05
7 000
s
0,05
Frais montage
33 000
s
0,24
30 000
s
0,21
Frais d’implantation LMM
57 630
s
0,41
69 156
s
0,49
Total amortissement
1 084 501
s
7,75
1 084 294
s
7,74
Frais financiers (1)
22 435
s/an
1,12
22 431
s/an
1,12
Maintenance pression
10 008
s/an
0,50
13 511
s/an
0,68
quipements
Maintenance reste e
5 044
s/an
0,25
4 104
s/an
0,21
Maintenance extrusion
Energie thermique (2)
0
s/an
0,00
12 375
s/an
0,62
150
kWh/t
6,77
0
kWh/t
0,00
lectrique (2)
Energie e
72
kWh/t
4,16
163
kWh/t
Total energie
10,92
Total 1
Main d’oeuvre
(s/t de graine
e)
triture
20,28
210 000
9,41
9,41
19,51
s/an
10,50
210 000
s/an
10,50
Assurances
7 296
s/an
0,36
7 296
s/an
0,36
BFCE (3)
39 981
s/an
2,00
39 981
s/an
2,00
ne
ral
Total ge
33,14
32,37
lectricite
: 0,05775 s /kWh ; (3) besoin de financement du cycle d’exploitation
(1) amortissement 7 ans ; (2) prix vapeur : 0,045 s/kWh, e
356
OCL VOL. 19 N8 6 novembre-décembre 2012
s grosses usines en
^ t dans de tre
cou
rique du Sud ou aux Etats-Unis sont
Ame
tres competitifs et une substitution
shuipar des tourteaux partiellement de
s ne sera possible que si les proce
de
s
le
s et
sont correctement dimensionne
s. La valorisation des primes
optimise
reste alors essentielle, pour garantir
durablement une marge nette positive.
du tourteau vers des
Le debouche
pour lesquelles
productions de qualite
re non-OGM
la traçabilite et le caracte
sont recherch
es est une condition de
ussite ainsi que la mise en place d’une
re
quilibre
e entre les
relation contractuelle e
rateurs de la filiere. Par ailleurs,
divers ope
la logistique devra aussi être optimisee
duire les cou
^ ts de transport.
pour re
de
devra prendre
Enfin, le choix du proce
ration les risques d’une rupen conside
ture de l’approvisionnement en soja et
l’interêt d’être polyvalent pour la trituraagineuses.
tion d’autres graines ole
Remerciements. Les auteurs remerre (Terres
cient François de la Perrie
d’Alliance) et Philippe Lefebvre
(Cooperative Dauphinoise) pour la
es
fourniture des graines et de donne
conomiques utilise
es dans
technico-e
tude, ainsi qu’Hubert Hebinger,
cette e
Didier Chollet et Louis-Marie Allard
(CETIOM) pour leur implication dans
veloppement de ces travaux.
le de
rêts : aucun
Conflits d’inte
RÉFÉRENCES
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357

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