Regards interculturels Autriche-France : L`impact

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Regards interculturels Autriche-France : L`impact
Regards interculturels Autriche-France :
L’impact des représentations et stéréotypes en classe de langue
EISL Margit
Universität Wien, Institut für Romanistik (Fachdidaktik Französisch)
et Hertha Firnberg Schulen für Wirtschaft & Tourismus, Wien 21
________________________________________________________________
L’imagologie à propos de la langue-culture cible ne peut pas nous laisser
indifférents, encore moins dans la situation délicate, dans laquelle se trouve
l’allemand en France et de plus en plus aussi le français en Autriche,
concurrencés par l’italien et l’espagnol. Car les images de l’autre influent
forcément sur le choix et la motivation des élèves. Prenons les représentations
du passé, par exemple, elles sont aussi importantes pour expliquer les attitudes
d’aujourd’hui que la réalité telle qu’elle est décrite par les historiens. En tant
qu’enseignant(e)s d’une langue étrangère, nous sommes confrontés en
permanence aux idées que se font les apprenants du pays et de ses habitants
dont ils apprennent la langue ; voilà une première raison de s’intéresser à la
problématique. Croiser les regards des élèves ou étudiants appartenant à deux
communautés nationales différentes, n’a rien de nouveau, en soi.1 Or, jusqu’à
présent, il n’en existait aucune sur les regards croisés entre l’Autriche et la
France ; voilà un deuxième motif qui a suscité mon intérêt.
À la base de quelques résultats significatifs d’une enquête concernant les
« regards » d’élèves français, apprenant l’allemand et d’élèves autrichiens,
apprenant le français, il sera intéressant de montrer le caractère figé, mais aussi
parfois évolutif des représentations qui sont profondément ancrées dans les
discours quotidiens, les discours officiels, les médias et dans l’enseignement
même. La question se pose, comment les enseignant(e)s de langues, autre cible
de cette étude, en tiennent compte dans leurs cours? Je finirai sur quelques
conclusions pédagogiques et pistes didactiques concrètes à titre d’exemple.
Les résultats suivants sont tirés d’une récente enquête2 qui a été réalisée avec le
soutien de l’Ambassade de France à Vienne et des deux ministères de
l’éducation, entre 2004 et 2005, une étude qui portait sur les représentations
partagées de la culture cible chez les jeunes (14 à 19 ans), en milieu scolaire
(second cycle)3 et avec l’aide de 260 enseignants dans les deux pays. Les
réponses ont été obtenues à partir de questions guidées et d’associations libres
concernant le pays de l’autre, recueillies par les enseignants auprès de leurs
élèves.4
1
De nombreux travaux sur la pédagogie de la rencontre de l’OFAJ (Office de la Jeunesse Franco-Allemande) en
témoignent. Voir aussi les enquêtes de : Cain, Briane (1994) Unesco (1995), Matthey (1997) ou Gardies
(2004).
2
Voir Eisl (2006) Thèse de doctorat en co-tutelle (Universität Wien, Université Montpellier III), partie 4 :
Autriche-France : Regards croisés en milieu scolaire, 231 – 291.
3
En Autriche, tous les types de lycée confondus, enseignement général (sur 4 ans) et professionnel (sur 5 ans),
en France principalement des lycées d’enseignement général et technique.
4
Les informations collectées ont été classées et analysées selon les critères élaborés par Henri Boyer
(1995,2004). Parmi les six « champs représentationnels » que Boyer distingue, les deux premiers, couvrant la
perception globalisante du pays et de ses habitants et le regard touristique (monuments, folklore et traditions),
sont les plus stéréotypés, tandis que du champ 3 au 6, le « degré de figement » diminue et révèle
généralement plus de connaissances concrètes, concernant le patrimoine culturel (événements et personnages
historiques ou contemporains) puis, des références faites à la langue, à la géographie, à l’histoire et aux
relations entre les pays.
Inutile de rendre les résultats à propos de la France et des Français (en Autriche)
dans tous les détails, car elles ressemblent en grande partie aux images
recueillies à d’autres occasions. En effet, cette enquête, comme d’autres menées
par le passé sur les images des pays et des langues confirment, que les réponses
(surtout celles données spontanément) montrent une prédominance des
représentations stéréotypées et l’absence de savoir précis sur l’autre. Voici
seulement quelques extraits :
La France est un pays assimilé d’abord à ses attraits touristiques et à sa
gastronomie. On trouve en tête de liste la trilogie incontournable, dans l’ordre,
fromage, vin et baguette, aussi bien que des monuments, avant tout parisiens
(la Tour Eiffel en premier), ensuite la Côte d’Azur, région qui représente le lieu
touristique par excellence dans l’imaginaire collectif. Derrière ce champ de
perception touristique, institutionnel, se dégage aussi une vision généralisante
concernant le pays et ses habitants. La référence au cadre naturel qui ressort le
plus est la mer, phénomène compréhensible pour les Autrichiens.
Quant à la population et aux aspects comportementaux, les allusions se font
surtout par rapport à une ambiance parisienne particulière (ville d’amour, vie
nocturne, élégance, stress et circulation) qui se nourrit de l’imaginaire, mais
aussi d’un vécu, voyage touristique ou linguistique.
Dans le domaine du patrimoine culturel, les jeunes autrichiens concèdent à la
France un certain rayonnement culturel en citant par exemple la chanson, la
philosophie ou l’art, sans toutefois les dénommer plus précisément, quelques
œuvres et événements (dont les plus fréquents Révolution Française, Tour de
France, TGV, métro). Devant un choix de personnages français célèbres, les
élèves plaçaient en tête G. Dépardieu, devant Napoléon, Z. Zidane et J.Chirac,
puis la chanteuse Alizée, Louis XIV, J.M.Le Pen, E.Piaf et C.Deneuve (parmi les
plus retenus). Des personnages mythifiés, comme Jean Moulin, de Gaulle ou
Sartre, sont certes moins cités, mais pas totalement ignorés. Il faut retenir qu’à
côté des perceptions figées, connotées surtout positivement, des grandes
mythifications historiques et culturelles, se cristallise aussi une image de la
France assez contemporaine.5 On ressent l’impact des médias mais aussi celui
d’un enseignement de la langue et de la culture françaises.
Des images en partie nettement plus négatives se dégagent par contre dans les
rédactions spontanées des élèves, par exemple, des traits bien connus attribués
aux Français et Françaises : à côté de l’élégance, du charme et d’un savoir-vivre,
aussi l’arrogance, la fierté du pays voire un certain chauvinisme. Nous voilà
arrivés à un point plus délicat qui reflète le relationnel entre les deux pays, tel
qu’il est ressenti par beaucoup d’Autrichien(ne)s. Si les élèves, dans leurs
rédactions, (en particulier ceux qui ont été en France) relativise l’arrogance, ils
ou elles restent formels concernant le « patriotisme ».
Voici quelques extraits pour illustrer un peu cette échelle des représentations qui
s’étend de la glorification à la dévalorisation6.
5
Le corpus révèle, à côté des mythifications historiques, des représentations plus passagères, personnages
contemporains très médiatisés du monde politique ou sportif et vedette du hit-parade du moment.
6
Les textes ont été rendus anonymes, de façon manuscrite ou informatisée ; provenant d’élèves de niveau très
différents (débutants ou faux débutants, mais aussi d’élèves ayant passé un séjour plus long en France, par
exemple, stage en entreprise). La consigne du travail de rédaction était : « Qu’associez-vous à la France, aux
Français/es ? Pourquoi apprenez-vous le français ? Les textes ne sont pas corrigés.
Je crois que les Français sont très patriotiques et
chaque Français et Française aime son pays
vraiment. Pour les français l’histoire de leur
pays est aussi très importante et je pense qu’il
existe plus ou moins une lutte entre les français
et les anglais qui remonte loin dans le passé. Les
français sont aussi fiers, parfois trop fiers. Il y a le
préjugé que les français n’aiment pas apprendre
d’autres langues par exemple, j’ai expérimenté
que c’était vrai. Il y a seulement peu de français
qui aiment apprendre d’autres langues – je pense
seulement environ 20% de la population.
Les Français ont une culture très individuelle,
comme chaque autre pays d’ailleurs. Ce qui me
plait beaucoup c'est que les Français sont plus
ouverts que les habitants des autres pays. C’està-dire que ce n’est pas nécessaire de connaître
personnellement une personne pour commencer
à parler. Ça suffit de monter dans un bus et le
conducteur dit tout de suite « bonjour ». Et c’est
un aspect qui me manque beaucoup ici en
Autriche. (…) Mais j’ai fait l’expérience que les
Français ont beaucoup de préjugés en ce qui
concerne les Autrichiens et les Allemands parce
qu’ils pensent que nous sommes tous des nazis.
En plus j’ai expérimenté que les Français étaient
vraiment des patriotes qui aiment leur pays et
leur culture.
Ce n’est pas très étonnant de découvrir que, toujours selon cette enquête,
presque 20% des élèves d’Autriche trouvent que les relations entre les deux pays
sont mauvaises et que 30% des enseignants du français estiment que les
événements
politiques
intercommunautaires,
notamment
les
récentes
« sanctions » européennes contre le gouvernement autrichien en l’an 20007, ont
une influence négative sur l’image de la France et du français chez les jeunes.
Tout en sachant que les origines des représentations et stéréotypes à propos
d’une nation ou culture sont multiples et surtout difficiles à cerner, il faut croire
que le poids de l’histoire est considérable et laisse des traces dans la mémoire
collective. Si on tourne le regard vers les relations franco-autrichiennes, on
constate qu’elles ont été complexes, caractérisées par des hauts et des bas,
entre une France monarchique, puis républicaine et
la monarchie des
8
Habsbourg, puis la « Petite Autriche ». La méfiance profonde entre l’Autriche
monarchique restauratrice et la République Française, mais aussi celle entre pays
vainqueur et vaincu, sans oublier le fait que la France fut un des quatre alliés
occupants dans l’Autriche de l’après-guerre, ces phénomènes expliquent en effet
certains ressentiments latents qui, inconscients et transmis de génération en
génération, peuvent agir sur les représentations de l’autre et par la suite même
sur les comportements.
La présence de la France et du français en Autriche a diminué constamment au
cours de la seconde moitié du 20e siècle, malgré un certain engagement (basé
sur l’accord culturel franco-autrichien de 1947). La France officielle, faute de
moyens mais aussi de volonté ambiguë9, à la différence des Américains, se
présentait principalement par une politique culturelle, qui n’a pas vraiment
atteint les masses populaires, et même une bonne partie des milieux intellectuels
et universitaires se tournaient ailleurs (notamment vers les espaces
anglophones),
la
France
et
le
français
étant
ressentis
comme
langue-culture
dominante
et
surtout
élitiste.
Vos élèves aiment-ils le français?
nombre de personnes interrogées
non, 3.1 %
nsp, 1.6 %
oui, 28.9 %
moyennement, 66.4 %
Source : ©Eisl 2005
7
Coalition des conservateurs avec le parti national-populiste de Jörg Haider; depuis, ce dernier s’est divisé en
2005 et a perdu de son influence. Mais la mort accidentelle de Haider a nourri à nouveau le mythe autour de sa
personne – de moins dans la province de Carinthie. Et son successeur, le nouveau leader du FPÖ, H.C.Strache,
relève peu à peu la popularité du parti au niveau national (17% aux élections législatives en 2008).
8
Cf. Angerer (2003,2005), Julien (1994), Koja-Pfersmann (1994), entre autres, ainsi que la bibliographie des
relations franco-autrichiennes en ligne (Angerer) www.univie.ac.at/geschichte/oefb.
9
Voir Angerer (1999, 2005) et Porparczy (2002)
Quand de nos jours, de plus en plus d’élèves devant le choix d’une 2e langue
étrangère, se détourne du français au profit de l’espagnol ou de l’italien, se cache
aussi cet imaginaire collectif derrière des mots comme: langue trop difficile,
arrogante, pas utile… Le graphique ci-dessus ne montre que trop bien la gravité
de la situation. D’autant plus qu’il faut relativiser ce résultat, car il s’agit d’abord
d’une estimation des enseignants, peu intéressés de noircir le tableau, ensuite il
n’est question que d’élèves apprenant le français.10
La situation est très différente, si on tourne le regard vers la France, à propos de
l’image de l’Autriche chez les élèves apprenant l’allemand. Il faut retenir d’abord,
que l’enseignement de l’allemand en France est exclusivement orienté vers
l’Allemagne, concept qui fait partie d’une politique générale depuis 1945, de
surmonter l’antagonisme franco-allemand par tous les moyens, ce qui a porté
des fruits11. La mention des autres pays germanophones n’est apparue que dans
les programmes du secondaire de 2002 à 200412. C’est pourquoi vouloir chercher
d’autres images que des stéréotypes à propos de l’Autriche, serait une tentative
vaine.
L’Autriche
est
presque
totalement
méconnue
des
élèves, souvent associée avec
l’Allemagne et principalement
140
perçue à travers ses mythes liés
120
à un passé impérial et à une
100
tradition conservatrice. Ce passé
80
n’est à peine associé à un
60
patrimoine culturel pourtant très
89
40
riche en littérature, sciences et
44
philosophie. Même la musique,
20
8
domaine
très
associé
à
0
l' Allemagne
l' Europe
l' Europe de
l’Autriche, n’est pas réellement
centrale
l' est
relevée de façon concrète. Faute
de connaissances précises et
oui non
plus le pays est « loin » (pas
forcément géographiquement) ce
Source : ©Eisl 2005,
sont
des
personnalités
qui
(plusieurs réponses possibles)
deviennent
les
vecteurs
principaux d’une représentation
collective. Dans notre cas, la perception est avant tout basée sur des patronymes
devenues des mythes, sur l’impératrice Sissi (la moitié des sondés) et Mozart
(cité par un tiers) qui sont immédiatement identifiés comme Autrichiens,
devenus par ailleurs les supports indispensables de la promotion touristique.
Ensuite cette image impériale (avant tout à propos de Vienne) est renforcée par
Les élèves associent l'Autriche avec:
10
Seulement 13% des élèves du secondaire (1er et 2e cycles confondus) apprennent le français. (Eurydice
2008).
11
Les représentations sur les Allemands, chez les jeunes en particulier, ne sont plus aussi péjoratifs qu’avant.
(cf. Cain/Briane et Unesco 1995)
12
Même si le terme « les pays germaniques » sous-entend très souvent « Allemagne » - le nombre d’exemples
donnés ne laissent pas de doute -, se dessine, à côté de l’image impériale toujours présente, du moins dans le
programme de la Terminale, aussi une Autriche plus contemporaine, notamment avec ses problèmes plus
récents (identité ou neutralité). Dans: Ministère de l’Éducation Nationale, Programmes des lycées. Allemand.
Seconde BO n°7, 2002, p.9, Ministère de l’Éducation Nationale, Programmes des lycées. Allemand. Première.
BO n°7, 2003, p.9 Ministère de l’Éducation Nationale, Programmes des lycées. Allemand. Terminale, BO n°5,
2004, p.31
une vision folklorique, très hétéroclite, cocktail composé de «musique
classique », « valse », « calèche », « tradition », agrémenté d’un peu de
gastronomie (« café », « pâtisserie »). Quant à l’Autriche en général se dégage
une perception globalisante de l’ordre de la carte postale, du dépliant touristique,
évoquant ses paysages idylliques « ski », « froid et neige », « montagne »,
« lac », « beau paysage », « Edelweiss » et « forêt verte », tout y est !
Quant aux localisations géographiques, Vienne est la seule ville qui ressort de
façon significative. Le deuxième toponyme qui est associé à l’Autriche est le
Tyrol, les deux destinations touristiques les plus appréciées par les Français. Ce
sont aussi les deux régions en Autriche historiquement les plus liés avec la
France13.
Jusque là, les sondages existant à propos de l’Autriche sont plus ou moins
confirmés dans la mesure où se dégage aussi une image a priori positive, mais
passéiste.14 Notre enquête auprès des élèves français, réalisée après la célèbre
année de 2000, révèle néanmoins des côtés encore nettement plus
dévalorisants. À propos des Autrichiens, par exemple, les seules mentions
contemporaines qui apparaissent dans l’enquête, concernent des personnages
extrêmement médiatisés (en quelque sorte aussi mythifiés). Arnold
Schwarzenegger occupe la troisième place après Mozart, suivi de près par Jörg
Haider, des personnages qui confèrent à l’Autriche encore une image très
conservatrice, voire dérangeante.
On ne trouve, par contre,
aucun
qualificatif
caractérisant
le
peuple
autrichien. Il échappe à tous
les stéréotypes appliqués par
exemple aux Allemands. La
moitié des réponses sont « je
ne sais pas » et reflète la
méconnaissance de l'Autriche
et de ses habitants. Le fait
que
le
qualificatif
« conservateur » ressort le
plus de ce corpus, que vient
ensuite la caractéristique
« accueillant », rejoint les
autres
images
existantes
(monarchie, Haider…) et tient
d’autre part à la promotion
touristique.
13 Vienne exceptée, le Tyrol était la région la plus impliquée dans des conflits franco-autrichiens (guerres napoléoniennes, occupation
française 1945-55).
14
Le plus récent– à ma connaissance – est celui réalisée par l’Ambassade d’Autriche à Paris en 1998 auprès de
mille personnes adultes (par entretiens qualitatifs). On peut constater, à partir de cette enquête, un courant de
sympathie vers l’Autriche (50% trouvent le pays sympathique, contre 45% ni sympathique, ni antipathique),
dont ressort une image positive, mais figée de références historiques et touristiques, d’un pays peu urbain, peu
moderne; les résultats répertoriés, chez les plus jeunes des interrogés, sont moins bonnes, voire 25%
seulement trouvent l’Autriche attirante, les autres plutôt ennuyeuse. Österreichische Botschaft (éd. 1998): Das
Österreichbild in Frankreich Paris, Sofres (L’enquête m’a été mise à disposition par le service de presse de
l’Ambassade d’Autriche).
Une différence visible entre les résultats autrichiens et français concerne en effet
la situation intercommunautaire entre les deux pays. Alors que les jeunes
Autrichiens sont très réservés, voire négatifs même, en jugeant les relations
entre les deux pays plutôt mauvaises (ou ne savent pas), mais ne s’exprimant
pas du tout à ce sujet dans les rédactions spontanées, les élèves français restent
« neutres » ou diplomates (?) quand on leur demande de juger les relations
franco-autrichiennes15. Par contre, ils hésitent moins que leurs homologues
autrichiens d’exprimer des associations libres avec l’ « Anschluss », le
« fascisme », le « nazisme ».
Unrésultat qui reflète incontestablement une plus grande sensibilité et le sens
critique des lycéens en France envers cette partie de l’histoire et montre, côté
autrichien, la tendance de refouler le problème tout en exprimant un malaise. Il
faut en effet retenir les nombreuses remarques des élèves autrichien/nes
concernant « l’arrogance » ou « la fierté nationale des Français», phénomène qui
montre en quelque sorte ce jeu ambivalent du reflet de Soi dans l’image de
l’Autre.
On connaît les multiples fonctions de l’image : réduire et simplifier pour faciliter la
communication ; forger des mythes pour construire les identités ; légitimer des
causes et des actions ; exorciser les peurs et les fantasmes. […] Entre grands et
petits États, il y a une différence de nature dans les systèmes de représentations
du monde extérieur. Selon qu’on est petit ou grand, on ne forge pas de la même
façon l’image des autres. (Frank 1994 : 6,8)
Il est évident que les habitants d’un pays qui a connu tant de ruptures difficiles
dans son histoire récente ne puissent pas avoir le même rapport positif et serein
avec leur nation que les ressortissants d’une grande puissance (Grosser
2005 :13). Jusqu’aux années 80 et même au-delà de « l’affaire Waldheim », la
« Petite Autriche » était un pays dont on ne parlait pas souvent dans les médias,
15
Ils jugent en grande majorité les relations franco-autrichiennes bonnes ou ne savent pas.
dont l’image véhiculée était peu associée au nazisme et réduite presque
exclusivement à « la carte postale » que l’on vient de retrouver dans les
enquêtes. Cette image a « pris un coup » lors des « sanctions » européennes
contre le gouvernement autrichien en l’an 2000, traitées à la une des journaux
des deux pays pendant plusieurs mois.
Certaines
réactions
politiques
et
médiatiques étaient à la limite de l’hystérie
dans les deux pays. Des spécialistes des
relations franco-autrichiennes critiquent
l’analyse souvent raccourcie et bâclée, dans
cette période, relevant beaucoup de
méconnaissance
côté
français,
d’exagérations et de généralisations16 : des
images fortes comme « la valse brune »,
« la tâche brune de l’Europe »17, les
caricatures de Plantu à la une du journal
« Le Monde » traitant en bloc
les
autrichiens de nazis , des « sur-réactions »
et maladresses (des échanges d’élèves
annulés côté français, rupture de contacts
au niveau artistique et scientifique…). La
caricature parue le 4 février (ci-contre) a
provoqué le plus de remous18.
La soi-disant passivité, l’indifférence, d’autre part l’insouciance et la naïveté de
toute une population sont littéralement mises en scène, dans une généralisation
à outrance, tous les Autrichiens réduits au passé nazi.
De son côté, l’Autriche était sous le
choc. Le gouvernement – et la
majorité des Autrichiens avec lui – se
montre « touché » qu’on puisse, à
l’étranger, douter de son intégrité et
de son attitude démocratique. Le
« victimisme » bat son plein, les
nouveaux dirigeants du pays et la
plupart des médias ne semblent pas
comprendre pourquoi l’ensemble de
la classe politique française reproche
au gouvernement autrichien d’avoir
brisé les tabous et d’avoir agi contre
les valeurs européennes19. Malgré les
manifestations
massives
des
opposants à ce nouveau gouvernement20, une grande majorité de la population
autrichienne n’appréciait pas les mesures prises par les 14 et a réagi « par un
chauvinisme têtu » (Stieg 2005 :400). Une fois de plus, « l’étranger » se mêlait
dans des affaires qui ne regardaient que le pays et une fois de plus, la France y
jouait un rôle dominant, comme déjà à plusieurs reprises dans l’histoire récente
16
cf. Angerer 2003, entre autres
Gros titres de : Libération, L’Humanité(du 4.2.2000)
18
Cette caricature est parue dans Le Monde le 4 février 2000, sous le grand titre : « Autriche : l’extrême droite,
en force. » La caricature de WIAZ est parue dans le magazine Marianne aussi le 4 février.
19
Tradition antifasciste, consensus sur l’Holocauste, lutte contre la xénophobie…
20
Un peu moins de 30% des Autrichiens ont effectivement voté pour le parti de J.Haider. Tous les autres pour
les sociaux-démocrates (env. 35%), le parti conservateur (30%) et les verts.
17
des deux pays. Les discours politiques et médiatiques se dégradent, La réplique
provocatrice de Haider, par exemple, qui traite Chirac de « Napoléon de poche »
fait le tour des médias pendant des jours. Ces événements reflètent, côté
autrichien, un manque de sensibilité envers ce sujet si délicat et des experts
parlent d’une « crise européenne ».21
Ayant choisi ce récent événement des relations franco-autrichiennes, je voulais
montrer que ce sont ces « moments privilégiés », particulièrement médiatisés,
qui font ressurgir des ressentiments et images profondément ancrées dans
l’imaginaire collectif , moins disponibles en temps ordinaire.
Savoir relativiser des généralisations, être confronté à des situations où rentrent
en jeu des émotions, des images dévalorisantes de soi ou de l’autre, n’est pas
chose facile, d’autant moins dans un pays qui ne gère que difficilement son
passé. Cela relève d’une compétence interculturelle. Fait-elle partie de nos
programmes scolaires ? Les enseignant(e)s des langues sont-ils/elles conscients
de ces problématiques ? Rien n’est moins sûr. Sans insister sur une autre partie
de cette enquête réalisée auprès des enseignants des deux pays, qui nous
mènerait trop loin, je voudrais évoquer cependant un des résultats. Les
enseignants dans les deux pays ont une attitude contradictoire dans la mesure
où ils jugent l’acquisition de la compétence interculturelle importante, avouent
d’autre part, qu’il n’y a pas de pratique réelle dans leurs classes.
© Eisl 2005
Plusieurs réponses possibles
L’embarras des enseignants, en général, devant des réactions ethnocentriques,
de repli identitaire de leurs élèves montre à quel point les pratiques quotidiennes
de l’enseignement de la langue-culture sont encore éloignées des discours
didactiques. Entre la conception traditionnelle de l’enseignement de la culture
(accumulation de savoirs sur la culture de l’autre) et la méthode communicative,
21
cf. Angerer 2000 ; Le Rider 2003;
qui vise encore trop souvent la fonctionnalité, prenant la culture seulement
comme prétexte à l’expression orale ou écrite, s’ouvre un décalage évident,
entre l’idée que les professeurs se font de la démarche interculturelle et la
signification que donne les recherches universitaires en général, par exemple, le
Cadre Européen Commun de Référence des langues :
La capacité d’établir une relation entre la culture d’origine et la culture
étrangère, la capacité d’utiliser des stratégies variées pour établir le contact avec
des gens d’une autre culture, la capacité d’aller au-delà de relations superficielles
stéréotypées, la capacité de jouer le rôle d’intermédiaire culturel entre sa propre
culture et la culture étrangère et de gérer efficacement des situations de
malentendus et de conflits culturels. » (CECR 2001 :84)
La simple observation ou description de la culture de l’Autre, aussi minutieuse et
complexe soit-elle, n’est pas suffisante pour la comprendre, encore moins pour
l’intégrer. Même la méthode contrastive, ce « comparatisme bilatéral » (Beacco
2000 :116), à la recherche de « l’identité nationale », très apprécié chez les
enseignants (cf notre graphique ci-dessus)22, ne garantit nullement que l’élève
fasse un réel pas vers l’Autre.
Or il faut des pistes didactiques, qui ont pour objectif de considérer les
représentations, même les plus figées, comme éléments constructifs dans le
rapport à soi et à l’autre23 et qui tentent le démontage et la réorganisation des
stéréotypes, ce qui, en ce qui concerne la mise en pratique, est loin d’être
évident. Cela consiste d’abord en un travail cognitif sur les discours quotidiens,
qui expriment par excellence la culture partagée, par exemple, publicités,
extraits de presse et ou caricatures, reflétant une image généralisante de l’autre.
Dans le meilleur des cas, il s’agit d’images plus ou
moins positives, comme celle-ci-contre24 : des autoreprésentations qui deviennent hétéro-stéréotypes, les
Français, bon-vivants, romantiques, amoureux, dans un
décor qui renvoie au patrimoine culturel.
Tandis que les publicités allemandes adoptent plus
volontiers
ces
images
positives, celles produites
en
Autriche
sont
plus
souvent
beaucoup
plus
sarcastiques à l’égard des
« mythes
français ».
L’exemple ci-contre d’une
publicité
allemande
fait
même allusion aux relations franco-allemandes
« célébrées » depuis des décennies et met en scène
de façon originale ce couple d’amoureux. Les
amoureux qui se bécotent sur les bancs publics25
incarnés par un bout de pain allemand et un
22
Nous avons proposé 4 définitions de la compétence interculturelle : l’observation et la description de la
culture cible, la comparaison entre la culture native et la culture cible, le regard sur la culture cible qui inclue
une réflexion critique de sa propre culture, et enfin, l’appropriation partielle de la culture cible.
23
Cf. Amossy-Herchberg-Pierrot (1997), De Carlo (1998), Boyer (2004) entre autres.
24
Ancienne série de publicités des Gauloises (parues dans des magazines)
25
Chanson de Georges Brassens; Le slogan en allemand en petites lettres se trouvant en bas de
page: « Fromage français, pain allemand. Le nouveau couple idéal du palais allemand. » www.kaese-ausfrankreich.de (2006)
fromage français, voilà une charge symbolique extraordinaire.
Rien de tel dans les médias autrichiens (séries télévisées, émissions
publicitaires…) où sont utilisées des images bien plus dévalorisantes. Si la femme
française se retrouve souvent dans son rôle érotisant de séductrice, en particulier
les hommes français sont souvent présentés de façon ridicule, toujours un accent
prononcé à l’appui, en général dans les rôles de chef cuisinier ou du séducteur
pas toujours heureux. Le spot d’une grande surface de bricolage OBI qui a
récemment été primé26 et qui est passé sur toutes les chaînes de télévision
publiques et privées d’Autriche, va encore plus loin et semble contrecarrer tous
les clichés positifs à propos de la France (pays de culture, premier pays
touristique au monde, nation de la mode, réputée pour son charme...). Au cœur,
un guide touristique français, tout sauf élégant, l’allure de fonctionnaire
caricaturé, inculte et l’air blasé, promène son groupe de touristes à travers le
parc de Versailles, errant entre les buissons alignés à la française et commente
avec un allemand très approximatif le gaspillage de
Louis XIV qui, en achetant des plantes chez OBI,
aurait pu faire des économies.27 Vu le grand succès de
ce spot, l’entreprise en sort aussitôt un deuxième qui
va encore plus loin dans l’exagération du personnage.
Cette fois-ci, le guide, encore plus antipathique et
dégoûtant, lors d’une visite du Louvre, se moque
royalement du tableau de la Mona Lisa qui se
décroche du mur, parce que « le peintre stupide n’a
pas pris de chevilles de chez OBI pour le fixer» et pour
marquer le coup, marche sur le tableau célèbre tombé
par terre.28
Bien sûr, on pourrait prêter à ces publicités un certain humour au deuxième
degré, un burlesque, s’il y avait un brin de sympathie (l’humour marche mieux si
le personnage le plus ridiculisé garde un côté attachant), or ce n’est franchement
pas le cas ici. Et étant donné le peu de présence du français dans la société
autrichienne, les peu d’éléments diffusés prennent forcément plus d’importance.
Mais ce qui doit nous intéresser encore davantage dans le cadre de ce travail,
sont les représentations figées, péjoratives, qui renvoient aux relations
historiques entre les deux pays. A partir des documents, comme les caricatures
françaises à propos de l’événement politique cité plus haut, mais aussi des
extraits de presse autrichiens, il faut développer chez les apprenants un savoirfaire interprétatif, non seulement envers le discours de l’autre, mais aussi envers
les propres réactions (de rejet par exemple), afin de provoquer une
sensibilisation à l’arbitraire du système de référence maternel et éviter à tout
prix le concept du stéréotypage négatif et moralisateur, qui continue à être
véhiculé. Il s’agit aussi de ne pas gommer les différenciations internes des deux
communautés, propre et étrangère, ainsi que de favoriser d’autres conceptions
d’identités (idéologique, régionale etc.). An l’an 2000, malgré toutes les
26
Creative Club Austria lui a décerné le prix « Silberne Venus » de la publicité télévisée en 2009.
„Wir befinden uns im Labyrinth von Versailles, wir sehen Büsch Büsch nichts als Büsch, gepflanzt
von Louis XIV, der bekanntlich war Verschwender, denn hätt‘ er gekauft Büsch bei OBI, hätt‘ er
kassiert 5 pour cent Bonus, alors, on y a … merde … (on voit le groupe de touristes errer entre les
buissons suivant le guide).
OBI Werbespot Versailles www.youtube.com/watch?v=BJ_a1gBncyk (04/01/2010)
28
Cette publicité disponible également sur Internet vaut le détour. Voici le texte. „Alors … Hier
sehen wir Frau von Büsch, sie lächelt weil der Maler war so dümm und nicht hat gekauft Material
bei OBI und nicht hat kassiert 5% … (tableau tombe) üpps … (il marche sur le tableau) … merde.
OBI Werbespot Mona Lisa www.youtube.com/watch?v=ugueZf7ld0c (04/01/2010)
27
exagérations, il y a eu des perspectives et positions différentes, aussi bien dans
la société autrichienne qu’en France. Il faut engager une réflexion sur soi pour
comprendre pourquoi les mesures ont été prises, pourquoi la peur d’une
participation d’un parti qui tient des propos xénophobes, pose problème à la
communauté européenne. Par ailleurs, il est indispensable d’accepter le poids de
l’histoire, même si cette matière semble, de nos jours devenu le parent pauvre
dans beaucoup de filières scolaires. Il est évident que, dans le contexte de ce
type de travail en classe, le recours à la langue maternelle, si longtemps bannie
du cours de langues, joue un rôle éminent.
La prise de conscience de l’existence de la culture native est obligatoire, les élèves
doivent se rendre compte d’appartenir à un système culturel pour pouvoir
comprendre la complexité de l’autre. Ce qu’ils projettent dans leur simplification
de la culture étrangère, c’est aussi l’ignorance de leur propre culture » (Cain
1994 :275).
Pour illustrer l’impact de ce
problème sur l’image de la
France et des Français, j’ai
choisi
encore
une
autre
caricature,
intitulée
« le
Français », parue dans un
à
quotidien
autrichien29,
propos du NON français à la
constitution européenne en
mai 2005 et qui regorge de
clichés. Le caricaturiste tourne
en dérision même les atouts
traditionnellement concédés à
la France, avant tout dans le
domaine de la gastronomie
(rangée du haut). Les Français
sont
présentés
comme
« bouffeurs » d’escargots, de
baguette et d’une multitude de fromages et de buveurs de « Schnaps » au goût
de dentifrice. Dans la rangée du bas, les jugements deviennent encore plus
dévalorisants. Alors que la langue française est habituellement perçue comme
belle, elle est jugée ici imprononçable (80% des lettres ne sont pas prononcées),
les Français sont décrits très patriotiques (connotation chauviniste), représenté
par un personnage, mélange de deux figures mythiques (le Général de Gaulle et
Obélix), dont le discours est détourné de façon dédaigneuse. La devise française
à forte teneur identifiante (« Allons enfants de la patrie ») est ridiculisée et
devient « alors enfants Grande Nation ». Il s’agit d’un terme très chargé
historiquement et largement utilisé dans la presse autrichienne et dans les
discours quotidiens encore aujourd’hui pour dénigrer le comportement décalé des
Français qui persistent à croire exagérément à l’image de la grande puissance de
leur nation. Il faut retenir que la presse autrichienne était par ailleurs assez
nuancée dans ses analyses sur le « non » de la France et des Pays Bas et a
fourni aussi des commentaires objectifs tout en sachant que l’euro-scepticisme a
gagné aussi l’Autriche depuis son entrée dans l’Union. Mais nous connaissons
aussi l’impact des images, indépendamment du fait que beaucoup de lecteurs de
quotidiens en survolant les titres s’attardent volontiers sur les présentations
29
Kurier 29.5.2005, avec l’aimable autorisation du dessinateur Pammersberger
faciles. Au-delà de l’effet comique de la caricature, celle-ci est un document de
premier choix pour analyser avec les élèves ce qui se cache derrière ce besoin de
dénigrer l’autre, l’impact historique, les événements intercommunautaires et les
ressentiments non avoués, mentionnés plus haut.
Quelles conséquences tirer pour l’enseignement de la langue-culture ?
L’interprétation de documents tirés de ce qu’on appelle la « culture partagée »,30
le débat en classe qui en suit, la « négociation du sens », la remise en cause des
propres valeurs devient, ce travail devient plus effectif s’il est lié à des activités
qui visent l’affectif. À partir de témoignages (locuteurs natifs, assistants de
langue), encore mieux d’expériences personnelles lors de séjours linguistiques,
d’échanges et de stages professionnels, il est indispensable de travailler en cours
de langue systématiquement sur les malentendus, les pannes de communication
vécues, les sous-entendus et images véhiculées dans des discours ambiants :
démarche qui paraît évidente mais qui est si peu réalisée dans la pratique
quotidienne, par manque de temps ou de savoir-faire. Il faut « prendre en
charge collectivement cette affectivité du contact culturel, qui peut créer
frustrations, rancoeurs ou éblouissements (Beacco 2000 :59) », selon la
personnalité et le « bagage culturel » des élèves, mais aussi des circonstances
sur place. La réalité de l’autre, toujours saisie subjectivement au travers du filtre
des propres schèmes de perception et « par un regard égo-socioethnocentrique » (Lipiansky 1999 :152), doit être mise en rapport avec la ou les
cultures natives des élèves.
Enfin, jouer sur l’humour et le changement de perspectives me semble être une
autre forme très adéquate et la plus facile à accepter, vu la complexité du
fonctionnement des auto- et hétéro-représentations, par exemple, par la mise en
scène des « différences » et des représentations dans des sketchs, jeux de rôles
ou des débats simulés. Le jeu avec la distance et l’approche plus ou moins
caricaturale permettent de relativiser les propres « évidences » et de faire éclater
peut être l’un ou l’autre stéréotype.
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