agroforesterie et conservation des sols
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agroforesterie et conservation des sols
SECRETARIAT OF THE CONVENTION TO COMBAT DESERTIFICATION SECRETARIAT DE LA CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION QUATRIEME FORUM AFRIQUE – ASIE SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION THEME : AGROFORESTERIE ET CONSERVATION DES SOLS Cotonou, Bénin, du 24 au 27 juin 2003 Rapport de Synthèse du Président du Forum UNCCD Postal address: P.O. Box 260129, Haus Carstanjen, D-53153 Bonn, Germany Office Location: Haus Carstanjen, Martin-Luther-King-Strasse 8, -53175 Bonn, Germany Tel. (Switchboard): (49-228) 815-2800 Fax: (49-228) 815-2898/99 E-mail (General): [email protected] Web site: www.unccd.int UNCCD Page 2 Rapport de synthèse du Président du Forum Introduction Le Quatrième Forum Afrique/Asie sur la lutte contre la désertification, portant sur le thème de l’agroforesterie et de la conservation des sols, s’est tenu du 24 au 27 juin 2003 au Centre International des Conférences de Cotonou, Bénin, organisé conjointement par le Secrétariat de la CCD et le Gouvernement du Bénin. Soixante-dix participants venus de quatorze pays d’Afrique, de neuf pays d’Asie, de pays développés et de diverses institutions intergouvernementales y ont effectivement pris part. On notait parmi les participants également la présence de représentants de structures de recherche, d’organisations paysannes, d’ONG, d’institutions internationales, africaines et sous-régionales. Le forum a pu se tenir grâce au concours financier des gouvernements de la République Fédérale d’Allemagne et de l’Italie. Cérémonie d’ouverture La cérémonie d’ouverture a été marquée par quatre interventions : Après un mot de bienvenue prononcé par le point focal de la CCD du Bénin, M. Jules Gontran Capo-Chichi, sont intervenus la Représentante du Secrétaire Exécutif de la Convention, Mme Bettina Horstmann, et le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies et Représentant résident du PNUD au Bénin, M. Moustapha Soumaré. Enfin l’allocution d’ouverture a été prononcée par le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme du Bénin, M. Luc-Marie Gnacadja. Election du Bureau du Forum et adoption de l’ordre du jour Après l’ouverture officielle, le Forum a procédé à la mise en place de son Bureau et à l’adoption de son ordre du jour. Le Bureau installé a été constitué de la façon suivante: Président: M. Mahouna Tchiwanou, Directeur des forêts et des ressources naturelles, Bénin Vice-Président: Dr. Ziad Al Jibawi, General Commission for Environmental Affairs, Syrie Rapporteurs: M. Jamel Kailene, Ingénieur principal, Direction générale des forêts, Tunisie et Capitaine Comlan Marcel Kakpo, Chef du service protection des ressources naturelles, Direction de l’environnement, Bénin. Les actes du Forum Cérémonie d’ouverture Mme Bettina Horstmann, coordinatrice de l’unité Afrique du Secrétariat de la CCD, parlant au nom du Secrétaire Exécutif de la CCD M. Hama Arba Diallo, a souligné le moment particulièrement important de la tenue du Forum, marqué par le début de la mise en oeuvre des programmes d’action de lutte contre la désertification, notamment au niveau national. Suite aux Forums tenus en Chine (1996), au Niger (1997) et en Mongolie (2001), le Bénin abrite le quatrième Forum Afrique-Asie. Elle a mentionné les progrès en Asie et en Afrique UNCCD Page 3 dans le cadre de lancement des réseaux thématiques respectifs et souligné le rôle important joué par le Bénin dans le processus de mise en oeuvre de la Convention. Elle a conclu en souhaitant que les résultats de ce quatrième Forum puissent effectivement contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations touchées par la désertification et les effets de la sécheresse. Le Coordonnateur résident du système des Nations Unies et Représentant résident du PNUD au Bénin, M. Soumaré a, dans son intervention, salué la détermination et l’engagement du peuple béninois à lutter contre la désertification. Il a rappelé que la désertification et la sécheresse se traduisent par une perte de la productivité des sols, de la biodiversité et aussi par une altération des eaux et des régimes pluviométriques. Selon une étude de la FAO, au début des années 70 près d’un million et demi de personnes ont dû migrer de leurs zones d’habitation en Afrique au Sud du Sahara pour cause de désertification. Il a mentionné que l’agroforesterie et la conservation des sols sont un thème privilégié dans le contexte de la protection des ressources naturelles. Le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme du Bénin, S.E.M. Gnacadja, a rappelé les liens intrinsèques existant entre désertification et pauvreté et l’importance de la participation des populations dans toute stratégie de lutte contre ses fléaux. Il a indiqué que la lutte devrait s’organiser dans le cadre d’un partenariat impliquant tous les acteurs, et aussi par une stratégie de renforcement des capacités. En se référant au thème du Forum, il a exprimé le vœu d’échanges riches et de résultats concrets faits de propositions de projets liant lutte contre la désertification et lutte contre la pauvreté. Il a souligné notamment que cette intégration des préoccupations aidera à améliorer les conditions de vie des populations. Enfin, il a procédé à l’ouverture officielle du Forum. Introduction au Forum Mme Horstmann, coordinatrice de l’unité Afrique du Secrétariat de la CCD, a introduit la coopération interrégionale dans le contexte de la mise en oeuvre de la CCD en se référant aux articles pertinents de la Convention (articles 2, 4, 17 et 18). Elle a rappelé le cadre d’action pour la coopération Afrique-Asie et ses neuf domaines d’activités, adopté lors du Premier Forum tenu en 1996 à Beijing, en Chine. Elle a souligné l’importance du Quatrième Forum de Cotonou qui vise l’identification d’activités concrètes d’intérêt pour les deux régions, la définition d’offres et de besoins ainsi que l’accord de partenariats triangulaires. Le représentant du CILSS, M. Bertrand Zida, a présenté le thème “partenariat”. Après avoir défini le terme dans le contexte de la CCD, il a expliqué l’idée de l’accord de partenariat. Par la suite, il a abordé les formes de partenariat existant et a présenté les principes du partenariat tels que définis dans le cadre du développement durable, avant d’évoquer le cas spécifique de partenariat dans le cadre de la CCD en faisant référence à divers articles. Avant de conclure, il a indiqué des opportunités pour un développement d’un partenariat inter-régional AfriqueAsie sur l’agroforesterie dans le contexte de la mise en oeuvre de la CCD. UNCCD Page 4 Session 1 : Examen du développement et de la mise en oeuvre des programmes des réseaux thématiques sur l’agroforesterie et la conservation des sols en Afrique et en Asie M. Rezaul Karim, coordinateur de l’unité Asie du Secrétariat de la CCD, a donné un aperçu sur les deux réseaux thématiques portant sur l’agroforesterie et la conservation des sols ainsi que sur leurs objectifs respectifs. Il a présenté également les avantages de l’agroforesterie et de la conservation des sols du point de vue environnemental, économique et social, et a présenté les défis liés à la promotion du thème. Dr. Korwar, parlant au nom du Dr. Pratap Narain, point focal du TPN2 Asie, Directeur de l’Institut Central de Recherches sur les Zones Arides (CAZRI), Jodhpur, Inde, présenta ce TPN en soulignant les principales étapes qui facilitent la mise en oeuvre du TPN2 à savoir: i) composition des membres, ii) mise en place des dispositions institutionnelles nationales et régionales, iii) adoption de directives opérationnelles et des programmes prioritaires, iv) démarrage d’une étude régionale sur les pratiques et les techniques d’agrosylviculture et v) création du réseau d’information de gestion intitulé TPN2 Infonet. Au cours d’un atelier tenu en décembre 2001, de nombreux avantages agroforestiers ont été identifiés tels que la réhabilitation des terres dégradées, la production de biomasse, la réduction de l’évapotranspiration, la création d’opportunités génératrices de revenus, l’atténuation de la sécheresse et la création d’espèces de séquestration de carbone. Pour faciliter l’agrosylviculture dans le contexte de la mise en oeuvre de l’UNCCD dans le cadre du TPN2 en Asie, les institutions membres du TPN2, les pays, les institutions et les organisations bilatérales, multilatérales, sous-régionales et régionales, les communautés académiques, les secteurs privés et les ONG ont continué à renforcer le partenariat. Il a souligné l’importance de poursuivre la mise en oeuvre des programmes prioritaires tels que l’étude régionale en cours sur l’agrosylviculture des terres arides et la préservation des sols en Asie, la préparation d’un manuel sur le renforcement de capacités, la planification d’un projet pilote et le pilotage d’un processus consultatif pour la mobilisation des ressources et le renforcement de partenariat. Le représentant de l’INSAH/CILSS, M. Khassoum Dieye, point focal institutionnel du TPN2 Afrique a présenté le processus par lequel ce TPN a été lancé. Il a notamment fait référence à l’expérience du réseau SALWA comme base pour les activités du réseau. Cette expérience a considéré les 15 espèces préférées par les paysans pour traiter de leur domestication, la transformation de leurs produits et leur commercialisation. Elle a aussi abordé les systèmes de réhabilitation et de régénération des systèmes de forêts-parcs. Le présentateur a terminé l’aperçu de l’expérience de SALWA en présentant diverses techniques agroforestières. Il a, par la suite, présenté la méthodologie de mise en oeuvre des activités du TPN2 à travers la présentation de deux objectifs majeurs et du contenu des accords conclus entre INSAH/CILSS et ICRAF dans ce cadre. Durant la discussion, les participants ont souligné l’importance de la synergie entre les conventions issues de Rio (UNCCD, CBD, UNFCCC) dans le contexte du thème du Forum et en vue des financements éventuels à mobiliser au niveau du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM). Il a été demandé au Secrétariat de la CCD d’introduire le thème de l’agroforesterie au niveau du groupe de liaison entre les conventions. UNCCD Page 5 L’importance de la participation des producteurs dès la formulation d’activités dans le domaine de l’agroforesterie a également été mentionnée. Un système encourageant les producteurs à utiliser des innovations en agroforesterie devrait être introduit. Il a été constaté que, bien que beaucoup de recherches ont été faites dans le domaine de l’agroforesterie, la stratégie de mise à disposition des résultats de recherche aux producteurs a besoin d’être encore améliorée. La prise en compte du savoir-faire traditionnel a été soulignée. Finalement, le besoin de collaboration et de coordination plus intense entre les deux régions, a été relevé. Session 2: Les pratiques et techniques d’agroforesterie en terres sèches et dégradées Le représentant du Burkina Faso, M. Sibiri Jean Ouédraogo, a indiqué l’importance de la ressource “sol” pour l’homme au Burkina Faso, avant de présenter des statistiques sur la fertilité des sols du pays et leur tendance évidente à la dégradation. Il a ensuite défini les différents avantages de l’agroforesterie dans le cadre du maintien de la fertilité des sols, de l’alimentation humaine et animale, de la pharmacopée, de l’artisanat, etc.. Il a également évoqué les technologies et savoir-faire traditionnels et leurs limites face au taux élevé de la croissance démographique. Finalement, il a présenté les différentes techniques agroforestières pratiquées actuellement au Burkina et leurs avantages respectifs. Le représentant de l’ICRAF, M. Claude C. Adandedjan, a présenté un résumé de 10 ans d’expérience de renforcement des capacités en agroforesterie. Il a donné les raisons du besoin de renforcement des capacités qui sont entre autres l’existence de technologies agroforestières éprouvées, la très faible présence de l’agroforesterie dans les programmes de formation, le manque de liens entre la recherche, l’éducation et le développement. Il a ensuite indiqué que les étapes à franchir incluent la mise en place de réseau aux niveaux national, régional et continental et la facilitation et l’appui aux activités de renforcement des capacités. Il a terminé en donnant des détails sur les types de capacités à renforcer: capacités en ressource humaines (individuelles ou de groupe), capacités institutionnelles en terme d’institutionnalisation de l’agroforesterie, développement de matériel et infrastructures de formation, amélioration des liens information-documentation-communication, mobilisation des ressources et renforcement des liens recherche-éducation-développement. La présentation des “petites histoires d’arbres en Afrique” a été faite par le représentant de l’ONG Sahel DEFIS, M. Tahirou Diao. A travers ces petites histoires, le présentateur a voulu montrer comment des personnes émanant du monde paysan africain ont su s’assurer de sources de revenus par l’exploitation judicieuse d’espèces ligneuses locales. Il a illustré sa présentation par des exemples concrets de divers pays d’Afrique. Dr. Zhang Huaxin, Centre international de Formation en Agrosylviculture, Direction d’agrosylviculture et Paulownia Group, Académie chinoise de sylviculture, a souligné la politique de son gouvernement en matière de promotion d’agrosylviculture qui établit la demande des produits forestiers, la liberté en matière de gestion et de marketing, créant des marchés pour la commercialisation du bois et instituant une politique de prix négocié, d’autonomie et de mise en circulation de produits rapidement commercialisables, l’application de nouvelles technologies et la gestion et le développement intensifs de l’utilisation du bois et l’amélioration de la structure du produit. Il a mis l’accent sur la tendance récente à promouvoir l’agrosylviculture en Chine, indiquant la transformation de la UNCCD Page 6 gestion d’une forêt à destination unique en une forêt à destination multiple, la promotion de la gestion durable d’une forêt et l’introduction de la haute technologie. Il s’est référé aux divers systèmes et pratiques d’agrosylviculture citant des exemples de projets concrets tels que les systèmes d’agrosylviculture du nord de la Chine, le système de haies pastorales au nord ouest et au nord de la Chine, les systèmes de culture intercalaire de dattes, les plantations à quatre côtés, les cultures intercalaires de Paulownia et brises-vents des terres agricoles dans la zone de la Plaine Centrale. Une présentation sur l’agroforesterie en zones arides africaines a été faite par un expert africain du Burkina Faso, Dr. Edouard Bonkoungou. Il a expliqué l’importance de l’agroforesterie dans le cadre de la sécurité alimentaire, de la génération des revenus monétaires et aussi par rapport à la monoculture. Il a fait cas des pratiques agroforestières traditionnelles et présenté les contraintes liées à l’adoption de l’agroforesterie. Après cela il a présenté les pratiques et technologies nouvelles agroforestières et les stratégies pour leur large adoption. Dans le cas particulier de la coopération Afrique-Asie, il a indiqué que désertification et pauvreté sont des défis communs aux deux régions et a présenté également des opportunités d’ordre géologique, historique et dans le cas d’espèces agroforestières communes aux deux régions. Finalement, il a listé des noms d’espèces végétales pouvant être “les ambassadeurs” pour initier cette coopération, ainsi que les acteurs potentiels d’un partenariat dans ce domaine. M. Christophe Cocou Tossou, Bénin, a décrit le contexte physique du Bénin et défini le concept de l’agroforesterie. Il a donné un aperçu sur les formes traditionnelles de l’agroforesterie et les expériences d’agroforesterie moderne au Bénin. Certaines expériences en cours ont été décrites, telles que la production de fourrage et de maïs dans un système d’association de cultures de Stylosanthes secabra seca et de maïs, les essais de clôture avec Acacia auriculiformis, la gestion de la fertilité des sols par intégration des engrais minéraux au paillis de l’Acacia auriculiformis, etc.. Finalement, il a relevé les contraintes liées à l’adoption de l’agroforesterie et fait des propositions pour son développement. Durant la discussion, il a été mentionné qu’une inadéquation entre les savoirs-faire locaux et les besoins existe, et que l’accent devrait être mis sur l’innovation basée sur les connaissances traditionnelles. Les expériences réussies des populations devraient être mieux exploitées et disséminées autant que possible. Le lien entre la conservation des sols et de la biodiversité a été souligné par les participants. L’agroforesterie est non seulement une mesure de protection et d’amélioration des sols, mais contribue également à une meilleure production. Par conséquent, elle doit susciter beaucoup plus de réflexion. L‘aspect de transformation de la production et du marketing a également été discutée dans le contexte de la motivation des producteurs à plus utiliser les techniques d’agroforesterie et de conservation des sols. Session 3 : Techniques de plantation, de production et de transformation d’espèces agroforestrières commercialisables et mesures de marketing de leurs produits Dr. G. R. Korwar, Institut central des recherches sur l’agriculture en zone semi-aride (CRIDA), Inde a fait un exposé sur l’énergie renouvelable de biomasse à travers l’agrosylviculture en zone semi-aride/terres dégradées en Inde. Il a réitéré les avantages de UNCCD Page 7 l’agrosylviculture tels que ses contributions à l’augmentation de la couverture végétale, à la lutte contre l’érosion du sol, la création d’un microclimat favorable, la fourniture d’une culture fourragère de qualité pour le bétail, l’amélioration de la qualité de l’environnement et du sol, l’amélioration des matières organiques, la réduction de l’évaporation, etc. Il a mis un accent particulier sur les 4 principales sources d’énergie de biomasse telles que le combustible, le charbon, la biomasse destinée à la génération d’énergie et le bio-diesel. Dans ce contexte, il a décrit les défis futurs auxquels est confronté la source d’énergie de biomasse en agrosylviculture, mettant l’accent sur la non disponibilité du matériel végétal, la longue période de végétation, la manutention et le transport des produits épineux, humides et volumineux, besoin et marketing des produits à main-d’œuvre élevée. Dr. B. Paul Naiola, Centre de Biologie, Institut des Sciences d’Indonésie a fait un exposé sur l’agrosylviculture des plantes médicinales et aromatiques au nom de Mr. E.A.P.N Edirisinghe, Direction des forêts, Sri Lanka. Il a souligné l’importance de la politique gouvernementale en matière de soutien à la culture des plantes dans les « homesteads » et autres formes d’agrosylviculture en tant que principale stratégie d’approvisionnement du bois et d’autres produits forestiers pour satisfaire les besoins domestiques et du marché tout en améliorant l’équilibre de l’écosystème. Il a décrit l’agrosylviculture comme un modèle agricole qui combine les espèces sauvages et les plantes forestières. L’agrosylviculture soutient la prévention de la dégradation du sol et la préservation des espèces cultivées et forestières et des espèces de plantes. Il a souligné qu’une agrosylviculture à l’échelle micro, la culture et la conservation in-situ et ex-situ sont encouragées. Il a souligné la nécessité de soutenir l’examen et l’identification de la génétique et de l’essence des plantes et leurs effets sur la santé humaine et l’écosystème, les techniques de transformation et de production en vue de : produire des produits raffinés et de qualité, commercialiser en vue d’atteindre une grande gamme d’utilisateurs finaux et de consommateurs, adapter les produits aux besoins changeants des marchés, maintenir un approvisionnement constant de produits, créer des mécanismes de marché comprenant des stocks de sécurité, un financement à des conditions de faveur, l’investissement du secteur privé et des opérations de couverture du risque. Quelques participants ont attiré l’attention sur les risques liés à l’introduction d’espèces étrangères, qui pourraient remplacer les espèces endémiques. Bien que les plantes médicinales apportent des revenus importants aux populations, on note l’absence de spécialistes et de semences ; la surexploitation de ces plantes risque de menacer leur survie et d’augmenter les risques de désertification. Les problèmes entre médecines moderne et traditionnelle ont également été posés. Quelques participants ont souligné l’importance de la validation des connaissances de la médecine traditionnelle et dans ce contexte la prise en compte de la protection de la propriété intellectuelle au niveau des populations locales. Le représentant de l’ICRISAT, M. Albert Nikiéma, a présenté le programme d’introduction de la culture des dattiers au Sahel qui est actuellement en cours dans sept pays africains. Le programme est conçu pour contribuer à résoudre le problème de l’insécurité alimentaire et de la désertification au Sahel. Le projet a une approche de diversification des systèmes de cultures en zones tropicales semi-arides. Le présentateur a exposé les points saillants du projet à travers les avantages économiques de l’approche proposée et de la méthodologie envisagée pour le développement de culture des dattiers. Il a conclu en disant que la promotion de la culture du dattier a des potentialités sérieuses et pourrait contribuer significativement à la sécurité alimentaire dans la région, mais a relevé cependant le manque d’expertise et de savoir-faire sur le palmier dattier dans la région, manques que le projet a UNCCD Page 8 justement pour objectif de combler ce manque. M. Boureima Wankoye, représentant du secteur privé nigérien dont la société (ASI) s’est spécialisée dans la production et la commercialisation de la gomme arabique, a expliqué les divers bénéfices que l’on peut tirer de l’Acacia sénégal vu sa capacité d’adaptation et ses diverses fonctions et usages. Ensuite il a caractérisé la gomme arabique et indiqué les nombreux usages de ce produit. Il a expliqué que son idée de s’intéresser à la filière, au départ paraissait utopique, mais suite aux résultats très intéressants obtenus, un réel intérêt pour la production de la gomme arabique peut être observé au Niger. Pour la coopération Afrique-Asie, des échanges utiles pourraient se faire dans le domaine des technologies de transformation des produits locaux (gomme arabique ou autres produits) qui n’existent pas en Afrique. Il a également lancé un appel aux divers partenaires pour soutenir le secteur privé. Le problème de l’irrigation appropriée (eaux souterraines, fossiles, de pluie etc..) a été mentionné. Les participants ont également discuté la valeur économique des projets présentés ainsi que les possibilités de financement des technologies proposées pour les petits producteurs. Dans ce contexte, un besoin d’échange d’expérience entre producteurs des deux régions a été constaté. Les interventions des paysans participants ont clarifié qu’il faut un renforcement de la collaboration entre chercheurs et producteurs et un équilibre entre élevage, environnement et homme. Les paysans ont exprimé leur satisfaction de pouvoir participer aux travaux du forum, mais ont souhaité une participation plus active des producteurs, premiers concernés, dans de telles réunions. M. Henk Breman IFDC Afrique, Togo, a présenté les défis de l’agroforesterie dans le Sahel, liés aux sols pauvres, l’aridité extrême et la surpopulation. Il a décrit les avantages de l’agroforesterie, notamment la valeur des espèces ligneuses pour le sol, améliorant l’accès à l’eau, aux éléments nutritifs et à la luminosité. Des conditions doivent être remplies pour que l’agroforesterie contribue effectivement à lutter contre la désertification, entre autre en aidant les producteurs à investir dans leurs sols et à appuyer le secteur privé à investir dans le développement du marché. M. Mohamed Siddig, Viikki Tropical Resources Institute (VITRI), Finlande, a résumé les expériences de son institution dans le domaine de la recherche et de la formation, avec pour thème central la réhabilitation de terres dégradées, forêts et systèmes de production agricoles. Divers projets de recherche notamment dans le domaine de la lutte contre la désertification ont été présentés. Les discussions ont portées entre autres sur la durabilité et l’utilisation intensive des engrais chimiques ainsi qu’aux risques liés à cela. La sécurité foncière a également été mentionnée comme un élément essentiel pour une mise en oeuvre effective des activités agroforestières. UNCCD Page 9 Session 4 : Introduction aux travaux des groupes M. Boubacar Cissé, Unité Afrique, Secrétariat de la CCD, a introduit les termes de références (annexe) des groupes de travail ainsi que les thèmes proposés. Les quatre thèmes retenus sont: Groupe 1: Agroforesterie - Une stratégie pour la gestion durable et la réhabilitation de terres dégradées pour la promotion de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté Groupe 2: Agroforesterie et conservation des sols: Plantation de palmiers dattiers et d’Acacia senegal ainsi que de la production de dates et de gomme arabique comme mesures de gestion durable et de réhabilitation des terres dégradées Groupe 3: Conservation et utilisation durable de la biomasse des terres arides par l’agroforesterie: culture de plantes médicinales et aromatiques ainsi que d’espèces ligneuses procurant des huiles Groupe 4: Développement de programmes de renforcement des capacités aux niveaux national, régional et inter- régional. Session 5: Travaux en groupes Les résultats et recommandations des groupes de travail sont joints en annexe. Conclusions Des présentations, discussions et travaux de groupes, certains points saillants ont pu être retenus, notamment: 1. L’agroforesterie n’est pas une solution pour résoudre tous les problèmes liés à la désertification, mais son intégration dans la gestion des terroirs contribuera à améliorer l’environnement et la situation socio-économique. 2. La mise en place d’un cadre législatif et réglementaire qui soit incitatif, favorisant une prise de décision participative, une compétitivité accrue du secteur privé et une amélioration de la transparence des marchés est importante. 3. La facilitation, dans le cadre de la CCD et du FEM, de mesures d’appui à une programmation synergique CCD/ CBD/ UNFCCC doit être prise en compte. 4. Une priorité devra être accordée à la biodiversité et l’utilisation des plantes médicinales et aromatiques dans les systèmes agroforestiers pour lutter contre la dégradation des sols, promouvoir la gestion durable et combattre la désertification. 5. Des formations aux niveaux régional, inter-régional et surtout local devront être appuyées pour l’échange d’informations sur les technologies de plantation, de production et de UNCCD Page 10 marketing. Les producteurs locaux ont exprimé un besoin important dans ce domaine, y compris des visite d’échanges et d’études. 6. Le besoin de lier les activités des TPN2 des deux régions, également avec le travail du groupe des experts du CST, a été souligné, et les unités de coordination régionales auront un rôle important à jouer. 7. Prenant en compte le grand potentiel des pratiques d’agroforesterie pour l’amélioration de la fertilité des sols, la priorité devra y être donnée en vue de tirer avantage de cette opportunité pour améliorer la productivité des sols en vue de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire et de pauvreté. Finalement, les groupes de travail ont pu retenir une douzaine d’idées de projets pilotes concrets entre les deux régions ainsi que et des éléments pour leur développement. Session 6 : Cérémonie de clôture La cérémonie de clôture est intervenue dans l’après-midi du 26 juin 2003. Elle a été marquée par les allocutions du Secrétaire Exécutif Adjoint de la CCD, M. Grégoire de Kalbermatten, et de la Conseillère Technique pour l’Environnement représentant le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Madame Jeanne Akoha, puis par la lecture d’une motion de remerciement faite par le délégué de Chine au nom de l’ensemble des participants. Dans son intervention M. de Kalbermatten a pris acte des résultats obtenus, et félicité les participants pour le travail abattu. Il a enfin indiqué que le Secrétariat de la CCD oeuvrera dans le cadre de son mandat à faciliter le développement des idées de projet et de coopération proposées par le forum. Mme Akoha a félicité les participants et a indiqué que le Bénin ne ménagera aucun effort pour réaliser le rôle qui est le sien dans la mise en œuvre des conclusions et recommandations issues du forum. Elle a, enfin, clôturé des travaux du quatrième forum Afrique-Asie sur la lutte contre la désertification. Session 7 : Visite de terrain La journée du 27 juin 2003-07-09 a été consacrée à la visite de terrain. Des expériences d’agroforesterie ont ainsi pu être découvertes par les participants au niveau de trois sites identifiés autour de Cotonou (Projet Songhai, Porto Novo ; Jardin botanique, Université d’Abomey-Calavi ; Projet d’Agroforesterie, Heuèdo, Direction Eau et Forêt et Ressources Naturelles). ------------------------------------------------- UNCCD Page 11 Annexe 1 Termes de Référence des Travaux de Groupe Sur la base des exposés sur le partenariat dans le contexte de la coopération interrégionale pour la mise en oeuvre de la CCD, et des sous-thèmes spécifiques présentés, il est demandé aux membres du groupe de : - Faire le point sur le thème du groupe ; Identifier des idées de projets ou de programmes suffisamment pertinents sur le sousthème pour susciter l’intérêt pour un partenariat; Définir le type de partenariat et de coopération pour sa réalisation entre des acteurs intéressés d’Afrique et d’Asie ainsi que leurs partenaires de coopération; Définir la méthode ou stratégie de sa mise en oeuvre entre les deux régions; Définir les modes de mobilisation des ressources financières et humaines; Elaborer une indication du plan de financement prévisionnel pour le développement de l’idée de projet ou de programme depuis sa phase de conception et de formulation, jusqu’à sa phase de mise en oeuvre. Résultats attendus en fin de session : 3 pages de rapport visualisé par 4 slides. Annexe 2 Rapport du Groupe de travail N°1 Président : Rapporteurs : Henk BREMAN, IFDC, Togo ZHANG HUAXIN, Chine René TOKANNOU, Bénin Nombre de participants : 14 Introduction Le quatrième forum Afrique -Asie sur la lutte contre la désertification a décidé d’ajouter un thème pour le travail en groupe. Il s’agit du rôle de l’agroforesterie pour assurer la sécurité alimentaire et pour réduire la pauvreté rurale à travers son potentiel d’amélioration des sols. Les trois groupes de travail prévus dès le début pour traiter les aspects techniques de l’agroforesterie se concentrent tous sur des systèmes de production dont la composante ligneuse en soi a une valeur économique élevée et pour lesquels la contribution à l’amélioration de l’agriculture est un bénéfice secondaire. Sachant que la demande du marché limite l’introduction de pareils systèmes à des régions agro-écologiques et socio-économiques spécifiques privilégiées, ils n’éliminent l’exploitation minière et dégradante que pour une fraction de la population. Une fraction plus importante, notamment en cas d’une pression démographique élevée, continue à dégrader les ressources naturelles à travers les cultures vivrières, l’élevage et l’exploitation des ressources ligneuses UNCCD Page 12 pour survivre. Le Groupe 1 a traité ainsi de l’agroforesterie comme outil pour l’amélioration du sol permettant la transformation des systèmes de cultures et d’élevage à des systèmes plus intensifs et plus durables. Parallèlement la disponibilité du bois peut être améliorée de même que la situation fourragère. 1 - Analyse du thème Les travaux du groupe 1 ont démarré par des discussions sur la formulation du thème. Au terme des discussions, nous avons retenu la formulation suivante: Agroforesterie: stratégie de gestion durable et de réhabilitation des terres dégradées en vue de la promotion de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Ensuite, trois rôles ont été identifiés pour l’agroforesterie : la protection, la production, le social. Cette discussion d’introduction a permis aux membres du groupe de faire le constat que le concept « agriculture intégrée » peut couvrir un champ très varié de réalités La deuxième observation faite à ce niveau est que l’agroforesterie n’est pas une approche passe-partout pour la résolution des problèmes de dégradation des terres. Après ces précisions préliminaires, le groupe a procédé à l’identification des contraintes et des potentialités de l’agroforesterie en Afrique et en Asie. La liste des contraintes identifiées se présente comme suit: Contraintes 1- non maîtrise des techniques agroforestières 2 - valeur ajoutée non bien perçue par les producteurs 3 - manque de volonté politique 4 - rejet de l’arbre des systèmes de culture par les producteurs 5 - problèmes fonciers 6 - morcellement des terres 7 - droit foncier défavorable 8 - coût et rentabilité de la réalisation de l’agroforesterie 9 - inadéquation entre les besoins des producteurs et les connaissances actuelles 10 - contacts limités entre les expériences en Asie et en Afrique 11 - recherche agricole non suffisamment participative 12 - insuffisance de la vulgarisation des techniques agroforestières 13 - insuffisance des connaissances sur l’agroforesterie 14 - manque d’investissement aux niveaux paysan et gouvernement 15 - forte pression démographique 16 - pauvreté rurale 17 - manque de protection / divagation des animaux 18 - accès limité aux crédits 19 - gestion inadéquate des terroirs UNCCD Page 13 La liste des potentialités recensées se présente aussi comme suit : Potentialités 1 - volonté politique 2 - engouement de la recherche participative 3 - possibilité de création de synergie entre les 3 conventions 4 - amélioration de la disponibilité de l’eau 5 - rôle de l’arbre pour la gestion de la fertilité 6 - amélioration de la situation fourragère Les contraintes identifiées ont été regroupées comme suit : Synthèse des contraintes 1 - Information, formation et communication insuffisantes 2 - Environnement socio-économique et politique peu favorable 3 - Faible adéquation entre la recherche et les besoins des producteurs 4 - Pauvreté rurale par rapport au coût et à la rentabilité de l’agroforesterie Ce point succinct sur le thème a permis de baliser les réflexions sur le point 2 suivant. 2 - Identification des idées de projets et programmes pertinents pouvant susciter l’intérêt pour un partenariat Par rapport à ce point, les idées de projet ont été formulées avec pour souci essentiel de lever les principaux groupes de contraintes précédents. C’est ainsi que les idées ci-après ont été retenues par le groupe : 1. Promotion de pratiques et d’espèces agroforestières à travers des cadres d’échange d’information à renforcer par une meilleure coordination entre les réseaux africains et asiatiques 2. Promotion de projets pilotes pour la sensibilisation des décideurs, des partenaires au développement et des producteurs (y compris la documentation des cas de réussite) 3. Amélioration de la recherche en la rendant plus participative 4. Promotion de l’agro-foresterie pour permettre une intensification des cultures et de l’élevage, basée sur des systèmes plus durables et plus rentables Remarque : comme condition pour la réalisation des 4 idées de projets retenues, il faut une amélioration de la coopération entre les organisations paysannes, les services publiques et la société civile. 3 – Types de partenariat et de coopération - Amélioration de la coordination des réseaux d’agro-foresterie entre l’Asie et l’Afrique UNCCD Page 14 - Promotion de projets pilotes communs entre les 2 régions - Coopération inter-universitaire et scientifique 4 - Méthodes/Stratégies de mise en oeuvre entre les 2 régions - Intégrer l’agroforesterie comme un outil de lutte contre la désertification parmi les priorités dans les plans de développement des pays - Rendre fonctionnels les TPNs à travers une harmonisation des approches d’élaboration des stratégies (au sein et entre les TPNs) 5 – Modes de mobilisation des ressources financières et humaines - Créer les conditions favorables à la rentabilité économique et sociale pour la durabilité des projets - Harmoniser et rationaliser les activités de développement 6 - PLAN DE FINANCEMENT PREVISIONNEL Non traité pour manque de temps RECOMMANDATIONS Le groupe recommande que le Secrétariat de la CCD et le Mécanisme Mondial facilitent la prise de mesures nécessaires à la formulation et à l’élaboration des projets conformément aux 4 idées retenues en collaboration avec les parties concernées. Annexe 3 Rapport du Groupe de Travail N°2 GROUPE II : PALMIERS – DATTIERS/ GOMME ARABIQUE ANIMATEURS : M. NIKIEMA, ICRISAT, NIGER M. WANKOYE, Société ASI, NIGER RAPPORTEUR : TAHIROU DIAO, SAHEL DEFIS (ONG) 1. Palmiers dattiers Sur la base des TDR soumis par les organisateurs le groupe a adopté le projet Palmiers – UNCCD Page 15 dattiers présenté par l’ICRISAT comme sous-thème pouvant faire l’objet d’un partenariat. Un certain nombre de propositions de coopération ont été faites en tenant compte des contraintes évoquées lors de la présentation en plénière, à savoir les manques de savoirs et de savoir-faire, en matière de production de dattiers. Question de maladies du dattier et les contraintes techniques liées à l’utilisation de l’eau. La Tunisie a proposé la mise à disposition des compétences tunisiennes en matière de recherche, de production et de commercialisation des dattes. L’Egypte qui dispose également de centres de recherche performants a proposé sa coopération. L’Arabie Saoudite a attiré l’attention sur la nécessité d’entourer la production de dattiers de beaucoup de précaution en évoquant l’expérience d’un producteur privé et propose la tenue d’une réunion d’experts du dattiers pour identifier les axes de travail et de recherche en appui aux projets. L’Egypte a proposé l’utilisation de l’Internet pour diffuser les savoirs et savoir faire en matière de production de dattiers à travers les Sites Web de l’ICRISAT et de la CCD, a chargé pour les correspondants nationaux du projet d’assurer la diffusion des informations en direction des producteurs. Le Représentant de VITRI a proposé une collaboration en matière de recherche en appui aux projets, collaboration qui pourrait susciter des partenariats avec des services de financement scandinaves. Les Représentants de Producteurs présents sont intervenus pour rappeler la nécessité de faire attention aux choix qui sont faits en matière d’essence pour l’agroforesterie car il y a des centaines d’espèces de dattiers et plusieurs types d’acacia Sénégal. Il ont souhaité également d’être associés aux programmes d’échanges d’expériences et qu’ils fassent partie des voyages d’études organisés. Domaines de coopération additionnels aux projets existants : Coopération technique entre les régions arides africaines et les pays asiatiques dans le domaine de la production des dattes: - Echanges d’information dans les domaines de: • • • • - Production et gestion des palmiers dattiers Maladies des palmiers dattiers Gestion de l’eau Empaquetage, transformation et marketing Collaboration technique et scientifique pour le développement et la mise en œuvre de projets de recherche sur les palmiers dattiers ; UNCCD Page 16 - Visites d’expériences de terrains entre producteurs ; Partenariats: avec Arabie Saoudite, Tunisie, Egypte, UMA, OSS. NB: D’autres pays arides pourraient se joindre aux cinq pays sahéliens initiaux. 2. Acacia sénégal Bénéfice : Acacia Sénégal en agroforesterie pour la réduction de la pauvreté et la restauration des terres dégradées Objectif: • • • Récupération des terres dégradées dans divers pays Sahara ; Promouvoir l’utilisation de l’Acacia sénégal comme base en agroforesterie au Sahel ; Produire la gomme arabique pour l’exportation et la génération de revenues au niveau local et au bénéfice des paysans (homes et femmes) Groupes cible: Villageois, jeunes, paysans, femmes Activités : • • • • • • • • • • • • • Revue des informations ; Activités d’animation et de vulgarisation sur les techniques de production et la collecte de la gomme arabique ; Formation/échanges d’expériences des producteurs/voyages d’études ; Mise en place de pépinières ; Mise en place de jardins potagers de gomme au niveau des producteurs ; Mise en place de jardin potager de gomme pour femmes ; Gestion des peuplements naturels et des plantations d’Acacia sénégal ; Recherche pour la sélection des meilleurs cultivars ; Recherche en vue de l’identification des meilleures techniques de saignées ; Compréhension des systèmes traditionnels d’agroforesterie utilisant l’Acacia sénégal ; Amélioration du système de jachère de brousse en vue de la production de la gomme arabique; Evaluation des espèces locales d’Acacia sénégal Programme de vulgarisation des techniques de saignée et de collecte. Environnement favorable pour le projet : - Politique du Gouvernement - Tenure foncière ; - Développement des activités Incitatrices; - Marketing. UNCCD Page 17 Collaboration : Echange d’expérience entre les pays, en particulier avec le Soudan, avec VITRI en matière d’amélioration de l’Acacia sénégal, avec IPGRI, CAZS, ASI, ICRAF, IFAD, ICRISAT, INSAH-CILSS. Promotion des projets : Mobilisation de ressources : Secrétariat UNCCD Financement : FEM, Mécanisme Mondial, USAID, Pays Scandinaves, Union Européenne, ACDI. RECOMMANDATIONS : – En matière d’agroforesterie, le groupe recommande qu’une attention particulière soit donnée à l’implication/participation directe des producteurs dans les activités d’échanges d’expérience, en particulier les voyages d’études. - Les pays asiatiques sont connus pour l’expérience qu’ils ont en matière de transformation des produits naturels. Le groupe recommande, par conséquent, qu’un mécanisme soit développé dans ce domaine en vue de plus d’échanges d’expériences au bénéfice des entrepreneurs des pays Sahéliens. Annexe 4 Rapport du Groupe de travail N°3 Thème : « Agroforesterie pour promouvoir les plantes médicinales et aromatiques et les sources d’énergie de biomasse sur les terres arides et/ou dégradées » Président : Rapporteur: Membres: G. R. Korwar (Inde) Shikongo S. T. (Namibia) Sharshekeyev (Kyrgyzstan), Salaheldin (Soudan), Naiola (Indonésie), Ziad (Syrie), Arif (Pakistan) et Kobayashi (Secrétariat UNCCD) Point sur la question : 1. Sources d’énergie de biomasse : L’Arbre à graines oléagineuses en tant que nouvelle source de production de source d’énergie de biomasse, est perçu comme un nouveau phénomène qui vise à substituer le combustible diesel/fossile par le combustible dérivé des graines de plante. Des essais sont en cours en Inde et au Pakistan. Il y a lieu d’identifier d’autres plantes potentielles qui peuvent fournir d’importantes quantités d’huile de graines. Ce domaine constitue une nouvelle opportunité pour réhabiliter les terres arides et/ou dégradées avec des plantes utiles. UNCCD Page 18 Le groupe a défini la portée des discussions afin de mettre l’accent sur i) les arbres oléagineux, ii) la biomasse pour les unités de production d’énergie et iii) les bois de chauffe et la fabrication de charbon de bois. Le groupe a établi une liste indicative des plantes qui peuvent être utilisées comme sources d’énergie de biomasse telles que : - Pongamia pinnata (Inde), Jatropha curcas (Inde), Simaruba glauca (Inde), Simmondsia chinensis (Inde, Pakistan), Schinziophyton rautanenii (Namibie), Sclerocarya birrea (Namibie), Schleichera oleosa (Indonésie), Pistacia atlantica (Syrie). La biomasse pour la production d’électricité est basée sur l’utilisation d’arbustes et d’arbres à croissance rapide pour générer de l’électricité à travers la combustion de la biomasse. On considère qu’elle est relativement saine sur le plan environnemental à tel point qu’on la substitue au combustible fossile. Les conditions d’une politique et d’un environnement juridique et institutionnel, appropriées doivent être réunies en vue d’assurer la gestion durable de production et d’utilisation d’une source de biomasse, en particulier pour éviter une exploitation excessive des ressources de biomasse. L’utilisation des bois de chauffe et du charbon de bois, qui font partie intégrante de l’énergie de biomasse, peut être encouragée à travers l’utilisation des espèces d’arbustes envahissants arrêtant ainsi l’expansion de ces espèces envahissantes et des herbes sauvages. Ceci fournit des sources de revenus alternatifs, et réduit la dépendance sur les autres ressources forestières comme sources de combustion. Il y a lieu de promouvoir l’échange d’informations et d’expériences ainsi que le savoir-faire en ce qui concerne la production et l’utilisation de la bio-énergie.La nature envahissante de ces espèces et les implications génétiques doivent être déterminées à travers des études d’évaluation environnementale avant de les étendre à de nouvelles zones. Il y a lieu d’identifier les espèces d’arbres indigènes qui ont un potentiel d’énergie de biomasse. Le potentiel de mise en oeuvre synergique des trois conventions doit être exploré dans ce domaine. 2. Plantes médicinales et aromatiques : Les membres du groupe ont examiné l’état d’utilisation des plantes médicinales et aromatiques dans leurs pays respectifs et ont élaboré une liste indicative de ces plantes : - Espèces Capparis (Syrie – arbuste), Noyer commun (Kyrgyzstan – arbre), Withania somnifera (Ashwagandha – Inde/Pakistan – herbe), Senna angustifolia (Inde – herbe), Lemon grass (verveine des Indes) (Inde – herbe), Eucalyptus citriodora (Inde – arbre), Espèces Sinasina (Soudan – herbe), UNCCD Page 19 - Morinda citrifolia (Indonésie - arbre), Harpagophytum procumbens (Namibie – tubercule), Acacia spp. (Soudan - arbre). Il y a aussi des réseaux et des projets nationaux, et régionaux qui encouragent l’utilisation des plantes médicinales. L’Association pour la production de plantes médicinales et aromatiques (MAPPA – Inde), Réseau industriels Asie-Pacifique des plantes médicinales et aromatiques (APINMAP - Indonésie), et STANPROTA (Afrique du Sud). Il y a lieu cependant d’identifier les plantes médicinales et aromatiques pouvant être utilisées pour réhabiliter les zones dégradées. Les membres ont identifié les obstacles, en particulier en matière de promotion du marketing et de renforcement de la valeur ajoutée qui entravent l’utilisation des plantes médicinales et aromatiques. Les Parties doivent encourager l’échange d’expériences et de savoir-faire en ce qui concerne la valeur ajoutée et les stratégies de marketing des plantes médicinales et aromatiques. 2. Identification des projets et programmes: Principales décisions du Groupe : - Encourager l’échange d’information et d’expériences entre les centres d’excellence dans les deux régions. Identification des projets régionaux basés sur les plantes oléagineuses Etude intra régionale des impacts des espèces introduites au niveau des environnements locaux, exemple : leur caractère envahissant. Identification des plantes médicinales qui peuvent être cultivées en zones arides, semi-arides et sur terres dégradées. Identifier les projets basés sur les plantes oléagineuses ainsi que sur les plantes médicinales et aromatiques qui peuvent être utilisées pour encourager la mise en œuvre synergique des conventions. Identifier des projets transfrontaliers financés par le FEM sur les plantes oléagineuses, médicinales et aromatiques. Utiliser les organisations régionales et internationales pour faciliter un transfert d’expériences, de technologies et un savoir-faire entre les deux régions. Le groupe a décidé d’identifier trois projets (financement incluant le FEM) : 1. Projet PDF A à grande échelle 2. Projet à moyenne échelle 3. Projet d’octroi de petites subventions Les étapes à suivre sont les suivantes : • Créer un groupe de contact comprenant les parties prenantes des deux régions en vue de motiver l’initiative • Le groupe de contact élabore un document de conception sur l’initiative • Le document de conception est soumis au Secrétariat de l’UNCCD qui, à son tour, le soumet au FEM pour un financement potentiel UNCCD Page 20 • Obtenir un fonds du FEM afin de préparer une proposition exhaustive. Type de partenariat : Faire des échanges de connaissance, d’expériences et d’application de technologies aux niveaux national, régional et inter-régional. 4. Méthodes et stratégies pour une collaboration inter-régionale Asie – Afrique • • • • Entreprendre une formation inter-régionale Promouvoir une collaboration à travers les TPN pour les deux régions Créer un réseau cyber pour l’échange de connaissance et d’expériences et l’application de technologies. CGIAR peut jouer un rôle capital. 5. Stratégies relatives à la mobilisation de ressources humaines et financières Les étapes doivent être élaborées et convenues afin de développer des propositions de projet en vue de la mobilisation des ressources financières. Des réseaux doivent être mis en place au niveau des centres d’excellence en vue de mobiliser des ressources humaines. Les liens doivent être renforcés avec les industries utilisatrices et le secteur privé. Un partenariat doit être développé entre les principales parties prenantes notamment les paysans, les communautés locales autochtones, les femmes, les gouvernements nationaux et les administrations locales, les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Des efforts doivent être faits pour amener les jeunes et les volontaires notamment la population locale, les ONG et les volontaires des Nations Unies. 6. Projet de plan de financement Projet proposé 1: Lutter contre la désertification et l’éradication de la pauvreté en utilisant des plantes médicinales/aromatiques comme moyen de fourniture de revenus alternatifs aux communautés vivant dans et autour des zones dégradées des pays sélectionnés d’Afrique et d’Asie. Projet proposé 2: Lutter contre la désertification en introduisant et en utilisant les plantes oléagineuses et les plantes génératrices de biomasse comme une autre source d’énergie propre dans et autour des zones dégradées dans les pays sélectionnés d’Afrique et d’Asie. Bien-fondé : L’opportunité offerte par la nouvelle technologie basée sur des arbres à graines oléagineuses produisant de la biomasse et l’application de l’huile en tant que sources de bio-énergie propre offre une solution idéale pour utiliser de tels arbres comme un moyen de lutter contre la désertification dans les zones dégradées d’Afrique et d’Asie. Ceci constitue une diversification des moyens de subsistance et des revenus pour les communautés vivant dans et autour de ces zones. La même chose s’applique à l’utilisation des plantes médicinales et aromatiques qui montrent ou ont un potentiel pour leur culture sur UNCCD Page 21 des terres dégradées. Approche : Les projets cadres appuieront la mise en oeuvre du projet de réhabilitation des terres dégradées et/ou non utilisées en restaurant la végétation dans les pays sélectionnés d’Asie et d’Afrique en promouvant l’échange d’informations et d’expérience en matière de plantation, de production, de transformation et de marketing aux niveaux régional et inter-régional. Activités: Niveau national Les réunions des parties prenantes seront tenues pour promouvoir le concept de réhabilitation des terres dégradées à travers la culture des plantes médicinales/aromatiques et/ou de production d’énergie de biomasse et revoir l’état de dégradation des terres et concevoir des projets sur le terrain en vue de la réhabilitation des terres dégradées, promouvoir la plantation, la transformation et le marketing, créer et mettre à jour l’inventaire des espèces de plantes utiles à ces fins. Niveau régional Organiser des ateliers d’études et de formation Niveau inter-régional Organiser des ateliers d’études et de formation Principales parties prenantes : Paysans, scientifiques, médecins et secteur privé Délai : 5 ans Plan financier : Niveau national 50 000 – 300 000 dollars EU par pays (choisir 5 pays pour chacune des régions Afrique et Asie) Niveau régional 100 000 dollars EU pour chaque région Niveau inter-régional 200 000 dollars EU Autres remarques : Mettre l’accent sur l’utilisation des plantes médicinales afin d’impliquer le secteur privé. Préserver la connaissance traditionnelle. Le droit à la propriété intellectuelle des communautés locales et autochtones sur les plantes médicinales et aromatiques doit être pris en compte afin de garantir le point d’entrée du consentement informé. UNCCD Page 22 Annexe 5 Rapport du Groupe de travail N°4 « Développement des programmes de renforcement de capacités aux niveaux régional et interrégional » Président Rapporteur : : : Edoaurd BONKOUNGOU, Burkina Faso Nickey L //GASEB, Nambie Pierre RANDAH, CEMAC Facilitateur : Claude ADANDEDJAN, Mali national, Membres du groupe : Diallo Alpha Amadou, Mongelra Arhmadi, Sara Boundjouw, Le Qnoc Huy, Christophe Cocou Tossou, Amadji Guillaume, Richard Selemela, Ngerageza F.G, Lwakuba Alex, Agbato Seraphin, Awad Abdel Rahim, Soulegmane Mansamakan Keita, Epiphane Gbeboutin, Pierre Randah, Ichola Rihanarh, Kponglo Roger, Adamou Ountens Issaka, Nouhoun Moussa Alidon, Zodéhougan Euphrasie. Point sur la question Le renforcement de capacités en ce qui concerne l’agroforesterie et la conservation des sols mettant l’accent sur la lutte contre la désertification dans les régions Afrique et Asie est généralement faible. Trois niveaux d’intervention sont identifiés comme important. La recherche, le développement, la formation et l’éducation sont des niveaux qui font appel à l’interaction aussi bien des individus, des institutions que des différentes composantes. Au niveau individuel ou communautaire, les paysans n’investissent pas assez dans le renforcement de capacités car le secteur des ressources naturelles ne bénéficie pas de mesures d’incitation claires. On ne met pas assez l’accent sur les programmes de formation, en particulier l’enseignements en agroforesterie et en conservation des sols n’est pas assez soulignée. Ainsi, les services de vulgarisation offerts par le gouvernement et d’autres organisations ne sont pas assez ciblés. Les institutions de formation manquent également de sites de démonstration pratiques aussi bien pour les étudiants que pour la communauté étrangère. La formation elle-même est encore principalement axée sur le cadre institutionnel tertiaire et n’est pas décentralisée vers les divers autres niveaux de connaissance et de développement de compétences au niveau communautaire. Aussi, malgré l’initiative d’apprentissage et de partage d’informations en cours, on note une certaine faiblesse au niveau de la pollinisation croisée au plan interrégional. Il n’existe presque pas de partage ni d’échange d’informations. Au niveau du cadre de politique, bon nombre de gouvernements africains et asiatiques ont encore des problèmes pour répondre aux besoins de renforcement de capacités. Il n’existe pas un environnement politique favorable. UNCCD Page 23 Tout en admettant que de sérieux efforts de recherche ont été menés et que leurs résultats sont disponibles, il est évident que les informations et/ou connaissance qui en découlent ne sont pas largement partagées. C’est là un facteur entravant la libre circulation d’informations. Identification d’idées de projet/programme La nécessité de créer un programme de renforcement des capacités de conservation des sols et de l’agroforesterie afro-asiatique a été exprimée. Ce programme doit s’adresser aux besoins de renforcement de capacité à travers trois différents piliers/sphères. Comme indiqué ci-dessus, ceci concerne la recherche, (création de savoir), formation (formelle et informelle) et développement/communication (échange d’informations). Les besoins de renforcement de capacités identifiés selon ces piliers sont : 1. Recherche Améliorer la Connaissance technique des Indigènes (ITK) et la documentation qui s’y rapporte. Ceci permettra de s’assurer que le savoir-faire technique des communautés locales est retenu et bien exploité. Il est prévu que cela soit fait par une équipe multidisciplinaire composée de toutes les parties prenantes (ex: chercheurs, paysans, scientifiques). Ainsi, des stratégies doivent être recherchées afin d’améliorer l’ITK. Il y a également lieu de mettre en place des sites de démonstration qui aideront dans la recherche et la formation pratique des étudiants et des membres communautaires. 2. Formation et Communication (sensibilisation, échange d’informations) Tout d’abord, un programme de formation des formateurs (TOT) est nécessaire en vue de faciliter le flot de formation du haut en bas et vice versa. Des modules à court terme doivent être élaborés en vue d’intensifier la capacité des agents de développement aussi bien au niveau du gouvernement que de l’organisation de la société civile. Ces formations à court terme seront axées sur l’agroforesterie et la conservation des sols. Des modules de formation aux méthodologies participatives (PRA) doivent être développés. La formation participative à la rédaction de propositions “gagnantes” est essentielle. Les programmes de formation doivent aussi être révisés et élaborés correctement afin de répondre aux besoins de capacités en agroforesterie et en conservation de sols. Du matériel pédagogique doit être développé afin d’élaborer des manuels de vulgarisation. En ce qui concerne la prise de conscience et la sensibilisation, un journal afro-asiatique doit être créé afin de permettre le partage d’informations sur les divers thèmes et à divers niveaux. Des visites d’échange seront organisées au Niger en particulier sur des sites dans le but de partager la connaissance sur la production de la gomme et aussi en Tunisie pour des échanges sur la production des dattes et une familiarisation au marketing. Des recherches sont toujours en cours sur les sites d’échange et d’exposition en Asie. Il est également recommandé de suivre et de poursuivre le développement proposé du Centre de formation et de développement afro-asiatique (proposé au cours du 3ème forum afro- UNCCD Page 24 asiatique). 3. Type de partenariat Le réseau actif et l’échange d’informations constitueront la base de la coopération entre les deux régions. 4. Méthodes et stratégies pour une collaboration interrégionale afro-asiatique TPN 2 doit donner l’exemple au cours de la phase initiale du programme TPN2 doit être appuyé par les acteurs importants additionnels dans les deux régions. 5 & 6 Finances Il a été décidé que le groupe de travail (TPN2 et les membres additionnels de tous les secteurs) élaboreront des concepts pertinents sur la phase initiale et la localisation des ressources humaines et financières. -----------------------------------------