femmes de footbAlleurs

Transcription

femmes de footbAlleurs
S port
M O S E L L E
l e m A g A z i n e q u i pA r l e e n f i n d e v o u s
en cAdeAu
LE POSTER
2013-2014 DU
FC METZ
olivier
delAitre
entretien sAns
lAngue de bois
polinA
brAtuhhinA
elle nous rAconte
"son" estonie
3 782879 003500
www.mosellesport.fr
R28790 ˗0039 ˗ F : 3,50 €
00390
ces drÔles de dAmes
n°39 - novembre 2013 - 3,50€
femmes de footbAlleurs
sommaire
edito
Avant, le linge sale
se lavait en famille
Saviez-vous que « Michel Fernandel », « Rolland Tournevis »
et « Pierre Ménez » (ou Ménès, il ne sait pas trop Patrice) sont
les nouvelles stars du football français ? Au-delà de l’interview
hallucinante et cauchemardesque de l’international français Patrice
Evra qui, en outre, porte le brassard chez les Bleus, la question
est surtout de savoir où ça va s’arrêter. En effet, pas peu fier de
traiter quatre consultants (Bixente Lizarazu, Rolland Courbis,
Luis Fernandez et Pierre Ménès) dont trois anciens footballeurs de
« clochards » et de « parasites » sans oublier de se tromper allègrement
sur le palmarès de ses aînés (pas vrai Bixente ?), Patrice Evra a
également procédé à un massacre en règle de la langue française.
Au risque de passer pour un « vieux con rétrograde », quel exemple
le capitaine à la cinquantaine de sélections donne-t-il aux jeunes
footballeurs qui rêvent peut-être un jour de faire partie des Bleus ?
Envers et contre tout, Noël Le Graët, le président de la FFF a
décidé de le laisser « à la disposition de la sélection » après « le regret
manifesté par le joueur sur la forme » de ses propos polémiques. S’il a
certainement ses raisons, il est dommage pour l’équipe de France
qui va sportivement mieux, d’affronter la tempête médiatique qui a
suivi les propos de son capitaine. Capitaine qui, au passage, n’a
pensé qu’à sa petite personne, sans privilégier l’intérêt collectif,
et en jetant de l’huile sur le feu avant les barrages décisifs qui se
dérouleront ces jours-ci. Avant, le linge sale se lavait en famille.
Aujourd’hui, la place publique sert de machine à laver. Pas sûr
qu’elle lave plus blanc.
p. 8
p. 12
p. 17
face à face
Olivier Delaitre.
G rand angle
Les femmes de joueurs du
FC Metz.
reportages
Mathieu Paolillo, le Rallye
des Gazelles 2014 et Nicolas
Fauvergue.
8, rue des Pommiers 57890 Porcelette
Tél./fax: 03 87 00 69 29 - [email protected]
directeur de la publication
éric Zell
rédacteur en chef
Vivian Peiffer
Journalistes
Vivian Peiffer
Guillaume Quignon
publicité
[email protected]
conception et réalisation
France Knaff / Evicom
photog raphie
Philippe Gisselbrecht, France Knaff,
éric Zell, Panoramic
Editeur
Evypresse
N° de CPPAP : 0617 k 90408
N° ISSN : 2110-7068
Dépôt légal : à parution
Novembre 2013 - n°39
Abonnement 11 numéros : 30€
impression
Imprimerie SPEI - 54425 Pulnoy
Des idées de sujets, des manifestations sportives à nous
communiquer, des commentaires ou réactions au sujet des
articles ? Vous avez la possibilité de contacter la rédaction par
e-mail : [email protected]
Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement
les articles contenus dans le magazine sans l’autorisation de
l’éditeur. Les informations publiées ne peuvent faire l’objet
d’aucune utilisation commerciale ou publicitaire.
8
12
18
p. 30
Vivian Peiffer,
Rédacteur en chef
Evypresse
4
Paroles d'expert
Olivier Krumbholz.
p. 18
p. 38
Handisport
Certification de qualification
kayak.
24
Cœur g renat
Nestor Combin, le coup de
foudre.
28
moteurs
Lor Sport Events.
30
38
Le jour où
Marie Marchand-Arvier a été
vice-championne du monde.
MOSELLE SPORT
3
Paroles d’expert
Olivier Krumbholz
« Met z Han dba ll peut riva lise r
av ec n’i mp or te qu i »
Épisodiquement, Moselle Sport vous propose un entretien avec un expert du sport,
afin de faire avec lui un tour d’horizon
de l ’ac t u a l ité sp or t ive , sa ns l a ng ue
de bois. Après Bernard Zénier, Younès
El-Aynaoui, Dominique Chapatte et Denis
Balbir, entretien avec Olivier Krumbholz,
l’ancien sélectionneur des Bleues, jamais
avare de bons mots à propos de handball.
Extraits.
Guillaume Quignon
photo : Panoramic
plus politique car c’est vrai qu’avec l’expérience,
on peut être amené à vouloir se diversifier. Toute
proposition sera soumise à une réflexion de ma part.
Après 15 ans à la tête de l’équipe de France féminine, vous avez
été remplacé par Alain Portes en juillet dernier. Cette étiquette de
sélectionneur d’une équipe féminine ne vous ferme-t-elle pas des
portes pour entraîner des garçons et des clubs dans un avenir proche ?
O. K. : C’est une bonne question. Effectivement, on peut s’interroger car
en France, il y a un vrai clivage entre le handball masculin et le handball
féminin qui n’existe pas forcément à l’étranger. On a tendance à penser
qu’un entraîneur, ou n’importe quel acteur du handball féminin d’ailleurs,
sera forcément inférieur à un acteur du handball masculin. Mais je crois
qu’il y a des gens qui sont capables de faire preuve de clairvoyance et j’ai
toujours milité pour considérer les bons entraîneurs comme tels, qu’ils le
soient chez les filles ou les garçons.
C’est le handball masculin qui vous attire aujourd’hui ?
O. K. : Il m’attire au moins autant que le handball féminin. Ce serait
une nouvelle aventure car je me suis occupé du handball féminin durant
de très nombreuses années et cela me tente de voir ce que cela pourrait
donner au hand masculin. C’est une population que j’ai quittée il y a
longtemps et qui m’intéresse.
Est-ce utopique de vous voir un jour à la tête de Metz Handball ou
même de vous voir endosser un rôle plus politique comme chargé aux
sports à la Ville de Metz par exemple ?
O. K. : Rien n’est utopique. Je ne ferme aucune porte mais je lutte juste
contre le fait de mettre en difficulté un entraîneur, quel qu’il soit, quand les
résultats de son équipe sont un peu moins bons. Après, concernant un rôle
plus politique, je vous répondrais que tout m’intéresse. Quand on a dirigé
des équipes, on a envie de diriger d’autres équipes, même d’orientation
4
MOSELLE SPORT
Quelle analyse faites-vous du parcours de Metz
Handball en Ligue des Champions* ?
O. K. : Metz a bien démontré contre Krim Mercator
(victoire 21-20 le 20 octobre dernier, NDLR) que ses
deux rencontres perdues contre Leipzig et Sävehof,
en début de Champion’s League, ne correspondent
pas à la valeur de l’équipe et qu’elles ont fait des
mauvais matches malheureusement. Elles ont, en
tout cas, le niveau de la Ligue des Champions et
qu’hormis Györ, qui possède toutes les meilleures
joueuses du monde, Metz peut rivaliser avec toutes
les autres équipes européennes.
Et que pensez-vous du parcours du Paris SG et de
Dunkerque en C1 masculine ?
O. K. : Je ne pense pas que cela soit des résultats qui
correspondent à la valeur des équipes françaises. En
fonction des équipes, il y a des problèmes divers.
Le PSG n’est pas à son niveau, il ne faut pas oublier
que le club a sûrement le plus gros budget au monde
et certains des meilleurs joueurs du monde aussi.
Paris tourne moyennement en championnat et elle ne
tourne pas en Ligue des Champions (1V, 1N, 2D au
moment de l’entretien, NDLR) et il faudra mettre les
bouchées doubles pour se qualifier. Pour Dunkerque,
c’est un problème de budget et d’épaisseur d’effectif à
ce niveau-là. Ça va être très dur pour eux.
*L’entretien a été réalisé le 23 octobre dernier, alors que Metz
n’avait gagné qu’un match sur trois en Ligue des Champions.
mi-temps
+
+
+
+
++
+
up
La Messine Grace zaadi qui a connu ses premières sélections courant
octobre en Finlande et contre la
Slovaquie. Elle a profité, du reste, de
la blessure d’Allison Pineau, pour
grappiller du temps de jeu en Bleue.
Julien Absalon va bien. Merci.
Blessé depuis le 31 août dernier
(double fracture costale), le Vosgien
a fait un retour brillant à NeuvesMaisons le 27 octobre dernier en
faisant cavalier seul jusqu’au bout.
une façon de se remettre en selle
pour huit courses de VTT en un
mois et demi.
Le retour gagnant de pablo Correa
à l’AS Nancy-Lorraine. Victor ieu x de Cler mont, Nîmes et
Caen, l’entraîneur uruguayen a
parfaitement su soigner son retour
en Meurthe-et-Moselle, obtenant
même les prolongations à Rennes
(1-2, a.p) en Coupe de la Ligue.
Metz Tennis de table qui connaît
quelques difficultés pour sa première
en Ligue des Champions. Bien que
novices en la matière, les joueuses de
Loïc Belguise Belguise ont tout de
même réussi à battre Berlin pour leur
unique victoire. Patience et longueur
de temps...
Morgan parra a été suspendu le
16 octobre pour deux semaines par
la Ligue pour des coups de poings
portés sur un joueur de BordeauxBègles lors du match de la 8e journée
du Top 14. Cette suspension a failli
lui faire manquer le match du xV de
France contre la Nouvelle-Zélande
le 9 novembre dernier.
Début de saison manqué pour les
basketteurs de l’Union Sainte-Marie/
Metz qui ont déjà perdu six rencontres
sur les sept premières journées. Dans
le bas du classement en compagnie de
Saint-Dizier, St-Charles et Kaysersberg, les Mosellans devront vite réagir.
-
6
down
-
-
moselle sport
-
-
-
Transferts, infos, retraites… Vous saurez tout sur les anciens « Mosellans ».
foot bAll
Formé au club, le défenseur Michel Lê a été prêté jusqu’à la fin de la saison
à Cherbourg (National). Gravement blessé lors de la 4e journée de National l’an
passé, le défenseur central de 20 ans aura l’occasion de poursuivre son ascension en
Basse-Normandie.
robert pirès a fait son retour le 11 novembre dernier à Saint-Symphorien à
l’occasion d’un match caritatif en faveur de l’association « Rêve de Clara » qui vient
en aide aux enfants malades et défavorisés des îles de l’Océan Indien. Lors de cette
rencontre, d’autres anciens Messins étaient présents : Sylvain Wiltord, Stéphane
Borbiconi, David Terrier ou Cyril Serredszum.
Messin de 1986 à 1988, Christian Bracconi assurera l’intérim suite à
l’éviction de Fabrizio ravanelli à l’AC Ajaccio le 3 novembre dernier jusqu’à la
trêve hivernale. Directeur du centre de formation de l’ACA depuis 2010, l’ancien
attaquant a également été patron de la formation à Bastia durant un an.
Ca roule toujours pour Mathieu Duhamel. L’ancien messin, aujourd’hui
sous les couleurs du Stade Malherbe de Caen continue de faire frémir les
défenses adverses. Lors des dix premières journées, l’attaquant de 29 ans a déjà
marqué à six reprises. Son passage au FC Metz aura été salvateur pour l’ancien
Troyen.
Des nouvelles de… Nuno Fréchaut. Messin entre 2009 et 2011, le Portugais
végète aujourd’hui en D3 portugaise dans l’ancienne place forte du championnat
lusitanien : Boavista. Auteur de 43 matches en deux saisons, le défenseur de 36 ans
finit modestement sa carrière.
Les Queens Park Rangers (Ang) ont recruté Oguchi Onyewu, l’ancien Messin
âgé aujourd’hui de 31 ans. Le défenseur international américain (68 sélections) était
libre depuis la fin de son contrat avec le Sporting Lisbonne en juin dernier. Il s’était
entrainé avec les Grenats durant quelques semaines en début de saison. QPR est
actuellement en 2e division anglaise.
Vous pensiez l’avoir perdu de vue, nous vous donnons des nouvelles de lui.
Né au Maroc en 1979, Youssef Mokhtari rejoint le FSV Francfort
à 18 ans. Finaliste de la CAN 2004, il s’impose outre-Rhin dans les
années 2000 après des passages fructueux à Burghausen et Cottbus,
au point de signer à Cologne, en 2005. Après un départ à Duisbourg
et un prêt au Qatar, le milieu de terrain international (24 sél.) retrouve
le club de ses débuts, Francfort avant d’aller à Greuther Fürth en 2009. C’est
un an et demi plus tard que le FC Metz décide de recruter le Marocain, en janvier 2010. Après seulement 12 matches en grenat, il quitte le club en août 2010
pour… l’Allemagne et le club de 3e division, Burghausen où il est encore aujourd’hui.
Photos : DR
-
+
lA bAlAde des Anciens
brAcconi à lA tÊte de l’AcA Jusqu’à lA trÊve
tous sports
AgendA
le top 3...
des chAmpions dont les médiAs pArlent trop peu
fc metz
GErMAIN CHArDIN
(AVIrON)
1
Chardin
Champion du monde 2010, vice-champion olympique à Londres
en 2012 et médaillé de bronze à Pékin en 2008, Germain
Chardin ne peut guère faire mieux pour faire parler de lui. Le
Lorrain, associé à Dorian Mortelette à Londres, est, à 30 ans,
l’un de nos plus grands champions lorrains.
CHArLES FrANÇOIS
(MUAY-THAÏ)
Quatre fois champion du monde, double champion intercontinental et trois fois champion d’Europe, Charles
François paye la faible médiatisation de son sport, le
muay-thaï (box thaï), malgré un palmarès hallucinant.
Le Mosellan est certainement le meilleur du monde de sa
discipline actuellement.
2
Molliens
Le 29 novembre contre Auxerre et le
20 décembre contre Troyes, au Stade
Saint-Symphorien.
bAsKet-bAll
metz bc (f)
N3 : le 24 novembre contre Chalonsur-Saône et le 8 décembre contre
Dutlenheim au gymnase de l’Arsenal.
hAndbAll
François
STépHANE MOLLIENS
(TENNIS DE TABLE HANDISpOrT)
3
footbAll
Vice-champion olympique à Londres en 2012, double médaillé
d'argent à Pékin en 2008, champion d'Europe en 2011 et
champion d’Europe par équipes en 2013, le pensionnaire du
TC Moulins-lès-Metz est l ’une des grandes f iertés du
handisport français. à 39 ans, Stéphane Molliens prouve qu’il
fait encore partie des meilleurs de sa discipline.
pot pourri
les meilleurs tweets
60 millio ns de suppo rters
matthieu pécot @matthieupecot
Les mecs censés être journalistes sont des vulgaires supporters
et les supporters jouent les journal istes. Continuez, je vous
regarde.
men ez Ave c un z
rémi Alezine @re miA lezi ne
Deu x fois que la caméra capte Jéré
my Menez en trai n de
sourire. C'est carrément louche... #PS
GASSE
un om à AbAttre
raymond domenech @raymon_domenech
Et dire que l'OM n'a fait que des bons matchs en CLigue !
metz hAndbAll (f)
Le 17 novembre contre Sävehof
(Suède) en Ligue des Champions
aux Arènes de Metz.
lutte
chAmpionnAt
de frAnce
Championnat de France de lutte les
14 et 15 décembre à Sarrebourg.
volley-bAll
terville-florAnge
oc volley (f)
Ligue A : le 23 novembre contre
Évreux et le 7 décembre contre Pays
d’Aix Venelles à Terville.
footbAll
cso Amnéville
CFA2 : Le 23 novembre contre
Saint-Louis Neuweg et le 14 décembre contre Morteau Montlebon.
hAndbAll
hb sArrebourg
Nationale 3 : Le 23 novembre contre
Chambéry au centre sportif Pierre
de Coubertin.
moselle sport
7
face à face
Olivier Delaitre
Olivier Delaitre
« En Fr a nc e, no us avo ns
de trè s bon s jou eur s »
Au même titre que Julien Boutter, Olivier Delaitre est l’un des derniers grands joueurs lorrains à avoir fait partie des 50 meilleurs
mondiaux. Pour Moselle Sport, le joueur formé à l’ASPTT Metz a
regardé dans le rétroviseur, partageant avec nous les moments
forts de sa carrière et donné son avis averti sur le tennis actuel. Entretien à bâtons rompus.
Vivian Peiffer // photos : Panoramic, DR
8
MOSELLE SPORT
laps de temps, personne ne m’a jamais proposé de coacher
ou de simplement donner mon avis. Peut-être que je dis
des choses que je ne devrai pas dire… Après tout dépend
des objectifs que l’on souhaite atteindre. Mais le haut
niveau est et restera le haut niveau. Ça, ça n’a pas changé.
Au cours de votre longue carrière professionnelle, de
1986 à 2000, vous avez vu défiler un grand nombre
de joueurs dont un certain Björn Borg sur le retour.
Qu'avez-vous appris à son contact ?
Lorsque vous jouez contre un monument comme Borg,
vous avez forcément en tête son palmarès (11 grands
chelems, 6 fois Roland-Garros entre autres) et ses duels
dantesques face à un autre monument, John Mc Enroe.
À l’époque, les médias en avaient fait des tonnes sur
le retour de Borg. De mon côté, je n’ai pas su gérer
comme il fallait cette pression générée par la rencontre
et j’ai peut-être eu, à ce moment-là, des déclarations
malencontreuses. Même si je l’ai battu, ça n’était pas
un souvenir impérissable à chaud. Avec le recul, il est
évident que le fait d’avoir joué contre l’un des meilleurs
tennismen de tous les temps, restera un grand moment
de ma carrière.
Les Bleus victorieux de la Coupe Davis 1991 : en
arrière-plan, Philippe Chatrier (président de la FFT),
Henri Leconte et Guy Forget. Au premier plan, de
gauche à droite : Fabrice Santoro, Arnaud Boetsch,
Yanick Noah (capitaine) et Olivier Delaitre.
Vous avez été formé à l'ASPTT Metz. Quels souvenirs
gardez-vous de cette époque ?
Une époque – de 1980 à 1985 – où le tennis était en plein
boom. De 12 à 17 ans, j’ai eu la chance d’évoluer au sein d’un
bon groupe, assisté par un très bon professeur et surtout dans
une ambiance festive et conviviale. Je garde également un très
bon souvenir des pâtisseries au bar de l’ASPTT (rires) !
Le tennis lorrain n'a pas trouvé de digne représentant depuis
votre belle ascension – n°33 en 1995 – puis celle, plus tardive,
de Julien Boutter. Est-ce, pour autant, plus compliqué en
Lorraine qu'avant d'éclore au plus haut niveau ?
Je ne pense pas. Je ne pense pas non plus que ce soit un problème
typiquement lorrain car ce n’est pas plus difficile qu’ailleurs. Après
ma carrière, j’ai résidé à Metz pendant quatre ans. Pendant ce
D’autres joueurs vous ont-ils marqué ?
Incontestablement, Pete Sampras et André Agassi.
Ce dernier étant d’ailleurs le seul joueur à déclencher
sa frappe avant que la balle ne rebondisse au sol : je
n’avais jamais vu ça ! Il y avait aussi Michael Stich,
imperturbable sur toutes les surfaces ainsi que Bruguera
et Kuerten sur terre battue. Dans les années quatrevingt-dix, la plupart des joueurs étaient difficiles à jouer
car les surfaces accéléraient le rebond. Par exemple,
Goran Ivanisevic faisait la différence sur la qualité de ses
services (entre 1 600 et 1 800 aces au cours de sa carrière,
NDLR). Aujourd’hui, le constat est différent : la surface
a moins d’importance, les joueurs frappent plus vite et
sont plus rapides qu’auparavant.
Vous avez évolué aux côtés de Guy Forget, Arnaud
Boetsch ou Cédric Pioline et fait partie de l’équipe de
France, victorieuse de la Coupe Davis en 1991. Avezvous encore des contacts avec vos coéquipiers ?
J’ai les numéros de téléphone de chacun. On se voit quand
je vais sur Paris. Or, depuis que j’ai quitté la capitale,
le lien est difficile à entretenir.
Avec Fabrice Santoro, un autre joueur de votre
génération, vous constituiiez une paire impressionnante en double. Qu'est-ce qui faisait la force de
votre duo ?
On avait de la percussion dans les échanges et on
MOSELLE SPORT
9
face à face
Olivier Delaitre
retournait mieux la belle que quiconque !
Qu’est-ce qui a fait, qu’à un moment donné, votre
carrière s’est dirigée davantage vers le double ?
J ’a i toujours bien a imé le double. C ’est sur tout
mon gaba rit qui l ’a décidé. J ’ éta is l ’un des plus
petits joueurs du circuit, voire le plus petit (1,70 m,
NDLR) et le double – qui me permettait d’exprimer
pleinement mon tennis – avait la faculté de générer
beaucoup moins de déplacements et moins de surface à
couvrir qu’en simple. Un atout déterminant pour un
petit gabarit.
Quelle serait, selon vous, la paire idéale de double pour
l'équipe de France ?
Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet sans hésiter.
Malheureusement, ils ne le jouent pas assez, en raison du
calendrier en simple. Et il faut gérer la fatigue physique, ce
qui n’est pas simple non plus. En France, nous avons de très
bons joueurs : outre Tsonga et Gasquet, on peut également
compter sur Gaël Monfils, Gilles Simon et Benoît Paire,
auteur d’une très belle saison.
Parlons justement de cette génération, en particulier
de la "garde noire", surnom donné au trio formé par
Tsonga, Monfils et Ouanna…
Jo n’a pas eu la possibilité de jouer à 100 % en 2013
car il a été blessé. Il a fait le maximum avec ce que son
corps lui permettait de faire. Si la saison prochaine, il
est épargné par les blessures, il pourra légitimement
aller voir ce qui se passe au niveau du top 5. L’avenir
nous dira aussi s’il a fait le bon choix pour ses coachs.
Ca r le fonctionnement "entra îneur-joueur", c’est
comme un couple. Il y en a qui marchent et d’autres
pas…
En parlant de coaching, je peux aussi vous parler de
Gaël. Nous sommes toujours restés en contact : il parle
tennis et je parle tennis. Cela suffit pour garder le lien.
Ses blessures à répétition ne l’ont pas aidé ces derniers
temps mais peut revenir au plus haut niveau qui était le
sien en 2011 (n°7). Pour atteindre cet objectif, il lui faut
bien sûr conserver un coach et être plus régulier dans son
travail. Reste Josselin : il manque de confiance en lui par
rapport aux deux autres et l’accumulation de blessures lui
a également joué des tours.
Et les autres Français ?
Comme je vous l’ai dit précédemment, le "5" incontournable
est représenté par Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon et
Paire. Ensuite, il y a Chardy qui est encore jeune, apte à
prendre la relève des Mahut et autres Benneteau qui restent
de très bons joueurs.
10
MOSELLE SPORT
Olivier Delaitre
en 5 dates
1984
Naissance d ’Olivier Delaitre à Metz. Il débute
sa carrière professionnelle en 1986 chez lui au
tournoi de Metz par un succès sur l ’Égyptien
Ahmed El Mehelmy et enchaîne par une première
pa r ticipation à Roland-Ga rros où il s’ incl ine
au premier tour contre le futur finaliste Mikael
Pernfors.
1990-1991
Il remporte son premier tournoi, le challenger de
Brest, puis celui de Guadeloupe en février 1991. La
fin d’année est brillante puisqu’il termine l’année au
39e rang mondial et 2 e français derrière Guy Forget
n°7.
1995
Il finit la saison 33e à l’ATP, ce qui restera son meilleur
classement mondial.
2000
Il met un terme définitif à sa carrière en juillet 2000
par une victoire en match de Coupe Davis avec Nicolas
Escudé contre la paire autrichienne.
2013
Il effectue une pige en tant que coach auprès de Gaël
Monfils.
Le 3 novembre dernier, Djokovic a
gagné Bercy. Il semble désormais
évident que rien ne peut arrêter le
Serbe. Néanmoins, dans plusieurs
interviews, vous avez confié avoir
toujours été fan du jeu de Federer.
Peut-il reprendre à terme sa place
de n°1 mondial qui a été la sienne
302 semaines consécutives ?
Très clairement, non. Pour être
premier sur le circuit, il faut très bien
jouer toute la saison et participer à
tous les tournois. Roger a toujours
l ’objectif de gagner un Grand
Chelem mais être n°1 lui demande
aujourd’hui trop d’énergie et trop
d’efforts. Puis il a 32 ans. Or, Roger reste Roger. Du Big
Four*, c’est celui qui est toujours le plus talentueux et le plus
surprenant : ses coups sortent de nulle part ! Tennistiquement
parlant, il fait des choses incroyables avec sa raquette !
« à metz, personne
ne m’a jamais proposé
de coacher ou de
simplement donner
mon avis. Peut-être que
je dis des choses que je
ne devrai pas dire… »
Un mot sur le tennis féminin. Que pensez-vous de la petite
crise que traverse le tennis féminin qui n'a pas de leader
depuis l'arrêt soudain de Marion Bartoli ?
Je ne saurai vous répondre car j’observe le tennis féminin de
très loin. À part vous dire que Serena Williams est la meilleure
et que Marion Bartoli n’aurait pas dû, à mon avis, arrêter sa
carrière, je ne pourrai pas vous éclairer davantage.
Et vous, quelles sont vos perspectives pour 2014 ?
Pour l’instant, je ne sais pas. J’ai été entraîneur fédéral pendant
six ans au sein de la Fédération, travaillé deux ans au Tennis
Spora au Luxembourg et effectué une pige très récemment
avec Gaël Monfils. En cette fin d’année 2013, je suis pour ainsi
dire, vacancier. Et quitte à en être un, j’ai choisi le sud de la
France pour résidence principale** !
*Novak Djokovic, Rafael Nadal, Andy Murray et Roger Federer.
**Olivier Delaitre habite à Cagnes-sur-Mer.
MOSELLE SPORT
11
G rand angle
Femmes de joueurs
L’am our et rien d’au tre ?
On les imagine oisives, arpentant les boutiques avec l’argent de
leur joueur de mari, s’affichant fièrement en tribune comme « femme
de ». Erreur : épauler un footballeur est un métier à plein temps
nourrit de nombreux sacrifices. Si certaines femmes de joueurs ont
jeté l’opprobre sur ce rôle si singulier, les autres luttent assidûment
contre cette image de femme-objet attirée par l’argent facile. On
casse le mythe. Enquête.
Guillaume Quignon // photos : France Knaff
Dans le monde du football, on les surnomme les « Wags »
(pour « Wives and Girlfriends »). En France, on se contente
de les appeler « femmes de footballeurs ». Certaines ont
12
MOSELLE SPORT
craqué sur eux avant la reconnaissance et les contrats à sept
chiffres, d’autres les ont séduits bien après. Mais qui sont
finalement ces femmes discrètes, inf luentes et toujours
la série britannique « Footballer’s Wives », un carton outre-Manche, mais
passée totalement inaperçue dans notre chère patrie (diffusion sur M6 entre
2005 et 2009). « L’image véhiculée par les femmes de footballeurs est désastreuse,
souligne Maïtena, la compagne de Jérémy Choplin. Quand j’ai commencé
à fréquenter Jérémy, certaines personnes de mon entourage ont eu des propos très
négatifs sur la situation », « l’affaire Zahia faisait la Une des journaux quand j’ai
commencé à fréquenter Yeni, ajoute Alicia. C’est surtout l’image des footballeurs
qui en a pris un coup à ce moment-là. » « "Toutes les femmes de footballeurs sont
cocues" m’a-t-on dit, sourit Maïtena. Cette image ne changera jamais. Tant que
les frasques des joueurs seront médiatisées, il n’y a aucune chance que cela change.
On n’y prête pas attention outre mesure. »
présentes dans les stades pour soutenir
leurs hommes ? « Nous sommes des femmes
comme les autres, précise d’emblée Alicia,
26 ans, compagne de Yeni Ngbakoto. Nous
ne sommes pas des fans de football prêtes à tout
pour partager la vie d ’une personnalité de la
région. Pour nous, c’est un pur hasard. » « J’ai
rencontré Johann au collège à Saint-Rémyde-Provence, ajoute Virginie Carrasso.
Inutile donc de vous préciser qu’on était encore
loin de la carrière professionnelle (rires). »
Loin du strass et des paillettes des stars
du ballon rond, la plupart des femmes
de footballeurs doivent endurer l’image
désastreuse de ce rôle si pa r ticu l ier,
saccagée par l’affaire « Zahia » et écornée
par les agissements excessifs des Victoria
Beck ham ou Irina Shayk – madame
Cristiano Ronaldo –, à peine redorée par
Profession : femme de footballeur ?
On les imagine volontiers inactives, les lèvres « so glossy », le cheveu brillant
et plus facilement adeptes de « Secret Story » que de « Secrets d’Histoire ».
Et ce n’est pas Émilie Nefnaf, révélée dans l’émission de téléréalité de TF1,
et compagne de Jérémy Ménez, le joueur du Paris Saint-Germain, qui
pourrait nous contredire. Mais pourquoi autant de clichés sur ces fantasmes
des temps modernes ? « On envie leur statut parce qu' à 22 ans, elles conduisent
de chouettes cabriolets, portent des Louboutin et arborent des sacs à 5 000 euros,
remarquait Pierre Ménès, figure du « Canal Football Club », sur Canal+,
dans les colonnes de L’Express récemment. Je ne les plains pas, mais elles
doivent aussi faire preuve de dévotion. » Selon lui, « le cœur de la machine,
c'est le corps et le mental de leur conjoint. Elles doivent donc surveiller ce qu' il
mange, s' il se repose suffisamment, même quand le couple a un bébé, et éviter que
son esprit ne soit pollué par les menus détails de la vie quotidienne ». « Nous ne
vivons pas dans le même monde que les femmes des joueurs internationaux tout
de même, nuance Virginie, belle-sœur de l’international Cédric Carrasso.
On nous voit comme des femmes privilégiées avec la belle vie mais ce n’est pas
tout à fait vrai. Tout n’est pas rose non plus. Le changement de région, quitter son
travail et se refaire un réseau professionnel, être dépendante de la vie de l’autre,
vivre les désarrois de son homme, être souvent seule, s’occuper seule des enfants
avec tout ce que cela comporte, il faut être mentalement prête à affronter tout ça.
On a un vrai rôle à jouer sur la carrière du joueur. On ne se plaint pas mais on
est très loin des clichés et les fantasmes qu’entourent les femmes de joueurs. » Un
travail d’accompagnement qui oblige, parfois, les femmes à mettre leur vie
« La vie ne s’arrête
pas quand on
partage la vie
d’un footballeur
professionnel. »
Barbara
MOSELLE SPORT
13
g rAnd Angle
femmes de Joueurs
Alicia et Yeni Ngbakoto.
professionnelle de côté pour pouvoir
soutenir la carrière de leur mari. Mais
pas tout le temps. « Je n’ai pas arrêté
de travailler quand je me suis mise en
couple avec mon copain, note Barbara,
la compagne de Th ibaut Bourgeois. La
vie ne s’arrête pas quand on partage la
vie d’un footballeur professionnel. » « Je
n’ai pas fait cinq ans d’études pour rien,
ajoute Alicia. Je compte bien continuer
de travailler, peu importe la carrière de
Yeni. » « C’est important d ’avoir son
activité propre pour se raconter chacun sa
journée », renchérit Maïtena. On est
donc bien loin de la méthode Zlatan :
« Ma femme n’a rien à voir avec mon
football. elle reste à la maison pour
s’occuper de mes enfants. C’est la seule
chose dont j’ai besoin. »
UN éQUILIBrE prIMOrDIAL
pOUr réUSSIr UNE
CArrIÈrE ?
Et si f inalement, c’était les footballeurs qui auraient plus besoin
d e s fem me s q ue le c ont r a i r e ?
« L’entourage du joueur est primordial,
14
moselle sport
constate Albert Cartier, l’entraîneur
grenat. Un joueur bien chez lui et bien
dans sa tête ne pourra que se concentrer
à 100 % sur son métier. Les joueurs
qui papillonnent sont plus instables,
sportivement parlant. » Alex Ferguson,
à Manchester united, menait des
enquêtes sur les futurs joueurs qu’il
souhaitait acquérir, notamment sur
sa vie de couple, Luis Fernandez,
au Paris Saint-Germain tranchait
toujours pour l’homme marié avec
des enfants pour s’assurer de son
« équilibre psychologique ». « Quand
vous avez quelqu’un sur qui vous
reposer, c’est plus facile pour aborder
les périodes compliquées », ajoute
Albert Cartier. « La femme est très
importante dans la carrière du joueur,
complète Virginie Carrasso. elle lui
permet de se stabiliser et donne un avis
objectif sur la situation. Avec Johann,
on parle de ses choix sportifs et j ’ai
une influence sur ses décisions. » Si les
femmes des joueurs ne peuvent pas
permettre à leur équipe de marquer
un but de plus, leur rôle en interne est
capital. Exemple en 2002. Dans une
interview au journal L'équipe, Roger
Lemerre, ex-sélectionneur des Bleus,
était revenu sur les raisons du fiasco
lors de la Coupe du monde en Corée
du Sud (élimination au premier tour) :
« Ce qui a changé : c’est qu’entre 1998
et 2002, les couples se sont lézardés.
J’ai mal intégré cette dimension. en
1998, l ’ harmonie des familles existait.
en 2002, il nous a manqué un leader
chez les femmes, ce qu’ était Adriana
Karembeu. en Corée, elle n’ était pas
là (Christian n’était pas sélectionné
pour le Mondial, NDLR). on faisait
venir les femmes pour briser les tensions
entre les joueurs, mais s’ il fallait aussi
briser les tensions entre les femmes… »
Sans Adriana Karembeu, certaines
compagnes l'ont joué perso.
LES FEMMES COMME BOUC
éMISSAIrE ?
On a beau louer l ’importance des
femmes dans la vie de leur mari,
femme de footballeur est une tâche
délicate. Les médias britanniques ne
sont pas tendres avec celles qui, selon
eux, sont soient « rivales, pimbêches,
dépensières ou absentes ». Quoi qu'elles
« ON NOuS VOIT
COMME DES FEMMES
PRIVILéGIéES AVEC
LA BELLE VIE MAIS
CE N’EST PAS TOuT
à FAIT VRAI. »
VIRGINIE CARRASSO
Virginie et Johann Carrasso.
moselle sport
15
g rAnd Angle
femmes de Joueurs
fassent, elles seront critiquées. Pour
the Guardian, « le cliché à propos des
femmes de footballeurs veut qu'elles
forment le troupeau d'un fond de bus
scolaire, le côté manucuré en plus, et
qu'elles dépensent le PIB de l'équateur
dans une session shopping de deux
heures ». D'après the Daily Mail, des
personnalités anglaises ont conclu
que « la responsabilité de la piteuse
élimination anglaise en quart de finale
du Mondial 2006 tenait autant des
dribbles de Cristiano Ronaldo que des
dérapages en tous genres des Wags ».
Le défenseur central de Manchester
utd , R io Fe rd i n a nd , ne d i s a it
pas aut re c hose da ns the Daily
telegraph : « C' était le cirque, le football
était devenu secondaire. » Femme de
footballeur, bouc émissaire ou réel
danger ? « Beaucoup de choses sont
dites sur les femmes de joueurs, peu de
choses sont vraies selon moi, explique
Ma ïtena. Certes le football draine
énormément d ’argent dans certains
clubs, et du coup, l ’amalgame est vite
fait avec l ’attirance des femmes pour
l’argent des footballeurs. Mais je trouve
tout ça démesuré. »
FIGUrE MATErNELLE ET
rEpÈrE AFFECTIF
à la petite échelle de la Ligue 2, les
lois ne sont pas les mêmes. Bien que le
salaire moyen d’un joueur de Ligue 2
est de 16 000 euros (chiffres 2012),
Maïtena et Jérémy Choplin.
16
moselle sport
« "TOuTES LES
FEMMES DE
FOOTBALLEuRS
SONT COCuES"
M’A-T-ON DIT »
MAÏTENA
Barbara et Th ibaut Bourgeois.
on est bien loin des Ferrari et des trois
villas à Miami. Mais pour le grand
public, toutes les femmes sont à mettre
dans le même panier. à tort. « Quand
j’ai rencontré Jérémy, il jouait à Bastia
en National, raconte Maïtena. Je ne
connaissais pas son train de vie et ce n’était
pas ça le plus important. et ça, certaines
personnes n’y croient pas. » « Pour ma part,
je ne savais même pas qu’il y avait un club
de football professionnel à Metz, sourit
Barbara. Je n’y connaissais rien en matière
de football et quand Thibaut m’a raconté
son métier, cela n’a rien changé. C’ était
un métier comme un autre pour moi. »
Personne pour croire à la rencontre
fortuite, au coup de foudre, à l’unique
pouvoir du charme ? La plupart des
joueurs de foot ont commencé le
football très tôt, à l’âge de 11-12 ans,
au centre de formation, souvent loin
de chez eux, avec une adolescence
sacrifiée sur l’autel de la compétition
et de la réussite sportive. une jeunesse
tronquée sans vraiment l’occasion de
faire des rencontres, de flâner avec les
copains et d’aller en soirée. Résultat,
beaucoup d 'entre eu x, en manque
de repères affectifs, voire de figure
maternelle, se casent rapidement. Leur
première copine, une amie d'enfance
parfois, peut alors devenir leur pilier, la
figure toute-puissante d'un foyer dans
lequel les enfants arrivent vite aussi.
« tout s’est fait assez hâtivement, corrobore
Alicia, enceinte de sept mois. Cela fait
deux ans que nous sommes ensemble et
nous souhaitions rapidement fonder une
famille avec Yeni. Ce projet de famille
nous tenait vraiment à cœur. » Virginie
et Johann Carrasso, tous deux âgés de
25 ans, sont déjà mariés et les heureux
parents de deux enfants. Douce image
d’épinal ? Définitivement non.
moselle sport
17
reportAge
mAthieu pAolillo – ironmAn d’hAwAÏ
l’en fer Au pArA dis
SI LES îLES H AWA Ï, Au CENTR E DE
L’OCéAN PACIFIQuE, SONT CONSIDéRéES
à JuSTE TITRE COMME LE PARADIS SuR
TERRE, LEuR IRONMAN – COMPRENEZ
3,8 KM DE NATATION, 180 KM EN VéLO ET
42 KM DE COuRSE à PIED – RESSEMBLE
DAVANTAGE à L’ENFER. CE QuI N’A PAS
DéCOuRAGé MATHIEu PAOLLILO, SEuL
ET uNIQuE MOSELLAN à S’ALIGNER Au
DéPART LE 12 OCTOBRE DERNIER.
Vivian Peiffer // photo : DR
Les sportifs, dits de « l’extrême », ont souvent leur place
dans Moselle Sport. Si certains tentent les 100 km de Millau,
d’autres aff rontent les dunes du sud marocain à travers le
Marathon des Sables ou s’essayent à la Diagonale des Fous
à la Réunion. Mais tous ont un dénominateur commun : ils
sont Mosellans ! Mathieu Paollilo, maître-nageur sauveteur
à Faulquemont ne déroge pas à la règle. Celui qui a d’abord
écumé les bassins, en glanant notamment quelques titres
départementaux et régionaux, s’est retrouvé à l’âge de
dix-huit ans au départ de son premier triathlon. « C’était
à Creutzwald en 2003 mais c’était surtout pour essayer »,
se souvient Mathieu Paolillo. Le véritable déclic a eu lieu
deux ans plus tard lors du triathlon de Metz. Dès lors, le
jeune homme se prend au jeu, enchaîne les épreuves S*
« à HAWAÏ,
L’AMBIANCE EST
PHéNOMéNALE ET LE
PuBLIC A uN PROFOND
RESPECT POuR LES
PARTICIPANTS. »
18
moselle sport
puis DO** avant de s’inscrire à son premier Ironman en 2011
à Roth en Allemagne. une première expérience concluante
qui le conduit à Klagenfurt en Autriche. « Un Ironman
qualificatif pour celui d’Hawaï considéré comme l’épreuve la plus
emblématique du genre. L’objectif était de monter sur le podium
car les 3 premiers de chaque catégorie validaient leur billet pour
les îles Hawaï. » Résultat des courses : 3,8 km de natation
bouclés en 53 minutes, 180 bornes de vélo expédiées en 4 h 45
et marathon clôturé en 3 h 12. une performance accomplie
grâce à 20 heures d’entraînement hebdomadaire qui le place à
la fois sur la 2e marche du podium et dans l’avion à destination
du Pacifique.
186E SUr 1 960
Arrivé à Hawaï neuf jours avant l ’événement, Mathieu
mesure d’emblée la différence existante avec les autres courses
auxquelles il a participé. « Lorsqu’on sort de l’avion, la première
chose perceptible est la chaleur étouffante ! Mais j’ai surtout ressenti
l’effervescence qui est montée crescendo jusqu’au jour J. L’ambiance est
phénoménale et le public a un profond respect pour les participants. »
Sur les 2 100 qui ont pris le départ, 1 960 sont arrivés et
Mathieu a pris la 186e place. Soit 9 h 24 d’efforts surhumains
répartis entre 58’40 de natation, 4 h 48 de cyclisme et 3 h 30 de
course à pied, « cette dernière discipline étant sans aucun doute la
plus éprouvante, autant pour l’organisme que pour le mental. Dans
ces cas-là, on pense à énormément de choses – notamment aux gens
qui nous soutiennent – mais surtout pas à ce que l’on est en train
de faire. Quant aux paysages magnifiques d’Hawaï, on les regarde
mais on y fait pas attention… » Pour avoir une chance de mieux
les apprécier, Mathieu s’est d’ores et déjà inscrit à l’Ironman de
Francfort en juillet 2014, qualificatif pour Hawaï. Car c’est bien
connu, quand on aime, on ne compte pas.
*Sprint : 750 mètres, 20 km, 5 km.
**Distance olympique : 1 000 mètres, 40 km, 10 km.
reportAge
rAllye des gAzelles 2014
les bAr oud eus es bcb g
DEux AMIES, uN 4x4 ET uNE PASSION CHEVILLéE Au CORPS. uN TRIO INCONTOuRNABLE POuR PARTIR à L’ASSAuT Du DéSERT MAROCAIN Du 19 Au
29 MARS 2014 à L’OCCASION Du TRADITIONNEL RALLYE DES GAZELLES. PORTRAITS CROISéS D’ANGIE OLIVIER ET DE CHLOéE DECKER, uN DuO MOSELLAN
QuI N’A PAS FROID Aux YEux.
Vivian Peiffer // photo : DR
En février dernier, nous avions consacré un reportage au
Rallye des Gazelles. Souvenez-vous : aux commandes d’un
4x4, d’un crossover, d’un quad, d’une moto ou même d’un
camion, des femmes parcourent le désert chaque année,
à l’orée du printemps. Et ce, depuis 1990. « en ces temps
de crise économique et de dépression ambiante, l’ événement
pourrait paraître à tout le moins éloigné des priorités de notre
société. Il n’en est rien, bien au contraire, précise Dominique
Serra, créatrice et organisatrice de l’événement. Au-delà de
la performance individuelle et du dépassement de soi, il révèle les
immenses réserves d’énergie et de créativité que nous sommes toutes
capables de mettre en œuvre. » énergie qui caractérise nos deux
représentantes mosellanes, la discrète Angelika Olivier et la
pétulante Chloée Decker. En gros, le mariage de l’eau et du
feu. « Nous sommes complémentaires mais surtout amies, indique
d’emblée Angelika, la passionnée de sports mécaniques et
copilote du duo. Ce rallye permet de vivre une grande aventure
humaine, de se dépasser et d’appréhender la compétition d’une
autre façon. » épreuve à la fois ouvertes aux néophytes et
aux professionnelles, cette compétition où il n’y a pas de
vitesse et pas de GPS mais une navigation à l’ancienne,
uniquement en hors-piste, s’adresse à toutes celles
qui ont envie, un jour, de vivre une expérience
unique dans le désert marocain.
« ON NE rECULE DEVANT rIEN,
C’EST NOTrE TEMpérAMENT »
Employées au service juridique d’une
grande banque franco-allemande, les
deux jeunes femmes plus habituées à
évoluer en tailleur BCBG et talons haut,
que les mains dans le cambouis et les
pieds dans la sable, travaillent depuis
dix-huit mois à la préparation de ce
rallye. « Beaucoup ne nous ont pas pris au
sérieux. et maintenant, ce sont les mêmes
qui décident de nous aider ! », poursuit
Angelika. Ainsi, les Coco Gazelles – nom
donné à l’association qui a donné naissance à l’équipage n°111
– multiplie les interventions auprès du public, en alternant
conférences, soirées et… porte-à-porte ! « Nous sommes même
allées jusque-là car pour réunir 35 000 €, le budget nécessaire pour
partir, il faut bien ça, indique Chloée, la pilote. Puis c’est notre
tempérament : on ne recule devant rien. » Enfi n, le Rallye des
Gazelles, c’est aussi toute une dimension humaine. « Cœur de
Gazelles (association caritative qui travaille en collaboration
avec le ministère marocain du Développement social, de la
Famille et de la Solidarité, NDLR) est un moyen de s’engager
dans une cause humanitaire. Pour notre part, on ira également à
la rencontre des habitants sur place et on emmène pour les enfants,
des cartons remplis de choses diverses et variées : des casquettes, des
stylos, etc. » Pour en savoir plus, rendez-vous sur la ligne de
départ le 19 mars prochain au Maroc.
Angelika et Chloé devant leur 4x4 Nissan Pathfinder qui a été finalement remplacé par
un Range-Rover V8, en cours de préparation. à noter que les élèves du lycée Hurlevent
de Behren s’occuperont des stickers et de la peinture du 4x4 des Mosellanes.
moselle sport
19
© France Knaff
Reportage
FC Metz
Fau v e r g u e ,
à la recherche du bonheur
Serial bu teu r de L igue 2 avec Strasbourg
et S edan , N icolas
Fau vergu e a rejoint
le FC Metz en prêt cet
é t é avec la volont é
de retrouver le plaisir de jou er . Un plaisir anéanti l’an passé
à Reims, par un faible
temps de jeu et su rtou t u n environnement délé t ère . Pris
en grippe par le public
rémois, le Nordiste se
tou rne vers l’avenir
sereinement. E t loin
de la Marne.
Guillaume Quignon
photos : France Knaff
Il a eu le malheur d’arriver au Stade de
Reims l’année du départ de Cédric Fauré,
l’emblème du club. Appelé par l’entraîneur,
Hubert Fournier, à « compenser » le départ
de l’attaquant aux 83 buts en 192 matches,
lors de l ’ été 2012, Nicolas Fauvergue
n’aura guère le temps de contenter le public
du stade Auguste-Delaune. « Je me suis fait
siffler dès mes premières apparitions sur le
terrain, se souvient l’attaquant de 28 ans.
Pour le public, j’avais évincé Cédric Fauré et je
ne méritais pas de considération. » Sifflé dans
le stade, insulté dans les rues de Reims,
Nicolas Fauvergue vit un calvaire de dix
mois. « Je n’ai pas compris très honnêtement.
On sortait du cadre du football. Mais tout
ça, c’est du passé et je profite de ma nouvelle
22
MOSELLE SPORT
(11 buts en 36 matches) avant d’y signer définitivement
vie à Metz. » Sous contrat avec Reims jusqu’en 2015, le
à l’aube de la saison 2011-2012. une saison réussie sur
Béthunois parvient à quitter la Marne pour la Moselle,
le plan personnel (15 buts en 34 matches) qui le pousse
pendant un an. « on cherchait un joueur qui connaissait bien
à retrouver la Ligue 1, au Stade de Reims, avec la suite
la Ligue 2, qui marque beaucoup et qui avait un profil un peu
que l’on connaît (3 buts en 25 matches). « Mes années en
différent des attaquants de l’effectif, notamment au niveau du
Ligue 2 ont été, jusqu’ à maintenant, mes meilleures années
gabarit, explique son entraîneur, Albert Cartier. Nicolas
de footballeur sur le plan comptable, rappelle le numéro 27
est un joueur qui a toujours eu de l’ importance dans les clubs
messin. J’y ai connu de bons entraîneurs comme Pascal Janin,
de Ligue 2 dans lesquels il est passé et c’est ce type de joueurs
par exemple, à Strasbourg même si, sportivement, les clubs
que nous recherchions pour associer à des profils plus explosifs
dans lesquels je suis passé ont connu des soucis sportifs par la
comme Diafra Sakho ou thibaut Bourgeois. et puis, pour
suite. » Buteur lors de son premier derby du Nord en 2004,
les autres joueurs, avoir une recrue de ce calibre montre nos
Nicolas Fauvergue a découvert l’ampleur de sa version
ambitions en Ligue 2. Il avait besoin de fraîcheur après une
lorraine. « C’était tout simplement magnifique. Ce stade plein
saison compliquée à Reims. Il vient respirer à Metz. » Auteur de
et heureux au coup de sifflet final, c’ était quelque chose de fort
34 buts en 87 matches de Ligue 2 avec le RC Strasbourg
même pour un joueur comme moi qui n’est pas de la région. Je
(2009-2010) et le CS Sedan-Ardennes (2010-2012),
n’avais pas idée de l’ampleur de ce derby auprès
Nicolas Fauvergue est conscient de l’attente suscitée par
des supporters messins. C ’ était un beau
son arrivée en Lorraine, et jouit d’une bonne cote auprès
moment. » Le bonheur est fi nalement
du public de Saint-Symphorien. Souvent associé à Diafra
sur le pré.
Sakho, Nicolas Fauvergue
découvre un nouveau rôle
auprès d ’A lber t Ca r tier.
« Il me demande de participer
au travail défensif alors que
j’avais l’ habitude, par le passé, d’ être un vrai numéro 9.
Je travaille beaucoup plus pour l’ équipe et décroche souvent. Un rôle de
rampe de lancement pour l’autre attaquant de pointe. C’est nouveau pour
moi mais je m’y plais bien. »
rEJETé pAr LENS, ACCUEILLI pAr LILLE
Né à Béthune, Nicolas Fauvergue rejoint le Racing Club de
Lens à 13 ans… qui le met dehors deux ans plus tard. « Après un
match U15 avec le Racing, un dirigeant vient me dire sèchement :
"on ne te garde pas". et surtout, sans explication ! Je suis retourné
jouer dans ma ville, à Béthune. » Aux côtés de Chérif Oudjani
qui termine sa carrière à Béthune après avoir s’être fait
connaître du grand public à… Lens, Nicolas Fauvergue
revit en CFA2. « outre le fait d’être mon coéquipier, Chérif
était aussi l’adjoint de Pascal Plancque, le coach de la CFA de
Lille. Il m’a proposé de venir faire un tournoi avec la réserve du
LoSC… C’est à partir de ce moment-là que mon histoire avec
Lille a commencé. » une revanche chez l’ennemi juré qui va lui
permettre de signer son premier contrat pro chez les Dogues, sous
l’ère Claude Puel, en 2003. « C’est grâce à Pascal Plancque que j’ai réappris
le football de haut niveau et que j’ai progressé. Je lui dois énormément. » Deux ans en
CFA avant une première apparition en pro le 18 octobre 2003 contre Ajaccio et
un premier but, un an plus tard, contre… Lens.
AprÈS LE DErBY DU NOrD, LE DErBY DE LOrrAINE
En manque de temps de jeu, assujetti à une concurrence féroce chez
les Dogues (Hazard, Frau, De Melo, Gervinho, Aubameyang),
Fauverg ue est prêté à Strasbourg en 20 09, en Lig ue 2
(15 buts en 29 matches) puis à Sedan la saison suivante
moselle sport
23
Handisport
Certification qualification handisport
S’a da pt er po ur fa ire pr og re ss er
Comment être compétent dans l’accueil du public handisport ? C’est à cette question que la Fédération
nationale handisport associée à la Fédération française de canoë-kayak ainsi qu’à leurs comités régionaux
respectifs, a répondu à travers la tenue d’une formation qui s’est déroulée du 21 au 25 octobre à Tomblaine.
Vivian Peiffer // photo : France Knaff
Depuis ses débuts, la rubrique handisport parle de
sportifs. Rien de plus normal me direz-vous. En trois ans
d’existence, le magazine a fait la part belle à ces athlètes
hors du commun capables, malgré leur handicap, de
réaliser des prouesses. Néanmoins, derrière ces sportifs,
il y a des entraîneurs et des éducateurs. Des hommes et
des femmes qui ont la faculté de donner le goût et l’envie
du sport et même parfois, de révéler des talents ! Du 21 au
25 octobre dernier, sous l ’égide des deux fédérations
nationales (handisport et canoë kayak), les deux comités
régionaux ont œuvré à la mise en place d’une certification
de qualification handisport pour des moniteurs diplômés
d’État. Une formation qui combinait théorie à la Maison
des sports de Tomblaine et pratique sur la Meurthe en
canoë, et qui a concerné treize stagiaires. « Huit lorrains
mais aussi cinq autres intervenants venus de toute la France :
Reims, Le Mans, Palavas-les-Flots, la Vallée du Lot ou encore
les Pyrénées-Atlantiques », rappelle Grégory Maglott, agent
de développement au Comité régional handisport de
Lorraine. Objectif : permettre aux moniteurs d’adapter leur
pédagogie à l’handicap, qu’il soit visuel, auditif, moteur ou
physique. « Le fait de pouvoir disposer de plastron pédagogique*
24
MOSELLE SPORT
– même si je n’affectionne pas beaucoup ce terme – a été un atout
déterminant dans cette certification unique en Lorraine. Car il est
important de souligner que nous sommes une région pilote en la
matière. D’ailleurs, une convention entre les deux comités régionaux
été signée début novembre. »
Un même pied d’égalité
« Dans ce type de dispositif, il faut que les participants aient la
sensation d’apprendre quelque chose, de faire du sport et aussi de se
faire plaisir. Je pense qu’on a atteint tout ça avec cette certification »,
note Marie-Anne Tourault, responsable du canoë-kayak
au niveau de la Fédération nationale. Fédération qui a pris,
depuis peu, la compétence formation. « Le public présent a
progressé techniquement, c’est indéniable. » Parmi les participants,
on a noté la présence de Franck Festor, l’athlète handisport,
amputé d ’une jambe mais aussi marathonien et rameur
océanique. « Tout est fait pour que le sportif débutant ou aguerri
puisse travailler. Les cours sont adaptés en fonction du public et
du potentiel de chacun. Je ne parle pas d’handicap car une fois sur
l’eau, tout le monde est sur le même pied d’égalité, croyez-moi ! »
*Le plastron pédagogique désigne les participants
handicapés qui ont servi de "cobayes "aux moniteurs.
Première fois
Tennis de table
Stép hane Moll iens
Pour tous nos lecteurs, l’interview "Première fois" est devenue un grand classique. Cette
fois-ci, c’est Stéphane Molliens
qui s’est prêté avec humour au
jeu des questions décalées. La
preuve par 10.
Vivian Peiffer // photo : Philippe Gisselbrecht
Premier coup de folie ?
Ça commence fort ! Difficile comme question. Je suis un
garçon très voire trop raisonnable. Mais je me souviens que
la veille d’un tournoi en Norvège en 2005, je me suis laissé
entraîner par mes coéquipiers et je suis sorti. Résultat : je suis
rentré à 3 heures du matin ! Et deux jours après, je gagnais le
tournoi. Je devrais peut-être sortir plus souvent (rires).
première médaille d’or sur le circuit international à Zagreb.
Première idole ?
Zinedine Zidane sans hésiter. Je le suivais déjà alors qu’il jouait
à l’AS Cannes.
Premier grand match de votre carrière ?
Celui où j’étais opposé au n°1 mondial coréen aux Jeux
olympiques d’Athènes en 2004. Contre toute attente, je l’ai
battu 3-0.
Premier coach qui vous a marqué ?
Patrick Fache, un Belge qui a été mon entraîneur de 2004 à 2007.
La première fois qu’il m’a vu, il m’a dit cette phrase qui est restée
depuis gravée : « Je peux faire de toi un grand champion. »
Premier trophée ?
Aux championnats d’Europe par équipe en 2003. C’est ma
Première consécration ?
Mon premier titre de champion d’Europe en individuel en 2011.
zoo m sur ...
Les championnats
d’Europe 2013
« Les derniers championnats d’Europe ont été mi-figue,
mi-raisin. Si nous avons gagné le titre par équipe face à la
Slovaquie, j’ai raté le coche en individuel (sorti au 2e tour,
NDLR). J’ai essayé de trouver des explications : après mon
échec aux Jeux de Londres, j’avais faim et un enthousiasme
quasi démesuré. Les six derniers mois, je suis allé chercher
les qualifications pour les championnats d ’Europe et du
monde. Tout allait donc bien mais il aurait fallu que je me
ménage. La prochaine fois, j’observerai des temps de pause
pour être présent le jour J. Prochain grand rendez-vous : les
championnats du monde en Chine en 2014. »
A contrario, le premier échec ?
En 2006, aux championnats du monde en Suisse. J’ai été sorti
au 1er tour par un Tchèque alors que j’étais le n°1 mondial et que
j’avais gagné les quatre derniers tournois.
Première grande finale de votre carrière ?
Je reviens sur les championnats d’Europe en 2011. J’ai réussi à
gérer cette finale de A à Z. Avec en plus, ce brin de réussite dont
on a besoin lors d’une finale.
Un souvenir particulier lors de vos premiers JO ?
L’arrivée dans le stade olympique à Athènes. C’est un truc de
fou ! C’est là qu’on mesure la chance de participer à des Jeux
olympiques.
Première idée de reconversion ?
Préparateur mental. Un métier qui donne au sportif la possibilité
de potentialiser ses capacités. Il faut savoir que c’est notre cerveau
qui dicte tout.
MOSELLE SPORT
25
PLEIN LES YEUX
Metz, là,
tout en haut
Bousculant tous les pronostics et étonnant tous les
observateurs, les hommes d'Albert Cartier ont ponctué, en
battant le leader, Angers, au stade Saint-Symphorien (1-0),
une première partie de saison réussie. À eux de bien gérer le
virage hivernal.
26
MOSELLE SPORT
© France Knaff
MOSELLE SPORT
27
Cœur g renat
Nestor Combin
Un sacré coup de « Foudre »
Né en Argentine mais international français, découvert par l’Olympique
Lyonnais avant d’aller à
la Juventus de Turin, il
rejoint Metz en 1971 alors
qu’il voulait signer à
l’OM, Nestor Combin – surnommé « La Foudre » - n’en
est plus à une contradiction près. Avec 34 buts
en 61 matches sous les
couleurs du FC Metz, le
Franco-Argentin figure
dans le panthéon des goléadors grenat. Portrait
d’un géant.
Guillaume Quignon // photos : Panoramic
Sa vie est un roman. Sa naissance en Argentine,
son départ pour la France à 18 ans, son explosion
à l’Olympique Lyonnais, l’enfer vécu dans son
pays de naissance lors de la finale de la Coupe
Intercontinentale contre Estudiantes La Plata
avec son club du Milan AC, son arrivée à Metz
et sa f in de carrière au Red Star… Nestor
Combin est un habile adepte du contre-pied.
Et à 73 ans aujourd’hui, le Franco-Argentin n’a
rien perdu de sa verve. « J’ai fait une belle carrière.
Je suis arrivé de la misère argentine sans personne
pour m’aider et je me suis fait seul. Le chemin a
été compliqué mais l’ histoire est belle au final. »
L’histoire épique de Nestor Combin commence
à Las Rosas, petite ville de 12 000 habitants dans
la province de Santa Fe (Argentine), au nordest du pays. Formé à Colon Rosario, Combin
décide de quitter son pays à 18 ans pour tenter
l’aventure en France. Et c’est l’Olympique
Lyonnais qui hérite du joyau. Les débuts sont
cependant difficiles pour le jeune Argentin et il
faudra attendre la saison 1962-63 et l’éclosion de
jeunes joueurs du centre de formation (Marcel
28
MOSELLE SPORT
Aubour, Fleury Di Nallo) pour que
l’OL se hisse dans le haut du tableau du
championnat de France. L’OL termine
5e en 1963 et échoue en finale de la
coupe de France. La saison suivante,
Lyon remporte la coupe de France,
glanant ainsi le premier trophée de son
histoire. Cette finale va sceller alors son
destin. « Gagner ce titre m'a permis de me
faire connaître au niveau international,
d ’acquérir la reconnaissance. J’ai eu la
chance de marquer les deux buts de la finale
face à Bordeaux (2-0), quelle joie ! Grâce à
ce doublé, de grands clubs européens m’ont
contacté. » En 1964, la Juventus de Turin
du président Vittore Cattela s’offre
l’imposant attaquant lyonnais. Mais le
caractère bouillonnant de l’entraîneur
paraguayen des Bianconeri, Heriberto
Herrera, ne colle pas avec la personnalité
de Combin et cette première saison à
Turin sera la dernière. Prêté un an à
Varese – « une petite équipe qui me voyait
comme le sauveur mais c’était inimaginable
de faire quelque chose avec ce niveau » Combin participe tout de même au
Mondial 1966 en Angleterre, mais paye
sa saison mitigée avec le club lombard.
Il ne participera qu’au premier match
des Bleus contre le Mexique (1-1).
Du Milan AC au… FC Metz !
Après deux ans au Torino, Nestor
Combin arrive au Milan AC en 1967,
dans les bagages de Nereo Rocco, le
nouveau coach des Rossoneri. Avec
Milan, l’attaquant franco-argentin
remporte la coupe Intercontinentale
en 1969 dans des conditions tragiques.
De retour dans son pays natal après dix
ans d’absence, Nestor Combin subit
les foudres du public et surtout de la
défense de l’Estudiantes. Attentats,
coups volontaires, Nestor Combin sort
du match en sang, nez cassé et mâchoire
fracturée, avec la police aux trousses.
Arrêté à la fin du match pour désertion
au service militaire argentin, Combin
repartira finalement avec son équipe la
nuit suivante. « C’est un souvenir difficile
pour moi, raconte Nestor Combin. Ma
mère avait fait 350 km pour venir me voir
au stade de Buenos Aires et elle a assisté à
cela. Je n’en voulais pas aux supporters de
me siffler, cela fait partie du métier, mais
l’attitude des joueurs de La Plata n’est
pas excusable. C’était incompréhensible. »
Sentant le vent tourné au Milan AC
lors de l ’été 1971, Carlo Molinari
prend contact avec son homologue
milanais, Federico Sordillo, et obtient
la signature du puissant attaquant. « Cet
été-là, je voulais signer à Marseille, avoue
Nestor Combin. Je voulais jouer avec
Skoblar et Magnusson, ce qui se faisait de
mieux en France. Il me restait deux ans
de contrat avec Milan mais j’ai signé à
Metz. » « Aujourd’hui, il serait impossible
d ’ imaginer que le FC Metz s’ intéresse
à un joueur du Milan AC, sourit Carlo
Molinari. Mais à l’époque, en 1971, la
différence entre Metz et Milan n’était pas
aussi grande qu’aujourd’hui. »
34 buts en 61 matches avec
Metz !
Le coup de ma ître du président
Molinari permet à Jacques Favre,
l ’entraîneur messin, de jouir d ’un
attaquant de classe européenne dans
son effectif où sont déjà présents les
Danois Tom Søndergaard et Hening
Jensen. « Nestor était un attaquant
très puissant, sans avoir une vitesse
exceptionnelle mais son explosivité sur
les espaces courts faisaient des merveilles,
se souvient Carlo Molinari. C’était un
joueur remarquable qui a marqué des buts
fantastiques, notamment contre Ajaccio à
Saint-Symphorien, en ciseau-retourné. »
Auteur d ’un triplé dès son premier
match avec le FC Metz, lors de la
deuxième journée contre Lille (4-0),
Nestor Combin est le leader d’attaque
de l’équipe grenat. Auteur de 16 buts
en 27 matches la première année et de
18 buts en 34 matches la seconde, Nestor
Combin étonne par sa gentillesse et sa
disponibilité. « C’ était un bon vivant,
rappelle l ’ancien président messin.
Un peu trop même (rires). Il n’avait pas
le souci de la diététique et ne vivait pas
comme un sportif de haut niveau. Mais
cela ne l’empêchait pas de briller sur le
terrain. » « Les gens ont été très gentils
avec moi à Metz, note Nestor Combin.
On me traitait comme un seigneur et les
personnalités régionales se battaient pour
me serrer la main. Je suis fier de mon
passage à Metz car je crois avoir donné
satisfaction au public. » Après deux
ans à Metz, Combin partira au Red
Star avant de raccrocher les crampons
définitivement en 1975. Marié depuis
51 ans avec une Française, Nestor
Combin coule aujourd’hui des jours
heureu x dans l ’Hérau lt. Avec le
souvenir d’avoir marqué son époque…
Nestor Combin (accroupi,
premier en partant de la gauche)
avec le Milan AC en 1969.
MOSELLE SPORT
29
moteurs
lor sport events
su r le s ch Ap eAux de ro ue
ASSOCI ATION MOSELLANE DéDIéE Au SPORT Au TOMOBILE, LOR SPORT
EVENTS CONTINuE SON BONHOMME DE CHEMIN AVEC SES DEux CITROËN DS3.
ILLuSTR ATION Du PROPOS à TR AVERS LA JOuRNéE ExHIBITION à ANGEVILLERS ET LE RALLYE STANISLAS EN MEuRTHE-ET-MOSELLE.
texte et photos : Vivian Peiffer
15 octobre 2013. Après un week-end pluvieux et un lundi
très mitigé, la journée exhibition prévue par Lor Sport
Events ne se présentait pas vraiment sous les meilleurs
auspices. Objectif de la journée : offrir un baptême en
DS3 dans des conditions réelles de courses. Dès lors,
pas forcément évident d’évoluer à haute vitesse sur les
six kilomètres de parcours qui comportaient à la fois des
portions rapides, d’autres un peu plus lentes mais aussi de la
boue ! Fort heureusement, au fur et à mesure de la journée,
la météo s’est faite plus clémente. « Nous avons pu préserver
l’essentiel. À savoir, permettre à la personne qui prenait la place
de copilote, de profiter à fond de son baptême et de découvrir des
sensations comme dans un vrai rallye. Il aurait été dommage
que la météo nous fasse complètement faux bond dans la mesure
30
moselle sport
où nous avions obtenu toutes les autorisations nécessaires de
la part du conseil général de la Moselle ainsi que les villes de
Th ionville et d’Angevillers », se plaît à rappeler Christopher
Blas, pilote principal de Lor Sport Events. Cette journée a
surtout été prétexte, « à récompenser nos sponsors. Car grâce à
eux, nous avons évolué plus vite qu’on ne l’espérait », souligne
Nordin Bani, président de l’association. Au total, plus d’une
vingtaine de personnes ont répondu présentes à l’invitation
de Lor Sport Events.
26 octobre, changement de décor. Ici, autour de Lunéville,
on n’est pas là pour rire. Organisé par l’ASA Stanislas et
celle de Nancy, le Rallye Stanislas Léopold 2013 est une
vraie course qui comporte dix spéciales, soit 317,70 km dont
124 km de chronos. La DS3 engagée
par Lor Sport Events, est la voiture la
moins puissante du plateau. Mais ses
135 « petits » chevaux n’ont pas entamé
le moral des troupes, en particulier celui
du pilote. Et ce, malgré des conditions
météorologiques très précaires. Sur
91 inscrits, 79 ont pris le dépa r t,
47 l’ont terminé et la DS3 a fini 23e.
Pas mal, non ? « Et encore, on a vraiment
joué la sécurité. Nous étions dans un
bon rythme et su prendre la mesure de
l ’ événement. On arrivait à prendre
des secondes à des voitures bien plus
puissantes que nous. D’autant plus que le
parcours comportait beaucoup de portions
très rapides, ce qui ne nous favorisait
pas car on manquait de puissance. Pour
résumer, on était attendu nulle part et on
est venu bousculer un peu tout le monde »,
rappelle le pilote avec le sourire. Une
épreuve très encourageante pour la
suite car pour poursuivre l’expérience
en 2014, Lor Sport Events a repris
son bâton de pèlerin pour récolter des
fonds et engager des partenariats avec
collectivités et entreprises intéressées.
À bon entendeur.
J’ai con duit
Renault Mégane RS Red Bull
Avec un look directement inspiré de
l’identité des monospaces F1 de l'écurie
Red Bull Racing, la
Mégane RS Red
Bull Racing RB8
célèbre de la plus
belle des façons,
le titre de champion de monde des constructeurs de Formule 1. Nous avons
eu l’occasion de prendre brièvement son volant sur le circuit Francis Maillet à
Chambley le 16 octobre dernier. Si les conditions météo (temps pluvieux), les
quatre personnes à bord et nos talents limités de pilote ne nous ont pas permis
d’exploiter cette nouvelle définition de l’une des meilleurs sportives européennes,
nous nous sommes rapidement rendus compte que l’habit marketing n’a pas
entamé les qualités du bolide. Il les a même magnifiés. La série limitée bénéficie
de tous les fondamentaux de Mégane RS : châssis Cup, différentiel à glissement
limité, moteur 2.0 16V 265, système de télémétrie embarqué RS Monitor,
sièges Recaro spécifiques sans oublier les pneus Bridgestone hautes performances
chaussées par la Mégane Trophy, recordman du tour du circuit du Nürburgring.
À 36 000 euros l’unité, on n’en attendait pas moins. La production a été arrêtée le
30 septembre dernier. Mais je me suis laissé dire qu’il restait quelques exemplaires
disponibles à la vente…
Pour mémoire
Lor Sport Events, c’est…
L’ambition de participer et d’organiser des manifestations sportives dans le monde automobile en France
et à l’étranger. Pour ce faire, l’association met sur pied des actions de prévention routière, des stages de
conduite, de l’initiation au contrôle de la glisse, des baptêmes en voiture de rallye et commercialise des packs
à destination des entreprises qui le souhaitent. Elle s’adresse également aux particuliers en leur proposant de
devenir membre pour une somme modique, de 50 à 150 €.
Les packs en détail
Pack Bronze
• Logos sur la voiture
• Baptêmes pour 5 personnes
• Invitation pour 2 personnes aux manifestations organisées
par Lor Sport Events
• Lien Internet – Logo sur Facebook
• Logos sur tous les supports
• Logos sur les Beach Flags
Pack Argent
Pack Bronze + Baptêmes pour 15 personnes + Invitation
pour 4 personnes aux manifestations
Pack Argent Équipage
Pack Argent + invitation pour 8 personnes aux manifestations + logo sur les combinaisons (pilote et copilote)
+ mise à disposition de la DS3 R1 et de son équipage
½ journée.
Pack Or
Pack Argent Équipage + baptêmes pour 30 personnes +
invitation pour 20 personnes aux manifestations + logos
sur la voiture + couleurs sur les côtés du véhicule + mise à
disposition de la DS3 R1 et de son équipage 3 jours.
Pour en savoir + : Lor Sport Events – 18, rue de la Mairie
à Bettelainville – 06 50 84 35 32 – contact@lorsportvents
MOSELLE SPORT
31
lucarne sur
L'e s t o n i e
Tallinn
na
i
h
h
u
t
a
r
B
a
rVoPlleoy)l i n
Pa
(TFOC
m o n en fa n ce
« Je suis née à Narva, dans le nord-est du pays, à la frontière russe.
À ma naissance, en 1987, le pays était encore sous la domination
soviétique et n’est devenu indépendant qu’en 1991. Cette ville est
très marquée par la Russie avec, aujourd’hui encore, une moitié
de Russes qui vivent là-bas. Narva est la 3e ville du pays et j’ai eu
une enfance très heureuse avec ma sœur jumelle, Natalja, qui joue
actuellement avec moi au TFOC. Nous avons d’abord fait de la
gymnastique, puis de la natation avant de nous mettre au volley.
À 15 ans, je passais professionnelle dans le club de Milstrand et
je suis arrivée en France à 21 ans. Tout est allé très vite. »
La g a st r o n o m ie
« Il y a beaucoup de produits à base de fromage blanc en Estonie
comme le cottage cheese par exemple. On mange du porridge
mais aussi beaucoup de porc – les Kotlet, côtelettes de porc frites
– des pommes de terre et du chou. Les Estoniens consomment
aussi le Leib, le pain de seigle, et des céréales en grande quantité.
Ils mangent aussi
du hareng, du sprat
(anchois de la Baltique, du flet, de la
brème et du saumon).
Le poisson fumé,
plus particulièrement
la truite, est une spécialité estonienne. »
32
MOSELLE SPORT
La vie en Est on ie
« Les Estoniens sont très tranquilles mais froids de
prime abord. Ils ne sont pas très câlins et bisous,
ce n’est pas leur mentalité. C'est un caractère très
nordique plus que soviétique d’ailleurs. Ils aiment,
cependant, faire la fête toute la semaine alors qu’ici
c’est plutôt le week-end. Mais moi, étant jeune, j’étais
plutôt calme et ne sortais pas beaucoup. »
le spo rt
« Av e c l ’ é q u ip e
nationale de volley
féminine, nous nous
sommes qualifiées par
surprise pour le 3e tour
de qualifications pour
le s c h a mpion n at s
du monde. Mais il
faut avouer que ce
sera un miracle de se
qualifier pour le tour
prochain. L’équipe est
jeune et a été créée seulement l’an dernier. Il y a six clubs
professionnels dans la ligue féminine. On a encore du
chemin à faire. Dans le pays, les idoles font du ski de fond :
Andrus Veerpalu (photo) double champion olympique et
du monde du classique, et Kristina Smigun-Vähi, double
championne olympique et du monde de la poursuite. Il y
a aussi Erki Nool (décathlon) et Gerd Kanter (disque). »
le to u r is m e
« La capitale, Tallinn, est une ville très compacte
où l’on peut tout visiter à pied. La mer Baltique
n’est pas loin et les transports en commun très
développés. Il faut aussi visiter Narva, ma ville de
naissance, où le fleuve sépare l’Estonie de la Russie,
avec deux châteaux qui se font face de chaque côté.
Il y a beaucoup de forêts en Estonie mais aussi plus
de 1 000 petites îles dont la plus importante est
Saaremaa et qui a gardé un côté très sauvage. C’est
un pays à visiter. »
Tallinn, la capitale.
le cl im at
U n r et o u r ?
« J’aimerais y revenir mais pas tout de suite. Je suis
encore jeune (26 ans) et l ’idée de revenir au pays
pour apprendre le français aux jeunes estoniens serait
intéressante par exemple. Par contre, développer
le volley serait très compliqué car il y a un manque
flagrant d’investissement dans ce sport, notamment
dans sa partie féminine. Mais je garde le lien avec les
jeunes volleyeuses, et le TFOC a récemment fait venir
une jeune Estonienne de 21 ans pour jouer en équipe 2.
C’est une bonne chose.»
Photos : DR
« Nous avons un hiver très long avec des températures
qui descendent jusque -20°C. en moyenne, de décembre
à février. Il y a beaucoup de neige durant l’hiver estonien
et c’est pour cela que, lorsque l’on
passe le permis de conduire làbas, nous avons des heures de
conduite obligatoires sur neige
pour se préparer à rouler dans
des conditions difficiles. En
France, ça se voit que ce
n’est pas le cas (rires).
Dès qu’il y a du
soleil, les Estoniens
bronzent et dès
que l’eau atteint
15°C., ils se
baignent. »
zoom
l'estonie
Population :
1 282 963 habitants (2011)
Densité :
31 hab/km2
Capitale :
Tallinn
Superficie :
43 698 km2
MOSELLE SPORT
33
portrAit(s)
comité dépArtementAl de montAg ne escAlAde
De gauche à droite : Christophe Prévost, président du CD Montagne Escalade, Antoine
Mongel futur enseignant de la discipline et Grégoy Debas, instructeur confi rmé.
re to ur Au so mm et
EN SOMMEIL DEPuIS SIx ANS, LE COMITé DéPARTEMENTAL DE MONTAGNE
ESCALADE RENAîT DE SES CENDRES. AVEC à SA TêTE, CHRISTOPHE PRéVOST,
ANCIEN PRéSIDENT Du CLuB D’ESCALADE éVASION METZ. ENTRETIEN.
Vivian Peiffer // Photos : France Knaff
L or s q u’on p a rle d ’a lpi n i s me e t
plus pa r ticu l ièrement d ’esca lade,
la Moselle ne figure pas parmi
les départements auquel on pense
i m mé d i ateme nt . Et p ou r t a nt…
S a v ie z -v ou s , p a r e xemple , q ue
Thionville figure parmi les quinze
plus gros clubs de France en termes
d’effectif ? Avec 440 licenciés et
une école d’escalade, le Thionvillois
compte au niveau national. Et puis la
Moselle, c’est aussi des sites naturels
(si, si !) avec quelques belles parois
du côté de Sarrebourg ou du Pays de
Bitche, à la limite de l’Alsace Bossue.
Des éléments importants qui n’ont
p a s emp ê c hé l ’a b s e nc e prolon g é e
34
moselle sport
du C om ité d é p a r teme nt a l c e n s é
insuff ler la dynamique à toute la
discipline. « Pour des raisons diverses
et variées, le comité était en jachère
depuis six ans. J’en ai repris les rênes
le 18 fé v r i e r d e r ni e r », i nd iq ue
Ch r i s tophe P r é v o s t , le nou v e au
président. un dirigeant qui n’est
pas issu du sérail, loin s’en faut.
Ch r i s tophe P r é v o s t e s t p ou r,
ainsi dire, un nouveau pratiquant.
« J’attaque ma 5 e année d ’escalade.
J’ai découvert la discipline lors d ’une
journée portes ouvertes à Metz : j’avais
accompagné des amis et j’ai grimpé pour
voir. J’y ai rapidement pris goût. » un
week-end dans les gorges du Verdon
en 2010 confirme définitivement le
déclic messin. Inscrit au club alpin
français, il s'est « rapidement fait la
réflexion suivante : le club étant affilié
à la Fédération française des clubs
alpins et de montagne (FFC A M),
ne développait pas assez la partie
escalade mais était plus orienté vers la
randonnée. on a décidé avec Grégory
Debas, désormais instructeur escalade
à thionville, de créer un autre club
q u i n e v e n a it p a s e n co n c u r re n ce
mais plutôt en complémentarité de
l ’offre ». C’est ainsi qu’est né le club
d’escalade évasion Metz (CEM) en
novembre 2011. Contrairement au
club alpin, le nouveau venu a été
Réussir ensemble !
directement aff ilié à la Fédération française de la
montagne et de l’escalade (FFME). « Une nuance qui
a son importance puisque nous avons privilégié d’entrée
l ’escalade. Et dès le départ, nous avons eu la chance
d ’avoir une cinquantaine d ’ inscrits. On a développé
des soirées thématiques qui ont eu un certain succès : des
soirées escalade zen ou des soirées frontales (escalades
dans l’obscurité avec une lampe frontale, NDLR). »
Des Mosellans aux championnats
de France
Même si le club a été une locomotive pour la discipline,
« il est évident que sans comité départemental, il est difficile
d ’ insuffler une vraie dynamique. C’est de là qu’a germé
l ’ idée de le relancer », poursuit Christophe Prévost.
Car sans représentation sur le territoire, il n’y avait
plus de championnat départemental et abandon de la
gestion des sites naturels. « Aujourd’ hui, le comité fort
de 760 licenciés a remis au goût du jour la compétition au
niveau départemental. Une charte d ’organisation a été
mise en place permettant notamment un échange de juges
sur les compétitions et donc d ’ instaurer un lien entre
les départements. Les meilleurs des quatre championnats
accèdent à la Coupe de Lorraine dont une des phases se
déroulera le 8 décembre en Moselle. Le tout étant de conférer
davantage d’importance aux événements. » D’autant plus
que la Moselle fournit de plus en plus de qualifiés aux
championnats de France chaque année. « C’est vrai que
depuis trois ans, des Mosellans sont présents au niveau
national, voire au niveau mondial avec Roxane Heili* »,
précise Grégory Debas, instructeur escalade au club
thionvillois.
Autre objectif affiché par le comité : reprendre la gestion
et la maintenance des sites naturels, fonction qui était
jusqu’alors assurée par l’homologue du Bas-Rhin. « Notre
travail consistera en 2014 à répondre aux normes fédérales
de sécurité en termes d’équipement que l’on retrouve sur les
falaises », souligne Antoine Mongel, un autre membre du
club de Thionville. « Nous reprendrons également le suivi
des conventionnements existants entre la Fédération et les
propriétaires des terrains de pratique (ONF, collectivités
territoriales, privé) », renchérit le président. Enfin, le
comité départemental souhaiterait ouvrir un site à
l’Ouest de la Moselle à Audun-le-Tiche, de façon à
conserver les pratiquants mosellans sur le
territoire car « pour certains, l’éloignement
des sites de Moselle Est, les incitent à
Le
s’entraîner en Meurthe-et-Moselle
ou au Luxembourg ».
*Roxane Heili est une jeune athlète
messine, adepte du paraclimbing.
chiffre
760
Comme le nombre
de licenciés en Moselle
Le Conseil Général consacre chaque année
800 000 € au soutien des comités départementaux
dans l'organisation et le développement des pratiques
sportives pour tous (500 000 € d'aides aux projets et
300 000 € d'aides à l'équipement).
Réussir ensemble !
MOSELLE SPORT
35
portrAit(s)
Asptt metz
l'A mbit ion du très hAut nive Au
un titre de champion d’Europe, un autre au niveau national sans oublier une place de finaliste la saison dernière
au championnat de France féminin de tennis. Autant de résultats qui ne sont pas le fruit du hasard. L’ASPTT
Metz, premier club lorrain et parmi les dix premiers français, innove avec un projet dédié aux jeunes talents.
Vivian Peiffer // photo : France Knaff
Même si l’ASPTT occupe toujours une place de choix au
niveau national, l’évolution du système de formation et de la
compétition fait que le club messin est aujourd’hui confronté
à une concurrence de plus en plus forte au niveau national,
avec une possible fuite des talents vers d’autres cieux. Pour
ce faire, l’ASPTT a mis sur pied de manière quadripartite
(Conseil Général de la Moselle, club partenaire constitué
d’entreprises, familles de joueurs), un projet formation
destiné à pérenniser et développer les potentialités des
meilleurs talents mosellans. « Nous avons identifié un groupe
d’une dizaine de jeunes auquel nous allons donner les meilleures
chances de pratiquer le tennis au plus haut niveau », précise
Didier Bauer, président de l’ASPTT Metz Tennis. âgés de
11 à 18 ans, les joueurs et joueuses sélectionnés disposent
d’un coaching renforcé. « La programmation hebdomadaire
se décompose de la façon suivante : trois entraînements collectifs
d’1h30, deux entraînements physiques de la même durée, un
entraînement individuel et fait notable, deux suivis de tournois hors
du département dans la saison par Frédéric Heitz, responsable du
projet et de la compétition au sein du club », poursuit le président.
Et ce, en préservant le cursus scolaire de chacun.
NEUF TALENTS
Ce projet de formation, en maturation depuis trois ans et soutenu
par le Conseil Général de la Moselle, implique un investissement
de 60 000 € par an. « Si les joueurs bénéficieront d’un entraînement
amélioré, ils travailleront également tous les secteurs relatifs à
la performance : technique, tactique, physique, psychologique sans
oublier le côté médical. Pour améliorer leurs performances, nous
avons même fait l’acquisition d’un lance-balles (6 000 €). » Parmi
les heureux élus : Anatole Mallet (15/2), Maxime Fischer (5/6),
ugo Humbert (2/6), champion de Lorraine 2013 des 1516 ans, Evgueni Starkov (5/6), champion de Moselle 2012, Lucas
Greco (3/6), champion de Lorraine par équipes 2013, Alexis
Schmidt (4/6), Thibaut Beaucourt (2/6), Alexandre This (3/6),
champion de Moselle 2013 des 17-18 ans et Alexandra Rey
(4/6), championne de Lorraine 2013 des 17-18 ans. Tous appelés
à prendre la succession des anciennes gloires du club qui ont
percé au plus haut niveau comme Olivier Delaitre (lire
en page 8), Julien Boutter ou Olivier Mutis qui jouera
d’ailleurs un rôle de superviseur dans le projet.
l’Asptt metz tennis,
c’est Aussi…
Didier Bauer, Président de l'ASPTT Metz et
Frédéric Heitz, responsable du projet haut niveau.
36
moselle sport
Deux équipes Dames et Messieurs
au plus haut niveau national (N1).
Les procha ins rendez-vous en
championnat sont les suivants :
- Pour les f illes, contre SaintGermain le 20 novembre, Levallois
le 24 novembre, Colomiers le 27 novembre et Paris, le 1er décembre.
- Pour les garçons, contre Bressuires
le 20 novembre, Lille le 23 novembre,
Paris le 27 novembre et BoulogneBillancourt, le 1er décembre.
Réussir ensemble !
Interview
Ag nès Raffin – Présidente du CDOS
« On app ren d
tous les jours »
À la tête du Comité départemental olympique sportif depuis mars dernier, Agnès Raffin
qui vient de l’UNSS, n’est pas pour
autant une novice au CDOS. En
charge de la formation au sein
du comité pendant une dizaine
d’années, elle connaît bien la
maison. Entretien.
Vivian Peiffer // photo : éric Zell
Yasmina Lorge et Joël Decleir.
Pour mémoire, quels sont le rôle et les
missions d’un Comité départemental
olympique et sportif ?
Le CDOS est avant tout le représentant,
au niveau du département, du Comité
national olympique sportif. On peut
distinguer trois grandes missions :
coordonner et fédérer les mouvements
sportifs, défendre les valeurs du sport
et de l’olympisme et bien évidemment,
œuvrer au développement des pratiques
sportives sur le territoire en relation
avec les principaux acteurs, le Conseil
Général de la Moselle en tête.
Lorsque vous êtes arrivée à la présidence, quelles ont été vos premières
actions ?
Tout d’abord, m’engager à poursuivre les
efforts de mes prédécesseurs et ensuite
m’atteler à la mise sur pied d’un plan de
développement décomposé en six axes
d’intervention : promouvoir, représenter,
informer, servir, mutualiser et éduquer.
En d’autres termes, un prisme (comme
les premières lettres de chacune des actions
énumérées, NDLR) !
Comment est composé le CDOS
mosellan ?
Il est constitué de trois collèges avec
à leur tête, des représentants : Patricia
Corti pour le collège olympique, David
Roth pour les Fédérations sportives
nationales et Jean-Marie Donatello
pour le collège affinitaire (multisports).
Je suis également aidée dans ma tâche
par le secrétaire général Jean-Paul Jaton,
le trésorier général Albert Charpentier
et son adjoint, ex président Sampiero
Gavini ainsi que par les autres membres,
Et concrètement, cela consiste en quoi
la mise en place du "Prisme" ?
Cela passe par une représentation
du CDOS au sein du CROSL* et du
CNOSF car je suis élue titulaire de
l’Interrégion Nord-Est mais aussi par
des actions sur le terrain à l’image du
dispositif Moselle Sport Citoyen qui
lutte contre la violence ou l’incivilité,
en liaison avec les cinq présidents des
comités départementaux des sports
collectifs (football, handball, basket,
rugby et volley). Un travail de longue
haleine que l’on souhaite pérenniser
et auquel participent notamment des
représentants de la DDCS** et du
Conseil Général de la Moselle. Nous
travaillons aussi en faveur de l’opération
"Mos’elles" dédiée aux femmes en
centres d’hébergement de réinsertion
sociale afin qu’elles puissent bénéficier
d’une activité physique et sportive.
Vous avez œuvré un grand nombre
d’années pour la formation. Ce
domaine fait donc naturellement
partie de vos principaux objectifs ?
C’est certain. Je pars du principe que
l’on apprend tous les jours. Nous nous
devons d’apporter des réponses aux
interrogations que se posent les comités
départementaux. Ainsi, nous mettons sur
pied des formations qui les intéressent
directement comme la comptabilité
associative. Pour mieux les aider, nous
avons décentralisé cette action dans les
maisons d’arrondissement de Metz,
Sarreguemines et Sarrebourg. Une
action qui a mobilisé 70 personnes.
*Comité régional olympique et sportif lorrain.
**Direction départementale de la cohésion sociale.
En partenariat avec le CDOS, le Conseil Général de la Moselle encourage
et soutient la formation des bénévoles.
Réussir ensemble !
MOSELLE SPORT
37
le Jour où…
3 février 2009
Marie Marchand-Arvier
a été vice-championne du monde
à TROIS MOIS DE L’OuVERTuRE DES JEux OLYMPIQuES DE SOTCHI (RuSSIE), RETOuR SuR L’uN DES
PLuS GR ANDS ExPLOITS Du SKI TRICOLORE DE
CES CINQ DERNIèRES ANNéES AVEC LA MéDAILLE
D’ARGENT OBTENuE, CONTRE TOuTE ATTENTE,
EN SuPER-G PAR LA LORRAINE MARIE MARCHANDARVIER Aux CHAMPIONNATS Du MONDE DE VALD’ISèRE EN 2009. LE PLuS BEL ExPLOIT DE LA DESCENDEuSE. RETOuR EN ARRIèRE.
Guillaume Quignon // Photos : Reportage Marchand-Arvier, DR
Avant ce fameux jour du 3 février 2009, le meilleur résultat de la skieuse des
Contamines-Montjoie, en Super-G, était une 9 e place obtenue à GarmischPartenkirchen, en Allemagne, en Coupe du Monde. Difficile alors de placer
Marie Marchand-Arvier parmi les favorites de la discipline. « J’étais consciente que
je ne faisais pas partie des favorites du Super-G mais j’étais venue à Val-d’Isère avec
un objectif clair de médaille, avoue la skieuse. J’avais fait deux podiums deux saisons
avant, en descente, - Cortina d ’Ampezzo (Italie) en janvier 2007 et à Lenzerheide
(Suisse) en mars 2007 – et je me plaçais en tant qu’outsider. » Les favorites de la
compétition, Lindsey Vonn, Anja Paerson, Tina Maze, Julia Mancuso, Renate
Götschl ou Elisabeth Goergl ne devaient laisser que quelques miettes aux chances
tricolores emmenées par la Lorraine et sa compatriote Ingrid Jacquemod. « Un
mois avant la compétition, j’avais déjà eu l’occasion de descendre la piste et j’avais eu de
bonnes sensations. C’est difficile à expliquer mais j’avais un bon pressentiment. »
UNE prEMIÈrE DEpUIS 2001 ET CHrISTEL pASCAL
« J'avais une boule d' énergie ce matin-là en me levant, cela pouvait basculer dans
l'excellence comme dans le mauvais. » La native de Laxou (Meurthe-et-Moselle)
savait que cette journée ne serait pas comme les autres. S'élançant avec le dossard
n°2, la Française de 23 ans avait signé un temps de référence qui a résisté à toutes
les favorites jusqu'au passage de Vonn, la meilleure skieuse de la saison. « J’ai
38
moselle sport
vécu une situation unique. J’ étais dans
un état second, c’est diff icile à décrire
comme état d ’esprit. J ’ étais dans un
bulle, je tremblais. Mais ce n’était pas de
la peur mais de l’excitation. » Avec un
temps de 1’21"07, elle ne laisser que
34 centièmes de seconde à la championne du monde américaine. « J’ai
fait une descente presque parfaite et je
sais où j’ai perdu ces 34 centièmes. Une
courbe prise trop large car je suis arrivée
avec trop de vitesse et j’ai eu du mal à
anticiper. Je pense que j’étais dans un jour
où je pouvais la battre mais je ne regrette
pas un seul instant cette course. » Marie
Marchand-Arvier, sous le soleil de la
piste de Val-d'Isère, devient alors la
première Française à être médaillée aux
Mondiaux depuis la deuxième place
de Christel Pascal dans le slalom de
Sankt-Anton, en février 2001. « Faire
cette performance, à domicile qui plus est,
est quelque chose de fantastique. Le public
français était acquis à ma cause et j’ai dû
attendre une éternité avant de valider
cette deuxième place car je suis partie dans
les premières. » Seule Vonn fera mieux,
Andrea Fischbacher se contentera de
la 3e place. « J’ai eu de la chance de vivre
ça en France, conclut la descendeuse
qui prépare un nouveau coup pour
les prochains JO. C’est unique et cela
restera gravé à jamais dans ma mémoire. »
Avant la prochaine médaille à Sotchi
en descente ?
Ailleurs en lorrAine
cyclo-cross
luci e chAi nel, tren tAine glor ieus e
Pensionnaire de l’EC Stéphanois (Vosges), spécialiste du cyclo-cross, Lucie Chainel a connu une ascension
fulgurante depuis 2011, raflant au passage un double titre de championne de France, une médaille de bronze
aux derniers championnat d’Europe et une médaille de bronze aux Mondiaux américains en février dernier.
à 30 ans, Lucie voit l’avenir en grand. Portrait.
Guillaume Quignon // photo : Panoramic
Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des
années. Et c’est à presque 30 ans que Lucie Chainel a décidé
de tout rafler sur son passage. Avec appétit. Quand d’autres
n’avaient pas encore appris à pédaler, Lucie, elle, était déjà en
train de faire sa première compétition de VTT. Elle n’a alors
que 10 ans. « Mes parents se sont mis au Vtt alors que j’étais
enfant et j’y ai pris goût. J’ai fait ma première compétition à 1011 ans, organisée par mon cousin et j’ai fini 6e au général. Même si
cela restait un jeu pour moi, on a vite envie de voir de quoi on est
capable. » Aujourd’hui maman de deux enfants (Caliste – 5 ans
et demi – et Kiara – 3 ans et demi), Lucie ne s’est jamais laissée
dévorer par l’ambition, au point même d’avoir pensé tout arrêter
après la naissance de son garçon. « oui, effectivement, cela m’a
traversé l’esprit. Je ne me suis jamais laissé entraîner par les résultats
et la soif de réussir. Mais finalement, la signature de Steve au
CC étupes a relancé l’envie de replonger dans le vélo. et j’ai bien fait
je crois (sourire). » Avec son mari Steve, coureur professionnel
depuis 2007 et membre de la Team AG2R-La Mondiale, ils se
sont rencontrés sur un cyclo-cross alors qu’ils étaient juniors, et
le courant est tout de suite passé. Et lorsque, en janvier 2012,
Lucie remporte son premier titre de championne de France de
cyclo-cross quand Steve glanait la deuxième place de la
compétition masculine, c’est Steve qui devint subitement
le mari de Lucie Chainel. « elle m’épate, avoue son mari, son
premier supporter. elle a un gros moteur et sait ce qu’elle veut. »
30 ANS, L’ÂGE DE rAISON
Pas étonnant donc de voir Lucie au sommet à 30 ans. « Ma
deuxième grossesse m’a permis de me ressourcer après plusieurs années
de travail et l’envie de porter ce maillot tricolore était un rêve. J’arrive
à maturité. Je comprends surtout que ça ne sert à rien de se prendre la
tête et qu’il faut se faire plaisir sur le vélo tout en gardant les objectifs
bien en tête. » Vice-championne d’Europe en 2011, Lucie Chainel
remporte le titre de championne de France de cyclo-cross en
2012 et 2013, et se permet même de s’emparer de la médaille
de bronze aux Mondiaux de Louisville (états-unis) en février
dernier. L’appétit vient en mangeant. « Ma plus grosse émotion a
été cette médaille de bronze aux Mondiaux car cette compétition est
ce qui se fait de mieux sur la planète. et le maillot arc-en-ciel est un
objectif. » Après avoir mis le VTT, son autre spécialité, de côté
(« c’est très compliqué d’allier les deux, surtout avec ma vie de famille »),
empochant au passage un titre de vice-championne de France en
2012, Lucie Chainel tentera de conserver son maillot tricolore
cette saison tout en visant la première marche du podium aux
prochains Mondiaux qui auront lieu à Hoogerheide (Pays-Bas)
en février prochain après avoir obtenu une belle médaille de
bronze aux derniers championnats d’Europe début novembre.
Histoire de contenter son appétit d’ogre.
moselle sport
39

Documents pareils