Monétisation de la data : s`adapter ou mourir
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Monétisation de la data : s`adapter ou mourir
Marchés mobiles 2012 > 2013 / Bilan et perspectives Monétisation de la data : s’adapter ou mourir La data mobile illimitée a encouragé les nouveaux usages mais aussi l’explosion du trafic. Ce modèle profite aux OTTs au détriment de la rentabilité des opérateurs. Pour enrayer cette situation, ils multiplient les innovations tarifaires. L’illimité marque le pas mais ne disparaît pas pour autant De plus en plus d’opérateurs délaissent le modèle de la data illimitée au profit de la tarification au volume. Ces changements concernent principalement les opérateurs dominants, le plus souvent lors du passage au LTE. Les challengers et les nouveaux entrants jouent quant à eux le jeu inverse. Ils communiquent massivement sur leurs offres illimitées – ou marketées comme telles – pour se différencier. C’est le cas aux ÉtatsUnis, pour Sprint et T-Mobile, et au Canada, où Wind et mobilicity mettent en avant des forfaits (data + voix + SMS) dits illimités alors qu’ils ne le sont en réalité que pour la voix. En Europe, les opérateurs continuent de communiquer sur l’illimité bien qu’ayant adopté depuis longtemps le principe du « fair use » qui consiste à brider les débits audelà d’un certain volume. Shared data plans : profiter du potentiel des terminaux connectés Jusqu’ici, les opérateurs ont peu bénéficié de l’équipement croissant de leurs clients en terminaux connectés. En cause : des coûts de connexion au réseau cellulaire jugés trop chers. Le cabinet Chetan Sharma rapporte ainsi qu’aux États-Unis, 90 % des possesseurs de tablettes n’utilisent que le Wi-Fi (certains désactivant même la fonction mobile). Les opérateurs nord-américains ont donc lancé des « shared data plans », à l’instar de Verizon (Share Everything) ou d’AT&T (Mobile Share). Ce type de plan tarifaire inclut un volume de data (+voix) à partager entre différents terminaux sous un contrat unique. En outre, le coût de rattachement d’un équipement supplémentaire à l’abonnement est plus économique pour l’utilisateur : la connexion pour une tablette revient à 10 $ par mois au lieu de 30 $ en moyenne avec un forfait tablette classique. Cette tarification convient particulièrement aux clients multi-équipés et aux familles. Elle permet à l’opérateur d’exploiter le potentiel des nouveaux équipements connectés et contribue à réduire le taux de résiliation des clients. Enfin, associée aux débits élevés du LTE et aux nouveaux usages1, cette multiplication des terminaux connectés devrait significativement augmenter la consommation data des clients et donc les revenus des opérateurs. Les forfaits « multi-devices » se développent ailleurs qu’aux ÉtatsUnis. À Hong Kong, 1O1O et one2free (marques de CSL) ont lancé des offres permettant de partager voix et data sur jusqu’à 5 cartes SIM, et même jusqu’à 19 cartes SIM chez le taiwanais FarEastone. L’Europe suit le mouvement, mais les offres restent souvent limitées à deux ou trois terminaux (Vodafone RED dans trois pays, SFR MultiSIM en France, et multi 4G chez le portugais TMN). La vitesse comme levier tarifaire C’est la stratégie adoptée depuis juin par Swisscom via l’offre Infinity. Partant du principe qu’à moyenne échéance il n’existera plus que des abonnements « flats » et que la différence de prix se fera en fonction de la qualité de service attendue, ses tarifs sont uniquement basés sur les débits (montants et descendants), le volume étant illimité. Ce modèle permet de mieux rentabiliser les revenus liés au trafic data mobile en monétisant les applications les plus gourmandes en bande passante. Pour regarder une vidéo, le client aura besoin d’un débit important et doit donc souscrire un forfait premium. Cette stratégie est toutefois intrinsèquement liée à la spécificité de son réseau qui dispose d’autant de stations de base que ses concurrents réunis, et à la petite taille du territoire couvert. Elle est donc difficilement réplicable. Monétiser la data selon les applications ou les services utilisés Pour s’attaquer à l’érosion de leur revenus par les OTTs, d’autres opérateurs tarifient la data selon le service utilisé. Pionnier en la matière, Movistar en Colombie propose des offres « à la carte » où le client paie pour les applications utilisées. Plus récemment, 3 Hong Kong s’est associé à WhatsApp pour lancer une offre avec usage illimité de l’application pour 0,8 €/mois. Ce modèle répond à la demande de services OTTs tout en facturant leur usage. La croissance des revenus est décorrelée de la croissance du trafic, puisque ce sont des applications comme l’IM qui détériorent le plus les revenus mais qui consomment le moins de data. En 2012, les opérateurs mobiles auraient perdu 23 Md$ de revenus à cause de la cannibalisation du SMS par les OTTs2. Pays émergents : stimuler l’adoption de la data par les prix et les usages Dans les pays émergents, la data mobile reste encore inaccessible au plus grand nombre – moins de 10 % de pénétration en Afrique Sub-saharienne3. Les opérateurs lancent donc des offres agressives pour favoriser son adoption : forfaits « mini » au temps (1h, une journée) ou au volume (« sachet pricing »). Les clients de Vodafone Egypt peuvent par exemple acheter 3 Mo valables pour la journée (0,13 €). D’autres opérateurs attirent des clients via des offres basées sur les contenus et notamment les réseaux sociaux : Tunisiana ou Etisalat Nigéria avec leur forfait « facebook », Maroc Telecom avec MT-Talk (accès à facebook, Twitter, Gtalk, etc.). Ces offres sont généralement accessibles aux clients ne possédant pas de smartphone via des applications Java ou autres. Sofrecom, The Know-How Network 12 > 13 Time-ba sed pric ing me nt Of fr ei nt ég ré e enu au Mu siq ues co m in x Serv ic Satisfaire les attentes clients Applicati ons nt r Te ns pla ata d red r Sha su té aux n rie in g o rm n i te ic es Pr e A la journé s Stratégie de pricing Dual SIM d pai Pre Encourager l’adoption de nouveaux terminaux ou de services (pays émergents) aid stp / Po es Ré se au x so l Protéger les revenus voix et SMS face aux OTTs ci au x Controler la croissance du trafic ou optimiser le rendement du réseau Trois stratégies significatives de tarification de la data mobile Tarif mensuel swisscom Movistar Share Everything Infinity Paquetes de Internet Vitesse max (Mbps) Down/Up 42/4 Volume de data partagé mensuel 1Go 20Go 140€ 50$ 150$ + XL HD 107€ + L Voix et SMS illimités 2 - Choix du terminal + € Verizon 1 - Choix du plan + € + 10$ + 40$ Source : Sofrecom (janvier 2013) Dat a& S Qo at ntr co ts” s oi m u A Form ed u boo s g Tirer profit de la pénétration croissante des smartphones et des nouveaux terminaux connectés (tablette notamment) Dat a se ule e tair iori pr ici n g in ed ic pr as Bundle r nt p d rbo se ba db “Tu Clie em lu Vo Sp ee Source : Informa, Sofrecom (janvier 2013) Différents leviers pour adapter le modèle tarifaire de la data mobile 30$ 20$ 11€ + 21/2 82€ SD + + 8,8€ 12/1 4,4€ M 62€ • Mail + chat + réseaux sociaux • Accès illimité au Web et YouTube Pack Réseaux sociaux • Mail + chat • Accès illimité aux réseaux sociaux Pack Chat • Accès illimité aux services de chat 1/0.5 Pack Mail S 48€ Pack Navigation 4,4€ 0.2/0.1 • Accès illimité aux mails XS 13 1/4 % des clients de Verizon ont adopté le forfait « Share Everything » en 5 mois. des clients AT&T à « Mobile Share » ont choisi 10GB ou plus. Sofrecom The Know-How Network 500 93 € K clients ont choisi un forfait « Infinity » en seulement 5 mois, soit 13 % du parc mobile. ARPU moyen mensuel des clients NATEL « Infinity ». 8,8 25 (4T09) de %à (4T11) % évolution de la part de la data mobile dans les revenus après le lancement de « Paquetes de Internet ».