AgriBio en Tunisie

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AgriBio en Tunisie
A 3) Agriculture biologique :
Définition :
L’agriculture biologique est un mode de production agricole spécifique, un
ensemble de pratiques agricoles respectueuses des équilibres écologiques et de
l’autonomie des agriculteurs.
Visant à la préservation des sols, des ressources naturelles, de l’environnement et
au maintien des agriculteurs, l’agriculture biologique est souvent considérée comme
un ferment de l’agriculture durable.
L’agriculture biologique est une méthode de production agricole basée sur
l'interdiction de la chimie de synthèse (c’est une branche de la chimie qui
regroupe les opérations consistant non seulement à analyser ou isoler des
composés chimiques, mais également à en faire la synthèse) ,que ce soit pour les
traitements de protection des plantes ou les engrais ( ce sont des substances, le
plus souvent des mélanges d'éléments minéraux ) .
Cette méthode affirme mieux respecter le vivant et les cycles naturels. Elle vise à
gérer de façon globale la production en favorisant l'agrosystème (ou agrosystème
est un écosystème modifié par l’Homme afin d'exploiter une part de la matière
organique qu'il produit ) mais aussi la biodiversité (c’est la diversité naturelle
des organismes vivants ) les activités biologiques des sols et les cycles biologiques
(ou cycle de développement, c' est la période de temps pendant laquelle se déroule
la vie complète d'un organisme vivant par reproduction ). Il n'existe pas de données
mettant en évidence un impact environnemental de cette forme d'agriculture vis-à-
vis de toutes les autres, pour toutes les cultures et en tous lieux, dans certains cas
c'est l'inverse. Une étude menée sur des fermes anglaises a montré, pour
l'agriculture biologique par rapport à l'agriculture traditionnelle, une réduction de 55 %
des rendements (la quantité de produit récolté sur une surface cultivée donnée) et
une augmentation de 12,4 % de la biodiversité5.
D'autres études mettent en avant l'importance de l'ensemble de l'environnement
général (présence de cultures variées, de prairies permanente, de bordures de
champs non fauchés ou désherbés, taille des parcelles) plutôt que l'usage de la
chimie8 surtout quand ils comparent l'agriculture biologique et l'agriculture de
conservation (c’est un ensemble de techniques culturales destinées à maintenir et
améliorer le potentiel agronomique des sols ).
Définie depuis les années 1920, l'agriculture biologique est organisée à l'échelle
mondiale depuis 1972 (International Federation of Organic Agriculture Movements IFOAM) et reconnue dans le Codex alimentarius depuis 1999. À ce titre, il s'agit de
l'une des formes les plus anciennement organisées d'agriculture durable. Au sein de
ces dernières, l'agriculture biologique se caractérise notamment par le fait que
l'épithète « biologique », ou son abréviation « bio » impliquent une certification
attribuée correspondant à des normes et à des cahiers des charges, et que le mot
est, souvent, légalement protégé. Plusieurs labels internationaux de reconnaissance
pour ce type d'agriculture ont été définis.
Dans le monde, environ 37,5 millions d'hectares étaient consacrés à l'agriculture
biologique en 2009.
Législation :
Article détaillé : Label d'agriculture biologique.
La commercialisation des produits agricoles biologiques est règlementée par
des labels de qualité publics ou privé, et définie légalement par de nombreux pays.
Ces règlementations donnent des critères de certification variables, généralement
basées sur les normes de la Fédération internationale des mouvements d'agriculture
biologique (IFOAM), association internationale coordonnant les organisations actives
dans le secteur bio. Les cahiers des charges des labels ne portent pas sur la qualité
des produits, mais sur le respect de l'environnement. On parlera aussi d'achats
durables pour les clients (entreprises, entités publiques et particuliers) achetant des
produits biologiques. Il existe aussi des labels autres plus stricts (Bioprogrès, …).
En 1927, le label Demeter est le premier label certifiant les produits issus de
l'agriculture biologique. Il est utilisé dans plus de 50 pays dans le monde.
Prix :
Souvent cité comme l'entrave principale à son épanouissement, l'agriculture
biologique augmente les prix des produits agricoles. En contrepartie, ces prix
permettent d'inscrire l'agriculture biologique dans une démarche de valorisation de
l'activité agricole et rurale et non plus de production alimentaire brute. L'agriculture
biologique n'a pas vocation à nourrir la majorité de la population mondiale, comme l'a
rappelé la FAO.
« (...) il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf
milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques »
Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation mondiale pour
l’alimentation et l’agriculture (2009).
Impact sur la santé:
L'agriculture biologique élimine un certain nombre de risques sanitaires induits
par l'usage ou l'abus de certains intrants chimiques, mais elle introduit des facteurs
de risque liés à certaines pratiques.
Les aliments biologiques sont contraints aux mêmes normes sanitaires que les
autres.
Impact sur l'environnement:
L'agriculture biologique est réputée meilleure pour l'environnement. Si le bilan
par unité de surface peut faire illusion pour certains paramètres, rendu à la
production réelle l'avantage de l'AB n'est pas évident: l'utilisation des terres,
l'acidification, l’eutrophisation des milieux aquatiques par unité produite est identique
à l'agriculture conventionnelle.
Certaine sources affirment que l'agriculture biologique serait une solution contre
l'érosion. L'utilisation quasi-obligatoire du labour pour lutter contre de nombreux «
bio-agresseurs » (dont limaces et adventices) favorise l'érosion, quels que soient les
aménagements ou les rotations pratiqués en agriculture biologique. Les systèmes en
semis direct sous couvert (agriculture de conservation) sont les seuls à réduire de
façon drastique l'érosion, que ce soit en agriculture biologique ou conventionnelle.
En interdisant les insecticides de synthèse, l'agriculture biologique protègerait les
abeilles. Une première étude a trouvé que des résidus de néonicotinoïdes réduirait la
croissance et la production de reines de bourdons terrestre (moins de 85 %93). Une
seconde étude simulant une contamination du nectar montrerait une réduction du
taux de retour des butineuses. Ces travaux ont néanmoins était mis en doute à
cause du traitement statistique des résultats et des doses utilisés.
Pour la Tunisie
L’Agriculture biologique en Tunisie Un créneau porteur. L'agriculture biologique
est relativement récente en Tunisie.
Elle a démarré depuis les années 80 par des initiatives privées. Elle a évolué lentement
jusqu'à 1999. Depuis, ce secteur a reçu un intérêt particulier de la part du Président de
la République quant aux incitations et encouragements. Une stratégie nationale a été
mise au point et a abouti à de nombreuses réalisations, notamment la parution de
textes réglementaires de l'agriculture biologique et la création de structures spécifiques
de recherche.
Du coup, le biologique, mode de production agricole qui s’interdit d’utiliser
engrais chimiques et biocides de synthèse et permet d’assurer un équilibre
biologique durable et respectueux des écosystèmes naturels, est érigé en filière
stratégique autant que la micro-finance, l’emploi et la mise à niveau de l’industrie.
Et pour cause, rien que pour l’année 2008, la Tunisie, forte de cultures bio sur 285
mille hectares, d’une production bio de 170 mille tonnes et de recettes à l’export de
64 millions de dinars, a été classée deuxième en Afrique et 24ème dans le monde en
matière d’agriculture biologique.
Officiellement, cet intérêt particulier est accordé à l'agriculture biologique en
raison des perspectives importantes qu'elle ouvre aux plans de la production, de
l'emploi et de l'exportation.
Les filières ciblées sont dans l’ordre l’oléiculture, la céréaliculture, l’arboriculture
fruitière et forestière, les cultures maraîchères et fourragères.
Le gouvernement décide une batterie de mesures en faveur de la promotion de ce
créneau porteur.
Des exemples des timbres tinisiens sur l’agriculture biologique en
Tunisie :
Les nouvelles mesures, au nombre de neuf, ont pour objectif, de booster le
développement des cultures biologiques, d’en optimiser le rendement et d’adapter
leurs produits aux ratios internationaux.
En vertu de cet arsenal, une attention particulière sera portée à la formation,
l’encadrement, la recherche et le suivi de l’action de contrôle et de certification.
Au rayon des incitations, le plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle
et à la certification des produits biologiques a été augmenté de 5 mille à 10 mille
dinars par an.
Un intérêt particulier sera porté à la promotion. «Une semaine du produit
biologique tunisien» sera organisée chaque année. Les exposants de produits bio
dans les foires et salons seront mieux accompagnés. L’organisation de rencontres de
partenariat pour faire connaitre les produits biologiques tunisiens sera intensifiée. Le
tout se fera conformément à une stratégie mise au point spécialement pour la
promotion des produits bio sur les marchés intérieurs et extérieurs.
Visite du ministère de l’agriculture tunisien à la foire de l’huile d’olive
dont la quelle s’est exposé l’huile d’olive biologique Tunisien :
Au plan institutionnel, une commission nationale sera chargée de la
programmation, évaluation et suivi des travaux de recherche ayant trait à l’agriculture
biologique. L’objectif ultime est d’instaurer un label bio et de le mieux positionner.
Quant au coaching technique, le Centre technique des cultures biologiques sera
renforcé par la création d’un laboratoire national de recherche en agriculture
biologique au sein du Centre régional de recherche en horticulture et agriculture
biologique et par la mise en place, au sein des groupements interprofessionnels, des
cellules chargées des produits biologiques (fruits, légumes, viandes rouges et
produits laitiers).
A long terme, selon une étude effectuée par l’Agence de promotion des
investissements agricoles (APIA), l’objectif est d’accroître, d’ici 2018, à 1% la part
des produits bio dans la consommation des produits alimentaires, d’augmenter le
volume des produits bio exportés de 10 000 tonnes en 2008 à 18.250 tonnes en
2011 et de doubler leur valeur à l’export pour atteindre 120 millions de dinars.
Pour mémoire, le développement du bio a été impulsé par une forte croissance de la
demande internationale.
à noté que l’huile d’olive, les dattes et les légumes biologiques représentent
les principales exportations du secteur de l’agriculture biologique en Tunisie.
Dans la perspective de profiter des nouvelles opportunités offertes sur le
marché international pour les produits biologiques, et de valoriser les avantages de
la Tunisie dans ce domaine (climat, précocité de la production, prix compétitifs,
proximité des marchés européens), le gouvernement tunisien a accordé une
attention particulière au développement de l’agriculture biologique et à l’organisation
de sa filière.
Par delà ces données objectives, nous ne nous pouvons que saluer cet intérêt
pour le bio. Il s’agit d’une option hautement stratégique et ne peut que rejaillir
positivement sur l’économie du pays d’autant qu’elle favorise l’immunisation
de l’agriculture tunisienne et consacre sa pérennité.