Doc GTH n°5 v3.indd - Géothermie Perspectives

Transcription

Doc GTH n°5 v3.indd - Géothermie Perspectives
N°5
a
Géothermie
MAI 2009
en rance
L’ É N E R G I E D U S O U S - S O L
>>
S O M M A I R E
40 ans de géothermie
pour le réseau de Melun
>> p.2 et 3
Le fonds chaleur,
éléments de contexte
>> p.4 et 5
É D I T O
>>
p ar M. André Antolini,
président du Syndicat des
Énergies Renouvelables
Le SER s’implique
pour la géothermie
Depuis plus de 15 années, le Syndicat des Energies Renouvelables soutient le développement de l’éolien, du
solaire, de la biomasse, de l’hydraulique et de la géothermie. Nous sommes la seule organisation qui représente
La géothermie pour acclimater
des bonsaïs en Picardie
>> p.6 et 7
les professionnels de l’ensemble des filières des énergies renouvelables. Et ceci, en raison de la conviction que
nous avons que les différentes énergies renouvelables ne sont pas en concurrence, mais bien complémentaires,
et que le développement de chacune d’entre elles sera nécessaire pour atteindre les objectifs politiques que
la France s’est assignée, à commencer par celui de produire 20 millions de tep supplémentaires d’énergies
Le développement des champs
géothermiques en France
>> p.8
renouvelables en 2020. D’ailleurs, les travaux réalisés lors du Comité Opérationnel Energie Renouvelable, et
Les acteurs de la géothermie :
l’AFPAC
>> p.9
Parmi celles-ci, la géothermie est très prometteuse. Pour 2020, on attend 1,3 millions de tonnes équivalent pétrole
Québec : La géothermie, un outil de
développement pour Murdochville
>> p.10 et 11
repris dans la loi Grenelle I le montrent : toutes les filières doivent se développer au maximum de leurs capacités
pour constituer le mix énergétique gagnant de 2020.
de production annuelle : 850 000 tep via les pompes à chaleur géothermiques et 500 000 tep via l’alimentation
des réseaux de chaleur par la géothermie profonde.
Parce que l’organisation de la filière professionnelle est un enjeu important pour le développement de la
géothermie, le Syndicat des Energies Renouvelables a créé une commission géothermie en son sein. Cette
commission regroupe des acteurs de la filière géothermie, bureaux d’études thermiques, géologiques, fabricants
de pompes à chaleur, foreurs… Des groupes de travail ont été constitués qui devront proposer les éléments
Les métiers de la géothermie :
l’assistance à maîtrise d’ouvrage
>> p.12, 13 et 14
nécessaires au développement de la géothermie.
L’implication du Syndicat des Energies Renouvelables pour le développement de la géothermie s’est aussi traduit
par le soutien à plusieurs amendements concernant la géothermie préalable à l’élaboration des lois Grenelle ou
pour le Projet de Loi de Finances 2009.
Le Syndicat des Energies Renouvelables agit également pour améliorer la visibilité de la géothermie. Ainsi,
En bref
>> p.15 et 16
plusieurs fiches d’informations sur la géothermie ont récemment été réalisées, permettant de mieux faire
Agenda, publications, formation
>> p.16
L’ADEME et le BRGM sont sans conteste les deux grands acteurs publics qui contribuent le plus au développement
connaître cette énergie aux décideurs.
de la géothermie. Je suis donc très heureux de pouvoir montrer, par ma contribution à ce bulletin, que le Syndicat
des Energies Renouvelables s’associe bien volontiers à leur action pour mieux faire connaître la géothermie et
susciter de nouveaux projets.
>> Par Jean-Marc Solari, Dalkia
[email protected]
Focus sur une opération :
40 ans de géothermie
pour le réseau de Melun
La STHAL (Société Thermique de l’Almont) est un réseau de chaleur géothermal
qui alimente plus de 6 000 équivalents logements dans les secteurs nord de Melun.
Premier réseau de chaleur géothermique en France il y a 40 ans, le réseau a su
pérenniser et se développer au fil des ans. Une fierté pour le gestionnaire de la
collectivité et Dalkia.
La véritable innovation technologique se situe
en 1995 avec le forage d’un nouveau puits
de production. Un puits totalement novateur
réalisé en fibre composite qui a fait l’objet de
subventions de l’Ademe et de fonds européens.
Cette première en France est encore la seule
réalisée en Ile-de-France. Le débit a ainsi pu
atteindre jusqu’à 430 m3 /h.
Si l’on remonte toujours le temps, 1998 fut
l’année de la réalisation d’un maillage entre le
réseau géothermal STHAL et un autre réseau
situé dans le quartier de Montaigu, jusque là
indépendant. La suppression de la chaufferie existante au charbon et l’installation d’une
2
cogénération faisaient muer ce réseau déjà
vertueux en un réseau exemplaire en matière
de protection de l’environnement. La fermeture du premier puits historique de production
diminuera le débit à 310 m3 /h, mais le taux de
couverture géothermique reste actuellement
supérieur à 64 % pour le réseau de la STHAL.
Depuis juillet 2007, le réseau bénéficie ainsi
des nouvelles dispositions fiscales octroyant
le bénéfice de la TVA réduite sur l’intégralité de
la facture de chaleur des abonnés.
« Le réseau géothermal demeure un outil
d’accompagnement des projets d’urbanisation
de la ville de Melun » explique Guy Lacombe,
directeur d’agence Dalkia en charge du réseau
de Melun. « Une ZAC de 1 800 logements et le
nouvel hôpital devront ainsi être raccordés dans
les prochaines années, grâce à l’implication
constante des services de la Ville qui considèrent ce réseau comme un équipement urbain
incontournable de la collectivité ».
Ces besoins de chauffage et d’eau chaude
sanitaire supplémentaires nécessiteront une
source d’énergie alternative complémentaire
pour garantir durablement un taux d’ENR
(Énergie Renouvelable) supérieur à 50 % et
maintenir le bénéfice de la TVA réduite. C’est
l’usine de traitement des déchets située sur la
commune de Vaux-le-Pénil qui apportera la chaleur complémentaire. Un réseau de liaison d’un
kilomètre sera créé entre la chaufferie et l’usine
de traitement des déchets pour disposer d’une
puissance additionnelle après l’installation d’un
échangeur sur le site de l’usine. De quoi voir
l’avenir sereinement et vertueusement puisque le taux d’énergies renouvelables ou fatales
utilisés par le réseau passera à 67 %, malgré
un développement de 40 % de sa desserte.
« La géothermie restera bien sûr l’énergie de
base du réseau de la STHAL dans cette future
configuration, mais la perspective d’offrir dorénavant plusieurs énergies alternatives aux
abonnés est une nouvelle étape dans le développement du chauffage urbain sur Melun. »
conclut Guy Lacombe.
INTÉRIEUR DE LA CHAUFFERIE
© Dalkia
L
e réseau de la STHAL à Melun fut créé en
1969 pour alimenter les quartiers nord
de Melun. Il avait une réelle originalité à
l’époque : l’utilisation de la géothermie comme
énergie de base du réseau. Il s’agissait, de fait,
de la première géothermie en France sur un
réseau de chauffage urbain. L’eau était pompée sur la nappe phréatique du Dogger, une
eau relativement corrosive, située entre 1 800
et 2 000 mètres de profondeur. Un doublet fut
réalisé avec un puits de production et un puits
d’injection donnant un débit géothermal de
100 m3 /h. En 1989, pour relancer le réseau, un
troisième puit est réalisé en remplacement du
premier injecteur bouché suite à des problèmes
de corrosion. Le débit passe à 130 m3 /h.
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
MANŒUVRE SUR LE RÉSEAU DE MELUN
© Dalkia
Les chiffres du réseau
3 questions
à Madame
Renée
WOJEIK,
Adjointe
au Maire
de Melun
1ère Vice Présidente de la communauté
d’Agglomération Melun Val-de-Seine,
en charge du suivi de la concession du
chauffage urbain de Melun l’Almont
«
Quel regard portez-vous sur la
géothermie de Melun ?
La géothermie n’a eu que des retombées positives sur la ville de Melun. Rendez vous compte plus de 6 000 logements sont alimentés en
chauffage et en eau chaude sanitaire. Une
énergie géothermale qui évite aux habitants
de subir les variations des prix des énergies
fossiles. La géothermie alimente 30 % des
melunais. Et cela apporte à cette population
souvent défavorisée une qualité de fourniture
de chauffage inégalée et à un coût qui n’a pas
varié. Oui la géothermie à Melun est source de
fierté pour les élus.
Quel est l’avenir d’un réseau géothermal
pour une ville comme Melun ?
Le réseau géothermal est un réseau qui vit
en permanence. Depuis 3 ans, nous avons
raccordé plus de 150 logements anciens ou
neufs. Et les projets dans le futur sont ambitieux : relier 2 000 nouveaux logements
prévus dans un ECO quartier, près du quartier
Montaigu et le nouvel hôpital en 2014.
Pourquoi une telle réussite ?
Une des raisons est d’avoir eu une équipe
d’élus qui dès l’origine s’est passionnée pour
ce sujet. Car il fallait adhérer à ce projet il y
a 40 ans qui prônait déjà le développement
durable avant l’heure ! Pour Melun, c’est une
source de fierté de posséder un réseau géothermal aussi compétitif.
»
Moyens de production :
• puissance souscrite : 25 MW
• puissance installée : 39 MW
avec :
1/Géothermie : 5 MW
> un puits de production diamètre 9’’ 5/8
tube en résine composite
> un puits de réinjection diamètre 9’’ 5/8
casing acier
> station de traitement par injection
d’inhibiteur de corrosion
2/Cogénération : 5 MW
> 2 moteurs gaz 4 MW électrique
3/ Une chaufferie d’appoint/secours au
gaz de 24 MW
Distribution :
• un réseau en tube acier en caniveau
d’une longueur de 12 km,
• 72 sous-stations de livraison de la
chaleur et de l’eau chaude sanitaire.
Production annuelle :
• 6 500 équivalents logements alimentés
• 70 000 MWh par an d’énergie produite
pour les besoins de chauffage
• 140 000 m3 par an d’eau chaude
sanitaire produite.
Panier énergétique :
• Géothermie : 64 %
• Cogénération : 26 %
• Gaz naturel : 10 %
3
>> Par l’Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Énergie,
www.ademe.fr
Le fonds chaleur :
L’accélérateur de la
chaleur renouvelable
« Mesure n°20 : La mise en place du “fonds chaleur renouvelable” va permettre
une relance à grande échelle de la géothermie. Dès 2009, plusieurs grands projets
pourront être financés ». (Extrait des 50 mesures pour le développement des énergies renouvelables à haute qualité
environnementale présentées par Jean-Louis Borloo le 17 novembre 2008)
Pourquoi un Fonds Chaleur ?
L
es usages de l’énergie se décomposent
en trois grandes catégories : la consommation de chaleur et de froid, l’électricité
et les transports.
La Loi POPE de juillet 2005 propose un objectif
d’accroissement de la production de chaleur
renouvelable de 10,1 Mtep (1), avec un objectif
de 5,5 Mtep supplémentaires pour l’habitat
collectif, le tertiaire, l’agriculture et l’industrie. Cet objectif a été conforté par le Grenelle
de l’Environnement.
Les financements existants dans le cadre des
Contrats de Plan Etat Régions génèrent chaque
année 85 000 tep supplémentaires de chaleur
renouvelable. Il est possible de multiplier ce
résultat par cinq : c’est l’objet et l’objectif du
Fonds Chaleur.
Le Fonds Chaleur est l’une des 50 mesures
opérationnelles en faveur du développement des énergies renouvelables, mises
en place conformément aux engagements du
4
© Pierre Dablon
La production de chaleur représente environ un tiers de la consommation d’énergie finale en France. Elle est principalement
produite par des énergies fossiles, émettrices
de gaz à effet de serre. Pourtant, la chaleur
peut tout à fait être produite à partir d’énergies
renouvelables.
AÉROPORT DE PARIS, ORLY : UN PROJET DE GÉOTHERMIE
POTENTIELLEMENT ÉLIGIBLE AU FONDS CHALEUR
Grenelle de l’Environnement. Il a pour objectif
d’aider financièrement au développement de
la production de chaleur à partir des énergies
renouvelables (biomasse, géothermie, solaire)
par le remplacement ou la création de nouvelles
installations et de diversifier ainsi les approvisionnements énergétiques.
Le Fonds chaleur est un outil financier
supplémentaire qui complète les dispositifs
d’aide actuels et s’intègrera dans les projets
des Schémas Régionaux du Climat, de l’Air
et de l’Énergie à venir.
Il est destiné aux entreprises (industrie,
tertiaire, agriculture), aux collectivités et à
l’habitat collectif.
Le Fonds Chaleur doit par ailleurs contribuer à
la création de plus de 10 000 emplois locaux
pour l’approvisionnement en biocombustibles
d’ici 2020.
Comment sera géré
le Fonds Chaleur ?
La gestion de ce fonds est confiée à
l’ADEME et ses délégations régionales.
Le montant du Fonds Chaleur prévu dans le
Projet de Loi de Finances 2009 est de 1 milliard d’euros pour les trois prochaines
(1) Million de tonnes équivalent pétrole
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
© ADEME
Premier appel à projet
pour le fonds chaleur
années. Il devrait ensuite s’élever progressivement à 800 Me par an pour répondre aux
objectifs 2020.
Le principe qui sous-tend le calcul des aides
attribuées dans le cadre de ce fonds est de
permettre à la chaleur renouvelable d’être
vendue à un prix inférieur d’au moins 5 %
à celui de la chaleur produite à partir d’énergie
conventionnelle. Il devrait ainsi permettre de
déclencher des projets performants sur le plan
énergétique.
2009 constituant une année de calage pour le
système, des évolutions éventuelles dans la
méthode d’évaluation des aides pourraient être
décidées pour les années suivantes.
Deux modes de gestion du Fonds Chaleur :
• pour les installations biomasse de grande
taille (de plus 1 000 tep/an) dans les secteurs
industriel, agricole et tertiaire privé, un appel
à projets national sera lancé chaque année,
avec consultation des services de l’Etat en
régions (cellules biomasse) et des services
concernés des collectivités.
• pour les autres filières - installations collectives de plus de 200 tep et pour les installations industrielles biomasse de moins de
1 000 tep/an - le fonds est géré par l’ADEME
dans les délégations régionales, en synergie
avec les régions. La gestion de cette partie du Fonds chaleur pourra être intégrée
dans les CPER (contrats de plan Etat-Région).
L’instruction du dossier, qui permettra à
l’ADEME de définir le montant de l’aide, pourra
être effectuée dès l’étape «avant-projet sommaire» du projet. Les méthodes de calcul
simplifiées permettront au maître d’ouvrage
d’appréhender l’ordre de grandeur du montant
de l’aide.
Quelles énergies
sont concernées ?
Les énergies renouvelables concernées
sont : la biomasse sylvicole ou agricole (objectif
de 1,7 Mtep en 2012), l’énergie solaire (objectif
de 25 000 tep en 2012) et la géothermie valorisée directement ou par l’intermédiaire de pompes à chaleur (objectif de 1,1 Mtep en 2012).
Les énergies de récupération (chaleur issue
des UIOM et de process industriels, chaleur
issue de production d’électricité ne bénéficiant
d’aucun tarif d’achat régulé de l’électricité) et la
production de froid par EnR seront également
concernées, sous réserve que le projet présente des bilans techniques, économiques et
environnementaux satisfaisants. Pour les énergies de récupération, l’aide du Fonds chaleur
n’interviendra que sur le réseau de chaleur et
les équipements nécessaires à la valorisation
de la chaleur.
Les aides du Fonds Chaleur
seront-elles compatibles avec
les dispositifs existants ?
Les aides du Fonds Chaleur sont compatibles
avec l’encadrement européen.
Elles ne seront pas cumulables, ni avec les
Certificats d’Économie d’Énergie, ni avec les
projets domestiques. En revanche, les entreprises ou réseaux de chaleur soumis au Plan
National d’Allocation des Quotas (PNAQ) sont
bien éligibles aux aides du Fonds Chaleur.
Le niveau d’aide proposé peut être atteint
par le Fonds Chaleur seul ou en combinaison
avec des crédits régionaux ou FEDER (Fonds
européen de développement régional), sous
réserve que le cumul des aides publiques ne
dépasse pas le niveau d’aide calculé par la
procédure du Fonds Chaleur.
En savoir plus sur :
www.ademe.fr/fondschaleur
5
>> Entretien avec Guy Vanlergerghe,
serres horticoles Mitton,
[email protected]
La géothermie
pour acclimater
des bonsaïs en Picardie
Chauffer des serres de bonsaïs et les arroser par géothermie, une opération originale
permettant à l’entreprise de rester compétitive.
Changer son chauffage :
une urgence pour l’entreprise
L’agriculteur doit se
positionner en tant que
producteur d’énergie
Certifié Iso 14 001 depuis 4 ans et utilisant des
cartons recyclés pour le transport des plants,
représentant une économie de CO2 pour la
planète mais aussi une économie de 4 000 €
pour l’entreprise, M. Vanlerberghe s’inscrit
déjà dans une démarche environnementale :
« A l’heure actuelle, l’agriculteur doit se positionner en tant que producteur d’énergie ».
Il s’intéresse tout d’abord à un système de
6
© entreprise Mitton
E
n 2005, Guy et son fils Arnaud Vanlergerghe reprennent l’entreprise Mitton spécialisée dans l’acclimatation de bonsaïs.
Environ 70 000 petits arbres en provenance
de divers pays d’Asie : Chine, Corée, Japon…
reprennent vie chaque année dans les serres
après avoir passé près de trois semaines dans
des containers à 10°C. Pendant six mois, l’eau
d’arrosage ainsi que les racines doivent être
chauffée à 20-25°C en continu pour relancer
la croissance des plants. Ce besoin important
en chaleur représente, avant travaux, un coût
annuel de chauffage de l’ordre de 90 000 €.
Par ailleurs, la forte augmentation du coût du
propane (40 % entre 2000 et 2005, jusqu’à
80 % en 2008) ne peut se répercuter sur le
coût de vente du produit, au risque de perdre
de nombreux clients. Il devient alors urgent
pour la famille Vanlergerghe de modifier son
mode de consommation énergétique et d’adopter une source de chaleur non indexée sur la
courbe du pétrole.
PUITS DE RÉINJECTION
chauffage par méthanisation puis à une chaufferie bois. Cependant, la complexité de la réglementation décourage le gérant de la serre. Il se
tourne alors vers la géothermie.
Trois puits sont à proximité des serres, suggérant la présence d’une nappe. Le forage
ainsi que les démarches administratives
sont réalisés par l’entreprise Ruckebusch à
Vauvilliers dans la Somme que connaissait
M. Vanlerberghe. Outre le dimensionnement
technique de l’opération par rapport aux
besoins, cette entreprise de forage s’est
également occupée de toutes les démarches
administratives liées au code minier mais
aussi au code de l’environnement dite « loi sur
l’eau » en raison d’une demande de prélèvement pour l’arrosage.
Les forages ont débuté en juin 2007 pour atteindre une profondeur de 50 m dans la nappe
de la craie (toit de la nappe à 17 m) avec un diamètre de 9 pouces pour le puits de prélèvement
et de 7 pouces pour le puits de rejet.
Première constatation, l’eau est plus chaude
qu’escomptée. Le foreur attendait 10°C, finalement la nappe est à 11-12°C en moyenne
diminuant ainsi le débit recherché.
Après réglages, le débit pris sur la nappe est
stabilisé à 42m3 /h avec une eau prise à 11°C et
rejetée à 2°C.
Pour amener l’eau du chauffage à une température comprise entre 50°C et 60°C et une eau
destinée à l’arrosage à 25°C , les opérations
sont confiées à Michel Legué, installateur et
spécialiste de la pompe à chaleur qu’il dé-
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
Chantier
• Date de début des forages : juin 2007
• Date de fin des forages : octobre 2007
• Date d’autonomie : 15 novembre 2008
Serres
• Superficie à chauffer : 6 500 m2
LES BONSAÏS
cortique depuis plus de 30 ans. Deux circuits
de canalisations sont installés, l’un destiné
à l’arrosage et l’autre destiné au chauffage.
Deux pompes à chaleur Ciat 600V montées en
cascade alimentent ainsi soit des kilomètres
de canalisations serpentant sous les bacs où
reposent les plants de bonsaïs soit le circuit
destiné à l’arrosage. Une chaudière fioul de
2MW fonctionnant grâce à un groupe électrogène indépendant est installée comme secours
afin d’éviter la perte de production si jamais
l’électricité venait à être coupée.
Une facture de chauffage
divisée par deux et un retour
sur investissement de 3 à 5 ans
Le budget d’une telle installation s’élève à
190 000 e hors forage; celui-ci représentant
25 000 e pour un chantier débuté à l’hiver
2007-2008 et une autonomie atteinte à la minovembre 2008. Malgré l’instauration par la
région Picardie du Fonds Régional pour l’Environnement et la Maîtrise de l’Énergie dans les
exploitations agricoles (FREME Agricole) dont
la subvention peut atteindre jusqu’à 50 % du
coût HT d’une opération de ce genre, la famille
Vanlerberghe n’a pas souhaité demander de
financement de la part d’organisme . Cela
n’empêche pas la famille Vanlerberghe
d’espérer un retour sur investissement dans
3 à 5 ans, calculé avec un prix du baril à 80
dollars et un mégawatt électrique à un coût
bloqué pendant 3 ans via un contrat spécifique
EDF.
L’installation est autonome depuis mi-novembre 2008. Et pour ce premier hiver de chauffe,
les machines, dimensionnées pour fonction-
ner jusqu’à -5°C, ont été poussées pour être
testées : « on a vu le thermomètre descendre à
-15°C plusieurs fois, ce fut un hiver très rude... »
Ainsi, à début mars, le coût de chauffage est
divisé par deux puisque la facture d’électricité
représente aujourd’hui 40 000 e. Les pompes
à chaleur fonctionnent, avec un COP satisfaisant de 4,5.
Bilan : des heureux gérants avec de nouveaux
projets en tête: s’agrandir, bien sur, les 6 500 m2
de serres vont bientôt être de 1 hectare :
« On avait envisagé dès le départ les possibilités d’agrandissement, s’il faut installer une
troisième pompe à chaleur, c’est tout à fait
envisageable, on a la place et le débit ».
« Un agriculteur va lancer 3 hectares de fruits
et légumes juste à côté de nos serres. Aux
mois de mars-avril, lorsque nous n’aurons plus
besoin de chauffage, nous lui proposerons
d’utiliser notre système géothermique pour
faciliter la croissance de ses plants ». Et la
proximité du village de Baron donne des idées...
« Notre système de chauffage fonctionne très
bien, pourquoi ne pas raccorder le système de
chauffage du village à nos puits ? ».
« Un seul regret, j’aurai aimé les conseils d’un
expert de ce type d’opération, nous avons
beaucoup tâtonné… Par exemple, nous
n’avions pas envisagé au départ, utiliser les
pompes à chaleur pour chauffer l’eau destinée
à l’arrosage... ».
Avis aux personnes intéressées par l’aventure :
« C’est avec plaisir que nous ouvrirons nos
portes aux porteurs de projets, et si le BRGM
souhaite se servir de l’installation pour différentes expériences ou mesures, nous sommes
partants... ».
www.bonsai-mitton.fr
Pompes à chaleur
• Nombre : 2 en cascade
• Marque : Ciat LGP 600 non réversible
• Puissance calorifique :
> 205 kW chacune (donnée constructeur)
• Puissance absorbée :
> 42,6 kW chacune (donnée constructeur)
• COP constructeur :
> 4,81 chacune (donnée constructeur)
• COP observé sur la saison :
> C OP de 4,25 si température en sortie
de 45-50°C (chauffage)
> C OP de 7,5 si température en sortie
de 35°C (arrosage)
© entreprise Mitton
© entreprise Mitton
Forages
• Type de forage : Rotary
• Diamètre : 7’’ et 9’’
• Profondeur de forage : 50 m
• Nappe :
> nappe de la craie
> hauteur de toit : 17m
• Débits utiles :
3
> chauffage : 42 m /h
3
> arrosage : 2 m /h
LA CHAUFFERIE
Echangeurs
• Marque : Ciat type Aureplack
Chauffage d’appoint :
• Type : chaudière fioul
• Consommation : 4 000 L
Coûts :
• Études, matériel & installation : 190 000 e
• Forages : 25 000 e
• TRI évalué : 3-5 ans
• Coût chauffage hiver 2008/09 : 40 000 e
• Coût chauffage hivers précédents :
80 000 - 120 000 e suivant rigueur de
l’hiver
7
>> Par Sylvain Abry, Xéotherm,
[email protected]
le développement
des champs de sondes en France,
De plus en plus de bâtiments tertiaires, collectifs et
industriels sont chauffés par géothermie. C’est le
cas du futur établissement pour personnes âgées de
Marcheprime situé en Aquitaine équipé d’un champ
de sondes géothermiques.
C
e projet débuté en novembre 2001
consiste à créer un établissement
d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes pouvant accueillir 60 personnes
dont plus de la moitié présentent une pathologie de type Alzheimer. Le permis de construire
est accordé le 05 août 2008 pour une ouverture
prévue le 1er décembre 2009.
Architecturalement, l’EHPAD promet d’être
un bâtiment écologique et intégré dans son
environnement. Tout a été prévu pour le développement durable. Ainsi, l’architecture
des bâtiments ainsi que les espèces végétales choisies sont en adéquation avec le Parc
Régional des Landes de Gascogne accueillant
le projet. Pour le chauffage et le rafraîchissement, le choix s’est porté sur la géothermie par
une pompe à chaleur sur champs de sondes.
Cette énergie est particulièrement bien adaptée
aux établissements de soins puisque la géothermie permet de ne pas recourir aux climatisations traditionnelles pouvant être pathogènes
dans des populations âgées et fragiles.
L’entreprise Xéotherm a ainsi réalisé pour le
maître d’ouvrage, 21 forages de 99 mètres linéaires de profondeur pour chauffer et rafraichir les bâtiments.
Sur le plan économique, le budget d’investissement dépasse les sept millions d’euros, honoraires et équipements compris dont plus de
quatre millions hors taxe pour les seuls travaux.
Le budget d’exploitation prévisionnel est évalué
à 2 065 000 euros en valeur 2008.
Sur le plan social, pour la partie EHPAD, ce projet permet la création de 37 équivalents temps
plein soit une cinquantaine d’emplois.
8
© Xeotherm
l’exemple de Marcheprime
réalisation des forages
pour l’EHPAD de Marcheprime
EHPAD de Marcheprime
Source : Association Autonomie Aquitaine
Données économiques
Coût de l’opération (hors équipements)
Dont effort en performance environnementale
6 365 924 e
554 000 e
L’économie globale en consommation d’énergie pour le chauffage du bâtiment est comprise entre
33 000 et 60 000 euros par an en moyenne sur 25 ans selon le scénario d’évolution des prix du gaz
de 10 à 15 % par an.
Données techniques comparatives (consommation en énergies et émission de CO2 ).
Chauffage
Climatisation
Eclairage
Total
EHPAD de Marcheprime avec
chauffage géothermique et
éclairage basse consommation
KWh/m3 /an
Kg CO2
13
6 488
11
1 218
25
7 359
48
15 065
Sylvain Abry de Xéotherm
Quelques références en 2008 nous
ont permis d’accroître nos compétences sur ce marché encore méconnu des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre et ceci par
manque de prescriptions et d’acteurs majeurs
dans ce métier. Et pourtant la géothermie apporte un nombre important d’avantages pour
le collectif, le tertiaire, l’industriel et le domestique. En effet, la géothermie avec pompe à
chaleur est l’énergie la plus performante en
exploitation, les sondes verticales en PEHD
requièrent un espace limité et ne génèrent pas
de nuisance sur le terrain, les coûts d’entretien sont réduits et le système n’engendre
aucune pollution puisque c’est un circuit fer-
Établissement avec chauffage
joule et éclairage classique
KWh/m3 /an
43
14
30
87
Kg CO2
22 475
1 600
8 956
33 031
mé. Pour obtenir un bon résultat dans le
temps, il est important de s’intéresser au
comportement du sol, au design des champs
de sondes, aux besoins énergétiques du bâtiment, à la puissance que nous pouvons espérer extraire du sol et à la méthode qualitative
du forage telle que la cimentation, les débits
du fluide et les critères de performances de la
pompe à chaleur. Les pompes à chaleur qui
elles aussi ont beaucoup évolué avec la possibilité de fournir du chauffage mais aussi du
rafraichissement. Pour les maisons de retraite,
les bureaux, les hôtels et les bâtiments collectifs avec les normes en vigueur, le système
géothermique vertical semble très
approprié.
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
>> Par Pierre Sabatier,
président de l’AFPAC
[email protected]
Les acteurs de la géothermie :
l’Association Française
des Pompes à Chaleur
Depuis bientôt 10 ans, les solutions de chauffage par pompes à chaleur géothermiques
comme aérothermiques connaissent une croissance très forte. Plus de 150 000
pompes à chaleur ont été installées en 2008 soit plus du double de l’année précédente.
PRINCIPE DE LA POMPE À CHALEUR
POMPE À CHALEUR sur capteur horizontal
© AFPAC
L
e consommateur a pris maintenant
conscience de l’efficacité énergétique des pompes à chaleur, de l’intérêt
écologique des solutions proposées et de la
maturité de la filière.
L’enjeu majeur pour la profession est bien celui
de la pérennité du développement. Pour assurer et conforter cet avenir, la filière, à travers
l’AFPAC, s’est engagée dans une lourde
démarché qualité. Lancée en avril 2007 en
présence de Madame PAPPALARDO et soutenue par l’ADEME, la démarche s’appuie sur
deux grands piliers.
Côté produits, une marque NF PAC a été
créée et les industriels sont incités à y participer. Aujourd’hui, 36 marques et 117 gammes
certifiées AFPAC permettent au marché de
proposer 718 modèles de pompes à chaleur.
Côté installation, l’appellation QualiPAC a
été élaborée pour distinguer et reconnaître
l’installateur ayant satisfait aux exigences du
référentiel qui prévoit, notamment, des audits
d’installation.
La filière travaille au développement du marché et à la satisfaction du client qui est l’arbitre
ultime. La pompe à chaleur représente par
ailleurs l’un des principaux moyens pour les
atteindre.
9
>> Par Jasmin Raymond, géo., M.Sc
Candidat au doctorat, Université Laval
[email protected]
>> André Lemieux, Ph.D.
>> René Therrien, ing., Ph.D.
Commissaire industriel, Murdochville
[email protected]
Québec : la géothermie,
Directeur, Département de géologie et
de génie géologique, Université Laval
[email protected]
un outil de développement
pour Murdochville
L’énergie géothermique issue de sites miniers actifs ou abandonnés est exploitée à
plusieurs endroits dans le monde, dont les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne
et le Canada. Un nouveau projet d’exploitation d’énergie géothermique dans
l’environnement minier est en développement à Murdochville au Québec. Cette ville
construira en 2009 un système énergétique de quartier géothermique approvisionné
par l’eau inondant les anciennes Mines Gaspé. Le projet se distingue puisqu’une fois
mis en place, le système constituera un outil de développement économique pour la
municipalité.
A
saires à l’installation sont cependant élevés.
La période de retour sur l’investissement d’un
système géothermique au Québec peut parfois
être longue, par exemple plus de 10 ans, puisque
le prix de l’énergie demeure bas comparativement
à l’Europe. Le principal distributeur d’électricité de la province, Hydro-Québec, vend
son énergie à un prix moyen de 0,05 e/kWh,
©Université Laval
u Québec, la géothermie a bonne mine.
L’exploitation de l’énergie du sous-sol
s’effectue à l’aide de pompes à chaleur installées dans les secteurs résidentiels
et commerciaux. L’utilisation de ces systèmes est en pleine croissance puisqu’ils offrent
d’importantes économies d’énergie. Les coûts
d’investissement reliés aux forages néces-
FIGURE 1 - Carte géologique du Québec indiquant
les mines actives et fermées.
10
soit environ 30 % moins cher qu’en France.
Les Québécois sont ainsi à la recherche d’innovations technologiques pour réduire les coûts
d’investissement des systèmes géothermiques
afin d’accroître leur utilisation.
On retrouve sur les sites miniers, actifs comme
désaffectés, d’importants bassins d’eau offrant
un milieu propice à l’installation des systèmes
de pompes à chaleur à eau de surface ou à
eau souterraine. Par exemple, un système géothermique utilisant l’eau inondant des galeries
souterraines peut être aménagé en effectuant très peu de forages, voire même aucun.
L’exploitation des ressources géothermiques
associées à l’environnement minier permet par
conséquent de réduire les coûts d’investissement des systèmes géothermiques. Cette idée
a été mise en application au Canada à la fin des
années 1980 à Springhill en Nouvelle-Écosse,
où la compagnie Ropak Can Am a installé un
système géothermique utilisant l’eau stockée
dans des anciennes mines de charbon. Le
coût d’installation était à l’époque de 68 700 e
alors que le système procurait des économies
annuelles nettes d’environ 28 145 e.
Un deuxième projet d’envergure au Canada
est en développement à Murdochville. Située
en plein cœur de la péninsule gaspésienne
(Figure 1), cette ville d’une population de 850
habitants aménagera un système énergétique
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
©Université Laval
FIGURE 2 - Photo aérienne montrant la ville de Murdochville sur laquelle l’étendue
des galeries souterraines a été superposée. Le parc industriel de la ville se situe près du puits 1100
où l’on retrouvait anciennement les bâtiments des Mines Gaspé.
de quartier de type géothermique dans son
parc industriel. L’eau alimentant le système
sera puisée dans les galeries des anciennes
Mines Gaspé, exploitées de 1953 à 1999 pour
leurs gisements de cuivre. Les galeries minières
(Figure 2) contiennent près de 4 millions de m3
d’eau à une température moyenne de 6 à 7 °C et
ont plus de 600 m de profondeur. L’eau contenue
dans les galeries sera captée dans le puits 1 100
dont le diamètre est 4,57 m et la profondeur est
environ 375 m. Cet ouvrage était anciennement
un puits de ventilation. Une station de pompage
sera aménagée au-dessus du puits et un réseau
de pipeline transportera l’eau vers les bâtiments
du parc industriel qui seront équipés de pompes à chaleur pour chauffer et climatiser avec
l’énergie géothermique du réseau.
La puissance de chauffage fournie par le système énergétique de quartier sera d’environ
900 kW. Les coûts d’installation associés à
une première phase d’opération sont estimés à
437 500 e. Murdochville construira le système
en 2009 grâce à des contributions financières
obtenues auprès du Fonds municipal vert canadien et du Ministère québécois des Affaires
municipales, des Régions et de l’Occupation du
territoire. L’objectif de la ville derrière ce projet
est de stimuler son développement économique.
Elle désire offrir la géothermie à tout commerce
ou industrie voulant s’installer sur son territoire.
Une entreprise qui compte opérer des installations au parc industriel de Murdochville n’aura
qu’à raccorder ses pompes à chaleur au système énergétique de quartier afin de bénéficier
d’économies d’énergie. Il n’y aura pas de coûts
de forage à défrayer, c’est la ville qui distribuera
l’eau de la mine via son réseau. L’entretien du
système sera également assuré par les services
municipaux.
Les entreprises intéressées par le chauffage et
la climatisation de bâtiments ou le chauffage
d’eau de procédés industriels y trouveront des
avantages. L’eau de la mine sera acheminée
aux pompes à chaleur installées en boucle
isolée pour assurer l’efficacité et une facilité
d’entretien. Les économies seront particulièrement intéressantes pour les grands consommateurs d’énergie tel un complexe de serre ou
une entreprise agro-alimentaire ayant besoin
d’eau à 35-45 °C pour ses procédés de transformation. Le réseau du parc industriel répondra également aux besoins de climatisation que
pourraient avoir par exemple une compagnie en
technologie de l’information avec de nombreux
serveurs informatiques. En plus d’offrir un parc
immobilier à prix compétitif, une disponibilité de
main d’œuvre et des mesures incitatives pour
les entreprises, la ville offrira des économies
d’énergie d’au moins 60 % avec son système
énergétique de quartier. Dans un contexte où
les prix de l’énergie sont à la hausse, le pari
est fait sur cette stratégie qui devrait bien
fonctionner. Le concept en développement à
Murdochville pourrait être reproduit ailleurs au
Québec puisque le patrimoine minier est considérable car on dénombre plus de 165 mines
potentiellement inondées (Figure 1). Les plus
anciennes mines de la province ont été développées dans le sud des Appalaches de 1860
à 1900. Les années 1950 à 1970 ont été marquées par le développement des gros gisements
dont plusieurs en Abitibi. On retrouve maintenant des mines inondées près des villes de
taille moyenne comme Thetford Mines, RouynNoranda, Val d’Or, Sherbrooke ou Gatineau.
Plus près des grands centres urbains, entre
Québec et Montréal, on retrouve aussi des carrières actives ou fermées pouvant être utilisées
afin de capter l’eau nécessaire à l’approvisionnement de systèmes géothermiques. Face à la
période de récession actuellement envisagée,
d’autres villes pourraient trouver avantage à
développer leurs ressources locales comme la
géothermie pour stimuler leur économie.
11
>> Par A. Boisdet, Cabinet Boisdet,
Les métiers de la géothermie
assistance à la maîtrise d’ouvrages
en énergies renouvelables
[email protected]
L’assistance à
maîtrise d’ouvrage
L’AMO est un sachant qui a pour mission de
défendre les intérêts du maître d’ouvrage.
La géothermie profonde en Île-de-France
concerne principalement l’exploitation de la
ressource géothermale du Dogger. Afin d’exploiter le potentiel thermique de la ressource,
située à une profondeur de 1 600 m à 1 900 m,
pour une température comprise entre 55 et
85 °C il est nécessaire de mettre en place un
ensemble d’éléments complexes constitutifs de
la «chaudière géothermale».
La réalisation d’un projet géothermique passe
par différentes étapes : diagnostic, faisabilité,
financement des études d’avant projet, business plan, mise en place des financements des
investissements, obtention des permis miniers,
réalisation et, enfin, exploitation. Elle fait appel
à de nombreuses compétences : génie civil,
thermique, électricité, électronique, géologie, forage pétrolier, modélisation, métrologie,
montage administratif, juridique et financier.
Les acteurs sont nombreux. Au plan technique
ce sont le chef de projet du maître d’ouvrage,
l’AMO, la maîtrise d’œuvre (aspects soussol et surface), les entreprises (techniques et
financières), le contrôle. Auxquels il faut
ajouter les acteurs publics que sont l’administration, l’ADEME, la Région Île-de-France et la
SAF-Environnement.
Les compétences requises ne se trouvent
pas, en général, dans les effectifs du maître
d’ouvrage ; la formulation des besoins, le diagnostic, l’interfaçage technique, la défense des
intérêts du maître d’ouvrage.
L’Assistance à la maîtrise d’ouvrage se justifie
par le caractère complexe et inhabituel des
opérations de géothermie profonde. L’AMO
est un sachant qui a pour mission de défendre
12
AMO : ENTRE MAÎTRE D’OUVRAGE ET MAÎTRE D’ŒUVRE
© Geodynamics Limited
Justification de l’AMO
en géothermie
les intérêts du maître d’ouvrage : la réalisation,
dans le respect des délais, d’un ouvrage sûr,
pérenne et au meilleur coût.
Les Maîtres d’ouvrages sont soit des collectivités locales ou leurs émanations, soit des entreprises d’exploitation de chauffage.
Dans les deux cas, les équipes en charge du
suivi de la réalisation d’une opération de géothermie profonde, n’auront que très rarement
l’occasion de réaliser plus d’une opération dans
leurs carrières. Les entreprises d’exploitation
de chauffage, rompues à l’exploitation des installations de surface, se trouvent, le plus souvent, dans la même situation que les services
techniques des collectivités, pour la réalisation
des ouvrages en sous-sol.
En définitive, on peut dire que plus le produit de
la compétence par la disponibilité est faible au
sein de la maîtrise d’ouvrage, plus l’implication
de l’AMO doit être importante.
Les enjeux d’une opération
de géothermie profonde
Les enjeux d’une opération géothermique peuvent être résumés par les chiffres suivants,
représentant des moyennes statistiques pour
les opérations actuellement en exploitation en
Ile-de-France :
• Fourniture de chaleur à un ensemble important de logements ou équivalents logements,
4 500 en moyenne ;
• Économie d’énergie fossile moyenne de 4 300
tep/an pour un taux de couverture de 60 % ;
• Diminution des émissions de gaz à effet de
serre de 13 000 t/an d’équivalent CO2 ;
Il s’agit d’une opération capitalistique et complexe.
Dans le cas d’un réseau neuf, destiné à alimenter 5 000 logements, l’ordre de grandeur des
investissements est le suivant :
La géothermie en France > N°5
Mai 2009
© A. Boisdet
COÛT D’UN PROJET DE GÉOTHERMIE
• Chaudière géothermale avec son appoint secours 15 M€ ;
• Réseau de chaleur de 5 km avec 40 sousstations 8 M€.
En contrepartie, la réalisation d’une opération
de géothermie permet aux usagers de disposer
d’une source de chaleur fiable dont le coût est
indépendant de la conjoncture internationale.
Dans certaines configurations, l’économie annuelle réalisée sur l’achat de combustible fossile est de l’ordre de 2,5 M€. A cela peuvent
s’ajouter des baisses de charges par l’application d’un taux réduit de TVA à 5,5 % si le taux
de couverture par géothermie est supérieur à
60 %.
Contrats d’AMO
Au plan juridique les contrats d’AMO dépendent de la nature publique ou privée du maître d’ouvrage : contrat de droit privé pour les
maîtres d’ouvrage privés, contrat conforme au
code des marchés public et à la loi MOP pour
les maîtres d’ouvrages publics.
Deux types de marché public sont bien adaptés
à l’AMO en géothermie, la procédure adaptée
(Art 28 de Code des marchés publics) avec un
seuil de 206 000 € HT pour les collectivités
(133 000 € HT pour l’Etat), avec des modalités libres, et le marché à bon de commandes
(Art 77) qui peut être attribué avec ou sans
maximum, qui autorise une réalisation graduelle pour une durée inférieure à 4 ans. Enfin, il est
rappelé que les collectivités peuvent passer des
commandes sans aucune formalité particulière
pour des montants n’excédant par 4 000 € HT,
ce qui peut convenir pour un pré-diagnostic.
Pour mémoire on peut rappeler quelques
ordres de grandeur dans le cas de la réalisation
d’une chaudière géothermale sans réseau de
chaleur:
• 15 M€ pour les investissements ;
• 1,5 M€ pour les études, la maîtrise d’œuvre,
les contrôles, la supervision de forage ;
• 0,3 M€ pour la maîtrise d’ouvrage et l’AMO.
Cette répartition est illustrée par le schéma en
infra.
Ce schéma illustre également l’équilibre paradoxal des opérations dont la base étroite supporte tout l’édifice …
Exemple de mission d’AMO
Différentes responsabilités peuvent être assurées par l’AMO, depuis le simple conseil
ponctuel, jusqu’à la maîtrise d’ouvrage déléguée. Les tâches dévolues à l’AMO, portent
sur l’accompagnement de la mise en place des
différents contrats administratifs, techniques,
financiers et de couverture du risque spécifique
à la géothermie.
Réflexion préalable et diagnostic
L’objet du diagnostic est d’examiner la faisabilité de l’opération, il comporte trois volets.
• Un diagnostic technique (bilan énergétique,
situation de la chaufferie) et économique
(situation financière, remboursement des
emprunts) de la gestion actuelle du réseau
de chaleur à travers les documents qui seront
fournis par le maître d’ouvrage.
• Une première évaluation de l’intérêt d’une
opération de géothermie et la définition d’une
stratégie pour lancer les études d’avant projet
(coût de revient de la géothermie, montage
financier, dossier technique, couverture
du risque etc.) à travers la mise au point
d’un dossier de demande de subvention à
l’ADEME. Il comportera l’organisation et la
tenue d’une réunion entre le maître d’ouvrage,
l’ADEME et la Région Île-de-France.
• Une analyse de la situation du maître
d’ouvrage ou de l’exploitant vis-à-vis du
Plan national d’allocation de quotas d’émission de CO2 (PNAQ) et des possibilités de
financement attachées à la cession de crédits
d’émission dans l’optique de la réalisation
de l’opération de géothermie.
Description du projet
L’AMO, en étroite liaison avec le maître
d’ouvrage, élabore les grandes lignes du projet
sur les points suivants :
• Spécifications techniques concernant le
réseau de chauffage urbain et les installations d’appoints secours.
• Description du doublet de forage destiné à
capter des eaux géothermales du Dogger et
de l’ensemble des équipements nécessaires
aux transferts hydrauliques des eaux géothermales et aux échanges thermiques avec
le chauffage urbain.
13
• Formulation de règles spécifiques concernant
la délégation de service public de distribution
de la chaleur et la sélection d’un délégataire.
2007 - ÉLABORATION DU DCE EN INGÉNIERIE POUR ORLY NOUVELET
Assistance au montage de l’opération
Durant le montage et le suivi du projet, l’AMO
assumera les tâches suivantes :
• Définition des aspects sous-sol et liaison
avec la partie surface
• Analyse économique du projet
• Analyse de risques
• Recherche de subventions, auprès de
l’ADEME et de la région Île-de-France
• Saisine de la SAF-Environnement pour les
garanties du risque géologique à court terme
et à long terme
• Participation aux relations avec l’Administration
• Participation à la mise en place des financements
• Participation au montage juridique
• Participation à la coordination avec les aspects surface
> Sélection de la maîtrise d’œuvre
La maîtrise d’œuvre a la responsabilité de
réaliser les études, d’assurer les liaisons avec
l’administration et, le cas échéant, de piloter les
entreprises de réalisation.
L’AMO assiste le maître d’ouvrage pour la
sélection de la maîtrise d’œuvre en exécutant
les tâches suivantes :
• Écriture du cahier des charges de la mission
de maîtrise d’œuvre
• Formulation du CCTP de l’appel d’offre
• Participation au choix du bureau d’études
> Contrôle des études
L’AMO valide l’avant projet détaillé réalisé par
la maîtrise d’œuvre notamment les aspects
suivants :
• Études géologiques, géotechniques, hydrogéologiques et thermiques
• Schémas techniques des ouvrages
• Programme général
• Budget prévisionnel
• Écriture des documents administratifs
• Suivi administratif
• Plus généralement obtention de tous les
permis nécessaires au lancement des travaux
14
©BRGM
Mise en place et contrôle de la maîtrise
d’œuvre
> Assistance en phase travaux
Avant le lancement des travaux, l’AMO participe
à la consultation des entreprises et la mise au
point des marchés par la maîtrise d’œuvre.
Durant les travaux, l’AMO assume les tâches
suivantes :
• Vérification du déroulement du programme
• Vérification des demandes de travaux supplémentaires
• Contrôle de la planification des opérations
• Assistance à la réception des ouvrages
• Assistance à la levée des réserves éventuelles
• Toutes les tâches visant à protéger au mieux
les intérêts du maître de l’ouvrage
La géothermie en France > N°5
en ref
(NF15450, janvier 2009)
La nouvelle norme NF15450 spécifie les critères de conception des
systèmes de chauffage dans les bâtiments qui utilisent des pompes à
chaleur à moteur électrique seules ou combinées à d’autres générateurs
de chaleur. Les systèmes de chauffage par pompe à chaleur suivants
sont pris en compte : eau - eau ; eau - air ; eau glycolée - eau ; fluide
frigorigène - eau (systèmes à détente directe) ; fluide frigorigène - fluide
frigorigène ; air-air ; air - eau. Cette norme tient compte des besoins en
chauffage des systèmes auxiliaires (par exemple, eau chaude sanitaire)
dans la conception de la production de chaleur, mais ne couvre pas
la conception de ces systèmes. De même, elle couvre uniquement les
aspects concernant la pompe à chaleur, l’interface avec le système de
distribution de chaleur et le système d’émission de chaleur (par exemple, le système tampon) et la régulation de l’ensemble du système, ainsi
que les aspects liés à la source d’énergie du système. Les systèmes
conçus principalement pour le refroidissement et les systèmes qui
peuvent fonctionner soit en mode de refroidissement soit en mode de
chauffage n’entrent pas dans le cadre de cette norme.
Renseignements sur : www.afnor.org
>> Le chantier de la CPCU
Depuis fin avril, les forages des puits du futur réseau de chaleur de
la porte d’Aubervilliers sont achevés. Le toit du Dogger a été atteint à
environ 1 625 m en vertical et 1 830 m en profondeur forés. Ce chantier
a commencé bien avant l’arrivée de la foreuse au mât de 36 m, première semaine de février, puisque les travaux de terrassement et autre
génie civil ont commencé dès le mois de novembre 2008. Les premiers
tests et essais de performance ont commencé dès la fin des forages et
5 avril 2009
se poursuivront au mois de mai.
La réception des ouvrage est,
quant-à-elle, prévue au mois de
juin 2009.
Puisant une nouvelle fois dans
le Dogger, le futur exploitant, la
CPCU recherche, à travers ces
forages, un débit de 320 m3 /h à
une température de 57°C pour la rejeter à 20°C. Ce nouveau réseau de
chaleur produira ainsi 52 000 MWh par an ce qui permettra de chauffer 12 000 logements. Le recours à la géothermie évitera la production
de 14 000 tonnes de CO2 chaque année dans ce secteur de la capitale
qui va ainsi bénéficier d’une chaleur produite à 75 % à partir d’énergies
renouvelables. Ces travaux ont reçu des aides de la part de la Région
Île-de-France ainsi que de l’ADEME à hauteur de 5,5 millions d’euros de
subvention pour un chantier de 12 millions d’euros.
© BRGM
>> U
ne nouvelle norme pour les pompes à chaleur
Mai 2009
>> Les forages à la Duranne et à Meyreuil
ont débutés
Fin mars dernier, les 200 premiers mètres étaient forés à Meyreuil.
La profondeur de ce forage devrait être de 900 m où la nappe devrait
atteindre les 40°C. Un second forage est prévu sur la commune
de la Duranne où les études prévoient une eau « douce, claire et
consommable » à une température de l’ordre de 60° C. Ce gisement
présente un intérêt considérable pour les communes du Pays d’Aix qui
pourraient trouver là une source d’énergie locale, propre et renouvelable. Ainsi le forage de Meyreuil devrait permettre de chauffer, en autre,
les bâtiments administratifs de cette commune. Entre le début des forages et la réception finale des ouvrages, il devrait s’écouler six mois.
© BRGM
LE DÉVELOPPEMENT Des réseaux de chaleur géothermique
en Île-de-France : ÉTAT À AVRIL 2009
15
>> Le chantier de la Cite du design
© forez-info.com
de Saint-Étienne s’est achevé.
Sur le toit de la Platine, les techniciens terminent l’enveloppe du
bâtiment. Projet phare du chantier, la création de la Platine, un espace
de 7 465 m2 SHON d’un seul tenant. Pour ce bâtiment HQE, les besoins
en chauffage sont couverts par un plancher chauffant relié à une pompe
à chaleur Carrier de 374 kW de puissance. L’échange de chaleur s’effectue grâce à 100 pieux géothermiques de 700 mm de diamètre enfoncés
entre 4 et 10 m. « Le principe est de tirer profit des pieux utilisés pour
les fondations en leur ajoutant une fonction géothermique », explique
René Meunier, chargé de clients chez Herve Thermique dans une interview accordé à « Les cahiers Techniques du Bâtiment » en mars dernier.
Le nombre de pieux n’étant pas suffisant pour assurer la couverture
totale des besoins thermiques, 24 sondes géothermiques enfoncées à
100 m de profondeur complètent le dispositif. Larges de 150 mm, elles
sont munies d’une boucle de tubes de 32 mm de diamètre en polyéthylène. L’échange de calories s’effectue sur toute la longueur de chaque tube. Le dispositif de chauffage est complété par une ventilation
par puits canadien installé sous la Platine. Celui-ci a été réalisé le plus
simplement possible en fermant le vide sanitaire sous le bâtiment.
formation
POMPES À CHALEUR GÉOTHERMIQUES EN COLLECTIF ET TERTIAIRE :
MONTAGE DE PROJET
• Acquérir les compétences nécessaires pour assurer le montage d’un projet de mise en œuvre de pompes à chaleur géothermiques en collectif et
tertiaire
• Mieux appréhender toutes les solutions notamment les PAC Géothermiques
• Utiliser les outils et intégrer le développement durable dans tous les aspects du montage de projet.
09 juin 2009 au 11 juin 2009, Paris
Date limite d’inscription : 19 mai 2009
17 novembre 2009 au 19 novembre 2009, Orléans
Date limite d’inscription : 27 octobre 2009
16
Vient de paraître
RÉÉDITION DES RÈGLES TECHNIQUES
DE L’AFPAC
Le succès du chauffage thermodynamique
s’affirme d’années en années en même temps
que se poursuit la quête d’une qualité toujours
plus grande de la conception, de la mise en
œuvre et de la maintenance des installations. La réédition des Règles Techniques
et Conseils de Mise en œuvre s’inscrit dans
cette démarche d’exigence qualitative. Mis
à jour et complétés, les fascicules PAC eau
glycolée/eau sur plancher chauffant ou plancher rafraîchissant en capteurs horizontaux et PAC eau glycolée/eau sur plancher chauffant ou
plancher rafraîchissant en capteurs verticaux sont à nouveau à disposition des professionnels du chauffage par pompe à chaleur. A noter
également, un nouveau guide Les pompes à chaleur dans l’existant sur
réseaux hydrauliques.
Février 2009, Edition AFPAC, 84p. et 102p., 42.65  HT.
Plus d’information sur www.afpac.org,
et auprès de Gestion PAC sarl
c/o CERTEX 22, rue de la Pépinière
75008 PARIS [email protected]
A noter, la publication récente de plusieurs PLAQUETTES «DÉVELOPPEMENT DURABLE» DE L’AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION
dont “Pompes à chaleur géothermiques à usage principal de chauffage, principes généraux” et “Pompes à chaleur géothermiques à usage
principal de chauffage, les points sensibles en conception et mise en
œuvre”. Ces fiches «Prévention Développement Durable » s’adressent
aux professionnels comme aux maitres d’ouvrages, concernent les
principes généraux et recouvrent les principales techniques utilisées.
Janvier 2009, Edition AQC, 6p.,
consultable sur www.qualiteconstruction.com.
agenda
GEO-HP 2009 GEO-SOURCE ENERGY AND HEAT PUMP TECHNOLOGIES
> 18-20 mai, Budapest, Hongrie
L’objectif de cette conférence regroupant des représentants de l’Europe et
des Etats-Unis est d’échanger sur les technologies les plus avancées pour
encourager et aider à développer l’utilisation d’énergie géothermale et les
pompes à chaleur.
LES RENCONTRES SCIENTIFIQUES DE L’IFP : INTERNATIONAL
CONFERENCE ON DEEP SALINE AQUIFERS FOR GEOLOGICAL STORAGE
OF CO2 AND ENERGY
La journée du 28 mai sera consacré aux perspectives de stockage de
chaleur en aquifère.
> 27-29 mai 2009, IFP, Paris
Vous souhaitez réagir à nos articles,
vous voulez annoncer des évènements en rapport avec la géothermie,
vous avez des informations ou vous souhaitez écrire un article,
contactez Cécile Chery, [email protected]
ISSN : 1629 - 887X
en ref
DIRECTEUR DE PUBLICATION : P. Laplaige ADEME
RÉDACTEURS EN CHEF : M.-L. Falque-Masset / ARENE Ile-de-France, A. Desplan / BRGM
COMITÉ DE RÉDACTION : F. Boissier / BRGM, F. Sovignet / DRIRE Ile-de-France
D. Lenoir / AGÉMO - J. Cazas / ARENE Ile-de-France, N. Bommensatt / ADEME Ile-deFrance - M. Amjahdi / ADEME Ile-de-France - SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : C. Chery
ÉDITION / RÉALISATION : CONNEXITÉS / ISAK 02 38 55 32 70
DIFFUSION : BRGM/DÉPARTEMENT GÉOTHERMIE - BP 36009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2

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