TP n˚5 : Polarimétrie - Proposition de correction
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TP n˚5 : Polarimétrie - Proposition de correction
PCSI - Lycée Brizeux - Quimper TP - Chimie organique TP n˚5 : Polarimétrie - Proposition de correction Utilisation du polarimètre Après relecture de la notice fournie par le constructeur du polarimètre que vous avez utilisé en TP, voici quelques consignes supplémentaires pour la bonne utilisation de l’appareil. – Je vous rappelle brièvement la démarche : on étalonne l’appareil, puis on place l’échantillon à analyser dans la cuve, on déplace les vis pour que la teinte soit à nouveau uniforme, on lit la valeur de l’angle obtenu. – L’étalonnage doit être effectué avec la cuve vide (les résultats ne sont pas très différents lorsque l’étalonnage a été effectué sans cuve, la différence principale que j’ai rencontré à l’utilisation est qu’il faut refaire la mise au point de l’oculaire si l’étalonnage est fait sans cuve). – La valeur de l’angle lue lors de cet étalonnage doit être proche de 0˚. Certains d’entre vous ont lu des valeurs très différentes, car effectivement il y a d’autres positions pour lesquelles on obtient une teinte uniforme. Je n’ai pas pour l’instant d’explication à fournir à ce constat, ne sachant pas de manière détaillée de quoi est composé le polarimètre. – En résumé, souvenez-vous de deux choses : étalonnage cuve vide et valeur d’étalonnage proche de 0˚. Réalisation des dilutions Au cours de la séance j’ai vu que certains personnes ne maîtrisaient pas encore tout à fait le procédé de dilution. Je vous en rappelle donc les étapes. On dispose d’une solution dite solution mère, on souhaite préparer par dilution une solution de concentration donnée, dite solution fille. Pour savoir la quantité de matière à prélever, il faut raisonner sur les quantités de matière ; en effet, la quantité de matière prélevée de la solution mère sera conservée à l’issue de la dilution. On connaît le volume de solution fille à préparer, ainsi que sa concentration. On connaît donc la quantité de matière à y introduire. Connaissant la concentration de la solution mère, on en déduit le volume à prélever. 1. La première étape d’une dilution est le prélèvement d’un volume donné de solution mère. Comme cette étape doit être précise, il faut utiliser du matériel de précision, à savoir une pipette graduée, ou mieux encore, jaugée. 2. Verser ce volume de solution mère dans une fiole jaugée de volume égal au volume désiré de solution fille (attention, pour les pipettes jaugées deux traits, à ne pas dépasser le trait du bas lors de cette opération). 3. Ajouter du solvant (dans la majorité des cas de l’eau distillée) jusqu’à ce que la fiole jaugée soit remplie entre le tiers et la moitié. 4. Agiter afin d’homogénéiser la solution. Pour cela, boucher la fiole jaugée avec un bouchon, et renverser à plusieurs reprises la fiole en maintenant le bouchon. Ce geste, délicat et lent, permet d’éviter de sérieux désagrément en cas de libération du bouchon. 5. Ajouter du solvant jusqu’au bas du col de la fiole jaugée, et agiter à nouveau. Ces agitations intermédiaires permettent de faciliter l’homogénéisation finale de la solution. 6. Compléter jusqu’au trait de jauge, en ajoutant délicatement le solvant, afin de ne pas dépasser le trait de jauge. Si le trait est dépassé, la dilution est à recommencer depuis le début ! 7. La solution fille est prête ! Tristan Ribeyre [[email protected]] 1/ 3 PCSI - Lycée Brizeux - Quimper TP - Chimie organique Traitement des données - Solutions de fructose Chaque binôme a traité une solution de concentration différente.. Toutefois, certains binômes ont Fructose eu des difficultés lors de la dilution ou de l’étalonnage du polarimètre, il y a donc moins de valeurs Concentration (g/L) Angle expérimental (°) Angle tabulé (°) (concentration ; angle) que prévu. les données expérimentales (carrés bleus), la 13,75 La figure 1 représente 2 -2,79 42,2 -3,3 droite obtenue par régression 16,25 linéaire (tirets bleus) et la droite calculée d’après les valeurs tabulées 37,5 19,8 -7,61 32,5 7,1 -6,59 (trait plein orange). Traitement des données - Solutions de fructose 50 40 Angle (°) 30 f(x) = -0,2189x + 23,2487 R! = 0,0207 20 Angle expérimental (°) Régression linéaire pour Angle expérimental (°) Angle tabulé (°) 10 0 10 15 20 25 30 35 40 -10 -20 Concentrations (g/L) Figure 1 – Solutions de fructose Traitement des données - Solutions de saccharose Chaque binôme a traité une solution de concentration différente.. Toutefois, certains binômes ont eu des difficultés lors de la dilution ou de l’étalonnage du polarimètre, il y a donc moins de valeurs (concentration ; angle) que prévu. La figure 2 représente les données expérimentales (carrés bleus), la droite obtenue par régression linéaire (tirets bleus) et la droite calculée d’après les valeurs tabulées (trait plein orange). !"##$"%&'( >%"?@(A(B@+C('+C&BBD('+;+!&EF@?&B'+C(+'"##$"%&'( ,2 ,1 ,- GB*E(+5I7 ,0 4567+8+09///:6+;+29:21/ <=+8+09.1.: 3 GB*E(+(6HD%?A(B@"E+5I7 <D*%(''?&B+E?BD"?%(+ H&F%+GB*E(+ (6HD%?A(B@"E+5I7 GB*E(+@"JFED+5I7 Page 1 2 1 0 -. /0 /. 10 1. .0 .. K&B#(B@%"@?&B+5*LM7 Figure 2 – Solutions de saccharose Tristan Ribeyre [[email protected]] 2/ 3 PCSI - Lycée Brizeux - Quimper TP - Chimie organique Traitement des données - Analyse Les résultats expérimentaux ne sont pas du tout en accord avec la loi de Biot, comme l’atteste la valeur très faible du coefficient de corrélation dans les cas : les données expérimentales ne suivent pas du tout une évolution linéaire. Cela est peut-être du à des erreurs lors des dilutions de solutions, ou lors de la lecture sur le polarimètre. Les grandeurs expérimentales auraient normalement être alignées, aux incertitudes expérimentales près. Le coefficient directeur de la droite obtenue est le pouvoir rotatoire spécifique [α]0 apparaissant dans la loi de Biot. Pour la suite du traitement, nous utiliserons les grandeurs tabulées, les données expérimentales n’étant pas satisfaisantes. Remarque importante : Les angles lus sont des grandeurs algébriques. Lors de vos lectures vous n’en avez pas tenu compte, alors que toutes les valeurs lues pour le fructose doivent être négatives, du fait du signe du pouvoir rotatoire spécifique. Si la rotation de l’analyseur est effectuée dans le sens horaire (resp. trigonométrique)pour retrouver l’équipénombre (teinte uniforme), la substance est dextrogyre (resp. lévogyre), le pouvoir rotatoire spécifique est positif (resp. négatif). Traitement des données - Solution d’un mélange de fructose et de saccharose L’intérêt majeur de la polarimétrie n’est pas de déterminer des pouvoirs rotatoires spécifiques, mais de déterminer la composition d’un milieu par la mesure de l’angle de déviation. Par exemple, si une seule espèce possède un pouvoir rotatoire spécifique non nul, la mesure de l’angle de déviation permet de connaître la concentration en cette espèce, après le tracé préalable d’une droite d’étalonnage. Ici, nous allons déterminer la composition d’un mélange de fructose et de saccharose, connaissant les valeurs des deux pouvoirs rotatoires spécifiques. L’échantillon est une solution à 50 g·L−1 du mélange. On note x la masse de fructose dans 50 grammes du mélange. La masse de saccharose est donc de 50 − x grammes. L’angle de déviation est la somme de l’angle de déviation dû au fructose et de l’angle de déviation dû au saccharose. On peut donc écrire : α = [α]0,f ructose ` x 50 − x + [α]0,saccharose ` 1000 1000 La cuve mesure 22,5 cm, soit 2,25 dm, les valeurs tabulées des pouvoirs rotatoires spécifiques sont indiquées dans le tableau 1. Substance Pouvoir rotatoire spécifique Fructose -92,20 ˚mL/g/dm Saccharose +66,45 ˚mL/g/dm Table 1 – Pouvoirs rotatoires spécifiques L’angle lu vaut -5,01˚. On peut donc résoudre l’équation précédente. On obtient x = 35, 0 g. Cette valeur est conforme à la composition du mélange, connue par ailleurs lors de sa fabrication. Bilan Moyennant l’utilisation d’une courbe d’étalonnage ou la connaissance des pouvoirs rotatoires spécifiques, la polarimétrie est une technique qui permet de connaître la composition d’un milieu contenant une espèce chirale. Cette propriété peut notamment être utilisée en cinétique, pour effectuer le suivi cinétique de réaction mettant en jeu des molécules de pouvoirs rotatoires non nuls : la connaissance de la valeur de l’angle de déviation en fonction du temps permet de déterminer les paramètres cinétiques de la réaction étudiée. Tristan Ribeyre [[email protected]] 3/ 3