ZoneV.I.P.

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MARDI 1er JUIN 2010
TRIBUNE DE GENÈVE
ZoneV.I.P.
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Apichatpong
Weerasethakul, enfin!
CINÉMA
Grand vainqueur de Cannes
cette année, le cinéaste
thaïlandais est venu ensuite
quatre jours à Genève.
Rencontre.
PASCAL GAVILLET
I
l y a trois semaines, seuls
les vrais cinéphiles savaient
prononcer son nom sans se
tromper cinq fois de suite. A
Cannes, on en connaît (non, on
ne balance pas!) qui ont passé la
semaine à l’apprendre par cœur.
Au cas où… Et le cas s’est bel et
bien présenté. Apichatpong Weerasethakul a remporté la Palme
d’or. Contre toute attente? Oui,
car cela paraissait quasi impossible que le jury prime un métrage
aux confins de l’expérimental. Et
non, car il la méritait et qu’il
s’agissait du meilleur des choix
possibles, on l’a déjà dit.
Le cinéaste, à la demande de
la HEAD (Haute Ecole d’art et de
design), est venu à Genève juste
après Cannes (et après un bref
passage à Londres), de jeudi à
lundi soir. Grâce à cette double
actualité, il a le privilège d’être
en vedette dans une page où on
retrouve plus souvent Eva
Herzigova ou Lady Gaga que des
cinéastes thaïlandais. Il est
donc
temps
désormais
d’en dévoiler
un peu plus
sur un artiste
que les cinéphiles
les
plus assidus
suivent depuis 2002.
Cette
année-là, l’un
de ses premiers longsmétrages,
Blissfully
Yours, se retrouve sélectionné à Cannes
dans la section «Un
certain regard». Il y
reçoit un prix. Et de
notre côté, on reçoit
son film en plein visage, découvrant dès les premiers plans un
auteur absolument impossible à
comparer. Les festivaliers parlent d’ovni. Cette histoire d’immigré ayant contracté une mys-
térieuse maladie de peau suscite
la curiosité, le style est inimitable, le nom de son auteur imprononçable. De son parcours, on ne
sait presque rien.
Architecte de formation
Né le 16 juillet 1970 à Bangkok, fils de médecins, diplômé
en architecture, Apichatpong
Weerasethakul réalise ses premiers courts-métrages en 1993.
Puis il part aux Etats-Unis, y
obtient un Master en Beaux-Arts
en 1997. Son premier long-métrage, Mysterious Object at Noon,
en 2000, est basé sur le principe
du cadavre exquis. Il circule dans
différents festivals, dont ceux de
Vancouver et de Londres. Puis
Blissfully Yours est à Cannes en
2002 et, dès lors, tous les films
d’Apichatpong transiteront par
des grands festivals. The Adventures of Iron Pussy passe à Berlin
en 2004. Quant au suivant, Tropical Malady, il a les honneurs,
pour la première fois, de la compétition cannoise en 2004. Le
film désarçonne, dans le bon
sens du terme. Chronologie non
respectée, répétition de l’intrigue
au milieu du film, volonté de
briser les règles usuelles de la
narration cinématographique,
ou plus simplement de les renouveler. Il y obtient le Prix du
jury.
En 2006, Syndromes and a
Century se retrouve en compétition à la Mostra de Venise. Il clôt
une trilogie personnelle dans laquelle le cinéaste traite de thèmes proches de lui: sa passion
du cinéma dans Blissfully Yours,
sa sexualité et ses angoisses dans
Tropical Malady, ses parents
dans Syndromes and a Century.
En parallèle à tout cela, ses activités d’artiste ne cessent jamais.
Installations vidéo: à Busan, à
Liverpool, récemment à Munich,
puis à Paris, où il dévoile le
projet Primitive, qui est à l’origine d’Oncle Boonmee. Apichatpong Weerasethakul entremêle
sa vie et son art dans une démarche poétique qui rappelle
par moments celle
d’Andy Warhol. La
Palme d’or devrait sortir en
Suisse romande
cet automne.
Bio express
Apichatpong Weerasethakul
❚ Naissance le 16 juillet
1970 à Bangkok.
❚ 1997: il obtient un Master
en Beaux-Arts à Chicago.
❚ 1999: il fonde Kick the
Machine, structure qui lui
permet de développer ses
propres projets.
❚ 2002: sélectionné pour la
première fois à Cannes, il y
remporte le Prix du jury pour
«Un certain regard».
❚ 2004: il obtient le Prix du
Jury à Cannes avec Tropical
Malady.
❚ 23 mai 2010: il reçoit la
Palme d’or à Cannes pour
Oncle Boonmee, celui qui se
souvient de ses vies antérieures. PG
Miss et Mister Suisse romande
étaient de passage hier soir à
Genève. L’occasion de faire
connaissance…
Elle a encore les yeux qui
brillent. Charlotte Médigue ne
réalise pas encore. «J’ai encore
de la peine à croire que, Miss
Suisse romande, c’est moi!» Depuis deux jours, elle enchaîne les
interviews. Jeudi, elle s’envolera
pour l’Allemagne. Afin de participer à un shooting avec Jan
Bühlmann, alias Mister Suisse,
pour McOptic. Avant de faire
une apparition à Festi’neuch
avec Liliane Murenzi. «Elle a été
très gentille avec moi et m’a dit
que, si j’avais des questions, il ne
fallait pas hésiter à les lui poser…»
La Vaudoise ne manquera pas
de bons conseils au cours de son
année de règne. Elle connaît
Whitney Toyloy, Miss Suisse en
2009, et travaille avec Laura
Ferrara, Miss Earth en 2007,
dans une société de courtage à
Lausanne. A croire que son destin était tout tracé! Organisateur
de l’élection, Enzo Lo Bue est
vraiment tombé sur le bon
numéro: à 20 ans, Charlotte
Médigue est à la fois belle, mature et brillante. Et son parcours
ne manque pas de sel.
Née en France, à Besançon,
elle est arrivée en Suisse à l’âge
de 12 ans. «Mes parents travaillent dans la restauration et
ils ont repris l’Hostellerie SaintGeorges à Gruyères», préciset-elle. Le déménagement n’a pas
été vécu sans mal: l’adolescente
qu’elle était n’a pas accepté de
L’image qu’on désirait tous à Cannes. Apichatpong
Weerasethakul brandissant sa Palme d’or. (AP)
LA JOURNÉE PEOPLE DE JEAN-DANIEL
Des jumeaux pour Céline Dion et René Angelil
KEYSTONE/FÉVRIER 2010
d’attente, d’espoir et de… déception. Mais la
patience de Céline Dion a été récompensée:
après cinq fécondations in vitro stériles et
une fausse couche, la Québécoise vient d’annoncer à l’Associated Press – par la voix de
son agent Kim Jakwerth – qu’elle était enceinte de quatorze semaines. Et comme les
bonnes nouvelles vont souvent par deux, elle
a confirmé attendre des jumeaux. «Céline
espère simplement que sa grossesse se passera bien», a déclaré son mari, René Angelil,
au magazine People. «Elle souhaitait avoir un
bébé, en avoir deux est donc une bénédiction!» 2011 risque d’ailleurs d’être riche en
émotions: Céline Dion travaille en effet sur
deux nouveaux albums, un en français et un
autre en anglais, et se prépare à reprendre
son spectacle à Las Vegas. Pendant trois ans,
comme elle l’avait fait avec René-Charles, elle
aura ainsi l’occasion de voir grandir ses
petiots… (jds)
Charlotte Médigue:
une Miss à croquer!
RENCONTRE
❚ Lire aussi en page 34
Depuis plusieurs mois, sa vie était faite
Charlotte Médigue. La Vaudoise devrait entrer à l’Ecole hôtelière
de Lausanne en 2011. (STEEVE IUNCKER GOMEZ)
tout quitter – son école, ses amis,
ses repères – pour tout recommencer dans un pays qu’elle ne
connaissait pas. «Mais, aujourd’hui, je remercie mes parents! Je ne pourrais pas vivre
ailleurs qu’ici…» La Vaudoise vit
désormais à Mont-sur-Rolle –
plus connu pour son vin blanc
que pour ses Miss jusqu’à samedi soir. Et se prépare à entrer
à l’Ecole hôtelière de Lausanne.
«J’ai étudié les relations internationales à Genève pendant deux
ans, mais ça ne m’a pas plu!»
Cette gourmande assumée suivra
les traces de ses parents. Pas
forcément pour ouvrir un restaurant… «C’est plus le management qui m’attire!»
Le rêve de Linton Gomes
Linton Gomes, lui, n’en fait
pas mystère: il rêve de devenir
pilote de ligne. Mais comme la
route jusqu’au cockpit est longue
et semée d’embûches, il préfère
assurer ses arrières: il passe sa
maturité professionnelle (il a un
examen ce matin!) et s’inscrira à
la Haute Ecole de gestion à Yverdon dès la rentrée. «Mais l’aviation, c’est mon truc depuis tout
petit!» Amateur de sensations
fortes, le Vaudois – qui doit ses
origines cap-verdiennes à sa maman – se contente pour l’instant
de fréquenter les parcs d’attraction. Et de s’envoler vers des
destinations lointaines. «J’espère
essayer bientôt la chute libre!»
lâche-t-il. Pendant son règne,
Linton espère surtout donner
l’image d’une autre jeunesse.
Une jeunesse saine, qui ne boit
pas et ne fume pas. Une jeunesse
qui croit en ses rêves.
Jean-Daniel Sallin
Janet Jackson:
nouvelle carrière?
Suffit-il de participer à l’émis-
sion American Idol pour s’offrir
une cure de jouvence? Peutêtre. Janet Jackson n’a plus l’âge
pour se glisser dans la peau
d’une «nouvelle star». Mais,
après l’accueil que lui a réservé
le public lors de la finale, suite à
son interprétation de Nothing
Again et Nasty en live, la
sœurette du «King of Pop» s’est
sentie soudain poussé des ailes
et elle parle désormais de remonter sur scène. Un sport
qu’elle n’a plus pratiqué depuis
2002. Un sacré bail! Janet Jackson est tellement pressée de
retrouver ses fans et l’ivresse du
succès qu’elle envisage d’organiser cette tournée d’ici à la fin de
l’année déjà. Invitée à l’Essence
Music Festival à La NouvelleOrléans, le 2 juillet prochain,
elle pourrait même s’offrir une
répétition générale… (jds)
Linton Gomes. A 22 ans, le Vaudois rêve de devenir pilote de
ligne. «J’aime les sensations fortes!» (STEEVE IUNCKER GOMEZ)