Tsunami au Pays du Sourire Quelle aide apporter
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Tsunami au Pays du Sourire Quelle aide apporter
Sans doute plus si j’en crois des récits que j’entends de personnes que je rencontrerai plus tard. En Thaïlande, les dégâts d’ordre touristique sont très importants, ils touchent les chaînes hôtelières (qui feront ce qu’elles voudront pour réparer ou rebâtir), mais aussi tous les petits commerces thaïs de bord de mer autour de ces grands hôtels (installations de plage, restaurants, petites boutiques de vêtements...). Certains de ces commerces seront en grosse difficulté si les banques ou l’Etat ne s’impliquent pas, mais il est trop tôt pour le savoir. Ce qui est sûr c’est que le tissu économique de ici est gravement atteint car même là ou il n’y a pas de dégât, les touristes ont fui. Il faut que les touristes reviennent en Thaïlande. Absolument. Des enfants en danger Tous les enfants dont on ne retrouve pas les parents semblent, aux dires officiels, avoir été évacués. Les déclarations gouvernementales ont pour but de décourager les tentatives d’enlèvement. On dénombre officiellement trois cents orphelins, mais cinq jours plus tard, le chiffre semble largement dépassé. Certains prétendent que le chiffre de trois mille pourrait être atteint. Je pars pour Pattaya où j’ai rendez-vous avec les Rédemptoristes qui ont fondé il y a trente ans un orphelinat. J’y découvre que la Thaïlande est un pays où de nombreux enfants sont en danger. Orphelins réels, enfant handicapés abandonnés par leurs parents, enfants des rues qui se prostituent pour un peu de nourriture, de bière, de colle à sniffer. Je passe du temps à jouer avec les enfants, des aveugles, Olivier Le Gendre Janvier 2005 Suite de la page 2, Tsunami au pays du souire des poly-handicapés, des sourds, des amputés à la suite d ’a c c i d e n t s . Pour certains bouddhistes, un handicap de naissance signifie que les parents ont mal agi : leur enfant leur portera malchance. Dans une vie antérieure, l’enfant ainsi atteint est supposé avoir eu une mauvaise conduite : il faut l’éloigner. Beaucoup de sourires et de rires : les enfants ici sont accueillis, éduqués, enseignés, conduits vers un travail. Rejetés auparavant, ils découvrent qu’ils ont une importance. Moments où les pleurs cèdent la place aux sourires, ce fameux sourire des Thaïlandais. Les premiers orphelins vont arriver chez les Rédemptoristes d’ici quelques semaines. Le gouvernement a demandé à l’Orphelinat d’en recevoir un grand nombre dès que leur statut sera établi, ainsi que des jeunes handicapés. Nous allons proposer de prendre en charge une partie des frais d’hébergement et d’éducation de ces enfants. Nous allons tenter de redonner le sourire à certains de ces enfants qui l’ont perdu le jour où la vague a emporté leur existence. Moments de vérité avec les enfants, mais moment de vérité aussi confié par un Thaï : « auparavant nous pensions qu’un Occidental était un riche qui passait ses vacances dans une chaise longue, buvait de la bière, parlait fort et de haut, ne faisait aucun effort pour nous connaître. Et puis nous avons découvert que c’était aussi quelqu’un qui était blessé ou mort, qui pleurait, cherchait un enfant perdu, comme nous… » Comme s’il fallait que la douleur survienne pour que, malgré les différences culturelles et économiques, deux humanités puissent se découvrir. Comme s’il fallait avoir pleuré ensemble pour que la rencontre se fasse. Tsunami au Pays du Sourire La Thaïlande, justement dénommée le Pays du Sourire, pleure deux semaines après la vague meurtrière. Au nom d’Assomption Solidarité, j’arrive à Phuket pour m’assurer que les fonds que nous avons collectés et que nous allons encore recevoir seront employés au mieux pour venir en aide aux victimes. Des dégâts plus importants La situation est pire que celle montrée par les télévisions : celles-ci ont été pudiques dans leurs images. Certains lieux sont dévastés, d’autres, tout proches, épargnés. La côte ouest de Phuket a été la plus touchée avec des endroits où les ravages se voient sur cent mètres au-delà du rivage, tandis que certains petits villages comme Kamala sont ravagés sur un kilomètre de profondeur. Après une journée à Phuket, départ vers Kao Lak, au nord de l’île, sur la péninsule. Très peu d’Européens y sont encore. De nombreux blessés thaïs à l’hôpital que je visite, certains très hébétés. Quand on essaie de parler avec eux, ils répètent sans discontinuer trois ou quatre phrases semblables. Beaucoup de membres cassés, de traumatismes crâniens, des amputations aussi. Des parents se réfugient dans le déni en prétendant Suite à la page 2 Quelle aide apporter ? Assomption Solidarité a décidé d’agir dans 3 directions en Thaïlande. Pourquoi la Thaïlande ? Parce que les Religieuses de l’Assomption y ont deux communautés, parce que nous y entretenons des contacts étroits depuis longtemps avec Mgr Prathan Sridarunsil, évêque du diocèse de Surat Thani (qui couvre 70% de la région frappée), parce que nous sommes en relation avec les Rédemptoristes installés à Pattaya qui ont créé et animent un grand Orphelinat. Parce que nous avons pu constater qu’une fois la toute première urgence médicale passée, ce sont les projets très ciblés qui sont les plus efficaces : les contributions collectés y sont les mieux utilisées. Trois actions - une aide à la reconstruction de maisons détruites pour des familles identifiées et réellement dans le besoin. Cette aide passera par l’évêque de Surat Thani. - une prise en charge d’orphelins ou de jeunes handicapés à la suite du tsunami. Cette aide Suite à la page 2 Assomption Solidarité est l’association des Religieuses de l’Assomption, actives dans 35 pays, qui finance des projets de développement et d’éducation à travers le monde. passera par les Rédemptoristes de Pattaya. Accueillir un jeune, le vêtir, le nourrir, l’enseigner, payer le personnel coûtent 1 000 euros par an. Un bébé entraîne des dépenses inférieures (environ 600 euros), un handicapé des dépenses supérieures (environ 1 500 euros) du fait de l’éducation spécialisée dont il bénéficie. - la participation à des projets structurels de l’Orphelinat : • l’installation d’un système de sécurité spécial dans la maison des jeunes aveugles pour 12 000 euros • l’acquisition d’un ensemble d’ordinateurs pour la formation des enfants des rues pour 7 500 euros • l’acquisition d’un ensemble d’ordinateurs pour l’apprentissage du braille par les enfants aveugles, pour 61 000 euros. Suite de la page 1, Quelle aide apporter Comment participer Vous voulez venir en aide aux familles sans toit, à ces orphelins et à ces jeunes handicapés ou en difficulté. Vous pouvez : - aider à la reconstruction du foyer d’une famille, en versant la somme de votre choix ; elle sera intégralement retransmise à l’évêque du diocèse de Surat Thani. - prendre en charge un enfant, soit pour totalité des frais d’une année soit pour une part de ceux-ci. Vous connaîtrez l’enfant que vous aidez, recevrez régulièrement de ses nouvelles, suivrez ses progrès, - participer à un des projets structurels de l’Orphelinat de Pattaya en contribuant à son coût par un don. - venir sur place comme volontaire bénévole pour un temps de service. Rencontres, conférences… Si vous voulez organiser une rencontre pour lancer un projet de parrainage au sein de votre école, de votre paroisse, de votre entreprise, nous pouvons en parler, venir sur place, vous adresser une documentation (film vidéo, diaporama, exemplaires de ce document). Visitez le site www.assomption-auteuil.org/solidarite Suite de la page 1 Tsunami au pays du sourire que leur fils est sûrement réfugié dans la colline et qu’il va bientôt revenir… Le temple de Yan Yao est interdit, sauf aux familles qui recherchent un disparu. C’est là en effet que les morts de la province de Phang-Gna sont rassemblés : plus de cinq mille corps attendent d’y être identifiés. Ce qui fait que le nombre total des morts est bien supérieur à celui annoncé. On ne saura d’ailleurs sans doute jamais le nombre définitif des victimes : il s’accroît chaque jour. Je tente ensuite d’aller à PP (diminutif local de Ko Phi Phi, à l’est de Phuket), île hier paradisiaque où j’ai séjourné il y a quelques mois, mais le bateau loué se fait refouler près des côtes par la police : l’île est interdite tant que tous les corps n’auront pas été récupérés et évacués. Je constate que la mer en rejette encore. Comme la Mer Rouge sur Pharaon Ko Phi Phi est une île sans grand relief. Le tsunami l’a frappée de deux rives opposées en même temps : deux vagues de douze mètres de haut qui se fracassent l’une contre l’autre au milieu de l’île, explosent en hauteur et retombent en masse terrifiante sur le sol. Cela ressemble de très près à ce que l’on suppose être le phénomène de la Mer Rouge se refermant sur les chars de Pharaon. Il semble qu’il n’y ait plus rien ou presque plus rien des installations de l’île. On dit que deux tiers des habitants ont trouvé la mort. Suite à la page 4 L’Orphelinat de Pattaya a été fondé il y a trente ans par un Rédemptoriste américain, le Père Ray Brennan, curé de la première paroisse catholique de Pattaya, à deux heures de route de Bangkok, capitale de la Thaïlande. L’Orphelinat de Pattaya Le Centre des jeunes sourds maladie (poliomyélite par exemple) ou lors d’un accident. L’enseignement est tourné vers l’électronique (réparation de téléviseurs, ordinateurs, radios…), l’informatique, l’anglais technique et celui des affaires. De nombreux enfants naissent avec ce handicap suite à une maladie durant la grossesse de leur mère ou de soins défectueux à la naissance. Les enfants, la plupart muets également, sont accueillis logés, nourris, enseignés. Le Centre des enfants des rues Le Centre des jeunes Il accueille, dans deux bâtiments, aveugles des garçons et des filles en rupture Ce handicap vient aussi de ma- avec leurs familles. Les plus jeunes ladies durant la grossesse ou de ont pu connaître une vie de menmauvais soins à la naissance, no- diant ou de petits larcins. Certains tamment en cas d’enfants préma- se sont prostitués ou ont goûté à la turés. drogue. Il s’agit de leur redonner une stabilité, un lieu qui soit leur maison, un accompagnement. Un Dans la maison des jeunes aveu- autre centre est un lieu d’accueil gles sont aussi accueillis des enfants de jour où peuvent passer d’autres frappés d’un autre handicap, physi- jeunes qui y trouveront nourriture et que ou mental. Il leur est enseigné accueil par des travailleurs sociaux. le braille, l’informatique, l’anglais. L’œuvre a commencé petitement, un bébé puis deux, puis plusieurs, déposés par des parents se sentant incapables d’élever leur enfant. Au fur et à mesure que de nouveaux besoins se faisaient sentir, d’autres projets furent lancés en faveur d’enfants handicapés ou de jeunes livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui, l’Orphelinat de Pattaya est installé dans cinq centres et accueille 750 enfants ou jeunes. Le but est de conduire chaque enfant à un métier : l’Orphelinat entretient des liens avec les entreprises de Thaïlande pour trouver, le moment venu, des emplois aux L’Ecole professionnelle pour jeunes, handicapés ou pas. jeunes handicapés Il s’agit d’une école pour des jeuL’Orphelinat lui-même nes de plus de 15 ans, frappés soit Il accueille des bébés et des jeu- d’un handicap de naissance, soit nes enfants. d’un handicap survenu lors d’une Dons et contacts : Dons à l’ordre de « Assomption Solidarité » (en précisant à quelle action vous voulez participer). Les adresser à : Assomption Solidarité, 17 rue de l’Assomption, 75016 Paris. Un reçu fiscal vous sera adressé à la réception de votre versement Informations : même adresse. Tél. 01 46 47 84 56. e-mail : [email protected]