La France redécouvre les vertus de l`innovation
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La France redécouvre les vertus de l`innovation
La France redécouvre les vertus de l’innovation Pourquoi Bruxelles n’a pas fait de cadeau à Paris ▶ Selon les chiffres publiés ▶ Profitant du généreux ▶ L’Hexagone est sixième ▶ Technicolor, ex-Thom- par l’Office européen des brevets, jeudi, la France a fait, en 2014, près de 13 000 demandes, 4% de plus qu’en 2013 crédit impôt recherche, les groupes français veulent protéger leurs inventions et gérer au mieux leurs portefeuilles de brevets dans le Top 10 des pays qui déposent des brevets en Europe, derrière les EtatsUnis, le Japon, l’Allemagne et la Corée du Sud son, est devenu en 2014 le deuxième déposant français, derrière Alcatel. Retour sur une mutation → LIRE PAGE 4 A Paris, le prix du mètre carré sous les 8 000 euros ▶ Au quatrième trimestre 2014, la baisse des prix a atteint 2,2 % au niveau national dans l’immobilier ancien M ercredi 25 février, la Commission européenne a pris une décision sans concession pour le gouvernement français : elle a accordé à Paris deux ans de plus pour se mettre en conformité avec le pacte de stabilité et de croissance – le fameux objectif d’un déficit public inférieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB). Il lui faudra être « dans les clous » en 2017, donc, en pleine année d’élection présidentielle… La Commission exige, de plus, que, d’ici à avril, le gouvernement français présente une liste de réformes supplémentaires. Concrètement, il faut que Paris trouve à réaliser dans les prochaines semaines entre 3 et 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour cette année. Très dur politiquement, après le psychodrame du recours au 49-3 pour faire passer la loi Macron… Face aux durs de la Commission, qui exigeaient une sanction, le président, Jean-Claude Juncker, a préféré une décision politique : récompenser un président qui fait des réformes, plutôt que de l’enfoncer. Mais la France étant maintenant, depuis 2008, au-dessus du plafond des 3 %, à Bruxelles, on ne veut plus la croire sur parole, on attend désormais des faits. Rendez-vous, donc, en avril… p → LIRE PAGE 5 ▶ Pour 2015, les professionnels tablent sur une nouvelle érosion, jusqu’à 5 % → 3à4 LIRE PAGE 3 MILLIARDS D’EUROS C'est le montant des économies que la France doit encore trouver cette année PATRICK KOVARIK/AFP LE PARI D’UN DUO À LA TÊTE DE THALES → PERTES & PROFITS | MORGAN STANLEY La lourde facture des subprimes L I RE PAGE 2 new york - correspondant SERVICES ENTRETIEN AVEC LE PDG DE VEOLIA, ANTOINE FRÉROT → k㮨 êþµ )45 5 4 PLEIN CADRE LIRE PAGE 6 j CAC 40 | 4 886 PTS + 0,09 % j DOW JONES | 18 224 PTS + 0,08 % J EURO-DOLLAR | 1,1363 j PÉTROLE | 61,47 $ LE BARIL J TAUX FRANÇAIS À 10 ANS | 0,58 % VALEURS AU 26/02 - 9 H 30 AXA RÉSULTATS ANNUELS 2014 page 3 P lus de 35 milliards de dollars ! C’est la facture, provisoire, qu’est en train de présenter la justice américaine aux grandes banques impliquées dans la crise des subprimes qui a ébranlé l’économie mondiale en 2008. Après JPMorgan, Bank of America ou Citigroup, c’est au tour de Morgan Stanley de passer à la caisse. La banque d’affaires a annoncé, mercredi 25 février, qu’elle avait conclu un accord avec les autorités américaines pour solder des litiges liés à des crédits immobiliers adossés à des produits financiers. Des montages à l’origine de la crise des subprimes. Cet accord prévoit le versement de 2,6 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros). Bank of America avait payé en 2014 une pénalité de 16,7 milliards, tandis que JPMorgan s’était acquitté du versement de 13 milliards l’année précédente à propos d’accusations similaires. Le moindre montant payé par Morgan Stanley s’explique par le fait que les volumes de produits financiers adossés aux crédits immobiliers concernés étaient bien inférieurs à ceux de ses concurrents. Toutefois, Morgan Stanley précise qu’il s’agit simplement d’un accord de principe, mais qu’il n’y a aucune garantie que l’entreprise et le ministère de la justice se mettent d’accord sur les termes du document final. Le montant de la pénalité a déjà été inscrit dans les comptes du quatrième trimestre 2014, ce qui avait grevé le bénéfice annuel de 40 %. Cahier du « Monde » No 21808 daté Vendredi 27 février 2015 - Ne peut être vendu séparément Avant la crise, la banque avait racheté des crédits immobiliers à New Century et d’autres émetteurs de crédits hypothécaires avant de les titriser, c’est-à-dire les répartir dans des véhicules d’investissement diversifiés pour diluer les risques. Ces produits étaient revendus à des investisseurs. Faible solvabilité des emprunteurs Quelques mois plus tard, la valeur de ces produits financiers s’est écroulée, entraînant de lourdes pertes pour leurs détenteurs. La banque avait fait l’objet de poursuites de l’American Civil Liberties Union en 2012, qui avait produit des courriels indiquant que les responsables de Morgan Stanley étaient au courant de la faible solvabilité des emprunteurs recrutés par New Century. Ils n’avaient pas averti leurs clients investisseurs des risques qu’ils prenaient en achetant ces actifs, une fois ceux-ci titrisés. La liste des banques soumises à des pénalités n’est pas close : lundi 23 février, Goldman Sachs a indiqué avoir relevé son estimation des pertes liées aux poursuites judiciaires à 3 milliards de dollars, dans un document transmis au gendarme boursier américain. Le bureau d’un procureur californien a signifié à la banque, en décembre 2014, que le gouvernement avait « conclu de façon préliminaire » qu’elle avait violé les lois fédérales dans le cadre de la revente d’obligations liées à des crédits immobiliers. Une façon relativement efficace de redistribuer les bénéfices issus des dérives de sa finance. p stéphane lauer u®½®ãÊìtñt¨õÕ®¨¨t£t¨ãñua®¨®£t 8 $ÒGãGÙ kt µªy ½GøÙ économie & entreprise | 3 0123 VENDREDI 27 FÉVRIER 2015 A Paris, le mètre carré passe sous les 8 000 euros Au niveau national, la baisse des prix dans l’immobilier ancien atteint 2,2 % au dernier trimestre 2014 L e seuil est symbolique mais il illustre bien l’érosion des prix des logements anciens en France. A Paris, le prix du mètre carré est passé sous la barre des 8 000 euros au dernier trimestre 2014, à 7 960 euros. Mi-2012, cette unité de référence avait grimpé jusqu’à 8 440 euros. Et la baisse n’est sans doute pas terminée. Les notaires anticipent un nouveau repli, à 7 840 euros le mètre carré parisien, d’ici avril 2015. Au niveau national, la baisse des prix des logements sur cette même période de la fin 2014, s’est, selon les notaires, accentuée, atteignant 2,2 % par rapport au quatrième trimestre 2013. La baisse observée à Paris, de – 2,1 %, n’a rien de considérable. Cumulée sur 30 mois, elle représente un grignotage de 6 %, mais, conjuguée à la modération des taux des crédits immobiliers, elle permet une augmentation du pouvoir d’achat de l’ordre de 15 %, donnant un peu d’air aux acquéreurs dans la capitale. Pas de quoi, cependant, solvabiliser les primo-accédants, toujours aussi rares sur ce marché : le baromètre Capacim du Crédit Foncier estimait, au 2e trimestre 2013, que seuls 10 % des ménages parisiens non propriétaires ont les moyens d’acheter un logement adapté à la taille de la famille. La baisse d’aujourd’hui n’est donc qu’une mince consolation face au doublement des prix observé depuis 2004. Chutes à deux chiffres « Avec un peu de recul, on constate que les arrondissements populaires sont ceux qui ont le mieux résisté car leur gentrification est à l’œuvre, avec des transformations urbaines importantes », argumente Sébastien de Lafond, fondateur et directeur de Meilleursagents. com. Depuis le pic de 2012, la 10e arrondissement n’a reculé que de 4,3 %, le 18e de 3,1 %, le 19e de 2,5 % et le 20e de 3,2 %. Ces trente mois de baisse ont plus affecté les quartiers chics, les 16e (–6,6 %) et 7e ( – 9,9 %) arrondissements et le plus cher de tous, le 6e (– 13,4 %). Dans le sillage de la capitale, les prix en Petite Couronne, fléchissent de 1,1 %. Avec toutefois des replis plus marqués, jusqu’à 6 %, dans des communes comme Créteil et Saint-Maur-des-Fossés (Valde-Marne) ou Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). A l’inverse, d’autres continuent de monter, comme Rosny-sous-Bois (+1,7 %, en un an) ou Montreuil (+2,8 %) (Seine-Saint-Denis). En Grande Couronne, la baisse atteint – 3 % pour les appartements et – 1 % pour les maisons, avec, ici et là, des chutes à deux LES CHIFFRES 717 000 Nombre de transactions dans l’ancien, en France, en 2014, contre 723 000 en 2013 (soit – 2,4 %). Selon le Crédit foncier, l’organisme spécialisé dans le financement de l’immobilier en France, ce nombre passerait à 740 000 ventes en 2015. 119 C’est en milliards d’euros le montant des crédits à l’habitat consentis en 2014. 17 ANS Durée moyenne des crédits immobiliers en 2014. 2,3 % Taux moyen des crédits immobiliers en 2014. « Les Français veulent louer, déménager, mais ne concrétisent pas » BERNARD CADEAU La baisse atteint le centre de la capitale XVIIIe PRIX AU M MÉDIAN DES APPARTEMENTS ANCIENS À PARIS AU 4e TRIMESTRE 2014, EN EUROS/M2 ET ÉVOLUTION T4 2014/T4 2013, EN % 2 XVIIe 8 160 – 2,9 % 6 620 Plus de 10 000 euros XVIe VIIIe 8 860 7 500 9 920 + 1,3 % – 3,2 % + 2,8 % IIe I er VII – 6,5 % XV e VIe XXe IIIe XIe 9 900 – 0,6 % e 10 710 – 0,3 % Moyenne 8 970 – 6,2 % 9 950 9 110 Moins de 8 000 euros – 2,5 % Xe IXe De 8 000 euros à 10 000 euros isabelle rey-lefebvre XIXe – 2,1 % président du réseau Orpi chiffres : – 11 % à Palaiseau (Essonne) et à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), par exemple. En province, la baisse s’accélère aussi, à -2,3 % sur un an. Pour l’année 2015, les professionnels prévoient encore un ajustement des prix à la baisse, entre 0 % et 3 % pour Century21 et MeilleursAgents, et même, pour les notaires, une légère accélération de ce mouvement qui pourrait dépasser 5 % à Paris et en Îlede-France. Si les perspectives s’éclaircissent pour le logement neuf, après un bon 4e trimestre 2014 au cours duquel les promoteurs ont enregistré une hausse de 12,5 % des ventes, il n’en est pas de même pour l’ancien qui continuerait, en 2015, de tourner au ralenti, autour de 740 000 transactions, comme le pronostique le Crédit Foncier, soit mieux qu’en 2014 (717 000) mais loin des sommets de 2005 (830 000). « Comparé au nombre de ménages qui ne cesse de croître, 740 000 ventes, c’est peu et cela n’assure pas la fluidité du marché. Il manque 200 000 transactions à l’économie et si l’on considère qu’un ménage qui change de logement dépense facilement 10 000 euros en déménagement, achat de meubles, décoration et droits de mutation, ce sont 2 milliards d’euros d’activité qui se perdent », juge Sébastien de Lafond. « Tant qu’il n’y aura qu’un acheteur pour un vendeur, comme c’est le cas à Paris et dans la plupart des grandes villes de France, les prix continueront de baisser », poursuit M. de Lafond qui estime qu’il faudrait trois fois plus d’acheteurs actifs que de vendeurs pour faire repartir les prix. « Il y a du monde dans nos agences, les Français s’intéressent à l’immobilier, veulent déménager, louer, mais ne concrétisent pas. La confiance n’est pas là », remarque Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. Les notaires confirment cet intérêt encore hésitant qui pousse les vendeurs à faire des concessions : « Ils acceptent désormais de revoir leurs prétentions à la baisse, surtout quand le bien présente des défauts », commentent-ils. Autre tendance, les taux des crédits ont beau être très attractifs, les banques ne prêtent pas facilement : elles exigent un apport personnel conséquent, entre 15 % et 20 %, et ne souhaitent pas dépasser une durée de prêt de 20 ans. Le marché français offre des opportunités qui n’échappent pas aux étrangers, américains et anglais notamment, dont le pouvoir d’achat est favorisé par le taux de change. « Les Anglais reviennent en force dans leurs régions d’élection, l’Aquitaine, le Périgord, la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais », note maître Thierry Delesalle, notaire à Paris. « Notre stand des notaires français, au salon de Londres « French Property Show », en janvier, était pris d’assaut », raconte-t-il. « Il y a un regain d’intérêt des Américains, dont le dollar a gagné de 30 % à 35 % de pouvoir d’achat face à l’euro », analyse Laurent Demeure, directeur de Coldwell Banker France, qui sillonne les Etats-Unis avec sa présentation du marché français. « 2014 a été une année record pour le nombre d’achats, en France, par des étrangers, résidents ou pas », confirme maître Delesalle. p 7 060 6 890 – 2,3 % 8 150 10 310 – 7,4 % IVe 11 710 Ve – 4,6 % 10 380 XIIe + 1,3 % 8 500 – 1,5 % – 0,5 % 7 500 XIVe 7 960 euros/m2 XIII – 1,3 % 8 350 e – 4,3 % 7 660 – 1,6 % – 0,2 % SOURCE : NOTAIRES PROTÉGER, C’EST S’APPUYER SUR DES RÉSULTATS SOLIDES RÉSULTATS AXA 2014 92 Mds € CHIFFRE D’AFFAIRES Croissance de toutes nos lignes de métiers : assurance vie, assurance dommages et gestion d’actifs. 5,1 Mds € RÉSULTAT OPÉRATIONNEL Le niveau le plus élevé jamais atteint dans l’histoire du Groupe, témoin du succès de notre plan Ambition AXA. 5,0 Mds € RÉSULTAT NET En progression grâce à la performance opérationnelle et aux plus-values. 65,2 Mds € CAPITAUX PROPRES + 12,3Mds Un niveau élevé et en forte hausse qui témoigne de la solidité du Groupe. 0,95 € DIVIDENDE PAR ACTION + 17 % Une augmentation qui s’appuie sur la performance du Groupe en 2014 et la solidité de son bilan. LA SOLIDITÉ DE NOS RÉSULTATS EST LA MEILLEURE GARANTIE DE NOTRE CAPACITÉ À PROTÉGER NOS CLIENTS SUR LE LONG TERME. Nous sommes en bonne voie pour réussir notre plan Ambition AXA. Pour préparer l’avenir, nous comptons encore diversifier notre présence géographique, améliorer notre efficacité et accélérer notre transformation numérique pour mieux servir nos clients et créer de la valeur pour toutes nos parties prenantes. www.axa.com @axa + 12 % +8% +3%